Service en porcelaine de Sèvres "à décor de perles et de barbeaux" de Marie-Antoinette

Voici à nouveau deux assiettes de ce service qui seront prochainement présentées en vente aux enchères.
Décidément...

- Sèvres
Assiette du service à perles et barbeaux de Marie-Antoinette en porcelaine tendre à décor polychrome au centre d'un bouquet
de barbeaux et sur l'aile de semis de barbeaux entre deux galons à fond vert ornés d'un rang de perles.
Marquée : LL entrelacés, lettre-date DD pour 1781, marque du peintre Chappuis
XVIIIème siècle, 1781.
D. 23,5 cm. Une très petite égrenure.


Note au catalogue :

Commandé en juillet 1781 et probablement exécuté sur des échantillons fournis par Michel Gabriel Commelin le 7 août suivant, le service à perles et barbeaux est livré à la reine le 2 janvier 1782, lors de l'exposition à Versailles. Il est mentionné dans les archives de la manufacture de Sèvres sous les dénominations de Service de la Reine, Service à Perles pour la Reine, Service de la Reine à perle et bordure merde d'oie ou simplement Service perles et barbeaux.

Il comprenait 295 pièces, pour un montant de 12.420 livres, incluant 96 assiettes et 24 à potage valant 30 livres chacune et 24 pots à jus à 18 livres chaque. Le service à perles et barbeaux pourrait avoir été livré pour Trianon où la Reine disposait de deux vastes salles à manger. A la différence des services à frise riche, perles et roses livrés à Marie Antoinette et Gustave III de Suède en 1784 puis à la comtesse d'Artois en 1789, le service à perles et barbeaux de 1781 a été exclusivement réalisé pour la Reine.

Le musée national du Château de Versailles conserve une assiette unie, un plateau de pots à jus et un saladier exposés au Petit Trianon, un plateau Bouret est au musée du Louvre, une autre assiette au Victoria and Albert Museum. Une importante partie de ce service était dans les collections de Lord Revelstoke (vente Christie's Londres, 28 juin 1893, lots 373 et 374). Ce même ensemble est à nouveau apparu en vente publique en 1976 (Etude Ader, Palais Galliera, 29 novembre 1976, lot 113), puis Genève, 19 mars 1977, lot 3.


- Sèvres
Assiette du service à perles et barbeaux de Marie-Antoinette en porcelaine tendre à décor polychrome au centre d'un bouquet de barbeaux et sur l'aile de semis de barbeaux entre deux galons à fond vert ornés d'un rang de perles.
Marquée : LL entrelacés, lettre-date DD pour 1781, marque du peintre Tandard et du doreur Girard
XVIIIème siècle, 1781.
D. 23,5 cm. Un éclat.


* Source et infos complémentaires : Pescheteau-Badin - Vente céramiques européennes, 3 juin 2021

Prochainement présentés en vente aux enchères...

Sèvres
Deux coquetiers en porcelaine tendre du service à perles et barbeaux de la Reine Marie-Antoinette à decor polychrome de semis de barbeaux entre deux galons ornés de perles sur fond vert.
Marqués: LL entrelacés, lettre-date DD pour 1781, marque des peintres Madame Bunel sur l'un et Melle Armand sur l'autre.
XVIIIe siècle, 1781.
H. 4,3 cm




Note au catalogue :

Commandé en juillet 1781 et certainement exécuté sur des échantillons fournis par Michel Gabriel Commelin le 7 août suivant, le service à perles et barbeaux est livré à la Reine le 2 janvier 1782, lors de l'exposition à Versailles. Il est mentionné dans les archives de la manufacture de Sèvres sous les dénominations de « Service de la Reine », « Service à Perles pour la Reine », « Service de la Reine à perle et Bordure merde d'oie » ou simplement « Service perles et barbeaux ».

Il comprenait 295 pièces, pour un montant de 12. 420 livres, incluant 96 assiettes et 24 à potage valant 30 livres chacune et 24 coquetiers à 9 livres chaque. Le service à perles et barbeaux pourrait avoir été livré pour Trianon où la Reine disposait de deux vastes salles à manger.

Une importante partie de ce service était dans les collections de Lord Revelstoke (vente Christie's Londres, 28 juin 1893, lots 373 et 374). Ce même ensemble est à nouveau apparu en vente publique en 1976 (Etude Ader, Palais Galliera, 29 novembre 1976, lot 113 puis Genève, 14 mai 1977, lot 384). C. Baulez, Vers un Retour des Sèvres , Revue du Louvre, décembre 1991, pp. 69-70 et D. Peters, Sevres Plates and Services of the 18th century, 2005, vol. III, n°81-13, pp. 645-646. Pour un coquetier de ce service passé en vente publique, voir la vente Pescheteau-Badin, 11 avril 2011, lot 71.



* Source et infos complémentaires : Pescheteau Badin - Vente Paris Drouot, Céramiques anciennes, le 12 décembre 2022



Si j'utilise notre convertisseur de monnaies d'Ancien Régime, ce petit coquetier vendu 9 livres en 1781, s'achèterait aujourd'hui aux environs de 155 euros.
Les deux vendus aux enchères, lundi prochain, sont estimés entre 8000 et 12 000 euros, hors frais !

Excellente nouvelle annoncée en exclusivité dans notre sujet de la Petite salle-à-manger du Petit Trianon...

La petite salle à manger du Petit Trianon
Image : Château de Versailles / S. Giles

RETOUR DE 75 PIECES D'UN SERVICE DE PORCELAINE DE MARIE-ANTOINETTE

Le château de Versailles a reçu en dation un ensemble de 75 pièces d'un service de porcelaine livré pour la reine Marie-Antoinette en 1782. Ce service, dit « à perles et barbeaux », était constitué de 295 pièces produites par la manufacture royale de porcelaine de Sèvres. Les pièces aujourd'hui acquises s'ajoutent aux 15 pièces déjà présentes dans les collections du château de Versailles. L'ensemble sera présenté au public au Petit Trianon sur une table dressée illustrant l'art de vivre à la française au XVIIIe siècle.


Le plus grand service commandé par la reine

Entre 1781 et 1784, Marie-Antoinette commanda pour son propre usage quatre services à la manufacture royale de porcelaine de Sèvres. Le service « à perles et barbeaux » (« barbeau » est le nom ancien du bleuet), commandé à l'été 1781, comprenait 295 pièces destinées à vingt-quatre convives, selon les usages du service à la française. Toutes les pièces furent décorées de motifs de barbeaux en bouquets et de barbeaux en semis, soulignés par deux rangs de perles peints sur un bandeau à fond vert, dit « merde d'oie ».

La décoration des pièces débuta en novembre 1781 et fut achevée à la fin de l'année. Une telle diligence nécessita la mobilisation de vingt-huit peintres et de plusieurs doreurs, en raison de « l'extrême promptitude avec laquelle la Reine a voulu avoir le service exécuté pour elle », comme le révèlent les archives de la manufacture royale de Sèvres.


Cinq assiettes plates
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Le service se composait de pièces dites « de premiers services » utilisées pour les potages et les plats principaux. Ces premiers services nécessitaient, entre autres, 24 assiettes à potages, 18 pots à jus et leurs plateaux, deux saucières ou encore deux saladiers. Un dernier service, appelé le dessert ou le fruit, requérait 96 assiettes plates, 16 compotiers ou encore 24 tasses à glace et leurs quatre plateaux.

À ces services, se rajoutait une longue liste de différents types de seaux à rafraîchir les bouteilles ou les verres.


Compotier coquille
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Ce service est un chef-d'œuvre de la manufacture de Sèvres qui sollicita pour son exécution ses meilleurs artisans. En effet, le service « à perles et barbeaux » se distingue par le raffinement de son décor qui présente une parfaite harmonie de couleur où dominent le bleu des barbeaux et le vert du fond, bordés de frises de perles soulignées de filets peints à l'or. Les pièces de formes, difficiles à façonner, sont nombreuses et variées et ont été réalisées dans un délai très court. Le coût total du service était de 12 420 livres.

Les 75 pièces acquises aujourd'hui grâce à cette exceptionnelle dation rejoignent quinze pièces déjà conservées par le château de Versailles, faisant de cet ensemble le plus complet des services datant de l'Ancien Régime présents dans les collections du Château. Par ailleurs, parmi les 75 pièces nouvellement acquises, 53 sont issues du service à dessert et certaines montrent des formes particulièrement rares et intéressantes.


Paire de glacières
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Un des témoins les plus éloquents du goût de Marie-Antoinette

Le service « à perles et barbeaux » fait partie de ces objets qui ont appartenu à Marie-Antoinette nous éclairant le plus sur son goût. En effet, le motif des perles se détachant sur la bordure à fond vert correspond à un choix personnel de la Reine. De même, elle affectionnait infiniment les motifs de bleuets qui figuraient dans la décoration de son appartement au Petit Trianon et notamment dans le célèbre mobilier aux épis, livré en 1787 par Georges Jacob pour sa chambre.

Le service « à perles et barbeaux » ne figure pas dans les procès-verbaux des ventes révolutionnaires de 1793-1794. Seul, le registre de la manufacture de Sèvres fait état de son achat par la Reine en 1782 mais ce n'est qu'en 1986, à la faveur du don au musée du Louvre d'un plateau de tasses à glace, que le service fut identifié. Depuis, le château de Versailles s'efforce d'acquérir des pièces du service.


Jatte à punch
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Une présentation au Petit Trianon illustrant les arts de la table française au XVIIIe siècle

L'enrichissement exceptionnel des collections nationales que constitue l'acquisition des 75 pièces du service « à perles et barbeaux » offre l'occasion unique de présenter au public un ensemble d'origine royale très bien conservé aujourd'hui. Ce service en porcelaine, témoin précieux des manières et des usages de la table en France au XVIIIe siècle sera présenté sur une table de dessert dressée dans la petite salle à manger du Petit Trianon.




La petite salle à manger du Petit Trianon
Images : Château de Versailles / S. Giles

La présentation des pièces du service « à perles et barbeaux » au Petit Trianon est le fruit d'un travail de recherche menée par Marie-Laure de Rochebrune, conservateur général du patrimoine, et de Vincent Bastien, collaborateur scientifique.

* Source et infos complémentaires : https://www.chateauversailles.fr/

Cette présentation sur la table de la salle à manger de Trianon est du plus bel effet. C'est beaucoup plus vivant qu'une présentation en vitrine et rend mieux compte de la beauté et de la diversité du service. Bravo à la conservation !

Cela fait 90 pièces en tout, soit quasiment 1/3 du service qui en comptait 295. J'espère que le château va pouvoir continuer à compléter cet ensemble.

La jatte à punch est incroyable, avec son décor de barbeaux à l'intérieur je n'avais jamais vu ça.

En tout cas, merci Gigi !

Très amusante cette table dressée de porcelaines royales française, avec des couverts positionnés à l'anglaise. j'avais fait la remarque à la conservation le jour ou cette table nous est apparue, les couverts ont été retournés quelques heures à peine après.

Vu en vente cette semaine chez Bonhams - Cornette de Saint Cyr mercredi 15 Novembre 2023, un pot a crème de la Reine de notre superbe service "perles et barbeaux". Estimé 3000/5000€, il est parti a 7000€ hors frais. Je ne sais pas si le Château l'a préempté. Espérons!  



Bien à vous,
Montmorin

Préempté en effet cher Montmorin, pour 8900 euros si j’ai bien lu

8900 frais compris! Au moins 20 minutes de billetterie du château!

C'est une bonne nouvelle que ce service se complète doucement. Il n'y a plus vraiment d'ensemble complet de cette époque, en présenter un, aussi prestigieux, et dans un musée important est une chance pour la compréhension des arts de la table, et du rôle de représentation du pouvoir lors du repas...

Je ne comprends pas pourquoi la personne qui égrène les pièces de ce service dans toutes les maisons de vente de France et de Navarre depuis une dizaine d'années ne se rapproche pas du château de Versailles pour négocier la vente du lot complet...

Tout simplement parce que ça rapporte plus !

Ben justement, j'en suis pas sûr ... tout le monde sait maintenant que Versailles les préempte ce qui n'est pas très motivant pour les amateurs qui voudraient enchérir en vente publique. A titre personnel, je n'ai jamais essayé d'enchérir sur ce type d'objet, sachant très bien que de toute façon c'est Versailles qui les remporte à la fin.

Marie-Laure de Rochebrune vient de publier un article sur ce service dans Les Carnets de Versailles.

C’est ici