Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
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Comte d'Hézècques
Mme de Sabran
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Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Extraits de biographies
Madame Victoire de France (1733 – 1799)
Portrait de Victoire de France (1733-1799) dite Madame Victoire
D'après Jean-Marc Nattier
Huile sur toile, vers 1750
Copie du cabinet du roi d'après le portrait de Madame Victoire de Nattier (en 1748), alors exposé dans les appartements à Versailles
Image : Wikipedia
"Victoire - Louise de France, plus couramment surnommée « Madame Victoire », cinquième fille de Louis XV et de Marie Leszczynska, est certainement moins connue que sa sœur aînée, Mme Adélaïde, dont elle partagera le destin et connaîtra l’exil pendant la révolution. Elle se distingua par une pitié et la douceur de ses mœurs. Elle naquit, «publiquement» dans la chambre de la reine le 11 mai 1733, au château de Versailles.
Elle fut élevée par la « gouvernante des Enfants de France » au château de Versailles, avec ses frères et sœurs . Elle fut soumise, dès son plus jeune âge, à l’étiquette, qui gérait la vie quotidienne des princes, quel que soit leur âge. Mme Victoire avait de nombreuses sœurs, qui encombrèrent peu à peu le château de Versailles, car la naissance répétée des filles de France fut une véritable tragédie pour l’Etat. Cette pouponnière royale coûtait une dépense terrible si l’on jugeait l’énorme effectif de la « maison » des Enfants de France , chaque princesse disposait, dés sa naissance, de huit femmes de chambre, soit rien qu'une cinquantaine de caméristes pour les seules filles du Roi ! Le Cardinal de Fleury envoya les princesses parfaire leur éducation dans le couvent lointain de Frontevraud.
Louis XV ne contredira pas son ancien précepteur et Marie Leszczynska, tremblante, n’osera pas protester devant le vieux ministre despote. Fleury gardait probablement une tenace rancune à la reine d’avoir naïvement aidé le Duc de Bourbon lorsque celui ci tenta de l’évincer. Il se vengea en exilant si cruellement les innocentes fillettes à une telle distance de Versailles, que compte tenu de l’étiquette, une visite royale aurait été une expédition ruineuse, donc impossible.
Mme Victoire partit donc avec ses petites sœurs, escortées de leurs domestiques et de leurs sous-gouvernantes pour la lointaine abbaye angevine. Elle y fera un long séjour , qui durera de juin 1738 à mars 1748. Ni ses parents, ni des membres de la famille royale n’allèrent jamais prendre de ses nouvelles. Victoire vécut ainsi pendant dix ans., « accoutumée à être peu contrainte », manifestant parfois une humeur impérieuse. On la punissait en l’enfermant dans un caveau dit la « lanterne des morts ». La princesse allait en garder sa vie entière des terreurs paniques et irraisonnées.
En 1748, à son retour à Versailles, elle sera, un temps, la coqueluche de la Cour, créant une rivalité éphémère à son aînée Mme Adélaïde, à qui elle volait la vedette. Jalousie passagère, à laquelle succédera la plus franche amitié puis une profonde tendresse. Elle partagera avec ses sœurs aimées, leur « maison » et leur appartement, car dès lors, elles vivront toujours ensemble. Mme Victoire dut s’adapter, au quotidien monotone d ’une princesse de France, c’est à dire des journées réglées par l’étiquette interrompues par de rares distractions, où elle devait, entre autres, faire sa toilette et manger en public, changer plusieurs fois de robes, endurer le Grand habit de Cour, « faire sa cour » au roi et à la reine, recevoir les visites et les ambassadeurs, s’amuser sans joie dans des bals et divertissements réglés d’avance.
Cette vie de pure représentation deviendra pour elle une véritable corvée. Les moindres prétextes qui pouvaient faire sortir Mesdames de ce train de vie emprisonnant étaient saisis avec empressement , comme des visites de couvents, des cures à Plombières ou à Vichy, ou plus tard, plusieurs séjours en Lorraine chez leur grand père, le roi Stanislas ou les « petits voyages » avec Louis XV à Choisy, Bellevue ou Marly.
Comme pour sa sœur Adélaïde tous les projets de mariages ne se réaliseront jamais : Mme Victoire fut pressentie pour épouser le roi d’Espagne , Ferdinand VI, veuf d’une infante du Portugal. L’esprit un peu dérangé du roi fit que l’union n’aura pas lieu.
Marie-Thérèse-Victoire de France, dite Madame Victoire
Etienne Aubry
1773
Huile sur toile
Salon de 1773
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Mme Victoire était une jeune fille d’une très grande beauté brune qu’elle conservera, semble-t-il, bien plus longtemps que sa sœur aînée. Elle était un peu grasse, et manquait d’aisance. Elle possédait cette bonté qui seul la faisait aimer de tout le monde. Elle était si indolente qu’elle en plaisantait elle-même. Un jour, une de ses dames lui demanda si elle entrerait au couvent comme sa sœur, elle lui répondit «J’aime trop les commodités de la vie». Affable, elle vivait avec la plus aimable simplicité dans une société qui la chérissait car elle était adorée de toute sa maison. Bonne, confiante, douce, elle resta attachée, malgré tout à sa sœur, au point d’y être totalement soumise. "
"Le roi, au contraire de la reine, qui obéissait avec beaucoup de scrupules à l’étiquette, traitait ses filles avec cette attitude assez déconcertante, on le voit dans les surnoms célèbres qu’il donna aux princesses : Victoire était Coche à cause de son bel embonpoint. Victoire partageait en famille chez Mme Adélaïde le fameux café matinal. Cette fine odeur du café matinale était révélatrice, voire symbolique. Elle signifiait qu’au-delà des apparences, Versailles accomplissait une importante mutation, la famille royale commençait à vivre dans la plus grande intimité et à réclamer le confort autant que la gloire, autant dans sa manière de vivre que dans la composition de leurs appartements.
Insignifiante et inutile, Mme Victoire s’adaptera donc à un quotidien monotone, s’occupant , comme sa mère à de nombreuses bienfaisances, étant très aumônière et pieuse. Elle visitaient quotidiennement les pauvres. Bien que son éducation fut terminée, elle continua à étudier avec différents « maîtres », ainsi qu’à prendre des leçons de musique. Victoire tout particulièrement, comme son frère et ses sœurs, fut très bonne musicienne, excellant à la harpe ou au clavecin, organisant fréquemment des charmants concerts auxquels assistait la famille royale.
Beaumarchais fut son professeur de harpe. On sait que Mozart dédia un concerto à cette princesse.
A la fin de la vie de son père, elle s’enferma dans son intérieur, dans la société constituée par le cercle de sa dame d’honneur, Mme de Chastellux chez laquelle elle passait toute ses soirées. Elle figurera, néanmoins, en bonne princesse de sang royal, aux grandes cérémonies de Versailles. "
Marie-Thérèse-Victoire de France, Madame Victoire
Dorothée-Anne Coster
1779-81
Huile sur toile
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
"Son rôle restera tout à fait insignifiant car elle ne se mêlera de rien. Moins méchante que sa sœur aînée, Victoire, foncièrement bonne et ne désirant rien que la paix, accueillera de manière bien plus courtoise la jeune dauphine, à laquelle elle offrit un passe-partout pour accéder à toute heure dans ses appartements. Elle se détachera un temps du joug d’Adélaïde mais devra s’incliner devant cette sœur ambitieuse et la suivra, dans son éloignement forcé au château de Bellevue. Mme Victoire, fervente du grand air et des paysages rustiques, y résidera, en simple particulière, s’occupant à ses fleurs préférées dans ses jardins fleuriste, botanique et potager de Bellevue et de ses ouvriers agricoles de son hameau ( comme Marie-Antoinette à Trianon, elle se fera construire un village similaire dans le jardin du château de Bellevue ), car elle avait la main verte."
Marie-Thérèse-Victoire de France, Madame Victoire
Adélaïde Labille-Guiard
1787
Pastel sur deux feuilles de papier bleu filigrané marouflées sur toile
Salon de 1787, n°111 ; collection de l'artiste et conservé après sa mort par son mari François-André Vincent
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
"Quand la tempête de la révolution se leva, Mesdames Adélaïde et Victoire, les deux seules survivantes des filles de Louis XV, obtinrent de l’Assemblée l’autorisation de quitter la France en février 1791. Accompagnée de sa sœur, Victoire partit juste à temps pour éviter le pillage de Bellevue, puis fut arrêtée à Arnay le Duc. Elle commencera son exil à Chambéry chez sa nièce, reine de Sardaigne, puis gagna Turin, Parme et Rome. Les six années du séjour en la ville éternelle seront marquées par le contrecoup des événements de France. Trois ans après, Victoire et Adélaïde devront fuir de nouveau, le pape ayant signé la paix de Tolentino avec la France. Elles se réfugièrent à Naples, où elles seront bien reçues par la sœur de la reine Marie Antoinette, Marie-Caroline d’Autriche. "
Victoire de France, dite Madame Victoire
Johann-Ernst Heinsius
1786
Huile sur toile
Image : RMN-GP (Château de Versailles)
"Elles n’y finiront pas leur exil en paix. En 1799, les troupes françaises prennent Naples dont les souverains se sauvent en Sicile, en oubliant dans leur fuite les malheureuses princesses, qui devront alors faire jusqu’à Trieste, par leur propres moyens, un voyage apocalyptique. Mme Victoire, épuisée par ce voyage et très malade souffrant du scorbut, ne put en supporter plus. Elle y expira doucement, calme et résignée dans les bras de sa sœur, le 7 juin 1799, âgée de soixante six ans. Sa dépouille fut ensevelie dans la cathédrale de Trieste puis transférée , sur l'ordre de Louis XVIII, dans la crypte de la nécropole de St Denis, où elle se trouve toujours."
Bien à vous.
Madame Victoire de France (1733 – 1799)
Portrait de Victoire de France (1733-1799) dite Madame Victoire
D'après Jean-Marc Nattier
Huile sur toile, vers 1750
Copie du cabinet du roi d'après le portrait de Madame Victoire de Nattier (en 1748), alors exposé dans les appartements à Versailles
Image : Wikipedia
"Victoire - Louise de France, plus couramment surnommée « Madame Victoire », cinquième fille de Louis XV et de Marie Leszczynska, est certainement moins connue que sa sœur aînée, Mme Adélaïde, dont elle partagera le destin et connaîtra l’exil pendant la révolution. Elle se distingua par une pitié et la douceur de ses mœurs. Elle naquit, «publiquement» dans la chambre de la reine le 11 mai 1733, au château de Versailles.
Elle fut élevée par la « gouvernante des Enfants de France » au château de Versailles, avec ses frères et sœurs . Elle fut soumise, dès son plus jeune âge, à l’étiquette, qui gérait la vie quotidienne des princes, quel que soit leur âge. Mme Victoire avait de nombreuses sœurs, qui encombrèrent peu à peu le château de Versailles, car la naissance répétée des filles de France fut une véritable tragédie pour l’Etat. Cette pouponnière royale coûtait une dépense terrible si l’on jugeait l’énorme effectif de la « maison » des Enfants de France , chaque princesse disposait, dés sa naissance, de huit femmes de chambre, soit rien qu'une cinquantaine de caméristes pour les seules filles du Roi ! Le Cardinal de Fleury envoya les princesses parfaire leur éducation dans le couvent lointain de Frontevraud.
Louis XV ne contredira pas son ancien précepteur et Marie Leszczynska, tremblante, n’osera pas protester devant le vieux ministre despote. Fleury gardait probablement une tenace rancune à la reine d’avoir naïvement aidé le Duc de Bourbon lorsque celui ci tenta de l’évincer. Il se vengea en exilant si cruellement les innocentes fillettes à une telle distance de Versailles, que compte tenu de l’étiquette, une visite royale aurait été une expédition ruineuse, donc impossible.
Mme Victoire partit donc avec ses petites sœurs, escortées de leurs domestiques et de leurs sous-gouvernantes pour la lointaine abbaye angevine. Elle y fera un long séjour , qui durera de juin 1738 à mars 1748. Ni ses parents, ni des membres de la famille royale n’allèrent jamais prendre de ses nouvelles. Victoire vécut ainsi pendant dix ans., « accoutumée à être peu contrainte », manifestant parfois une humeur impérieuse. On la punissait en l’enfermant dans un caveau dit la « lanterne des morts ». La princesse allait en garder sa vie entière des terreurs paniques et irraisonnées.
En 1748, à son retour à Versailles, elle sera, un temps, la coqueluche de la Cour, créant une rivalité éphémère à son aînée Mme Adélaïde, à qui elle volait la vedette. Jalousie passagère, à laquelle succédera la plus franche amitié puis une profonde tendresse. Elle partagera avec ses sœurs aimées, leur « maison » et leur appartement, car dès lors, elles vivront toujours ensemble. Mme Victoire dut s’adapter, au quotidien monotone d ’une princesse de France, c’est à dire des journées réglées par l’étiquette interrompues par de rares distractions, où elle devait, entre autres, faire sa toilette et manger en public, changer plusieurs fois de robes, endurer le Grand habit de Cour, « faire sa cour » au roi et à la reine, recevoir les visites et les ambassadeurs, s’amuser sans joie dans des bals et divertissements réglés d’avance.
Cette vie de pure représentation deviendra pour elle une véritable corvée. Les moindres prétextes qui pouvaient faire sortir Mesdames de ce train de vie emprisonnant étaient saisis avec empressement , comme des visites de couvents, des cures à Plombières ou à Vichy, ou plus tard, plusieurs séjours en Lorraine chez leur grand père, le roi Stanislas ou les « petits voyages » avec Louis XV à Choisy, Bellevue ou Marly.
Comme pour sa sœur Adélaïde tous les projets de mariages ne se réaliseront jamais : Mme Victoire fut pressentie pour épouser le roi d’Espagne , Ferdinand VI, veuf d’une infante du Portugal. L’esprit un peu dérangé du roi fit que l’union n’aura pas lieu.
Marie-Thérèse-Victoire de France, dite Madame Victoire
Etienne Aubry
1773
Huile sur toile
Salon de 1773
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Mme Victoire était une jeune fille d’une très grande beauté brune qu’elle conservera, semble-t-il, bien plus longtemps que sa sœur aînée. Elle était un peu grasse, et manquait d’aisance. Elle possédait cette bonté qui seul la faisait aimer de tout le monde. Elle était si indolente qu’elle en plaisantait elle-même. Un jour, une de ses dames lui demanda si elle entrerait au couvent comme sa sœur, elle lui répondit «J’aime trop les commodités de la vie». Affable, elle vivait avec la plus aimable simplicité dans une société qui la chérissait car elle était adorée de toute sa maison. Bonne, confiante, douce, elle resta attachée, malgré tout à sa sœur, au point d’y être totalement soumise. "
"Le roi, au contraire de la reine, qui obéissait avec beaucoup de scrupules à l’étiquette, traitait ses filles avec cette attitude assez déconcertante, on le voit dans les surnoms célèbres qu’il donna aux princesses : Victoire était Coche à cause de son bel embonpoint. Victoire partageait en famille chez Mme Adélaïde le fameux café matinal. Cette fine odeur du café matinale était révélatrice, voire symbolique. Elle signifiait qu’au-delà des apparences, Versailles accomplissait une importante mutation, la famille royale commençait à vivre dans la plus grande intimité et à réclamer le confort autant que la gloire, autant dans sa manière de vivre que dans la composition de leurs appartements.
Insignifiante et inutile, Mme Victoire s’adaptera donc à un quotidien monotone, s’occupant , comme sa mère à de nombreuses bienfaisances, étant très aumônière et pieuse. Elle visitaient quotidiennement les pauvres. Bien que son éducation fut terminée, elle continua à étudier avec différents « maîtres », ainsi qu’à prendre des leçons de musique. Victoire tout particulièrement, comme son frère et ses sœurs, fut très bonne musicienne, excellant à la harpe ou au clavecin, organisant fréquemment des charmants concerts auxquels assistait la famille royale.
Beaumarchais fut son professeur de harpe. On sait que Mozart dédia un concerto à cette princesse.
A la fin de la vie de son père, elle s’enferma dans son intérieur, dans la société constituée par le cercle de sa dame d’honneur, Mme de Chastellux chez laquelle elle passait toute ses soirées. Elle figurera, néanmoins, en bonne princesse de sang royal, aux grandes cérémonies de Versailles. "
Marie-Thérèse-Victoire de France, Madame Victoire
Dorothée-Anne Coster
1779-81
Huile sur toile
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
"Son rôle restera tout à fait insignifiant car elle ne se mêlera de rien. Moins méchante que sa sœur aînée, Victoire, foncièrement bonne et ne désirant rien que la paix, accueillera de manière bien plus courtoise la jeune dauphine, à laquelle elle offrit un passe-partout pour accéder à toute heure dans ses appartements. Elle se détachera un temps du joug d’Adélaïde mais devra s’incliner devant cette sœur ambitieuse et la suivra, dans son éloignement forcé au château de Bellevue. Mme Victoire, fervente du grand air et des paysages rustiques, y résidera, en simple particulière, s’occupant à ses fleurs préférées dans ses jardins fleuriste, botanique et potager de Bellevue et de ses ouvriers agricoles de son hameau ( comme Marie-Antoinette à Trianon, elle se fera construire un village similaire dans le jardin du château de Bellevue ), car elle avait la main verte."
Marie-Thérèse-Victoire de France, Madame Victoire
Adélaïde Labille-Guiard
1787
Pastel sur deux feuilles de papier bleu filigrané marouflées sur toile
Salon de 1787, n°111 ; collection de l'artiste et conservé après sa mort par son mari François-André Vincent
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
"Quand la tempête de la révolution se leva, Mesdames Adélaïde et Victoire, les deux seules survivantes des filles de Louis XV, obtinrent de l’Assemblée l’autorisation de quitter la France en février 1791. Accompagnée de sa sœur, Victoire partit juste à temps pour éviter le pillage de Bellevue, puis fut arrêtée à Arnay le Duc. Elle commencera son exil à Chambéry chez sa nièce, reine de Sardaigne, puis gagna Turin, Parme et Rome. Les six années du séjour en la ville éternelle seront marquées par le contrecoup des événements de France. Trois ans après, Victoire et Adélaïde devront fuir de nouveau, le pape ayant signé la paix de Tolentino avec la France. Elles se réfugièrent à Naples, où elles seront bien reçues par la sœur de la reine Marie Antoinette, Marie-Caroline d’Autriche. "
Victoire de France, dite Madame Victoire
Johann-Ernst Heinsius
1786
Huile sur toile
Image : RMN-GP (Château de Versailles)
"Elles n’y finiront pas leur exil en paix. En 1799, les troupes françaises prennent Naples dont les souverains se sauvent en Sicile, en oubliant dans leur fuite les malheureuses princesses, qui devront alors faire jusqu’à Trieste, par leur propres moyens, un voyage apocalyptique. Mme Victoire, épuisée par ce voyage et très malade souffrant du scorbut, ne put en supporter plus. Elle y expira doucement, calme et résignée dans les bras de sa sœur, le 7 juin 1799, âgée de soixante six ans. Sa dépouille fut ensevelie dans la cathédrale de Trieste puis transférée , sur l'ordre de Louis XVIII, dans la crypte de la nécropole de St Denis, où elle se trouve toujours."
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Tout laisse supposer que le pinceau de Heinsius est davantage fidèle à la réalité .
Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Les trois sont bien ressemblants entre eux .
Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Portrait de Victoire of France (1733-1799)
Joseph Boze
Huile sur toile
d'après le pastel d'Adélaïde Labille-Guiard (1787)
Collection particulière
Image : Expertissim / Wikipedia
Marie-Thérèse-Victoire de France, Madame Victoire
Adélaïde Labille-Guiard
1787
Pastel sur deux feuilles de papier bleu filigrané marouflées sur toile
Salon de 1787, n°111 ; collection de l'artiste et conservé après sa mort par son mari François-André Vincent
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Madame Victoire, représentée en 1788 devant une statue de l'Amitié au château de Bellevue
Adélaïde Labille-Guiard
1788
Huile sur toile
Salon de 1789, collection Louis XVI
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet
Adélaïde Labille-Guiard, alors peintre officiel de Mesdames Adélaïde et Victoire depuis le 10 août 1787, réalisa ce portrait en pendant du grand portrait de Madame Adélaïde exposé au Salon de 1787. Madame Victoire, désignant une statue de l'amitié, est représentée sur la terrasse de son château de Bellevue.
Invité- Invité
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Dernière édition par La nuit, la neige le Dim 14 Mar 2021, 22:06, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Superbe Nattier:
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Marie-Louise-Thérèse-Victoire de France, Madame Victoire
Jean-Marc Nattier
Huile sur toile, 1751
height: 97 cm ; width: 137 cm
Image : São Paulo Museum of Art
This painting belongs to a set of four portraits of the daughters of Louis XV of France, symbolizing the four elements (Mesdames de France). The paintings, ordered by Louis XV in 1749 to decorate the south wing of the Palace of Versailles, were executed by Nattier between 1750 and 1751.
Gravure:
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
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Par Alexandre Roslin:
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Par Alexandre Roslin:
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Dernière édition par Monsieur de Coco le Dim 01 Juil 2018, 18:28, édité 1 fois
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Ex libris de Madame Victoire:
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Voici une reliure ayant appartenu à Madame Victoire : c’est en fait un carnet de feuilles vierges en papier vergé détachables. Il pouvait servir pour prendre des notes, ou pour écrire des petits billets qu’on détachait...
Sur le dos, un faux titre: « ancien testament. tome VII ».
Madame Victoire possèdait les mêmes armes que ses sœurs, mais les ouvrages de leurs bibliothèques se distinguaient par leur couleur. Pour Madame Victoire ( même si on ne s’en rend pas bien compte sur la photo ), le marocain était de nuance verte :
Sur le dos, un faux titre: « ancien testament. tome VII ».
Madame Victoire possèdait les mêmes armes que ses sœurs, mais les ouvrages de leurs bibliothèques se distinguaient par leur couleur. Pour Madame Victoire ( même si on ne s’en rend pas bien compte sur la photo ), le marocain était de nuance verte :
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Dernière édition par Monsieur de Coco le Mer 27 Fév 2019, 18:35, édité 1 fois
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Ces petits ouvrages sont très jolis, messieurs !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Ce portrait, prochainement présenté en vente aux enchères en Allemagne et dont je cite une (mauvaise) version traduite automatiquement par internet.
Mais cela demeure bien compréhensible...
Portrait de Victoire de France
Jean-Marc Nattier
Huile sur toile
83,3 x 66 cm
Extrait de la présentation au catalogue (traduite) :
Un certificat du Wildenstein Institute daté du 2 juin 2010 est joint au tableau. Il est prévu de l'inclure dans le supplément au catalogue raisonné, qui est en préparation.
Portrait demi-longueur de la fille de Louis XV. (15 février 1710 - 10 mai 1774), roi de France et de Navarre.
Portrait en demi-longueur d'une jeune femme vêtue d'une robe en soie lilas avec des finitions en dentelle et des draperies vert-or devant un fond contrasté. (†)
Remarque I :
Victoire de France est née le 11 mai 1733 en tant que cinquième fille légitime du roi à Versailles.
Le 28 juin 1738, sur les conseils du cardinal de Fleury, elle et ses sœurs viennent à l'abbaye de Fontevrault, y font leur éducation et n'y voient pas leurs parents pendant les dix années suivantes.
Le 22 septembre 1747, le roi informe l'abbé de l'arrivée de Jean-Marc Nattier. Il devait faire des portraits de trois de ses filles, qu'il appelait affectueusement «Coche», «Graille» et «Chiffe».
Nattier n'a peint que les visages juvéniles de l'abbaye.
Ces «préparatifs» furent montrés à la reine Marie Leczinska le 12 octobre 1747 lors de son séjour au château de Choisy. En mars de l'année suivante, cependant, elle vit les versions finales, ce qui la fit éclater d'enthousiasme.
Note II:
Contrairement au portrait proposé dans cette vente, le tableau préparé dans l'abbaye est signé et daté ("Nattier. Pinxit. / 1748") et est suspendu à Versailles. Une autre version est à Sao Paulo. Xavier Salomon mentionne également diverses copies et répétitions (Salomon, Xavier: «Jean Marc Nattier - 1685 - 1766», Versailles, 1999, p. 196).
Provenance:
Collection Earl of Londsdale, 1887.
Vente aux enchères Christie's, Londres, 6 mai 1972, succession du duc d'York.
En possession d'un collectionneur d'antiquités et de peintures rococo depuis 1977.
Littérature:
Philippe Renard: "Jean-Marc Nattier (1685 - 1766) - Un artiste parisien à la cour de Louis XV", Saint Rémy - en - l'Eau, 1999, p. 89f.
Xavier Salmon: „Jean-Marc Nattier - 1685 - 1766“, Versailles, 1999, S. 191ff.
Ausstellungskatalog „A Pinacoteca do MASP de Rafael a Picasso", Sao Paulo, 1982. (1261888) (10)
* Source images et texte, infos complémentaires : Hampel Auctions - Vente du 25 mars 2021
Les deux autres tableaux mentionnés dans cette description sont les suivants :
Marie-Louise-Thérèse-Victoire de France, dite Madame Victoire (1733 - 1799)
Jean-Marc Nattier
Huile sur toile, 1748
81 x 64,5 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Historique (extrait) :
Nattier reçoit l'ordre de partir pour Fontevrault pour y portraiturer Mesdames Victoire, Sophie et Louise, sept. 1747 ; les préparations", certainement les visages uniquement, sont présentées à la reine, 12 oct. 1747 ; portraits livrés, mars 1748 ; parfait paiement de 5100 livres pour les trois tableaux, 27 juin 1750 ; certainement exposés à Versailles, les portraits ne s'y trouvent plus en 1755 ; le Dauphin demande à ce que les portraits soient apportés de la Surintendance au château, 28 janvier 1755 ; retour à la Surintendance, février 1755 ; mentionné à la Surintendance par Etienne Jeaurat, 1760 ; Le portrait de Madame Victoire semble être celui mentionné par Lauzun au Grand Trianon dans le boudoir de la Reine ; mentionné à la Surintendance par Louis-Jacques Durameau, 1784 ; les trois toiles font certainement partie de l'envoi au nouveau Museum central des arts, 30 juillet 1794 (...)
Description du château de Versailles
Le crédit de Nattier devait être bien grand pour obtenir, en 1747, la commande des effigies de Mesdames Cadettes, car ce n'est pas en souverain mais en père et en époux attentionné que Louis XV sollicita l'artiste.
Mme Tocqué indique que le voyage qui conduisit le peintre jusqu'à l'abbaye de Fontevrault, aux confins du Maine et de l'Anjou, fut tenu secret, l'intention du roi étant de faire de ces trois portraits un sujet de surprise agréable pour la reine.
Depuis le 16 juin 1638, Marie Leszsczynska avait été privée de la présence de ses plus jeunes filles. Ce jour-là, sur décision du cardinal de Fleury, Madame Victoire, âgée de cinq ans, Madame Sophie, âgée de quatre ans, Madame Félicité, âgée de deux ans, et Madame Louise, qui n'avait pas encore un an, quittèrent Versailles. Seule Madame Adélaïde, initialement condamnée au même sort, parvint à échapper à la terrible décision grâce à l'entremise de sa gouvernante, Mme Tallard, et à de grosses larmes versées en présence du roi. Aux yeux du puissant ministre, les princesses "embarrassaient" la cour et "causaient" de la dépense. Condamnée au silence, la reine n'avait pu s'opposer à une telle décision, et c'est impuissante et le coeur serré qu'elle avait vu partir ses enfants en compagnie de leur sous-gouvernante, Mme de La Lande.
Pendant dix ans pour Madame Victoire, douze ans pour Mesdames Sophie et Louise, les fillettes ne reçurent visite ni de leur père ni de leur mère. Madame Félicité mourut à Fontevrault, à la fin de septembre 1744, sans même avoir revu ses parents.
Bien qu'il fût propice à l'oubli, cet éloignement si prématuré et si long n'affecta cependant pas les sentiments qui unissaient le roi et la reine à leurs filles. Désireux de connaître le visage de ses trois enfants et souhaitant en faire la surprise à son épouse, Louis XV dépêcha Nattier à fontevrault en septembre 1747. Le travail achevé, il regagna Paris.
Dès le 13 octobre, el souverain fut ainsi en mesure de découvrir et de montrer à la reine le visage des tendres éloignées. Une fois achevées, les effigies avaient été certainement présentées dans les appartements de Versailles. Celles de Madame Sophie et de Madame Louise eurent même les honneurs du Salon en 1748. Curieusement, nul amateur n'a été frappé par la science des accords chromatiques et par la beauté du métier.
Chacune des toiles permit pourtant à Nattier de prouver qu'il maîtrisait alors parfaitement son art. Savante alchimie de blanc, de gris, de mauve, de brun et d'or, délicat ouvrage où la matière légèrement en relief s'applique à décrire le dessin de la dentelle des modesties et des ruchés ou celui des broderies couvrant les triangles de la pièce d'estomac, les robes de cour dont il vêtit ses modèles se révélaient d'extraordinaires morceaux de peinture.
Madame Marie-Louise-Thérèse-Victoire de France
Série The Daughters of Louis XV as the Four Elements : Madame Victoire de France, l'Eau
Jean-Marc Nattier
Huile sur toile, 1751
97 x 137 cm
Image : Museu de Arte de Sao Paulo / Commons Wikimedia
Mais cela demeure bien compréhensible...
Portrait de Victoire de France
Jean-Marc Nattier
Huile sur toile
83,3 x 66 cm
Extrait de la présentation au catalogue (traduite) :
Un certificat du Wildenstein Institute daté du 2 juin 2010 est joint au tableau. Il est prévu de l'inclure dans le supplément au catalogue raisonné, qui est en préparation.
Portrait demi-longueur de la fille de Louis XV. (15 février 1710 - 10 mai 1774), roi de France et de Navarre.
Portrait en demi-longueur d'une jeune femme vêtue d'une robe en soie lilas avec des finitions en dentelle et des draperies vert-or devant un fond contrasté. (†)
Remarque I :
Victoire de France est née le 11 mai 1733 en tant que cinquième fille légitime du roi à Versailles.
Le 28 juin 1738, sur les conseils du cardinal de Fleury, elle et ses sœurs viennent à l'abbaye de Fontevrault, y font leur éducation et n'y voient pas leurs parents pendant les dix années suivantes.
Le 22 septembre 1747, le roi informe l'abbé de l'arrivée de Jean-Marc Nattier. Il devait faire des portraits de trois de ses filles, qu'il appelait affectueusement «Coche», «Graille» et «Chiffe».
Nattier n'a peint que les visages juvéniles de l'abbaye.
Ces «préparatifs» furent montrés à la reine Marie Leczinska le 12 octobre 1747 lors de son séjour au château de Choisy. En mars de l'année suivante, cependant, elle vit les versions finales, ce qui la fit éclater d'enthousiasme.
Note II:
Contrairement au portrait proposé dans cette vente, le tableau préparé dans l'abbaye est signé et daté ("Nattier. Pinxit. / 1748") et est suspendu à Versailles. Une autre version est à Sao Paulo. Xavier Salomon mentionne également diverses copies et répétitions (Salomon, Xavier: «Jean Marc Nattier - 1685 - 1766», Versailles, 1999, p. 196).
Provenance:
Collection Earl of Londsdale, 1887.
Vente aux enchères Christie's, Londres, 6 mai 1972, succession du duc d'York.
En possession d'un collectionneur d'antiquités et de peintures rococo depuis 1977.
Littérature:
Philippe Renard: "Jean-Marc Nattier (1685 - 1766) - Un artiste parisien à la cour de Louis XV", Saint Rémy - en - l'Eau, 1999, p. 89f.
Xavier Salmon: „Jean-Marc Nattier - 1685 - 1766“, Versailles, 1999, S. 191ff.
Ausstellungskatalog „A Pinacoteca do MASP de Rafael a Picasso", Sao Paulo, 1982. (1261888) (10)
* Source images et texte, infos complémentaires : Hampel Auctions - Vente du 25 mars 2021
________________________________
Les deux autres tableaux mentionnés dans cette description sont les suivants :
Marie-Louise-Thérèse-Victoire de France, dite Madame Victoire (1733 - 1799)
Jean-Marc Nattier
Huile sur toile, 1748
81 x 64,5 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Historique (extrait) :
Nattier reçoit l'ordre de partir pour Fontevrault pour y portraiturer Mesdames Victoire, Sophie et Louise, sept. 1747 ; les préparations", certainement les visages uniquement, sont présentées à la reine, 12 oct. 1747 ; portraits livrés, mars 1748 ; parfait paiement de 5100 livres pour les trois tableaux, 27 juin 1750 ; certainement exposés à Versailles, les portraits ne s'y trouvent plus en 1755 ; le Dauphin demande à ce que les portraits soient apportés de la Surintendance au château, 28 janvier 1755 ; retour à la Surintendance, février 1755 ; mentionné à la Surintendance par Etienne Jeaurat, 1760 ; Le portrait de Madame Victoire semble être celui mentionné par Lauzun au Grand Trianon dans le boudoir de la Reine ; mentionné à la Surintendance par Louis-Jacques Durameau, 1784 ; les trois toiles font certainement partie de l'envoi au nouveau Museum central des arts, 30 juillet 1794 (...)
Description du château de Versailles
Le crédit de Nattier devait être bien grand pour obtenir, en 1747, la commande des effigies de Mesdames Cadettes, car ce n'est pas en souverain mais en père et en époux attentionné que Louis XV sollicita l'artiste.
Mme Tocqué indique que le voyage qui conduisit le peintre jusqu'à l'abbaye de Fontevrault, aux confins du Maine et de l'Anjou, fut tenu secret, l'intention du roi étant de faire de ces trois portraits un sujet de surprise agréable pour la reine.
Depuis le 16 juin 1638, Marie Leszsczynska avait été privée de la présence de ses plus jeunes filles. Ce jour-là, sur décision du cardinal de Fleury, Madame Victoire, âgée de cinq ans, Madame Sophie, âgée de quatre ans, Madame Félicité, âgée de deux ans, et Madame Louise, qui n'avait pas encore un an, quittèrent Versailles. Seule Madame Adélaïde, initialement condamnée au même sort, parvint à échapper à la terrible décision grâce à l'entremise de sa gouvernante, Mme Tallard, et à de grosses larmes versées en présence du roi. Aux yeux du puissant ministre, les princesses "embarrassaient" la cour et "causaient" de la dépense. Condamnée au silence, la reine n'avait pu s'opposer à une telle décision, et c'est impuissante et le coeur serré qu'elle avait vu partir ses enfants en compagnie de leur sous-gouvernante, Mme de La Lande.
Pendant dix ans pour Madame Victoire, douze ans pour Mesdames Sophie et Louise, les fillettes ne reçurent visite ni de leur père ni de leur mère. Madame Félicité mourut à Fontevrault, à la fin de septembre 1744, sans même avoir revu ses parents.
Bien qu'il fût propice à l'oubli, cet éloignement si prématuré et si long n'affecta cependant pas les sentiments qui unissaient le roi et la reine à leurs filles. Désireux de connaître le visage de ses trois enfants et souhaitant en faire la surprise à son épouse, Louis XV dépêcha Nattier à fontevrault en septembre 1747. Le travail achevé, il regagna Paris.
Dès le 13 octobre, el souverain fut ainsi en mesure de découvrir et de montrer à la reine le visage des tendres éloignées. Une fois achevées, les effigies avaient été certainement présentées dans les appartements de Versailles. Celles de Madame Sophie et de Madame Louise eurent même les honneurs du Salon en 1748. Curieusement, nul amateur n'a été frappé par la science des accords chromatiques et par la beauté du métier.
Chacune des toiles permit pourtant à Nattier de prouver qu'il maîtrisait alors parfaitement son art. Savante alchimie de blanc, de gris, de mauve, de brun et d'or, délicat ouvrage où la matière légèrement en relief s'applique à décrire le dessin de la dentelle des modesties et des ruchés ou celui des broderies couvrant les triangles de la pièce d'estomac, les robes de cour dont il vêtit ses modèles se révélaient d'extraordinaires morceaux de peinture.
Madame Marie-Louise-Thérèse-Victoire de France
Série The Daughters of Louis XV as the Four Elements : Madame Victoire de France, l'Eau
Jean-Marc Nattier
Huile sur toile, 1751
97 x 137 cm
Image : Museu de Arte de Sao Paulo / Commons Wikimedia
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Etait aujourd'hui présenté en vente aux enchères...
Attribué à Anne-Baptiste NIVELON Active de 1754 à 1771
Portrait de Victoire-Louise-Marie-Thérèse de France (1733 -1799), dite Madame Victoire, fille de Louis XV, en vestale
Huile sur toile
Hauteur : 65 Largeur : 55 cm
Provenance : Offert à Yves Alexandre de Marbeuf, évêque d'Autun ; Vendu en 1788 et resté dans la famille de l'acquéreur jusqu'en 1913 ; Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, 19 avril 1913, n° 4 (comme atelier de Jean-Marc Nattier) ; Vente anonyme ; Stockholm, Bukowski, 15 juin 2011, n° 423 (comme Ecole française du XVIIIe siècle) ; Collection particulière, Paris
Expositions : 'Cent portraits pour un siècle. De la cour à la ville sous les règnes de Louis XV et Louis XVI', Versailles, musée Lambinet, 6 novembre 2019 - 1er mars 2020 et Nice, palais Lascaris, 19 mai - 22 novembre 2021, catalogue par X. Salmon, p. 32-34, n° 9
Commentaire de la maison de vente :
Les archives mentionnent le rôle de la demoiselle Anne-Baptiste Nivelon au sein de l'administration des Menus-Plaisirs où ses talents de copiste étaient appréciés pour l'exécution de portraits officiels de la famille royale destinés à être offerts en présents diplomatiques.
Si le visage de la princesse rappelle celui de son portrait par Liotard, dont l'auteur s'est ici certainement inspirée, le costume de vestale et la composition sont sans doute de son invention.
* Source et infos complémentaires : Artcurial - vente Cent portraits pour un siècle (15 février 2022)
L'expert de la maison de vente ne juge pas utile de préciser de quel portrait de la princesse, par Liotard, s'est inspiré Anne-Baptiste Nivelon pour réaliser le sien. Dommage.
J'imagine qu'il pourrait s'agir de l'un des portraits de la famille royale française conservé au château de Stupinigi, en Italie, dont les attributions sont partielles, au mieux, ou mauvaises.
Extrait de la présentation du musée :
Palazzina di caccia
Appartamenti ora detto della Regina (gia' del Re), camera da letto :
L'affresco della volta, mirabile opera di Charles André Van Loo (Nizza, 1705 - Parigi, 1765) raffigurante il Bagno di Diana, risale al 1733. Si devono a Giovanni Francesco Fariano (Torino, 1681 - ca. 1753) le decorazioni delle sovrapporte, dei pannelli delle porte, delle imposte delle finestre, dei lambriggi (zoccolo): l'insieme decorativo è collocabile cronologicamente tra il 1737 ed il 1741. Sulle pareti, con tappezzeria in seta decorata da applicazioni a ricamo, compare una serie di pastelli di Jean-Etienne Liotard (Ginevra, 1702 - 1789) ritraenti Sofia di Francia e Il Delfino di Francia Luigi di Borbone. I dipinti, come gli altri del pittore conservati a Stupinigi, furono eseguiti alla corte di Francia nel 1749-50.
I pastelli, passati nella reggia dei Borbone-Parma a Colorno, poi nel castello di Moncalieri, ritraggono la famiglia di Luigi XV, e costituiscono un insieme eccezionale per qualità artistica ed importanza storica, al pari dei ritratti eseguiti da Liotard per la famiglia reale d'Inghilterra e per la casa d'Austria. (...)
Par déduction donc, ce portrait-ci :
?
?
ca 1749-ca 1750
Source image : Dati.beniculturali
Voir notre visite illustrée du superbe : Pavillon de chasse de Stupinigi (Piémont, Italie)
Attribué à Anne-Baptiste NIVELON Active de 1754 à 1771
Portrait de Victoire-Louise-Marie-Thérèse de France (1733 -1799), dite Madame Victoire, fille de Louis XV, en vestale
Huile sur toile
Hauteur : 65 Largeur : 55 cm
Provenance : Offert à Yves Alexandre de Marbeuf, évêque d'Autun ; Vendu en 1788 et resté dans la famille de l'acquéreur jusqu'en 1913 ; Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, 19 avril 1913, n° 4 (comme atelier de Jean-Marc Nattier) ; Vente anonyme ; Stockholm, Bukowski, 15 juin 2011, n° 423 (comme Ecole française du XVIIIe siècle) ; Collection particulière, Paris
Expositions : 'Cent portraits pour un siècle. De la cour à la ville sous les règnes de Louis XV et Louis XVI', Versailles, musée Lambinet, 6 novembre 2019 - 1er mars 2020 et Nice, palais Lascaris, 19 mai - 22 novembre 2021, catalogue par X. Salmon, p. 32-34, n° 9
Commentaire de la maison de vente :
Les archives mentionnent le rôle de la demoiselle Anne-Baptiste Nivelon au sein de l'administration des Menus-Plaisirs où ses talents de copiste étaient appréciés pour l'exécution de portraits officiels de la famille royale destinés à être offerts en présents diplomatiques.
Si le visage de la princesse rappelle celui de son portrait par Liotard, dont l'auteur s'est ici certainement inspirée, le costume de vestale et la composition sont sans doute de son invention.
* Source et infos complémentaires : Artcurial - vente Cent portraits pour un siècle (15 février 2022)
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L'expert de la maison de vente ne juge pas utile de préciser de quel portrait de la princesse, par Liotard, s'est inspiré Anne-Baptiste Nivelon pour réaliser le sien. Dommage.
J'imagine qu'il pourrait s'agir de l'un des portraits de la famille royale française conservé au château de Stupinigi, en Italie, dont les attributions sont partielles, au mieux, ou mauvaises.
Extrait de la présentation du musée :
Palazzina di caccia
Appartamenti ora detto della Regina (gia' del Re), camera da letto :
L'affresco della volta, mirabile opera di Charles André Van Loo (Nizza, 1705 - Parigi, 1765) raffigurante il Bagno di Diana, risale al 1733. Si devono a Giovanni Francesco Fariano (Torino, 1681 - ca. 1753) le decorazioni delle sovrapporte, dei pannelli delle porte, delle imposte delle finestre, dei lambriggi (zoccolo): l'insieme decorativo è collocabile cronologicamente tra il 1737 ed il 1741. Sulle pareti, con tappezzeria in seta decorata da applicazioni a ricamo, compare una serie di pastelli di Jean-Etienne Liotard (Ginevra, 1702 - 1789) ritraenti Sofia di Francia e Il Delfino di Francia Luigi di Borbone. I dipinti, come gli altri del pittore conservati a Stupinigi, furono eseguiti alla corte di Francia nel 1749-50.
I pastelli, passati nella reggia dei Borbone-Parma a Colorno, poi nel castello di Moncalieri, ritraggono la famiglia di Luigi XV, e costituiscono un insieme eccezionale per qualità artistica ed importanza storica, al pari dei ritratti eseguiti da Liotard per la famiglia reale d'Inghilterra e per la casa d'Austria. (...)
Par déduction donc, ce portrait-ci :
?
?
ca 1749-ca 1750
Source image : Dati.beniculturali
Voir notre visite illustrée du superbe : Pavillon de chasse de Stupinigi (Piémont, Italie)
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Les images sont trop mauvaises pour que je puisse jouer au "jeu des 7erreurs", mais ce portrait est présenté sur Wikipedia comme provenant de la "Collection de l'Établissement thermal de Vichy ", et photographié à l'occasion de l'exposition " Il était une fois la Reine des villes d'eaux ", organisée à Vichy en 2019
Image : La Montagne - Exposition Vichy
Image : Romainbehar / Commons wikimedia
Pourquoi ces portraits étaient-ils exposés à Vichy ?
Mesdames Adélaïde et Victoire de France (1732 – 1800) et (1733 – 1799)
Il s’agit de deux des six filles du Roi Louis XV. Elles connurent une vie de princesses, toutes les deux douées dans la musique et résidant au Château de Versailles.
Venues en 1785 « prendre les eaux » à Vichy, elles firent aménager le chemin entre Vichy et Cusset, devenu l’Allée Mesdames. Elles furent à l’origine de l’aménagement du premier véritable centre thermal, ayant convaincu leur neveu, le roi Louis XVI, de réaliser des travaux à Vichy.
A Cusset, la source Mesdames a pris le nom de ces 2 célèbres curistes. Elles résidaient à Vichy au couvent des Capucins, à l’emplacement de l’actuel Thermes des Dômes.
* Texte : La Vichyssoise Immo
La Source Mesdames, à Cusset
Image et infos complémentaires : Fontaine de France
Nous connaissions ici le portrait qui est conservé à Versailles, avec celui de ses soeurs (peintes par la même artiste), et tous trois disposés dans le cabinet intérieur de Madame Victoire à Versailles :
Appartement de Mesdames, Versailles, cabinet intérieur de Madame Victoire
Image : Château de Versailles
Marie-Louise-Thérèse-Victoire de France, dite Madame Victoire (1733-1799)
Anne Vallayer-Coster
Huile sur toile, 1779-1781
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Image : La Montagne - Exposition Vichy
Image : Romainbehar / Commons wikimedia
Pourquoi ces portraits étaient-ils exposés à Vichy ?
Mesdames Adélaïde et Victoire de France (1732 – 1800) et (1733 – 1799)
Il s’agit de deux des six filles du Roi Louis XV. Elles connurent une vie de princesses, toutes les deux douées dans la musique et résidant au Château de Versailles.
Venues en 1785 « prendre les eaux » à Vichy, elles firent aménager le chemin entre Vichy et Cusset, devenu l’Allée Mesdames. Elles furent à l’origine de l’aménagement du premier véritable centre thermal, ayant convaincu leur neveu, le roi Louis XVI, de réaliser des travaux à Vichy.
A Cusset, la source Mesdames a pris le nom de ces 2 célèbres curistes. Elles résidaient à Vichy au couvent des Capucins, à l’emplacement de l’actuel Thermes des Dômes.
* Texte : La Vichyssoise Immo
La Source Mesdames, à Cusset
Image et infos complémentaires : Fontaine de France
Nous connaissions ici le portrait qui est conservé à Versailles, avec celui de ses soeurs (peintes par la même artiste), et tous trois disposés dans le cabinet intérieur de Madame Victoire à Versailles :
Appartement de Mesdames, Versailles, cabinet intérieur de Madame Victoire
Image : Château de Versailles
Marie-Louise-Thérèse-Victoire de France, dite Madame Victoire (1733-1799)
Anne Vallayer-Coster
Huile sur toile, 1779-1781
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
La nuit, la neige a écrit:Les images sont trop mauvaises pour que je puisse jouer au "jeu des 7erreurs", mais ce portrait est présenté sur Wikipedia comme provenant de la "Collection de l'Établissement thermal de Vichy ", et photographié à l'occasion de l'exposition " Il était une fois la Reine des villes d'eaux ", organisée à Vichy en 2019 ( ... )
Venues en 1785 « prendre les eaux » à Vichy, elles firent aménager le chemin entre Vichy et Cusset, devenu l’Allée Mesdames. Elles furent à l’origine de l’aménagement du premier véritable centre thermal, ayant convaincu leur neveu, le roi Louis XVI, de réaliser des travaux à Vichy.
A Cusset, la source Mesdames a pris le nom de ces 2 célèbres curistes. Elles résidaient à Vichy au couvent des Capucins, à l’emplacement de l’actuel Thermes des Dômes.[/i][/i]
Oui ! Nous avions évoqué le séjour de Mesdames à Vichy.
Deux autres invitées de marque séjournent dans la ville thermale du 1er juin au 2 août 1785 : Victoire et Adélaïde, les filles de Louis XV. Consternées par l'exiguïté et l'inconfort de l'édifice des bains, elles enjoignent leur royal neveu, Louis XVI, de financer un nouveau bâtiment. Il accède à leur demande et confie le projet à son architecte Janson.
Notre joli sujet sur Vichy :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2655-vichy-reine-des-villes-d-eaux?highlight=vichy
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Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Nous avions également fait l'impasse sur une seconde version du grand portrait de la princesse commandé par Louis XVI au peintre Johann-Ernst Heinsius :
Le portrait conservé à Versailles :
Marie-Louis-Thérèse-Victoire de France, dite Madame Victoire
Johann-Ernst Heinsius
1786
Huile sur toile, H. 138 ; L. 106 cm.
Image : RMN-GP (Château de Versailles)
Historique : Commande de Louis XVI ; collection Louis XVI ; mentionné "rentrée de Versailles", 4 septembre 1834 ; mentionné dans les galeries du Louvre dans l'inventaire Villot (1853) ; mention au crayon dans l'inventaire Villot "Mag. Rubens - Quai 3 & 4e salle ; entré au musée de Versailles, 2 mars 1933
Celui vendu aux enchères, en 2018 :
Marie-Louise-Thérèse-Victoire de France, dite Madame Victoire, fille de Louis XV (1733-1799)
Johan Ernest Heinsius (1740-1812)
Huile sur toile
Signée et datée 'Heinsius pinxit / 1786' à gauche
Hauteur : 135 Largeur : 105 cm
Provenance : Offert à Monseigneur Green de Saint Marsault, confesseur du modèle, selon une étiquette au verso ; Collection de Sanzillon, gouverneur militaire sous Louis XVI, château de Saint-Jory-Lasbloux, Dordogne ; Chez Me Garrigue, Saint-Germain-des-Prés, Dordogne, en 1913 ; Collection Wildenstein ; Vendu sous la contrainte aux autorités allemandes puis restitué ; Collection particulière
Présentation de la maison de vente :
De deux ans la cadette de Madame Adélaïde, Madame Victoire (1733-1799) fut une personnalité bien plus calme et sage que ne l'était sa sœur qu'elle accompagna tout au long de sa vie après son retour de l'abbaye de Fontevraud en 1748. Jeune, elle était la plus belle des filles du roi, mais elle resta malgré cela célibataire comme toutes ses sœurs à l'exception d'Henriette, duchesse de Parme.
Elle était une musicienne virtuose et excellait notamment au clavecin. Dans le tableau de Heinsius, la ressemblance avec les traits de son père Louis XV est saisissante. Daté de 1786, trois ans avant la Révolution, son regard semble déjà celui d'une synthèse de deux siècles Bourbon et ses trait épais et néanmoins solennels ne sont pas non plus sans rappeler ceux de Louis XIV à l'aune de la mort.
Seules survivantes des enfants de Louis XV après le décès de Louise en 1787, Adélaïde et Victoire restèrent ensemble au château de Bellevue après le départ de la cour de Versailles en octobre 1789. Ne pas résider aux Tuileries fut une chance puisqu'elles purent ainsi émigrer plus facilement.
Arrêtées dans leurs fuites à Arnay-le Duc, Mirabeau fit en sorte de leur faire rejoindre la frontière de la Savoie d'où elles purent gagner Rome en avril 1791. Quelques années plus tard, devant l'avancée des troupes guidées par Bonaparte, elles prirent le chemin de Naples, puis de Corfou et enfin de Trieste où elles moururent toutes deux à quelques mois d'intervalle.
* Source et infos complémentaires : Artcurial - Paris, Vente du 21 mars 2018
Le portrait conservé à Versailles :
Marie-Louis-Thérèse-Victoire de France, dite Madame Victoire
Johann-Ernst Heinsius
1786
Huile sur toile, H. 138 ; L. 106 cm.
Image : RMN-GP (Château de Versailles)
Historique : Commande de Louis XVI ; collection Louis XVI ; mentionné "rentrée de Versailles", 4 septembre 1834 ; mentionné dans les galeries du Louvre dans l'inventaire Villot (1853) ; mention au crayon dans l'inventaire Villot "Mag. Rubens - Quai 3 & 4e salle ; entré au musée de Versailles, 2 mars 1933
Celui vendu aux enchères, en 2018 :
Marie-Louise-Thérèse-Victoire de France, dite Madame Victoire, fille de Louis XV (1733-1799)
Johan Ernest Heinsius (1740-1812)
Huile sur toile
Signée et datée 'Heinsius pinxit / 1786' à gauche
Hauteur : 135 Largeur : 105 cm
Provenance : Offert à Monseigneur Green de Saint Marsault, confesseur du modèle, selon une étiquette au verso ; Collection de Sanzillon, gouverneur militaire sous Louis XVI, château de Saint-Jory-Lasbloux, Dordogne ; Chez Me Garrigue, Saint-Germain-des-Prés, Dordogne, en 1913 ; Collection Wildenstein ; Vendu sous la contrainte aux autorités allemandes puis restitué ; Collection particulière
Présentation de la maison de vente :
De deux ans la cadette de Madame Adélaïde, Madame Victoire (1733-1799) fut une personnalité bien plus calme et sage que ne l'était sa sœur qu'elle accompagna tout au long de sa vie après son retour de l'abbaye de Fontevraud en 1748. Jeune, elle était la plus belle des filles du roi, mais elle resta malgré cela célibataire comme toutes ses sœurs à l'exception d'Henriette, duchesse de Parme.
Elle était une musicienne virtuose et excellait notamment au clavecin. Dans le tableau de Heinsius, la ressemblance avec les traits de son père Louis XV est saisissante. Daté de 1786, trois ans avant la Révolution, son regard semble déjà celui d'une synthèse de deux siècles Bourbon et ses trait épais et néanmoins solennels ne sont pas non plus sans rappeler ceux de Louis XIV à l'aune de la mort.
Seules survivantes des enfants de Louis XV après le décès de Louise en 1787, Adélaïde et Victoire restèrent ensemble au château de Bellevue après le départ de la cour de Versailles en octobre 1789. Ne pas résider aux Tuileries fut une chance puisqu'elles purent ainsi émigrer plus facilement.
Arrêtées dans leurs fuites à Arnay-le Duc, Mirabeau fit en sorte de leur faire rejoindre la frontière de la Savoie d'où elles purent gagner Rome en avril 1791. Quelques années plus tard, devant l'avancée des troupes guidées par Bonaparte, elles prirent le chemin de Naples, puis de Corfou et enfin de Trieste où elles moururent toutes deux à quelques mois d'intervalle.
* Source et infos complémentaires : Artcurial - Paris, Vente du 21 mars 2018
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Annoncé ainsi dans le catalogue mis en ligne d'une vente aux enchères organisée ce jour :
Portrait d'élégante à la robe bleue
Ecole française du XVIIIe siècle
Huile sur toile, 60 x 51 cm
* Source et infos complémentaires : Tessier Sarrou & Associés - Vente du 27 mars 2023
Ben alors ? Qui était-elle cette femme dite "élégante à la robe bleue" ?
Ce portrait est une réplique du pastel dessiné par Jean-Etienne Liotard, aujourd'hui conservé au pavillon de chasse de Stupinigi, près de Turin :
Palazzina di Caccia di Stupinigi a Torino, appartamento della Regina
Image : Le cosmopolite
Image : Forum Marie-Antoinette
......
Jean-Etienne Liotard
Pastel, 60 x 49 cm
c. 1749-1750
Image : https://dati.cultura.gov.it/
Voir nos messages : ici-même, dans ce sujet ainsi que dans celui consacré à la visite du pavillon de chasse de Stupinigi, Italie
Ce pastel est conservé à Stupinigi avec d'autres portraits de la famille de Louis XV que nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer à plusieurs reprises dans différents sujets.
Nous retrouvons d'ailleurs des copies de quelques-uns des portraits illustrés ci-dessus dans le catalogue des expositions Cent portraits pour un siècle (Versailles et Nice), puis dans celui de vente aux enchères dédits portraits.
Des copies désigné comme des oeuvres du XVIIIe siècle, du "cabinet du roi, d'après Jean-Etienne Liotard" et exactement de mêmes dimensions que le portrait de Madame Victoire présenté prochainement aux enchères.
Image : Artcurial
Force est de constater que les attributions pour désigner telle fille de Louis XV plutôt que telle autre étaient et sont encore parfois confuses et aléatoires ! On s'y perd fréquemment !
Et ainsi de notre portrait, longtemps donné (et aujourd'hui encore ici ou là sur le net) comme étant possiblement celui de Louise-Élisabeth de France, dite Madame Infante !!
C'était encore le cas il y a peu à Stupinigi ou bien encore au Fitzwilliam Museum, qui possède donc une autre version de ce portrait, aujourd'hui comme désigné comme étant celui de...
Madame Victoire
After Jean-Etienne Liotard
Oil on canvas, c. 1750-51
Dim : height 59.5 cm, width 50 cm
Image : The Fitzwilliam Museum, Cambridge
Enfin, nous avions encore évoqué ce portrait de Madame Victoire et ceux d'autres membres de sa famille (avec mauvaises ou correctes attributions) dans notre sujet :
Portraits miniatures de la famille de Louis XV sur une tabatière
Cette tabatière, actuellement conservée au Art Walters Museum de Baltimore, fut réalisée dans les années 1760. Quelques-unes des miniatures d'après les oeuvres originales JE Liotard, dont celle où figure donc Madame Victoire :
Snuffbox with the Family of Louis XV
J. J. Dailly (Enameler) ; Jean-Joseph Barriere (Jeweler)
Gold, painted enamel, 1762-1767
Dim : 5 x 6.3 cm
Provenance : Zoé Victoire Talon, Comtesse du Cayla (1785-1852)...
Image : The Walters Art Museum
The cover and base of this box are decorated with double portraits of the daughters of Louis XV and Marie Leszczynska : on the cover, Madame Victoire and Madame Adélaïde (...)
Image : The Walters Art Museum
Portrait d'élégante à la robe bleue
Ecole française du XVIIIe siècle
Huile sur toile, 60 x 51 cm
* Source et infos complémentaires : Tessier Sarrou & Associés - Vente du 27 mars 2023
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Ben alors ? Qui était-elle cette femme dite "élégante à la robe bleue" ?
Ce portrait est une réplique du pastel dessiné par Jean-Etienne Liotard, aujourd'hui conservé au pavillon de chasse de Stupinigi, près de Turin :
Palazzina di Caccia di Stupinigi a Torino, appartamento della Regina
Image : Le cosmopolite
Image : Forum Marie-Antoinette
......
Jean-Etienne Liotard
Pastel, 60 x 49 cm
c. 1749-1750
Image : https://dati.cultura.gov.it/
Voir nos messages : ici-même, dans ce sujet ainsi que dans celui consacré à la visite du pavillon de chasse de Stupinigi, Italie
Ce pastel est conservé à Stupinigi avec d'autres portraits de la famille de Louis XV que nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer à plusieurs reprises dans différents sujets.
Nous retrouvons d'ailleurs des copies de quelques-uns des portraits illustrés ci-dessus dans le catalogue des expositions Cent portraits pour un siècle (Versailles et Nice), puis dans celui de vente aux enchères dédits portraits.
Des copies désigné comme des oeuvres du XVIIIe siècle, du "cabinet du roi, d'après Jean-Etienne Liotard" et exactement de mêmes dimensions que le portrait de Madame Victoire présenté prochainement aux enchères.
Image : Artcurial
Force est de constater que les attributions pour désigner telle fille de Louis XV plutôt que telle autre étaient et sont encore parfois confuses et aléatoires ! On s'y perd fréquemment !
Et ainsi de notre portrait, longtemps donné (et aujourd'hui encore ici ou là sur le net) comme étant possiblement celui de Louise-Élisabeth de France, dite Madame Infante !!
C'était encore le cas il y a peu à Stupinigi ou bien encore au Fitzwilliam Museum, qui possède donc une autre version de ce portrait, aujourd'hui comme désigné comme étant celui de...
Madame Victoire
After Jean-Etienne Liotard
Oil on canvas, c. 1750-51
Dim : height 59.5 cm, width 50 cm
Image : The Fitzwilliam Museum, Cambridge
Enfin, nous avions encore évoqué ce portrait de Madame Victoire et ceux d'autres membres de sa famille (avec mauvaises ou correctes attributions) dans notre sujet :
Portraits miniatures de la famille de Louis XV sur une tabatière
Cette tabatière, actuellement conservée au Art Walters Museum de Baltimore, fut réalisée dans les années 1760. Quelques-unes des miniatures d'après les oeuvres originales JE Liotard, dont celle où figure donc Madame Victoire :
Snuffbox with the Family of Louis XV
J. J. Dailly (Enameler) ; Jean-Joseph Barriere (Jeweler)
Gold, painted enamel, 1762-1767
Dim : 5 x 6.3 cm
Provenance : Zoé Victoire Talon, Comtesse du Cayla (1785-1852)...
Image : The Walters Art Museum
The cover and base of this box are decorated with double portraits of the daughters of Louis XV and Marie Leszczynska : on the cover, Madame Victoire and Madame Adélaïde (...)
Image : The Walters Art Museum
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Robe et harpe
Un cadeau de la princesse, une harpe et une robe !!!!
Source : Nancy au temps de Stanislas, de Pierre-Hippolyte Pénet
Mais aussi :
En 1761, Madame Victoire, fille du roi Louis XV, effectue un voyage en Lorraine avec sa sœur Adélaïde pour aller prendre les eaux à Plombières. A cette occasion, la princesse offre sa propre harpe à Marie Gabrielle Masson, fille du propriétaire du café Royal situé sur la place Stanislas. Jusqu'à présent, celle-ci n'était connue que par un tableau conservé au Musée lorrain, portraiturant la jeune fille avec l'instrument. Récemment mise au jour et acquise par la Cité de la musique à Paris, cette harpe constitue une remarquable découverte. La présentation proposera une lecture comparée de la harpe et du tableau, deux documents qui offrent un témoignage rare des pratiques culturelles à la cour de France et à la cour du roi Stanislas à Nancy.
(c) Nancy, palais des ducs de Lorraine - Musée lorrain
Ce tableau (et la harpe qui fut offerte !) seront à découvrir lors de cette exposition à Nancy !
Source : Nancy au temps de Stanislas, de Pierre-Hippolyte Pénet
Mais aussi :
En 1761, Madame Victoire, fille du roi Louis XV, effectue un voyage en Lorraine avec sa sœur Adélaïde pour aller prendre les eaux à Plombières. A cette occasion, la princesse offre sa propre harpe à Marie Gabrielle Masson, fille du propriétaire du café Royal situé sur la place Stanislas. Jusqu'à présent, celle-ci n'était connue que par un tableau conservé au Musée lorrain, portraiturant la jeune fille avec l'instrument. Récemment mise au jour et acquise par la Cité de la musique à Paris, cette harpe constitue une remarquable découverte. La présentation proposera une lecture comparée de la harpe et du tableau, deux documents qui offrent un témoignage rare des pratiques culturelles à la cour de France et à la cour du roi Stanislas à Nancy.
(c) Nancy, palais des ducs de Lorraine - Musée lorrain
Ce tableau (et la harpe qui fut offerte !) seront à découvrir lors de cette exposition à Nancy !
Dernière édition par Gouverneur Morris le Jeu 05 Oct 2023, 09:23, édité 1 fois
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
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