Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
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Lucius
Mme de Sabran
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Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Mme de Sabran a écrit:
Mais si la Motte faisait des copies des faux envoyés au cardinal de la part de la reine ( les fameuses 29 mystérieuses lettres ), de la même façon ces copies ne peuvent compromettre Marie-Antoinette, puisque entre temps Rétaux a avoué être l'auteur des lettres .
J'y pige couic !
Que des copies de faux aient existé avant le procés ou après, en Angleterre, ils ne sont pas moins des copies de faux..:
A moins de penser qu’il y a, et qu’il y avait, du « vrai » : mais je n’ai toujours pas saisi comment il serait arrivé dans les mains de la La Motte !
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
La nuit, la neige a écrit:
Enfin...je ne sais pas ce que Calonne peut bien évoquer, en plus ?
Mais pourquoi précisément Fersen ?
Tu ne m'as vue mentionner Fersen nulle part, n'est-ce pas ? ... parce que je crois comme toi que c'est beaucoup trop hâtif .
Mais il semble clair que Calonne veuille laisser ignorer quelque chose de crucial au roi . Je m'interroge donc .
.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
C’est qu’il ma semblé que cette hypothèse était évoquée...Mme de Sabran a écrit:
Tu ne m'as vue mentionner Fersen nulle part, n'est-ce pas ? ... parce que je crois comme toi que c'est beaucoup trop hâtif.
Mais je suis curieux de poursuivre cette enquête !
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
La nuit, la neige a écrit:
Que des copies de faux aient existé avant le procés ou après, en Angleterre, ils ne sont pas moins des copies de faux..:
Certes, mais des faux sont visiblement des faux .
Alors qu'il est impossible de prouver que des copies de faux ne soient pas des copies d'originaux . ( sauf aveu )
Euh ! ... ... tu me suis ?
La nuit, la neige a écrit:
A moins de penser qu’il y a, et qu’il y avait, du « vrai » : mais je n’ai toujours pas saisi comment il serait arrivé dans les mains de la La Motte !
... du vrai ?!! dans toute cette histoire ?!!
.
Dernière édition par Mme de Sabran le Sam 04 Oct 2014, 14:37, édité 1 fois
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
La nuit, la neige a écrit:C’est qu’il ma semblé que cette hypothèse était évoquée...Mme de Sabran a écrit:
Tu ne m'as vue mentionner Fersen nulle part, n'est-ce pas ? ... parce que je crois comme toi que c'est beaucoup trop hâtif.
Mais je suis curieux de poursuivre cette enquête !
Comme je postule dans mon dernier message, je crois que c'était plutôt un piège, qu'en vérité on ne savait rien, qu'on n'avait pas de lettres authentiques de nulle part; mais qu'on avait des soupçons sur la relation avec Fersen (c'est à cette époque que le comte de Saint-Priest nous dit que c'était connu à la cour). Ce chantage pourrait être vu, donc, comme une tentative par les ennemis de la reine (d'Orléans en particulier, qui avait tant de contacts en Angleterre) pour trouver des preuves concrètes en faisant croire qu'on savait plus que l'on ne savait de fait. ('The known unknown', pour citer M. Rumsfeld).
C'est bien vrai que la reine correspondait avec Fersen, c'est bien vrai qu'il est revenu à Versailles pour une visite secrète à la mort de Madame Sophie, et c'est bien vrai qu'ils commencèrent à chiffrer leurs lettres à cette époque.
Invité- Invité
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
ma chère Outremanche
Ce dernier point est très intéressant parce que c'est un fait bien établi et concret que j'avais effectivement relevé dans votre questionnaire initial. Ils commencent à chiffrer leur correspondence à l'été 1787 c'est à dire juste après la fuite de Mme de la Motte.
Avaient-ils auparavant évoqué dans leurs courriers l'affaire du Collier? Cela signifie au minimum que quelque chose les a décidé à adopter des mesures de sécurité. Est-ce l'évasion de Mme de la Motte ou un autre incident concommitant qui peut n'avoir aucun lien avec cet évènement? Le fait nous interpelle quand même et vous avez tout a fait raison de le prendre en compte dans votre analyse.
Roi-cavalerie
Ce dernier point est très intéressant parce que c'est un fait bien établi et concret que j'avais effectivement relevé dans votre questionnaire initial. Ils commencent à chiffrer leur correspondence à l'été 1787 c'est à dire juste après la fuite de Mme de la Motte.
Avaient-ils auparavant évoqué dans leurs courriers l'affaire du Collier? Cela signifie au minimum que quelque chose les a décidé à adopter des mesures de sécurité. Est-ce l'évasion de Mme de la Motte ou un autre incident concommitant qui peut n'avoir aucun lien avec cet évènement? Le fait nous interpelle quand même et vous avez tout a fait raison de le prendre en compte dans votre analyse.
Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Nous parlions des délires de la Motte, mais la Correspondance Secrète n'est pas en reste !!!
On revient à dire que le sieur de la Motte, en remettant treize lettres à Mme de Polignac, en avait gardé des copies légalement collationnées et se disposait à les publier lorsqu'il est mort subitement ainsi que sa femme qui l'avait rejoint; mais rien n'est plus invraisemblable que ce bruit sur lequel la méchanceté s'obstine .
boudoi29 boudoi29 boudoi29
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
La mort du comte de la Motte trouve son explication dans le pamphlet du Voyage à découvert.
Ce " Voyage à découvert " est celui de M. de Polignac à Londres, où il est allé, prétend-on, pour acheter à M. de la Motte des libelles contre Marie-Antoinette. N'ayant pu le corrompre il l'a fait assassiner, ce qui paraît pour le moins exagéré, puisque le sieur de la Motte a, de longues années encore, continué à jouir d'une insolente et florissante santé .
( Hector Fleischmann : Madame de Polignac et la Cour galante de Marie-Antoinette )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Mme de Sabran a écrit:
La mort du comte de la Motte trouve son explication dans le pamphlet du Voyage à découvert.
Ce " Voyage à découvert " est celui de M. de Polignac à Londres, où il est allé, prétend-on, pour acheter à M. de la Motte des libelles contre Marie-Antoinette. N'ayant pu le corrompre il l'a fait assassiner, ce qui paraît pour le moins exagéré, puisque le sieur de la Motte a, de longues années encore, continué à jouir d'une insolente et florissante santé .
( Hector Fleischmann : Madame de Polignac et la Cour galante de Marie-Antoinette )
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Mais Jeanne de La Motte, n'était elle pas tombée à sa mort d'une fenêtre au troisième étage à Londres? Je ne me souviens plus des détails, mais croyez-moi, c'est presque impossible de tomber par une de ces fenêtres là par accident. Il doit exister des documents relatifs à cela dans nos archives. Je croyais que son mari est parti après pour l'Amérique et l'oubli, mais encore je ne suis pas certaine. Peut-être la 'mort' de Mme de La Motte n'était que pour la permettre de disparaître quand les agents des gouvernements français et anglais voulaient qu'elle quitte la scène.
J'ai également l'idée qu'ils habitaient tous (Calonne et les La Motte) pas loin de chez moi à Londres. Je pourrais y aller prendre les photos un jour.
Invité- Invité
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Eve,
Voilà ce qu'écrit à ce propos Evelyn Lever dans L'affaire du Collier. "Surveillée par les espions français de tous bords et poursuivie par ses créanciers, la dame de la Motte vivait dans l'angoisse. le 12 juin 1791, des policiers agissant à la requête de son tapissier auquel elle devait de l'argent, forcèrent sa porte. Prise de panique, elle ouvrit la fenêtre et se jeta du deuxième étage. Un parfumeur , nommé Warren, la trouva inanimée, les jambes broyées, et la recueillit chez lui, près de Westminster Bridge. Le lendemain Bertrand, (un agent secret, envoyé par Louis XVI) se présenta à son chevet." Elle lui montra ses horribles blessures puis ultérieurement" il obtint d'elle les renseignements qu'il souhaitait: 6000 exemplaires de la Vie de Jeanne de Valois, comtesse de la Motte avaient été tirés dont 4000 à l'attention des libraires parisiens et 2000 pour ceux de Lonres et de Hollande. Bertrand promit à Jeanne d'acheter le tout et la vente fut différée". L'argent n'arrivant pas de France et après avoir tenté un dernier chantage auprès de Bertrand "elle signa ses exemplaires avant de mourir le 23 août 1791. On l'enterra le 26 août en la paroisse Saint Mary Elisabeth."
Roi-cavalerie
Voilà ce qu'écrit à ce propos Evelyn Lever dans L'affaire du Collier. "Surveillée par les espions français de tous bords et poursuivie par ses créanciers, la dame de la Motte vivait dans l'angoisse. le 12 juin 1791, des policiers agissant à la requête de son tapissier auquel elle devait de l'argent, forcèrent sa porte. Prise de panique, elle ouvrit la fenêtre et se jeta du deuxième étage. Un parfumeur , nommé Warren, la trouva inanimée, les jambes broyées, et la recueillit chez lui, près de Westminster Bridge. Le lendemain Bertrand, (un agent secret, envoyé par Louis XVI) se présenta à son chevet." Elle lui montra ses horribles blessures puis ultérieurement" il obtint d'elle les renseignements qu'il souhaitait: 6000 exemplaires de la Vie de Jeanne de Valois, comtesse de la Motte avaient été tirés dont 4000 à l'attention des libraires parisiens et 2000 pour ceux de Lonres et de Hollande. Bertrand promit à Jeanne d'acheter le tout et la vente fut différée". L'argent n'arrivant pas de France et après avoir tenté un dernier chantage auprès de Bertrand "elle signa ses exemplaires avant de mourir le 23 août 1791. On l'enterra le 26 août en la paroisse Saint Mary Elisabeth."
Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Roi-cavalerie a écrit:
L'argent n'arrivant pas de France et après avoir tenté un dernier chantage auprès de Bertrand "elle signa ses exemplaires avant de mourir le 23 août 1791. On l'enterra le 26 août en la paroisse Saint Mary Elisabeth."
Roi-cavalerie
Je ne connais pas cette paroisse. A Westminster (dans le voisinage de Westminster Bridge) nous avons St. Margaret's, St. John's et St. Martin's in the Fields. Pour St. Mary's nous avons St. Mary-le-Strand, et les paroisses de St. Mary-le-bone, (mais à 2 - 3 kilomètres de la Tamise) et St. Mary's Bryanston Square (mais je ne sais pas cette paroisse existait encore en 1791). A Piccadilly et Mayfair nous avons les églises de St. James et de St. George respectivement.
Au sud de Westminster Bridge il y avait la paroisse de St. Mary en Lambeth, mais pas avec Elizabeth.
Invité- Invité
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Oh la la !!! J'ai tellement à lire dans ce sujet ! Dès que je peux, je m'y mets ! N'avancez pas trop vite, pleeeeeaaaaase !
Invité- Invité
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Reinette a écrit: N'avancez pas trop vite, pleeeeeaaaaase !
Nous n'avançons pas, nous tâtonnons, et encore ! en nous prenant les ripatons dans le tapis ... :
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
National Archives, Kew
Particulièrement difficile à lire, bravo Eve !!! :\\\\\\\\:
–copie au crayon noir.
J'ai été obligée de faire des coupes sombres de suites de bribes de phrases sans queue ni tête...
Calonne to Mme de Polignac
sans date – mais probablement au printemps de 1788
Pour vous seule
Vous aurez bien deviné j'espère, Madame la duchesse, pourquoi je n'ai pas fait passer par vous le paquet que j'avais prié le duc de Dorset de remettre à la Reine, sans lui en laisser même entrevoir le contenu que j'avais déguisé sous une fausse annotation. Vous ne m'avez jamais rien dit des cinq lettres originales que les la Motte ont conservées et dont le public aurait déjà connaissance sans les mesures que j'ai prises pour l'empêcher. Cette conduite de ma part et dans les circonstances où je me trouve devrait, il me semble, paraître généreuse, honnête et même touchante. Si on la juge autrement, je ne me repentirais pas d'avoir bien fait, mais je ne m'en mêlerai plus en aucune sorte. J'ai eu crainte que, si je m'adressais à vous, la reine ne crût que vous m'aviez confié ce que vous ne m'aviez jamais laissé même entrevoir, et ce que vous ne deviez pas me dire. J'ai cru qu'elle trouverait mieux que je la laisse elle seule maîtresse absolue de son secret. Si elle vous montre ma lettre, vous verrez bien ce que je ( ... ) fais contraire ( … ) jusqu'à la ( … ) que j'ai faite de votre connaissance pour me rendre plus facile le chemin de parvenir a la ( … ) a produit l'effet contraire; mais ( … ) qui trouve fort généreux, et dans le sens qu'il m'a paru que vous parliez vous-même. Il me semble que dans le même sens vous pouvez tirez parti de la réserve que j'ai eu à votre égard et qu'il est beaucoup mieux que ce soit la Reine elle-même qui vous en ait parlé, ce que je suis censé ignorer. Vous arrangerez tout cela comme vous voudrez. La lettre que je joins ici, quoique j'ai eu intention qu'elle ( ... ) un long bavardage que je n'ai ( … ) meilleur parce que je (…) je vous l'avoue en vous l'écrivant pendant la ( … ) de sourcil, et qu'à peine je vois ce que j'écris Je n'ai pas voulu attendre à demain pour profiter du courrier qui va partir et dont les chevaux étaient déjà attelés quand j'ai reçu ( … ).
Adieu, Madame la duchesse, ( ... ), les circonstances peuvent changer et il me semble que celle-ci vous présente un grand moyen à faire valoir. Faites-moi apercevoir ce que vous en pensez. Si on suit la route qu'on parait prendre en politique, comme en tout autre genre d'affaires, on se prépare de cruels repentirs et on s'en s'apercevra trop tard. Il ne faut pas non plus que la Reine se dissimule de ce qu'il y a des menées souterraines qui ne demanderaient pas mieux que ( d'être secondées ). Elle doit voir combien je suis éloigné de me prêter à rien qui puisse lui être contraire. Mon nouvel ouvrage achèvera de le lui prouver, et j'espère que dans ce sens vous en serez contente, qu'au milieu de tout cela et quand les injustices même n'aigrissent pas mon âme, on s'irrite pour des choses aussi indifférentes que ma présentation.
Vous conviendrez que c'est continuer de me traiter avec une étrange rigueur. Au reste mon parti est pris: je ne ferai jamais rien de contraire aux sentiments que j'ai toujours montrés. Mais aussi je n'en aurai jamais de faibles et je ne connais pas plus la crainte que les moyens malhonnêtes. Voila, Madame la duchesse, sur quoi vous pouvez compter, autant que sur le tendre et respectueux attachement que je vous conserverai tant que je vivrai.
Mille et mille compliments au duc de Polignac. Son petit mot m'a fait grand plaisir. Donnez moi de vos nouvelles, je vous prie. Mme de Chabannes est partie.
Roi-cavalerie m' a écrit:
J’ai pu glaner par ailleurs sur le web les informations suivantes concernant la comtesse de Chabannes. Il s’agit de Marie Elisabeth de Talleyrand-Périgord, dame de compagnie de Mme Adélaïde et épouse de Jacques Charles de Chabannes-Cureton, premier écuyer de Mme Adelaïde. Son départ de Londres a eu lieu avant la deuxième quinzaine de février 1788 car le Journal Politique ou Gazette des Gazettes de la seconde quinzaine de février 1788 écrit: “Quant à la publication du nouveau mémoire, M de Calonne a tenu parole, l’emprunt étant rempli, cette pièce vient de paraitre.....la comtesse de Chabannes qui avoit été auprès de lui à Londres et avec laquelle on a dit à tort qu’il étoit marié a un ordre de se démettre de sa place qu’elle avait auprès de Mme Adélaïde et de ne plus apparaitre à la cour. “ Ce qui date notre lettre vraisemblablement du début de l’année 1788. Peut être est-ce l’une des 3 que Lacour Gayet signale dans sa biographie.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
outremanche a écrit:
J'ai également l'idée qu'ils habitaient tous (Calonne et les La Motte) pas loin de chez moi à Londres. Je pourrais y aller prendre les photos un jour.
Très bonne idée ! :n,,;::::!!!: Tu crois que ce sont toujours les bâtiments d'époque ?
Et puis tiens ! à propos d'idée, tu m'en donnes une !!! :
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Oui, c'est un quartier du dixhuitieme siècle. J'y habite encore dans un immeuble Georgian.
Invité- Invité
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Eve,
Il s'agit bien de Saint Mary de Lambeth, j'avais lu trop vite. I beg your pardon.
Roi-cavalerie
Il s'agit bien de Saint Mary de Lambeth, j'avais lu trop vite. I beg your pardon.
Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Euh, plus ou moins...Mme de Sabran a écrit:
Certes, mais des faux sont visiblement des faux .
Alors qu'il est impossible de prouver que des copies de faux ne soient pas des copies d'originaux . ( sauf aveu )
Euh ! ... tu me suis ?
Mais je ne vois toujours pas vers quelle destination ? boudoi32
Eh bien quoi, je ne sais pas ?! Ce n’est pas moi qui le dit.Mme de Sabran a écrit:... du vrai ?!! dans toute cette histoire ?!!
C’est bien l’une des hypothèses évoquées plus en amont dans ce sujet, non ?
Ces lettres présumées authentiques volées ou disparues.
Parlons-nous bien de la même chose ?
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
La nuit, la neige a écrit:Euh, plus ou moins...Mme de Sabran a écrit:
Euh ! ... tu me suis ?
Mais je ne vois toujours pas vers quelle destination ? boudoi32
Mettons les feux anti-brouillard, tu veux ? :
La nuit, la neige a écrit:Eh bien quoi, je ne sais pas ?! Ce n’est pas moi qui le dit.Mme de Sabran a écrit:... du vrai ?!! dans toute cette histoire ?!!
C’est bien l’une des hypothèses évoquées plus en amont dans ce sujet, non ?
Ces lettres présumées authentiques volées ou disparues.
Parlons-nous bien de la même chose ?
Eh bien écoute, moi pour l'instant j'en suis toujours au fichu collier ...
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Eh bien, je ne sais plus, parce que dans votre dernier message, vous disiez au contraire : Je suis convaincue que les La Motte n'ont jamais eu que des lettres de faussaires sur l'affaire du collier, mais la possibilité reste que l'on aurait pu intercepter/copier/voler des lettres de Marie-Antoinette à Fersen.outremanche a écrit:
Comme je postule dans mon dernier message, je crois que c'était plutôt un piège, qu'en vérité on ne savait rien, qu'on n'avait pas de lettres authentiques de nulle part; mais qu'on avait des soupçons sur la relation avec Fersen (c'est à cette époque que le comte de Saint-Priest nous dit que c'était connu à la cour). Ce chantage pourrait être vu, donc, comme une tentative par les ennemis de la reine (d'Orléans en particulier, qui avait tant de contacts en Angleterre) pour trouver des preuves concrètes en faisant croire qu'on savait plus que l'on ne savait de fait.
Et, en ce cas, Calonne reste-t-il sincère ?
Admettons qu’il ne soit pas dès lors « complice », bon... Alors il se serait laissé duper, lui aussi, par ce petit monde ?
Ou alors, je n’ai pas compris, désolé.
Certainement. Mais au regard de ce que j’ai lu pour l’instant, et selon mon interprétation, j’avoue que je ne saisis pas le rapport ; ni, pour l’instant, les liens entre ces éléments et cette correspondance de Calonne.outremanche a écrit:C'est bien vrai que la reine correspondait avec Fersen, c'est bien vrai qu'il est revenu à Versailles pour une visite secrète à la mort de Madame Sophie, et c'est bien vrai qu'ils commencèrent à chiffrer leurs lettres à cette époque.
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
National Archives, Kew
Calonne à la duchesse de Polignac
De Londres ce 8 juin 1788
J'avais bien résolu, Madame la duchesse, de rester dans l'inaction qui m'était prescrite sur l'objet par rapport auquel j'avais cru devoir exposer ce que j'avais appris, et proposer ce que je pouvais faire; je m'étais pénétré du sentiment de mépris qu'on avait jugé être le seul que dussent exciter les menaces des L.M. et les écrits dont ils avaient annoncé la prochaine publication, et j'avais déclaré à l'intermédiaire qui avait offert le moyen de l'empêcher qu'il n'y avait rien à faire, qu'on n'avait aucun sujet de craindre les effets de leurs impostures, et que je ne voulais plus qu'il m'en parlât. Il m'avait paru seulement que je ne devais pas le repousser, que je devais au contraire entretenir sa bonne volonté, lorsqu'il me témoignait espérer encore de parvenir par lui-même à détourner ces indignes personnages de l'éclat scandaleux qu'ils voulaient faire, en tâchant de leur prouver qu'il n'en pouvait résulter pour eux que beaucoup de danger. Mais dès qu'il m'eût dit que tous ses efforts n'aboutissaient qu'à gagner du temps sans pouvoir faire abandonner une résolution inspirée par la fureur et affermie par le désespoir, je lui interdis aussitôt tout accès auprès de moi en l'exhortant lui-même à n'avoir plus aucune relation avec de pareille espèces.
Tel était l'état des choses au moment du petit séjour qu'a fait ici dernièrement le duc d'…. et je l'en informai la veille de son départ. J'ai reçu depuis lors une lettre de ce même intermédiaire, que j'ai gardée plusieurs jours sans savoir qu'en faire, ne voulant pas y répondre, et craignant en même temps d'avoir tort de n'en faire aucun usage.
Enfin, j'ai pris le parti de vous l'envoyer lorsque je trouverai une voie sûre, et j'ai espéré le secours de vos sages conseils.
Un malentendu a trompé ma 1ère intention ou du moins en a retardé l'effet. Aujourd'hui que j'ai le moyen de vous faire parvenir cette lettre directement et avec toute sûreté, je vous l'adresse de nouveau. Je vous demande la grâce de la lire attentivement, et de me marquer ce que vous en pensez, après avoir pesé toutes les considérations qui causent mon embarras.
Je sais bien qu'en ne répondant rien, en ne faisant rien, en laissant faire tout ce qu'on voudra sans m'en mettre en peine, je serais strictement irréprochable puisque ce serait suivre la route qui m'a été tracée en réponse aux premières ouvertures dont un zèle très désintéressé m'avait engagé à rendre compte: mais est-il bien sûr que, quand le mal sera fait et qu'on en verra les conséquences, on ne dise pas qu'ayant été autant instruit que je l'ai été de ce qui se tramait, j'aurais dû faire plus que je n'ai fait pour l'empêcher ?
La même personne qui par la lettre que je vous envoie s'efforce, en s'ouvrant davantage sur le contenu des écrits qui lui ont été communiqués de me prouver l'importance, d'en prévenir la publicité, ne peut elle pas un jour ou l'autre m'imputer un tort, et attribuer à des sentiments dont je suis fort éloigné l'inutilité de ses offres, et le défaut d'empressement à saisir le moyen d'étouffer pour jamais par un léger sacrifice, une infamie capable de compromettre la dignité du trône?
Je me vois entre deux écueils celui de faire plus qu'on ne veut, ce qui est toujours suspect, et celui de faire moins que la chose semble exiger, ce qui peut également être pris en mauvaise part. Il peut y avoir beaucoup d'inconvénients pour moi, à vouloir encore rendre un service refusé: il y en a peut-être plus encore pour le fonds de la chose même à laisser répandre ici et dans toute l'Europe un écrit appuyé de prétendues pièces, qui faisiez (?) par une curiosité maligne, peuvent surtout dans les circonstances présentes produire une impression très funeste.
Que dois-je faire en pareil cas? Le bien si je le puis; c'est la réponse de mon cœur. Mais croit-on qu'on fasse le bien pour le bien? Croira-t-on que je l'ai voulu et que je n'aie voulu que cela, à mes seuls risques, périls et fortune, lorsque tout ce que j'ai souffert, tout ce qui meut ordinairement les volontés humaines, tout ce que je pourrais prévoir et considérer, semble me porter à des dispositions contraires?
Quoi qu'il en soit, Madame la duchesse, je ferme les yeux sur ce qui m'est personnel et je ne veux fixer les vôtres que sur la possibilité qu'il y aurait encore de détruire, d'anéantir à jamais, jusqu'aux moindres vestiges de l'horreur prête à éclore, d'en contenir les auteurs par un moyen sûr, de les rejeter même hors de l'Europe et au-delà des mers, sans aucune crainte de retour, ni d'infidélité quelconque, moyennant seulement une rente viagère de 10,000, qui pourrait être conditionnellement assurée, à l'insu de la personne auguste qui serait compromise si elle paraissait craindre une divulgation calomnieuse et qui ne pourrait l'être en aucune sorte par les soins qu'on prendra sans sa participation, pour en écarter le scandale. Je conçois les raisons qui peuvent l'avoir déterminée de ( ne ) me charger de rien; je devine aisément ses défiances et ses répugnances d'après les impressions malheureusement trop enracinées qu'on lui a données sur mon compte; le temps seul et la constance de ma conduite pourront lui ouvrir les yeux.
En attendant, je ferais volontiers un sacrifice que l'état de ma fortune depuis mon mariage me permet, et que celle qui a voulu partager mon sort approuverait sûrement, pour empêcher une infamie qui me fait horreur, et le ferait par respect par attachement pour le trône, au service duquel j'ai été voué et n'ai pas cessé de l'être.
Je le ferais pour moi-même dans la seule vue de me procurer la satisfaction intérieure, et de me ménager une preuve tacite d'avoir conservé au milieu des persécutions et des calomnies dont je suis victime, les sentiments d'un serviteur fidèle et zélé. Je le ferais sans jamais en parler et sans prétendre qu'on m'en eût aucune obligation; mais voulant seulement être sûr qu'on ne m'en saurait pas mauvais gré.
Sur ce dernier point, seule condition que je voudrais y mettre, je ne puis avoir d'autre certitude que votre assurance, Madame la duchesse, c'est à vous de juger si vous pouvez me la donner; je m'en rapporte à vous seule, persuadé que connaissant la droiture de mes intentions, vous ne refuserez pas de guider et assurer ma marche; ou que si vous ne vous trouvez pas en état de me donner une réponse décisive, vous voudrez bien du moins rester dépositaire et témoin, s'il le fallait, de ma bonne volonté.
En revanche, je vous donne ma parole d'honneur que si je fais le sacrifice nécessaire pour empêcher le mal, moyennant seulement la certitude que ma bonne intention ne tourne pas contre moi, et ne puisse être dénaturée, je ferai tout ce qui sera possible pour que jamais personne n'en soit instruit, et que je n'en parlerai à qui que ce soit dans le monde. Je consens à être regardé comme le dernier des homme si j'abusais de la connaissance que j'ai acquise malgré moi, ou si je me prévalais d'en avoir étouffé le principe, d'après cela prononcez. Vous connaissez ma loyauté; je connais votre âme, et j'y ai toute confiance.
Adieu, Madame la duchesse .
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_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Mme de Sabran a écrit:
Eh bien écoute, moi pour l'instant j'en suis toujours au fichu collier ...
Ah bon ?
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Merci pour cette nouvelle transcription.
Une chose est sûre en tous les cas : peu importe ses intentions, Calonne est trèèèèèèès persévérant ! 54385210 :
Une chose est sûre en tous les cas : peu importe ses intentions, Calonne est trèèèèèèès persévérant ! 54385210 :
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
La nuit, la neige a écrit:Mme de Sabran a écrit:
Eh bien écoute, moi pour l'instant j'en suis toujours au fichu collier ...
Ah bon ?
Je vois que tu déploies de larges oreilles ... :
( grosse voix ) C'est pour mieux m'écouter, mon enfant ?!! :!,,,!!!:
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Au risque de vous embrouiller un peu plus en ce début de soirée, je reviens un peu en arrière sur le problème posé par Outremanche dans sa question 3 car il me semble important de bien mettre les choses au clair:
3. Il est évident par la lettre de Calonne du 27 janvier 1788 que les La Motte avaient volé les lettres dont ils menaçaient de faire 'une détestable usage'. Ils n'auraient pas eu besoin de voler des lettres adressées ou à Mme de La Motte ou au Cardinal de Rohan. Mais des autres lettres, qui n'avaient rien à voir avec cette affaire…?
Pour moi en appuyant sur le timing de ses rencontres avec Latour établi par Lacour Gayet dans sa biographie, voici ma réponse:
A cette date du 27 janvier, lorsque Calonne parle dans son courrier à la duchesse de lettres volées par Mme de la Motte, il évoque ce que lui a dit Latour dans son entrevue du 28 décembre ( LG écrit que Latour revint voir Calonne 8 jours après la parution de l'entrefilet paru dans le Morning Post le 20 décembre 1787). Celui-ci était revenu le voir avec 2 lettres de la Motte . Dans l'une, celle-ci déclarait " sur son honneur " détenir un nombre assez considérable de lettres échangées entre la reine et le cardinal. Calonne décida alors de faire passer ces 2 lettres à la reine via Dorset, lettres que la reine refusa de consulter ce qu'il apprend le 27 janvier 1788 lorsque Dorset lui fait parvenir la réponse de la reine. Il se retourne donc vers la duchesse pour lui raconter ce qui s'est passé ( lettre du 27 janvier) et parle donc de lettres volées par Mme de la Motte. Puis le 10 mai 1788, Latour déclare à Calonne qu'il a bien vu les lettres échangées entre MA et Rohan qui avait été signalées dans les 2 lettre s de la Motte dont il était question dans ces courriers via Dorset. Elles sont au nombre de 29.
Mais, cette explication n'exclut pas toutefois que des lettres entre Fersen et MA aient pu être dérobées par ailleurs mais c'est peut être une autre histoire. Il apparait bien toutefois que Fersen et MA aient senti suite à cette affaire le vent du boulet puisqu'ils ont décidé à l'été d'adopter un chiffre.
Bien à vous. Roi-cavalerie
3. Il est évident par la lettre de Calonne du 27 janvier 1788 que les La Motte avaient volé les lettres dont ils menaçaient de faire 'une détestable usage'. Ils n'auraient pas eu besoin de voler des lettres adressées ou à Mme de La Motte ou au Cardinal de Rohan. Mais des autres lettres, qui n'avaient rien à voir avec cette affaire…?
Pour moi en appuyant sur le timing de ses rencontres avec Latour établi par Lacour Gayet dans sa biographie, voici ma réponse:
A cette date du 27 janvier, lorsque Calonne parle dans son courrier à la duchesse de lettres volées par Mme de la Motte, il évoque ce que lui a dit Latour dans son entrevue du 28 décembre ( LG écrit que Latour revint voir Calonne 8 jours après la parution de l'entrefilet paru dans le Morning Post le 20 décembre 1787). Celui-ci était revenu le voir avec 2 lettres de la Motte . Dans l'une, celle-ci déclarait " sur son honneur " détenir un nombre assez considérable de lettres échangées entre la reine et le cardinal. Calonne décida alors de faire passer ces 2 lettres à la reine via Dorset, lettres que la reine refusa de consulter ce qu'il apprend le 27 janvier 1788 lorsque Dorset lui fait parvenir la réponse de la reine. Il se retourne donc vers la duchesse pour lui raconter ce qui s'est passé ( lettre du 27 janvier) et parle donc de lettres volées par Mme de la Motte. Puis le 10 mai 1788, Latour déclare à Calonne qu'il a bien vu les lettres échangées entre MA et Rohan qui avait été signalées dans les 2 lettre s de la Motte dont il était question dans ces courriers via Dorset. Elles sont au nombre de 29.
Mais, cette explication n'exclut pas toutefois que des lettres entre Fersen et MA aient pu être dérobées par ailleurs mais c'est peut être une autre histoire. Il apparait bien toutefois que Fersen et MA aient senti suite à cette affaire le vent du boulet puisqu'ils ont décidé à l'été d'adopter un chiffre.
Bien à vous. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
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