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Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt

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Message par Mme de Sabran Ven 14 Aoû 2015, 12:02

Majesté a écrit:
Mme de Sabran a écrit:Ah ! j'ai le numéro du Point où Michel Onfray traite de Théroigne de Méricourt .  Very Happy
Cette femme est pour moi un mystère ( pourtant j'ai lu une bio ) .
Si c'est la bio à laquelle je pense, je conçois que tu n'aies en rien avancé dans ta compréhension du personnage .
Même la chronologie n'était pas respectée dans le livre de Christiane Marciano-Jacob, Théroigne de Méricourt ou la Femme écrasée... j'ai rarement lu un ouvrage aussi brouillon Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 3249736284
.


J'avais bien aimé cette biographie, quant à moi !  Very Happy

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 97829111



Résumé

C'est à la Révolution de 1789 que l'on doit la véritable émergence du féminisme dont une des plus célèbres héroïnes reste Théroigne de Méricourt. Issue d'une famille paysanne modeste, privée à cinq ans de sa mère emportée par la maladie, elle connaîtra la vie difficile des enfants sans foyer, subira les humiliations que les maîtres d'alors pouvaient infliger à des jeunes femmes sans défense. Après bien des tribulations, Théroigne participe aux grandes heures de la Révolution française. Y découvrant les germes d'un monde nouveau, elle agira afin que se réalise son grand idéal de justice et d'égalité entre les sexes. Mais les mâles, qui se livrent combat pour garder le pouvoir ou s'en emparer, n'envisagent jamais d'en concéder la moindre parcelle aux femmes. On saura le lui faire savoir. Les conquêtes féministes, si évidentes de nos jours, doivent tout à des femmes de la trempe de Théroigne.

http://www.decitre.fr/livres/theroigne-de-mericourt-ou-la-femme-ecrasee-1762-1817-9782912283467.html



Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 30083210



Femmes remarquables... Théroigne de Méricourt

theroigne Le 13 août 1762 Anna-Josèphe Théroigne est née à Marcourt, petit village dans le Luxembourg belge qui est alors une province autrichienne. Ses parents, Pierre Théroigne et Anne-Elisabeth Lahaye sont des petits paysans, et elle est leur premier enfant. Deux ans après naît son frère Pierre-Joseph et en 1767 sa mère meurt après la naissance d’un troisième enfant, Nicolas-Joseph. La famille de sa mère prend ses deux frères en charge, mais Anne-Josèphe doit quitter son village pour aller vivre à Liège chez une sœur célibataire de son père. Sa tante l’inscrit comme pensionnaire dans un couvent où elle doit s’habituer à une discipline sévère et où elle apprend plus ou moins à lire et écrire, mais surtout à coudre. A neuf ans elle doit quitter le couvent pour travailler comme bonne à tout faire chez sa tante, maintenant mariée et mère de plusieurs enfants.



En 1772 son père la fait revenir à Marcourt, où il s’est remarié avec une femme beaucoup plus jeune que lui et avec laquelle il aura 10 enfants en 13 ans. De nouveau la vie de Anne-Josèphe est une vie de domestique. Résultat, à 12 ans elle quitte la maison avec ses deux frères et retourne dans la famille de son père, où malheureusement sa vie ne sera guère plus facile. Elle s’enfuit de nouveau pour se faire engager comme vachère pas très loin de Xhoris où habitent des membres de sa famille. Mais la vie est très dure et elle retourne à Liège où elle réussit à se faire engager dans une famille bourgeoise. Elle aura la garde des enfants et des travaux de couture. Après un bref retour dans sa famille elle part pour Anvers avec une femme complètement inconnue, rencontrée par hasard. Elle a 15 ans et rêve d’une autre vie que celle dans le cercle de sa famille avec leur morale étriquée. Arrivée à Anvers, la dame inconnue la quitte après un jour, la laissant dans une auberge sans moyens de survie. Heureusement Madame Colbert, une dame anglaise voyageant à travers la Belgique, prend pitié d’elle et décide de l’emmener comme compagne pour sa propre fille qui a le même âge. Grâce à son nouvel environnement Anne-Josèphe se cultive et après avoir montré des dons pour le chant, apprend à jouer le pianoforte.

Quand Anne-Josèphe a vingt ans madame Colbert retourne en Angleterre pour rejoindre son mari. Anne-Josèphe y découvrira la plus haute classe sociale et l’unique amour de sa vie. Pourtant sur les conseils de madame Colbert elle refuse ses avances, mais après un an elle se laisse séduire et suit son amant dans ses terres. Evidemment le mariage promis ne se fait pas et finalement il l’emmène à Paris où vraisemblablement elle a eu une fille, Françoise Louise Septenville, qu’elle place chez une nourrice et qui mourra en 1788 de la variole.

Après son retour en Angleterre Anne-Josèphe reçoit une somme de dédommagement princière de son amant qu’elle place judicieusement, puis elle part pour Londres où elle suit des cours de chant chez le castrat Tenducci. Maintenant qu’elle a de l’argent elle veut en faire profiter son père et elle retourne à Marcourt pour apprendre, trop tard, que son père est mort. Comme il n’y a plus personne de sa famille à Marcourt elle continue vers Erpigny, où sa belle-mère est retournée dans sa propre famille avec les enfants. Toujours généreuse, Anne-Josèphe laisse une somme d’argent pour sa belle-mère et en partant elle est accompagnée de ses deux frères et d’un demi-frère, Pierre. Avec Tenducci ils partent en Italie où ses frères vont faire des études. Anne-Josèphe est à Gênes, où elle se fait appeler Comtesse de Campinados (le nom de sa grand-mère) quand Tenducci veut la forcer à chanter dans des concerts, tandis qu’elle sait qu’elle n’est pas encore assez bien préparée. Elle réussit à se débarrasser de Tenducci qui part en lui volant de l’argent. Puis elle doit rester encore un temps en Italie pour suivre un traitement pour une maladie vénérienne. Finalement elle retourne en France pour des raisons financières, mais aussi parce qu’elle vient d’apprendre que la Révolution a commencée et qu’elle veut y assister.

A partir d’août 1789 Anne-Josèphe s’installe à Versailles pour être près de l’Assemblée où elle assiste à toutes les sessions, habillée en amazone avec une redingote rouge très reconnaissable. Les députés l’appellent la belle Liégeoise.
Quand, en octobre, l’Assemblée déménage à Paris, Anne-Josèphe Théroigne suit. Elle ouvre un salon, réservé aux hommes politiques, où le soir on peut rencontrer Camille Desmoulins, Fabre d’Eglantine, Brissot et bien d’autres. Elle se lie d’amitié avec Gilbert Romme. La presse royaliste, qui utilise pour la première fois le nom Théroigne de Méricourt (probablement basé sur son village de naissance), la ridiculise et l’accable de tous les tords: on l’appelle une catin cruelle assoiffée de sang…. Elle est accusée d’avoir mené les cruautés du 5 et 6 octobre, quand le peuple a attaqué le palais de Versailles, tandis qu’en réalité elle n’était même pas sur place.

En janvier 1790 elle fonde, avec Gilbert Romme, la Société des Amis de la Loi où elle est la seule femme parmi les plus ou moins vingt membres. Le but de cette association est d’informer le peuple des travaux de l’Assemblée. En janvier aussi, Théroigne est la seule à protester ouvertement contre l’idée que la femme est soumise à la protection de l’homme et elle veut même écrire un mémoire à ce sujet. La Société des Amis de la Loi sera déjà dissolue en mars de la même année. Elle essaie de se faire admettre au District des Cordeliers, mais bien que son discours soit accueilli avec enthousiasme, on refuse son admission. Elle essaie alors de fonder un nouveau club Le Club des Droits de l’Homme pour défendre et faire connaître leurs droits aux opprimés, mais personne ne la suit dans cette idée.

En plus de ces échecs et des attaques dans la presse royaliste, il y a sa situation financière qui devient préoccupante, tandis que ses frères se font toujours entretenir. Finalement, pendant l’été de 1790, elle décide de quitter la France pour retourner à Marcourt et visiter sa famille près de Liège. Elle achète même un terrain avec l’idée de mener désormais une vie paisible à la campagne. Mais la paix ne dure pas. Bientôt une rumeur court qu’elle est envoyée en Belgique par les Jacobins pour renverser la monarchie autrichienne! Un ancien ambassadeur d’Autriche en France, persuadé que c’est la vérité, décide de la faire enlever pour la faire passer en justice. Le 15 janvier 1791 elle est capturée par des officiers français royalistes émigrés et conduite à Vienne pour être jugée.

Le voyage dure 10 jours, et tout le long de la route ses ravisseurs essaient de la faire avouer, ils écrivent même déjà ses aveux! Ils essaient aussi de la violer, mais elle se défend si bien que les journaux royalistes écriront qu’elle a essayé de séduire ses kidnappeurs qui ont résistés courageusement …

De Vienne elle est transférée vers une forteresse en Tyrol où elle est gardée sous un faux nom. Elle demande à être jugée par ‘son’ empereur (elle n’est pas française) et elle insiste auprès de son frère pour plaider sa cause à Vienne. Il n’en fait rien, que du contraire, il en profite pour lui soutirer plus d’argent. Heureusement l’instruction à son égard est fait par un homme scrupuleux voulant établir la vérité, mais la procédure est longue et elle souffre de claustrophobie dans sa prison.

Pour des raisons de santé elle peut sortir de prison en août 1791 et s’installer à Vienne, toujours sous garde à vue, où finalement elle à une audience chez l’empereur Léopold. Fin novembre elle est libérée et retourne à Bruxelles.

Quand elle rentre en France en janvier 1792, où on parle de guerre contre l’Autriche, elle est devenue belliciste et elle propose la création de légions d’amazones. Bien qu’étant très populaire grâce à sa mésaventure, ses propositions sont critiquées aussi bien par la presse royaliste que par la presse révolutionnaire, parce que la place de la femme est au foyer.

Le 11 mars Théroigne organise une manifestation au Champs de Mars pour recruter des femmes, avec un certain succès. Mais le 12 avril on la dénonce comme l’amazone coupable d’avoir troublé l’ordre public et elle est ridiculisée devant l’Assemblée.

Le 10 août Théroigne assiste à la mise à mort d’un journaliste royaliste par la foule et les massacres à Paris continuent jusqu’en septembre. Théroigne est absente mais se fait quand même accuser d’être une tueuse.

Elle disparaît pour un moment de la scène politique et en mai 1793 elle rédige un placard qui sera son testament révolutionnaire. Le 13 mai elle est prise à part, dénudée et fouettée publiquement par des mégères jacobines qui la soupçonnent d’être favorable aux Girondins. Théroigne, sauvée par Marat, ne s’en remettra jamais.

Le 27 juin 1794 Théroigne est arrêtée mais elle échappe à l’échafaud et est libérable en automne, après la fin de la Terreur. Malheureusement elle ne retrouvera jamais la petite chambre où elle habitait, parce qu’entre-temps son deuxième frère, Nicolas Joseph, a réussi à la faire déclarer folle et elle est internée à la Maison des Folles du Faubourg Saint Martin. Elle sera transférée plusieurs fois dans d’autres asiles, dont le dernier est la Salpétrière. L’internement dans un asile n’est pas fait pour guérir de la folie, que du contraire. Ses conditions de vie sont exécrables et son frère l’a complètement abandonnée en accaparant tous ses biens. Elle tient toujours des discours révolutionnaires, mange des immondices, boit de l’eau sale et purifie sa paille qui lui sert de lit en y jetant des seaux d’eau. Paradoxalement sa santé devient mieux, elle survit même à plusieurs maladies, mais elle finira par refuser toute nourriture et meurt le 23 juin 1817.

Théroigne de Méricourt fut une femme combative (assez petite et fine de stature) avec un caractère courageux et d’une nature généreuse envers sa famille qui l’a trahie. L’histoire écrite par les hommes l’a toujours représentée comme une sorte de prostituée qui extorqua des richesses à ses amants et plus tard, pendant la Révolution, comme une harpie sanglante. En réalité elle s’est toujours battue contre les maltraitances et les humiliations qu’on lui infligea. Elle crut dans cette Révolution pour arriver à la Liberté, Egalité, Fraternité pour tout le monde. Mais ce fut trop tôt pour les femmes et elle n’a connu que des échecs, ce qui l’a mis probablement dans un état de dépression, dont son frère a profité pour l’enfoncer encore plus.

A l’occasion de ses 100 ans, le Conseil des femmes francophones de Belgique a créé un prix Théroigne de Méricourt qui est donné à une femme ou un groupe de femmes, habitant en Wallonie, qui s’occupe activement de promouvoir l’égalité hommes-femmes.

http://www.rosadoc.be/site/rosa/francais/reperes/spot/theroigne.htm

;
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Message par Invité Ven 14 Aoû 2015, 12:46

Mme de Sabran a écrit:J'avais bien aimé cette biographie, quant à moi ! Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Icon_biggrin
Tu es franchement bien la seule ! Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 3826491292 

Bien à toi ! :n,,;::::!!!:

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Message par La nuit, la neige Ven 14 Aoû 2015, 13:00

Mme de Sabran a écrit:
theroigne Le 13 août 1762 Anna-Josèphe Théroigne est née à Marcourt, petit village dans le Luxembourg belge qui est alors une province autrichienne. Ses parents, Pierre Théroigne et Anne-Elisabeth Lahaye sont des petits paysans,

Michel Onfray précise que son vrai nom est Anne-Josèphe Terwagne.
Je cite :

Avec la célébrité vient la haine. La presse royaliste commence à se déchainer contre elle.
C'est à cette époque que, pour la fustiger, cette même presse transforme Anne-Josèphe Terwagne en Théroigne de Méricourt, au risque, avec cette particule, d'en faire l'une des leurs, ce qui a aussi l'avantage de la présenter comme une traîtresse.


Mme de Sabran a écrit:Quand elle rentre en France en janvier 1792, où on parle de guerre contre l’Autriche, elle est devenue belliciste et elle propose la création de légions d’amazones. Bien qu’étant très populaire grâce à sa mésaventure, ses propositions sont critiquées aussi bien par la presse royaliste que par la presse révolutionnaire, parce que la place de la femme est au foyer.

Ci-après un extrait de l'un de ses discours prononcé aux Minimes :

Il est temps enfin que les femmes sortent de leur honteuse nullité, où l'ignorance, l'orgueil et l'injustice des hommes les tiennent asservies depuis si longtemps.
(...)
Reprenons donc notre énergie, car, si nous voulons conserver notre liberté, il faut que nous nous préparions à faire les choses les plus sublimes.
Citoyennes, pourquoi n'entrerions-nous pas en concurrence avec les hommes ?
Prétendent-ils seuls avoir des droits à la gloire ?
Non, non....et nous aussi nous voulons mériter une couronne civique et briguer l'honneur de mourir pour une liberté qui nous est peut-être plus chère qu'à eux, puisque les effets du despotisme s'appesantissaient encore plus durement sur nos têtes que sur les leurs.


Mme de Sabran a écrit:
Le 13 mai elle est prise à part, dénudée et fouettée publiquement par des mégères jacobines qui la soupçonnent d’être favorable aux Girondins. Théroigne, sauvée par Marat, ne s’en remettra jamais.

Voici ce qu'écrit Michel Onfray pour conclure son article :

Théroigne de Méricourt sort de la Révolution et entre dans la folie, non qu'elle y soit entrée après avoir été fessée, mais tout simplement parce qu'une syphilis contractée dans sa jeunesse, et qui la longtemps fait souffrir, débouche toujours, fessée ou pas, sur un stade tertiaire qui, à un moment donné, après de terribles dégradations, emporte la raison.
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Message par Invité Ven 14 Aoû 2015, 13:26

La nuit, la neige a écrit:
Michel Onfray précise que son vrai nom est Anne-Josèphe Terwagne.

Notez par là qu'elle devait en avoir assez de la prononciation à la parisienne et qu'en retirant le w, elle évitait le risque de se voir , ou plutôt de s'entendre estropiée ! :Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 2028181902

Bien à vous. Hop!

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Message par La nuit, la neige Ven 14 Aoû 2015, 19:05

Idea Vous trouverez, ci-après, une série d'articles intéressants parus récemment dans le Nouvel Observateur.

Je n'ose pas trop citer quelques extraits, car il est mentionné, trèèèèèès explicitement, qu'il est interdit de le faire, même de façon partielle, sans l'accord de l'auteur.
Les articles sont d'Olivier Blanc.

Si cela vous intéresse, c'est donc à lire ici  Wink :

Et si Théroigne de Méricourt avait été une lesbienne ?
http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/03/07/et-si-theroigne-de-mericourt-avait-ete-une-lesbienne-par-oli-557306.html

Théroigne de Méricourt, l'amazone de la liberté
http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/03/25/theroigne-de-mericourt-l-amazone-de-la-liberte-par-olivier-b-558943.html

Anne Théroigne de Méricourt, violente ou humaniste ?
http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/04/26/anne-theroigne-de-mericourt-terreur-et-violence-561362.html

Théroigne de Méricourt sous la Terreur, violences subies et dépression
http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/05/03/theroigne-de-mericourt-violences-subies-et-depression-561831.html
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Message par Mme de Sabran Ven 14 Aoû 2015, 20:13

La nuit, la neige a écrit:

Je n'ose pas trop citer quelques extraits, car il est mentionné, trèèèèèès explicitement, qu'il est interdit de le faire, même de façon partielle, sans l'accord de l'auteur.

Diable ! Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 7914342
D'autant plus grand merci, donc, pour ces liens . Very Happy

.
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Message par Invité Ven 14 Aoû 2015, 20:27

La nuit, la neige a écrit:
Je n'ose pas trop citer quelques extraits, car il est mentionné, trèèèèèès explicitement, qu'il est interdit de le faire, même de façon partielle, sans l'accord de l'auteur.
Les articles sont d'Olivier Blanc.

On reconnaît la patte de cet auteur qui nous avait quelque peu déçus par son attitude... :roll:


Bien à vous.

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Message par Invité Ven 14 Aoû 2015, 21:23

Comme par hasard ! boudoi29 Laughing

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Message par Mme de Sabran Sam 15 Aoû 2015, 16:03

.

Nous écrivions, devinez où ... :Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 2028181902 :Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 2028181902 :Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 2028181902

Je ne connaissais Théroigne de Méricourt qu'à travers Imbert de Saint-Amand .
Cette biographie m'en a appris davantage .
Ce n'est de toute façon pas quelqu'un que je porte dans mon cœur, elle a un côté pitoyable, finissant par perdre la tête, dit-on ...

Reinette a écrit :


Je ne la connais que trop peu. J'ai toujours pensé qu'il s'agissait d'une folle furieuse, menant les tricoteuses. Mais je me dis également que c'est peut-être une image qu'on a voulu donner d'elle et qu'elle est plus intéressante que cela.
Je suis de plus surprise par sa date de mort.
Elle a échappé à la guillotine ?

Mme de Sabran :


Oui, mais pas à la prison qu'elle a goûté même en Autriche, si je me souviens bien ...
Il semble qu'elle se soit occupée avec beaucoup de coeur de sa famille .

Reinette :

  En bref, Olympe de Gouges m'est plus sympathique.

Mme de Sabran :

Bien sûr ! Olympe est digne d'estime et même d'admiration !

Reinette :


J'en apprends, merci!
Elle est donc allée en Autriche ?
Mais pourquoi ? Rendre hommage à Marie-Antoinette ?

La nuit, la neige :


Effectivement sa fin fut pitoyable. Cette lettre autographe qu'elle adresse en 1801 à Danton en est une preuve (les anecdotes qui suivent encore plus) :

http://www.liberlibri.com/coulet_mericourt.htm

Quant à "son bord politique", il semble flou d'après ce qui est dit sur cette page ...

Reinette :


La pauvre ! Elle ne devait pas être en forme pour écrire à Danton en 1801.  Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 3826491292

Mme de Sabran :


Au terme de la lecture de sa biographie par Christianne Marciano-Jacob, j'avoue n'être pas arrivée à me faire une opinion de Théroigne de Méricourt . A son actif : elle semble avoir fait preuve d'un inépuisable dévouement familial .
Nous avions discuté de cet ouvrage, t'en souviens-tu Majesté ?

Mon premier contact avec cette malheureuse créature avait été une descente en flammes par Imbert de Saint-Amand .
Cette femme reste un mystère .
En tout cas, il fallait qu'elle fût complètement déconnectée de la réalité pour écrire à Danton à l'époque de ladite lettre, et son admiration inconditionnelle pour Robespierre ne plaide pas en sa faveur .

Majesté :

  Et pour cause! Je n'ai jamais vu un livre si brouillon !  Shocked
Cet auteur est prof...Ben ça promet ! Aucune chronologie, aucune construction .
Bien à vous.


Madame de Chimay :

Oufti ! Vous êtes sous l'effet Théroigne !

Majesté:

Ça veut dire qu'on est cinglés?  jocolor  geek



Madame de Chimay :

Cela veut dire que vous êtes sous une certaine euphorie...

Monsieur Tussaud :
Il s'agit d'une des très rares figures féminines de la révolution avec Charlotte Corday, Olympe de Gouges et Manon Roland (est-ce que j'en ai oublié ? si on met à part Marie-Antoinette évidemment).

Kiki :

Oui c'est vrai. Il y a aussi Madame de Staël. L'air de rien, ce sont toutes des femmes qui ont voulu imposer leurs choix, leur liberté.
Elles frôlent le féminisme !

Monsieur Tussaud :

La pluie normande et bretonne m'a permis de finir plus tôt que prévu ce livre  Very Happy  .

Elisabeth Roudinesco remet les pendules à l'heure sur la vie de "la belle liégeoise" (notamment sur le fait qu'elle n'a très vraisemblablement pas participé aux journées d'octobre) et axe la deuxième partie du livre sur une analyse sur les origines de sa folie. Cette deuxième partie est d'ailleurs assez technique et truffée de termes psychiatriques pas toujours reluisants.

La position de Théroigne par rapport à l'histoire du féminisme est largement mise en lumière, son (celle de Th de M.) action ayant d'ailleurs été certainement diminuée par le machisme de la révolution (même si certains l'ont ponctuellement soutenue, Desmoulins et Marat dans une moindre mesure) et des historiens et psychiatres jusqu'à nos jours.

Reinette :

Merci pour ce compte-rendu !
A quand un livre sur la misogynie révolutionnaire ?

Chevalier d'Eon

En l'honneur de la journée de la femme, Europe 1 proposait cette après-midi un portrait de Théroigne de Méricourt.
Je vous conseille d'écouter le programme en podcast qui permet de resituer la place des femmes sous la révolution et d'apprécier les positions antiféministes des révolutionnaires.

http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Au-coeur-de-l-histoire/Sons/Theroigne-de-Mericourt-une-femme-dans-la-Revolution-444727/

On apprend même au cours de l'émission que Léopold II lui révéla que le dessert préféré de Marie-Antoinette était la tarte au pavot.
Est-ce avéré ?

Mme de Sabran :


Merci, M. d'Eon !  Very Happy  J'écouterai cela attentivement !
François !!! Sais-tu ce qu'est la tarte au pavot ???

Majesté

Ne serait-ce pas plutôt la rhubarbe?
Car on sait que c'est Marie-Antoinette qui en amena le goût en France...
Le pavot ne serait-il pas le coquelicot ? J'ai ramené de Versailles de la confiture à cette fleur, c'est bien délicieux

Kiki :
Le coquelicot, pourquoi pas, mais la rhubarbe ne rappelle en rien le pavot .....  Wink

Attachboy :
Une anecdote reste attachée à l'histoire de Théroigne de Méricourt : c'est la fessée la plus célèbre de l'histoire de France !  Very Happy
Théroigne de Méricourt, en effet, soutenait Brissot et les girondins. Ce qui lui attire la haine des jacobins... et de leurs épouses.

Le 13 mai 1793, elle est agressée à l'Assemblée Nationale par des femmes qui la dénudent en lui infligent en public une retentissante fessée !

Marat indigné fera cesser cette agression, mais suite à cet épisode, Théroigne de Méricourt sombre dans la folie, et finit internée à la salpêtrière où elle mourra après y avoir passé 23 ans.

Kiki :

La raison de cette agression d'une femme qui avait pourtant était adulée, c'est sans doute que Théroigne de Méricourt , même si elle n'aimait pas du tout notre reine ( ), se battait également pour la liberté des femmes ! ce qui ne devait guère plaire à la bourgeoisie jacobine qui voyait plutôt la femme au foyer....

Mme de Sabran :

C'était ce que l'on appelait alors la fessée républicaine . Théroigne ne fut pas la seule à se la voir administrée .
C'était monnaie courante dans la jeune République .
Et hop, avec quelques autres mégères, j'te coince entre deux genoux le cotillon par-dessus tête, et v'lan ! j'te fesse jusqu'au sang ! ça t'apprendra à être bonne citoyenne !

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Img01710

J'ai une question bête ( souvent mon blond l'emporte sur le châtain ...   :Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 2028181902  ) , n'y a-t-il donc que les femmes et les enfants pour recevoir la fessée ? et les mecs alors ? point de fessées, même pour les plus nuls ???
C'est ça l'égalité ???

La nuit, la neige :


Euh...qu’on ne se trompe pas, ce n’est pas une petite fessée qu’elle a reçue : elle a été à demi lynchée !

Un roman historique vient justement de lui être consacré, je l’ai croisé en librairie ces derniers jours :

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 97829112

Présentation :
Anne Théroigne, dite Théroigne de Méricourt, née à Marcourt, en Belgique, juste au milieu du XVIIIe siècle, a aimé. A souffert. A fait la Révolution française. Belle. Passionnée. Idéaliste.
Son père, fort riche, fait faillite. Placée à Liège chez une tante qui la maltraite, elle s'enfuit.
Anne découvre l'amour en Angleterre. La liberté en Italie, avec aussi la trahison et la lâcheté des hommes... Veut devenir cantatrice pour s'affranchir de leur pouvoir.
Puis elle revient en France, car c'est en France que l'Histoire se fait. Paris. 1789. Un nouveau monde. Anne choisit son camp : celui du peuple, celui des femmes, celui des amoureux de la Justice. Républicaine ardente, elle rédige des centaines d'articles, fonde un club, multiplie les propositions de lois. Devient l'amie de Marat, de Vergniaud, de Sieyès, de Saint-Just...

Célèbre dans toute l'Europe, honnie des aristocrates, adulée des patriotes, Anne Théroigne de Méricourt est emportée par le vent révolutionnaire en même temps que ses amis girondins. Fouettée nue par les femmes de la Halle, elle est enfermée comme folle à la Salpêtrière.
Et meurt sans avoir, jamais, recouvré la raison.


Kiki :

Pour que cet épisode lui ait fait perdre la raison, ça a dû en effet être extrêmement violent. Car Marat est intervenu, et ce n'est pourtant pas une âme sensible !
C'était également extrêmement humiliant ! Théroigne passait aux yeux de la multitude pour une héroïne de la Révolution .
Cette humiliation lui a sans doute été infligée délibérément !
Elle était l'héroïne des sans culotte et surtout le symbole d'une liberté pour la femme que beaucoup ne pouvaient accepter. c'est un symbole qu'il fallait donc détruire...

La nuit, la neige :

Mais c’est qu’elle était déjà un peu givrée quand même hein !

Exaltée, traumatisée par différents épisodes de sa vie, et défoncée au mercure qu’elle prenait pour soigner sa syphilis !
C’est son frère qui, pour la sauver des fureurs jacobines alors qu’on la considère comme girondine, aurait agi pour la faire enfermer (plutôt qu’elle ne soit probablement jugée et exécutée).

Ensuite, c’est sûr, sa folie s’est installée autant qu’accrue !
Bien sûr, comme vous le précisez, elle est aussi et surtout détestée de tous : des royalistes aux pires misogynes des révolutionnaires.
Hé ! ça fait du monde...

Attachboy :


En attendant, elle était aussi la première en tête des divers cortèges bachiques qui ont commis des exaction au début de la révolution.
Elle était, par exemple, en tête des "8000 Judith", comme dit Camille Desmoulins, qui marchèrent sur le château de Versailles.
Il lui est donc arrivé ce qu'elle et ses comparses avaient fait à tant d'autres.

Majesté:

Il me semble qu' "elles" n'étaient que 4000, non?

Attachboy :
sans doute, mais les "8000 judith" est une expression de Camille Desmoulins !
Et il n'en est pas à une sottise prêt !

Kiki :

8000 ou 4000, comme vous voulez, mais moins une : Théroigne, qui n’y était pas en tous cas !

La nuit, la neige :

En revanche elle était du 10 août.  Wink
Mais ce qu’il faut aussi en déduire, c’est que toutes les femmes ont été exclues de la révolution, ou ont été dévorées par elle.
De l’artistocrate à la tricoteuse, en passant par les plus modérées, leurs combats d’émancipation se sont soldés par une série d’échecs politiques, l’exil, ou même la mort.

Elles ne sont pas si nombreuses, les femmes célèbres de la révolution...
Et encore moins celles, et de tous bords politiques, qui sont parvenues à sauver leur peau !
Les hommes, et leurs systèmes ou préjugés, se sont bien plus chargés de les malmener.

Mme de Sabran :


Es-tu tout à fait sûr qu'elle n'était pas de la marche sur Versailles ?
C'est ce qu'elle a toujours dit, en tout cas.

La nuit, la neige :

C’est ce que j’ai lu, oui. Tout dépend de quand date le bouquin en fait, mais les plus récents d’entre-eux s’accordent pour dire qu’elle n’y était pas.
Ce sont ses détracteurs qui ont fait courir ce bruit, car son salon, dès 1789, était parmi les plus progressistes et qu’elle avait un comportement provocateur.

Mme de Sabran :


Ah, voilà !!! J'ai retrouvé ( Théroigne de Méricourt ou la femme écrasée de C. Marciano-Jacob ) ( si, si, Majesté ! très bonne bio !!! ) le parallèle entre Théroigne et Marie-Antoinette ! leur point commun ? Aristocrate ou roturière, elles sont femmes, et par là même l'ennemi à neutraliser .
Nous savons comment Chantal Thomas dénonce la peur de la suprématie féminine qui stigmatise le complot lesbien: Marie-Antoinette et Lamballe, Marie-Antoinette et Mme de Polignac et l'asservissement des hommes par les sens ...
Un pamphlet contemporain montre Marie-Antoinette et Théroigne " en pleine action " dans un bordel pour " confédérés nationaux " .

Que représentent ces deux femmes ? La Reine n'est plus seulement l'épouse joueuse et coquette de Louis XVI ! Devant la mollesse de ce dernier, elle est aussi devenue celle qui incarne la réaction aristocratique, la possibilité d'en appeler à l'Autriche, de mobiliser les forces réactionnaires ... Elle est l'étrangère que l'on hait parce que l'on craint son pouvoir . ( ... ) Théroigne de Méricourt, à l'autre bout de l'échiquier politique et social, incarne, elle, la passion et le rayonnement révolutionnaires, l'aspiration à une égalité politique des femmes, à l'égalité des droits, à la démocratie universelle ....
Celui qui les réunissait toutes les deux dans le cloaque d'un bordel ne s'en prenait plus à la Monarchie ni à la Révolution, mais au pouvoir en soi de la femme qui, en aucun cas, ne devait éclore !

Eh ! souvenons-nous de la Vauguyon qui mettait en garde le jeune Berry contre l'ascendant que pourrait prendre sur lui son épouse autrichienne !

Alors oui, quand éclate la Révolution, les femmes sont dans la rue, déterminées, agressives .
Une gravure montre les parisiennes demandant à être armées de piques tout comme les hommes . La voici :

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Img02310

Majesté :

Mouais...c'est aussi par cette bio que Théroigne est écrasée...  boudoi29
Bien à vous.


La nuit, la neige :


Oui, voilà Elie, c’est tout à fait ça !

Peu importe leurs positions sur l’échiquier politique et social, les rares femmes de la révolution ont été fortement malmenées dès lors qu’elles sortaient du commun : rumeurs, sarcasmes, pamphlets incendiaires (de tous les camps) et jusqu’aux violences physiques les plus extrêmes.
Marie-Antoinette, Théroigne de Mericourt, Olympe de Gouges, Mme Roland, Charlotte Corday, Mme de Staël pour ne citer qu’elles...

De l’aristocrate oisive et jouisseuse, en passant par celle qui pensait et influait (quel crime !), la folle (allons-y ! ), jusqu’à la tricoteuse inculte assoiffée de sang, c’est à se demander si les femmes pouvaient seulement exister hors de ces extrêmes (largement caricaturés par tous les partis).
Sauf se taire, pondre, et s’occuper du foyer et de leurs maris, fils ou frères qui, eux, font la guerre et de la politique.
Bref, toujours le même invariant féminin que l’on suppose naturel, religieux ou social : la femme, c’est l’Autre !  Wink

Mme de Sabran :


Oui ! mais n'oublions pas la courageuse Teresa Cabarrus ou encore Lucile Desmoulins qui n'avait rien d'une potiche ....

La nuit, la neige :


C’est vrai. Enfin, c’est bien peu de femmes aux premières loges de la révolution.
Teresa et Mme de Staël, échappent elles aussi, mais de peu, à la mort.

Mme de Sabran :

Disons que ce sont celles dont le souvenir est parvenu jusqu'à nous . Sans doute y en a t-il eu davantage, restées dans l'anonymat .

La nuit, la neige :

Eh bien oui, une poignée seulement, dont le souvenir est parvenu jusqu’à nous, comme tu le dis. Un peu maigre nan ?
Fallait-il qu’elles soient évincées de la vie publique, pour rester à ce point dans l’anonymat ou le trait caricatural !

Reinette


Passionnant ce débat sur la place de la femme dans la Révolution. C'est vrai que le nombre des célèbres est limité.
Et encore plus pour celles qui s'en sortent.
J'ignorais complètement cet épisode de la fessée. Terriblement humiliant. La femme est tout aussi irresponsable qu'un enfant. Et donc incapable d'être citoyenne... Quand je pense qu'il faut attendre 1945 !

Mme de Sabran :


Et notre âme, donc ! Nous n'avions pas d'âme non plus, début XXème siècle !!!

Reinette :

Bah si quand même un peu... Sinon, on n'aurait pas demandé aux femmes de communier et d'aller à confesse. L'interrogation s'est posée un moment au Moyen-Âge mais l'évidence est tout de même apparue à la majorité des hommes. Après, que notre âme soit plus "souillée" aux yeux des gens d'Eglise et notre intelligence plus médiocre, ça malheureusement, ce fut le cas. Mais dois-je écrire cette dernière phrase au passé ?

Kiki :
..... un gros peu, ou un petit peu ?

La nuit, la neige :

Dur dur les filles, hein, de toujours vous trouver coincées entre le vice ou la vertu !  Wink

Mme de Sabran :

Nous jonglons !   :Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 2028181902


..........................................
 FIN DE CE BOUTURAGE !

.........................
Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Images54

.
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Message par Invité Sam 15 Aoû 2015, 17:08

Merci , Éléonore !
Je constate combien je me répète...mais au moins j'ai un avis constant Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 3826491292 


Bien à vous.

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Message par La nuit, la neige Mer 13 Juil 2016, 09:57

L'émission Secrets d"Histoire du 12 juillet était donc consacrée aux femmes de la Révolution.Voir notre sujet ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2776-emission-secrets-d-histoire-les-femmes-de-la-revolution#80054

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Theroi10

Le premier portrait était donc consacré à Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt.

Extrait :




Idea J'ai découvert le ravissant château de Fanson, situé à Xhoris, section de la commune belge de Ferrières, dans la province de Liège, en Région wallonne.

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt 963_0010Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Xhoris10

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt A_519510

Lien Wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Fanson

Harcelée par la presse royaliste, et notamment accusée d'avoir pris part aux journées des 5 et 6 octobre à Versailles, la révolutionnaire vient s'y réfugier en 1790.

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Captur19

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Captur16

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Captur17

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Captur18

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Captur15

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Captur21

Soupçonnée de vouloir assassiner Marie-Antoinette et de fomenter un complot révolutionnaire contre la principauté de Liège et les Pays-Bas autrichiens, elle y est arrêtée en février 1791 par la police autrichienne.

Internée dans la forteresse de Kufstein (Tyrol), sous le nom de Madame de Theobald, elle est interrogée pendant des semaines par des agents du chancelier Kaunitz.
Son état de santé s'étant dégradée, elle est libérée 9 mois plus tard par l'empereur Léopold II d’Autriche puis internée à Vienne jusqu'en novembre.
Cette séquestration accroît sa popularité à Paris où elle se retrouve à la fin de l'année 1791.

_____

Au printemps 1794, son frère réclame sa mise sous tutelle et la fait interner.
Cet internement lui évite une accusation politique et la guillotine.

Les internements se succèdent. Elle s'adonne à des rites de souillure et de purification. Elle vit nue et verse sur son corps des baquets d'eau glacée.

En 1808, Regnaud de Saint-Jean d’Angély, conseiller de Napoléon aurait commandé une enquête administrative pour savoir si l'internement de Théroigne de Méricourt n’est pas lié à une probable spoliation de ses biens par Joseph Terwagne, son frère.

Entre 1812 et 1817, elle est examinée par le médecin aliéniste Jean-Étienne Esquirol qui en fait son portrait.

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Thyroi11

Elle meurt à l'hôpital de la Salpêtrière, en 1817, après avoir passé les 23 dernières années de sa vie à l'asile. Exclamation
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Message par Invité Mer 13 Juil 2016, 10:12

Un destin particulièrement atroce... Sad

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Message par Mme de Sabran Ven 22 Juil 2016, 11:16

;

Elisabeth Roudinesco écrit :

“Toute la trajectoire de Théroigne répond à une dialectique de l'enfermement et de la liberté, de la raison et de la folie, de l'exil et du retour. Aliénée dans sa condition de femme d'Ancien Régime, elle a conquis par la révolution le droit d'avoir une autre identité […]. Mais l'enfermement dans le silence, consécutif à l'humiliation du fouet et à l'incapacité d'écrire, la fait ensuite aller à la dérive. L'entrée dans une folie légalisée qui se transformera en folie d'asile met fin à une expression libre de la folie, qui seule pouvait soutenir la Révolution quand elle était encore porteuse de liberté. Cette entrée dans la folie légalisée survient au moment où la Révolution s'achève dans la Terreur et où se met en place la réaction thermidorienne. Tant qu'elle était soutenue par l'idéal révolutionnaire, la folie de Théroigne pouvait rester masquée ou s'exprimer librement dans des alternances probables d'exaltation et de mélancolie. Au contraire, quand le nouvel ordre moral n'autorise plus cette libre expression de la folie, celle-ci tend à se légaliser.”.




 Dans un sonnet intitulé “Sisina” , Baudelaire fait allusion à deux femmes légendaires : Diane chasseresse, s'enivrant de tapage et Théroigne de Méricourt, amante du carnage.
les Fleurs du Mal, publié en 1857.


Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Www105




 Beaudelaire, ....  Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Www107


 Sisina


Imaginez Diane en galant équipage,
Parcourant les forêts ou battant les halliers,
Cheveux et gorge au vent, s'enivrant de tapage,
Superbe et défiant les meilleurs cavaliers !

Avez-vous vu Théroigne, amante du carnage,
Excitant à l'assaut un peuple sans souliers,
La joue et l'oeil en feu, jouant son personnage,
Et montant, sabre au poing, les royaux escaliers ?

Telle la Sisina ! Mais la douce guerrière
A l'âme charitable autant que meurtrière ;
Son courage, affolé de poudre et de tambours,

Devant les suppliants sait mettre bas les armes,
Et son coeur, ravagé par la flamme, a toujours,
Pour qui s'en montre digne, un réservoir de larmes.



Neville Lytton, Sisina : Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Www108





" Beaudelaire déconstruit la légende, ne réduisant plus Théroigne aux clichés du sang et de la débauche. Ni femme humiliée comme chez Michelet, ni Jeanne d'Arc inspirée comme chez Lamartine, elle est saisie dans toute la démesure d'une féminité de mascarade, sans cesse divisée entre un rituel des apparences et une esthétique du dévoilement. Or, par cet acte de voyance, il donne de l'héroïne une représentation nouvelle, plus vraie que nature. En effet, avant lui, aucun historien n'a jamais remarqué combien Théroigne s'était identifiée de son vivant à la figure mythique qu'elle était devenue par son entrée dans la Révolution. Baudelaire est donc le premier à projeter sur elle un éclair de modernité que seul notre regard contemporain pourra réinventer en s'appuyant sur des archives, sur une analyse de l'imaginaire collectif et sur une interprétation freudienne des représentations"
précise Elisabeth Roudinesco dans son ouvrage Théroigne de Méricourt, Une femme mélancolique sous la Révolution (Seuil, 1989).

http://femmedeslumieres.canalblog.com/archives/2014/03/25/29518783.html

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Www106

_________________
...    demain est un autre jour .
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Message par La nuit, la neige Ven 18 Mai 2018, 17:38

Idea Un portrait proposé en vente aux enchères, le 13 juin 2018, à Paris Drouot, que l'expert de la maison de vente Pierre Bergé & Associés décrit ainsi :

- Portrait de Théroigne de Mericourt
Pastel attribué à Antoine Vestier


Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Theiro10

Note au catalogue :

D'origine liégeoise, Théroigne de Méricourt (1762 - 1817) est une grande figure de républicaine ardente.
Elle rédige des centaines d'articles, multiplie les propositions de lois, devient l'amie de Marat, de Vergniaud, de Sieyès, de Saint-Just....

Soupçonnée de vouloir assassiner Marie Antoinette  Suspect , elle s'exile, puis est enlevée par des émigrés et est emprisonnée dans une forteresse en Autriche.
Libérée en 1791, elle rentre à Paris; elle reçoit une couronne civique en 1792 pour son combat sur l'égalité des droits.

Cependant, la presse royaliste se déchaine contre elle, l'accuse d'avoir massacré un journaliste lors des journées d'août 1792.
Sa vie est déformée de son vivant par de nombreux libelles pornographiques. Considérée comme proche des Girondins, elle est attaquée par des femmes du partiJacobin qui la fouettent en public.
Arrêtée en 1794, elle est libérée pour démence mais ses frères la font interner.

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Merico10

Antoine Vestier réalisa deux autres portraits d'elle : une huile sur toile de même composition que notre dessin est conservée au musée Carnavalet (comme attribuée à Vestier) et une miniature sur ivoire signée, passée en vente à Albi.

«L'amazone de la Liberté» inspira de nombreux peintres, sculpteurs et écrivains, comme Charles Baudelaire, qui la surnomma «Amante du carnage».

* Source et infos complémentaires, dans le catalogue de la vente, ici : http://fr.zone-secure.net/29754/812419/#page=1
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Message par La nuit, la neige Dim 02 Juin 2019, 18:47

Présentée prochainement en vente aux enchères...

- Anne-Josèphe Terwagne, dite Théroigne de Méricourt (1762-1817)
D’abord cantatrice et demi-mondaine, puis femme politique, féministe, meneuse révolutionnaire, surnommée “l’Amazone de la Liberté” ; prenant la défense des Girondins, elle fut fouettée par les femmes d’un club et devint folle.
L.A.S. “Theroigne”, [Liège] 26 août 1790, au banquier PERREGAUX à Paris
2 pages in-4, adresse avec cachet de cire rouge (brisé) et marque postale De Liège ; sous cadre.

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Captu324

Note au catalogue :

Très rare et remarquable lettre où elle nie avoir pris part aux journées des 5 et 6 octobre 1789.

[Théroigne était bien une des meneuses de la populace qui avait marché sur Versailles, et elle avait présenté avec mépris les revendications du peuple à Marie-Antoinette ; pour échapper aux poursuites, elle se réfugia à Liège.]

On m'a écris que le Châteloit poursuivoit avec beaucoup d'activité, l'affaire du 5 et 6 octobre. Apparemment que Mr FARCY, et sa ligue veulent étouffer une affaire par l'autre.
J'ai été fort étonnée d'apprendre que j'etois decretée de prise de corps, je ne me doutois pas que n'ayant coperé en rien que ce soit, a tout ce qui c'est dit, et fait, les deux journées du 5 et 6, je serois comprise dans cette pretendue conjuration : car ce n'est pas la peur qui m'a fait partir ; c'est plutot la médiocrité de ma fortune, qui m'a forcé après avoir mangé tout mes diamans, a venir dans mon pays, pour y vivre avec économie, afin de pouvoir continuer d'entretenir mes frères, jusqu'a ce qu'ils aient acquis assez de talents, pour se passer de mes secours
”.

Elle recommande un de ses frères à Perregaux.

LÉOPOLD [l'Empereur d'Autriche, frère de Marie-Antoinette] “a fait les plus sevère deffance de laisser entrer aucun imprimé qui parla des affaires de France, dans les Ardennes. C'est une vraie tyranie je ne puis me procurer les papiers qu'avec beaucoup de peine, et il me parviennent toujours trop tard. C'est pourquoi je vous prie de mécrire les progrès de la prosedure de l'affaire de Versaille, et comme je ne puis deviner jusqu'ou a été la malignité de ceux qui mon dénoncé, il faudroit si [vous] voulez me rendre ce service faire votre possible pour savoir de quoi je suis accusée.
Car si cela étoit serieux, je me deffenderai et pour cette effet, je n'aurai besoin que de dire la vérité.


Éluderont-il son evidance ? Je ne crois pas qu'ils l'osent a moins qu'ils ne meprisent la justice, et l'opinion publique. Alors je serois probablement sacrifiée, malgré que je n'aie d'autre tor que d'avoir beaucoup de zèle, pour le bien public”.

Elle voudrait être assurée que sa “Rente sur le Roi” ne serait pas confisquée, “dans le cas que mon affaire prit une mauvaise tournure”, et elle prie Perregaux de “me dire si effectivement je ne cour aucun risque de ce côté-là. [...]
Je serois sensible a cette perte parce qu'il ne me reste pas autre choses pour vivre”...

Provenance : Anciennes collections Alfred Sensier (11-13 février 1878, n° 359), puis Claude de FLERS (Femmes, 18-19 novembre 2014, n° 335).

* Source et infos complémentaires : * Source et infos complémentaires : Thierry de Maigret MDV - Vente Collection Amaury Taittinger, Souvenirs historiques, le 28 juin 2019

__________________


Note au catalogue a écrit:Théroigne était bien une des meneuses de la populace qui avait marché sur Versailles, et elle avait présenté avec mépris les revendications du peuple à Marie-Antoinette (...)
Théroigne habitait Versailles, elle y était déjà lorsque la foule est arrivée au château.
Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt The-wo10
The Women Of Paris March To Versailles
by Mary Evans
XIXe siècle


J'ignore ce qu'est cette histoire de son entretien avec Marie-Antoinette qui, sauf erreur de ma part, ne rencontra aucun émeutier ce jour là (c'est le roi qui reçut une délégation).  Suspect

Il n'en reste pas moins qu'elle n'est pas restée chez elle et s'est jointe aux manifestants. Des témoins diront l'avoir vue prendre une part active à l'insurrection qui aboutira à l'invasion du château et l'assassinat de gardes du corps.
Il faut dire qu'elle est déjà fort connue pour être une des rares femmes à fréquenter les assemblées des députés, alors à Versailles, et pour animer des réunions dans son salon ; aussi elle ne passe pas inaperçue avec son "look" d'amazone...

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Theroi10

Réputée pour être proche du clan orléaniste, et fréquentant tous ces agitateurs de l'ombre parisiens, elle est donc dénoncée et accusée d'avoir pris une part active à cette insurrection.
Parmi les accusés, nous retrouvons également une seconde femme, la dite : Reine Audu.

Nous l'évoquions ici : Reine Audu - Versailles, journées des 5 et 6 octobre 1789

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt Femmes12

Quant au duc d'Orléans, il échappera à cette instruction (menée au Châtelet de Paris) supposée déterminer les responsabilités de ces journées révolutionnaires : Louis XVI lui ayant confié une "mission diplomatique en Angleterre", afin de l'éloigner de Paris (ce qui l'arrange aussi très probablement).

Note au catalogue a écrit: (...) pour échapper aux poursuites, elle se réfugia à Liège.

C'est donc après la rédaction de cette lettre, et alors qu'elle décide de revenir à Paris (février 1791) pour s’assurer du recouvrement de la rente impayée qu'elle évoque à son correspondant, qu'elle sera enlevée sur le trajet par un groupe d'émigrés qui la livrèrent aux Autrichiens.

Elle sera enfermée dans la forteresse de Kufstein (Tyrol). Le gouvernement français négociera auprès de l'empereur Léopold II sa mise en liberté (qu'il lui accorde), en juillet 1791. Et de là son retour à Paris.
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