Marie-Antoinette, caricaturée en architigresse ou panthère autrichienne

Pouf aux Sentiments a écrit:
Bonjour,

Ecrivant actuellement mon mémoire sur Marie Antoinette, j'ai été ravie de découvrir votre forum. Mon mémoire est tout doucement en train de prendre forme. Il tourne surtout autour de l'image (comme l'expo prochainement à la conciergerie) et je cherche à comprendre pourquoi elle était caricaturée en léopard. Quel est le symbole derriere cela? Je n'ai pas réussi à trouvé la réponse dans les différents messages du forum. Est ce qu'il me serait possible d'envoyer ma question sur le forum?

Merci d'avance pour votre réponse,

Eléonore alias Pouf aux Sentiments

Bonjour, Pouf aux Sentiments, soyez la bienvenue dans notre Forum !    
Oui l'exposition à la Conciergerie nous prouve combien est encore très vive l'attention autour de Marie-Antoinette !
Bon courage pour votre mémoire et bravo !  

Marie-Antoinette a souvent été caricaturée sur le mode bestial .  
 Le léopard est une variante, me semble-t-il de l'Architigresse,  déformation euphonique évidente de Archiduchesse.
Tenez ! la voici :

Les deux ne font qu'un :
...   léopard, panthère, tigresse,  est-ce bien différent ?  



...    mais aussi ( entre autres )

Marie-Antoinette, le Monstre femelle amphibie .





...   sans oublier l'analogie entre Autriche et Autruche :


Verso: Ostrich (pun on Autriche/autruche) with head of Marie ...
pinterest.com

La personnification en Marie-Antoinette de la femelle du léopard  ( tiens ! je remarque qu'il n'y a pas de féminin pour léopard !    ) renvoie à l'architigresse laquelle symbolise à la fois puissance et férocité .
La puissance est sa nuisance politique; sa férocité est dirigée contre le bon peuple.

Personne présentant la férocité de la tigresse.  
Opposant l’idéal domestique féminin à la vie dans la cité, forcément virile, leurs adversaires font des militantes des « mégères » des « bacchantes » abandonnant beauté, douceur et vertus, transformant leur identité pour devenir des « amazones » ou des « hermaphrodites » jusqu’à la monstruosité (« harpies », « furies », « cannibales femelles ») ou la bestialité (« louves », « architigresses »). — (Philippe Bourdin, Jean-Luc Chappey, Révoltes et révolutions en Europe et aux Amériques : 1773-1802, 2004)
(En particulier) (Histoire) Surnom injurieux donné à la reine Marie-Antoinette, ainsi qu’à sa sœur Marie-Christine

Quant aux griffes de tigre de la bête,  
ce symbole est clair et la rapproche de celle que les libelles surnomment l'« architigresse d’Autriche », la reine Marie-Antoinette complotant en son cabinet noir.— (Antoine de Baeque, La France de la révolution)

Cela se gâte encore
quand apparaissent, autour de l’architigresse, résultat de l’union entre une guenon et un tigre ou un ours, l’araignée sa fille, la louve Polignac, le porc Louis XVI, le renard Provence, et toute sa cour de singes, hiboux, fouines, chats-huants, corbeaux, est-ce l’univers des fables de La Fontaine qui renaît [...]?— (Chantal Thomas, 1989, La Reine scélérate)

https://fr.wiktionary.org/wiki/architigresse

Bonjour Pouf aux sentiments, soyez la bienvenue.


Pour ma part, je n'avais pas pensé à la tigresse, mais encore faut-il savoir à quelle représentation faisons-nous allusion ?
S'agit-il de l'une des versions de cette caricature que nous avions présentée ici :

Les rois et les reines caricaturés, les caricatures de la Révolution



A noter que la colorisation fut différente, à la fantaisie des différents graveurs...






Le Met Museum, qui conserve un exemplaire de cette caricature, y voit le corps d'une hyène...


The Two Are But One (Les deux ne font qu'un)
Anonymous
French, late 18th century
Hand-colored etching

Description du musée :

During the first years of the French Revolution, King Louis XVI was rarely ridiculed in prints. It was only after the night of June 20, 1791 - when he and his family attempted to flee Paris for a Royalist stronghold, where he hoped to begin a counterrevolution - that popular opinion turned more decidedly against him.
Louis and Queen Marie-Antoinette then became frequent targets of French caricaturists, who often depicted them in a sort of reverse anthropomorphism, as animals with human heads. Here, the royal couple is portrayed as a two-headed creature that pulls in opposite directions.

The king is given the body of a pig and the horns of a cuckold, a reference to his wife's many rumored affairs; the queen, with the body of a hyena, sports a fancy headdress of serpents and ostrich feathers, the latter a pun on her Austrian heritage (autruche and Autriche).

* Source : Metropolitan Museum of Art


Ni léopard, ni hyène, je pense plutôt qu'il s'agirait du corps d'une "panthère", du moins telle que décrite sur avec cette gravure, d'une meilleure facture, qui me paraît être l'idée originale du caricaturiste, reprise ensuite par des copistes de moindre talent qui combinèrent la double caricature du roi et de la reine en un seul "monstre" à deux têtes...


Image provenant de la publication en ligne du livre que vous pouvez consulter, ici : Symbol and Satire in the French Revolution (1912)


Cette caricature, et celle du roi, sont attribuées à un certain Villeneuve, et illustrent (parmi d'autres) le pamphlet :

Vie de Marie-Antoinette d'Autriche, reine de France, femme de Louis XVI, roi des Français; depuis la perte de son pucelage jusqu'au premier mai 1791, ornée de vingt-six figures et agrémentée d'une troisième partie (1792)

Un exemplaire de ce livre était récemment présenté en vente aux enchères, je cite le descriptif :


Vie de Marie-Antoinette d'Autriche, reine de France, femme de Louis XVI, roi des Français ; depuis la perte de son pucelage jusqu'au premier mai 1791, ornée de vingt-six figures et agrémentée d'une troisième partie ; à Paris, chez l'auteur et ailleurs, sans date (1792).
Reliure d'époque, Trois partie sur quatre, in-18, reliure en veau marbré, tranches rouges, dos lisse orné à motifs d'acanthes et de fleurs, pièce de titre en maroquin bordeaux, titre en lettres d'or, orné de plusieurs planches dont deux gravures caricaturant le roi en porc et la reine en truie en ouverture.
Rare ouvrage, complet et en bon état.

Cette édition est illustrée d'un portrait de la reine en frontispice, qui est représentée avec un sein nu, et de 26 planches non signées, la majorité libertine. Exemplaire contenant le frontispice colorié à l'époque, et enrichi des deux célèbres caricatures de Louis XVI et de Marie-Antoinette, représentés pour l'un en cochon et pour l'autre en panthère. Ces gravures sont attribuées à Villeneuve.
Il manque l'épître dédicatoire à Marie-Antoinette.





Historique : ce très violent pamphlet contre Marie-Antoinette, paru pour la première fois en 1791 sous le titre «La Cour de Louis XVI dévoilée».
Notre édition datant de 1792 fut publiée sous deux titres différents, celui de notre exemplaire et le second, plus courant, intitulé «La Vie privée libertine et scandaleuse de Marie-Antoinette d'Autriche, ci-devant Reine des François».
Ces 3 parties forment les 2 premiers tomes du pamphlet. Une quatrième, qui constitue le tome 3, sera publiée en 1793, ce qui explique qu'on ne la trouve pas toujours jointe.

* Source : Coutau Bégarie & Associés (vente juillet 2019)


Ce même Villeneuve a encore produit ce dessin illustrant ce violent pamphlet, où l'on retrouve la "panthère autrichienne" :

La Panthère autrichienne / voué au mépris et à l'éxécration de la Nation française dans sa postérité la plus reculée.
Par Villeneuve (graveur)
Estampe, après 1792
Source Image : Musée Carnavalet - Histoire de Paris


Je laisse les autres membres s'exprimer au sujet de cette "panthère" ou "léopard", après tout, j'imagine que la distinction entre les deux animaux n'était pas si claire, à l'époque...


Histoire Naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roi (...)
Histoire des Quadrupèdes
Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon
Source Image : Gravure Quadrupèdes

Voici le tigre, avec sa robe rayée...


Tiger, panther
Georges Louis Leclerc, Comte de Buffon
Work Planches pour L’Abrégé d’Histoire Naturelle
Date 1790
Style Originally Hand-colored Engraving
Source image : Trillium - Rare prints

Bref, j'ai dans l'idée que l'un ou l'autre de cet animal représentait, dans l'esprit du public, la férocité à l'état sauvage : un félin indomptable, et "assoiffé de sang" comme décrit dans le pamphlet.
L'image du roi, en cochon, tout aussi dégradante, est cependant moins "effrayante", dirais-je...

La comparaison avec la panthère apparaît aussi dans le pamphlet publié à la suite de la parution du « livre rouge »: «  La chasse aux bêtes puantes » ( j’espère ne pas me tromper sur le titre...). Marie-Antoinette y est comparée à une panthère « au poil roux », et sa tête mise à prix... J’ai quelque part le texte de ce pamphlet, et posterai le passage concerné à mon retour...
Quant à la harpie (autre représentation de la Reine dans la caricature révolutionnaire), elle est décrite, dans la mythologie grecque, sous les traits d’un oiseau à tête de femme, doté de serres. Elles sont trois, et répandent la vengeance divine. Elles détruisent tout sur leur passage ...

La nuit, la neige a écrit:
Ni léopard, ni hyène, je pense plutôt qu'il s'agirait du corps d'une "panthère", du moins telle que décrite sur avec cette gravure...

Je reviens sur ce que j'ai écrit ! On en apprend tous les jours...  

En fait, le mot "panthère" est à la fois le nom vernaculaire mais aussi le genre taxinomique de plusieurs grands félins, dont le léopard !
Nous dit Wiki, que je cite :

Panthère, nom vernaculaire de plusieurs félidés :

la Panthère (Panthera pardus), appelée aussi Léopard (la panthère noire est simplement un léopard à pelage noir) ;
la Panthère nébuleuse ou Panthère longibande (Neofelis nebulosa) ;
la Panthère des neiges, appelée aussi Once ou Léopard des neiges (Panthera uncia) ;
la Panthère de Floride, appelée aussi Cougar de Floride ou Puma de Floride (Puma concolor coryi).
la panthère noire est une simple variante de couleur des autres panthères (principalement léopard et jaguar)

Panthère pour Panthera, le genre taxonomique de plusieurs grands félins :

Panthera pardus, la Panthère ou Léopard ;
Panthera leo, le Lion ;
Panthera tigris, le Tigre ;
Panthera onca, le Jaguar ;
Panthera uncia, l’Once.

Je vous conseille de consulter l'article consacré à cet animal, vous y trouverez quelques informations intéressantes, notamment :

Étymologie et sémantique

Le mot léopard descend du bas latin leopardus, lui-même composé du terme leo (lion) et pardus (panthère). Le mot évolue de leupart au XIIe siècle à leopart au XIIIe siècle. Aux XIIe et XIVe siècles, la forme liepart est également utilisée.

Le mot « panthère » vient du latin panthera lui-même issu du grec ancien πάνθηρ / pánthêr, se composant de πᾶν / pân (« tout ») et θήρ / thếr (« animal sauvage ») désigne l'ensemble des bêtes sauvages.
Une forme écrite « pantere » se trouve dans un bestiaire du XIIe siècle.
Le terme « panthère » peut également désigner par analogie une courtisane, une amante, voire tout simplement une femme jalouse et violente. Une panthère représente parfois un anarchiste.


Héraldique

Le léopard est en héraldique un symbole de pouvoir et d'autorité.
(...)
La panthère héraldique est par contre très différente de l'originale : c'est un animal fabuleux composé d’une tête de taureau ou de cheval, d'un corps de lion avec des pattes avant de l’aigle. Elle crache des flammes par sa gueule. Elle ne se trouve que dans les armoiries autrichiennes.


Le Léopard dans les bestiaires

(...)
Dans les bestiaires antiques et médiévaux, trois animaux fabuleux, considérés comme « réels » peuvent être reliés au léopard réel : le pard, la panthère et le léopard. L'étymologie des termes « léopard » et « panthère » a servi de base à ces descriptions.

Le terme « panthère », du grec pan « tout » et thérion « animal sauvage » désigne l'ensemble des bêtes sauvages.


Les descriptions de l'Antiquité ont servi de base à l'ensemble des travaux des biologistes pendant de siècles. Le léopard est dépeint comme détestant les hommes, les coqs et les serpents jusqu'à détruire leur effigie. Ils sont terrorisés par les hyènes, Pline l'Ancien raconte même qu'une peau de léopard assemblée à celle d'une hyène perd ses poils.
Ainsi, au XVIe siècle, on pense que le léopard, cruel et vicieux, manifeste un ardent désir de tuer ses proies et de leur sucer le sang.
Vivant en groupe, ils s'enivrent de vin et s’entre-dévorent. S'ils mangent des plantes venimeuses, ils utilisent des excréments humains comme antipoison.
Des descriptions similaires sont réalisées par Conrad Gessner (XVIe siècle), qui s’appuie sur un ouvrage du IIIe siècle pour décrire la technique de chasse du léopard sur les singes : il fait le mort en stoppant sa respiration, attends que tous les singes descendent des arbres puis les tue tous.
De même, selon Gessner, le léopard met rarement bas, et toujours dans de grandes souffrances et un seul petit à la fois.
Le léopard symbolise la femme rusée et méchante, proche de sa progéniture.
Etc...

Voir ici : Wikipédia - Léopard

Le blason de la Normandie comporte deux léopards couchés ( et non deux lions ). L’Angleterre en a rajouté un troisième...

Comment ça " et non deux lions " ???
J'ai toujours vu dans ce blason deux lions ...
Je vais cherchouiller un peu sur Google .

Diantre !!!    

Le drapeau héraldique reprend le blason de gueules à deux léopards d'or (surnommé en normand les p’tits cats   ), que hissent la plupart des mairies et autres collectivités territoriales. Il est très majoritairement reconnu comme emblème de la Normandie depuis longtemps et se voit partout en Normandie. Sa popularité et son importante diffusion sur tout support tient à ce qu’il est identique aux armoiries de la Normandie continentale, blasonné « de gueules à deux léopards d’or », qui a donné au fil du temps la bannière carrée puis le drapeau et le pavillon actuels. C’est, en tant que blason, l’emblème séculaire de la Normandie. Il est basé sur les armes historiques reconnues par les rois de France ; ainsi, avant le décès de son frère aîné Louis-Joseph de France, Louis XVII était titré duc de Normandie, et avait pour armes un écartelé de France et de gueules aux deux léopards d'or, armés et lampassés d'azur .

La nuit, la neige a écrit:
Le léopard symbolise la femme rusée et méchante, proche de sa progéniture.
Etc...

Taratata !   Il n'y a même pas de féminin pour léopard ! ...  

Léopardine ...( désigne aussi le repas du léopard après avoir attrapé une antilope...)

Merci, cher Févicq .
Oups ! ...  à un poil près, cela me fait penser à mademoiselle Hugo .  

La nuit, la neige a écrit:
Cette caricature, et celle du roi, sont attribuées à un certain Villeneuve, et illustrent (parmi d'autres) le pamphlet :

Vie de Marie-Antoinette d'Autriche, reine de France, femme de Louis XVI, roi des Français; depuis la perte de son pucelage jusqu'au premier mai 1791, ornée de vingt-six figures et agrémentée d'une troisième partie (1792)

(...)
Historique : ce très violent pamphlet contre Marie-Antoinette, paru pour la première fois en 1791 sous le titre «La Cour de Louis XVI dévoilée».

Je reviens sur ce que j'écrivais précédemment en complétant les illustrations par la version annotée de cette caricature.
Nous l'avions également présentée dans ce sujet :

Le retour de la famille royale de Varennes à Paris, juin 1791

Le caricaturiste souligne ici le rôle actif de Marie-Antoinette lors de l'épisode de Varennes :


Image : Catalogue BNF

- L'annonce du lot en vente aux enchères que nous présentions :

VILLENEUVE (fin XVIIIe) Caricatures de Louis XVI et de la Baronne de Korf. 1791.
Réunion de deux eaux-fortes avec couleurs au repérage.
Respectivement : 115 x 90 mm et 104 x 78 mm (à vue).
Belles épreuves sur vergé. Petites marges. Cadres anciens en bois sculpté doré à coins bouchés.




* Source et infos complémentaires : Leclere Mdv - Vente du 29 mars 2019

Ou comment l’Histoire est déformée quelques mois après l’événement : faut- il rappeller ici que, lors de la fuite pour Montmedy, la Reine n’a pas pris le rôle de la baronne de Korff, mais celui de sa gouvernante ?

Et je vous propose encore la caricature publiée, en juillet 91, dans le numéro 85 de la gazette "Révolutions de France et de Brabant, et des royaumes qui, demandant une Assemblée nationale, et arborant la cocarde…" (Camille Desmoulins) :



Consultable ici : Révolutions de France et de Brabant, par M. Desmoulins (Gallica)

La figure du roi n'est pas même dessinée : il est simplement le cochon couronné...

Vicq d Azir a écrit:Ou comment l’Histoire est déformée quelques mois après l’événement : faut- il rappeller ici que, lors de la fuite pour Montmedy, la Reine n’a pas pris le rôle de la baronne de Korff, mais celui de sa gouvernante ?

De toute évidence, " à chaud ", les informations étaient confuses .

Oui, vous avez raison, chère Eléonore, et je rajouterais que, pour le commun, la Reine ne pouvait fuir qu’en empruntant le premier rôle, ou rien ...

Et le commun n’avait pas si tort au fond, elle qui avait voulu fuir en reine, avec malles et vêtements...

Exact, cher Gouv...

La nuit, la neige a écrit:
Le léopard symbolise la femme rusée et méchante, proche de sa progéniture.
Etc...

Ce maternel amour, par des charmes secrets,
Emeut la brute même au fond de ses forêts.
L’hyène épouvantable et l‘affreuse panthère
Sous leur farouche aspect cachent un coeur de mère.

( L'amour maternel - Millevoye )

Je reviens au pamphlet paru en août 89 « la chasse aux bêtes puantes ».
Ce pamphlet, d’une rare violence, reprend la comparaison de la Reine à la panthère :
« Mise à prix 40 000 livres pour une panthère échappée de la cour d’Allemagne, forte, puissante, les yeux enflammés et le poil roux »
Puis: « 20 000 livres pour une louve de barbarie » ( c’est la Duchesse de Polignac)...
Voir à ce sujet le bel ouvrage de Chantal Thomas « la reine scélérate ». Le Seuil. 1989.

Voici l’original de ce pamphlet :

Ce sont les auteurs-même de cette prose nauséabonde qui sont puants et féroces.  
Merci, cher Févicq .

Oui, bien sûr : cela terni quelque peu les débuts prometteurs de cette révolution qui s’inspire aussi de préceptes généreux et se réfère à « l’Homme bon ».
Le meilleur et le pire, donc... Il faut presque se faire violence aujourd’hui pour pouvoir concevoir de telles contradictions. Pourtant, un peu plus de 200 ans plus tard, sommes-nous si différents ???

Merci Vicq'.
Ainsi donc, déjà en 1789, il question de cette "panthère échappée de la cour d'Allemagne".

Vicq d Azir a écrit: Pourtant, un peu plus de 200 ans plus tard, sommes-nous si différents ???

Il ne me semble pas, non.
Sous couvert d'anonymat (ou pas d'ailleurs), les réseaux dits "sociaux" sont inondés de messages haineux, vindicatifs ou calomnieux.
Même les présidents de grands pays ne se gênent pas pour "tweeter" de la m....

L'écrivain François de Neufchâteau, que nous venons de croiser dans le sujet de Sophie Arnould,  publia en 1814, la Lupiade et la Vulpéide, Fables et contes en vers . C'étaient ses fables de 1793 .   L'époque avait changé .  
Il en avait retranché les pièces où Louis XVI et Marie-Antoinette figuraient sous le nom de « dom porc » et de « dame panthère », et dont il demanda la faveur de faire hommage à Louis XVIII (1815).  

C'est gonflé !


François de Neufchâteau, né en 1750, peint en 1798 par Jean-Baptiste Isabey, gravé en 1812.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Fran%C3%A7ois_de_Neufch%C3%A2teau

A la Conciergerie, exposition " Marie-Antoinette, les métamorphoses d'une image " :

VILLENEUVE

La panthère autrichienne vouée au mépris et à l'exécration de la nation française, dans sa postérité la plus reculée.
( Dites-le avec des fleurs . )

Marie-Antoinette sur un corps de hyène

Louis XVI sur un corps de porc

Marie-Antoinette sur un corps d'animal ailé

( Estampes 1791 - 1793 )