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Niccolò Vito Piccinni

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Message par Invité Sam 21 Déc 2013, 13:29

Compositeur originaire de Bari, Niccolo Piccinni (1728-1800) vient à Paris en 1776, à l'invitation de la Cour. Lors de son séjour , une querelle éclate : les mélomanes se répartissent en deux camps , les gluckistes et les piccinnistes. Même si Gluck triomphe, Piccinni, le compositeur de Roland , soutenu par Marmontel , La Harpe et Ginguené entre autres, obtient également le patronnage de Marie-Antoinette, qui en fait Son maître de chant.
Pour Madame d'Oberkirch , "Piccinni était la mélodie et la suavité".
Il compose nombre d'opéras dont certains , comme Didon (1783), sur un livret de Marmontel, sont dédiés à la souveraine et se retrouvent dans les partitions de Sa bibliothèque musicale.
Il part à Naples sous la révolution mais rentre en France en 1799. Il y meurt l'année suivante , oublié de tous.

Bien à vous.

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Message par Mme de Sabran Jeu 04 Avr 2019, 18:53



Voici une anecdote cocasse (  Eventaille  ) ,  dans ce style inimitable et délicieux du prince de Ligne, sur Marie-Antoinette et Piccinni :

Piccini, à son arrivée en France, répéta les deux premiers actes de son " Roland " devant la reine, où ils réussirent beaucoup.   La reine voulut chanter devant lui, lui proposa de l'accompagner au piano, et choisit précisément un morceau d'" Alceste " ; de façon que la première chose que fit Piccini à Versailles fut d'accompagner un air de Gluck.
La reine m'a raconté elle-même cet heureux et plaisant mal à propos, dont elle riait et rougissait encore.   La grâce qu'elle mettait à réparer ces petits malheurs, qui lui arrivaient souvent par une sorte d'ingénuité qui lui allait si bien, peignait la bonté et la sensibilité de la plus belle des âmes, qui ajoutaient des charmes à sa figure, sur laquelle on voyait se développer, en rougissant, ses jolis regrets, ses excuses, et souvent ses bienfaits.  Combien de fois n'ai-je pas surpris tous ces mouvements qui se succédaient les uns aux autres, quand, pour me faire rire, je tendais des pièges à Sa Majesté !  J'aurais voulu qu'on ne lui en eût jamais tendu d'autres ...


( le prince de Ligne, Fragments de l'histoire de ma vie )


Niccolò Vito Piccinni



Niccolò Vito Piccinni  3177


Niccolò Vito Piccinni naquit en 1728, à Bari, dans le royaume de Naples.   Son père, musicien de profession,  le fit étudier pour son admission au séminaire. study Mais Piccinni, habité par la musique, s'exerçait en cachette à jouer au clavecin les airs d'opéras qu'il avait entendus et qu'il retenait avec une facilité déconcertante. En visite un jour chez l'évêque de Bari, avec son père, se croyant seul, il s'assit à un clavecin et interpréta quelques mélodies. Niccolò Vito Piccinni  Smilpiano
Le prélat, qui l'entendait de la pièce voisine, s'émerveilla de son talent et engagea son père à le mettre au Conservatoire de Saint-Onofrio, alors placé sous la direction de Leonardo Leo.

Piccinni y entra au mois de mai 1742; en sorte qu'il était âgé de quatorze ans quand il commença l'étude régulière de la musique, mais bientôt se dégoûtant de la morgue de son professeur Mad et la pauvreté de ses leçons, il résolut de ne prendre conseil que de son génie, et se mit à écrire des psaumes, des oratorios et des cantates qui, suivant ses biographes, excitaient l'envie ou l'admiration de ses condisciples. Niccolò Vito Piccinni  693620883
Quand il sortit du Conservatoire, en 1754,  Piccinni présenta au théâtre des Florentins son premier opéra, grâce à la protection du prince de Vintimille. Cet ouvrage, intitulé Le Donne dispettose,  Niccolò Vito Piccinni  5112
fut accueilli avec enthousiasme par le public.   cheers

En 1758, il écrit un nouvel opéra, Alessandro nell'Indie sur un livret de Métastase qui sera le professeur d'italien de Marie-Antoinette à Vienne . Piccinni déménage à Rome.   Avec La Cecchina (1760), tiré d’une œuvre de Carlo Goldoni, et plus de cinquante nouvelles œuvres lyriques,  ses opéras-bouffes, L'Américano, La finte gemelle, Le donne vendicate,  il devient le « prince de l'opéra ». king
Mais en 1773, l'étoile montante d’Anfossi fait pâlir la sienne ...
Il avait épousé à Naples, en 1756, Vincenza Sibilla, une ancienne élève à lui Niccolò Vito Piccinni  043 dans l'art du chant, aussi remarquable par sa beauté que par sa voix pure et touchante, et qui l'avait rendu père de plusieurs enfants.

En 1776, il accepte une invitation de la cour de France . Des propositions  lui avaient été faites par La Borde, le valet de chambre de Louis XV, et auteur de " l'Essai sur la musique "; la mort du roi suspendit ces négociations. Elles furent reprises en 1775 par le marquis de Caraccioli, ambassadeur de Naples à Paris, d'après l'autorisation de le reine Marie-Antoinette.
Séduit par l'espoir d'un sort avantageux pour lui et sa famille, Piccinni s'éloigna de Naples, et arriva à Paris dans les derniers jours de décembre 1776, au milieu d'un hiver qui lui parut d'autant plus rigoureux, qu'il contrastait avec le doux climat de son pays. Les avantages qu'on lui avait assurés se composaient d'un traitement de six mille livres, le payement de son voyage aux frais du roi, enfin le logement et la table chez l'ambassadeur de Naples.

Cependant on ne lui tint pas ce qu'on lui avait promis, car M. de Caraccioli, bien qu'il l'accueillît avec amitié, le fit conduire dans un hôtel garni où il demeura jusqu'à ce qu'un petit appartement qu'on arrangeait pour lui fût prêt dans la rue Saint-Honoré, en face de la maison où demeurait Marmontel. Ce littérateur s'était chargé d'arranger pour lui et de réduire en trois actes plusieurs opéras de Quinault.
Piccinni en arrivant à Paris ne savait pas un mot de français
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Piccinni devient professeur de chant de la reine Marie-Antoinette et directeur du Théâtre-Italien. En 1777, il est initié franc-maçon à la loge parisienne des Neuf Sœurs, j'aurais envie de dire comme tout le monde ( Wink ) et, entre autres, Voltaire .  Nous nous souvenons d'ailleurs avoir vu, en hiver 1778,  Mme de Polignac croiser Piccini boulevard des Théatins, chez le marquis de Villette :  il sortait de chez Voltaire comme elle y arrivait .

Piccini décide de se consacrer principalement à l’écriture d’opéras et, cette année-là,  compose son premier opéra français, Roland .  

Niccolò Vito Piccinni  1261

Pendant que Piccinni écrivait Roland, il travaillait par ordre de la reine à Phaon, pièce légère, destinée à la Comédie italienne. Elle fut représentée dans un voyage de la Cour, à Choisy, et y fut appréciée; néanmoins ce succès ne put faire obtenir qu'on la jouât à Paris.
Piccinni jouissait alors d'une sorte de faveur à Versailles; il y allait deux fois chaque semaine donner des leçons de chant à la reine qui l'accueillait avec bonté, mais qui ne songea jamais à rien faire pour lui, ni à lui faire rembourser les frais de ses voyages et des partitions de ses opéras qu'il faisait relier magnifiquement pour le roi et les princes de la famille royale.


La querelle entre les gluckistes et les piccinnistes


Là commença pour lui une série d'ennuis et de chagrins, par la rivalité qui s'établit entre ses partisans et ceux de Gluck.  Dévoué à son art, étranger à toute intrigue, à toute ambition , aux mœurs, aux goûts, aux usages, à la langue du pays qu'il était venu habiter, Piccinni vivait dans sa famille et se livrait paisiblement à ses travaux, dans l'ignorance des efforts que faisaient les gluckistes pour nuire à son succès, et même pour empêcher la représentation de son ouvrage. Il faut le dire, Gluck lui-même eut le tort d'être l'instigateur de toutes ces intrigues. Cependant les répétitions de Roland commencèrent ; les antagonistes de Piccinni les rendirent orageuses, et les choses en vinrent à ce point, qu'aux approches de la représentation le compositeur crut sa chute inévitable. Le jour venu où la partition de Roland, tant calomniée par les gluckistes, allait enfin être entendue du public, la famille de Piccinni fondit en larmes au moment où il allait se rendre au théâtre; il semblait qu'il marchât au supplice. Lui seul, calme au milieu de cette désolation, rassura sa femme, et partit avec quelques amis. Malgré de sinistres prédictions, Roland eut une réussite complète, et Piccinni fut ramené chez lui en triomphe. Niccolò Vito Piccinni  3599491914
Cependant, il faut l'avouer, malgré les beautés réelles qui se trouvent répandues dans cet ouvrage, la froideur générale du style justifiait jusqu'à un certain point les attaques des partisans de Gluck. Aujourd'hui, où l'histoire de toute cette rivalité n'excite plus de passion, l'examen attentif de la partition de Roland n'y fait pas découvrir l'auteur de l'Alessandro nelle Indie, de l'Olympiade, ni d'une multitude de productions de Piccinni empreintes d'une expression pénétrante ; et l'on y voit avec évidence que la gêne de la langue et des convenances du théâtre français, si différentes de celles d'Italie, avaient paralysé son imagination. Les mélodies de Roland sont douces et gracieuses, mais elles manquent de force. Niccolò Vito Piccinni  1439450838


Avant la représentation de cet opéra, l'administration de l'Académie royale de musique avait maladroitement ranimé la guerre des partisans de Gluck et de Piccinni , en chargeant concurremment ces deux illustres musiciens de la composition de deux opéras dont Iphigénie en Tauride était le sujet. L'opéra de Gluck fut représenté en 1779, avec le succès que méritait un si bel ouvrage. Après l'avoir entendu, Piccinni aurait dû cesser de travailler au sien ; mais des amis imprudents le pressèrent au contraire de terminer sa partition, bien que le livret qu'on lui avait confié ne pût soutenir le parallèle avec l'excellent poème de Guillard, que Gluck avait mis en musique. L'Iphigénie de Piccinni fut représentée en 1781, et n'eut qu'un succès assez froid : quoiqu'il s'y trouvât de beaux morceaux, notamment l'air Cruel ! et tu dis que tu m'aimes ! cette pièce ne put se soutenir à côté de celle de Gluck.
Ce compositeur était retourné à Vienne, en 1780; mais à peine fut-il parti, que Sacchini arriva à Paris, et qu'une nouvelle rivalité vint troubler le repos de l'auteur d'Atys. Malheureusement inspiré, celui-ci fit représenter, dans la même année que l'Iphigénie, son Adèle de Ponthieu, opéra chevaleresque, la plus faible de ses productions. Après l'incendie de l'Opéra (en 1781), il fit exécuter quelques morceaux de sa composition dans les concerts, et augmenta le nombre de ses admirateurs par les beautés qui s'y trouvaient. La lutte avec Sacchini commença en 1785 : ce fut la Cour qui la fit naître en demandant à chacun des compositeurs un grand opéra pour les spectacles de Fontainebleau.
Piccinni écrivit Didon, et Sacchini mit Chimène en musique.


En 1783, Piccinni fait jouer pour la première fois, à Fontainebleau le 16 octobre 1783,  son œuvre considérée comme la plus réussie,   Didon, tragédie lyrique inspirée à Marmontel de l'Enéide de Virgile.
Toute la Cour est présente, du reste Piccini a-t-il dédié cet opéra à Marie-Antoinette . Very Happy

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Madame Saint-Huberti est l'inoubliable interprète de la reine de Carthage !!!  Very Happy

Une femme dont le talent supérieur nous a ravis long-temps a succédé à mademoiselle Arnoult. C'était madame Saint-Huberti, qu'il faut avoir entendue pour savoir jusqu'où peut aller l'effet de la tragédie lyrique. Madame Saint-Huberti non seulement avait une voix superbe; mais elle était encore grande actrice, le bonheur a voulu qu'elle eût à chanter les opéras de Piccini, de Sacchini, de Gluck, et cette musique si belle, si expressive, convenait parfaitement à son talent plein d'expression, de vérité et de grandiose. Il est impossible d'être plus touchante qu'elle ne l'était dans les rôles d'Alceste, de Didon, etc.; toujours vraie, toujours noble, ses accents arrachaient les larmes de toute la salle, et je me souviens encore de certains mots, de certaines notes auxquelles il était impossible de résister.

Madame Saint-Huberti n'était point jolie, mais son visage était ravissant de physionomie et d'expression. Le comte d'Entragues, très bel homme, et très distingué par son esprit, en devint tellement amoureux qu'il l'épousa. La révolution ayant éclaté, il se réfugia à Londres avec elle. C'est là, qu'un soir, comme ils montaient ensemble en voiture, ils furent assassinés tous les deux, sans qu'on ait jamais pu découvrir, ni les assassins, ni les motifs d'une pareille horreur.

Sous le rapport du chant, tout l'Opéra se composait pour moi de madame Saint-Huberti; je ne vous dirai donc rien de ceux qui chantaient avec elle, car je les écoutais à peine; j'aimais mieux réserver une partie de mon attention pour les ballets, où se montraient alors plusieurs talents remarquables.

( Mémoires
de Mme Vigée-Lebrun )

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Didon fit une si vive impression , que Louis XVI voulut l'entendre trois fois de suite !!! Niccolò Vito Piccinni  693620883 A Paris, cette pièce, considérée à juste titre comme le chef-d'œuvre des opéras français de Piccinni, n'obtint pas moins de succès qu'à Fontainebleau, et pour la première fois, son auteur fut applaudi de tous et loué sans restriction.
Il y a en effet tant d'amour dans le beau rôle de Didon , tant de suavité dans ses cantilènes, qu'on ne peut donner trop d'éloges à l'auteur d'un si bel ouvrage.

Nous savons combien cet opéra bouleversa Marie-Antoinette ...    Wink

Oui, je veux dissiper le trouble de mon coeur ; Je veux me fuir, je veux échapper à moi-même. ...
.... Ah ! que je fus bien inspirée, Quand je vous reçus dans ma cour !


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...   elle, les yeux noyés de pleurs, lui, pâle jusqu'aux lèvres ...

Ce moment d'émotion partagée, Fersen ne l'oubliera pas puisque, des années plus tard, il note  dans son journal être retourné à une représentation de Didon, à Stockholm,  le 2 avril 1805 :

Je souffris assez du pied gauche. Je fus cependant à l'opéra….. L'opéra alla bien malgré l'envie et la jalousie de tous ceux qui déprisaient le spectacle français pour protéger le suédois; mais quelle différence de la Didon de Paris. Heureusement il n'y avait là personne pour en faire la comparaison. Que de souvenirs et de regrets affligeants pour mon cœur ce spectacle ne me rappelait-il pas.

(  Evelyn Farr, Marie-Antoinette et le comte de Fersen, la correspondance secrète )


 La même année, Piccinni se voit accorder une pension de la cour de France. Mais à partir de 1784,  la concurrence d’Antonio Sacchini et d’Antonio Salieri est rude et plusieurs de ses opéras sont des échecs publics, en particulier son Pénélope en 1785.   Sad

 1785 fut pourtant une année faste pour Piccinni en France.   Atys connut un brillant succès, de même que ses opéras comiques le Dormeur éveillé et le Faux lord.
Mais Lucette, Diane et Endymion, et Pénélope reçurent un accueil mitigé ...

En 1784 Piccinni avait été nommé maître de chant à l'école royale de musique et de déclamation, fondée par le baron de Breteuil, aux Menus-plaisirs du Roi; deux ans après il fit exécuter par ses élèves son opéra de Roland, et le soin qui fut porté dans l'exécution fit que la musique fut mieux comprise qu'elle ne l'avait été dans la nouveauté. En 1787, il donna sans succès au Théâtre Italien le Mensonge officieux. Il avait aussi composé la musique de deux opéras sérieux intitulés l'Enlèvement des Sabines et Clytemnestre; mais de nouvelles intrigues en empêchèrent la représentation. Ce dernier ouvrage produisit cependant beaucoup d'effet lorsqu'il fut répété généralement en 1789 .

Bien sûr, la Révolution française valut quelques ennuis à ce protégé de Marie-Antoinette.  Crac ! sa pension est supprimée en 1791.  Le mariage de sa fille avec un jacobin lui vaut un séjour en prison.  ( ?!! )

Il repart à Naples    Niccolò Vito Piccinni  1524226653  et de là à Venise, où il compose Griselda (1793), puis en 1798, revient à Paris. Sans revenu, il est nommé inspecteur au Conservatoire  par Bonaparte qui l'admire.   Mais sa santé devenue très précaire ne lui permet pas d'assurer les devoirs de sa charge.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Niccol%C3%B2_Piccinni
 

https://books.google.be/books?pg=PA241&lpg=PA241&dq=didon+fontainebleau+1783&sig=NvOnprYBUZ8TOUFcUqudtnBn-3k&ei=_nPxUvzVNISShQfr44GAAQ&id=ik9DAAAAcAAJ&hl=fr&ots=x9Lc019dmp&output=text


https://www.google.com/search?q=niccolo+piccinni&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwjskLXT7bHhAhX86eAKHW9BAJQQ_AUIDygC&biw=1050&bih=404#imgrc=gk-iZ24C3oKRqM:

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Message par Mme de Sabran Lun 27 Nov 2023, 18:53


MADAME PICCINNI  Very Happy


Un jour qu'une de ses chanteuses lui manquait, il ( Piccinni ) appela madame Piccinni, et la pria de la remplacer. Nous étions là, toutes jeunes femmes, et il ne nous fallut rien moins que le respect et la vénération que nous portions à cette famille dans son chef, pour contenir le fou rire qui nous gagnait.  Eventaille

Madame Piccinni avait 73 ans, elle était d'une laideur plus que permise même à cet âge; bossue, le col court, un embonpoint très-prononcé, et par-dessus tous ces avantages, elle avait une toilette qui aurait pu la faire prendre pour la cuisinière de son mari ce qu'elle était bien un peu par le fait, car sans cesse occupée de son ménage, on ne la voyait jamais dans le salon, ni dans la salle d'étude. Mariée fort jeune, comme toutes les Italiennes, elle avait eu un si grand nombre d'enfants, qu'ils en étaient déjà à la troisième génération.

Madame Piccinni ôta le tablier dans lequel elle avait des cornichons qu'elle allait mettre au vinaigre, et s'approcha du piano de son mari. Lorsqu'elle commença le so!o, il s'échappa de cette masse informe des sons si frais, si suaves, que pas une de ses filles, de ses petites-filles, ni de nous, n'eussent pu en faire entendre de semblables. Nous restâmes en extase; de temps en temps je mettais ma main sur mes yeux, pour compléter l'illusion. Il me semblait entendre le chant des vierges de Sion. Elle continua ainsi toute la soirée.

« Eh bien nous dit Piccinni, que dites-vous de ma vieille sybille?.

« Qu'elle serait, répondis.je, bien capable de faire croire à ses oracles. »

Il était logé dans la maison d'un fermier-general, sur ta place Vendôme c'était alors un luxe de ces messieurs d'offrir une noble hospitalité aux grands compositeurs.

Piccinni est mort dans un état voisin de la misère.  Il habitait alors l'hôtel d'Angevilliers où on lui avait accordé  une retraite comme a divers artistes, peintres, gens de lettres, etc. c'est là qu'il est mort. Il a composé jusqu'au dernier moment de sa vie; son lit était couvert de feuilles de musique.


( Louise Fusil, Souvenirs d'une actrice )

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Message par Gouverneur Morris Mar 28 Nov 2023, 19:22

Eventaille

La sybille de Cumes en effet Niccolò Vito Piccinni  1238861238
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