Abus et arbitraire
2 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Histoire et événements en France
Page 1 sur 1
Mme de Sabran- Messages : 54462
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Abus et arbitraire
A-t-on une trace ailleurs de cet emprisonnement effectivement plus qu'arbitraire et qui forcément a dû choquer ?
D'ailleurs en quoi un Gentilhomme ordinaire de la Chambre (du Roi j'imagine) obtient ce pouvoir ? Un Premier Gentilhomme pourquoi pas, c'est le gratin des officiers de cour.Ce sont eux justement qui ont en charge la gestion des comédiens et des comédiennes (nous savons qu'ils s'y appliquaient de bon coeur pour ces dernières ! : ). Et donc peut-être de leur rappeler asse vigureusement qu'on ne oit pas manquer de respect envers la reine.
Mais la charge de Gentilhomme ordinaire était tout à fait ordinaire justement.
En plus j'ai un doute, je crois que le duc de Villequier appartenait à la première catégorie. Je vais voir.
D'ailleurs en quoi un Gentilhomme ordinaire de la Chambre (du Roi j'imagine) obtient ce pouvoir ? Un Premier Gentilhomme pourquoi pas, c'est le gratin des officiers de cour.Ce sont eux justement qui ont en charge la gestion des comédiens et des comédiennes (nous savons qu'ils s'y appliquaient de bon coeur pour ces dernières ! : ). Et donc peut-être de leur rappeler asse vigureusement qu'on ne oit pas manquer de respect envers la reine.
Mais la charge de Gentilhomme ordinaire était tout à fait ordinaire justement.
En plus j'ai un doute, je crois que le duc de Villequier appartenait à la première catégorie. Je vais voir.
Dernière édition par Reinette le Ven 26 Sep 2014, 18:53, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Abus et arbitraire
Je me renseigne et voilà ce que je lis sur les gentilshommes ordinaires, sous le règne de Louis XV. Donc peu différent sous Louis XVI :
Les Gentilshommes ordinaires de la Maison du Roi
Article tiré de l’ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
Gentilhommes ordinaires de la Maison du Roi, (Hist. de France.) ou simplement gentilshommes ordinaires. Quoiqu'ils soient réduits présentement à vingt - six, on sait qu'Henri III. les avoit créés au nombre de quarante - cinq: mais, comme M. de Voltaire le remarque, il ne faut pas les confondre avec les gentilshommes nommés les quarante - cinq, qui assassinerent le duc de Guise; ceux - ci étoient une compagnie nouvelle formée par le duc d'Epernon, & payée au thrésor - royal sur les billets de ce duc. Encore moins faut - il dire avec le P. Maimbourg, que Lognac chef des assassins du duc de Guise, fut premier gentilhomme de la chambre du roi; le maréchal de Rets & le duc de Villequier étoient seuls premiers gentilshommes de la chambre, parce que dans ce tems - là il n'y en avoit que deux; Louis XIII. en créa deux autres. Voyez ci - devant Gentilshommes de la Chambre . (D. J.)
Les gentilshommes ordinaires servent par semestre; ceux de service doivent se trouver au lever & au coucher du Roi tous les jours; l'accompagner dans tous les lieux, afin d'être à portée de recevoir ses commandemens. C'est au Roi seul qu'ils rendent réponse les ordres qu'ils ont exécutés de sa part: ils sont à cet effet introduits dans son cabinet Leurs fonctions sont uniquement renfermées dans le service & dans la personne du Roi. S'il y a quelques affaires à négocier dans les pays étrangers, Sa Majesté quelquefois les y envoye avec le titre & la qualité de ministre ou d'envoyé extraordinaire. Elle s'en sert aussi s'il faut conduire des troupes à l'armée, ou les établir dans des quartiers d'hyver; pour porter ses ordres dans les provinces, dans les parlemens & dans les cours souveraines.
Le Roi se sert de ses gentilshommes ordinaires pour notifier aux cours étrangeres la naissance du dauphin & celle des princes de la famille royale, & lorsqu'il desire témoigner aux rois, aux princes souverains, qu'il prend part & s'intéresse aux motifs de leur joie ou de leur affliction.
Ce sont les gentilshommes ordinaires qui invitent de la part du Roi, les princes & les princesses de se trouver aux nôces du dauphin, & d'assister au banquet royal & aux différentes fêtes qui les suivent. Le roi les charge d'aller sur la frontiere recevoir les rois ou princes souverains, pour les accompagner & les conduire tout le tems de leur séjour en France.
C'est un gentilhomme ordinaire qui va recevoir sur la frontiere les ambassadeurs extraordinaires, ou de [p. 605] Perse, ou du grand - seigneur; il est chargé aux dépens du Roi, de toutes les choses qui regardent le traitement, entretien, & les autres soins qui lui sont ordonnés pour lesdits ambassadeurs; & il les accompagne dans leurs visites, aux spectacles, promenades, soit dans Paris ou à la campagne, même jusqu'à leur embarquement pour le départ.
Lorsque Sa Majesté va à l'armée, quatre gentilshommes ordinaires de chaque semestre ont l'honneur d'être ses aides - de - camp, & de le suivre toutes les fois qu'il monte à cheval.
Le Roi régnant ayant jugé à - propos de donner un ceinturon & une fort belle épée de guerre à ceux qui l'ont suivi dans ses glorieuses campagnes; cette faveur de distinction fut précédée & annoncée par une lettre de M. le comte d'Argenson, ministre & secrétaire d'état de la guerre, écrite à chacun en particulier, & conçûe en ces termes:
A Alost, le 5 Août 1745.
« Je vous donne avis, Monsieur, par ordre du Roi, que Sa Majesté a ordonné au sieur Antoine son porte - arquebuse, de vous délivrer une épée de guerre; & Elle m'a chargé en même tems de vous marquer la satisfaction qu'Elle a des services que vous lui avez rendus pendant cette campagne ». Je suis très - parfaitement, Monsieur, &c.
Il y a eu dans ce corps des personnes illustres par leur naissance, leurs grades militaires, ou d'un mérite distingué: tels que le connétable de Luynes, MM. de Toiras & de Marillac, maréchaux de France & chevaliers des ordres du roi; MM. Malherbe, Racine, de Voltaire. Article de M. de Margency, Gentilhomme ordinaire.
C'est donc assez commun (si je puis me permettre : ) même Voltaire l'était ! Rien ne nous dit qu'ils avaient en charge d'emprisonner les personnes mal élevées. Surtout envers la reine, puisqu'ils n'appartenaient pas à sa maison.
De plus, a priori notre monsieur de Villequier avait bien un ancêtre Premier Gentilhomme sous Louis XIII. Ce serait asssez scandaleux que sa famille ait pu autant s'abaisser, passant de Premier à ordinaire ! :
Les Gentilshommes ordinaires de la Maison du Roi
Article tiré de l’ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
Gentilhommes ordinaires de la Maison du Roi, (Hist. de France.) ou simplement gentilshommes ordinaires. Quoiqu'ils soient réduits présentement à vingt - six, on sait qu'Henri III. les avoit créés au nombre de quarante - cinq: mais, comme M. de Voltaire le remarque, il ne faut pas les confondre avec les gentilshommes nommés les quarante - cinq, qui assassinerent le duc de Guise; ceux - ci étoient une compagnie nouvelle formée par le duc d'Epernon, & payée au thrésor - royal sur les billets de ce duc. Encore moins faut - il dire avec le P. Maimbourg, que Lognac chef des assassins du duc de Guise, fut premier gentilhomme de la chambre du roi; le maréchal de Rets & le duc de Villequier étoient seuls premiers gentilshommes de la chambre, parce que dans ce tems - là il n'y en avoit que deux; Louis XIII. en créa deux autres. Voyez ci - devant Gentilshommes de la Chambre . (D. J.)
Les gentilshommes ordinaires servent par semestre; ceux de service doivent se trouver au lever & au coucher du Roi tous les jours; l'accompagner dans tous les lieux, afin d'être à portée de recevoir ses commandemens. C'est au Roi seul qu'ils rendent réponse les ordres qu'ils ont exécutés de sa part: ils sont à cet effet introduits dans son cabinet Leurs fonctions sont uniquement renfermées dans le service & dans la personne du Roi. S'il y a quelques affaires à négocier dans les pays étrangers, Sa Majesté quelquefois les y envoye avec le titre & la qualité de ministre ou d'envoyé extraordinaire. Elle s'en sert aussi s'il faut conduire des troupes à l'armée, ou les établir dans des quartiers d'hyver; pour porter ses ordres dans les provinces, dans les parlemens & dans les cours souveraines.
Le Roi se sert de ses gentilshommes ordinaires pour notifier aux cours étrangeres la naissance du dauphin & celle des princes de la famille royale, & lorsqu'il desire témoigner aux rois, aux princes souverains, qu'il prend part & s'intéresse aux motifs de leur joie ou de leur affliction.
Ce sont les gentilshommes ordinaires qui invitent de la part du Roi, les princes & les princesses de se trouver aux nôces du dauphin, & d'assister au banquet royal & aux différentes fêtes qui les suivent. Le roi les charge d'aller sur la frontiere recevoir les rois ou princes souverains, pour les accompagner & les conduire tout le tems de leur séjour en France.
C'est un gentilhomme ordinaire qui va recevoir sur la frontiere les ambassadeurs extraordinaires, ou de [p. 605] Perse, ou du grand - seigneur; il est chargé aux dépens du Roi, de toutes les choses qui regardent le traitement, entretien, & les autres soins qui lui sont ordonnés pour lesdits ambassadeurs; & il les accompagne dans leurs visites, aux spectacles, promenades, soit dans Paris ou à la campagne, même jusqu'à leur embarquement pour le départ.
Lorsque Sa Majesté va à l'armée, quatre gentilshommes ordinaires de chaque semestre ont l'honneur d'être ses aides - de - camp, & de le suivre toutes les fois qu'il monte à cheval.
Le Roi régnant ayant jugé à - propos de donner un ceinturon & une fort belle épée de guerre à ceux qui l'ont suivi dans ses glorieuses campagnes; cette faveur de distinction fut précédée & annoncée par une lettre de M. le comte d'Argenson, ministre & secrétaire d'état de la guerre, écrite à chacun en particulier, & conçûe en ces termes:
A Alost, le 5 Août 1745.
« Je vous donne avis, Monsieur, par ordre du Roi, que Sa Majesté a ordonné au sieur Antoine son porte - arquebuse, de vous délivrer une épée de guerre; & Elle m'a chargé en même tems de vous marquer la satisfaction qu'Elle a des services que vous lui avez rendus pendant cette campagne ». Je suis très - parfaitement, Monsieur, &c.
Il y a eu dans ce corps des personnes illustres par leur naissance, leurs grades militaires, ou d'un mérite distingué: tels que le connétable de Luynes, MM. de Toiras & de Marillac, maréchaux de France & chevaliers des ordres du roi; MM. Malherbe, Racine, de Voltaire. Article de M. de Margency, Gentilhomme ordinaire.
C'est donc assez commun (si je puis me permettre : ) même Voltaire l'était ! Rien ne nous dit qu'ils avaient en charge d'emprisonner les personnes mal élevées. Surtout envers la reine, puisqu'ils n'appartenaient pas à sa maison.
De plus, a priori notre monsieur de Villequier avait bien un ancêtre Premier Gentilhomme sous Louis XIII. Ce serait asssez scandaleux que sa famille ait pu autant s'abaisser, passant de Premier à ordinaire ! :
Invité- Invité
Re: Abus et arbitraire
De toute façon, monsieur de Villequier aurait pu éviter un tel geste : je pense qu'un regard de Marie-Antoinette suffisait à n'importe qui pour se sentir gêné. C'était amplement suffisant pour rappeler le b-a ba du savoir-vivre.
Invité- Invité
Re: Abus et arbitraire
Reinette a écrit:
C'est donc assez commun (si je puis me permettre : ) même Voltaire l'était ! Rien ne nous dit qu'ils avaient en charge d'emprisonner les personnes mal élevées. Surtout envers la reine, puisqu'ils n'appartenaient pas à sa maison.
De plus, a priori notre monsieur de Villequier avait bien un ancêtre Premier Gentilhomme sous Louis XIII. Ce serait asssez scandaleux que sa famille ait pu autant s'abaisser, passant de Premier à ordinaire ! :
Eh ! ...
.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 54462
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Abus et arbitraire
Notre Lulu nous dira certainement si monsieur de Villequier était bien Premier Gentilhomme et non pas Gentilhomme ordinaire.
Je crois me semble-t-il que Fort-l'Evêque était la prison dévolue aux littérateurs, comédiens... N'est-ce pas là que Beaumarchais a fait son petit séjour ?
Je crois me semble-t-il que Fort-l'Evêque était la prison dévolue aux littérateurs, comédiens... N'est-ce pas là que Beaumarchais a fait son petit séjour ?
Invité- Invité
Re: Abus et arbitraire
Ce doit être Louis Alexandre d'Aumont, duc de Villequier, frère du duc d'Aumont, premier gentilhomme de la chambre du Roi au début de l'année 1782.
Les premiers gentilshommes avaient en charge les spectacles auquels assistaient la famille royale ; l'Opéra, le Théâtre français et italien, la musique religieuse ou celle qui accompagnait la vie quotidienne des souverains. aussi avaient ils une certaine autorité sur eux qui, mais il faudrait vérifier dans le journal de Papillon, pouvait peut être aller jusqu'à les mettre aux arrêts (ce qui n'a rien d'infamant sous l'ancien régime rappelons le). Mais ils ne pouvaient pas se substituer à la justice bien sûr (il s'agit là je pense d'un acte disciplinaire (un blâme de nos jours) et non pas pénal).
Les premiers gentilshommes avaient en charge les spectacles auquels assistaient la famille royale ; l'Opéra, le Théâtre français et italien, la musique religieuse ou celle qui accompagnait la vie quotidienne des souverains. aussi avaient ils une certaine autorité sur eux qui, mais il faudrait vérifier dans le journal de Papillon, pouvait peut être aller jusqu'à les mettre aux arrêts (ce qui n'a rien d'infamant sous l'ancien régime rappelons le). Mais ils ne pouvaient pas se substituer à la justice bien sûr (il s'agit là je pense d'un acte disciplinaire (un blâme de nos jours) et non pas pénal).
Lucius- Messages : 11658
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Abus et arbitraire
Merci pour ces compléments, cher Lucius.
Il semble que les Mémoires secrets aient confondu les Premiers Gentilshommes de la Chambre du Roi et ses Gentilhommes ordinaires. A mon avis cette confusion a dû plus embêter le duc de Villequier que son acte jugé arbitraire par le public. :
Il semble que les Mémoires secrets aient confondu les Premiers Gentilshommes de la Chambre du Roi et ses Gentilhommes ordinaires. A mon avis cette confusion a dû plus embêter le duc de Villequier que son acte jugé arbitraire par le public. :
Invité- Invité
Re: Abus et arbitraire
Donc, ce ne serait pas sur injonction du duc de villequier que cette artiste se retrouve à l'ombre du cachot ?
Mme de Sabran- Messages : 54462
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Abus et arbitraire
Certainement que si. Mais en tant que Premier Gentilhomme, chargés justement de la gestion des spectacles donnés au roi. Pas en tant que gentilhomme ordinaire.
Invité- Invité
Re: Abus et arbitraire
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 54462
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Abus et arbitraire
C'est amusant comme nous reconnaissons tout le monde, n'est-ce pas !
Tu as vu aussi la seconde épouse de Calonne ?
C'est elle qui fait la couverture du magazine ou livre dont nous parlions il y a deux jours !
Mme de Sabran- Messages : 54462
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Abus et arbitraire
Oui ! Tu te souviens que la seconde Mme Jean du Barry était aussi un Vigée-Le Brun !
Mme de Sabran- Messages : 54462
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Abus et arbitraire
1778, Les Mémoires Secrets toujours .
Où l'on voit que les chanteuses ne sont pas traitées avec davantage de ménagement que les actrices et se retrouvent en prison avant d'avoir le temps de comprendre ce qui leur arrive ...
A partir de l'édit de 1674, qui détruisit dans Paris toutes les justices particulières, le For-l'Évêque devint une prison « où l'on retient, dit un contemporain, plus de malheureux que de coupables, étant particulièrement affectée à ceux qui sont arrêtés pour dettes ». C'était aussi le lieu de détention des acteurs qui avaient fait quelque scandale ou désobéi à l'autorité.
La célèbre tragédienne Clairon y fut enfermée en 1765; voici à quelle occasion : un nommé Dubois, comédien d'un talent médiocre, avait refusé de solder un salaire légitimement dû. Excité par la demoiselle Clairon, tout l'aréopage comique en parut violemment indigné. Au mois d'avril, on jouait la tragédie du Siège de Calais, par Dubelloi; cette pièce, qui obtint une grande faveur, était annoncée sur l'affiche. Les principaux acteurs arrivent au théâtre; bientôt on leur apprend que, par ordre du roi, Dubois devait remplir le rôle de Mauni; tous refusent alors de jouer avec lui et font connaître leur résolution aux spectateurs qui déjà remplissaient la salle. Un tumulte effroyable éclate aussitôt; au milieu des cris de : Calais!... Calais!... on distingue ceux de : Frétillon à l'hôpital!... la Clairon au For-l'Évêque!... Il n'y eut pas de spectacle, et l'argent fut rendu à la porte. Tout Paris fut ému de cette affaire, plus ému que si l'ennemi eût été à vingt lieues seulement de la capitale. Plusieurs gentilshommes se formèrent en comité chez le lieutenant de police. Après une discussion assez longue dans laquelle la reine tragique trouva de chaleureux défenseurs, il fut décidé néanmoins que les acteurs seraient conduits en prison. Le 7 avril 1765, Brisard, Dauberval, Molé, Lekain, et plusieurs autres furent arrêtés et conduits au For-l'Évêque. Un exempt se présenta au domicile de la demoiselle Clairon et la pria fort poliment de le suivre. Après quelques difficultés, l'actrice se soumit en disant :
Mon honneur reste intact, le roi lui-même n'y peut rien. -Vous avez raison, répartit l'exempt, où il n'y a rien, le roi perd ses droits.
La demoiselle Clairon monta dans la voiture de madame de Sauvigny, épouse de l'intendant de Paris. Pour marquer tout l'intérêt qu'elle prenait au sort de cette pauvre actrice, cette vertueuse dame tint la demoiselle Clairon constamment sur ses genoux et chercha durant le trajet à la consoler par de douces paroles. La reine tragique fut visitée par la cour et la ville. On faisait sortir les prisonniers pour aller jouer leurs rôles; le spectacle terminé, on les reconduisait au For-l'Évêque. Le dénomment de cette comédie fut joué par l'auteur lui-même. Le poète Dubelloi, pour plaire à mademoiselle Clairon, retira humblement sa tragédie du Siège de Calais. Le comédien Dubois demanda sa retraite, et les acteurs furent mis en liberté. Bellecour, au nom de tous ses camarades, fit à la Comédie Française un discours rempli d'excuses humiliantes et déplora le malheur d'avoir manqué au public.
For-L'Évêque, à Paris.
www.cosmovisions.com/monuParisForEveque.htm
Mlle Clairon conduite au For-l’Évêque
.
Mme de Sabran- Messages : 54462
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Histoire et événements en France
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|