Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: L'histoire de Marie-Antoinette :: L'archiduchesse d'Autriche et la dauphine de France
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Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
voici une tenture exécutée en soie à LYON pour le mariage de 1770 montrant le mariage entre la SEINE et le DANUBE.....
elle n'est pas très large, mais sur une hauteur de + de 2 mètres - elle est parfaite derrière ou devant une porte classique, car contre elle est dans un grand état d'usage !!!
MARIE ANTOINETTE :
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3720
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Presque toute la Cour doit se rendre à Compiègne, pour accueillir Marie-Antoinette .
Les dames ne pensaient qu'aux habits nouveaux qu'elles devaient porter aux fêtes ; l'administration des Bâtiments et celle des Menus achevaient les préparatifs que le manque d'argent avait mis fort en retard. Le Roi avait exigé qu'on inventât des merveilles, afin d'éblouir
la jeune princesse, dont l'arrivée piquait son attente et promettait une distraction à son ennui.
Voilà des années qu'on y songe et que messieurs les premiers gentilshommes, l'intendant La Ferté, l'architecte Gabriel, sans parler de la duchesse de Villeroy, qui se mêle de tout, étudient les moyens de faire ce mariage le plus somptueux du règne. On a consulté les
traditions, dépouillé les comptes, compulsé les récits. Les dépenses, il est vrai, doivent être énormes et le temps de misère qu'on traverse ne s'y prête guère : les ouvriers des Menus restent impayés ; les profusions de Choiseul et l'expédition de Corse ont vidé le
Trésor. Malgré cela, l'honneur du Roi étant engagé, il faut recevoir magnifiquement cette archiduchesse et léguer, en même temps, aux siècles que doit vivre la monarchie, des modèles définitifs pour le mariage des futurs Dauphins.
Suivant qu'on est plus ou moins attaché à M. de Choiseul et à sa politique, on s'occupe, à Versailles, avec un entrain plus ou moins vif, des fêtes et de la princesse qui doit en être l'objet. Seul le Dauphin n'en parle pas, entouré de gens qui ne sont pas favorables à son mariage et n'échauffent point sa curiosité. Il ne voit dans les cérémonies projetées qu'une gênante suspension des chasses et une suite de contrariétés pour sa timidité d'adolescent encore mal formé ; il attend sans impatience, et plutôt fâché qu'on y ait pensé déjà,
l'épouse que la politique lui a choisie.
On manque d'ailleurs, en France, de renseignements précis sur l'archiduchesse Antoinette. Les sujets de la Maison d'Autriche paraissent trop intéressés dans les éloges qu'ils font de leur princesse, et peu de Français ont pu en contrôler la vérité dans l'intimité de la famille impériale ; madame Geofîrin elle-même n'a pas remarqué la future Dauphine dans la jolie troupe blonde des archiduchesses. Seuls, les amis des Durfort ont reçu quelques détails, et encore doivent-ils se contenter d'un portrait moral, de la touche visiblement un peu
banale des effigies officielles : « C'est une princesse accomplie, écrit l'ambassadeur, tant par les qualités de sa belle âme que par les agréments de sa figure. Elle a un discernement infini, de la bonté dans le caractère, de la gaieté dans l'esprit ; elle aime à plaire, dit des choses agréables à chacun et possède au suprême degré toutes les qualités qui peuvent assurer le bonheur d'un époux. » Pour en savoir plus long, il faudrait être en correspondance personnelle avec M. l'abbé de Vermond, précepteur de Son Altesse Impériale.
Full text of "Marie Antoinette, Dauphine" - Internet Archive
https://archive.org/.../marieantoinetted00nolhuoft/marieantoinetted00nol...
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Mme de Sabran- Messages : 55162
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Marie-Thérèse à Louis XV :
« Monsieur mon frère, c'est ma fille, mais plutôt
celle de Votre Majesté, qui aura le bonheur de
vous remettre celle-ci ; en perdant un si cher
enfant, toute ma consolation est de le confier au
meilleur et le plus tendre père. Qu'Elle veuille la
diriger et lui ordonner ; elle a la meilleure volonté,
mais à son âge j'ose La prier d'avoir de l'indulgence
pour quelque étourderie ; sa volonté est bonne de
vouloir mériter ses bontés par toutes ses actions.
Je la lui recommande encore une fois comme le
gage le plus tendre qui existe si heureusement
entre nos États et Maisons... »
.
Mme de Sabran- Messages : 55162
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Et puis, Marie-Antoinette à Louis XV :
Monsieur mon frère et très cher grand-père, il y a si longtemps que je désire pouvoir témoigner à Votre Majesté, au moins en partie, tous mes sentiments pour Elle, que je saisis avec la plus grande satisfaction la première occasion qui peut m'y autoriser. Que Votre Majesté me permette donc de Lui apprendre que mon mariage avec Monsieur le Dauphin a été célébré ici hier par toutes les cérémonies de l'Église usitées en pareil cas, et que c'est pour moi la plus douce satisfaction de me voir par là appartenir à Votre Majesté, pour qui, depuis que je pense, j'ai toujours eu le plus grand respect et le plus vif attachement. Votre Majesté peut être assurée que je ne serai occupée toute ma vie que du soin de Lui plaire et de mériter sa confiance et ses bontés, et avec de pareilles intentions je crois pouvoir tout espérer de sa part. Je sens cependant que mon âge et mon inexpérience pourront peut-être souvent avoir besoin de son indulgence et j'ose la Lui demander dès à présent avec les plus vives instances, et La supplie en même temps de me ménager aussi d'avance celle de Monsieur le Dauphin et de toute la famille dont je m'en vais avoir le bonheur d'être...
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Monsieur mon frère et très cher grand-père, il y a si longtemps que je désire pouvoir témoigner à Votre Majesté, au moins en partie, tous mes sentiments pour Elle, que je saisis avec la plus grande satisfaction la première occasion qui peut m'y autoriser. Que Votre Majesté me permette donc de Lui apprendre que mon mariage avec Monsieur le Dauphin a été célébré ici hier par toutes les cérémonies de l'Église usitées en pareil cas, et que c'est pour moi la plus douce satisfaction de me voir par là appartenir à Votre Majesté, pour qui, depuis que je pense, j'ai toujours eu le plus grand respect et le plus vif attachement. Votre Majesté peut être assurée que je ne serai occupée toute ma vie que du soin de Lui plaire et de mériter sa confiance et ses bontés, et avec de pareilles intentions je crois pouvoir tout espérer de sa part. Je sens cependant que mon âge et mon inexpérience pourront peut-être souvent avoir besoin de son indulgence et j'ose la Lui demander dès à présent avec les plus vives instances, et La supplie en même temps de me ménager aussi d'avance celle de Monsieur le Dauphin et de toute la famille dont je m'en vais avoir le bonheur d'être...
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Mme de Sabran- Messages : 55162
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Sa Majesté Impériale et Royale y ayant donné son consentement. Son Altesse Royale ( Marie-Antoinette ) a été appelée dans la salle d'audience et, après avoir fait une profonde révérence à l'Impératrice et reçu les marques de son aveu, elle a pris des mains de l'ambassadeur une lettre de Monseigneur le Dauphin et le portrait de ce prince, lequel a ensuite été attaché sur la poitrine de l'Archiduchesse par la comtesse de Trautmansdorf, grande maîtresse de sa maison.
( P de Nolhac )
Mme de Sabran- Messages : 55162
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Des fêtes magnifiques, contraste insultant de la misère
générale, eurent lieu pendant toute la seconde quinzaine
d'avril. Elles offrirent une magie continuelle, où les parures
élégantes, l'éclat des diamants, la richesse des équipages,
les somptuosités de la table, les illuminations aux mille
couleurs, les feux d'artifice chaque soir renouvelés, se
disputèrent l'admiration d'une foule immense, accourue de
tout le royaume pour jouir de ce spectacle. Il était inopportun ;
mais, chez nous, ce n'est jamais en vain qu'on
excite la curiosité: avides de jouissances, nous ne songeons
qu'après les avoir épuisées à ce qu'il en a coûté pour nous
les procurer. Le public payant se laissa éblouir sans calcul
par les quatre millions de lampions semés dans les jardins,
dans le parc, comme les étoiles sur le ciel d'une belle
nuit; il n'éprouva que du plaisir en voyant s'élever dans
les airs, réunies en un seul bouquet dont la durée n'excéda
pas deux minutes, trente mille fusées d'un écu la pièce.
Quand la musique de la fête eut cessé, quand les illuminations
furent éteintes, quand l'horizon du soir demeura
veuf des feux qui l'avaient sillonné, les bons Français couvrirent
de larmes le total de vingt millions de livres apposé au bas
du programme des solennités de Versailles.
Ces vingt millions sont dépensés, mais non pas acquit-
tés, et l'on dit hautement à l'Œil-de-bœuf que notre
facétieux contrôleur général a bien juré de prendre ses aises
pour en effectuer le paiement. C'est sans doute dans ses
projets de coudées franches que ce financier a puisé la
réponse qu'il a faite au roi l'un de ces matins : « Comment
« avez-vous trouvé les fêtes? lui demandait ce monarque.
« — Impayables », a répondu l'abbé Terray.
générale, eurent lieu pendant toute la seconde quinzaine
d'avril. Elles offrirent une magie continuelle, où les parures
élégantes, l'éclat des diamants, la richesse des équipages,
les somptuosités de la table, les illuminations aux mille
couleurs, les feux d'artifice chaque soir renouvelés, se
disputèrent l'admiration d'une foule immense, accourue de
tout le royaume pour jouir de ce spectacle. Il était inopportun ;
mais, chez nous, ce n'est jamais en vain qu'on
excite la curiosité: avides de jouissances, nous ne songeons
qu'après les avoir épuisées à ce qu'il en a coûté pour nous
les procurer. Le public payant se laissa éblouir sans calcul
par les quatre millions de lampions semés dans les jardins,
dans le parc, comme les étoiles sur le ciel d'une belle
nuit; il n'éprouva que du plaisir en voyant s'élever dans
les airs, réunies en un seul bouquet dont la durée n'excéda
pas deux minutes, trente mille fusées d'un écu la pièce.
Quand la musique de la fête eut cessé, quand les illuminations
furent éteintes, quand l'horizon du soir demeura
veuf des feux qui l'avaient sillonné, les bons Français couvrirent
de larmes le total de vingt millions de livres apposé au bas
du programme des solennités de Versailles.
Ces vingt millions sont dépensés, mais non pas acquit-
tés, et l'on dit hautement à l'Œil-de-bœuf que notre
facétieux contrôleur général a bien juré de prendre ses aises
pour en effectuer le paiement. C'est sans doute dans ses
projets de coudées franches que ce financier a puisé la
réponse qu'il a faite au roi l'un de ces matins : « Comment
« avez-vous trouvé les fêtes? lui demandait ce monarque.
« — Impayables », a répondu l'abbé Terray.
Les Chroniques de l'Oeil-de-Boeuf
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
La ville de Paris fait d'immenses préparatifs pour les fêtes qu'elle doit
donner à la fin du présent mois de mai à l'occasion du mariage de
M. le Dauphin. On déblaye à force la place Louis XV où sera tiré
un feu d'artifice encore plus beau, dit-on, que ceux de Versailles.
Trois cent soixante grosses lanternes seront suspendues sur le boulevard
pour éclairer une foire franche, c'est-à-dire où tout se donnera gratis,
et qui durera neuf jours.
Les Chroniques de l'Oeil-de-Boeuf
Bien à vous.
donner à la fin du présent mois de mai à l'occasion du mariage de
M. le Dauphin. On déblaye à force la place Louis XV où sera tiré
un feu d'artifice encore plus beau, dit-on, que ceux de Versailles.
Trois cent soixante grosses lanternes seront suspendues sur le boulevard
pour éclairer une foire franche, c'est-à-dire où tout se donnera gratis,
et qui durera neuf jours.
Les Chroniques de l'Oeil-de-Boeuf
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Le feu d'artifice promis par la ville de Paris à l'occasion
du mariage de M. le Dauphin a été tiré le 30 mai, et
depuis ce jour un deuil presque général couvre les habitants
de la capitale en même temps que l'idée d'un sinistre
présage attriste toutes les imaginations. Mais rapportons
avec ordre les détails de cette funeste solennité. Les
préparatifs seuls du feu avaient attiré la foule sur la place
Louis XV longtemps avant l'heure à laquelle il devait être
tiré : la principale décoration représentait le temple de
l'hymen précédé d'une magnifique colonnade dont les
proportions pouvaient être critiquées. Ce temple s'adossait
à la statue de Louis XV et était entouré d'une espèce
de parapet présentant aux quatre angles des dauphins destinés
à vomir des tourbillons de feu. Aux quatre faces
principales on voyait des fleuves devant aussi répandre
des nappes et des cascades du même élément. Sur le temple
s'élevait une pyramide terminée par un globe. Beau-
coup de pièces d'artifice avaient été rangées autour de la
décoration de manière à en faire valoir les couleurs.
Derrière la statue était disposé le corps de réserve pyrotechnique,
c'est-à-dire le bouquet, dont l'effet prodigieux ne
devait, disait-on, rien laisser désirer à l'imagination.
CHRONIQUES DE L'oE!L-DE-BOEUF
Bien à vous.
du mariage de M. le Dauphin a été tiré le 30 mai, et
depuis ce jour un deuil presque général couvre les habitants
de la capitale en même temps que l'idée d'un sinistre
présage attriste toutes les imaginations. Mais rapportons
avec ordre les détails de cette funeste solennité. Les
préparatifs seuls du feu avaient attiré la foule sur la place
Louis XV longtemps avant l'heure à laquelle il devait être
tiré : la principale décoration représentait le temple de
l'hymen précédé d'une magnifique colonnade dont les
proportions pouvaient être critiquées. Ce temple s'adossait
à la statue de Louis XV et était entouré d'une espèce
de parapet présentant aux quatre angles des dauphins destinés
à vomir des tourbillons de feu. Aux quatre faces
principales on voyait des fleuves devant aussi répandre
des nappes et des cascades du même élément. Sur le temple
s'élevait une pyramide terminée par un globe. Beau-
coup de pièces d'artifice avaient été rangées autour de la
décoration de manière à en faire valoir les couleurs.
Derrière la statue était disposé le corps de réserve pyrotechnique,
c'est-à-dire le bouquet, dont l'effet prodigieux ne
devait, disait-on, rien laisser désirer à l'imagination.
CHRONIQUES DE L'oE!L-DE-BOEUF
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Rien de ce qu'on se proposait n'a eu lieu: à peine
quelques pièces d'artifice avaient-elles été tirées,
lorsqu'une fusée en tombant sur le bouquet l'a fait partir
prématurément et a enflammé toute la décoration. Une
bonne partie des spectateurs a pris cet incendie pour une
circonstance du spectacle et s'est amusée en conséquence.
Le coup d’œil de ce feu était véritablement fort beau et
la place ne pouvait pas être plus magnifiquement éclairée.
Cependant il se passait en ce moment même dans la foule une scène des plus tragiques...
ibid
Bien à vous.
quelques pièces d'artifice avaient-elles été tirées,
lorsqu'une fusée en tombant sur le bouquet l'a fait partir
prématurément et a enflammé toute la décoration. Une
bonne partie des spectateurs a pris cet incendie pour une
circonstance du spectacle et s'est amusée en conséquence.
Le coup d’œil de ce feu était véritablement fort beau et
la place ne pouvait pas être plus magnifiquement éclairée.
Cependant il se passait en ce moment même dans la foule une scène des plus tragiques...
ibid
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
La place n'ayant à proprement parler qu'un débouché du côté du boulevard,
les piétons s'y trouvaient mêlés avec les voitures qui portaient
les gens de qualité dans les loges préparées pour eux.
Repoussés par cet embarras, toujours redoutable, les flots des spectateurs
éloignés du centre de la place affluaient sur ses côtés où l'imprudence
impardonnable des architectes ordonnateurs avait laissé exister des
rigoles profondes.
A mesure que les curieux arrivaient au bord de ce fossé ils y étaient
irrésistiblement poussés, et tombaient les uns sur les autres en poussant
des cris affreux. En peu d'instants des centaines de personnes eurent les
bras ou les jambes cassés, les côtes enfoncées, la tête fracassée,
soit dans leur chute, soit par les pieds qui les foulaient.
Alors survint un horrible tumulte d'un bout à l'autre de la place:
craignant d'être entraînés vers les fatales rigoles, de nombreux
spectateurs mirent l'épée à la main, et percèrent impitoyablement tout
ce qui faisait obstacle à leur salut. D'autres, en s'accrochant aux
voitures, augmentaient l'encombrement qu'ils voulaient fuir; mais on
les obligeait à lâcher prise en leur brisant les bras à coups de bâton.
Des filous, qui, sans doute, ajoutaient encore au tumulte afin d'en
profiter, déchiraient les oreilles des femmes pour en arracher les
pendants, leur fendaient la gorge en coupant les colliers, et leur
tranchaient les doigts pour voler plus sûrement les bagues.
Aucun corps armé ne fut assez puissant pour mettre fin à cette
boucherie qui s'étendait depuis la statue jusqu'au boulevard.
ibid
Bien à vous.
les piétons s'y trouvaient mêlés avec les voitures qui portaient
les gens de qualité dans les loges préparées pour eux.
Repoussés par cet embarras, toujours redoutable, les flots des spectateurs
éloignés du centre de la place affluaient sur ses côtés où l'imprudence
impardonnable des architectes ordonnateurs avait laissé exister des
rigoles profondes.
A mesure que les curieux arrivaient au bord de ce fossé ils y étaient
irrésistiblement poussés, et tombaient les uns sur les autres en poussant
des cris affreux. En peu d'instants des centaines de personnes eurent les
bras ou les jambes cassés, les côtes enfoncées, la tête fracassée,
soit dans leur chute, soit par les pieds qui les foulaient.
Alors survint un horrible tumulte d'un bout à l'autre de la place:
craignant d'être entraînés vers les fatales rigoles, de nombreux
spectateurs mirent l'épée à la main, et percèrent impitoyablement tout
ce qui faisait obstacle à leur salut. D'autres, en s'accrochant aux
voitures, augmentaient l'encombrement qu'ils voulaient fuir; mais on
les obligeait à lâcher prise en leur brisant les bras à coups de bâton.
Des filous, qui, sans doute, ajoutaient encore au tumulte afin d'en
profiter, déchiraient les oreilles des femmes pour en arracher les
pendants, leur fendaient la gorge en coupant les colliers, et leur
tranchaient les doigts pour voler plus sûrement les bagues.
Aucun corps armé ne fut assez puissant pour mettre fin à cette
boucherie qui s'étendait depuis la statue jusqu'au boulevard.
ibid
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Le jeune Dauphin est profondément affligé de la lugubre catastrophe
qui a marqué la dernière fête de son mariage. Le 1er juin, il se
promenait gravement dans sa chambre comme quelqu'un qui attend avec
impatience; enfin il vit entrer un gentilhomme qui lui remit une
bourse pleine d'or.
«Ah! Dieu soit loué! s'écria Son Altesse Royale,
« voilà les deux mille écus que le roi
« mon aïeul me donne tous les mois pour mes menus
« plaisirs; monsieur, vous allez les porter à la personne
« que vous indiquera cette lettre. »
Cet écrit était adressé au lieutenant de police ; en voici le contenu :
« J'ai appris, monsieur, le malheur arrivé à Paris à
« mon occasion; je ne puis disposer que de la petite
« somme ci-jointe, je vous l'envoie: secourez les plus
« malheureux. J'ai, monsieur, beaucoup d'estime pour
« vous.
« Louis-Auguste .»
Madame la Dauphine, non moins sensible que son mari aux désastres du
30 mai, a fait passer aussi à M. de Sartine tout ce qu'Elle avait d'argent.
Ibid
Bien à vous.
qui a marqué la dernière fête de son mariage. Le 1er juin, il se
promenait gravement dans sa chambre comme quelqu'un qui attend avec
impatience; enfin il vit entrer un gentilhomme qui lui remit une
bourse pleine d'or.
«Ah! Dieu soit loué! s'écria Son Altesse Royale,
« voilà les deux mille écus que le roi
« mon aïeul me donne tous les mois pour mes menus
« plaisirs; monsieur, vous allez les porter à la personne
« que vous indiquera cette lettre. »
Cet écrit était adressé au lieutenant de police ; en voici le contenu :
« J'ai appris, monsieur, le malheur arrivé à Paris à
« mon occasion; je ne puis disposer que de la petite
« somme ci-jointe, je vous l'envoie: secourez les plus
« malheureux. J'ai, monsieur, beaucoup d'estime pour
« vous.
« Louis-Auguste .»
Madame la Dauphine, non moins sensible que son mari aux désastres du
30 mai, a fait passer aussi à M. de Sartine tout ce qu'Elle avait d'argent.
Ibid
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Triste répétition de ce tragique événement, plus d'un siècle plus tard à Moscou, lors des fêtes du couronnement du Tsar Nicolas II, en 1896: une distribution gratuite de souvenirs de l'événement et de friandises a été organisée place de la Kotinka. Un mouvement de foule, suivi d'une panique, fait céder une passerelle, provoquant la mort de plusieurs centaines de personne.
Même affliction du couple impérial, mêmes subsides par eux donnés aux familles des victimes. Pourtant, on leur reprochera le lendemain d'avoir fait une courte apparition au bal de l'Ambassade de France, qui devait clore les festivités...
Enfin,on notera une même fin tragique pour les deux familles, au terme de leurs règnes respectifs...
Même affliction du couple impérial, mêmes subsides par eux donnés aux familles des victimes. Pourtant, on leur reprochera le lendemain d'avoir fait une courte apparition au bal de l'Ambassade de France, qui devait clore les festivités...
Enfin,on notera une même fin tragique pour les deux familles, au terme de leurs règnes respectifs...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
lundi dernier avec la représentante des éditions GLENAT venue faire des recherches pour le premier tome de la BD consacrée à MARIE ANTOINETTE - je me suis plongée dans le trésor acheté à BRUXELLES reprenant le mariage !!!!
j'y ai trouvé quelques anecdotes amusantes et surtout inconnues car nos historiens n'ont pas eu la chance d'ouvrir un tel manuscrit.
STRASBOURG " nota - avant que la porte s'ouvre, il est bon d'observer que Monsieur le Comte de NOAILLES avait entendre à l'huissier qu'il désirait que Madame la Comtesse de NOAILLES , dame d'honneur, à laquelle Monsieur le Chevalier d'honneur devait donner la main pour entrer, entrassent de front, l'huissier pour complaire à Monsieur le Comte de NOAILLES s'arrangea de façon qu'au moment de l'entrer, le second battant se trouva ouvert avec le premier et la dame d'honneur ,ce qui parut être arrivé fortuitement."
VERSAILLES
- BAL PARE les danseuses s'adresse à Monsieur le Premier Gentilhomme de la Chambre pour danser la contredanse.
Tout le monde se tient debout pendant les menuets de la Famille Royale.
Aussitôt que la Famille Royale commencent les contredanses , tout le monde se lève, et on s'assied dès que la contredanse est commencée.
BILLET D'INVITATION POUR LE BAL PARE
Madame,
Monsieur le Duc d'AUMONT a reçu ordre du Roi de vous inviter de sa part, qu'il y aurait bal le samedi 19 Mai 1770 à six heures du soir, dans la salle de spectacles à Versailles.
Sa Majesté compte que vous voudrez bien vous y trouver.
Les dames qui dansent seront seules coiffées en grandes boucles.
Nota - ce billet doit être dans une enveloppe cachetée aux armes de Monsieur le Premier Gentilhomme de la Chambre et porté par un valet de chambre du Roi.
suit la liste alphabétique des dames invitées. il y a aussi la liste des participants aux menuets et aux contredances et plein d'autres raretés .
MARIE ANTOINETTE
'
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3720
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Quel beau document... votre visiteuse devait être comblée, ma chère MARIE ANTOINETTE ! :n,,;::::!!!:
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
;
( Le petit smiley n'est pas d'époque : en effet, Louis XVI n'a jamais porté le haut de forme . )
Je suis tombée mais alors là, complètement par hasard, sur le Net, sur ce merveilleux document !
Il nous donne le plan de table du souper de mariage du dauphin et Marie-Antoinette !
Enjoy !!! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
( Le petit smiley n'est pas d'époque : en effet, Louis XVI n'a jamais porté le haut de forme . )
Je suis tombée mais alors là, complètement par hasard, sur le Net, sur ce merveilleux document !
Il nous donne le plan de table du souper de mariage du dauphin et Marie-Antoinette !
Enjoy !!! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55162
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
A côté du comte de Provence est assise Madame... ce ne peut pas être sa femme puisqu'il l'épousera un an plus tard à deux jours près...
Qui est-ce donc...puisque ce ne semble pas être une tante... ?
Bien à vous.
Qui est-ce donc...puisque ce ne semble pas être une tante... ?
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Est-ce que ce ne pourrait pas être Madame Louise ?
Mais je doute qu'elle soit sortie du Carmel pour le mariage de son neveu ...
Madame du Barry ??? !!!
Mais je doute qu'elle soit sortie du Carmel pour le mariage de son neveu ...
Madame du Barry ??? !!!
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55162
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Jeanne du Barry aurait fait les beaux yeux à Madame Adélaïde assise en face d'elle? :
Si on regarde bien dans les mémoires de Madame Campan on pourra peut-être s'apercevoir qu'il s'agissait d'elle-même
Bien à vous.
Si on regarde bien dans les mémoires de Madame Campan on pourra peut-être s'apercevoir qu'il s'agissait d'elle-même
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Je ne vois pas qui cela pourrait être d'autre !
Et regarde ces petits points presque honteux à la place du nom honni ... :
Et regarde ces petits points presque honteux à la place du nom honni ... :
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55162
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Henriette Campan était la lectrice de Mesdames...Elles lui ont peut-être demandé de leur lire le menu? :Mme de Sabran a écrit:Je ne vois pas qui cela pourrait être d'autre !
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Plus j'y pense, plus sûre je suis ! :n,,;::::!!!:
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55162
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Non, non ! Impossible Mme du Barry, m'enfin...un peu de tenue ! àè-è\': :
Je pense que c'est Mme Clotilde.
Je pense que c'est Mme Clotilde.
La nuit, la neige- Messages : 18000
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Ben alors, la belle Jeanne, où est-elle ? ... sous la table ? boudoi26 boudoi26 boudoi26
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55162
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
Où elle veut, mais pas avec la famille royale, à mon avis.
Je vais tout raconter à Lucius, et il ne va pas être content... :
Je vais tout raconter à Lucius, et il ne va pas être content... :
La nuit, la neige- Messages : 18000
Date d'inscription : 21/12/2013
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