Portraits de Marie-Antoinette à la chasse, par Louis-Auguste Brun, dit Brun de Versoix.

Louis Auguste Brun, 1758-1815

- Marie Antoinette en amazone



Huile sur toile, 1783.
Dimensions: H 99,5 cm x L 80 cm.
Localisation: Petits appartements de la Reine, 2eme étage, Versailles.








- Portrait de Marie-Antoinette à cheval en tenue de chasse
Vers 1783

Louis-Auguste Brun, dit Brun de Versoix   
(Rolle, 1758 - Paris, 1815)
Peintre à la cour de Louis XVI et Marie-Antoinette

Habile dessinateur, excellent animalier et paysagiste, Louis-Auguste Brun (1758-1815), peintre d'origine vaudoise, est principalement connu pour ses oeuvres réalisées à la cour de Versailles, en particulier des petits portraits au crayon, des portraits équestres et des scènes de chasse figurant des membres de la famille royale. A la Révolution, il s'installe sur les bords du Léman, à Versoix, d'où lui vient son surnom de Brun de Versoix. Il délaisse finalement la peinture pour se consacrer à la politique ainsi qu'à des activités de collectionneur et marchand d'art.

Martine Hart prépare actuellement le catalogue raisonné de l'oeuvre peint et dessiné de Louis-Auguste Brun, dans le cadre d'un doctorat en histoire de l'art à l'Université de Genève.

Selon Marguerite Jallut ("Marie-Antoinette et ses peintres"), Louis-Auguste Brun "exécuta un portrait assez maladroit de toute la famille royale. Sans doute ne fut-on pas satisfait de son oeuvre car il modifia l'image de la reine dans les deux tableaux où il la représenta, soit montant en cavalier, soit montant en amazone".




Pour faire le portrait de la reine en amazone, Brun avait obtenu le prêt d'un soulier que ses descendants possèdent encore.

"Sans qu'il soit possible de trouver dans les peintures de Brun, de véritables études iconographiques, elles présentent l'avantage de témoigner de la passion de Marie-Antoinette pour l'équitation. Les mémoires des fournisseurs en apportent d'autres preuves puisque dans le mois de novembre 1781, 31 habits pour monter à cheval furent livrés." (M. Jallut).

Avis aux intéressés : un livre sur Louis-Auguste Brun  en vente chez Ebay au prix élevé de 120 euros.









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ce livre est rare, mais pour un exemplaire broché il est un peu cher !!!
dans le courant de l'année j'ai troqué grâce à EBAY mon exemplaire broché en mauvais état contre un bel exemplaire relié pleine peau et le prix était modeste.

MARIE ANTOINETTE àè-è\':

Voici l'esquisse de Marie-Antoinette à cheval, par Louis-Auguste Brun :





Pour rappel, le tableau final (tel que publié dans le livre de Fournier-Sarlovèze) :

Je trouve que l'esquisse a plus de tenue que le portrait final pour lequel on se demande presque comment la Reine tient sur Sa monture...   

Bien à vous.

La pose n'est pas naturelle du tout, en effet.
Voici un autre dessin de Marie-Antoinette à la chasse, réalisé par Louis-Auguste Brun :

Selon Aurore Chéry, qu'on peut qualifier de spécialiste de Louis XVI, il faudrait voir dans ce portrait une représentation de la comtesse de Provence  

   Marie-Antoinette/Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence

Le dernier portrait n’a pas encore changé d’identification mais il faudra sans doute songer à y venir prochainement. Depuis longtemps, ce tableau de Louis-Auguste Brun de Versoix fait l’objet de questionnements.

Les Girault de Coursac refusaient déjà d’y voir Marie-Antoinette suivie de Louis XVI et suggéraient d’y reconnaître la duchesse et le duc de Luynes, pour lesquels Brun avait travaillé.  On sait toutefois que leurs interprétations sont très partiales, et plus encore en matière de peinture.

Dans le catalogue de l’exposition Marie-Antoinette de 2008, Xavier Salmon conserve le titre Marie-Antoinette à cheval mais ne dit mot des autres personnages présents dans la scène. C’est une certaine évolution par rapport à la notice présente sur le site du Musée de l’histoire de France,  qui y reconnaît Marie-Antoinette et Louis XVI.

Pour ma part, il me paraît hautement improbable d’envisager une représentation du roi dans l’ombre de la reine, la suivant, avec ce que cela implique sur le plan symbolique. Mais faut-il même conserver l’identification de Marie-Antoinette ? Elle ne m’a jamais convaincue et j’opte plutôt pour une représentation de la comtesse de Provence ou de la comtesse d’Artois. Comme les filles de Louis XV, elles sont un peu les grandes perdantes dans le jeu des identifications.

Dans le catalogue de l’exposition Louis-Auguste Brun, qui a eu lieu au château de Prangins en 2016, Laurent Hugues émet les mêmes doutes.  Au passage, je ne peux que recommander ses travaux puisqu’il est un remarquable connaisseur des portraits de la famille royale sous Louis XV. On devrait se fier à ses jugements bien plus souvent et adopter plus particulièrement sa terminologie du roi « en grand costume royal » plutôt que de parler improprement du roi « en habit de sacre » pour évoquer les portraits d’apparat avec le manteau royal et les regalia.

Laurent Hugues donc, y voit une représentation de la comtesse de Provence, qu’il reconnaît au « profil, l’œil noir, le sourcil épais et brun ». Au demeurant, cette identification semble parfaitement logique puisque, avant de venir en France, Brun avait travaillé pour la cour de Turin et était en outre muni de lettres d’introduction du roi de Piémont-Sardaigne. D’autre part, la comtesse de Provence a commandé de très nombreux portraits à cet artiste qu’elle appréciait particulièrement.

Il est donc à souhaiter que ce tableau soit prochainement présenté comme une représentation de la comtesse de Provence.



Bien à vous.

Bof...personnellement, je ne suis guère convaincu par ces hypothèses.

Par le même raisonnement, et si l'on souhaite attribuer un nom au personnage masculin en arrière plan (car, après tout, cela peut être un simple suiveur anonyme), auquel cas placer le comte de Provence derrière son épouse serait tout aussi inconvenant.

S'arrêter aux sourcils, avec ce portrait de profil si peu détaillé, me paraît étonnant...






Quant à sa tenue, elle est a rapprochée avec celle du dessin présenté plus haut (au duc de Luynes), ou à cette autre esquisse :





Pour conclure, et du moins sur cette dernière esquisse, le personnage en question ne ressemble ni à Marie-Antoinette, ni à la comtesse de Provence.

Et s'il faut douter de la ressemblance ou non d'un portrait, celui où Marie-Antoinette monte à califourchon me paraît bien plus douteux : pour le coup, on ne la reconnaît plus du tout.

La nuit, la neige a écrit:Bof...personnellement, je ne suis guère convaincu par ces hypothèses.

Moi non plus
Mais il me semblait intéressant de vous les transmettre malgré tout.


Bien à vous.

Oui, oui...tu as bien fait, merci.

Je suis d'autant plus étonné que l'exposition évoquée, et surtout le catalogue édité à cette occasion étaient titrés : Louis-Auguste Brun, peintre de Marie-Antoinette.





Notre sujet, ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2463-exposition-louis-auguste-brun-peintre-de-marie-antoinette?highlight=brun

Pourquoi ? Si, tout compte fait, il ne resterait pas de portrait de Marie-Antoinette de sa main, exceptés le portrait où elle monte à califourchon et les dessins où sa physionomie est encore moins évidente.

Enfin, Xavier Salmon, dans le catalogue de l'exposition "Marie-Antoinette" au Grand Palais, évoque également le probable "parrainage" des comtesses de Provence et d'Artois lors de l'arrivée du peintre à Paris, mais il met aussi en avant les relations du prince avec l'entourage proche de la reine, dont il a souvent fait des portraits "privés".

Ci-après le commentaire intéressant du site du château de Versailles, au sujet de la tenue que porte Marie-Antoinette sur ce célèbre portrait présenté précédemment....

Marie-Antoinette, reine de France, à cheval
Louis-Auguste Brun, dit Brun de Versoix, 1783
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Commentaire de l'oeuvre :
De manière audacieuse, Louis-Auguste Brun de Versoix a représenté la reine en cavalier, avec une culotte collante.


La Galerie des modes et costumes français reprit cette composition pour une planche gravée mais en remplaçant la culotte par une jupe d’amazone, moins transgressive.

Sous cette jupe, les dames de la cour qui montaient à cheval portaient pourtant bien une culotte collante, souvent en soie noire.
(Juliette Trey)


Je n'ai pas encore la gravure inspirée de ce tableau.
Celle-ci, toujours issue de La Galerie des modes et costumes français, édition publiée en 1779 (donc avant la création de cette peinture), présente déjà cette jupe d'amazone, plus conventionnelle...  


Gallerie des Modes et Costumes Français. 21e.
Cahier des Costumes Français, 15e Suite d'Habillemens à la mode en 1779. V.121
"Jeune Dame montant à cheval; elle est habillée en homme..."
1779
Designed by Pierre-Thomas LeClerc (French, about 1740–after 1799)
Engraver Etienne Claude Voysard (French, 1746–about 1812)
Photo : Museum of Fine Arts, Boston

Le caleçon porté sous les jupes d'amazone avait été importé en France par Catherine de Medicis.

Ah ? Intéressant, merci.  
J'ai en tête une image d'elle si caricaturale que j'ai beaucoup de mal à l'imaginer à cheval...

A vrai dire, ne connais peu de portraits de femmes du temps qui ne portent pas, par dessus ce pantalon, cette jupe d'amazone.

Bien sûr, il y en a quelques-uns des impératrices russes, où nous les retrouvons en tenue militaire (et non pas des tenues de chasse)
Mais leur statut d'impératrices régnantes n'est pas comparable avec celui de Marie-Antoinette...

Notamment celui de Catherine Ière


By Georg Cristoph Grooth
Art Museum of Estonia's Digital Archive
Notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3711-catherine-iere-de-russie

Et bien sûr ceux de Catherine II :


Equestrian Portrait Of Catherine II (1729-96), The Great Of Russia
by Vigilius Erichsen
Photo : FineArtsAmerica

Avant de devenir la veuve d'Henri II Catherine de Medicis a été jeune elle aussi !
Sur le portrait de Brun de Versoix Marie-Antoinette chevauche en homme "à la hongroise" habillée d'une redingote "à la bavaroise". De quoi faire sacrément jaser...

Voici une relique tout à fait fascinante. Elle est tirée d'un livre sur la peintre Brun de Versoix. Elle était encore conservée dans la descendance de l'artiste en 1911. J'ignore ou elle se trouve aujourd'hui. 



Quelle ait appartenu à la reine ou pas, c'est bien avec ce type de chaussure que les dames montaient à cheval.

Études du peintre

Voici l'étude de chapeau pour le portrait de la reine en cavalier.

Marie-Jeanne a écrit:Voici une relique tout à fait fascinante. 

Oui, vraiment fascinante la comparaison entre le dessin de la cavalière et la photo des bottines . C'est bien une photo ?!
Cette dame semble porter une robe et pourtant grimper à  califourchon sur sa monture ! 
Merci, chère Marie-Jeanne . 

La dame porte un caleçon

J'oubliais, c'est une photo.

Marie-Jeanne a écrit:La dame porte un caleçon

Justement, je me posais la question.  
 Et je ne crois pas voir un caleçon mais plutôt la jupe retroussée derrière le mollet.  Ce n'est pas clair.
Le dessin des bottines est simplement épatant de justesse !!!

Merci Marie-Jeanne !

Je profite de vos recherches pour publier ici deux esquisses inédites dans ce sujet.   Ces dessins sont conservés au Musée d'Art et d'Histoire de Genève qui les présente ainsi :


Etude pour le portrait de la Reine Marie-Antoinette à cheval
Louis-Auguste Brun
vers 1782
Pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier brun
Image : Cabinet d'arts graphiques des Musées d'art et d'histoire, Genève, collection de la Société des Arts de Genève



Etude pour le portrait équestre de la duchesse de Luynes    
Louis-Auguste Brun
1782
Pierre noire, pinceau et encre de Chine, lavis d'encre de Chine et rehauts de gouache blanche sur papier brun préparé en verdâtre
Image : Cabinet d'arts graphiques des Musées d'art et d'histoire, Genève, collection de la Société des Arts de Genève

Pourquoi duchesse de Luynes ? Probablement une erreur.  
De même que la légende de ce dessin...



Marie-Antoinette, Luynes, Lamballe ou la comtesse de Provence (thèse évoquée quelques messages en amont), c'est comme vous voulez !

Merci, cher la nuit, la neige, pour ces nouvelles illustrations . 
Je remarque que ces dames montent en amazones et portent des jupes.

Les femme portaient des pantalons collants sous leur jupes, à califourchon ou en amazone, pratique et efficace en cas de chute ! N'est-ce pas la princesse Palatine qui raconte s'être retrouvée les fesses à l'air en tombant de cheval lors d'une chasse royale ? Je ne sais plus mais çà lui ressemble bien    

Il me semble avoir lu que le dessin du profil de la princesse de Lamballe est noté au dos de la main du peintre.