Les Vestris, père et fils
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Mme de Sabran
CLIOXVIII
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Les Vestris, père et fils
Mme Le Brun nous le rappelle
Vestris préparait les dames à la maîtrise absolue des trois révérences de Cour faites aux souverains . 006410
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C'est la spécialité de notre François, et je suis sûre que ces révérences n'ont aucun secret pour Clio non plus ! :n,,;::::!!!:
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Gaetano Apolline Baldassare Vestris, dit Gaëtan Vestris, est un danseur et chorégraphe franco-italien né à Florence le 18 avril 1729 et mort à Paris le 23 septembre 1808.
Gaëtan Vestris. Portrait par Thomas Gainsborough (1781).
Formé à la danse et à la musique, il débute en Italie puis à Vienne et à Dresde. Arrivé à Paris en 1747, il se perfectionne auprès de Louis Dupré, entre à l'Opéra l'année suivante et succède à son maître en 1751 comme premier danseur. À la suite d'un différend avec le maître de ballet Jean-Barthélemy Lany, qui se solde par un duel et un emprisonnement de Vestris, celui-ci est renvoyé, puis s'exile à Berlin et à Turin.
À partir de 1761, il se rend régulièrement à Stuttgart pour interpréter les ballets de Noverre puis, après une nouvelle exclusion de l'Opéra, il le réintègre comme maître de ballet, poste qu'il occupera jusqu'en 1776, cédant la place à Noverre lui-même.
En 1781, il triomphe au King's Theatre de Londres, où il retourne régulièrement monter les ballets de Noverre.
Brillant interprète du « style noble », il admire Noverre qui le lui rend bien : dans ses Lettres sur la danse, il écrit :
« Vestris le père hérita du beau talent de Dupré et de son sobriquet ; on le proclama dieu de la Danse ; il égala son maître en perfection, et le dépassa en variété et en goût. Vestris dansait le pas de deux avec sentiment et élégance. Ses fréquents voyages à Stuttgart le conduisirent à l'étude ; il devint grand acteur, et sut embellir par la vérité de son action tous mes poèmes pantomimes dans lesquels il joua les premiers personnages. Sa retraite de l'Opéra porta un coup fatal à la belle danse : privée de ce beau modèle, on l'a vu s'égarer dans les confins de l'extravagance ».
Gaëtan Vestris est le frère d'Angiolo et de Thérèse Vestris, le père d'Auguste Vestris et l'époux (1792) d'Anne Heinel.
Auguste Vestris.
Portrait par Thomas Gainsborough (1781).
Fils naturel de Gaëtan Vestris et de Marie Allard, Marie-Jean-Augustin Vestris, dit Auguste Vestris et surnommé Vestr'Allard, est un danseur français né à Paris le 27 mars 1760 et mort à Paris le 5 décembre 1842.
Formé par son père, il débute à l'Opéra de Paris en 1772 et est engagé comme soliste dans le Ballet en 1776. Sa brillante carrière se déroule principalement à Paris, mais il se produit aussi à Lyon, Montpellier et Bordeaux, ainsi qu'au King's Theatre de Londres. C'est Pierre Gardel qui lui offrira ses plus beaux rôles, notamment dans Psyché, Télémaque dans l'île de Calypso et La Dansomanie.
Il se retire en 1816 pour se consacrer à l'enseignement de la danse à l'Opéra de Paris, et devenir l'un des professeurs les plus renommés de tous les temps.
Inventeur d'une multitude de nouveaux pas, Auguste Vestris est parmi ceux qui, les premiers, ont su intégrer l'ancienne danse du XVIIIe siècle « terre à terre », brillante et rapide, avec les nouveaux pas de grande élévation (grand allegro) suscités par les avancées musicales de l'époque, dont celles de Beethoven. Parmi ses élèves, le chorégraphe franco-danois Auguste Bournonville (1805-1879). Ce dernier lui consacre plusieurs pages fort intéressantes et détaillées dans ses mémoires My Theatre Life (Ma vie au théâtre), publiés à Londres en anglais en 1968. L'acte I du ballet de Bournonville Le Conservatoire, encore dansé de nos jours, reproduit fidèlement une leçon donnée par Vestris à l'Opéra de Paris en 1820, et reste encore, pour notre génération, d'une extrême exigence technique.
Surnommé « le dieu de la danse », Auguste Vestris a marqué les esprits et l'histoire de la danse par son interprétation de la gavotte de la comédie lyrique de Grétry Panurge dans l'île des lanternes, en 1785 : depuis lors, ce passage est connu sous le nom de gavotte de Vestris.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Vestris
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ga%C3%ABtan_Vestris
... et, dans la Revue de Paris
Vestris préparait les dames à la maîtrise absolue des trois révérences de Cour faites aux souverains . 006410
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C'est la spécialité de notre François, et je suis sûre que ces révérences n'ont aucun secret pour Clio non plus ! :n,,;::::!!!:
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Gaetano Apolline Baldassare Vestris, dit Gaëtan Vestris, est un danseur et chorégraphe franco-italien né à Florence le 18 avril 1729 et mort à Paris le 23 septembre 1808.
Gaëtan Vestris. Portrait par Thomas Gainsborough (1781).
Formé à la danse et à la musique, il débute en Italie puis à Vienne et à Dresde. Arrivé à Paris en 1747, il se perfectionne auprès de Louis Dupré, entre à l'Opéra l'année suivante et succède à son maître en 1751 comme premier danseur. À la suite d'un différend avec le maître de ballet Jean-Barthélemy Lany, qui se solde par un duel et un emprisonnement de Vestris, celui-ci est renvoyé, puis s'exile à Berlin et à Turin.
À partir de 1761, il se rend régulièrement à Stuttgart pour interpréter les ballets de Noverre puis, après une nouvelle exclusion de l'Opéra, il le réintègre comme maître de ballet, poste qu'il occupera jusqu'en 1776, cédant la place à Noverre lui-même.
En 1781, il triomphe au King's Theatre de Londres, où il retourne régulièrement monter les ballets de Noverre.
Brillant interprète du « style noble », il admire Noverre qui le lui rend bien : dans ses Lettres sur la danse, il écrit :
« Vestris le père hérita du beau talent de Dupré et de son sobriquet ; on le proclama dieu de la Danse ; il égala son maître en perfection, et le dépassa en variété et en goût. Vestris dansait le pas de deux avec sentiment et élégance. Ses fréquents voyages à Stuttgart le conduisirent à l'étude ; il devint grand acteur, et sut embellir par la vérité de son action tous mes poèmes pantomimes dans lesquels il joua les premiers personnages. Sa retraite de l'Opéra porta un coup fatal à la belle danse : privée de ce beau modèle, on l'a vu s'égarer dans les confins de l'extravagance ».
Gaëtan Vestris est le frère d'Angiolo et de Thérèse Vestris, le père d'Auguste Vestris et l'époux (1792) d'Anne Heinel.
Auguste Vestris.
Portrait par Thomas Gainsborough (1781).
Fils naturel de Gaëtan Vestris et de Marie Allard, Marie-Jean-Augustin Vestris, dit Auguste Vestris et surnommé Vestr'Allard, est un danseur français né à Paris le 27 mars 1760 et mort à Paris le 5 décembre 1842.
Formé par son père, il débute à l'Opéra de Paris en 1772 et est engagé comme soliste dans le Ballet en 1776. Sa brillante carrière se déroule principalement à Paris, mais il se produit aussi à Lyon, Montpellier et Bordeaux, ainsi qu'au King's Theatre de Londres. C'est Pierre Gardel qui lui offrira ses plus beaux rôles, notamment dans Psyché, Télémaque dans l'île de Calypso et La Dansomanie.
Il se retire en 1816 pour se consacrer à l'enseignement de la danse à l'Opéra de Paris, et devenir l'un des professeurs les plus renommés de tous les temps.
Inventeur d'une multitude de nouveaux pas, Auguste Vestris est parmi ceux qui, les premiers, ont su intégrer l'ancienne danse du XVIIIe siècle « terre à terre », brillante et rapide, avec les nouveaux pas de grande élévation (grand allegro) suscités par les avancées musicales de l'époque, dont celles de Beethoven. Parmi ses élèves, le chorégraphe franco-danois Auguste Bournonville (1805-1879). Ce dernier lui consacre plusieurs pages fort intéressantes et détaillées dans ses mémoires My Theatre Life (Ma vie au théâtre), publiés à Londres en anglais en 1968. L'acte I du ballet de Bournonville Le Conservatoire, encore dansé de nos jours, reproduit fidèlement une leçon donnée par Vestris à l'Opéra de Paris en 1820, et reste encore, pour notre génération, d'une extrême exigence technique.
Surnommé « le dieu de la danse », Auguste Vestris a marqué les esprits et l'histoire de la danse par son interprétation de la gavotte de la comédie lyrique de Grétry Panurge dans l'île des lanternes, en 1785 : depuis lors, ce passage est connu sous le nom de gavotte de Vestris.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Vestris
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ga%C3%ABtan_Vestris
... et, dans la Revue de Paris
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 54581
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
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Notre Clio n'est qu'éblouissante !
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Mme de Sabran- Messages : 54581
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 54581
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
Voici une anecdote que je ne connaissais pas ! ;;;;;;;;;
Dramatic Table Talk: Or, Scenes, Situations, & Adventures, ...
https://books.google.fr/books?id=t_J6mMhqKrsC -
Dramatic Table Talk: Or, Scenes, Situations, & Adventures, ...
https://books.google.fr/books?id=t_J6mMhqKrsC -
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Mme de Sabran- Messages : 54581
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
Oh mon dieu ! Vestris qui refuse de se mettre en scène devant la reine de France et le roi de Suède...
Il est vrai que Vestris junior aimait à déployer sans vergogne le luxe qu'il pouvait s'accorder suite à ses nombreux succès. Dans le journal de Sophie von La Roche Vestris est mentionné pour avoir sorti sa calèche la plus luxueuse afin de frimer dans Paris un jour férié.
Il est vrai que Vestris junior aimait à déployer sans vergogne le luxe qu'il pouvait s'accorder suite à ses nombreux succès. Dans le journal de Sophie von La Roche Vestris est mentionné pour avoir sorti sa calèche la plus luxueuse afin de frimer dans Paris un jour férié.
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4360
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 43
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Les Vestris, père et fils
Oui, hein crois-tu ! C'est inouï .Comte d'Hézècques a écrit:Oh mon dieu ! Vestris qui refuse de se mettre en scène devant la reine de France et le roi de Suède...
Fallait-il que Vestris se figure être au-dessus du commun des mortels pour se permettre une telle outrecuidance !
Ton amie Sophie ne tarit pas d'éloges sur les danseurs de ballet ! .....
Bien entendu elle nomme Vestris, et en premier .
Vois plutôt :
Vestris, Gardel, Mlles Langlois, Saunier et d'autres dont j'ai oublié le nom ont un talent exceptionnel qui mérite bien l'admiration de l'homme sensé, si l'on considère à quel point notre corps est capable d'exécuter autant de pirouettes légères et gracieuses, et avec quelle finesse, pour ainsi dire, chaque muscle suit le rythme de la musique et les inspirations de la passion qui doit être exprimée sur scène .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 54581
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
Allez hop ! Un petit tour à la prison de La Force pour qu'il y soigne son pied...:
La nuit, la neige- Messages : 17751
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Vestris, père et fils
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Gaëtan Vestris ou la fatuité faite homme !
Voyez plutôt :
Gaëtan et Auguste Vestris: Une Dynastie de Légende 006410
Par Chaussons verts le 20 Décembre 2010 à 00:15
La saga des "dieux de la danse" débute à Florence où Thomas- Marie- Hippolythe Vestris et Violante- Béatrix de Dominique Bruscagli élèvent une famille de huit enfants dont ils consacrent majoritairement l'éducation à la musique et à la danse, et lorsqu'ils jugent celle-ci suffisante entament avec eux un véritable vagabondage à travers l'Italie tout d'abord, puis vers l'Europe ensuite, se séparant ou se regroupant au gré de leurs engagements respectifs ou des riches soutiens qu'exploitent en séductrices expertes les membres féminins de la famille.
L'Art et la danse
Térésa Vestris par Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842)
C'est Térésa (1726-1808) qui la première arrive en France en 1746, après avoir démontré ses divers talents (dont accessoirement celui de danseuse... : ) à Palerme, puis Vienne où elle devint la maîtresses du prince Esterhazy, et provoquant la jalousie de l'impératrice Marie-Thérèse fut ensuite envoyée à Dresde. Engagée à Paris à l'Académie Royale de Musique, en courtisane accomplie elle prépare alors le terrain pour ses frères, et grâce à ses "relations" influentes en peu de temps Gaétano (1729-1808) et Angiolo (1730-1809) l'y rejoignent en 1848.
Les deux garçons deviennent les élèves de Louis Dupré (1690-1774), Gaétano alors âgé de 19 ans est le type parfait du florentin blond et charmant, et bien qu'étant "jarreté", une imperfection qui se caractérise par des hanches étroites et des cuisses trop rapprochées, il réussit à force de travail à surmonter ce handicap et après avoir dansé quelques temps dans les ensembles il est nommé soliste en 1751 (Angiolo le sera en 1753).
Les élèves de l'Académie Royale de Musique sont à l'époque (et le resteront jusqu'en 1830) classés, d'après leur physique, en trois genres dont ils ne peuvent sortir sauf autorisation du directeur:
-La danse noble qui exige une haute stature bien proportionnée, et surtout des traits empreints de distinction et de majesté,
-La danse de demi-caractère qui demande, elle, une taille moyenne, une silhouette svelte et gracieuse et un visage agréable,
-La danse comique qui requiert un aspect plus trappu et une physionomie enjouée.
De Gaëtan Vestris, Noverre (1727-1810) disait qu'il représentait "le modèle le plus parfait du genre noble" dont les pas lents, les amples mouvements de bras et les poses élégantes mettaient parfaitement en valeur son talent et ses qualités physiques qui l'imposèrent bientôt comme le plus grand danseur de son temps, et firent de lui le représentant sans égal de tous les dieux de l'Olympe et tous les héros grecs qui figuraient à l'époque dans le répertoire de la scène lyrique française.
"Vestris hérita du beau talent de Dupré et de son sobriquet: on le proclama le dieu de la danse. Il égala son maitre en perfection et le dépassa en variété et en goût" (J.B. Noverre. Lettres sur la danse).
Recherché comme modèle de prestance et de grâce masculine, il devient bientôt le maitre à danser de Louis XVI, et règne à la Cour où chacun s'évertue à imiter ses toilettes et ses coiffures élégantes; cependant son aplomb frisant l'impudence, ses airs prétentieux et hautains et son épouvantable accent italien font en même temps de lui la cible de toutes les plaisanteries, et l'on se gausse de ses fanfaronnades dont certaines sont demeurées célèbres...
Devant la beauté du duc de Devonshire il s'était exclamé:
"Si je n'étais pas Vestris, je voudrais être le duc de Devonshire!". ( )
... et après les victoires de Bonaparte en Italie il s'écria, fou d'enthousiasme:
"Cet homme mérite une récompense extraordinaire: Il me verra danser!"
Quoi de plus normal lorsque l'on sait qu'il n'y avait d'après lui que trois grands hommes: Voltaire, lui-même et le roi de Prusse...
Où l'on voit que le fils avait de qui tenir ! àè-è\': àè-è\': àè-è\':
Gaëtan Vestris ou la fatuité faite homme !
Voyez plutôt :
Gaëtan et Auguste Vestris: Une Dynastie de Légende 006410
Par Chaussons verts le 20 Décembre 2010 à 00:15
La saga des "dieux de la danse" débute à Florence où Thomas- Marie- Hippolythe Vestris et Violante- Béatrix de Dominique Bruscagli élèvent une famille de huit enfants dont ils consacrent majoritairement l'éducation à la musique et à la danse, et lorsqu'ils jugent celle-ci suffisante entament avec eux un véritable vagabondage à travers l'Italie tout d'abord, puis vers l'Europe ensuite, se séparant ou se regroupant au gré de leurs engagements respectifs ou des riches soutiens qu'exploitent en séductrices expertes les membres féminins de la famille.
L'Art et la danse
Térésa Vestris par Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842)
C'est Térésa (1726-1808) qui la première arrive en France en 1746, après avoir démontré ses divers talents (dont accessoirement celui de danseuse... : ) à Palerme, puis Vienne où elle devint la maîtresses du prince Esterhazy, et provoquant la jalousie de l'impératrice Marie-Thérèse fut ensuite envoyée à Dresde. Engagée à Paris à l'Académie Royale de Musique, en courtisane accomplie elle prépare alors le terrain pour ses frères, et grâce à ses "relations" influentes en peu de temps Gaétano (1729-1808) et Angiolo (1730-1809) l'y rejoignent en 1848.
Les deux garçons deviennent les élèves de Louis Dupré (1690-1774), Gaétano alors âgé de 19 ans est le type parfait du florentin blond et charmant, et bien qu'étant "jarreté", une imperfection qui se caractérise par des hanches étroites et des cuisses trop rapprochées, il réussit à force de travail à surmonter ce handicap et après avoir dansé quelques temps dans les ensembles il est nommé soliste en 1751 (Angiolo le sera en 1753).
Les élèves de l'Académie Royale de Musique sont à l'époque (et le resteront jusqu'en 1830) classés, d'après leur physique, en trois genres dont ils ne peuvent sortir sauf autorisation du directeur:
-La danse noble qui exige une haute stature bien proportionnée, et surtout des traits empreints de distinction et de majesté,
-La danse de demi-caractère qui demande, elle, une taille moyenne, une silhouette svelte et gracieuse et un visage agréable,
-La danse comique qui requiert un aspect plus trappu et une physionomie enjouée.
De Gaëtan Vestris, Noverre (1727-1810) disait qu'il représentait "le modèle le plus parfait du genre noble" dont les pas lents, les amples mouvements de bras et les poses élégantes mettaient parfaitement en valeur son talent et ses qualités physiques qui l'imposèrent bientôt comme le plus grand danseur de son temps, et firent de lui le représentant sans égal de tous les dieux de l'Olympe et tous les héros grecs qui figuraient à l'époque dans le répertoire de la scène lyrique française.
"Vestris hérita du beau talent de Dupré et de son sobriquet: on le proclama le dieu de la danse. Il égala son maitre en perfection et le dépassa en variété et en goût" (J.B. Noverre. Lettres sur la danse).
Recherché comme modèle de prestance et de grâce masculine, il devient bientôt le maitre à danser de Louis XVI, et règne à la Cour où chacun s'évertue à imiter ses toilettes et ses coiffures élégantes; cependant son aplomb frisant l'impudence, ses airs prétentieux et hautains et son épouvantable accent italien font en même temps de lui la cible de toutes les plaisanteries, et l'on se gausse de ses fanfaronnades dont certaines sont demeurées célèbres...
Devant la beauté du duc de Devonshire il s'était exclamé:
"Si je n'étais pas Vestris, je voudrais être le duc de Devonshire!". ( )
... et après les victoires de Bonaparte en Italie il s'écria, fou d'enthousiasme:
"Cet homme mérite une récompense extraordinaire: Il me verra danser!"
Quoi de plus normal lorsque l'on sait qu'il n'y avait d'après lui que trois grands hommes: Voltaire, lui-même et le roi de Prusse...
Où l'on voit que le fils avait de qui tenir ! àè-è\': àè-è\': àè-è\':
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Mme de Sabran- Messages : 54581
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
Merci beaucoup Eléonore pour ce sujet passionnant !
Gouverneur Morris- Messages : 11318
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Vestris, père et fils
Contente de te faire plaisir, cher Momo ! :n,,;::::!!!:
Et zou ! Je t'en remets une petite couche :
Très imbu de sa personne, totalement inconscient de son ridicule, et tyrannique à l'extrême, Gaëtan Vestris éprouva, de par son caractère exécrable, de nombreuses difficultés avec son entourage, et quelques mémorables altercations avec ses partenaires eurent des fins mouvementées....
Il gifla Mademoiselle Heinel (1753-1808) sa grande rivale dans le domaine de la virtuosité (qui lui pardonna sûrement l'incident puisqu'elle l'épousa lorsqu'il prit sa retraite de l'Opéra) , et traita une certaine fois Mademoiselle Dorival de "rognole"... Cette dernière ayant porté plainte sans succès, Vestris obtint contre elle une lettre d'incarcération, et elle fut emprisonnée quelques heures, le temps que l'on demande à l'irascible danseur d'aller, en s'excusant, la rechercher afin de la ramener à son public...
Mais c'est pas vrai, quel type imbuvable !!!
Hué par les spectateurs à la suite de cet incident il n'en fut pas le moins du monde affecté, car quoi qu'il advint il reprenait toujours son ascendant sur le public par son talent prodigieux:
" L'impudence de ce danseur l'a soutenu et ne l'a pas empêché de danser comme un dieu " écrivit un témoin.
A la suite d'un différend avec le maitre de ballet Jean-Barthélémy Lany (1718-1786), qui se solda par un duel, Vestris fut finalement lui-même emprisonné puis renvoyé cette fois de l'Académie de Musique.
Cela fait les pieds ! :n,,;::::!!!:
Il s'exila alors un temps à Berlin et à Turin en 1754-55, puis réintégré à Paris où son public le réclamait y poursuivit sa carrière triomphale.
A partir de 1761, il se rend régulièrement à Stuttgart et à Londres où il sera l'un des pionniers de l'ère nouvelle initiée par la grande réforme de Noverre (boudée à Paris) et jouera un rôle important en faisant découvrir le ballet d'action tout en conservant les caractères de la danse noble.
Gaëtan Vestris fut également le premier à profiter de l'allègement des costumes et peut-être encore le premier à avoir dansé à visage découvert, selon certaines sources (d'autres attribuent en effet cet événement à Gardel qui aurait abandonné le masque un certain soir pour prouver au public qu'il n'était pas Vestris qui était annoncé au programme ce jour là).
Et zou ! Je t'en remets une petite couche :
Très imbu de sa personne, totalement inconscient de son ridicule, et tyrannique à l'extrême, Gaëtan Vestris éprouva, de par son caractère exécrable, de nombreuses difficultés avec son entourage, et quelques mémorables altercations avec ses partenaires eurent des fins mouvementées....
Il gifla Mademoiselle Heinel (1753-1808) sa grande rivale dans le domaine de la virtuosité (qui lui pardonna sûrement l'incident puisqu'elle l'épousa lorsqu'il prit sa retraite de l'Opéra) , et traita une certaine fois Mademoiselle Dorival de "rognole"... Cette dernière ayant porté plainte sans succès, Vestris obtint contre elle une lettre d'incarcération, et elle fut emprisonnée quelques heures, le temps que l'on demande à l'irascible danseur d'aller, en s'excusant, la rechercher afin de la ramener à son public...
Mais c'est pas vrai, quel type imbuvable !!!
Hué par les spectateurs à la suite de cet incident il n'en fut pas le moins du monde affecté, car quoi qu'il advint il reprenait toujours son ascendant sur le public par son talent prodigieux:
" L'impudence de ce danseur l'a soutenu et ne l'a pas empêché de danser comme un dieu " écrivit un témoin.
A la suite d'un différend avec le maitre de ballet Jean-Barthélémy Lany (1718-1786), qui se solda par un duel, Vestris fut finalement lui-même emprisonné puis renvoyé cette fois de l'Académie de Musique.
Cela fait les pieds ! :n,,;::::!!!:
Il s'exila alors un temps à Berlin et à Turin en 1754-55, puis réintégré à Paris où son public le réclamait y poursuivit sa carrière triomphale.
A partir de 1761, il se rend régulièrement à Stuttgart et à Londres où il sera l'un des pionniers de l'ère nouvelle initiée par la grande réforme de Noverre (boudée à Paris) et jouera un rôle important en faisant découvrir le ballet d'action tout en conservant les caractères de la danse noble.
Gaëtan Vestris fut également le premier à profiter de l'allègement des costumes et peut-être encore le premier à avoir dansé à visage découvert, selon certaines sources (d'autres attribuent en effet cet événement à Gardel qui aurait abandonné le masque un certain soir pour prouver au public qu'il n'était pas Vestris qui était annoncé au programme ce jour là).
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Mme de Sabran- Messages : 54581
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
Gaëtan Vestris est un grand artiste, d'accord...mais je méprise l'individu !
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Les Vestris, père et fils
Il est odieux, franchement odieux !
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 54581
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
...
Exclu une nouvelle fois de l'Opéra à la suite d'un énième incident, le danseur y fut réintégré comme maitre de ballet et occupa le poste jusqu'en 1776, cédant la place à Noverre; et lorsque en 1780, l'Administration redoutant ses mouvements d'humeur hésite à le mettre à la retraite après 30 années de présence à l'Académie de Musique, c'est finalement son mariage avec Anne Heinel qui réglera la question et les deux artistes feront ensemble leurs adieux à la scène le 12 Mai 1782.
Un pareil Apollon ne manqua pas d'être aimé des femmes et triompha sur les coeurs comme sur les planches, multipliant les conquètes dont la plus célèbre, sinon la plus importante dans l'histoire de la famille Vestris, fut la danseuse Mademoiselle Allard (1741-1802).
Zut ! Je ne trouve pas d'image de Mademoiselle Allard ...
... car un jour qu'il inspectait l'école de danse (il avait été nommé directeur des Ecoles de danse) les yeux de Gaëtan Vestris se posèrent sur un garçon de 9 ans exceptionnellement doué, et il s'enquit auprès du professeur de son identité:
-"C'est le petit Allard" répondit celui-ci
-"Un fils de... Mademoiselle Allard?"
-"Précisément... de Mademoiselle Allard..."
-"Mais mon Dieu! Alors ce doit être mon fils!.... Sais tu mon fils que tu ressembles à ton père?" s'écria-t-il en se tournant vers l'enfant...
TU ES MON FILS ...
Exclu une nouvelle fois de l'Opéra à la suite d'un énième incident, le danseur y fut réintégré comme maitre de ballet et occupa le poste jusqu'en 1776, cédant la place à Noverre; et lorsque en 1780, l'Administration redoutant ses mouvements d'humeur hésite à le mettre à la retraite après 30 années de présence à l'Académie de Musique, c'est finalement son mariage avec Anne Heinel qui réglera la question et les deux artistes feront ensemble leurs adieux à la scène le 12 Mai 1782.
Un pareil Apollon ne manqua pas d'être aimé des femmes et triompha sur les coeurs comme sur les planches, multipliant les conquètes dont la plus célèbre, sinon la plus importante dans l'histoire de la famille Vestris, fut la danseuse Mademoiselle Allard (1741-1802).
Zut ! Je ne trouve pas d'image de Mademoiselle Allard ...
... car un jour qu'il inspectait l'école de danse (il avait été nommé directeur des Ecoles de danse) les yeux de Gaëtan Vestris se posèrent sur un garçon de 9 ans exceptionnellement doué, et il s'enquit auprès du professeur de son identité:
-"C'est le petit Allard" répondit celui-ci
-"Un fils de... Mademoiselle Allard?"
-"Précisément... de Mademoiselle Allard..."
-"Mais mon Dieu! Alors ce doit être mon fils!.... Sais tu mon fils que tu ressembles à ton père?" s'écria-t-il en se tournant vers l'enfant...
TU ES MON FILS ...
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Mme de Sabran- Messages : 54581
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
Est-ce le même Noverre que Marie-Thérèse appelle à Vienne pour donner des leçons de danse et de maintien à sa petite Archiduchesse ?
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3186
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Les Vestris, père et fils
Je dirais que oui ... sans certitude absolue . Quelqu'un peut-il confirmer ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 54581
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
:;\':;\':; :;\':;\':; :;\':;\':;Mme de Sabran a écrit:
... car un jour qu'il inspectait l'école de danse (il avait été nommé directeur des Ecoles de danse) les yeux de Gaëtan Vestris se posèrent sur un garçon de 9 ans exceptionnellement doué, et il s'enquit auprès du professeur de son identité:
-"C'est le petit Allard" répondit celui-ci
-"Un fils de... Mademoiselle Allard?"
-"Précisément... de Mademoiselle Allard..."
-"Mais mon Dieu! Alors ce doit être mon fils!.... Sais tu mon fils que tu ressembles à ton père?" s'écria-t-il en se tournant vers l'enfant...
TU ES MON FILS ...
Re: Les Vestris, père et fils
;
A compter de ce jour, Vestris éleva chez lui le petit Auguste, et le fit lui même travailler de façon telle qu'à l'âge de 13 ans il débuta sur la scène de l'Opéra subjuguant totalement le public:
"Un prodige de talent tel qu'on ne peut se le persuader qu'en le voyant" écrira un témoin de l'évènement.
Tel un Mozart de la danse le fils de Gaëtan Vestris était en effet un petit prodige que l'on promenait de Cour en Cour, choyé et gavé de friandises; son nom d'Allard fut bientôt transformé en Vestrallard et lorsqu'il fut légalement adopté par son père ne porta plus que le nom de ce dernier.
A compter de ce jour, Vestris éleva chez lui le petit Auguste, et le fit lui même travailler de façon telle qu'à l'âge de 13 ans il débuta sur la scène de l'Opéra subjuguant totalement le public:
"Un prodige de talent tel qu'on ne peut se le persuader qu'en le voyant" écrira un témoin de l'évènement.
Tel un Mozart de la danse le fils de Gaëtan Vestris était en effet un petit prodige que l'on promenait de Cour en Cour, choyé et gavé de friandises; son nom d'Allard fut bientôt transformé en Vestrallard et lorsqu'il fut légalement adopté par son père ne porta plus que le nom de ce dernier.
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