Orthographe et linguistique

Pour ce qui me concerne, en vieille réac que je suis, je ne changerai rien à mes habitudes . Et puis, je trouve à l'orthographe une esthétique pas du tout désuète qui m'enchante . J'adore les lettres qui ne servent à rien qu'à me faire plaisir. J'ai toujours écrit "clef ", aussi continuerai-je, par posture ( comme dirait quelqu'un que je connais bien : ) . Les traits d'union font partie de mon paysage calligraphié . J'ajoute que plus chacun fait à sa guise, plus les règles sont transgressées à la va-comme-je-te-pousse, et moins un écrit est lisible .

Tout pareil que toi , Éléonore !!!


Bien à nous !

J'aime que le français soit une langue compliquée. C'est ce qui en fait son charme. boudoi30

Majesté a écrit:
Bien à nous !

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HUGH !!!  .......

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Eléonore, auriez-vous, par hasard, lu Zembla, comme moi à l'adolescence pour crier le fameux "HUGH" ? C'est déjà un début pour la compréhension linguistique de nos amis indiens. :
Les membres du gouvernement actuel, même si diriger un grand pays comme la France n'est pas une sinécure, font et défont des lois anciennes, peut-être pour masquer leurs incapacités à résoudre les vrais problèmes qui préoccupent le citoyen français depuis longtemps déjà, une sorte de politique politicienne.
Mon dessein n'est pas de critiquer, car je sais que la conjoncture internationale est très difficile, mais quand même, cela devient agaçant. Je ne vais pas ouvrir là un débat politique sur l'orteaugrafe ( :), je laisse volontiers la place aux professeurs dans ce Forum.
Comme vous Reinette, c'est si plaisant une langue "compliquée", donc riche et normalement belle.

Mme de Sabran a écrit:HUGH !!!  .......

Bien à vous. :

Reinette a écrit:j'ignorais que c'était à l'état de projet

Très exactement, le "projet" était .....d'attendre !! = l'académie avait enregistré un certain nombre de simplifications, et dit qu'à l'usage on allait voir comment l'orthographe écrite par le grand public allait évoluer ;
Or, rien ne bougea, et les gens ont continué à écrire suivant l'orthographe traditionnelle;
Mais, oui, l'éducation nationale a plus ou moins décidé que.......suivant les niveaux;


Hier, Hélène Carrère d'Encausse a refusé la polémique ( cf article du Point) en disant simplement que l'orthographe, ( état de la langue écrite) ne pouvait être une décision politique; et renvoyé NVB dans les cordes; NVB # HCE y a pas photo !

Trianon a écrit:Eléonore, auriez-vous, par hasard, lu Zembla, comme moi à l'adolescence pour crier le fameux "HUGH" ?

A vrai dire non . : Ma culture indienne se limite à Aigle Noir, Perle de Rosée et Keena . 
Je blague . J'ai trouvé magnifique le roman de Bernard Clavel  Maudits Sauvages, sixième volume du Royaume du Nord, après Harricana, L'or de la terre, Miséréré, Amarok et L'angélus du soir . Il faut lire l'ensemble, dans l'ordre chronologique puisque nous suivons l'évolution d'une famille d'émigrants, au Canada .  

L'un de mes grands amours, Cavanna ;;;;;
a son mot à dire en matière d'orthographe . Et il le dit si bien ! boudoi30
J'ai l'impression qu'il parle pour moi !





" Initiation à la vie réelle ", ça s'appelle, ou quelque pompeuse connerie du même tonneau .


Si l'on " phonétise " le français, je suppose que, dans la droite logique de la chose, on phonétisera aussi, et à plus forte raison, les mots immigrés . ( A ce propos, comment expliquez-vous que les petits Français, pour qui écrire " nénuphar " est une odieuse corvée et une brimade, écrivent et prononcent sans se tromper " week-end ", " flipper"  et pas mal d'autres gadgets d'importation ?)  .  A l'avenir on écrira donc, je pense, " ouiquénede ", " biftec ", " faste-foude ",  " buldozère " ?
Ouah, dis, eh, ça, c'est bien des idées de vieux jeton, ça, alors !  Ceux-là, on les laissera tels quels, eh, ça fait plus branché . Et puis d'abord tout le monde les connaît !
Evidemment . Par contre, "scellé " ou " excité " ...

Oups pardon, j'oubliais ! Il écrivait cela en 1989 .

Reinette a écrit:J'aime que le français soit une langue compliquée. C'est ce qui en fait son charme. boudoi30

Hîttoux ! :\\\\\\\\: :

Aaaaah !!! Cavanna !!! Un des amours de ma vie !boudoi30

L'indignation de Cavanna fait plaisir à lire tant elle traduit la nôtre !
Il nous offre sa verve pour donner à l'orthographe que nous défendons son titre de noblesse légitime. Merci pour ces pages qui ne sont que trop d'actualité malgré leur ancienneté !


Bien à vous.

Louise-Adélaïde a écrit:

Reinette a écrit:j'ignorais que c'était à l'état de projet

Très exactement, le "projet" était .....d'attendre !! = l'académie avait enregistré un certain nombre de simplifications, et dit qu'à l'usage on allait voir      comment l'orthographe écrite par le grand public allait évoluer        ;
Or, rien ne bougea, et les gens ont continué à écrire suivant l'orthographe traditionnelle;
Mais, oui, l'éducation nationale a plus ou moins décidé que.......suivant les niveaux;


Hier, Hélène Carrère d'Encausse a refusé la polémique ( cf article du Point) en disant simplement que l'orthographe, ( état de la langue écrite) ne pouvait être une décision politique; et renvoyé NVB dans les cordes; NVB # HCE  y a pas photo !

Merci Louise pour cet indispensable éclaircissement !

Que tous lisiez et relisiez ce passage ci-dessus ! :::!!!ùùù^^^^::!,,,!!!::

Signé : Nan... ! je ... le Vaux Bien !

Sujets fusionnés.

" L'Essai " de Caufurd débute par un bel éloge de la langue française dont l'université remonte, d'après lui, non pas au XVIIème siècle mais aux Croisades et aux guerres d'Italie. A cette époque, l'excellence de notre langue était déjà établie. Depuis " sa manière de procéder, simple et méthodique, appropriée à la marche des idées, lui a valu la préférence sur les autres langues " . Elle donne de la netteté aux idées. C'est la langue de la raison . ( ... )
Il est impossible d'exprimer plus de choses en moins de mots qu'en français .

( Emile Dard )

Madame de Sabran a écrit:non pas au XVIIème siècle mais aux Croisades

Pour "nous" petits françois, les premiers textes officiels   en langue Romane    datent des Serments de Strasbourg  et de    La cantilène de Sainte Eulalie.........
Soient vers 780 ? 900, environ; ceci veut dire que la langue "romane" (à peu près le parler de l'ile de France) a été suffisamment répandue pour être comprise de tous; en langage écrit; en langage oral les "patois" vont longtemps perdurer......

Mais, oui, il y a eu une pré-éminence du français, langue "cultivée" ......Et malgré tout, il y a encore, car l'anglais est davantage un outil de communication; ( cocorico   : )

Si le sujet vous intéresse, je vous recommande d'écouter, ici en écoute libre, l'émission La marche de l'histoire, consacrée il y a quelques jours à la langue française du XVIIè siècle.

Très intéressante !!
L'invité était Alain Rey, éminent linguiste, que j'aime beaucoup.
Longtemps chroniqueur sur France Inter.


Présentation de l'émission :
Vaugelas qui, en 1647, appelait à un usage commun, scellé par un pacte reconnu de tous : une fois la syntaxe mise en ordre de bataille et les mots bien triés, la langue atteindrait clairement sa cible !

Comme nous ne trouvons pas aujourd’hui cette netteté tant désirée, nous supposons qu’elle a pu exister au XVIIe siècle.
A l’aube de la période, Malherbe était venu et en 1694, l’Académie avait publié la première édition de son Dictionnaire. La « langue du roi » était-elle pour autant une et indivisible ?
Non, évidemment.

Le buissonnement des parlers dialectaux était toujours aussi touffu. L’ombre du latin était toujours forte, notamment sur l’orthographe qui, étant l’affaire des maîtres d’écriture et des imprimeurs, restait d’ailleurs très libre. Elle ne préoccupait guère les théoriciens. Ceux-ci  avaient assez à faire avec l’inventaire des mots : le monopole supposé du Dictionnaire de l’Académie est aussitôt contesté par d’autres qui fleurissent simultanément. La grammaire est aussi un lieu fort instable : mais comment établir une syntaxe propre au français ?

Nous imaginons que les contemporains du XVIIe siècle avaient su stabiliser les questions que nous nous posons. Ils avaient au contraire l’exacte conscience d’être au début du treizième des travaux d’Hercule, dont nous-mêmes ne verrons pas la fin.

C'est ici. Une petite demi-heure : http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1250363

... une petite demi-heure particulièrement intéressante !!!

Merci beaucoup, LNLN, c'est très intéressant !

Et je confirme ( modestement) = les dictionnaires ont pullulé ! Académie, Richelet, Furetière, Vaugelas, chacun se prétendant LE détenteur du bien écrire et se réclamant du "bel usage" .......Et puis......L'eau a passé sous les ponts......Mais "l'usage" est toujours aujourd'hui ce qui demeure la règle, en définitive !
Il faut cependant noter, avant le XVIIème , l'influence des poètes de la Pléiade, avec Du Bellay et son Défense et Illustration de la langue Française ; Du Bellay revendique la pré-éminence du français pour la littérature en utilisant l'exemple de la poésie, il francise un grand nombre de mots latins et de tournures latines; on lui doit notamment le participe présent ( ancien gérondif, si je ne commets pas d'erreur) un grand nombre de mots savants ou familiers qui vont former des "doublets" ainsi nous aurons à la fois "cheval" issu du latin populaire ou vulgaire, et "équestre" issu du latin classique, et bien d'autres innovations tellement bien passée dans la langue, que nous ne les percevons plus aujourd'hui; l'invention de l'imprimerie va accélérer cet enrichissement;

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Intéressantes aussi sont les petites incongruités qui ont aujourd'hui valeur de vérité : comme le p, intrus dans dompter, mais correct dans compter.

J'avoue trouver assez laide la prononciation jusqu'à la fin XVIIIème de la langue du Rrrrrroué, le frrrrrrrançoué ... :
On l'entend encore parrrrrrrrfoué au fin fond de notre belle campagne .

Mme de Sabran a écrit:
Intéressantes aussi sont les petites incongruités qui ont aujourd'hui valeur de vérité :  comme le p, intrus dans dompter,  mais correct dans compter.

Cette séquence était intéressante : ce qui relevait de l'étymologie latine des mots, ou ce qui était..."décoratif".

Ainsi donc, mais ce n'était pas une grande découverte, la langue française (écrite ou parlée) n'a cessé d'évoluer, et elle le fera donc encore.

C'est certain .
Ce que je regrette infiniment dans l'évolution que nous constatons actuellement, c'est l'appauvrissement de l'expression, la paupérisation du vocabulaire et la disparition de termes jugés désuets ou pédants . Voir leur défense passionnée par Cavanna cité juste en amont .

C'est possible...
Mais bon, d'autres mots ou expressions apparaissent. C'est comme ça.

Ainsi, par exemple, et pour reprendre l'une de tes conversations avec Olivier : "Pourquoi m'as tu instagramé sans mon autorisation ?" :

Je serais bien incapable de la replacer quelque part, celle-là ! :

En deux mots  : boudoi32 ... les attentats et la défense de Salah-operie  boudoi32 :

je remarque l'incroyable jeu avec les mots de la loi   ... 
Les mots peuvent donc être des bons ou mauvais serviteurs ...
ils ont une telle puissance !