Charmer, s'égarer et mourir. de Christine Orban

J'achète ! 

J'ai acheté.... ça m'a diverti après une lecture pénible, mais j'aurais pu / dû peut-être m'en passer. :


Bien à vous.

Comtesse Diane a écrit:J'achète ! 

L'article ci dessus me donne envie aussi ! :n,,;::::!!!:

Majesté a écrit:J'ai acheté.... ça m'a diverti après une lecture pénible, mais j'aurais pu / dû peut-être m'en passer.  :

Ben pourquoi chef ? boudoi29

De toute façon j'acquiers tout ce qui sort sur Marie-Antoinette, alors je ne m'en serais pas passé

J'ai exprimé mon ressenti en première page de ce sujet


Bien à vous.

Ah oui Majesté ! Je ne me souvenais plus ! 
Je comprends mieux maintenant !

La nuit, la neige a écrit:
Pardon, nous ne nous sommes pas compris. C'est le livre de Craveri qui m'intéresse

Si si, c'est bien de celui-là que je te parle et dont je te dis qu'il est pour l'instant déconcertant . En premier lieu parce que Marie-Antoinette devient M.A. ( euh... ) et puis le style est très elliptique. Les phrases très courtes créent une impression de rythme précipité. Il n'y a pas d'ordre chronologique, tout se bouscule comme si Marie-Antoinette, la tête déjà dans la lucarne, voyait toute sa vie défiler à toute vitesse mais pas dans le bon ordre, en vrac, de façon complètement chaotique .

Cela dit, l'auteur connaît à fond son sujet, c'est clair, et ce n'est pas vraiment un roman dans ce sens que rien n'est inventé . C'est Marie-Antoinette ... de l'intérieur.
Mais je fais ici une grosse diversion alors que nous avons quelque part un sujet dévolu à ce livre . C'est là que je m'exprimerai lorsque j'aurai tourné la dernière page .

Euh, non...je ne comprends pas. :

Nous sommes bien dans le sujet du livre de Benedetta Craveri : c'est ce livre-ci qui m'intéresse (mais que je n'ai pas acheté).

Oups pardon ! Je te parlais de celui de Christine Orban ...     :  pas possible, je fais de la confusion mentale .
C'est la fatigue, ou le grand âge.

Messages déplacés ici .

Trianon a écrit:

Mme de Sabran a écrit:Tu as raison, je me procurerai ce livre !  
Je commence la lecture de celui de Christine Orban .

Vous verrez (si ce n'est déjà fait) Christine Orban se passionne beaucoup et cela durant PLUSIEURS chapitres sur ce qui se passe dans le lit de la Reine. Ma foi ça peut intéresser....
Mais, dans l'ensemble, j'ai bien aimé ce livre, bien écrit.

.

Oui, comme vous dites, chère Trianon.     En fait, le " fatal article " est placé au centre des frustrations de Marie-Antoinette et conditionne tout son comportement . Il explique et excuse ce que Mercy appelait les dissipations de Marie-Antoinette .    Joseph II  disait qu'être roi est un métier, eh bien pour Christine Orban Marie-Antoinette ne fait pas le job ( si je puis dire ) et ne réalise qu'elle est reine de France qu'en octobre 89.   C'est très curieux à lire et assez poignant . C. Orban habite son personnage et ressent toutes les informations qu'elle a pu glaner sur la reine.   Elle vit ce qu'elle écrit.   C'est une écriture très introspective .  Du reste, Stephan Zweig est la référence absolue, récurrente ( avec laquelle je me sens moi-même en complète adéquation    ) . Plus contestables, mais après tout pourquoi pas !  les parallèles avec quelques uns de nos contemporains, Lady Di en tête...  
Ce qui m'intéressait dans ce Xième livre sur Marie-Antoinette ( comme dans tous les autres d'ailleurs qui me tombent sous la main ) c'est la subjectivité de l'auteur ( pardon, mais je n'arrive pas à mettre de e à  auteur, cela me heurte  ) sur la reine et les quelques figures principales qui gravitent autour d'elle.  Marie-Thérèse est très présente, Joseph un peu, Mmes de Lamballe et de Polignac sont à peine effleurées ( Lamballe plus, la pauvrette, à cause de son massacre bien sûr ... ), Louis XVI est très inconsistant mais finit par en être attachant, Mercy erre ici ou là de temps en temps,   Fersen se taille la part du lion.  Il est premier objet pour Elle  ( comme disait Vaudreuil de lui-même en évoquant Mme de Polignac ) .     Pas grand chose sur les enfants, à part le conditionnement abject du petit Louis XVII pour lui arracher la signature d'aveux fabriqués.  C'est sans doute le chapitre le plus pénible . Et pourtant nous connaissons par coeur cet épisode consternant ...

Tu disais, cher Olivier, sur la première page de ce sujet :

Olivier a écrit:

Sur la phrase "J'en appelle à toutes les mères" Christine Orban donne une théorie tout à fait saisissante. Elle fait le rapprochement avec la parole de Louis XVI qui à la mort de Louis-Joseph avait fait appel aux sentiments paternels des députés pendant les Etats généraux pour qu'on leur accorde un moment de deuil. Selon elle, Marie-Antoinette, au moment de son procès, fait référence à Louis XVI. Je trouve l'idée très forte.

Saisissant est bien le mot !   J'en ai été frappée comme toi .  
En bref, de toutes ces pages ressort une impression générale de totale liberté d'expression . Christine Orban ne s'encombre pas de préjugés. Les tabous sont balayés, schpounk !   Cela non plus n'est pas pour me déplaire.

C'est dommage de ne pas prendre en compte les recherches et analyses fines de Simone Bertière qui démontre d'un bout à l'autre à quel point Stefan Zweig est largement dépassé.

Aucune biographie de Marie-Antoinette, à ce jour, ne me satisfait vraiment;
J'ai le sentiment d'une créature totalement fantasmée par les historiens, quoique Simone Bertière soit respectable par sa finesse d'analyse;

J'attends donc, un peu résignée......

Nous n'avons pas ( en dépit des sources étudiées) une femme réelle sa psychologie simple, son comportement au jour le jour, c'est du moins mon sentiment;

Hélas, la créature totalement fantasmée, comme vous dites, est la fille des Césars sur son piédestal .
De la femme réelle de chair et de sang on s'est emparé et l'on a séparé la tête du corps .

 Je suis bien d'accord avec vous, chère Eléonore, Dieu sait !!

C'est bien pourquoi, je souffre de ne pas réussir à lire, ou alors, dispersé de ci de là, un portrait simple d'une femme fine, attachante, dénuée d'hypocrisie et de méchanceté, bien moins frivole qu'il n'y semble, profondément humaine et compassionnelle, en vraie phase souvent, avec le peuple ( dès le début où avec Louis-Auguste, on la voit atterrée par l'accident tragique du feu d'artifice);
Une femme moderne dans sa conception de l'éducation des enfants, en quête d'amis authentiques et d'un peu de confiance autour d'elle;
Je pourrais continuer durant des heures;
J'apprécierais une évocation transparente, simple, et je n'en trouve pas;
Mais peut-être suis-je trop difficile;

En tous cas, sa fin, au moins est évoquée ( il est bien temps !!) de façon à montrer sa grandeur; et notre époque ne sort pas grandie de l'image que l'on persiste à donner d'elle dans des évocations de mauvais goût !

Qu'appelez-vous des évocations de mauvais goût ?

Mme de Sabran a écrit:De la femme réelle de chair et de sang on s'est emparé et l'on a séparé la tête du corps .

Pourquoi parler au passé? Tu pourrais employer le présent de vérité permanente tant ces nuisances sont actuelles !


Bien à vous.

Dans son ensemble la publicité, par exemple, le fait de se focaliser sur l'apparence de Marie-Antoinette, de n'évoquer que les heures gaies, et ........ainsi de suite;

La publicité est un très bon exemple, en effet !

Ce n'est pas totalement la faute des historiens si Marie-Antoinette s'est retrouvée la tête séparée du corps. :

Mme de Sabran a écrit:La publicité est un très bon exemple, en effet !  

Il y a ça, oui .... mais aussi ce que l'on ne peut évoquer ici


Bien à vous.

Combien ici fantasment sur une telle scène ?


Difficile de faire plus de mauvais goût... àè-è\':

N'est-ce pas, en effet, La décapiter avant l'heure que de La voir comme un corps qui sait oublier quelle est Sa lignée?
A l'instar du fait que j'estime que la réaction de Marie-Antoinette n'est en rien de la trahison envers la France à laquelle on L'a mariée, en 1792 c'est en Reine de France qu'Elle a écrit aux forces étrangères pour défendre ce pays qui avait retourné sa veste , je n'imagine pas qu'Elle ait pu s'adonner aux plaisirs que Lui prêtent les pamphlets les plus orduriers qui ont pu inspirer les écrits de la femme Lamotte et d'autres encore de la même provenance !


Bien à vous.

Il y a deux façons de considérer Marie-Antoinette.

D'un côté une mère, une reine héroïque qui fait tout pour conserver le trône de son mari, le sien et celui qui devrait revenir à son fils. C'est beau, c'est grand.

De l'autre, selon ceux qui croient en la bâtardise de Louis XVII (qui est la thèse sous-jacente d'un livre récent qu'on nous interdit d'évoquer en ces lieux, ce qui est tout à fait inacceptable !), nous nous retrouvons avec une comploteuse qui tente, avec l'aide de son amant père de l'enfant, à tout faire pour placer sur le trône un enfant qui n'y aurait pas droit, et elle-même de conserver un trône qu'elle ne respecte pas.
Devrais-je rappeler qu'il s'agit d'une des accusations principales de ses pires ennemis ?
Quelle horreur !!!  C'est en faire la pire des garces et menteuses.

Aujourd'hui, on tente de nous faire croire que si elle combattait pour un enfant illégitime, c'est mieux la connaître et donc mieux l'aimer !!!
Dans quel monde vit-on ?

Je viens de terminer l'ouvrage de Mme Orban, je ne sais à vrai dire si j'ai aimé ou pas je suis septique. J'ai trouvé de bons sujets, d'autres moins captivants mais je trouve que les sujets abordés sont intéressants et c'est vrai que quelquefois on se sent vraiment dans la tête de Marie Antoinette. Pour ma part à lire sans plus.