Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
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MARIE ANTOINETTE
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Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Quant au jeune lord Stuart, il se trouvait plongé dans un désespoir si touchant que l’ambassadeur du roi de Prusse à Vienne n’avait pu s’empêcher de le prendre en pitié.
Je vous invite à lire la lettre brûlante d'amour qu'il adresse à sa Barberina que Frederic lui enlève. Sa longueur vous en dissuade ? Non, non, laissez vous porter par ses accents désespérés, ses objurgations déchirantes et naïves ...
Ma femme éternellement adorée, ma chère, douce Molly, en quels termes pourrais-je te dépeindre ma douleur, lorsqu’il m’a fallu me séparer de toi d’une façon si affreuse ! Je sais bien que toi aussi, mon âme, tu auras beaucoup souffert, en revenant du théâtre et en apprenant que j’étais parti : mais toi, du moins, tu n’étais pas seule comme moi, qui n’ai personne qui puisse me consoler !
Je t’ai écrit une petite lettre où je te faisais part de la réponse de Sa Majesté ; mais je n’ai pas osé tout te dire, n’étant point sûr que la lettre le parvienne. Cette fois, je puis te parler librement ; car mon domestique, qui retourne à Berlin, te remettra ce papier en personne.
Faudra-t-il donc, désormais, que je sois séparé pour toujours de ce que j’ai de plus cher en ce monde ? Ou bien n’est-ce là qu’un rêve ? Hélas ! ce n’est que trop vrai ! Combien de souffrance accable ton malheureux mari ! Mon cœur se brise, je ne puis plus continuer : que ne donnerais-je pas pour être en état de te revoir, ne fût-ce qu’un petit quart d’heure. Oh ! Babby, j’ai peur que nous soyons séparés à jamais ! Toute ma consolation est ta chère image, que je ne cesse point de baiser, et puis ton souvenir, qui est plus pour moi que mon propre bonheur.
Lorsque je suis sorti, après le dîner, nous n’avons point pensé que nous ne devions plus nous revoir. O Dieu, où suis-je ? Fallait-il que la destinée nous apportât encore ce nouveau coup, après tout ce que nous avions déjà eu à souffrir ? O my dear babby, pense à tout ce que je t’ai dit, et aux conseils que je t’ai donnés !
Ici, à Hambourg, j’attends le bateau qui va m’emmener en Angleterre. Une longue traversée, plus de cinq cent milles anglaises, et Dieu sait quand nous arriverons, car il se trouve précisément que le vent est contraire. J’aurai à prendre une barque pour rejoindre le vaisseau, qui est amarré très loin d’ici. Pense à moi, lorsque tu entendras mugir le vent : peut-être t’apportera-t-il mes derniers saluts ! Pour moi, ma chère idole, la mort ne serait d’ailleurs que trop bienvenue !…
Je t’ai promis, mon amour, de t’envoyer, avant mon départ, une lettre avec des conseils. Mais je suis si malade, à force de chagrin, que cette lettre ne me viendra pas comme j’aurais voulu. Aussi bien n’ai-je pas besoin de te dire que tu dois te garder soigneusement de toutes les flatteries et promesses que l’on ne manquera pas de te faire ! Ces gens-là ont déjà montré toute leur fausseté, lorsqu’ils m’ont chassé d’auprès de toi. A présent, ils vont essayer de te retenir pour toujours : donc, fais en sorte de ne pas céder ! Et aie soin de vivre de telle manière que l’on ne puisse rien rapporter de mauvais contre toi ! Ne prends jamais tes repas en dehors de la maison, et ne reste jamais seule avec un homme, même pour un instant ! Ne reçois pas trop souvent le même homme ; sans quoi l’on dira qu’il est ton amant ! Et si tu t’aperçois que tu trouves du plaisir dans la compagnie de qui que ce soit, arrange-toi pour ne jamais le revoir ! Car si tu faisais autrement, tu serais ingrate à l’égard de celui qui t’a assez prouvé son amour infini.
Ne touche personne, et ne te laisse toucher par personne : tu sais ce que je t’ai déjà dit là-dessus ! Profite de toutes les occasions pour témoigner combien de peine ils t’ont fait en m’arrachant de tes bras chéris ! Ne te fie à personne, en dehors de mon ami, que tu apprendras sans doute à connaître ! Si tu es malade, ne permets à personne d’approcher de ton lit ! Tu as fait cela auparavant : mais, au nom de notre amour, ne le fais plus…
Mais, en vérité, je ne crains nullement que nous puissions nous oublier l’un l’autre ! Trop de liens intimes nous unissent, que ni l’éloignement ni le malheur ne sauraient déchirer. Ces liens sont plus forts qu’un mariage authentique : car ils sont lissés d’amour, d’amitié, et d’honneur. Nous sommes allés trop loin pour pouvoir jamais être entièrement séparés… Lorsque ces gens m’ont éloigné de toi, ils ont cru que bientôt nous ne penserions plus l’un à l’autre ; mais nous allons persister fermement dans notre amour ! C’est l’unique moyen de vaincre toutes les difficultés qui s’opposent à notre bonheur.
J’oubliais de te dire encore que les lettres d’amour qu’on t’écrira, il faudra qu’aussitôt tu les refermes, et les renvoies sans réponse. Crois-moi, si tu avais toujours agi ainsi, personne n’aurait pu trouver à redire sur ton compte, comme tu sais qu’on l’a fait, — bien injustement, il est vrai !
Tu vas trouver tout cela un peu confus, ce que je te dis : mais songe à la situation où je suis ! Je crois que tu es bien convaincue de ma fidélité envers toi : il faut que tu le sois, ma bien-aimée, et puis que tu comptes fortement sur ma constance. Que si j’y manquais, alors tu devrais me haïr ; ce serait la plus grande malédiction qui pourrait m’arriver !…
O, my lovely woman, ne m’oublie jamais, car tu n’appartiens qu’à moi seul ! Et, chaque jour, depuis onze heures jusqu’à midi, pense à moi très fort : ainsi nos âmes se rencontreront, car je ne pense qu’à toi, ne vois que toi sur la terre ! Oh ! suis mon conseil, et, chaque soir, demande-toi si tu as commis quelque faute ! et ne te laisse pas voir aussi souvent avec des hommes, car, en ce cas, on dira que tu ne songes plus à moi !…
Ah ! quelle pensée, quelle perspective, d’être si loin de ma femme chérie ! Bientôt la vaste mer s’étendra entre nous. O Dieu ! faut-il donc que je souffre à ce point ? Oui, il le faut, pour que je n’abandonne pas ce qu’il y a pour moi de plus cher ! Je supporterai tout ce qui pourra arriver : mais toi, de ton côté, sois aussi ferme et constante que moi ! O mon âme, pense à moi et à tout ce que je t’ai dit ! Brûle cette lettre, ne permets pas que personne la voie : mais, auparavant, note par écrit tous les conseils que je t’ai donnés ! Et maintenant adieu, my dearest, dearest wife ! Je suis à toi, sois à moi pour toujours ! Adieu, âme de mon âme, vie de ma vie, my dearest babby, farewell !
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Je suis nostalgique en lisant cette lettre, dans un temps, ou l'écriture et la lecture étaient tenues et considérées comme des arts pour le plaisir de bien écrire et de pousser sa réflexion dans tant de domaines ;
les méthodes et les supports ont tellement changé depuis ! J'avoue que je regrette un peu de posséder une télévision. Je n'ai jamais autant lu, lorsque je n'en avais pas !
les méthodes et les supports ont tellement changé depuis ! J'avoue que je regrette un peu de posséder une télévision. Je n'ai jamais autant lu, lorsque je n'en avais pas !
Dominique Poulin- Messages : 6942
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Mais oui, Domi . Il fallait aussi avoir de l'esprit, de l'éloquence pour briller dans le monde .
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
La Barberina était certainement à Frédéric ce que la Balbi était au comte de Provence .
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Gouverneur Morris a écrit:
Merci Eléo !
Voilà la citation exacte de Voltaire, tirée de ses Mémoires :
Il en était un peu amoureux parce qu'elle avait les jambes d'un homme.
... sur les jambes d'un homme ( ) et autres arguments de séduction de la Barbérina :
Tout porte à supposer que, du moins pendant quelques mois, Frédéric s’est épris, pour sa belle et spirituelle maîtresse, de l’unique passion un peu vive qu’il ait éprouvée durant tout son règne, Voltaire, qui nous parle de cette passion, prétend que « le Roi n’a aimé la ballerine que parce qu’elle avait les jambes d’un homme. » En tout cas, il a dû l’aimer bien profondément, à en juger par l’incroyable façon dont il s’est départi, à son égard, de sa parcimonie habituelle envers toutes les personnes chargées de le divertir. Non seulement il lui écrivait, dans sa lettre où il l’appelait sa « charmante Barberine, » qu’il avait donné l’ordre à son intendant « de ne l’importuner en aucune manière, » quant à ses obligations professionnelles, et la laissait libre de « danser ou non, » lorsque les comédies ne comportaient point de ballet : dans un élan prodigieux de générosité, quelques jours après l’avoir connue, il lui envoyait à signer un engagement de trois années, en l’invitant à y inscrire, elle-même, le montant de la pension annuelle qu’elle aurait à toucher ! Et puis il y a aussi tous ces portraits qu’il commandait à son peintre Antoine Pesne, des portraits de toutes les dimensions et de tous les genres, plus nombreux, peut-être, que ceux que son royal frère Louis XV allait faire exécuter de ses deux célèbres maîtresses. Évidemment, l’exquise Vénitienne avait réussi à rallumer dans son cœur des sentimens que l’on y pouvait croire à jamais éteints ; et quand Voltaire nous affirme qu’il n’aimait sa « charmante Barbarina » qu’à cause de ses jambes, nous avons, pour le démentir, le témoignage du portrait de Dresde, proclamant que tout l’art chorégraphique de la jeune femme n’était rien en comparaison de son doux sourire, de l’étrange volupté amoureuse qui s’exhalait d’elle, et de tout ce qu’elle y mêlait d’intelligence éveillée et sagace.
Th. de Wyzewa
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Mais un jour est venu, aux environs de 1748, où cette passion du Roi pour la ballerine s’est brusquement, changée en haine méprisante. Frédéric s’est aperçu soudain qu’il avait un rival, et non pas à coup sûr le pauvre lord écossais, — qui cependant, avec une fidélité merveilleuse, continuait à adorer sa « Babby, » et à l’attendre, du fond de son château, — mais un jeune gentilhomme prussien, le baron Charles-Louis de Coccei, fils du grand-chancelier du royaume de Prusse !
Ce jeune homme pressait la Barberina de Frédéric d’accepter sa main, son titre, son coeur . C'était de la passion . Il ne craignit pas, une nuit, de sauter par-dessus la rampe de l’Opéra de Berlin pour s’agenouiller publiquement, sur la scène, aux pieds de la femme adorée ! Or voici que Barberina, chatouillée par le désir de devenir une grande dame, ne repoussa pas les avances du baron Coccei. Pire : elle les encouragea.
L'attitude de Frédéric changea du tout au tout . Il la congédia de son théâtre sur-le-champ, la fit chasser sans ménagements de Berlin ; mais « la perfide et venimeuse créature » comme il l’appelait maintenant, s’était hâtée de retourner dans la capitale prussienne, pour y annoncer son mariage prochain.
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
L'ingratitude et le caprice des grands sont terribles. Quand on a cessé de plaire pour une raison ou une autre, ils ne vous regardent plus, vous devenez aussi important qu'un insecte rampant. C'est abominable, cette désinvolture.
Et la Barberina se laisse courtiser dans l'espoir de devenir une grande dame, alors qu'elle est la "favorite" du roi de Prusse. Elle est jeune, elle est très belle, elle a ses rêves. Songe-t- elle un instant que Frédéric II ne lui pardonnera pas ses chimères à elle, son inclination bien compréhensible de femme ?
Mais non, Frédéric en a cure, tout doit se conformer selon sa volonté et son plaisir. Il s'agit bien de l'ingratitude des grands de ce monde, vous êtes tout la veille et le lendemain c'est l'effroi de la disgrâce.
Et la Barberina se laisse courtiser dans l'espoir de devenir une grande dame, alors qu'elle est la "favorite" du roi de Prusse. Elle est jeune, elle est très belle, elle a ses rêves. Songe-t- elle un instant que Frédéric II ne lui pardonnera pas ses chimères à elle, son inclination bien compréhensible de femme ?
Mais non, Frédéric en a cure, tout doit se conformer selon sa volonté et son plaisir. Il s'agit bien de l'ingratitude des grands de ce monde, vous êtes tout la veille et le lendemain c'est l'effroi de la disgrâce.
Dominique Poulin- Messages : 6942
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
La dernière énigme de notre Jeu de l'Hiver nous emmenait hier soir, chez Frederic, au Neues Palais de Potsdam.
Momo nous disait plaisamment que Frederic appelait Elisabeth de Russie, Marie-Thérèse et Mme de Pompadour les trois p... de l'Europe !
En effet, en juin 1740, quand Frédéric monte sur le trône ( il a 28 ans ) la Prusse n'est somme toute qu'un petit royaume morcelé. Elle possède toutefois la troisième armée européenne.
La première entreprise de Frédéric II est la conquête de la Silésie qui débute en décembre 1740 aux dépens de Marie-Thérèse.
C'est le début de la guerre de Succession d'Autriche.
La Silésie est intéressante pour la Prusse. Peuplée d'Allemands mal convertis au catholicisme par la Contre-Réforme, elle présente l'intérêt de la continuité géographique, elle est riche, industrieuse et peuplée (elle fournit 20 % des recettes fiscales de la monarchie autrichienne). La première campagne est relativement bénéfique pour Frédéric et voit l'annexion de la Silésie dans sa quasi-totalité au royaume de Prusse, mais l'Autriche n'aura de cesse de récupérer ce territoire et deux autres guerres s'ensuivent qui marquent le règne du monarque prussien.
La Guerre de Sept Ans
L'attitude cavalière de Frédéric avec ses alliés pendant et après la guerre de Succession d'Autriche lui fait perdre l'alliance de la France (qu'il était de toute façon en train de remplacer par l'Alliance britannique). Marie-Thérèse, ne rêvant que de reprendre la Silésie, conclut avec la France une alliance défensive. La Russie, de son côté, lorgnant sur la Prusse-Orientale, se range à leurs côtés.
En août 1756, Frédéric déclenche une guerre préventive contre l'Autriche, entraînant l'intervention de la France, de la Russie, puis de la Suède. Passant de nombreuses fois à deux doigts du désastre – les armées russes sont aux portes de Berlin après la cuisante défaite de la bataille de Kunersdorf où il manque de peu être fait prisonnier – Frédéric pense un temps au suicide, mais il est sauvé par la mort de son autre grande ennemie, l'impératrice Élisabeth de Russie, et le retournement de son successeur, Pierre III, en sa faveur.
La Prusse sort épuisée du conflit. Elle a perdu jusqu'à 10 % de sa population. Au terme de ces guerres de Silésie, aux traités de Breslau (1742), de Dresde (1745) et de Hubertusburg (1763), la possession de la Silésie est reconnue à la Prusse. Frédéric ayant cependant par trois fois conclu des paix séparées et ayant violé de nombreux accords voit sa réputation ruinée auprès des autres cours d'Europe.
Le premier partage de la Pologne
Profitant de la faiblesse du royaume électif de Pologne en proie à une guerre civile depuis 1768, les ennemis d'hier s'allient, en 1772. La Russie, l'Autriche et la Prusse dépècent le pays. Cet acquis donne à la Prusse toute la partie nord du pays autour de Dantzig et Thorn et, surtout, une continuité territoriale entre le Brandebourg et la Prusse-Orientale.
La guerre de succession de Bavière
Tout au long de son règne, Frédéric s'attache à constituer l'unité territoriale et la puissance de la Prusse. Aussi, c’est avec inquiétude qu’il entend parler des projets de Joseph II d’échanger les Pays-Bas autrichiens (actuelle Belgique) contre la Bavière ce qui ne peut que renforcer la puissance de son impérial voisin catholique.
Il fait alors alliance avec la Saxe contre l’Autriche, envahit le royaume de Bohême en une guerre au demeurant peu sanglante surnommée la « guerre des pommes de terre » (Kartoffelkrieg) en raison du rançonnage des populations civiles par les deux armées en conflit. Elle se conclut en 1778, sous médiation française et russe, par le traité de Teschen.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9ric_II_de_Prusse
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Le roi de Prusse demandait à d’Alembert s’il avait vu le roi de France. « Oui, sire, dit celui-ci, en lui présentant mon discours de réception à l’académie française. — Eh bien ! reprit le roi de Prusse, que vous a-t-il dit? — Il ne m’a pas parlé, sire. — A qui donc parle-t-il, s'étonna Frédéric ? »
( Chamfort, Caractères )
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55293
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Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 11696
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Si le sujet vous intéresse, l'émission de radio Franck Ferrand raconte était récemment consacrée à : Frédéric II et Voltaire
En écoute libre (environ 30mn), ici : Franck Ferrand raconte - Emission du 7 février 19
Frédéric II et Voltaire dans la galerie de peintures de Sanssouci
Par Georg Schöbel, c. 1900
En écoute libre (environ 30mn), ici : Franck Ferrand raconte - Emission du 7 février 19
Frédéric II et Voltaire dans la galerie de peintures de Sanssouci
Par Georg Schöbel, c. 1900
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Gouverneur Morris- Messages : 11696
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Frédéric II et Voltaire, après de grandes éffusions d'"amour" finirent par ne plus se supporter. Dès lors, Voltaire retournera rapidement en France pour ne pas avoir de gros problèmes. Que voulez-vous, c'est ainsi avec 2 tempéraments aussi forts.
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
L'admiration était pourtant réciproque ... mais jusqu'à un certain point seulement. Et peut-être une connaissance réciproque plus approfondie a-t-elle été source de déception ?
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Mme de Sabran a écrit:L'admiration était pourtant réciproque ... mais jusqu'à un certain point seulement. Et peut-être une connaissance réciproque plus approfondie a-t-elle été source de déception ?
Oui, c'est chose possible Eléonore. Franck Ferrand a raconté la discorde entre eux et le départ précipité de Voltaire de la Prusse pour la France. Frédéric II n'était pas très facile et Voltaire avait lui aussi un caractère bien prononcé, peut-être trop. Et pourtant, pourtant.... oui l'admiration réciproque n'a pas survécu, comme souvent avec de tels personnages..
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Il y avait entre eux une histoire de citron . Presser un citron . Je ne connais pas la citation mot pour mot, mais Frederic voulait presser le citron Voltaire .
Monsieur de la Pérouse- Messages : 485
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Monsieur de la Pérouse a écrit:
Frederic voulait presser le citron Voltaire .
Mais oui !
L’idylle entre le « philosophe » et le « despote éclairé » se terminera par un congé sans ménagement du souverain déclarant :
« Lorsque le citron est pressé, je jette l’écorce ! ».
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Durant l'émission que j'ai citée en lien, Franck Ferrand évoque plutôt une orange.
Mais le concept est le même...
Phrase répétée maintes fois par Frédéric II et ainsi revenue aux oreilles de Voltaire, qui n'a guère apprécié, on s'en doute.
Mais le concept est le même...
Phrase répétée maintes fois par Frédéric II et ainsi revenue aux oreilles de Voltaire, qui n'a guère apprécié, on s'en doute.
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Nous nous demandons souvent quels portraits de nos "people" du XVIIIe siècle furent peints d'après nature, c'est à dire avec un temps de pause accordé au peintre par leur modèle ?
Pour Frédéric, c'est bien simple : une seule fois durant son long règne, de 1740 à 1786 !!!
Et encore, ce portrait est-il resté inachevé. Le voici :
Frédéric II, roi de Prusse
Johann Georg Ziesenis
1763
Image : Voltaire Foundation
Ce portrait fut vendu aux enchères, en Allemagne, il y a quelques années, pour près de 670 000 euros...
Jenny Dietze of Bolland & Marotz with the portrait.
Photo : DPA / The Local
Le roi aurait toujours refusé de prendre la pause, sauf donc à cette seule et unique occasion : en 1763, et à la prière de sa soeur, la princesse Philippine-Charlotte de Prusse, duchesse de Brunswick-Wolfenbüttel, lors de leur séjour commun au château de Salzdahlum.
Philippine-Charlotte de Brunswick-Wolfenbüttel
Auteur inconnu
Huile sur toile, XVIIIe siècle
Image : Musée National de Varsovie
Détruit au début du XIXe siècle, le château été, pour majeure partie, construit en bois !
Pour Frédéric, c'est bien simple : une seule fois durant son long règne, de 1740 à 1786 !!!
Et encore, ce portrait est-il resté inachevé. Le voici :
Frédéric II, roi de Prusse
Johann Georg Ziesenis
1763
Image : Voltaire Foundation
Ce portrait fut vendu aux enchères, en Allemagne, il y a quelques années, pour près de 670 000 euros...
Jenny Dietze of Bolland & Marotz with the portrait.
Photo : DPA / The Local
Le roi aurait toujours refusé de prendre la pause, sauf donc à cette seule et unique occasion : en 1763, et à la prière de sa soeur, la princesse Philippine-Charlotte de Prusse, duchesse de Brunswick-Wolfenbüttel, lors de leur séjour commun au château de Salzdahlum.
Philippine-Charlotte de Brunswick-Wolfenbüttel
Auteur inconnu
Huile sur toile, XVIIIe siècle
Image : Musée National de Varsovie
Détruit au début du XIXe siècle, le château été, pour majeure partie, construit en bois !
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
La nuit, la neige a écrit: sa soeur, la princesse Philippine-Charlotte de Prusse, duchesse de Brunswick-Wolfenbüttel
Ah, tais-toi ! Au premier coup d'oeil, j'ai cru que c'était lui, travesti en femme !!!
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Invité a écrit: Frédéric II, voilà un souverain des plus étranges et avec une enfance des plus atroces !!!
Dans ce contexte, il est intéressant de lire les mémoires de sa soeur la margrave de Bayreuth, qui raconte leur jeunesse commune, atroce et moribonde, sous la tyrannie de leur père cruel.
Ces mémoires sont disponibles dans la collection Mercure de Gallimard, et qu'on trouve un peu partout dans les bouquineries.
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
Merci, mon cher Félix, voilà un bon conseil à suivre !
Ce doit être en effet une lecture bien pénible ...
Ce doit être en effet une lecture bien pénible ...
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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