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Film : Les Adieux à la Reine

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Message par Invité Lun 20 Jan 2014, 23:49

J'ai eu la chance de voir Les Adieux à la Reine de Benoît Jacquot en avant première en février 2011, avec la présence du réalisateur et de Léa Seydoux ...
Ainsi ce qui aurait pu m'avoir offusqué dans ce qui est raconté des liens que Marie-Antoinette avait avec Madame de Polignac ont été atténués car j'ai pu longuement échangé avec le réalisateur lors du débat qui a suivi le film.
J'ai pu lui demander si les anachronies vestimentaires étaient une volonté de sa part ... car lorsque la Reine sort du bureau du pouvoir pour pénétrer dans la Galerie des Glaces, Elle est à la mode de 1778...or on n'est pas sans savoir que le film se passe durant les trois jours qui suivent le 14 juillet 1789  :roll: 
Benoît Jacquot avait paru étonné de ma remarque, l'erreur était donc tout à fait involontaire...on la doit alors à Christian Gasc , le costumier !  :Film : Les Adieux à la Reine 2028181902 
Quant à l'incarnation de la Reine : Diane Krüger est superbe ! Mais c'est sans doute dans la première scène où on La voit qu'Elle est la plus Marie-Antoinette: intime, abordable, charmante.
Noémie Lvovski incarne une Madame Camapn hautaine, fayotte et très attachée à ses priorités et ses droits : impeccable !
Mademoiselle Bertin est parfaite aussi, mais plus rare.
Léa Seydoux trouve là le rôle qui la rend la plus agréable... dans La Vie d'Adèle, elle n'est pas fort mise en valeur...les cheveux bleus ne lui vont pas ! Elle a un sourire arrogant qui donne envie de la baffer...Or dans ce film , elle est tout en retenue et ne sourit que peu...et ça lui réussit bien ! Que donnera-t-elle dans la Belle et la Bête? On verra  bien!
Le hic du casting est Virgine Ledoyen qui n'a rien de notre Yolande de Polignac...d'ailleurs Chantal Thomas l'appelle Gabrielle. Trop grande, elle a une démarche presque militaire dans la grande galerie... et elle est hautaine comme jamais...une caricature de l'image que la populace pouvait s'en faire assurément...où est son indolence? évaporée...

La fin fait de Marie-Antoinette un monstre prt à tous les sacrifices humains (celui de Sa domestique) pour épargnée Son Amie... C'est horrible de non-sens et de calomnie.

Cependant, le film multiplie les ambiances angoissantes dans le Versailles du quotidien, et à l'instar de Gosford Park de Robert Altman (2001) , cela traite de toutes les couches de la société qui vit au Château, depuis les salons d'apparat aux chambres des soubrettes qui logent sous les combles ...
Pour cela, Benoît Jacquot est très fort et il nous entraîne complètement dans l'angoisse des grands ou l'engouement des plus petits.

Bien à vous.

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Message par Invité Mar 21 Jan 2014, 07:22

C'est sur ce dernier point que j'aime ce film...
Ce palais qui vit ses derniers mois de résidence et de capitale du Royaume de France.
Imaginer l'angoisse de cet avenir incertains pour le personnel du Château et celui de la famille royale qui craint le pire, tout en gardant courage et dignité !!!
Finalement ce courage n'est pas démontré dans de film.
On est loin du superbe "L'Autrichienne"...

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Message par MARIE ANTOINETTE Mar 21 Jan 2014, 09:17

d'accord pour la représentation de la fin d'un monde - mais pourquoi mettre Madame DE POLIGNAC "à poil" de face et de dos !!!! pourquoi dénuder la jeune fille en lui enlevant sa chemise pour mettre la robe de Madame DE POLIGNAC, alors qu'il est nécessaire de remettre une chemise sous cette robe et surtout pourquoi montrer un baiser sur la bouche de la part de la Reine !!!!!!!
un geste de tendresse esquissé sur la joue aurait eu beaucoup plus
de classe .....
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Message par Invité Mar 21 Jan 2014, 09:35

Oui c'est vrai chère MARIE-ANTOINETTE !!!
C'est pour cela que je ne garde que l'ambiance générale...

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Message par Invité Mar 21 Jan 2014, 10:47

marie antoinette a écrit: pourquoi dénuder la jeune fille en lui enlevant sa chemise pour mettre la robe de Madame DE POLIGNAC, alors qu'il est nécessaire de remettre une chemise sous cette robe
Et surtout qu'il y a un paravent dans la pièce !!!
Jamais Marie-Antoinette n'aurait imposé pareille humiliation à une jeuen fille...et a forciori pas un tel sacrifice non plus !!!
marie antoinette a écrit: et surtout pourquoi montrer un baiser sur la bouche de la part de la Reine !!!!!!!
un geste de tendresse esquissé sur la joue aurait eu beaucoup plus de classe .....
C'est certain que cela fait polémique...à tort...
Je suis d'accord qu'un baiser sur la joue aurait été tendre...mais justement, c'est l'aspect monstrueux de la Reine que la scène semble vouloir dénoncer...

Bien à vous.

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Message par Invité Mar 21 Jan 2014, 11:15

Pour ma part, je n'ai pas détesté ce film. Je l'ai même plutôt apprécié. Pas sur le plan historique non je vous rassure tout de suite, car dans ce film on est dans l'imaginaire, dans le fantasme absolu. Non, j'ai aimé l'intrigue, l'atmosphère de fin de règne... et puis aussi, je dois l'avouer, cette histoire d'amour déçu entre la reine, Mme de polignac et Sidonie. La folie de cette reine imaginaire, snobée par une Mme de Polignac blasée par les plaisirs de la vie et de la cour (une Mme de Polignac très différente de la vraie Mme de Polignac il faut bien le dire!) mais adulée, adorée, aimée par Sidonie. Cela a quelque chose de dérangeant, de fascinant. Cet amour inconditionnel de la petite lectrice pour la grande reine elle-même maltraitée par Mme de Polignac est à la fois pathétique et touchant. Ce fim nous interroge sur l'amour. Il faut le prendre comme tel, et non comme une fresque sur la vie de Marie-Antoinette. Ce que ce film n'est pas, et qu'il ne prétend pas être.

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Message par Mme de Sabran Mar 21 Jan 2014, 11:27

marie antoinette a écrit:d'accord pour la représentation de la fin d'un monde - mais pourquoi mettre Madame DE POLIGNAC "à poil" de face et de dos !!!! pourquoi dénuder la jeune fille en lui enlevant sa chemise pour mettre la robe de Madame DE POLIGNAC, alors qu'il est nécessaire de remettre une chemise sous cette robe et surtout pourquoi montrer un baiser sur la bouche de la part de la Reine !!!!!!!
un geste de tendresse esquissé sur la joue aurait eu beaucoup plus
de classe .....
MARIE ANTOINETTE

Parce qu'il faut que le cinéma soit racoleur et croustillant, chère Marie-Antoinette !
Le petit côté glauque saphique est le nec plus ultra.

Un certain public en mal de sensations adore .

.
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Message par Invité Mar 21 Jan 2014, 11:35

Ce qui est glauque ce n'est pas l'amour d'une femme pour une autre , mais la maltraitance de Marie-Antoinette par Mme de Polignac et la maltraitance de Sidonie par Marie-Antoinette. Il s'agit néanmoins de personnages imaginaires.. une reine fantasmée! De même pour Mme de Polignac. Quant à Sidonie elle n'a jamais existé .  Very Happy 

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Message par Gouverneur Morris Mar 21 Jan 2014, 11:43

A la décharge du réalisateur, si l'on en croit Les Liaisons Dangereuses, les amitiés féminines pouvaient être fort intenses au XVIIIème siècle : caresses, baisers... On se rappellera la gravure bien connue de l'édition de 1796, illustrant la lettre LIV :

Film : Les Adieux à la Reine A1213

Et moi simple femme, de propos en propos, j’ai monté sa tête au point... Very Happy 


Dernière édition par Gouverneur Morris le Mar 21 Jan 2014, 11:51, édité 1 fois
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Message par Mme de Sabran Mar 21 Jan 2014, 11:50

Cosmo a écrit:Ce qui est glauque ce n'est pas l'amour d'une femme pour une autre  

... d'une femme pour une autre, non, mais de Marie-Antoinette pour une autre femme, si !!!

Cela fait bicher un certain public qui veut voir en elle une dévergondée adonnée à tous les goûts .
Tu sais bien que cela faisait les choux gras des pamphlétaires .

_________________
...    demain est un autre jour .
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Message par La nuit, la neige Mar 21 Jan 2014, 12:21

Ce film était décevant, et mou du genou.
Majesté évoquait Gosford Park. Certes il y a de l’idée, mais on est loin du charme de ce film !

Imaginer qu’une dame de la reine soit sous l’emprise ou le charme de sa souveraine est intéressant.
C’est concevable.
Ajouter à l'histoire une deuxième couche de lesbienneries plus ou moins affirmées rendait ce mille-feuilles un poil indigeste.
Enfin, ce n’est pas ce qui m’intéressait, ou ce qui m’a plu.

Diane Krüger a, à mon avis, sauvé le film.
La nuit, la neige
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Message par Invité Mar 21 Jan 2014, 12:23

C'est un vrai problème...
Une des raisons pour lesquelles j'ai souvent du mal avec les romans historiques et certains films...
Le manque de sérieux dans la documentation et que finalement, on puisse répondre que ce n'est que du divertissement. Sauf pour ceux qui prendrons cela pour argent comptant !!!

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Message par fleurdelys Ven 14 Fév 2014, 20:41

J`ai regardé le film hier.
Je l`ai trouvé pas si mal malgré cette allusion à l'amour entre deux femmes, je devrais dire trois. Car Sidonie serait un peu jalouse de l`affection que porte la reine à la duchesse de Polignac. Enfin je crois, c`est un beau petit film historique malgré l`uchronie des costumes. C`est sûr que ce n'est pas le meilleur film sur Marie Antoinette.
Moi, par contre je préfère le livre de Chantal Thomas au film.
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Message par Trianon Sam 15 Fév 2014, 15:36

Österreich a écrit:Oui c'est vrai chère MARIE-ANTOINETTE !!!
C'est pour cela que je ne garde que l'ambiance générale...
 
D'accord avec vous Österreich, c'est exactement ce que j'ai fait.
Chère Marie-Antoinette, je vous comprends tout-à-fait. Mais que peut-on faire sinon s'indigner.  Very Happy Very Happy 
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Message par Princesse Zelda Mer 19 Fév 2014, 19:40

La nuit, la neige a écrit:Ce film était décevant, et mou du genou.
Majesté évoquait Gosford Park. Certes il y a de l’idée, mais on est loin du charme de ce film !

Imaginer qu’une dame de la reine soit sous l’emprise ou le charme de sa souveraine est intéressant.
C’est concevable.
Ajouter à l'histoire une deuxième couche de lesbienneries plus ou moins affirmées rendait ce mille-feuilles un poil indigeste.
Enfin, ce n’est pas ce qui m’intéressait, ou ce qui m’a plu.

Diane Krüger a, à mon avis, sauvé le film.

Je suis d'accord avec toi, personnellement, je me suis même endormie devant la première fois...  :Film : Les Adieux à la Reine 2028181902 
Mais la vision des "dessous de Versailles" est fort intéressante!
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Message par Mme de Sabran Mer 19 Fév 2014, 22:13



Je ne suis pas allée jusqu'à m'endormir ...  :Film : Les Adieux à la Reine 2028181902 
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Message par Mme de Sabran Mer 19 Fév 2014, 22:18

Marie-Antoinette a écrit:

Vendredi 9 mars à 10 H 30 projection de presse dans un cinéma de SAINT GERMAIN DES PRES - le film avait été présenté à la BN avec BENOIT JACQUOT qui avait répondu à des questions avant la projection du film !!!!!!
j'étais dans les lieux en compagnie de CECILE COUTIN qui avait assisté à la projection BN, donc une second vision !!!!!elle a aimé la musique classique.

L'image constituant l'ambiance est superbe, costumes intéressants !!!!!! les lieux de tournage sont magnifiques !!!!!!d'avoir choisi des couloirs de service derrière les beaux appartements, avec peintures en mauvais état - bonne idée !!!!!! aussi les scènes de cuisine avec déjeuner des domestiques et papotages méchants sur les maitres !!!!!
Quelques détails, mais je suis perfectionniste, me gênent :

La reine parle de METZ en disant prononçant le T alors que l'on "mess" -
Elle demande à la lectrice de prendre un livre dans sa bibliothèque du PETIT TRIANON - le livre ancien, en gros plan, n'est pas aux armes !!!!
dans une scène, la lectrice lit, en gros plan, quatre lignes de la main de la Reine !!!! ce n'est pas son écriture !!!!!!!!
à regarder dans la scène du salon doré - la reine assise avec Madame de POLIGNAC - le canapé est superbe, avec tissu copie du salon du billard au second étage de versailles, mais si j'étais propriétaire de cet objet, je l'aurais refusé - grosse erreur du tapissier - en haut à droite - le raccord de toile est mauvais - on retrouve le dessin mal placé !!!!!
Préparation avec changement de costumes des POLIGNAC dans l'entrée du premier étage du PETIT TRIANON !!!!!

Les comédiennes :
La reine est charmante, une scène, la montre de profil devant des bougies !!!!! sans le grand nez, elle ressemble beaucoup à MARIE ANTOINETTE !!!
Madame DE POLIGNAC est trop froide !!!la lectrice bien !!!!!
Mesdames CAMPAN et BERTIN sont bien interprétées !!!!
sans oublier les deux copines de la lectrice, jolies frimousses et très coquines !!!!!!


Par contre plusieurs scènes sont inutiles et gênantes :

Dans les couloirs du château, tentative de la lectrice d'avoir un rapport, le long d'un mur !!!! avec un gondolier !!!!! à la hussarde !!!!

elle entre dans la chambre de Madame DE POLIGNAC pour la réveiller, à la demande de la reine - la dame est couverte par un drap, mais ....A POIL !!!
la lectrice retire le drap et nous avons la vision complète du haut en bas de la dame qui se retourne en dormant, vision de son C......

A la demande de la reine, et devant Elle, SIDONIE devra partir avec les POLIGNAC et prendre son identité - MADAME BERTIN apporte une robe et SIDONIE se désabille devant la Reine - A POIL ..... elle enlève sa chemise, et mêmes ses bas !!!!!
MARIE ANTOINETTE la regarde avec un petit air admiratif !!!!!!!!
vêtue de la robe de MADAME DE POLIGNAC, adieux à la Reine, et celle-ci donne un baiser à SIDONIE sur les lèvres !!!!!

Dans une autre scène MARIE ANTOINETTE déclare à SIDONIE son amour des femmes et de MADAME DE POLIGNAC - sa peau etc......

Je n'ai pas apprécié l'appui donné sur le sujet LESBIEN .... la Reine et Madame POLIGNAC, dans la galerie des Glaces se mettant tendrement front à front et partant vers le grand appartement en se tenant pas la taille, devant les courtisans !!!

A ce sujet, toujours la même erreur - les personnages et la cour partent vers la gauche, c'est à dire, l'appartement de la reine, alors que la Reine part vers la droite pour se rendre dans son appartement !!!!!!!
même distance, même cadrage !!!!!!

Si nous comparons ce film avec le COPPOLA, c'est une réussite et elle est Française !!!!!!!!les deux films ne supportent aucune comparaison !!!!!!!
j'achèterai pour la collection, à sa sortie, le DVD !!!!!!!

Voici quelques lignes de critique sur le plan historique, ma mémoire me faisant défaut pour compléter !!!

Amicalement MARIE ANTOINETTE

 
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Message par Mme de Sabran Mer 19 Fév 2014, 22:21


Majesté a écrit:

Antoine de Baecque du MONDE DES LIVRES a écrit:
Marie-Antoinette démaquillée

Aucune figure historique n'a eu plus de surnoms : l'archiduchesse Antoine, l'Autrichienne, l'Autre Chienne, la Bergère royale, Madame Déficit, la Catin royale, Toinette, la Fureur utérine, la Messaline royale, Madame Veto, la Veuve Capet, la Reine martyre... Un foisonnement de représentations s'est immédiatement emparé de Marie-Antoinette (1755-1793). A ces réputations qui ont accompagné son existence a succédé une moisson de reflets jusqu'à nos jours, comme si chaque époque avait voulu construire "sa" reine. Autant elle fut en décalage dans la France de son temps, qui l'a peu comprise, autant sa figure s'est épanouie dans l'imaginaire fantasmatique par la suite, ce qui fait de Marie-Antoinette le personnage historique le plus glosé à l'échelle mondiale, ce phénomène se renforçant depuis une quinzaine d'années. Elle est partout et appartient à tous, biographes, romanciers, cinéastes, publicitaires, créateurs de mode, pâtissiers. Elle est tendance, en version rococo, écolo, BCBG, pop, punk, mais aussi martyre ou pécheresse. Cela s'appelle le kitsch.

La Reine scandaleuse, de Cécile Berly, commente ces "idées reçues sur Marie-Antoinette", comme l'indique le sous-titre d'un ouvrage très stimulant. Dans sa thèse publiée en 2006, Marie-Antoinette et ses biographes. Histoire d'une écriture de la Révolution (L'Harmattan), cette jeune historienne a déjà étudié les multiples interprétations contradictoires de cette existence. Certains insistent sur la vie versaillaise d'une princesse luttant contre l'étiquette de la cour ; d'autres s'attachent à l'opposition à la Révolution, confrontation tragique entre deux légitimités qui conduisent les républicains à exiger sa mort. La tradition royaliste "fabrique", elle, deux Marie-Antoinette : la mère admirable subissant son martyre avec une dignité qui en remontre à ses bourreaux ou la "tête à vent" qui creuse le déficit par ses inconséquences puis précipite Louis XVI vers la chute en se mêlant de politique.

Enfin, il y a tous ceux qui ont tenté de faire coller les réputations avec les faits. Cette historiographie pose des questions à la reine : a-t-elle vidé les caisses du royaume ? A-t-elle eu une sexualité débridée ? Est-elle responsable de la fin de la monarchie ? A-t-elle eu un procès inique ? Cécile Berly tente de répondre à ces questions, parfois avec des éléments concrets - le portrait de "Madame Déficit" est accablant, la reine coûtant environ 50 millions de livres - ou en éclairant ces interrogations d'un jour nouveau : la frivolité de la reine est aussi le point de départ d'une ambitieuse "politique culturelle", finançant selon ses goûts l'architecture, la musique, le théâtre, la mode... Ces relectures d'une vie et de ses éclats multiples confèrent aux représentations historiques de la reine l'aspect d'une installation kaléidoscopique majeure.

De leur côté, Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870) de Goncourt ont publié le premier récit "moderne" de la vie de Marie-Antoinette en 1858, et la réédition de ce texte oublié est une révélation. Car les Goncourt ne sont pas seulement favorables à la reine, s'inscrivant dans l'historiographie royaliste. Ce sont également et surtout des "fans" : ils adorent cette princesse dans ses détails, ses fétiches, sa frivolité même, et en font une "femme-femme" plus déchirante encore dans la tragédie qui l'accable, de la mort de son fils aîné en juin 1789 à sa décapitation en passant par les accusations incestueuses lors de son procès. Les Goncourt sont les premiers à réunir en un seul personnage les deux faces contradictoires de Marie-Antoinette pour faire naître émotion et adhésion de ce jeu de miroirs : une reine légère que le malheur va mûrir. Ils infléchissent le portrait de la martyre créé à la Restauration vers celui d'une "femme aimant la vie, l'amusement, la distraction, une femme un peu vive, un peu folâtre, un peu moqueuse, un peu étourdie, mais une femme honnête, une femme pure". Cette figure est absolument nôtre : c'est cette reine-là que l'on a vu resurgir voici une quinzaine d'années dans un fracas de publications, de films, d'expositions, d'imageries et de gadgets.

Il faut remonter plus précisément à 1997 pour comprendre l'entrée de Marie-Antoinette dans cette gloire postmoderne. Le phénomène prend son ampleur avec Marie-Antoinette. The Journey, biographie de la Britannique Antonia Fraser. Celle-ci l'a écrite avec en tête la disparition de Lady Di (Diana Spencer, 1961-1997). Ce récit en miroir des deux princesses transforme Marie-Antoinette en héroïne parce qu'elle en devient profondément humaine, fragile, tout en restant une mère modèle. Cette figure contemporaine, Sofia Coppola la filme dans Marie Antoinette en 2006 : voici une adolescente retranchée au sein d'un monde clos dont la modernité tient dans le refus de l'étiquette monarchique, la revendication du privé, le souci de soi, la médiatisation de son image à travers son apparence et ses bonnes oeuvres. Où l'on retrouve Lady Di...

En 2002, Chantal Thomas, spécialiste de la littérature libertine, publie son premier roman, Les Adieux à la reine. Le livre est un succès critique et un triomphe public, décrochant le prix Femina, attirant près de 120 000 lecteurs. Les premières pages se situent en 1810, à Vienne, où a émigré Agathe-Sidonie Laborde, ancienne lectrice adjointe de Marie-Antoinette à Versailles. Flash-back : la lectrice se souvient des trois journées, du 14 au 16 juillet 1789, qui ont vu s'effondrer "sa" monarchie. Tout est perçu, parfois mal ou avec de multiples écrans, de son point de vue personnel, celui d'une subalterne du palais, qui vit sous les combles et fait face à l'insalubrité permanente. Ici, Versailles est un miroir aux alouettes pestilentiel, surpeuplé, auquel tous, des princes de sang aux domestiques, veulent appartenir, subissant les cascades de mépris qui dévalent la hiérarchie royale.

Chantal Thomas voit la reine comme une "personnalité fragmentée, traversant des destins opposés" : "Ce qui me touche, dit-elle dans un entretien réalisé pour la nouvelle réédition de son roman, c'est sa volonté de se former, tant intellectuellement, culturellement que politiquement. Ce qui va à l'encontre de sa personnalité originelle, frivole, évanescente. Elle saute dès lors d'une humeur à l'autre, avec envie, colère, caprice." Le choix de la romancière consiste à jouer sur l'ambivalence de ce caractère, entre innocence et manipulation, énergie et fatalisme, fierté mâle et langueur féminine.

Benoît Jacquot, dans le film adapté du roman qui vient de sortir, a tenu à concentrer son travail sur une vision "sidonienne" : la reine n'existe que dans l'oeil amoureux, désarçonné, finalement déçu, de sa lectrice. Le cinéaste a redessiné le personnage principal : rajeunie de vingt ans, Sidonie/Léa Seydoux est désormais une innocente qui découvre. Le rythme du film tient dans cette captation vive, ses dialogues tendus, la jeunesse des actrices faisant contraste avec les vieux courtisans décatis. Cette vivacité des gestes et des humeurs est la réussite du film.

Ainsi Jacquot fait-il relire le roman autrement : le cinéaste va au plus direct, il propose un film au présent sur l'histoire. Et ce coup de force fait exploser le kitsch d'une représentation de la reine aujourd'hui gorgée de "psychologie féminine" et d'"identification pop". La voici, libérée de ses biographes et de ses fans. Comme amaigrie et épurée, elle erre dans les couloirs de Versailles à la recherche d'une histoire qui lui échappe, toujours mystérieuse mais enfin sans réponse aux questions qu'elle nous pose.


Antoine de Baecque

Repères
1793
Marie-Antoinette, 37 ans, est guillotinée.
1858
Histoire de Marie-Antoinette, des frères Goncourt (premier portrait de "fans").
1953
Marie-Antoinette, d'André Castelot, Perrin (le classique synthétique).
1991
Marie-Antoinette, d'Evelyne Lever, Fayard (la somme érudite).
2001
Marie-Antoinette, d'Antonia Fraser, Flammarion (la biographie à succès : une "ladydianisation").
2002
Les Adieux à la reine, de Chantal Thomas (le roman, du point de vue de sa lectrice).
2006
Marie Antoinette, film de Sofia Coppola (la reine pop).
2012
Les Adieux à la reine, film de Benoît Jacquot (la figure décapée).
Document
"Au début du mois d'août 2001, par une journée d'une chaleur incroyable, (...) je faisais mon bagage pour aller passer une quinzaine de jours à Versailles. Un bagage petit mais lourd : ma valise contenant, outre deux ou trois robes d'été, une veste et un châle qui ne pesaient rien, un énorme volume du prince de Ligne, plusieurs tomes de Mémoires, des kilos de notes et photocopies et mon manuscrit des Adieux à la reine, quasi achevé, c'est-à-dire toujours inachevé. (...) Que prendre de plus ? J'avais du mal à faire un choix. Finalement (...) les lettres de Marie-Antoinette à Gabrielle de Polignac, son inséparable, m'accompagneraient. (...)
Le soir, dans le parc redevenu vide, les longues heures où le ciel était encore clair faisaient croire à une miraculeuse extension de la journée. Après dîner, plutôt que de rentrer directement par la rue des Récollets, je passais par la rue de l'Indépendance Américaine. J'avais remarqué tout en haut, à l'extrémité de l'aile des Princes, une fenêtre de mansarde encore éclairée, et avais eu, malgré moi, cette réaction : "Tiens ! elle habite là. C'est là où se trouve la chambre de la lectrice", et ça me plaisait de lui dédier une ultime pensée avant de m'endormir.
Sa fenêtre m'éclairait.
Le 15 août je suis rentrée à Paris. (...) J'ai relu le dernier paragraphe. J'ai ajouté : "Je n'ai donc connu des bals de la reine que leur ombre et, par la gentillesse d'un page, quelques oranges. C'est peu et c'est immense...", et j'ai éclaté en sanglots - de peine et de joie mêlées parce que le roman était terminé."
Extrait d'un texte inédit de Chantal Thomas, "La fenêtre éclairée", datant de janvier 2012, évoquant la fin de la rédaction des Adieux à la reine.
Ouvrages
La Reine scandaleuse. Idées reçues sur Marie-Antoinette, de Cécile Berly
Sur une quinzaine de thèmes, "l'Autrichienne", "la mère", "la bergère", "la mode", "la dépensière", "la sexualité", "la chute de la monarchie", "le procès", "le martyre"... le livre fait un point précis, historique, biographique et bibliographique, sur les diverses réputations qui ont forgé le portrait multiface de la reine, de son arrivée en France en 1770 à nos jours.
Le Cavalier bleu, "Idées reçues", 208 p., 20 €.
Marie-Antoinette, d'Edmond et Jules de Goncourt
Cette biographie de 1858 est fameuse, à l'époque, pour son ton. Les frères Goncourt y célèbrent la féminité de la reine, sa frivolité et son goût, puis la campent en injuste victime de la Révolution. Cette réédition permet de replacer le livre à l'origine d'une tradition de compréhension élogieuse de Marie-Antoinette. On y retrouvera le style brillant des frères Goncourt, qui ont consacré plusieurs ouvrages à la période révolutionnaire.
France-Empire, 360 p., 22 €.
Les Adieux à la reine, de Chantal Thomas
Le récit, par Agathe-Sidonie Laborde, lectrice adjointe de Marie-Antoinette à Versailles, des trois journées (du 14 au 16 juillet 1789) de la crise monarchique. Au coeur de cet effondrement, la reine tente de faire face. Tout est vu par Sidonie, à la fois proche de Marie-Antoinette par ses lectures et subalterne du palais. Cette nouvelle réédition du roman accompagne la sortie en salles de son adaptation cinématographique par Benoît Jacquot.
Points, 252 p., 6,70 €.


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Message par Mme de Sabran Mer 19 Fév 2014, 22:22


Majesté a écrit:

Nora Bouazzouni a écrit:
Marie-Antoinette aimait-elle (aussi) les femmes ?

"Accusée de quantité de choses, Marie-Antoinette, frivole et tragique, est devenue le miroir dans lequel se projettent les fantasmes de n'importe quelle époque", explique l'historienne Evelyne Lever, qui a écrit de nombreux livres au sujet de la souveraine. Adolescente chez Sofia Coppola en 2006, celle qu'on surnommait "l'Autrichienne" aime les femmes dans le film de Benoît Jacquot, Les adieux à la reine, sorti mercredi 21 mars en salles, d'après le roman de Chantal Thomas publié en 2002. Au-delà du fantasme, existe-t-il des éléments historiques tendant à prouver que Marie-Antoinette était lesbienne ?

Une reine frivole et qui ne fait pas l'unanimité

Louis XVI a 20 ans lorsqu'il accède au trône de France. Son épouse, Marie-Antoinette d'Autriche, en a 19. Et elle compte bien profiter de sa jeunesse. Elle aime les riches toilettes, passe ses nuits incognito au bal de l'Opéra, fuit le lit conjugal, raconte Evelyne Lever. Le mariage mettra sept ans à être consommé. "C'est une femme légère, qui a voulu une Cour jeune. Elle a donc évincé de vieux aristocrates, qu'elle a traité avec beaucoup de désinvolture, poursuit-elle. Elle n'aimait pas non plus la famille royale, les tantes, les sœurs du roi." La jeune reine se fait ainsi de nombreux ennemis.

Alors, avant d'être honnie par les Français, c'est d'abord à Versailles que Marie-Antoinette divise. Et à l'époque, c'est en détournant sa vie privée qu'on cherchait à la discréditer et à l'atteindre. La Cour a donc très tôt fait circuler des "pamphlets" sous le manteau. Ces courts textes érotiques, censés exciter le lecteur, parfois agrémentés de dessins, transformaient les aventures sexuelles de Marie-Antoinette, l'accusant d'une sexualité débordante. Et notamment de saphisme.

"Au début, ça l'a fait rire", explique Evelyne Lever. "Elle va même jusqu'à le raconter à sa mère. 'On me prête deux goûts : celui des femmes et des amants', lui dit-elle." Mais la reine, qui n'a aucun rôle excepté celui de donner des héritiers au roi, "se doit d'être au-dessus de tout soupçon", souligne l'historienne. Or, ses prétendues tribulations sexuelles ternissent l'image du souverain. Contrairement à Louis XIV, Louis XVI n'a pas de maîtresses, ce qui est interprété, à l'époque, comme un manque de virilité. Alors si, en plus, sa femme le trompe, "le roi est un cocu, incapable de gouverner", explique Lever. Et l'humiliation est d'autant plus grande que Marie-Antoinette est accusée d'adultère avec des femmes.

Lamballe et Polignac, les deux favorites de la reine

Mais la rumeur ne tombe pas du ciel. Les informations colportées sur le prétendu lesbianisme de Marie-Antoinette prennent racine dans ses amitiés féminines, notamment avec madame de Lamballe, puis avec la duchesse de Polignac. Marie Thérèse Louise de Savoie-Carignan, dite "princesse de Lamballe", a 26 ans lorsque Marie-Antoinette la nomme "surintendante de la Maison de la reine". Elle a la charge d'organiser les plaisirs de la jeune souveraine. Problème : Lamballe est timorée, pieuse et sage. La reine s'ennuie avec cette confidente. Elle délaisse alors son "cher cœur" pour Madame de Polignac, plus enjouée et spirituelle.

La duchesse de Polignac est mariée et mère. Avec elle, "Marie-Antoinette a l'impression de vivre sa vie par procuration", raconte Evelyne Lever. Et comme la reine voit plus souvent Polignac que Louis XVI, le supposé saphisme de la souveraine est relancé. D'autant que le clan des Polignac pousse la duchesse à s'immiscer dans les affaires politiques du royaume. Raison de plus pour que ses détracteurs s'en donnent à cœur joie. Les pamphlets deviennent rapidement pornographiques et font le tour du royaume de France. Leur contenu va crescendo, jusqu'en 1789 où, à la veille de la Révolution, ils sont carrément orduriers, Mais rien, aujourd'hui, ne permet de confirmer ce qui constituait à l'époque une accusation grave. Surtout qu'on soupçonnait également Marie-Antoinette d'entretenir une relation amoureuse passionnée avec un certain Hans Axel von Fersen, un comte suédois...


Bien à vous.


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Message par Mme de Sabran Mer 19 Fév 2014, 22:24



Majesté a écrit:

Reynald Dal Barco a écrit:
Les Adieux à la Reine: La critique de CineMovies

Entre épure et esthétisme caractérisé, Les Adieux à la Reine, dernière réflexion de Benoît Jacquot sur la féminité, invite le spectateur à se pencher sur les quatre derniers jours du règne de la plus contestée des reines du royaume de France. Marie-Antoinette n'a jamais été aussi attachante. Entretien croisé avec la critique !

Le personnage et plus encore le destin de Marie-Antoinette ont fasciné bien des réalisateurs. La dernière transposition de cette héroïne tragique ayant marqué les esprits fut bien évidemment le Marie-Antoinette de Coppola qui rejoignait, par la présentation d'une femme décalée, pleine de vie, donc fatalement naïve, la dramaturgie historique. Si le classicisme et l'épure du film Benoît Jacquot se distinguent de la flamboyance de l'œuvre précédemment évoquée, les deux films ne sont pas si éloignés l'un de l'autre. D'abord parce qu'ils présentent tous deux une Reine exsangue des tourments de son époque, concernée uniquement par ses intrigues amoureuses et son apparat, et l'esthétisme revendiqué des deux œuvres sert le propos (à ce titre, les dernières scènes des deux films, par la prédominance du rouge, apparaissent indissociables). A la différence que pour le cinéaste français, la beauté des images souligne plus encore le décalage existant entre la réalité monarchique et sa décadence morale et sociale – si l'on évoque les déconnections avec un peuple souffrant de la faim (c'est pour cela d'ailleurs qu'il prit la Bastille).

Comme il le reconnaît lui-même, Jacquot est un cinéaste qui aime adapter, plus que transposer à l'écran des scénarii originaux. Les Adieux à la Reine n'échappe pas à la règle. Pour celles et ceux qui se passionneraient pour le film, qui émettraient le désir de se pencher sur l'œuvre écrite par Chantal Thomas (à noter que le livre a été réédité ces derniers jours, comportant un entretien croisé entre le réalisateur et l'écrivaine), il faut savoir que beaucoup de différences existent entre les deux œuvres. Outre des personnages volontairement supprimés, la plus parlante est que le personnage principal, Sidonie Laborde (Léa Seydoux), a 60 ans dans le roman et que, par l'entremise du procédé flash-back, celle-ci se remémore son service auprès de la Reine lorsqu'elle était âgée de 45 ans. Dans le film, la lectrice est très jeune – pas plus de 25 ans. Cette jeunesse désirée par Jacquot appuie une dichotomie entre la gravité des événements et le quotidien de cette petite caste complètement isolée du monde. "Il est plus facile de transposer une œuvre écrite lorsque son auteur est décédé depuis des lustres. Dans le cas inverse, il faut toujours faire attention aux angoisses de l'écrivain", nous déclarait le réalisateur.

Les Adieux à la Reine a été tourné à Versailles. "Pour moi, c'était un impératif, même si cela a coûté extrêmement cher. Les scènes du canal comme celles des sous-sols ont été tournées ailleurs. Pour les bonnes raisons que le canal ne pouvait être fermé au seul prétexte du tournage, et que les sous-sols de Versailles n'existent plus", souligne le réalisateur de Sade. "Diane Kruger qui incarne Marie-Antoinette voulait absolument le rôle. Elle s'est quasiment imposée. En fin de compte, cela tombait bien. Car je souhaitais une étrangère et non une actrice française. Saviez-vous que Marie-Antoinette était appelée, de son vivant, l'Etrangère ? De plus, c'est une actrice qui joue avec son cœur, et non avec son image, à l'inverse de beaucoup de comédiennes françaises." Cinéaste de la femme, Jacquot a auréolé son dernier film de beaucoup de sensualité, jouant de prime abord avec les ragots (les relations prétendument lesbiennes d'avec Gabrielle de Polignac, la favorite de la Reine incarnée par la troublante et exquise beauté Virginie Ledoyen), et pour souligner encore l'esprit libertin de mise à l'époque. Si le staff technique a donc pris un soin particulier à rendre crédible la petite histoire, le réalisateur n'en a pas moins joué avec la grande. "J'ai totalement inventé la fin du film !".

C'est un film de fin de règne. "Une transposition des cataclysmes passés et à venir. Il est intéressant de noter que les contemporains de la Reine appelaient le Château de Versailles, le Bateau", observe le réalisateur. Les Adieux à la Reine, le Titanic ? Pas loin. Durant ces quatre derniers jours de monarchie présentés par le prisme de la lectrice, le spectateur assiste à un véritable naufrage. C'est le sauve-qui-peut généralisé ! Alors que certains ne pensent qu'à sauver leur tête, d'autres planquent les bijoux pour recommencer une vie ailleurs. Les Adieux à la Reine est un film abrasif, âpre dans le sens où il faut se rendre disponible pour bien comprendre son propos. L'Histoire présente toujours cette époque par la grandiloquence. Ici, c'est un petit monde qui nous est décliné. Un petit monde totalement déconnecté, filmé avec retenue, comme pour mieux appuyer l'idée qu'après avoir été la Reine de la légèreté, Marie-Antoinette devint la Reine tragique, la martyre. Là encore, Jacquot rejoint Coppola. Les Adieux à la Reine est un très bon film d'auteur que le grand public, passionné ou non, a toutes les raisons de ne pas rater cette semaine.


Bien à vous.
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Message par Mme de Sabran Mer 19 Fév 2014, 22:29


Comtesse Diane a écrit:

Ce matin sur Europe 1 des journalistes ont parlé du film :

On peut comparer la reine à lady Di; elle est la reine du bling-bling comme Sarkozy; le film qui parle le mieux d'elle est celui de Coppola; la spécialiste de sa bio est Lever; elle est superficielle et dévoyée pas étonnant que le film la montre aussi avec des aventures féminines. Auriez-vous écouté Majesté ce matin ? C'était avant 8 h !

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Message par Mme de Sabran Mer 19 Fév 2014, 22:35


Comte Axel a écrit:


Me voici revenu sur Paris et le début de soirée de samedi a été consacré au film.
J’ai le livre depuis une semaine mais je ne l’ai pas encore commencé . Bon c’est un roman avant tout.

Les côtés positifs :

-Diane Kruger est excellente en Marie-Antoinette, bien meilleur choix que le film de Coppola même si j’adore ce dernier. Elle passe des moments de détresse à ceux d’exaltations, mais toujours avec une réactivité de « business woman ».

-Le derrière la façade de ce palais magnifique avec son armée de petites gens, de couloirs crasseux et de chambres minuscules à la limite de l’insalubrité.

-Une vision des événements avec un point de vu des Nobles habitant ces galetas à la recherche d’informations mais aussi faisant leurs bagages car un monde s’écroule, le leur évidemment, mais aussi le regard de tous ces serviteurs qui sont en quête d’informations aussi.

-Contrairement à certains, j’ai bien aimé la prestation de l’acteur jouant Louis XVI surtout au moment d’aller à Paris le 17 juillet au matin et la manière d’expliquer cela à sa femme.

-La prestation de Léa Seydoux en lectrice adulant « sa Reine ».

Les côtés moyens :

Je rejoins la nuit, la neige, le film est mou, d’ailleurs au bout d’une heure j’ai regardé ma montre.
Des erreurs au niveau des événements, Marie-Antoinette demandant de préparer ses bijoux ainsi que ses toilettes, il y a une confusion entre juillet et les journées d’octobre.

Les côtés négatifs :

-Le pire, la duchesse de Polignac, une demi Reine traversant la Grande Galerie, n’ayant aucune considération pour sa souveraine et qui s’amuse à dormir nue comme un ver dans son lit à Versailles. Rolling Eyes

-Mais il y a une instance très importante sur l’ambiguïté sexuelle de la Reine. Une attirance pour Mme de Polignac, et surtout la scène où elle demande à sa lectrice de se déshabiller afin d’enfiler une autre robe ( je n’en dis pas plus pour ceux qui n’ont pas vu le film ), le regard de la Reine est vraiment prononcé, avec une certaine envie dans le regard sans parler du plan insistant sur la poitrine de Léa Seydoux, qui au passage est bien foutue.

-Le summum étant la bise de la Reine sur les lèvres de sa lectrice pour son départ.

En résumé à voir mais ce n’est pas un chef d’œuvre. Pour ma part je lui mets 5,5 sur 10

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Message par Mme de Sabran Mer 19 Fév 2014, 22:41

Reinette a écrit:

C'est mon tour pour la critique du film !

Globalement, j'ai vraiment aimé.  :n,,;::::!!!: 

Diane Kruger crève l'écran. Une magnifique Marie-Antoinette !
Nous pouvons craindre que la majorité du public ne comprenne pas cette reine capricieuse et qui vole d'une idée à une autre. Mais tant pis ! C'est ce qui fait également le charme de Marie-Antoinette !

J'ai beaucoup apprécié la vision de "Derrière la façade" : la vie des domestiques, les courtisans dans leurs longs couloirs...

Le Louis XVI n'était pas si mal et aux vues des précédentes critiques à ce sujet, je m'attendais au pire. Mais non, j'ai été agréablement surprise. Il insiste sur son devoir de roi. C'est l'essentiel.
Rien à voir avec les affreux Dominique Besnehard et Urbain Cancelier.
Et bonne idée, pour une fois de mettre ses deux frères, facilement reconnaissables.

Bonne mention aussi pour le gondolier : superbe beau gosse !

Une scène m'a presque tiré les larmes : Marie-Antoinette fait lire à sa lectrice le discours qu'elle a préparé pour l'Assemblée. Beau... Mais facile car ce sont là les propres mots de Marie-Antoinette.

J'ai aussi beaucoup apprécié la conversation entre madame Campan et l'autre femme de chambre dont j'ai oublié le nom mais qui est une vraie raclure. Au passage, nous comprenons également que madame Campan n'est pas toute blanche.


Le gros point noir est évidemment madame de Polignac. Qui n'est pas du tout la vraie, celle que nous connaissons.
Rien ne nous est montré de la raison de cet amour fou que lui porte Marie-Antoinette. A part peut-être son corps de rêve...  boudoi29  Parce qu'on peut se demander quoi trouver d'agréable chez cette femme !
Nous ne voyons qu'une nympho qui profite de son ascendant sur la reine et court tout de suite se mettre à l'abri, sous prétexte que la reine lui en a donné l'ordre. Pas une larme, pas un mot de tendresse pour celle qui l'aime tant.
Nous pouvons regretter que ses enfants soient totalement absents et qui expliquent son départ... Comme nous pouvons trouver dommage que ne soit pas montré cette intimité créée avec les enfants de Marie-Antoinette puisque c'est elle-même qui les élève. Au moins, si la Polignac du film avec Emmanuelle Béart n'était pas non plus une tendre, nous avons eu droit à cette image maternelle qui se rapprochait de la véritable duchesse.
Marie-Antoinette dit qu'elle respire sa jeunesse. Mouais... Madame de Polignac avait six ans de plus...

Et les connotations homosexuelles sont évidentes. Nous savons, nous, quoi en penser, mais le grand public ?  boudoi29  C'est voulu et retranscrit sans aucune nuance. Voir Marie-Antoinette regarder avec des yeux de merlan frit la poitrine de sa lectrice me paraît une erreur majeure du cinéaste. Pourquoi ? Quelle en est la raison ? Ne serait-ce qu'artistique ?  Shocked 

Sinon quelques longueurs : des scènes complètement inutiles et d'autres qui auraient pu être placées à bon escient : Louis XVI part à Paris. Mais son retour ?
Un regrettable mélange entre ces journées de juillet et celles d'octobre.
Les courtisans fuient dans la nuit mais rien à propos du comte d'Artois qui est pourtant celui qui mène le branle.


Pourquoi ne pas avoir insisté sur les rumeurs et la calomnie ? Au lieu de cela, tout le monde va croire que la Polignac a obtenu tant de pouvoir simplement par son sex-appeal... Le public ne sera pas comme Sidonie à ne pas accepter de telles médisances envers notre reine adorée. Qui au final lui prouvera elle-même que la calomnie est vraie.  Film : Les Adieux à la Reine 3249736284 


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Message par Mme de Sabran Mer 19 Fév 2014, 22:48

la nuit, la neige a écrit:

Je rentre aussi de la projection !

Comme j’ai lu le livre il y a plusieurs années maintenant, et que je ne l’ai pas relu depuis, ma critique portera davantage sur le film.
Oeuvre indépendante du roman, malgré tout.

J’ai aimé :

- L’envers du décors, bien sûr ! Très bien filmé par le cinéaste : les couloirs obscurs, les communs des domestiques.
En bref, l’autre vie du Versailles tant de fois magnifié au cinéma.

- Le regard des petites gens sur la vie de la cour, celle des « grands », sur les évènements politiques dont ils n’ont que de vagues informations, ou partielles.

- Diane Kruger : magnifique, fébrile, tourmentée, fragile mais impérieuse, borderline, esseulée, désemparée mais réactive, prête à s’écrouler ou a bondir...
Un grand jeu d'actrice !

- Léa Seydoux : très convaincante !
Tout comme la plupart des personnages secondaires (Mme Campan en tête), à l’exception de ce pauvre Louis XVI, décidément.  boudoi29 

Petit bémol pour :

- Le rythme du film.
Parfois, des longueurs. J’ai regardé l’heure, deux fois, ce qui est très mauvais signe chez moi !

- Les prises de vues flottantes et approximatives, même si, bien sûr, elles participent d’autant mieux à l’atmosphère générale du film, je le conçois.

- L’emprise de l’histoire, la vraie. A mon goût, trop absente.
Mais là aussi, ce n’est pas vraiment le propos du film. Dommage, c’est ce que j’aime.

Je n’ai pas aimé :

- Le personnage de la duchesse de Polignac : ni le jeu de l’actrice (qui pourtant ne parle pas ), ni ce que l’on pourra retenir d’elle après avoir vu ce film (si l’on ne connait rien d’elle).
En effet, on ne comprend pas pourquoi la reine est si proche de cette femme, qui semble n’être vraiment pas à la hauteur de cette affection.
Elie, tu vas être très, très déçue (voire très contrariée).

- L’insistance qui est faite sur une présumée (plus que ça d’ailleurs  boudoi29  ) relation saphique entre les deux femmes.
A mon avis, c’est trop marqué et ne présente guère d’intérêt. C’est vraiment dommage.
La fascination ambigüe de la petite Sidonie est bien plus intéressante.

Conclusion : m’oui +...
Le + étant porté par Diane Kruger.


Jacquot insiste  sur une évidente notion de désir, et sur le lien sensuel, passionnel, qui lient la reine à la duchesse.
Bien sûr, aucune scène hot n'est montrée à l'écran ; et s'il s'agit-là du seul critère qui fait que cette relation n'est pas considérée comme TRES ambiguë, pour ne pas dire assimilable à une relation saphique, alors tu peux sans doute en rester là.
Mais pas moi, qui considère que si le cinéaste avait voulu filmer une affection plus ou moins ambivalente, c’est donc loupé !
Enfin, nos amis jugeront, car je ne veux pas trop dévoiler ici les mots et attitudes de la reine qui font que j'en tire cette conclusion.

A noter que seule la reine semble être sous l'emprise affective de la duchesse qui, elle, s'en cogne ou en joue.
En bref, un sentiment fort, bien mal ou peu partagé.

Je veux bien ne pas définir la nature des sentiments.
On peut garder le même mot pour tout.
Mais enfin, puisque les notions d'amour, d’amitié et de désirs, existent, ainsi que, en l’occurrence ici, celle d’homosexualité : je ne vois pas pourquoi il faudrait les occulter sous seul prétexte de l'absence de passage à l'acte plus avéré ?  Shocked 

Ce qui m'ennuie avec cette histoire, et c'est pourquoi je sous-entendais qu'il y avait 10/15 minutes de trop dans ce film autour de ce thème (et du coup, peut-être, ce focus des journalistes et autres excités), c'est qu'elle occulte presque ce qui, personnellement, m'intéressait.
A savoir : Marie-Antoinette, à cette période précise.
Une femme aux abois, marquée par l'affaire du collier, bouleversée par la mort récente de son fils, projetée dans les affaires politiques, ayant pleinement conscience qu'elle est détestée, formidablement isolée.
Période cruciale, où parce qu'elle touche cette fois le fond, elle donne ce petit coup de talon, avec un peu de panique, pour tenter de sortir sa tête de l'eau.
Diane Kruger rend tout cela admirablement bien, tout comme Léa Seydoux, en témoin fasciné.

En effet Elie...
Je t’imagine déjà dans la salle en train de faire des bonds sur ton fauteuil...
Concentre-toi sur Diane Kruger, le Versailles backstage, et la petite Sidonie.
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Message par Mme de Sabran Mer 19 Fév 2014, 22:51


Comme la Comtesse Diane et Majesté, j'ai été plutôt déçue par cette émission de France Inter .
J'ai pris des notes . Voici :

Jean Lebrun commence par annoncer que les multiples vies de Marie-Antoinette posent éternellement les mêmes interrogations : Marie-Antoinette était-elle futile ou tragique, médiocre ou héroïque, questions qui resteront sans doute à jamais insolubles.
Ce qui demeure intéressant ( c'est toujours Lebrun qui parle ), c'est comment s'est bâtie autour d'un personnage pas exceptionnel une mythologie foisonnante, hésitante aussi .

Sophia Coppola nous avait présenté Marie-Antoinette adolescente, dans les Adieux à la Reine, Jacquot nous montre une femme fière .
Détour par Dumas et son Balsamo, évocation de l'affaire du Collier , de la sournoiserie de Provence . L'animosité contre Marie-Antoinette part d'abord de la Cour .
Marie-Antoinette étrangère, certes, mais toutes les reines de France avaient toujours été étrangères . La différence: l'Autriche avait été jusqu'alors une puissance ennemie .

Le problème qui pèse sur Marie-Antoinette comme une malédiction : les fameuses sept années sans enfants . Elle apparait comme " une princesse de passage facile à répudier " .

Elle est accusée d'avoir des maîtresses . Lamballe et Polignac sont mises en chanson, jusqu'à ce qu'un dragon de Suède lui révèle l'amour ( sic ) .
Evocation du précédent ouvrage de Chantal Thomas La reine scélérate ainsi que du pamphlet Essai historique sur la vie de la reine de France .
Chantal Thomas explique qu'il y a une inversion des images . Autrefois, c'est le roi qui collectionnait les favorites . Avec Marie-Antoinette, c'est la reine qui se comporte en favorite, cultivant le faste et la frivolité exactement comme la du Barry qu'elle réprouvait naguère .
Marie-Antoinette ne s'émeut guère des pamphlets qui alarment au contraire Marie-Thérèse .

La discrétion qui entoure sa vie privée à Trianon, où elle fuit le protocole, apporte de l'eau au moulin de ses détracteurs . Il est très mal perçu qu'elle monte sur les planches jouer les bergères et l'on oublie que Louis XIV lui-même jouait et dansait sur scène .
Ici, citation du prince de Ligne qui arguait que de toute façon tout ce que faisait Marie-Antoinette se retournait contre elle .

Alors dépensière ? Oui, mais elle coûtait beaucoup moins cher au budget que la guerre d'indépendance américaine .

Evocation du film de Jacquot . Eloge de Diane Krugger et de son tout petit accent germanique . Extrait . Marie-Antoinette explique à l'abbé de la Balivière son intention très ferme de fuir à Metz , sans déguisement : " Je partirai en Reine de France ! "

La complexité des divers personnages successifs qui font Marie-Antoinette :
- la jeune-fille frivole
- la mère qui vient de perdre son enfant
- la reine inflexible devant le Révolution
- le bouc-émissaire, symbole de tous les vices, mis en opposition avec la République vertueuse et purificatrice .

Quelle est sa perception du peuple ? Le peuple est loin, une masse indistincte de sujets .

Evocation des journées des 5 et 6 octobre . Cette fois, l'illustration sonore est tirée du film de Delannoy .
Nous retrouvons Michèle Morgan .

Pourquoi se construit-il autour de Marie-Antoinette une mythologie positive ?
Parce que le supplice de la guillotine divise la France en deux .
- les républicains en quête de justification
- les royalistes qui vénèrent une martyre.

Il se déroule de nos jours un procès en béatification pour élever Marie-Antoinette au rang de sainte .

Pendant les derniers mois de sa vie, après la mort de Louis XVI, elle porte seule tout le poids du destin, s'occupant des siens en mère exemplaire .
Ce symbole de la mère exemplaire est, pour Chantal Thomas, une idée assez récente . Ainsi pour Michelet, Marie-Antoinette est et reste d'abord une ennemie de la France .
Jules et Edmond de Goncourt sont les premiers défenseurs de la reine morte .
L'accusation la plus ignominieuse est celle d'inceste et pédophilie .
Chantal Thomas explique que le fameux " J'en appelle à toutes les mères ............ " ne résonne pas bien fort dans la fièvre et l'effervescence de la Révolution . Ce cri déchirant n'aurait pas été très entendu des contemporains, mais bien plutôt dit et répété par la postérité .

Lebrun demande à Mme Thomas d'où lui vient cette passion pour Marie-Antoinette ?
- Je n'ai pas une passion pour Marie-Antoinette, répond-elle .
- alors votre intérêt raisonné? corrige-t-il .

Chantal Thomas explique que, dans la Révolution, les femmes sont les premières victimes, parce qu'elles n'ont aucun rôle politique . Et de citer Théroigne de Méricourt, Mme Roland, Lucile Demoulin .
La Révolution est une Société d'hommes, de frères .
Les femmes sont suppliciées, victimes d'un processus auquel elles ne participent pas ( ou peu ) . Quand une femme est sur le devant de la scène, elle doit être brisée .
Mme Thomas dit sa très grande admiration pour Germaine de Staël, sur tous les plans, mais aussi pour la défense sincère qu'elle a rédigée pour Marie-Antoinette . Mais, ne nous y trompons pas, ce n'est pas un soutien à la reine, mais d'une femme à une autre femme .

Conclusion de Lebrun à cette demi-heure d'interview :
L'objet de la passion de Chantal Thomas, c'est Germaine de Staël . L'objet de la passion de Sidonie, c'est Marie-Antoinette .



J'ai un peu envie de dire, tout ça pour ça ?

.
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