Les Ducs de Durcal et la bonne mine des Patino

1)

 Afin d'essayer d'éclaircir au mieux la dernière énigme sur cette princesse espagnole du XXe siècle avide d'argent, je vous invite d'abord à remonter son arbre généalogique :

- L'Infant Gabriel Antoine de Bourbon, Infant d'Espagne (1752-1788).
Fils de Charles III et de Marie-Amélie de Saxe. C'est le seul infant semble-t-il qui ai possédé de réelles capacités, au contraire de ses médiocres frères.
Il épouse Marie-Anne de Portugal en 1785. 

- L'Infant Pierre-Charles d'Espagne et de Portugal (1786-1812)
Fils de l'Infant Gabriel et de Marie-Anne de Portugal.
L'enfant perd son père et sa mère en 1788 à l'âge de deux ans et peut-être par une commodité coupable ou par avarice, il est envoyé au Portugal auprès de sa famille maternelle. Sa grand-mère, la reine Marie 1ere de Portugal en fait un Infant de Portugal en plus de son titre d'Infant d'Espagne.
En 1807, la famille royale de Portugal s'installe au Brésil, suite à l'invasion Napoléonienne. C'est ici qu'il épouse sa cousine Marie-Thérèse de Portugal en 1810. De santé fragile, l'Infant meurt en 1812.

- L'Infant Sébastien de Bourbon, Infant d'Espagne et de Portugal (1811-1875)
Fils de l'Infant Pierre-Charles.
Il se marie deux fois, dont le deuxième avec Marie-Christine d'Espagne.
Né au Brésil, il est membre des familles royales d'Espagne et de Portugal. Il oscille entre prétentions Carlistes et fidélité à la Couronne, avant de se rallier à la reine Isabelle II.
C'est l'ancêtre des lignées ducales :
- d'Hernani
- d'Ansola
- de Durcal
- de Marchena 
Les enfants issus de son second mariage sont soit atteints de troubles mentaux, en raison de la très forte consanguinité des parents, soit les auteurs de mariages morganatiques, car inégaux par le rang.
Les Infants François, Pierre et Louis sont dans cette seconde situation. Ils perdent ainsi leurs titres d'Infants d'Espagne, mais restent Princes. Ils perdent aussi le prédicat d'Altesses Royales, pour celui d'Excellences. La Grandesse d'Espagne leur est accordée, mais ils perdent leurs droits dynastiques à la Couronne pour eux et leurs descendants.

- Pierre de Bourbon, 1er Duc de Durcal, Grand d'Espagne (1862-1892)
Épouse en 1885 Maria de La Caridad de Mandan y Oriondo.
Dont :
- Marie-Christine (1886-1985) épouse Maurits Raendick van Vollenhoven
- Ferdinand qui suit

- Ferdinand de Bourbon, 2e Duc de Durcal, Grand d'Espagne (1891-1944)
Épouse Maria Laeticia Bosh-Labrus y Blat.
Dont :

La fameuse princesse qui nous concerne : 

MARIE-CHRISTINE DE BOURBON (1913-2002) 
EPOUSE EN 1931 ANTENOR PATINO. 

2)

 Quelques informations intéressantes sur cette question se trouvent dans HISTORIA HORS SERIE de 1975, NUMERO 43,  consacré aux Milliardaires.

Page 105, un article est consacré au titre évocateur de "La bonne mine des Patino" de Mr Victor Franco.

Je vous livre quelques extraits :

"Il n'y a guère, un quart de siècle à peine, quand on prononçait les mots de "Bolivie", "Étain", on pensait aussitôt à Patino, car cette famille se confondait littéralement avec cette république sud-américaine perdue sur les cimes glacées des Andes.
Simon Patino, fondateur de la dynastie, et père d'Antenor, l'actuel "roi de l'étain", était un petit homme difforme et laid, quasiment analphabète. On le considérait comme l'un des sept hommes les plus riches de la terre. À lui seul, il contrôlait les quatre dixièmes de la production bolivienne de l'étain.
....................... La Patino Miness ans Entreprise Consolidated voyait d'ailleurs son succès aller de pair avec l'accroissement de la demande d'étain, liée elle-même au développement de l'industrie des conserves et de l'essor de l'automobile. Simultanément, la côte du métal à Londres passait de 60 à plus de 100 livres sterling par tonne. Comme les taxes étaient alors dérisoires, les bénéfices étaient énormes. Ces bénéfices, Patino les utilisaient à l'achat d'autres entreprises minières boliviennes. Naturellement, il devenait de plus en plus riche, fabuleusement riche. En 1925, on evalua déjà sa fortune a 500 millions de dollars (environ 6 milliards de francs actuels).
Très audacieux, Simon Patino s'était vite aperçu que l'étain bolivien était de moins bonne qualité que celui de la Malaisie et qu'il faudrait tôt ou tard tenir compte de cette concurrence. La seule solution consistait à se rendre maître de ces mines du Sud-Est asiatique. Pour ne pas s'arrêter en si bon chemin, il acquit aussi les fonderies d'étain de Liverpool, devenant ainsi, avant l'aube des années trente, le roi mondial de l'étain.

Dès lors, il décida de régler sa vie à la hauteur de sa colossale richesse. Maintenant, il avait soif d'honneurs. Le gouvernement bolivien le nomma ministre plénipotentiaire à Madrid d'abord, puis à Paris. Le cholo misérable des Hauts plateaux andins devint un membre à part entière de la haute société.
Son fils, Antenor, surnommé le "Prince héritier", épousa en 1931, une princesse Bourbon, cousine du roi Alphonse XIII d'Espagne.
Ses deux filles, dotées comme rarement filles le furent (40 millions de francs Poincaré chacune), décrocherent à leur tour des partis aristocratiques : l'une devint l'épouse du marquis del Mérito, Grand d'Espagne et Chambellan de la Cour ; l'autre, Luz-Milas, épousa le comte Guy de Boisrouvray.
...... Quelques années plus tard, Simon Patino mourait, laissant la succession à son fils Antenor. Quand on étudie la biographie d'Antenor Patino, on est frappé par deux faits : les fantastiques fêtes qu'il aime à offrir et sa non moins fantasque bataille juridique avec sa femme, la princesse Maria-Cristina de Bourbon.
La comédie judiciaire a commencé en 1942. A New York, Mme Antenor Patino entama une procédure de divorce. Son mari la supplia de renoncer à son projet moyennant le versement d'une pension alimentaire de 400 000 dollars par an. Il s'engagea en outre à lui verser 400 0000 autres dollars chaque fois qu'il... la tromperait. Le soir même, il se mit en faute, et sans sourciller, signa le chèque au nom de sa femme. Quelques semaines plus tard, Marie-Cristina réussit encore à le confonde. Antenor paya de nouveau 400 000 dollars.
Comme la descendante de Louis XIV élevait de nouvelles prétentions, Antenor, se décida en 1949, à demander à son tour le divorce. Cette fois, coup de théâtre, Mme Patino refusa de se séparer de son mari. 
...... On lui donna raison en 1960. Le procès continue toujours entre Madrid, Paris, New York, La Paz....

Merci, Domi !  

Dominique Poulin a écrit:La comédie judiciaire a commencé en 1942. A New York, Mme Antenor Patino entama une procédure de divorce. Son mari la supplia de renoncer à son projet moyennant le versement d'une pension alimentaire de 400 000 dollars par an. Il s'engagea en outre à lui verser 400 0000 autres dollars chaque fois qu'il... la tromperait. Le soir même, il se mit en faute, et sans sourciller, signa le chèque au nom de sa femme. Quelques semaines plus tard, Marie-Cristina réussit encore à le confonde. Antenor paya de nouveau 400 000 dollars.

C'est complètement dingue, cette histoire !!!    

Et pourquoi au juste Maria-Christina voulait-elle divorcer ?!!

Dominique Poulin a écrit:

- L'Infant Gabriel Antoine de Bourbon, Infant d'Espagne (1752-1788).
Fils de Charles III et de Marie-Amélie de Saxe. C'est le seul infant semble-t-il qui ai possédé de réelles capacités, au contraire de ses médiocres frères.
..

Son cousin germain le cardinal Louis-Marie de Bourbon semble un personnage d'une certaine envergure aussi.

Pourquoi, Mme Patino voulait-elle divorcer, puis ne pas divorcer, Eléonore... ? Ma foi, pour le fond, je n'en sais rien, mais pour la forme et le commun des mortels, cela sent très très fort, une histoire de gros sous.... 

Je me suis trompé en amont hier, quand le forum cherchait l'énigme.
Lorsque Antenor Patino réussit enfin à divorcer, il épousa en secondes noces, Beatriz de Rivera.
Celle-ci avait contracté un premier mariage, dont elle avait eu deux filles. L'une d'elles fut mariée à un Castellane.
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PETIT COIN POTINS et GALERIE DE PORTRAITS !    
...   où nous verrons, les amis, que l'argent ne fait pas le bonheur ...  





Isabel Goldsmith est née en mai 1954 à Neuilly-sur Seine. Elle est la fille unique de Sir Jimmy Goldsmith et de Maria Isabel Patino y Bourbon. Maria Isabel Patino y Bourbon est née à Paris en 1936. Elle est la deuxième fille du magnat de l’étain bolivien Antenor Patino et de sa première épouse Maria Cristina de Bourbon y Bosch-Labrus, duchesse de Durcal, cousine du roi Alphonse XIII.






Alors qu’elle n’a que 17 ans, elle rencontre le prometteur financier et futur homme politique et des médias Sir Jimmy Goldsmith. Le père de la jeune femme est opposé à cette relation. Les amoureux se marient malgré tout en janvier 1954 mais le bonheur est de très courte durée. Maria Isabel est victime à son septième mois de grossesse d’une hémorragie cérébrale qui la plonge dans le coma.  
Elle est maintenue en vie artificiellement pour permettre le bon déroulement de la fin de sa grossesse., ce qui est une première médicale à l’époque. Le bébé, une fille prénommée Isabel naît par césarienne avant que Maria Isabel ne décède.
Quelle horreur !  

Isabel Goldsmith-Patino grandit donc entre deux puissantes familles : les Goldsmith et les Patino, le tout avec des liens avec la famille royale espagnole. Elle aura cinq demi-frères et sœurs.





En 1973 à Paris, Isabel épouse le baron Arnaud de Rosnay, fils du baron Gaetan de Rosnay (1912-1992) et de Natacha Koltchine. Le marié après avoir été photographe pour de grands magazines dont Vogue, s’est lancé dans la planche à voile, effectuant des traversées toutes plus périlleuses les unes que les autres. Le couple divorce rapidement. Arnaud se remariera et disparaîtra en mer de Taïwan en 1984 à l’âge de 38 ans. On ne le retrouva jamais.  





Isabel Goldsmith-Patino qui a vécu en France, aux Etats-Unis puis au Mexique, était forcément proche de son père, son seul parent qui est décédé à son tour en 1997.
Ci-dessus, lors d’une campagne électorale avec son père et sa demi-soeur Jemima, grande amie de la princesse Diana.





De son côté, Isabel Goldsmith-Patino a hérité de son grand-père bolivien Antenor Patino (enterré au Père Lachaise) des terres au Mexique près de Puerto Vallarta. C’est là qu’elle a développé un complexe hôtelier de luxe appelé Las Alamandas.




http://www.noblesseetroyautes.com/portrait-isabel-goldsmith-patino/

Le mariage de Maria Isabel Patino y Borbon avec Sir Jimmy Goldsmith en 1953 a fait la une des journaux à l'époque. Brève union marquée par la tragédie.

Mme de Sabran a écrit:Maria Isabel Patino y Bourbon est née à Paris en 1936. Elle est la deuxième fille du magnat de l’étain bolivien Antenor Patino et de sa première épouse Maria Cristina de Bourbon y Bosch-Labrus, duchesse de Durcal, cousine du roi Alphonse XIII.

Il s'agit de la sœur cadette de la mère des deux princesses de Beauvau subsistantes, nommée Maria-Cristina comme leur mère. Trois photos de son mariage de conte de fées aux Invalides avec le prince Marc de Beauvau, la première montrant les deux sœurs ensemble :







Vous noterez sur la dernière la présence de l'épée de Grand Ecuyer de Lorraine que j'ai évoquée ici. A-t-elle vraiment servi à couper le gâteau ?  

Lulu, la tiare, c'était un prêt de la Shabanou ?

C'est vrai cette tiare est énorme et par sa forme je la trouve peu seyante.
A t-elle été portée à nouveau et est-elle restée dans le patrimoine des Beauvau Craon ? Simple question, si vous savez... 

Maria-Cristina étant toujours en vie, on peut imaginer qu'elle l'emporta avec elle après le divorce. Mais comparée à ses filles (Diane surtout, qui défraya la chronique des années 70 à 2000), elle semble avoir une existence retirée et discrète.

Je ne me lasse pas des photos de cette cérémonie. Pour le coup, elle eût un authentique mariage de princesse !









Tout ça pour divorcer 6 ans plus tard

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...  et,  toujours pour le plus vif plaisir de Momo ...        

Dieu qu'elle est vilaine