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Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence

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Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence Empty Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence

Message par Österreich Mar 07 Jan 2014, 17:33

Marie-Joséphine de Savoie est fille ainée de Victor-Amédée III de Savoie, Roi de Sardaigne et de Marie Antoinette Ferdinande de Bourbon, infante d'Espagne de ce fait la soeur ainée de la Comtesse d'Artois.
Elle épouse à l'âge de 17 ans Louis Stanislas Xavier , Comte de Provence frère de Louis XVI.
Leur union reste stérile... Toutefois deux fausses couches seraient attestées.

La réputation de son physique décrit par ses contemporains en laisse un portrait pas très flatteur et comme un malheur ne vient pas seul, on ne lui prêtera guère d'esprit.
Avec la montée sur le trône de Louis XVI, elle prendra le titre de Madame, qui ne lui donnera pas pour autant d'influence réelle sur la cour. Son mariage n'est pas des plus fructueux, mais elle trouvera assez de complicité avec son mari pour mettre en place de véritables attaques sur la réputation de Marie-Antoinette.

En 1780, elle s'installera à Montreuil dans le Pavillon Madame, qui sera son "Petit Trianon" (le domaine a été morcelé, subsistent aujourd'hui le pavillon lui-même, qui fait partie depuis 1913 du lycée privé Sainte-Geneviève, ainsi qu'un remarquable pavillon de musique construit en 1784.).
Sa vie sera de plus en plus isolée car délaissée par son époux, et ayant elle même peut de goût pour ce dernier.
On lui prête une liaison avec sa lectrice Mme de Gourbillon.

Elle suivra la famille royale à Paris après les journées d'octobre et résidera avec le Comte de Provence au Palais du Luxembourg résidence parisienne de ce dernier (actuel Sénat).

Comme le Roi et sa famille, les Provence fuiront la Révolution le 20 juin 1791, mais leur périple ne finira pas aussi mal et vont donc parcourir l'Europe...
La Comtesse décèdera en 1810 à Goldfield Hall en Grande Bretagne.
Elle ne sera donc jamais Reine de France et ne figure pas dans la liste des souveraines.

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Dernière édition par Österreich le Mer 08 Jan 2014, 21:37, édité 1 fois

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Message par Comtesse Diane Mar 07 Jan 2014, 17:55

Je la trouve pourtant bien belle et délicate sur cette gravure.Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence Comtes10

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Message par Invité Mar 07 Jan 2014, 18:07

Österreich a écrit:Leur union reste stérile... Toutefois deux fausses couches seraient attestées.

Si cela est vrai, il est plus probable que ces enfants aient été conçus avec l'une de ses maîtresses présumées qu'avec le comte de Provence.  boudoi26

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Message par Comtesse Diane Mer 08 Jan 2014, 17:19

J'ignorais qu'elle faisait dans la bonne femme !  
Ah ! L'immonde tronche qu'elle a sur le Godefroid !  affraid 
Là, tu vires de bord et tu vas te taper direct un mâle !  clown

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Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence Empty Portrait de la comtesse de Provence

Message par Invité Mer 08 Jan 2014, 18:53

Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence Comtes29
Portrait de la comtesse de Provence en Diane
Par Ludwig Guttenbrunn
Huile sur toile, XVIIIe siècle


Ludwig Guttenbrunn, né en 1750 à Vienne ou à Krems et mort le 15 janvier 1819 à Francfort-sur-le-Main, est un peintre autrichien, spécialisé dans les portraits de cour et de l'aristocratie de son époque. Il fut actif à Vienne et en France, puis surtout à Saint-Pétersbourg.
Image : RMN Grand Palais - Musée Magnin /

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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 10:36

Dominique Poulin a écrit:Pour Reinette et l'ensemble du forum, je rappelle que mon étude "La Comtesse d'Artois, l'innocente victime d'une calomnie ?" figure en page 2 dans la rubrique Famille Royale "Les Autres" sous le titre Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois, page 2.
Cette étude évoque et démonte piece par piece la thèse du pseudo enfant naturel de la comtesse d'Artois qui selon moi n'a jamais existé.
Mon travail parait ici peu peu de temps grâce à l'obligeance et la gentillesse de Mme de Sabran qui a rapatrié toute mon  étude du Boudoir ou mon nom et mon prénom ne figuraient plus comme la plus grande partie des posts des ex-participants sauf comme nous le savons  ceux de Chou et de Pimprenelle. Eleonore a également bouturé toute mon étude sur Madame Clotilde, la soeur méconnue de Louis XVI.
 

Eh bien, je vais à présent bouturer Madame !  Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence 4257250195  Et, entre autres posts de nous tous, figurera votre travail sur la comtesse de Provence, cher Dominique .

Allez zou !   cheers  C'est lancé !!!   :n,,;::::!!!: 

A tout seigneur, tout honneur (  :Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence 2028181902  ) :  la parole est d'abord à Majesté !

Majesté a écrit:
Jeu 28 Juin 2007 - 18:29


Voici le portrait que fait Léonard de Madame la Comtesse de Provence :

"Madame était une bonne grosse créature de dix-huit ans, fort commune, que l'on paraissait avoir échangée dans les Alpes contre la Princesse amenée de Turin .:lol:En langage d'officier de dragons, Son Altesse Royale se fût appelée une bête à tous crins d'une puissante espèce...Tête couronnée d'une épaisse forêt de cheveux noirs, front couvert, sourcils touffus ombrageant des yeux assez beaux, nez retroussé, lèvres épaisses et surmontées de moustaches passablement prononcées ; le tout se produisant sur un teint fort brun et haut en couleur. Voilà pour le visage.
La taille de Son Altesse Royale, plus développée en épaisseur qu'en élévation, était surmontée d'une gorge tellement volumineuse, qu'il fallait, à l'aide d'un déplacement, heureusement assez facile, en faire disparaître la moitié, pour sauver à Son Altesse Royale l'embarras d'une surabondance monstrueuse de charmes... Mais ce que tout l'art des femmes de chambre ne pouvait dissimuler, c'était un double hémisphère autrement situé, et tel que les brasseur de Paris se plaisent à l'entretenir sur la croupe de leurs chevaux...Lorsque Madame marchait , il y avait un frémissement de cette partie qui achevait de rendre sensible la comparaison.
Les cheveux de Madame, gras, durs et rebelles à la frisure, annonçaient, comme toutes les parties de son illustre personne, une abondance de vitalité que le Comte de Provence devait être peu propre à seconder, si les rapports de la chronique secrète n'outraient pas les défauts de Son Altesse."


Quel portrait éloquent !  boudoi29 

Bien à vous.
 




Majesté a écrit:
Ven 29 Juin 2007 - 20:58



Léonard rapporte encore cette anecdote à propos du Comte d'Artois s'apprêtant à accueillir son épouse, Marie-Thérèse de Savoie :

"Ah ! Ah! Ah! dit le Prince à la Dauphine , en éclatant de rire, est-ce que vous croyez encore aux portraits ? Pour moi, je suis revenu des charmes d'outremer, de blanc et de carmin...Voyez Madame de Provence, c'était une Vénus sur l'ivoire ; rendue à Versailles, en chair et en os, ce n'est plus cela-Vous ne pouvez pas dire , au moins , reprit Marie-Antoinette, avec finesse , que Madame ait offert du mécompte au Prince son époux.
-Non, parbleu, s'écria M. le Comte d'Artois, si les charmes doivent être reçus au poids..."



Bien à vous.
 




Majesté a écrit:Mar 3 Juil 2007 - 11:11



A propos de l'opération qu'aurait subie Louis XVI, Léonard, toujours lui (il est dans mon actualité du moment Wink ),rapporte cet échange entre le Roi et son Docteur...:
-Il serait à craindre que la couronne ne passât un jour dans la maison d'Artois.
-Ou dans celle de Provence.
-Oh! quant à celle-ci , je puis assurer à Votre Majesté qu'il n'y aura jamais de raison suffisante de postérité.
Le Roi se prit à éclater de ce gros rire bourgeois qu'on lui connaissait..."
 boudoi29  

Bien à vous

 




Majesté a écrit:
Ven 6 Juil 2007 - 15:32



"le 19 février 1789
Madame la Comtesse de Provence est désespérée. Le ministre des Affaires étrangères vient d'exiler ,par lettre de cachet, une certaine dame de Gourbillon. Depuis plusieurs semaines, il avait fait étroitement surveiller les agissementrs de la Princesse et de cette personne. Le Roi et la Reine avaient jusque-là fermé les yeux sur la liaison contre nature de Madame avec cette intrigante et Monsieur lui-même l'avait tolérée.Il semble que la Gourbillon ait été éloignée de sa maîtresse parce qu'elle espionnait la famille royale au profit de la Cour d'Angleterre. Madame lui racontait tout ce qui se passait dans l'intimité des souverains et lui confiait les conversations tenues en comité restreint à la table du Roi."
[extrait des Chroniques de la Révolution ]

Bien à vous.

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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 10:52



Marie-Antoinette aurait écrit, selon Lescure :

"...On a rencontré la Comtesse assez loin de Fontainebleau. Le roi l'a reçue avec une tendresse toute paternelle, et tout de suite il l'a présentée à M. de Provence, qui l'a saluée à la joue, puis M. le Dauphin, moi et mes tantes en avons fait autant; elle paraissait ravie et très-émue de notre accueil; elle a eu pour moi une attention particulière et m'a embrassée deux fois. La terrible épreuve de la première vue ne paraît pas lui avoir été défavorable du côté de M. de Provence; c'est l'essentiel; il n'en est pas de même du côté de M. le Dauphin, qui ne la trouve pas bien du tout...Elle a de bien beaux yeux, mais avec des sourcils très épais et un front bas, chargé d'une forêt de cheveux qui lui donnent un air dur dont elle n'a pas le caractère, car elle est, au contraire, douce et timide. Décidément M. de Provence en a l'air très épris...
On est rentré à Fontainebleau, et les présentations ont commencé. Je plains la pauvre enfant, car je me rappelle l'année dernière; en arrivant, elle m'a dit à part qu'elle comptait beaucoup sur mon amitié et mes conseils...Du reste, elle se tire à merveille des difficultés."




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Message par Invité Ven 11 Avr 2014, 11:04

Léonard a écrit:La taille de Son Altesse Royale, plus développée en épaisseur qu'en élévation, était surmontée d'une gorge tellement volumineuse, qu'il fallait, à l'aide d'un déplacement, heureusement assez facile, en faire disparaître la moitié, pour sauver à Son Altesse Royale l'embarras d'une surabondance monstrueuse de charmes... Mais ce que tout l'art des femmes de chambre ne pouvait dissimuler, c'était un double hémisphère autrement situé, et tel que les brasseur de Paris se plaisent à l'entretenir sur la croupe de leurs chevaux...Lorsque Madame marchait , il y avait un frémissement de cette partie qui achevait de rendre sensible la comparaison.
Qu'en aurait-il donc dit en la voyant à cette époque ? :
Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence Godefr10
 Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence 1905908946 

Bien à vous.

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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 11:11

Dominique Poulin a écrit:Lun 11 Fév 2008 - 21:41



Extraits de biographies - par Dominique Poulin


Sources : http://madameroyale.free.fr/bios/mjsav.htm et
http://www.passion-histoire.net/phpBB_Fr/viewtopic.php?t=808&postdays=0&postorder=asc&start=40


Marie Joséphine Louise (1753-1810)


Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence 11111115

La triste enfance d’une Princesse de Savoie

Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence 22222217


"Marie-Joséphine de Savoie naît le 2 septembre 1753. Dans les années 1750, la dynastie des Savoie a alors à sa tête le roi Charles-Emmanuel III qui règne depuis 1730. Son fils aîné Victor-Amédée est l'héritier du trône avec le titre de prince de Piémont. Il est marié avec une infante d'Espagne. Ce sont les parents de Marie-Joséphine. Ce couple très uni n'aura pas moins de douze enfants dont notre princesse occupe le troisième numéro.
Sur l'enfance de Marie-Joséphine, on ne sait pratiquement rien. Cette princesse voit le jour dans l'une des cours les plus fermées d'Europe. L'étiquette et les exercices de piété suppléent au naturel. Les enfants royaux sont abandonnés aux mains des gouvernantes. A l'évidence, on ne s'amuse guère... Si l'on copie les manières françaises, on n'a pas une once d'esprit français. Tout est codifié, réglé, minuté à l'extrême. Si l'on a beaucoup d'enfants, on ne les caresse pas beaucoup pour autant. On peut imaginer le résultat d'une telle éducation vouée uniquement au devoir et à l'obéissance : les petits princes ne s'épanouissent pas et ressemblent à de petites figures de cire.
A 17 ans, Marie-Joséphine est une jeune fille comprimée, timide. Quant à parler de son aspect physique, les commentaires iront bon train lors de son arrivée en France. Qu'a cela ne tienne ! elle n'est pas sotte, elle sait tenir son rang. Ses parents estiment sans doute que ce sont des atouts suffisants pour lui faire un mariage avantageux. En bons termes avec Louis XV, une union est rapidement décidée avec l'un des petits-fils du roi de France, le comte de Provence. La jeune princesse va donc entrer dans la plus prestigieuse famille royale d'Europe, mais aussi dans un pays et dans une cour ou elle ignore tout des moeurs et des lois. "


Un grand mariage

Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence 33333316

"Peu après le mariage de l'aîné de ses petit-fils (Louis-Auguste et Marie Antoinette), Louis XV songe à l'union du Comte de Provence avec Marie-Joséphine de Savoie. Les manoeuvres préliminaires qui précèdent tout mariage princier sont menées rondement : adresse officielle de demande en mariage le 3 novembre 1770 et envoi du baron de Choiseul à Turin pour représenter les intérêts du roi de France. C'est à cette époque que Marie-Joséphine reçoit le portrait de son futur époux en miniature monté en bracelet. Elle se plie avec docilité et on ne lui demande pas davantage. De toute façon on lui a appris à ne pas poser de questions et l'idée ne l'effleure même pas. Le 16 avril le contrat est signé, parmi les 14 articles un attire particulièrement l'attention : Louis XV lui donne pour 300 000 livres de bijoux. Il est vrai que la cour de France a depuis toujours la réputation de couvrir ses princesses de joyaux chatoyants.
Le 12 mai la princesse rencontre sa nouvelle famille et la cour en foret de Saint-Herem près de Fontainebleau. D'emblée, dès l'instant ou la princesse savoyarde descend de carrosse, la déception voire la consternation se lisent sur presque tous les visages. La comtesse de Provence ne plait pas. Pour le comte de Mercy-Argenteau : "Sa contenance est froide, embarrassée, elle parle peu, sans grâce et elle n'a rien de ce qui est nécessaire pour plaire à cette nation". Pisandat de Meirobert dans les Mémoires Secrets : " Cette princesse est très brune : elle a d'assez beaux yeux mais ombragés de sourcils très épais ; un front petit ; un nez long et retroussé ; un duvet déjà très marqué aux lèvres." Les autres décrivent avec complaisance ses sourcils en broussaille, ses moustaches ou son air emprunté. Un fait parait certain : la princesse est affligée d'un système pileux développé.
Lors de l'entrevue de Saint-Herem, une personne ne cache pas sa satisfaction. La dauphine Marie-Antoinette, dès qu'elle a vue Marie-Joséphine, s'est convaincue que sa belle-soeur disgraciée par la nature ne lui ferait pas d'ombre. Car autant la dauphine parait spontanée et gracieuse, autant la comtesse de Provence se tient sur son quant-à-soi et parait revêche.
Pour marier les deux jeunes gens, Louis XV a voulu un éclat identique au mariage qui avait été donné pour le dauphin un an plus tôt. Après des années de fronde parlementaire et le désastreux traité de Paris de 1763, le roi veut rehausser le prestige de la monarchie en donnant un apparat vraiment royal pour les alliances de ses petits-enfants.
Le lendemain, Louis Stanislas du haut de ses quinze ans déclare tout de go à son grand-père qu'il a été "heureux quatre fois !". Ce qui veut dire en langage moderne qu'il a honoré quatre fois sa femme. Marie-Joséphine confiera pourtant "je ne m'en suis pas aperçue". Troublant. Si Louis XV a fait mine de le croire de bonne foi, un silence de plomb entoure la nuit de noces. Contemporains, échotiers et gazetiers ne disent mot. C'est le contraste parfait avec les rumeurs de non-consommation du dauphin et de Marie-Antoinette en 1770. La thèse la plus admise aujourd'hui réside dans le fait que l'union des Provence ne fut pas consommée le soir du 14 mai 1771. Louis Stanislas a préféré mentir plutôt que d'endurer les bruits malveillants dont son frère aîné était l'objet.
Comme Marie-Antoinette, l'année précédente, elle a remarqué une femme éblouissante aux cotés de Louis XV. C'est la favorite du roi, elle est toute-puissante, elle a pour nom la comtesse Du Barry. Jeanne Du Barry espère beaucoup de la princesse de Savoie. Si Marie-Antoinette occupe la première place protocolaire, la dauphine n'est pas sans inquiétudes depuis l'arrivée de Marie-Joséphine. Car si cette dernière ne peut la surpasser sur le terrain de l'esthétique, elle est assurément intelligente, prudente et fait preuve d'un grand sens de l'observation. La comtesse de Provence peut attirer l'intérêt du roi, de quoi provoquer bien des jalousies. "


Au cœur des cabales de la Cour de France

Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence 44444414


"Si elle est loin d'être séduisante, son mari n'a rien d'un Adonis. Les portraits du petit-fils cadet de Louis XV nous montrent un jeune homme au visage trop plein rehaussé cependant de beaux yeux noirs expressifs. D'un embonpoint précoce, il se dandine pompeusement comme un coq de basse-cour. Sa santé n'est pas brillante : sujet à la gloutonnerie, il a de fréquentes indigestions et des poussées de fièvre. Au cours d'une maladie en 1772, il perd tous ses cheveux. Louis Stanislas est contraint de porter perruque. Marie-Joséphine ne trouvera rien de mieux en le surnommant "Prince Tignasse !".
D'un an plus jeune que sa femme, le comte de Provence est un prince secret mais qui ne manque ni d'intelligence ni d'esprit. Prince cultivé, il est versé dans les lettres classiques, c'est un boulimique de lecture. Mais Louis Stanislas, second héritier après le dauphin est dévoré par l'ambition des frères cadets : celle de monter sur le trône. Il jalouse son frère qu'il juge moins intelligent et capable que lui. Les deux frères se méfient déjà l'un de l'autre. S'ils ont encore des élans de franche camaraderie, une broutille provoque des disputes, voire des bagarres. Les mauvaises pensées sont enterrées au fond du coeur de Provence mais jusqu'a la fin il méprisera le futur Louis XVI. Mercy-Argenteau parle de son penchant pour "l'intrigue, l'intérêt et une dissimulation outrée" et plus tard de sa fausseté.
S'il ne fait guère part de ses pensées à Marie-Joséphine, Louis Stanislas tient à maîtriser la conduite de sa femme à Versailles . En effet si le comte de Provence n'a aucune part dans les affaires de l'État, il flatte la favorite en titre de son grand-père. L'arrivée de l'archiduchesse Marie-Antoinette en 1770 lui a causé un rude écueil : la dauphine lui bat froid, la regarde à peine et ne lui parle pas. Marie-Antoinette ne veut pas adresser la parole à une femme qu'elle juge impure, née à la lisière du peuple et qui lui vole la vedette. A ce titre, le comte de Provence est l'un des rares membres de la famille du roi à faire bon visage à madame Du Barry. C'est pourquoi il veut que sa femme conforme son comportement sur le sien : qu'elle parle à la favorite, qu'elle lui dise des niaiseries qui n'engagent à rien mais qui marqueront la différence avec l'attitude hautaine de la dauphine !
Pierre de Nolhac dans "Marie-Antoinette Dauphine" écrit à ce sujet : "Le mariage du comte de Provence fut la grande curée des profitables déshonneurs : ce fut madame Du Barry qui dressa la liste des charges qu'on créait pour la princesse savoyarde. Une de ses premières amies, madame de Valentinois fut dame d'atours. Toutes ces créatures avaient pour rôle d'acquérir la comtesse de Provence à la favorite, d'obtenir d'elle à force de flatteries et de mensonges, le soutien ou au moins les égards qu'on avait vainement désirés de la dauphine".
Cela Marie-Antoinette le sut très tôt, alors que Marie-Joséphine était dans l'ignorance de ses intrigues d'antichambre. Peu à peu les deux princesses mises en porte-à-faux par des enjeux qui les dépassaient firent preuve de méfiance l'une envers l'autre. Ce sentiment se transforma en de la franche animosité, il devait perdurer jusqu'a la Révolution.
Car en outre, Marie-Joséphine n'est pas un modèle de perfection esthétique loin s'en faut. Le drame c'est qu'elle se néglige au-delà de la bienséance, la coquetterie lui est étrangère.
Or dans une cour ou les dames passent une grande partie de leur temps à se parer pour la représentation, cette étrangeté ne passe pas inaperçue. A tel point que l'on recours aux méandres de la voie diplomatique. On mandate l'ambassadeur de Piémont-Sardaigne pour faire part à son ministre de tutelle du mécontentement de Louis XV.
Voici ce que l'ambassadeur écrit dans sa dépêche du 17 février 1772 : "Mais ce qui semble plus essentiel, c'est l'article de la parure et de la propreté. Il est bon que Votre Excellence sache que non seulement on ne peut obtenir de cette princesse qu'elle se laisse coiffer avec soin, comme ce serait de lui accommoder le front en enlevant les poils follets qui le rétrécissent et font que les sourcils approchent de trop près et se réunissent presque aux cheveux. Mais qu'elle ne prend nul soin de sa taille que Son Excellence sait n'être point parfaite. Mais ce n'est pas tout et ils m'ont dit plus sur l'article de la propreté. Ils prétendent qu'elle néglige sa bouche, qu'elle ne fait pas assez usage des bains et qu'elle se refuse à se servir des expédients généralement adoptés, du moins ici, soit pour la propreté journalière, soit pour prévenir par des eaux de senteurs le désagrément des émanations que l'agitation de la danse ou la chaleur ne peuvent manquer de produire."
Louis XV et sa famille disposent de salles de bains dignes des fées et ils en usent... Majesté et altesses se lavent avant de se parfumer puis endossent de rutilants habits de brocart pour les moments réservés à l'apparat. Malheureusement la princesse n'arrivera jamais complètement à se défaire de sa paresse. Si elle consentira à se faire épiler les sourcils, elle usera avec parcimonie des parfums et des fards. Elle n'avait pourtant que l'embarras du choix sur sa table de toilette.
Ce problème se calque sur un autre, celui de sa vie conjugale. Car non seulement Marie-Joséphine est très négligée, mais elle est laide, de quoi dégoûter son mari. De plus, comme on l'a vu, le comte de Provence a moins de 20 ans souffre déjà de troubles de santé. Si leur mariage a peut-être fini par être consommé, il ne le fut pas à cette époque. Marie-Joséphine laisse percer son désarroi lorsqu'elle écrit à ses parents le 7 février 1772 : "Je peux vous dire et pour mon malheur que quoique mes règles ne viennent point, je suis sure de ne pas être grosse".
Si les relations d'Apollon et de Vénus ne sont pas au beau fixe, la vie des princes est infiniment agréable. Tout est fait pour les divertir. Les Provence je joignent souvent au couple delphinal dans une cascade de fêtes, de bals et de comédies. Leurs vies en apparence sont très gaies mais la toile de fond est moins riante. Un troisième couple se joindra bientôt à eux : celui du comte et de la comtesse d'Artois.
Le règne de Louis XV touche à sa fin. Sa liaison avec une femme de petite condition -mais dont la beauté, la culture, l'éducation et les manières ne déparent pas à Versailles- fait scandale. Vénéré pendant sa jeunesse sous le surnom de "Bien-Aimé" il est maintenant le "Bien-Hai". Beaucoup espèrent de l'avènement de Louis XVI et de Marie-Antoinette, pourtant peu au fait des responsabilités écrasantes et des difficultés croissantes de la monarchie. La mort prématurée du roi le 10 mai 1774 va procurer à la comtesse de Provence un rang éminent au sein de la dynastie. Un vent de jeunesse et d'optimisme souffle sur Versailles."


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Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence Empty Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence

Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 11:15

Dominique Poulin a écrit:Lun 11 Fév 2008 - 21:43



Extraits de biographies - par Dominique Poulin


La deuxième Dame du Royaume

Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence 205fsq10


"Au lendemain de la mort du roi, Louis XVI et Marie-Antoinette deviennent le point de mire de tous les Français. D'immenses clameurs, des ovations frénétiques ponctuent leurs sorties publiques, ils y répondent de bonne grâce. Rarement un changement de règne aura suscité autant de voeux, autant d'espérances. Le comte et la comtesse de Provence sont relégués à l'arrière-plan mais ils deviennent malgré tout des personnages importants. Louis XVI n'ayant pas encore d'enfants, son frère cadet devient naturellement l'héritier du trône.
Le couple princier considéré dès lors comme héritier de la Couronne tient le plus sérieusement à remplir les devoirs de leur rang et de leur charge. Si Marie-Joséphine mesure l'honneur qui lui est fait, Louis Stanislas pense plus loin. Si une maladie subite, un accident enlève la vie à Louis XVI, il montera sur le trône de ses pères. Marie-Joséphine le soutient dans cette entreprise, elle est solidaire de son mari.
Les relations avec Marie Antoinette sont plus ambiguës, plus difficiles. A la vérité elles ont du mal à se supporter. Marie-Antoinette n'a pas oublié les compromissions de sa belle-soeur avec la comtesse Du Barry. Mais ce sont des dissemblances de tempérament qui les opposent. Marie-Antoinette est vive, primesautière, impétueuse. Marie-Joséphine est discrète, impérieuse, réfléchie. En fait elles ont autant de caractère l'une que l'autre et c'est pourquoi leur incompréhension se rallume au moindre incident. De plus leurs goûts sont discordants, la reine adore les fêtes, les bals masqués, le théâtre. Ce ne sont pas ceux de la comtesse de Provence, car si ce n'est pas une intellectuelle, elle a une haute idée des devoirs de son rang. Une reine ne va pas sans cesse au bal de l'Opéra, une reine ne se présente pas sur une scène de théatre en Rosine, bref une reine ne se compromet pas. Un jour Marie-Antoinette voulut que sa belle-soeur se joigne à sa troupe des seigneurs en lui disant que si elle la reine prenait ce plaisir, Madame pouvait se sacrifier. Marie-Joséphine mit le holà en répondant : "Mais si je ne suis pas reine, je suis du bois dont on les fait !". La discussion s'envenime, tourne à la dispute puis on se boude pour de bon. Marie-Antoinette perce les pensées de Madame.
Lors de leurs altercations, Marie-Joséphine ne se contraint plus et dit ses quatre vérités. Le fossé se creuse entre elles. La comtesse de La Mark écrit à ce sujet :"Elle s'inspire de son mari qui compte bien être roi un jour puisque son frère n'a pas d'enfants. Elle prend comme lui le contre-pied de la conduite de la reine. Elle met dans tous ses actes une ruse et un calcul que la franche nature de Marie-Antoinette ne démasque point ». La mère de Marie-Antoinette n'est pas dupe. Le 31 mars 1776 elle écrit à Mercy-Argenteau : "La comtesse de Provence a agi en fine piémontaise, s'étant excusée pendant le dernier carnaval sous prétexte de santé, d'accompagner ma fille aux divertissements qu'elle supposait n'être pas du goût du roi."
Le manque de franchise de Monsieur a peut-être indirectement influencé le roi et la reine. Madame est également liée dans cette suspicion. Voici pourquoi. Après la mort de Louis XV, le nouveau roi a pris possession des papiers personnels de son grand-père. Des papiers qui démontrent noir sur blanc les démarches sinueuses du couple Provence "mandant au feu roi des choses totalement opposées qu'ils tenaient parmi la jeune famille. Cela regardait dit Mercy des demandes pour des gens qui étaient attachés à leur service et voués à la favorite ainsi que nombre de petits détails de cette nature mais qui prouvent une conduite de fausseté dont Monsieur et Madame de Provence ne prévoyaient pas qu'on put trouver la preuve évidente."
C'est la période ou la comtesse de Provence s'intéresse de près aux projets de mariage de son frère le prince de Piémont avec la soeur de Louis XVI Madame Clotilde. Les tractations de la France avec le royaume de Piémont-Sardaigne avaient déjà commencé dès 1769. Or le père de Marie-Joséphine, Victor-Amédée III fait la fine bouche. Ce dernier a appris que la soeur du roi de France présente un embonpoint précoce. Il est vrai qu'a Versailles on la surnomme "Gros Madame". Victor-Amédée III pense qu'un embonpoint excessif est cause de stérilité. Avisée, la comtesse de Provence évite une discussion directe avec Louis XVI car elle ne connaît que trop bien les réserves de Marie-Antoinette pour la dynastie des Savoie. Pourtant le mariage fut bientôt arrêté.
De plus en plus le double visage de Louis Stanislas désarçonne le couple royal. On ne sait ce qu'il pense et il excelle dans cet exercice. Mais la politique tortueuse de Monsieur rejaillit sur Madame. Si elle est infiniment plus franche que son mari et si elle sait très bien prendre de la distance vis-à-vis des partis qui s'agitent à la cour, elle estime cependant à sa juste hauteur les capacités de son mari. Elle sait qu'il la dépasse de beaucoup sur le plan de la culture et surtout sur les rouages et les institutions de l'État.
A l'aube des années 1780 Marie-Joséphine est parvenue à un relatif équilibre depuis son arrivée en France prés de neuf ans plus tôt. Cahin-caha, elle a réussi à se faire une place au sein de la famille royale et de la cour. Si son mariage est un échec sur la plan privé, le comte de Provence à défaut d'amour pour sa femme, l'estime assez. Il lui sait gré de mener une conduite irréprochable, car elle n'a encore causé ni éclats ni scandales. Paradoxalement l'attitude neutre de Madame face au comportement flamboyant de Marie-Antoinette la fait passer pour compassée et ennuyeuse. Atteinte de spleen, exacerbée dans ses retranchements et dans ses passions, la sage comtesse de Provence va bientôt détonner à Versailles."

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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 11:17

Dominique Poulin a écrit:Lun 11 Fév 2008 - 21:44



Extraits de biographies - par Dominique Poulin


Une Princesse humiliée et aux moeurs en contradiction avec sa position de princesse

"L'année 1780 marque un tournant dans la vie de Marie-Joséphine. Seule et abandonnée elle sombre dans une noire mélancolie et noue une dangereuse liaison avec la boisson.
Au milieu des années 1770 Madame s'est prise de sentiment pour une séduisante jeune femme, Anne de Caumont La Force. De noblesse immémoriale, son père était attaché dans la maison de Monsieur comme Premier Gentilhomme de la Chambre tandis que sa mère détenait la charge de Gouvernante des enfants du comte d'Artois. Sans être régulièrement belle ou jolie, mademoiselle de Caumont possède une belle chevelure sombre, un nez mutin et des yeux malicieux. Elle est surtout fort intelligente et intéressée et fait fond d'un esprit d'intrigue à peine dissimulé. Le magnétisme un peu trouble d' Anne fait vite perdre la tête à la comtesse de Provence sevrée d'amitié et d'amour depuis longtemps. Marie-Joséphine va user de toute son influence pour maintenir sa protégée à la cour.
En grande faveur auprès de Monsieur et de Madame, rien n'est trop beau pour elle. On lui cherche un mari bien né et fortuné. Il n'y a que l'embarras du choix lorsqu'on est issue d'une maison telle que la sienne. L'élu a pour nom François-Marie, comte de Balbi, comte et marquis du Saint-Empire, colonel en second au régiment de Bourbon-Infanterie.
Cette fois la comtesse de Balbi dont l 'ambition , la soif de luxe et de volupté sont à fleur de peau est certaine de parvenir. Depuis longtemps déjà elle a remarqué à la dérobée les regards lourds de désir du comte de Provence. Elle a compris qu'il la veut. Mais elle est bien trop fine pour ne pas être informée sur les rumeurs persistantes qui touchent à l'impuissance de Monsieur. Bien sur Marie-Joséphine ne lui a pas fait de confidences sur les malheurs de son ménage. La princesse est trop prude et sensée pour se laisser aller à ce genre de bavardages. Le sujet il est vrai est d'une extrême délicatesse ! Pourtant la comtesse de Provence ferait bien de se déciller les yeux car elle ne semble pas avoir encore remarqué le manège compliqué de son époux auprès de madame de Balbi. Le réveil de Marie-Joséphine sera brutal.
En 1780 tombe le dernier acte de cette comédie. Marie-Joséphine toujours follement entichée de sa chère Anne, se met en tête de la nommer survivancière dans la charge de dame d'atours. Une fonction supérieure à celle de dame pour accompagner dans laquelle la comtesse de Balbi ne saurait se contenter.
Madame provoque un tollé général à Versailles. En effet, depuis fort longtemps il appartenait aux détenteurs d'offices de cour hommes ou femmes de désigner leurs successeurs dans leurs fonctions sous le nom de survivanciers. Dans la plupart des cas les détenteurs d'offices accordaient la survivance de leurs charges à leurs enfants, petits-enfants ou à défaut des parents plus éloignés. La décision de Madame fit perdre son sang-froid à la dame d'atours en titre, la duchesse de Lesparre de la puissante maison de Noailles. La cour de France n'a jamais connue un tel manquement de la part d'une princesse, c'est le scandale. Mais Marie-Joséphine en a cure, elle se moque de la duchesse de Lesparre, elle n'a d'yeux que pour la comtesse de Balbi. Outrée la dame d'atours en titre démissionne avec fracas. Il ne reste plus à la comtesse de Provence que de parer sa favorite de la fonction tant convoitée.
Cet épisode n'est pas sans dangers pour Marie-Joséphine car elle s'attire non seulement le ressentiment de la cour, mais le roi et la reine sont scandalisés. Mercy-Argenteau rapporte le lourd climat qui s'instaure autour de la comtesse de Provence dans sa lettre du 18 novembre 1780 : " Madame n'a pu encore se relever du tort que lui ont fait les dernières circonstances dont j'ai rendu compte. Il perce toujours dans le caractère de cette princesse des traits qui lui deviennent de plus en plus défavorables, et qui donne lieu à la reine d'être assez froidement avec ses belles-soeurs, puisque auprès de l'une elle n'y voit que des inconvénients et qu'elle ne trouve auprès de l'autre que de l'ennui." La consternation du couple royal est telle que Marie-Joséphine renonce à présenter sa nouvelle dame d'atours dans l'exercice de sa charge. Mais madame de Balbi ne peut éviter les Grandes Entrées auprès de Louis XVI et de Marie-Antoinette qui l'accueillent avec un froid polaire.
Il convient aussi d'ajouter que la réputation de la favorite de Marie-Joséphine est dès plus sulfureuses... Si Anne n'est pas une femme fidèle, -là-dessus rien d'original en ce temps et ce milieu- ses frasques ont été écornées par un autre scandale. Un jour madame de Balbi s'est faite prendre en flagrant délit d'adultère par son époux. Ce dernier dégainant son épée a failli tuer femme et amant. Les choses en restèrent là, le comte de Balbi bafoué partant en voyage. Anne infiniment plus rouée décide de se séparer de ce mari encombrant. Lorsque le comte rentre en France, elle profite des extravagances de son époux pour le faire passer pour fou. Arrêté à Paris sur le Pont-Royal, il sera interné à Senlis sur l'injonction d'une lettre de cachet. Dans cette affaire,Anne a bénéficié de l'appui de Monsieur mais on ignore le rôle précis de Madame. Et la comtesse de Provence déjà persévérante pour conforter la position de son ambitieuse protégée continue les éclats... Elle ne trouve rien de mieux que de nommer la comtesse du Cayla comme dame pour accompagner dans sa maison. Or cette femme est la soeur du comte de Jaucourt, considéré comme un des amants de madame de Balbi.
Cette fois la coupe est pleine. Son manque de mesure la déconsidère totalement auprès des souverains qui affichent publiquement leur mécontentement auprès de leur belle-soeur qui visiblement perd le sens commun. Marie-Antoinette fait savoir à Monsieur qu'elle n'ira plus souper chez lui lorsqu'il ne sera pas présent. elle ne veut plus se retrouver seule à seule avec Marie-Joséphine. Déjà réservées l'une envers l'autre, les deux femmes se regardent désormais avec la plus grande circonspection."

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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 11:22

Dominique Poulin a écrit:Lun 11 Fév 2008 - 21:44



Extraits de biographies - par Dominique Poulin


"A la fin de 1780 et en peu de semaines, Marie-Joséphine émerge d'un gracieux rêve. Hélas, ce rêve se termine en cauchemar. Elle comprend tardivement les motifs de l'assiduité de Louis-Stanislas auprès de sa dame d'atours. Cette curieuse situation la laisse ébahie de surprise. Car elle est fort bien placée pour savoir que son époux ne brille pas dans les fonctions d'amant... Et puis si elle est laide, un peu velue et peu portée au raffinement de la parure, il est d'autres princes qui savent se comporter en males auprès de leurs épouses disgraciées. Cela s'est vu, elle le sait. Et elle en veut bien davantage à cette catin de comtesse de Balbi ! Car Anne lui doit tout. Elle lui a successivement fait accorder une pension de 5000 livres lorsqu'elle était dans la gène, elle a appuyé son mari auprès d'un riche gentilhomme, elle l'a hissée au rang de dame pour accompagner puis de dame d'atours dans sa maison. Tout cela pour constater amèrement que sa chère favorite ne recherchait pas ses grâces mais celles de Monsieur ! Elle se sent trahie, humiliée, ridiculisée. D'autant plus que dans son entêtement à favoriser madame de Balbi, elle s'est aliéné l'estime du roi et de la reine qui depuis lui parlent à peine. Elle entre en quarantaine.
Dans ce méli-mélo à trois, le rôle du comte de Provence ne peut être ignoré. Avec Anne de Balbi, il se tient sur le terrain de l'expectative pendant plusieurs années. Pourtant il est troublé par ses charmes et le ton spirituel de sa conversation, elle l'émoustille. Louis-Stanislas ne peut cependant se vanter d'aucune conquête féminine à la cour ou dans la capitale. Pour lui les femmes sont une énigme, même la sienne. Ses dires érotiques n'y changent rien. Ses infirmités physiques et organiques l'empêchent d'être un homme comme les autres. Il ne sera jamais un vrai mâle, c'est le drame de sa vie, son corps lui refuse la sexualité. Avec la dame d'atours de Marie-Joséphine, il est séduit par les grâces et le ton brillant et cultivé d'Anne. Les défauts de madame de Balbi sont aussi fait pour le retenir. Car elle est moqueuse jusqu'à la méchanceté, dépensière jusqu'à la prodigalité, intrigante jusqu'aux plus basses manœuvres. Non, dores et déjà Louis-Stanislas sait qu'il ne fera jamais d'Anne sa maîtresse. Madame de Balbi est habituée à des hommes bien plus vigoureux pour se contenter des sens muets du frère du roi ! Mais pour le monde, pour le public elle sera sa favorite officielle, une doublure pour cacher l'impuissance du comte de Provence. Pas de complicité charnelle. En retour Monsieur couvrira son égérie de faveurs et de bienfaits. Appartements somptueux à Versailles et au Luxembourg, hôtel particulier, dons de grosses sommes d'argent et de cadeaux somptueux. Anne n'aura pas à se plaindre, elle sera traitée comme une favorite royale.
Marie-Joséphine tombe de haut. Louis-Stanislas prend naturellement ses distances. Auparavant il lui consacrait du temps, ce privilège se réduit comme peau de chagrin. Et dans son malheur elle est obligée d'endurer le service de madame de Balbi dans sa fonction de dame d'atours. Elle la prend en haine, ne lui adresse mot, lui fait subir quelques vexations à l'occasion et ne l'appelle plus que "le crapaud" sous l'éventail afin de se soulager.
A travers sa disgrâce maintenant évidente, on peut aussi s'interroger sur les sentiments de Madame envers on ex-protégée. Depuis on mariage Marie-Joséphine s'ennuie au sein d'une cour ou elle ne s'épanouit pas et d'une famille ou elle est largement éclipsée par Marie-Antoinette. D'étranges rumeurs ont commencées à se propager dans le public. La comtesse de Provence aimerait-elle les femmes ? La baronne d'Oberkirch présente une prudente version dans ses Mémoires :"Madame de Balbi était en grande faveur auprès de Monsieur, et Madame partagea je ne sais jusqu'à quel point les préférences de son illustre époux." La comtesse de Provence a fermé les yeux sur les aventures galantes d'Anne qui s'en est défendue sous toutes les variantes de la vertu outragée. Et surtout elle a favorisé son amie en prenant des risques certains. Pour combler madame de Balbi, elle a enfreint les usages de son milieu. Elle le sait, mais elle aime et pour elle rien d'autre ne compte. Mais de quelle façon la princesse aime-t-elle ? Elle ne sait probablement que peu de choses sur les plaisirs de l'amour. Et la comtesse de Balbi n'a pas laissée une réputation de lesbienne. Si Marie-Joséphine penche pour les personnes de son sexe, son ignorance et sa pruderie ne la disposent pas pour franchir le pas. Elle aime avec son coeur, rien de plus. Pour l'instant du moins.
Pour fuir Versailles ou elle suscite une curiosité de plus en plus malveillante mais aussi pour céder à la mode, Marie-Joséphine fait l'acquisition d'un domaine champêtre à Montreuil le 11 mars 1781.
Une fois de plus elle fait montre d'indépendance en achetant de ses propres deniers la propriété au prince de Montbarrey par l'intermédiaire de Imbert de Lattes, son fondé de pouvoir. Madame prévoyait un prix maximum de 45 000 livres mais Imbert de Lattes, habile négociateur, acheta le tout au nom de la princesse pour 30 000 livres. Ulcérée dans sa vie privée, Marie-Joséphine va tenter de se consoler en se prenant de passion pour Montreuil. En quelques années, le domaine passe de cinq hectares à quinze hectares grâce à des achats de terres. Louis XVI cédera aussi des parcelles détachées du domaine royal.
La princesse fit appel à un architecte en vogue, Jean Chalgrin. C'est lui qui dessina le pavillon et les jardins de Madame. A l'origine la propriété comportait déjà un édifice, mais Marie-Joséphine voulut le transformer selon ses goûts. Le pavillon formant avant-corps fut embelli de deux ailes adjacentes. Se composant de huit pièces au rez-de-chaussée et de six au premier étage, les peintures et les tentures furent renouvelées dès 1781. Deux ans plus tard des achats importants de mobilier confirment l'attachement de la comtesse de Provence pour sa Folie. C'est le nom que l'on donnait à ce type de demeure. Elle en est fière et son architecte pas moins. En pleine Révolution, Chalgrin écrira au Directeur de la Régie des Domaines : "Vous savez que j'ai fait les jardins de Madame à Montreuil." De ces fameux jardins, Madame avait demandé les dessins originaux à son architecte car elle "désirait en envoyer copie à son pays".
Le parc à l'anglaise est embelli d'une profusion de fleurs dont la comtesse de Provence raffole, lilas, aubépines, primevères, violettes, roses... Les eaux de Montreuil permettent la création d'un petit lac qui se jette dans une rivière artificielle. Ça et là des récifs et des ponts invitent à la promenade. Pour se déclarer pleinement satisfaite, Marie-Joséphine se lance dans de multiples innovations. Elle fait surgir de terre une salle de spectacle, un pavillon de musique et un hameau de douze maisons. Le hameau construit en 1783 comprendra une laiterie en marbre blanc, une vacherie, un pressoir et un colombier. Le parc source de rêverie et de poésie ne saurait se concevoir sans quelques ornements. C'est pourquoi Chalgrin érige pour sa princière cliente deux temples consacrés à l'Amour et à l'Amitié, un ermitage puis un belvédère. Le parc source de rêverie et de poésie ne saurait se concevoir sans quelques ornements. C'est pourquoi Chalgrin érige pour sa princière cliente deux temples consacrés à l'Amour et à l'Amitié, un ermitage puis un belvédère.
Consolation des déboires de la comtesse de Provence, Montreuil cicatrisera un peu les blessures de Marie-Joséphine. "Après avoir visité sa petite ferme, ses animaux, son jardin, elle revenait à Versailles avec d'énormes bouquets de fleurs." écrit le comte d'Hezecques. N'imaginons pas toutefois Madame traire ses vaches ou tondre ses moutons ! Le retour à la nature et l'engouement pour les jardins anglais n'incite pas pour autant les grandes dames à imiter le labeur des paysans. C'est avant tout un mouvement de mode. Marie-Antoinette et ses belles-soeurs ne cherchent en fait qu'à fuir les servitudes de leurs rangs pour mener une vie intime. Elles s'illusionnent toutefois beaucoup dans les charmes de la vie rustique.
Mais Montreuil saurait-il faire le bonheur de Marie-Joséphine ?
Peu à peu la mélancolie latente de la princesse tourne à la neurasthénie. Marie-Joséphine n'entretient plus que des relations formelles avec Monsieur. Ils ne se retrouvent plus que lors des soupers de la famille royale qui se prennent généralement chez la comtesse de Provence, et dans les cérémonies officielles. Toujours tolérée par Marie-Antoinette, les deux femmes ne se font pas de confidences et restent sur leurs quant-à-soi. Louis XVI est plus spontané avec sa belle-soeur, il lui a pardonné les éclats de 1780. Le roi en a sans doute un peu pitié car il ne connaît que trop l'égoïsme de Louis-Stanislas. Le souverain fait ce qu'il peut pour chasser la morosité de Marie-Joséphine ce qui déplait à Marie-Antoinette. Lescure dans sa Correspondance Secrète rapporte une altercation entre Leurs Majestés au sujet de Madame dans le carrosse qui les conduit à Fontainebleau en novembre 1785.
S'abîmant dans la solitude, la comtesse de Provence broie du noir. Elle trouve refuge dans la boisson. Cette habitude est peut-être déjà ancienne car on note qu'elle réclame du vin de son pays dès 1771. Le vice de Madame passe d'abord inaperçu mais la vérité ne tarde pas à se faire jour au sein de la famille. Hélas son tempérament impérieux lorsqu'il est excité par les liqueurs la pousse à des comportements tranchants, voire violents. Ses nerfs et sa santé se détraquent. C'est le personnel de la maison de Marie-Joséphine qui en fait les frais. Elle n'est pas dupe cependant de ses troubles de l'humeur lorsqu'elle écrit à ses parents : " Je me sens quelquefois un fond de paresse que je combats le plus qu'il m'est possible, mais avec cela j'ai le don de m'inquiéter de la moindre chose et de me mettre en colère. Je ne sais pas arranger la paresse et la vivacité ensemble."
Malheureuse, blessée dans son corps et dans son esprit, les années de jeunesse s'écoulent comme les feuilles d'automne. A trente ans passés, Marie-Joséphine s'en remet au hasard. "



Mobilier du Cabinet Intérieur de la Comtesse de Provence à Fontainebleau

Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence 162a8910



Canapé de la Chambre de la Comtesse de Provence à Versailles

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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 11:26

Dominique Poulin a écrit:Lun 11 Fév 2008 - 21:45



Extraits de biographies - par Dominique Poulin


"En 1785 Marie-Joséphine a 32 ans. Le dépérissement moral de la princesse parait bien plus évident. Son humeur s'est beaucoup dégradée. Vraisemblablement vierge, délaissée par son mari, traitée avec condescendance au sein de la famille royale et de la cour, elle a peu de motifs de se réjouir. Dépressive, elle se claquemure dans ses cabinets. Pour oublier son infortune, c'est là qu'elle se livre à son péché mignon, la boisson.
C'est dans ces conditions qu'elle signe le 10 avril 1785 un brevet accordant à Marguerite de Gourbillon l'office de Lectrice de son Cabinet. Marie-Joséphine se prend bien vite de passion pour sa lectrice. Cette fois Madame se pâme pour de bon. N'écrit-elle pas le 12 avril 1789 : " Je vous vois partout, je ne pense qu'à vous, je ne rêve qu'à vous." Rassérénée, elle se découvre "gaie et presque bonne."
Marguerite de Gourbillon si séduisante aux yeux de Marie-Joséphine saisit derechef sa chance. L'a t-elle instruite des jouissances qu'une femme puisse éprouver ? A t-elle entretenu une liaison homosexuelle ? Des détails contribuent à y penser car on sait que la femme de Monsieur retenait sa bien-aimée jusqu'à des heures incongrues. Se livraient-elles aux plaisirs de Lesbos ou entretenaient-elles une innocente amitié ? L'ascendant de Marguerite sur sa maîtresse parait certain et la passion de Madame ne s'éteindra qu'avec sa mort. L'engouement de Marie-Joséphine est tel qu'elle lui confie force détails sur la vie et les dessous de la famille royale.
Si la comtesse de Provence a trouvé le chemin de l'amour, elle n'a pas renoncé pour autant au vin. D'année en année sa santé se délabre. Les médecins de plus en plus sollicités à son chevet savent de quoi il en retourne. Toutefois si le vice de Madame parait clandestin, les domestiques ont probablement remarqué l'inquiétante consommation de liqueurs de Tokay et de Malvoisie au constat des bouteilles vides qui s'accumulent... Évidemment on ne dit rien, on fait son service comme si de rien n'était mais sitôt sorti des appartements de Madame, les commérages vont bon train. La rumeur enfle, sort du cercle étroit de la famille royale et de la cour et gagne Paris. En janvier 1789 le marquis de Bombelles écrit dans son journal le ridicule qui éclabousse la belle-soeur du roi. Le salon de la comtesse de Brionne qui rassemble "tout ce que Paris renferme de plus élégant" fait des gorges chaudes d'une chanson qui ridiculise Marie-Joséphine dans ses penchants pour les femmes et la boisson.
Toutefois Marie-Joséphine assiste vaille que vaille à toutes les cérémonies officielles. Elle est du voyage annuel de la cour à Fontainebleau en octobre 1786. Elle est également présente et en bonne place à l'audience solennelle accordée aux ambassadeurs du sultan de Mysore le 3 août 1788. Lors de l'été 1788 la reine donne de grands dîners à Trianon pour toute la famille. Mesdames Tantes font de même dans leur château de Bellevue le 16 juin.
C'est sur fond de puissants ébranlements que s'ouvrit l'année 1789. A Versailles la comtesse de Provence poursuit sa liaison avec sa favorite déclarée madame de Gourbillon. C'est alors qu'un incident fortuit va permettre à Louis-Stanislas de prononcer sèchement le congédiement de madame de Gourbillon au grand désespoir de Marie-Joséphine. Un soir le comte de Provence croise la lectrice de Madame. Marguerite de Gourbillon tient dans ses mains un pot dissimulé sous un voile. Suspicion immédiate de Monsieur. Il accuse madame de Gourbillon de corrompre sa femme dans les nuages de l'alcool. Le comte de Provence ne lui donne pas la parole pour se justifier. Bien des années plus tard, madame de Gourbillon révélera à Monsieur que ce pot contenait en fait un bouillon aux herbes. L'affaire n'en resta pas là. Sous l'autorité du comte de Provence et avec l'accord de Louis XVI une enquête fut diligentée. Dans le dos des deux femmes un espionnage resserré tint lieu de toile d'araignée dans les appartements de Marie-Joséphine. Le secrétaire d'État aux affaires étrangères, le comte de Montmorin, fut chargé de collecter toutes les informations utiles aux tenants et aboutissants du couple de la deuxième dame de France et de sa lectrice. Monsieur de Montmorin n'eut pas beaucoup de mal à soudoyer le personnel de service, en particulier les femmes de chambre, puis à dresser un rapport en due forme au comte de Provence.
A la lecture des renseignements présentés, Louis-Stanislas déjà soupçonneux prend de l'ombrage. Le frère du roi en a assez. Puisqu'il ne peut obtenir un départ sans éclats de madame de Gourbillon qui se raccroche à sa maîtresse, une lettre de cachet y pourvoira. Louis XVI plus moraliste qu'on ne le croit use de son droit régalien : "De par le Roy, il est ordonné à la dame Gourbillon de se retirer aussitôt après la notification du présent ordre de la ville de Versailles et de se retirer incontinent en celle de Lille en Flandre auprès de son mari, faisant Sa Majesté défense à ladite dame Gourbillon de désemparer de ladite ville de Lille jusqu'à nouvel ordre de sa part à peine de désobéissance. Versailles, 19 février 1789."


Madame de Gourbillon

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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 11:33

Dominique Poulin a écrit:Lun 11 Fév 2008 - 21:46



Extraits de biographies - par Dominique Poulin


"Condamnée à vivre sans l'astre de ses jours et de ses nuits, la comtesse de Provence s'effondre. Elle tombe très rapidement malade. Alitée, une violente fièvre se déclare suivie de vomissements de bile à répétition. Ses cheveux tombent par paquets. Les phases d'abattement sont suivies de crises de larmes convulsives. Au bout d'une dizaine de jours, Marie-Joséphine trouve la force de se lever, mais son coeur est dévasté au plus profond. Elle ne peut admettre l'idée de ne plus jamais revoir sa bien-aimée. Décidément incorrigible et obstinée, elle trouve un moyen sur afin de correspondre avec Marguerite. Et cela malgré la surveillance imposée par Monsieur. L'une de ses premières lettres commence ainsi : "Figurez-vous un visage maigre, jaune, couvert de plus de cent boutons rouges. J'ai passé dix nuits de suite sans fermer l'oeil. Qu'elles étaient longues ! Je ne pensais qu'à vous et je pleurais." Peu après, elle lui révèle son infortune capillaire : "Tous mes cheveux sont restés dans mon bonnet de nuit. Je fais horreur." Puis de clamer son désespoir : « Je ne peux vivre que pour vous et pour vous aimer."
La séparation rend les deux femmes fort prolixes dans leur correspondance secrète. Assurément la princesse ne vit que pour sa bien-aimée. "J'ai acheté un portefeuille ou vos lettres seront. Je les ferai coucher sous ma couverture. Elles sont toutes en ordre. Je n'ai plus d'autres lectures." Évidemment le renvoi de madame de Gourbillon n'a pas resserré les liens du couple Provence. Ces deux êtres ne se sont jamais compris et ne s'entendront jamais. Madame est excédée par le comportement indéchiffrable de son époux : " La conduite de Monsieur n'est ni claire ni franche soit par rapport à moi, soit pour les autres affaires... Je ne puis dire jusqu'à quel point sa conduite m'étonne. Il pouvait avoir des torts envers moi mais je le respectais le croyant honnête homme du coté de son attachement au roi. J'espère pour lui qu'il est fol et je dois me taire...". Dans une autre lettre elle ne cache pas son amertume envers un mari postiche : " Il est le maître chez moi, mais il n'est pas le maître de mon coeur, il ne l'a jamais eu et il ne l'aura jamais."
Le 4 et le 5 mai 1789 ont lieues les cérémonies inaugurales d'ouverture. Tout le bans et l'arrière-bans de la maison régnante des Bourbons est convoqué. La reine et les princesses ne sauraient manquer à leur premier devoir en matière de représentation, soigner sa parure. Robe à panier dite grand habit de rigueur. Diamants, perles et autres pierres précieuses sous toutes les coutures. Lorsque la reine est souffletée par le cri de "Vive le duc d'Orléans", la souveraine vacille. On craint un malaise. Marie-Joséphine ne s'est pas précipitée pour la secourir. Ce sont Madame Elisabeth et la princesse de Lamballe qui se sont offertes. Satisfaction éphémère de Marie-Joséphine. Décidément ces deux femmes ne s'aiment pas.
Les journées des 5 et 6 octobre 1789 se déroulèrent avec les évènements que l'on sait. Marie-Joséphine y figure comme une ombre. Elle se tient aux cotés de Marie-Antoinette et de Madame Elisabeth pendant la soirée du 5. Alors que le château est envahi au petit matin du 6, elle rejoint les souverains vers huit heures trente. Ces derniers ont connus des moments bien éprouvants depuis l'aube. Les appartements des Provence à l'extrémité de l'aile du Midi ne se trouvaient pas dans le point de mire des émeutiers. De plus Monsieur et Madame n'étaient pas impopulaires. Le prince par les méandres de son attitude louvoyante, sa femme pour sa relative discrétion. La foule comme un seul homme s'est ruée vers les appartements de la reine.
C'est donc dans le carrosse du roi que la comtesse de Provence rejoignit Paris au milieu d'une populace mi-vociférante, mi-ironique. La capitale n'offrait pas l'image d'une prison dorée pour Louis-Stanislas et Marie-Joséphine. Le palais du Luxembourg représentait depuis une dizaine d'années leur résidence parisienne. Monsieur avait dépensé des fortunes pour redonner à ce palais tout le lustre voulu. Le prince avait ses appartements au rez-de-chaussée. C'est aujourd'hui le restaurant du Sénat. Ceux de Marie-Joséphine, dans l'aile adjacente du palais. La somptuosité et la table du Luxembourg étaient célèbres. Quel contraste avec les tristes Tuileries réservées à Louis XVI et Marie-Antoinette.
Très vite les rites et les habitudes de ce qui restait de la famille royale reprirent leurs droits comme à Versailles. Le traditionnel souper auquel devaient paraître le comte et la comtesse de Provence se tint aux Tuileries. Mais le cadre de ces réunions de famille n'était plus sans doute aussi gai qu'autrefois. Louis XVI est moins disert, Marie-Antoinette se méfie de tout le monde. Les Provence déjà suspectés de déloyauté à leur égard n'ont plus la confiance du couple royal.
A Paris, la situation politique se dégrade. La condition d'otages dont sont victimes Louis XVI et Marie-Antoinette finit par émouvoir Marie-Joséphine. La campagne de libelles, chansons et brochures pornographiques orchestrée contre les souverains révolte la princesse. Elle est passée bien vite du camp démocrate pour renouer des sentiments authentiquement monarchistes. Rien d'étonnant à cela. Son éducation et le monde des palais dans lequel elle a toujours vécue la conduit à des opinions conservatrices. Elle-même n'est pas à l'abri de la vindicte populaire. Un pamphlet la fustige. Madame "aime le vin, les hommes, les femmes, les jardins, les meubles, l'argent et obéit à ces goûts divers coûte que coûte, que le roi jure, que son mari boude, que le ministre refuse, qu'il y ait une révolution, que les États généraux apportent la réforme, elle s'en fout. Elle veut jouir, elle jouira."
Au milieu du mois de juin, le souverain fait part à son frère de son départ pour Montmédy dans la nuit du 20. Que le comte de Provence fasse de même et prenne ses dispositions ! A la vérité, il y pense depuis longtemps et a déjà recruté ses propres auxiliaires. Sa femme ne voyagera pas avec lui. Louis-Stanislas a tout naturellement pensé à madame de Gourbillon. La veille du départ, il lui remet un billet à l'intention de Marie-Joséphine : "Croyez ce que madame de Gourbillon vous dira comme si c'était moi-même qui vous parlait." A elle d'organiser la fuite de la princesse. C'est là une mission de confiance et de la plus haute importance. Marguerite s'occupe de tout. En attendant silence de plomb et poursuite du train-train quotidien. Le soir du 20 juin 1791 Monsieur et Madame soupent aux Tuileries avec le roi et la reine. Si on fait mine de paraître naturel pour ne pas éveiller les soupçons des domestiques, que les coeurs devaient battre la chamade... Le couple Provence ne devait plus jamais revoir Louis XVI et Marie-Antoinette.
Sans le savoir, Marie-Joséphine dit adieu à sa patrie d'adoption. Elle ne foulera jamais plus la terre de France. L'avenir sera désormais tissé d'incertitudes et de bouleversements. Une perspective presque agréable aux yeux de Madame. Chaperonnée de l'élue de son coeur, elle se sent armée au centuple face aux aléas de l'exil."



Une "Reine" en exil


Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence 6oerrb10






"A cette époque l'ancienne comtesse de Provence menait une vie bourgeoise dépourvue de luxe superflu. Le faste de son opulente maison de 256 personnes lorsqu'elle était la deuxième dame de France à Versailles n'était plus qu'un souvenir. Elle se débattait dans des difficultés financières de plus en plus chroniques. Bien que pensionnée de 10000 livres tournois par le roi Charles IV d'Espagne, elle était souvent à court d'argent et Marie-Joséphine demandait encore et toujours.
La « reine de France » en exil menait ainsi une vie tranquille, quoique fort discrète, lorsque des impératifs familiaux la contraignirent à rejoindre son époux en 1799. Marie-Joséphine entra enfin à Mitau le 2 juin 1799. Au château, Louis XVIII fit un accueil très aimable à son épouse. Mais très rapidement, Marie-Joséphine s'inquiéta de l'inexplicable absence de sa chère amie. Finalement, au bout de quelques atermoiements embarrassés, Louis XVIII lui signifia clairement la situation. Madame de Gourbillon avait été arrêtée à l'entrée de la ville. Malgré ses cris, ses larmes, ses suppliques, Louis XVIII resta inébranlable. Marie-Joséphine s'enferma dans ses appartements dans un mutisme boudeur. A l'instar de Marie-Joséphine, la lectrice plongea à son tour dans une crise hystérique, insultant tout son monde.
Le 4 juin 1799, la reine avait assisté boudeuse et passive à l'arrivée de Madame Royale, la fille rescapée de Louis XVI. Six jours plus tard les noces de la jeune princesse étaient célébrées sous l'oeil rayonnant de Louis XVIII. Privée de sa favorite, la vie n'avait plus guère de sens pour Marie-Joséphine. Confortée dans l'espoir de la revoir, elle se résigna à une vie morne et sans relief, au château de Mitau. Les frilosités des brumes de Courlande, l'affectation d'un époux distant, la place éminente de Madame Royale à la petite cour du roi aigrirent un peu plus la nature hypocondriaque de la reine. A demi prisonnière au sein d'une cage qui n'avait même pas l'avantage d'être dorée, celle que le prince de Ligne avait surnommée Notre-Dame de Mitau n'eut plus qu'une idée, fuir la Courlande.
Courbée en deux par l'ostéoporose, se déplaçant avec difficulté, affublée de vieux habits dont elle refusait de se séparer, plus négligée que jamais, elle donnait une impression rien moins que flatteuse aux rares visiteurs de Mitau. Dorothée de Courlande, future duchesse de Dino dépeint la vieille reine sous les mêmes couleurs : " Je n'ai jamais vu une femme ni plus laide, ni plus sale. La reine grelotte de fièvre. Ses yeux sont à moitié collés. "
A cinquante cinq ans, la laideur de Marie-Joséphine est occultée par les ravages de la maladie. Une cirrhose du foie consécutive à ses débordements de boisson depuis sa jeunesse, les progrès lancinants de l'hydropisie et une décalcification sévère minent ses dernières forces et elle a considérablement maigri. Lucide sur son état, elle avouera à madame de Gourbillon : " Autrefois, j'étais un cheval, à présent je ne suis plus qu'une vielle rosse."
La famille royale trouve asile en Angleterre. C'est en Angleterre que la correspondance de Marie-Joséphine avec Marguerite de Gourbillon reprit à un rythme régulier. Cette dernière était installée à Londres et les deux femmes espéraient encore se revoir en déjouant les soupçons de Louis XVIII. Les deux amies dont la séparation avait été brutale en 1799 et qui ne s'étaient jamais revues depuis, se contentèrent des voies de la correspondance.
La mort
L'année 1810 commence très mal, la reine est la proie d'une attaque d'ophtalmie, puis au cours de l'été elle fait une chute et se casse le poignet droit. Elle sait qu'elle va bientôt mourir et décrit à Marguerite l'état effrayant des ravages de son mal : " Je souffre de douleurs abdominales, mes dents d'en bas ont été disloquées par les convulsions. Je ne suis plus ni gourmande, ni intempérante . On me donne des lavements d'huile de camomille et de camphre, mes urines sont infectes ainsi que mes sueurs. "

Le 4 novembre, ses dernières forces l'abandonnent et les médecins déclarent forfait. Son agonie la fit encore souffrir six jours. La « reine » mourut enfin le 10 novembre dans la matinée à cinquante-sept ans.
C'est dans la mort que sa dignité de reine de France fut reconnue avec tous les droits et prérogatives inhérents. A cet égard, Louis XVIII nourrissait des relations assez cordiales avec la famille royale d'Angleterre, particulièrement avec le prince de Galles, le futur Georges IV. C'est grâce à cette amitié et à l'obligeance du gouvernement britannique, que les funérailles de l'épouse du prétendant se déroulèrent dans le plus grand apparat. Après l'exposition rituelle du cercueil dans la chambre de la reine, le service religieux se déroula à l'église de King's Street à Londres lors d'une cérémonie impressionnante réservée à une souveraine sans trône. Sa titulature royale n'en était pas moins reconnue, la mention des tickets d'invitation faisant référence "aux obsèques de la reine de France ". Tous les Bourbons établis en Angleterre étaient présents. La famille royale d'Angleterre était représentée par le prince de Galles et ses frères. On comptait aussi de nombreux membres de la noblesse française et anglaise.
Le Premier ministre Perceval et les membres du corps diplomatique étaient présents. C'est dans la prestigieuse abbaye de Westminster, nécropole des rois d'Angleterre, que le corps de Marie-Joséphine fut inhumé. Marie-Joséphine ne devait pourtant reposer qu'un an à Westminster. En 1811, Louis XVIII fit transporter son cercueil à Cagliari, en Sardaigne. Cette démarche représentait le dernier souhait de la reine qui aurait interdit que sa dépouille soit déposée à Saint-Denis au cas ou la monarchie serait restaurée en France"

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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 11:35



Le Prince de Ligne, étrangement, écrit sous la Restauration :

la reine d'à présent, hélas sans royaume, la femme de Louis XVIII, m'a assuré que la malheureuse et belle reine était morte dans la charette où elle était noyée dans son rang, ses pertes, ses maux, ayant fini ses jours en chemin pour l'échafaud.
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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 11:38

EDT a écrit:Mar 1 Juil 2008 - 21:46



Concernant son nom "Marie-Josèphe-Louise de Savoie" Elle signait elle-même "Marie-Joséphine-Louise".
Quelqu'un a une explication plausible de ce changement ? En faisant le parallèle avec l'impératrice Joséphine elle-même une "Marie-Josèphe" au baptême, je commence à croire que les dames préfèraient un nom à la mode et de surcroît nouveau.

Pour l'hygiène il fallut la forcer au point où cela en était un affaire d'État. Victor-Amédée III en vint jusqu'à sermonner sa fille d'y faire attention depuis que l'ambassadeur réussit à convaincre les souverains bigots qu'étaient Victor-Amédée et Marie-Antoinette-Ferdinande, qu'il était de bon goût de paraître à son meilleur à Versailles, "en ce pays-ci".


Sur ce,
EDT
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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 11:42

Dominique Poulin a écrit:Lun 29 Déc 2008 - 16:55


- La "moustache" de la comtesse de Provence :

Oui, il semble bien que lors de son arrivée en France en 1771, on perçut un duvet assez inesthétique au-dessus de ses lèvres ! Rien de bien grâve, sauf qu'on aurait dû lui enlever avant -l'épilation est presque aussi vieille que le monde-, mais à la Cour de Turin, on ne s'embarrassait pas sur ces détails. Beaucoup de monde remarqua cette disgrâce, il existe une anecdote disant que le dauphin ne la trouvait pas belle parce qu'elle avait des moustaches !
Peut-être que son système pileux était plus développé que la normale... L'ambassadeur de Sardaigne, Mr de La Marmora, rapporte à sa Cour que plusieurs personnes de Versailles dont Mme du Barry se sont plaintes de la négligence de la princesse en matière de coiffure et de sa répugnance à adopter certains soins, par exemple le détail extraordinaire que des cheveux frontaux rejoignent ses sourcils qu'elle avait épais, et par conséquent de lui épiler les plus disgracieux... Mais, pour ma part, je ne pense pas que c'était des poils follets du front, mais des tempes, cela arrive parfois.

Pour résumer, au départ, Marie-Joséphine n'était pas au fait de beaucoup de choses en ce qui concerne la toilette, la parure, la mode... Sa dame d'honneur et sa dame d'atours en dû en baver d'autant plus qu'elle ne voulait pas mettre de rouge et que c'était obligatoire pour une princesse de Versailles.
Mais peu à peu, à défaut peut-etre d'être coquette -ça ne se commande pas- elle a fait usage de sa salle de bains, elle s'est maquillée, épiler les sourcils, adopter les exigences de la mode... Les comptes de sa toilette prouvent qu'elle croulait sous les pots de fards, les parfums, les pommades, mais il faut se méfier car le service de La Chambre commandait toujours plus de choses que nécessaire...
De toute manière, quant on constate les merveilles d'ameublement dont elle était quotidiennement familière, les résidences somptueuses dans lesquelles elle a vécue -Le palais du Luxembourg, sa propriété de Montreuil, le château de Brunoy, le château de Rocquencourt-, le nombre colossal de ses domestiques et courtisans attachés -256 !-, plusieurs de ses portraits qui ne montrent pas forcément une femme vilaine, vous pouvez être persuadés que ce n'était pas une femme de Cro-Magnon !

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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 11:45



Je ne voudrais pas être indiscrète, cher Dominique, mais puis-je vous demander d'où vient cet intérêt particulier que vous nourrissez pour une dame malgré tout peu séduisante ?


Dominique Poulin a écrit:Mar 30 Déc 2008 - 18:50


Non, vous n'êtes pas indiscrète, madame de Sabran. Au fond, je ne sais pas d'où me vient cet intérêt particulier que je nourris pour les comtesses de Provence et d'Artois, Madame Clotilde et bien d'autres comme la princesse de Conti, fille de Louis XIV et de Mademoiselle de La Vallière, des sœurs de Marie-Antoinette comme la duchesse de Parme, la reine de Naples, Marie-Elisabeth ou Marie-Anne d'Autriche... Ouf, faudrait que je sonde les profondeurs de mon inconscient... Ce qui est sûr, c'est que j'ai toujours été passionné par les princesses et les reines, mais celles d'hier, pas celles d'aujourd'hui.

Probablement la comtesse de Provence faisait-elle des confidences d'ordre privé à sa lectrice. Lesquelles exactement ? je l'ignore. Toutefois, la princesse recevait régulièrement à souper toute la famille royale ou on se divertissait beaucoup dans une ambiance familiale et bon enfant.
Certains historiens ont pensé que Mme de Gourbillon espionnait la famille royale par le canal de Marie-Joséphine pour informer la politique secrète de l'Angleterre ! Mais Mme de Gourbillon devait savoir beaucoup trop de choses confidentielles et d'autre part elle fut soupçonnée de malversations financières dans les comptes de la princesse. Pour ce qui concerne une éventuelle relation saphique, elle ne devait pas vraiment gêner le comte de Provence, comme vous savez, mais je n'y crois pas vraiment car Marie-Joséphine me parait bien prude et inexpérimentée en matière de sexe, mais bon...

Tout compte fait, la comtesse de Provence n'a pas eu beaucoup d'amies dans sa vie. Mme de Gourbillon bien sûr et Mme de Balbi comme l'a rappelé Madame de Sabran. Elle avait peut-être de bonnes amies parmi les dames d'honneur de son service, mais elles sont presque toutes incolores à l'exception de la comtesse de Narbonne... Mais sur la duchesse de La Vauguyon, sa première dame, je ne sais presque rien
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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 11:49

la nuit, la neige a écrit:Mar 30 Déc 2008 - 22:11



Je rebondis sur ce que vous écrivez tous et toutes, en citant E. Lever dans sa bio de Louis XVIII :


Le 19 février 1789, une lettre de cachet, l'une des dernières que signa Louis XVI -et chacun sait qu'il n'abusa pas de ce droit régalien-, exilait la dame de Gourbillon à Lille auprès de son époux.
Quelques jours plus tôt, Monsieur avait en effet reçu de Montmorin, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, un mémoire fort compromettant concernant sa femme et la Gourbillon.
Depuis plusieurs semaines, la princesse et sa lectrice avaient été étroitement surveillées par les gens de Marie-Joséphine qu'on avait soudoyés.
Ils révélèrent non seulement que la comtesse de Provence passait ses nuits avec son amie, mais aussi que cette dernière dilapidait la fortune de Madame.
Que l'initiative d'une telle enquête fût venue du secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères pouvait sembler étonnant à première vue mais certains indices permettaient de penser que la Gourbillon n'était qu'un agent de renseignements anglais.
Monsieur signifia lui-même son renvoi à la lectrice qui protesta hautement son innocence et le prince prit de grandes précautions pour que l'affaire ne sébruitât pas.
(...) Le marquis de Bombelles nota dans son Journal que la dame de Gourbillon "au lieu de remplir ses fonctions, remplissait sans cesse les flacons qu'elle apportait à la princesse ; qu'on avait pas eu la prudence de s'emparer de plus de deux cents lettres que cette vilaine femme avait de Madame, lettres qui pourraient bien être portées d'un moment à l'autre en Angleterre et y être imprimées".

Privée de la présence de sa bien-aimée, Marie-Joséphine tomba gravement malade. Abattue par la fièvre, en proie à des vomissements, et à des crises nerveuses, elle dépérissait à vue d'oeil.
"Tous mes cheveux sont restés dans mon bonnet de nuit. Je fais horreur" écrit-elle.
Un seul espoir la soutenait : revoir Mme de Gourbillon si elle parvenait à faire lever la lettre de cachet.
Pendant plusieurs mois, au prix de mille ruses, la princesse entretint avec son amie une correspondance passionnée qui éclaire d'un jour nouveau les sentiments et les comportements du couple princier.

Atterrée par la lecture du mémoire accusateur, Marie-Joséphine refusait d'admettre que la Gourbillon fût capable de quoi que ce fût.
" Il y avait encore beaucoup d'articles qui vous regardent comme de m'avoir ruinée et de m'avoir reçue chez vous toutes les nuits. Malheureusement c'est la seule inculpation juste " lui dit-elle.
Marie-Joséphine ne pensait qu'à la chère absente.
" Je n'aime que vous, lui déclarait-elle, tout le reste ne m'est rien. J'ai acheté un portefeuille où vos lettres seront. Je les ferai coucher sous ma couverture. Elles sont toutes en ordre, je n'ai plus d'autres lectures. "

Plus loin, l'auteur évoque la rencontre entre le comte de Provence et l'ambassadeur de Piémont-Sardaigne, Mr de Cordon, envoyé par le père de Madame pour plaider sa cause et le retour de Mme de Gourbillon.
L'ambassadeur rencontra même Louis XVI, qui persista dans son refus de lever l'ordre d'exil.
Et de poursuivre :


Madame se prit alors à espérer de la justice des Etats Généraux. Défendant envers et contre tous l'innocence de sa chère Gourbillon, elle n'hésitait pas à lui écrire :
" Si Sa Majesté n'y met ordre, les états généraux y pourvoiront et si cela traînait, je vous conseillerais de vous adresser à eux. " Question
Se considérant comme victime du despotisme, Madame se mit à exprimer des sentiments d'un patriotisme exacerbé :
" Tous les citoyens sont frères, nous sommes tous égaux et je suis peut-être bien au dessous du dernier des humains ", griffonnait-elle fièrement à la femme damnée, entre deux protestations d'amour.
A la bien aimée exilée, elle ne cachait pas son ressentiment à l'égard d'un mari qu'elle rendait responsable de tous ses maux.
" Il est le maître chez moi, mais il n'est pas le maître de mon coeur, il ne l'a jamais eu et ne l'aura jamais.
Je ne sens que trop l'injustice de Monsieur et sans vous, je me serais déjà débarrasser de dix huit ans de malheur. "


Cette femme qui a épié le prince depuis tant d'années, ne manquait pas d'être encore déconcertée par son comportement.
" La conduite de Monsieur n'est ni claire ni franche, soit par rapport à moi soit pour les autres affaires. Je ne puis dire jusqu'à quel point sa conduite m'étonne. Il pouvait avoir des torts envers moi mais je le respectais, le croyant honnête homme du côté de son attachement au roi. J'espère pour lui qu'il est fol et je dois me taire. (...) Ce que je vous dis de Monsieur est à la lettre, et il n'a pas une idée et de bonne foi, je ne sais ce qu'il en arrivera. "


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Message par Invité Ven 11 Avr 2014, 11:51

Disons qu'une femme "normale" disgraciée par la nature peut si elle se retrouve princesse avoir la chance d'être arrangée.
Cela ne change pas...
Je le constate tous les jours : les pauvres sont hélas moins beaux que les riches. Il y a un fort contraste entre les banlieusards et les habitants des quartiers chics de Paris. J'en suis à chaque fois estomaquée. L'injustice sociale... Smileàè-è\':

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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 11:53




Voici ce que nous dit la "Correspondance secrète", en novembre 1780 :

" Cette liaison ( l'amitié de Marie-Antoinette pour Mme de Polignac) a, comme vous le savez, mis du froid entre notre Souveraine, Madame et la comtesse d'Artois. Le mari de cette dernière voulut mettre fin à cette brouille, et dit ces jours-ci à la Reine, en lui baisant la main : " --- Ma petite soeur, il y a trop longtemps que vous voyez indifféremment vos belles-soeurs qui vous sont beaucoup attachées et qui en sont fort affligées; je vous supplie de leur rendre votre première amitié, dont elles sont fort dignes." La Reine lui répondit : " --- Ces dames ne me rendent pas les déférences qui me sont dues. Elles devraient se souvenir que je suis Reine et que je suis, en outre, de la Maison d'Autriche, la première de toutes." Le comte d'Artois se mit à rire, lui serra la main et dit : " --- Ma petite soeur, la plaisanterie s'en mêle, j'en suis enchanté; cela me prouve que la rancune ne durera pas longtemps ! "

Comme quoi Artois pouvait avoir de la répartie !!!  :Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence 2028181902 :Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence 2028181902 :Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence 2028181902 

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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 12:06

Dominique Poulin a écrit:Mar 6 Jan 2009 - 10:56



Mercy-Argenteau était très opposé à la maison de Savoie par pur jeu politique, et comme l'impératrice, l'arrivée successive de deux princesses de cette maison puis le mariage de Clotilde avec le prince de Piémont ne lui fit pas plaisir, mais de cela on s'en doute bien...
L'impératrice Marie-Thérèse en particulier craignait la formation d'un parti savoisien à la Cour de Versailles susceptible de faire assez de tort à Marie-Antoinette pour contrer l'alliance franco-autrichienne.
On essaya bien de faire quelques misères à la dauphine en effet... Dès la fin de 1770, Marie-Antoinette, prévenue qu'un mariage de son beau-frère se prépare avec Marie-Joséphine de Savoie fait savoir à sa mère qu'elle est déterminée à accueillir sa nouvelle belle-soeur avec beaucoup de froideur. Ce à quoi, sa mère lui répond plutôt de faire bonne figure à la comtesse de Provence pour ne pas s'attirer trop de critiques. Il est vrai, qu'elle ne lui demande pas non plus d'en faire trop... juste ce qu'il faut quoi ! Ce que Marie-Antoinette fit d'ailleurs.

Mais les jeux n'étaient pas aussi simples. :s:
Les ambassadeurs de Sardaigne, le marquis de La Marmora, puis le comte de Viry, faisaient tout ce qu'il pouvait pour plaire au ministère à Versailles, surtout le duc d'Aiguillon, ministre des Affaires Etrangères, en particulier. De plus, la favorite, la comtesse Du Barry, était particulièrement sollicitée par les ambassadeurs de Victor-Amédée III, et dans le camp adverse, Mercy était toujours sur le qui-vive... Bref, dans cette histoire, du moins à la fin du règne de Louis XV, c'est plutôt les princesses de Savoie et la dauphine qui étaient prises en otages, continuellement appelées à servir les intérêts de leurs familles en France. Je pense que le premier ferment de discorde, du moins de jalousie larvée, entre les princesses repose sur ce fait dès le départ. A partir de 1774, c'est autre chose.

.

Toutes ces tracasseries politiques essentielles ne se compliquaient pas moins de rivalités féminines ... qui ne pouvaient que tourner au détriment des princesses de Savoie et attiser chez elles une jalousie insidieuse et obdsédante pour Marie-Antoinette.
Il faut tenir compte de la nature féminine dans sa complexité intime pour comprendre Mmes de Provence et d'Artois, malheureuses laissées pour compte.


M. de Talaru a écrit:
Mer 7 Jan 2009 - 17:39



J'imagine que tout ce qui venait de la Reine était une persecution pour cette Princesse. Avec son mari qui devait certainement en rajouter une touche.

Si les papillons se brulent les ailes prés de la lumière, les moustiques aussi.

Mr de Talaru






la nuit, la neige a écrit:Mar 6 Jan 2009 - 22:18



Toujours dans son Louis XVIII, Evelyne Lever cite une lettre de la princesse à sa chère Gourbillon, en date d'août 91 :

Je suis enfin rassurée sur les intentions de mon père. Ses lettres que je viens de recevoir (...) m'annoncent qu'il s'est rendu à ma prière (...).
Si la reine savait tout ce que j'ai fait pour traverser ses projets, elle redoublerait ses persécutions.
Malgré tous ses torts avec moi, je n'ai point eu la vengeance pour objet. J'aime la France et les Français.
J'ai fait ce que l'honneur et la justice me commandaient, mais cela ne m'empêche pas de craindre qu'ils ne pénètrent d'où part le coup.
J'en serais bien surement la victime. La reine et son perfide conseil ne mettraient plus de bornes à leurs vengeances, mais je me résigne.
J'aurai fait mon devoir.
Mon père ne manquera pas de leur annoncer son intention. D'après cela, je n'aurai plus à craindre que l'on use de violence pour me faire partir (...).
Je ne me repentirai jamais de ce que j'ai fait (...). Je suis bien tranquille sur mon secret. Il n'est qu'entre mon père et moi.
Mes lettres sont brûlées. Je connais trop votre attachement pour moi et votre prudence pour vous compter (...).
Adieu, brûlez ma lettre.


Mme de Gourbillon se garda bien de perdre cette lettre. Twisted Evil Wink
De quoi cette lettre parle-t-elle exactement ?
Sans autres documents complémentaires, E. Lever présume que le roi de Piémont, s'inquiétant du sort de sa fille qu'il considérait comme l'otage des révolutionnaires, prévoyait de la faire sortir de France en dehors des autres membres de la famille royale.
Mais cela ne colle pas vraiment avec les propos de la lettre, je pense à : D'après cela, je n'aurai plus à craindre que l'on use de violence pour me faire partir .

Une opinion Dominique ?

.



Dominique Poulin a écrit:
Jeu 8 Jan 2009 - 14:48



Cela pourra paraître surprenant, mais je n'accorde pas un crédit très important aux lettres de la comtesse de Provence. Elle écrivait d'une seule traite, sans trop réfléchir et allant droit au but dans ses pensées... Les lettres qu'elle adressa à Mme de Gourbillon sous la Révolution révèlent l'instabilité de ses troubles de l'humeur - à mon avis elle était en pleine dépression depuis l'exil de sa favorite en février 1789-, et de plus je pense qu'elle était entrée dans un cycle de paranoïa assez aigüe me semble t-il...
Son comportement après ses 35 ans me fait penser à celui d'une femme plutôt hystérique, en soi très malheureuse, qui pense constamment que tout le monde lui veut du mal. En premier lieu, la reine qu'elle déteste et qu'elle détestera encore plus après la lettre de cachet à l'encontre de sa lectrice, car Marie-Josèphine pensait que Marie-Antoinette en était l'instigatrice, ce qu'elle ne put jamais prouver et qui parait assez improbable.
En second lieu, elle se méfiait de tous : son époux, même le roi qui pourtant s'efforçait de lui faire bon visage et qui l'appelait autrefois "Bonne tête", sa sœur la comtesse d'Artois avec qui elle ne s'entendait pas, et les dames de sa maison et ses femmes de chambre... Bref, cela fait beaucoup de monde ! Je pense de plus en plus, qu'au bout d'une quinzaine d'années de mariage "blanc" que Marie-Joséphine de Savoie était malade psychologiquement et physiquement : dépression, accès de violence avec ses domestiques, paranoïa, alcoolisme chronique, elle perd pied...

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Message par Invité Ven 11 Avr 2014, 12:39

Marie-Antoinette est quand même assez gonflée de dire que la maison d'Autriche est la première d'entre toutes devant un Fils de France ! Et lui, il laisse dire, sortant de la conversation gênante par une simple pirouette ? Shocked 

Nous savons que La Correspondance secrète, composé des ragots de la cour et de la ville est aussi digne de foi qu'un Voici ou Closer d'aujourd'hui. C'est-à-dire, qu'il y a certainement un fond de vrai mais repris de façon à plaire au grand public...
Cela n'en reste pas moins une lecture passionnante ! Very Happy 

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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 12:49

Reinette a écrit:Marie-Antoinette est quand même assez gonflée de dire que la maison d'Autriche est la première d'entre toutes devant un Fils de France ! Et lui, il laisse dire, sortant de la conversation gênante par une simple pirouette ? Shocked 
 

Si c'est vrai ...  Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence 3826491292 
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Message par Mme de Sabran Ven 11 Avr 2014, 13:46

Majesté a écrit: Lun 4 Mai 2009 - 12:29


Je lis, dans La vie Joyeuse et tragique de Marie-Antoinette de P. Nezelof, que la Piémontaise, selon le désir du Duc d'Aiguillon, rival de Choiseul, a failli épouser le Dauphin...Et cela expliquerait qu'elle ait excité son gros mari contre la belle Antoinette...C'est la première fois que je lis cela...

Je ne pense pas que ce portrait de la princesse par Boze figure ici :

Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence Condes10


Bien à vous
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