Histoire des salles à manger de Versailles
3 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Les lieux de Marie-Antoinette :: Versailles et Trianon :: Le château de Versailles
Page 1 sur 1
Histoire des salles à manger de Versailles
J'ouvre un sujet sur les salles à manger ici, même s'il existe déjà un sujet sur ce thème pour deux raisons :
D'abord il s'agit pour ma part de faire un compte-rendu d'une visite guidée, et d'autre part il ne s'agit pas d'analyser la salle à manger comme art de la table, cela a déjà été fait par M. de Talaru, mais comprendre la salle à manger comme "espace" dans son évolution dans les murs du château de Versailles.
C'est à partir des appartements de la Comtesse Dubarry, que commence l'histoire des salles à manger de Versailles. Même si le mobilier et la disposition des pièces ne correspond plus à ce qui avait été créé pour Louis XV.
Si vous visitez les appartements de Mme Dubarry, la première pièce correspond à l'emplacement de la toute première salle à manger.
" />
On peut même considérer qu'elles apparaissent à la toute fin du règne de Louis XIV. On a l'habitude de citer l'exemple le plus ancien : celui de Champs-sur-Marne où on voit apparaître une salle à manger.
La salle à manger est l'avatar de ce qu'on appelait une anti-chambre.
Avec l'apparition des premières salles à manger, la table n'est pas encore un mobilier fixe. Dans les recueils d'architecture, on retrouve les conseils donnés qui étaient de parer entièrement de pavés de marbre. On utilise le même pavage de marbre qu'on retrouve dans les corridors ou les vestibules. ( des plaques de marbre blanc avec des cabochons de marbre noir.
On utilise aussi des panneaux de bois dur, apparaissent parfois aussi des fontaines.
Avec l'évolution de cette salle, il y a une autre pièce : l'antichambre.
Elle a très vite une fonction de salle des buffets, c'est vraiment le binôme qui existe pour les repas.
Si Louis XV a des salles à manger, c'est parce qu'il est un homme de son temps. C'est le signal chez Louis XV d'avoir des espaces bien particuliers. Et d'ailleurs avant même l'installation de l'appartement (l'appartement intérieur) avec la chambre, le cabinet de la pendule, c'est ici ( appart. Dubarry ) à partir de 1735 que Louis XV demande à Ange Jacques Gabriel : la suppression des voûtes qui ornaient les pièces qui étaient en dessous.
On va rendre cette pièce carrée, dans ce sens où la voûte supprimée permet de gagner un espace supplémentaire. Et là, Louis XV crée des cabinets particuliers, on va donc aménager l'ensemble de cette salle avec des boiseries mais qui ne sont pas dorées.
Comment à l'époque de Louis XV pouvait-on accéder à ces salles à manger ?
Etant donné que le Roi certes y soupe avec certains personnages de la Cour, qui donne lieu souvent à des sélections drastiques, néanmoins, il y avait toujours le protocole à respecter.
Jamais il n'était envisageable que les invités puissent utiliser le même accès que le Roi.
A suivre...
D'abord il s'agit pour ma part de faire un compte-rendu d'une visite guidée, et d'autre part il ne s'agit pas d'analyser la salle à manger comme art de la table, cela a déjà été fait par M. de Talaru, mais comprendre la salle à manger comme "espace" dans son évolution dans les murs du château de Versailles.
C'est à partir des appartements de la Comtesse Dubarry, que commence l'histoire des salles à manger de Versailles. Même si le mobilier et la disposition des pièces ne correspond plus à ce qui avait été créé pour Louis XV.
Si vous visitez les appartements de Mme Dubarry, la première pièce correspond à l'emplacement de la toute première salle à manger.
" />
On peut même considérer qu'elles apparaissent à la toute fin du règne de Louis XIV. On a l'habitude de citer l'exemple le plus ancien : celui de Champs-sur-Marne où on voit apparaître une salle à manger.
La salle à manger est l'avatar de ce qu'on appelait une anti-chambre.
Avec l'apparition des premières salles à manger, la table n'est pas encore un mobilier fixe. Dans les recueils d'architecture, on retrouve les conseils donnés qui étaient de parer entièrement de pavés de marbre. On utilise le même pavage de marbre qu'on retrouve dans les corridors ou les vestibules. ( des plaques de marbre blanc avec des cabochons de marbre noir.
On utilise aussi des panneaux de bois dur, apparaissent parfois aussi des fontaines.
Avec l'évolution de cette salle, il y a une autre pièce : l'antichambre.
Elle a très vite une fonction de salle des buffets, c'est vraiment le binôme qui existe pour les repas.
Si Louis XV a des salles à manger, c'est parce qu'il est un homme de son temps. C'est le signal chez Louis XV d'avoir des espaces bien particuliers. Et d'ailleurs avant même l'installation de l'appartement (l'appartement intérieur) avec la chambre, le cabinet de la pendule, c'est ici ( appart. Dubarry ) à partir de 1735 que Louis XV demande à Ange Jacques Gabriel : la suppression des voûtes qui ornaient les pièces qui étaient en dessous.
On va rendre cette pièce carrée, dans ce sens où la voûte supprimée permet de gagner un espace supplémentaire. Et là, Louis XV crée des cabinets particuliers, on va donc aménager l'ensemble de cette salle avec des boiseries mais qui ne sont pas dorées.
Comment à l'époque de Louis XV pouvait-on accéder à ces salles à manger ?
Etant donné que le Roi certes y soupe avec certains personnages de la Cour, qui donne lieu souvent à des sélections drastiques, néanmoins, il y avait toujours le protocole à respecter.
Jamais il n'était envisageable que les invités puissent utiliser le même accès que le Roi.
A suivre...
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
On trouve des exemples de salles-à-manger même antérieurs ; Richelieu et l'hôtel de Saint Aignan à Paris. Mais ils n'ont pas exactement le même usage, étant situés juste à coté de la cuisine. La première salle-à-manger connue qui correspond à l'usage qu'on en aura au XVIIIème est en effet celle de Champs.
J'ignorais le détail de la destruction des voûtes pour gagner de la place.
J'ignorais le détail de la destruction des voûtes pour gagner de la place.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
La salle à manger de Louis XV était plus grande que l'espace actuel.
Il n'y avait que trois fenêtres, et pour palier ce déficit de lumière eh bien on appelait cette salle à manger : la salle à manger aux lanternes. On avait installé des lanternons ( une sorte d'éclairage zénithal )
Pour briser le défaut de volume, on avait fait le choix de formes différentes : par exemple, il y avait un hémicycle au milieu duquel on avait installé la cheminée.
La difficulté est de savoir où étaient placés les deux chefs-d'œuvre qui existent encore ( conservés au château de Chantilly ) et qui avaient été créés pour cette salle à manger; c'est à dire les deux tableaux commandés, l'un de Jean-François de Troy : le déjeuner d'huîtres ( voir sujet les salles à manger et l'art de la table ) et l'autre de Nicolas Lancret : le déjeuner de jambon. les deux tableaux représentaient donc des sujets liés à la salle à manger qui devaient "logiquement" être logés dans les panneaux de boiserie.
Description des décors de cette salle à manger :
Le lambris était sculpté, peint et rechampis en vernis vert clair, enrichie de glaces et de deux grands tableaux.
Le mobilier : six petites tables servantes avec tablettes, tiroirs et caisses d'étain pour y mettre les bouteilles. Ce sont des ouvrages assez simples livrés par Godreau.
Les chaises sont des chaises à dos qui sont de canne. C'est ce type de chaise qui est prioritairement utilisé pour les salles à manger et celles-ci étaient couvertes de carreaux ( coussin ) de crin couverts de damas cramoisi.
Les tables pouvaient y être fixes mais ne sont pas mentionnées.
Il y avait un paravent et un service de vaisselle d'argent qui avait été livré par un orfèvre.
Il y avait également des rideaux de mousseline brochés à bouquet.
Il n'y avait que trois fenêtres, et pour palier ce déficit de lumière eh bien on appelait cette salle à manger : la salle à manger aux lanternes. On avait installé des lanternons ( une sorte d'éclairage zénithal )
Pour briser le défaut de volume, on avait fait le choix de formes différentes : par exemple, il y avait un hémicycle au milieu duquel on avait installé la cheminée.
La difficulté est de savoir où étaient placés les deux chefs-d'œuvre qui existent encore ( conservés au château de Chantilly ) et qui avaient été créés pour cette salle à manger; c'est à dire les deux tableaux commandés, l'un de Jean-François de Troy : le déjeuner d'huîtres ( voir sujet les salles à manger et l'art de la table ) et l'autre de Nicolas Lancret : le déjeuner de jambon. les deux tableaux représentaient donc des sujets liés à la salle à manger qui devaient "logiquement" être logés dans les panneaux de boiserie.
Description des décors de cette salle à manger :
Le lambris était sculpté, peint et rechampis en vernis vert clair, enrichie de glaces et de deux grands tableaux.
Le mobilier : six petites tables servantes avec tablettes, tiroirs et caisses d'étain pour y mettre les bouteilles. Ce sont des ouvrages assez simples livrés par Godreau.
Les chaises sont des chaises à dos qui sont de canne. C'est ce type de chaise qui est prioritairement utilisé pour les salles à manger et celles-ci étaient couvertes de carreaux ( coussin ) de crin couverts de damas cramoisi.
Les tables pouvaient y être fixes mais ne sont pas mentionnées.
Il y avait un paravent et un service de vaisselle d'argent qui avait été livré par un orfèvre.
Il y avait également des rideaux de mousseline brochés à bouquet.
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
Au premier étage, Louis XV depuis ses cabinets avait fait aménager qui lui permettait un accès direct à la salle des buffets ( donc la salle juste après celle de la salle à manger )
Quant aux seigneurs, ils étaient obligés d'arriver de la pièce qui était derrière. Les entrées étaient face à face.
Après le souper particulier, Louis XV invitait ses convives à se rendre au salon des jeux.
Entre la cour des cerfs et la cour du roi et au dessus du bâtiment (3ème étage) était placé les cuisines proches des salles à manger.
Comme on peut pas construire en sous-sol ( bien que ce fut envisagé à un moment par Louis XV ) et bien on va construire en ajoutant des étages supplémentaires.
Sur la photo, en haut à gauche, vous avez des cheminées, en dessous il y a une sorte " de niveau " qui correspond en face au troisième étage. Et bien c'est ici que dés 1735, on a été capable de nicher la salle à manger d'été, aujourd'hui disparue :
Photo prise depuis le deuxième étage.
Quant aux seigneurs, ils étaient obligés d'arriver de la pièce qui était derrière. Les entrées étaient face à face.
Après le souper particulier, Louis XV invitait ses convives à se rendre au salon des jeux.
Entre la cour des cerfs et la cour du roi et au dessus du bâtiment (3ème étage) était placé les cuisines proches des salles à manger.
Comme on peut pas construire en sous-sol ( bien que ce fut envisagé à un moment par Louis XV ) et bien on va construire en ajoutant des étages supplémentaires.
Sur la photo, en haut à gauche, vous avez des cheminées, en dessous il y a une sorte " de niveau " qui correspond en face au troisième étage. Et bien c'est ici que dés 1735, on a été capable de nicher la salle à manger d'été, aujourd'hui disparue :
Photo prise depuis le deuxième étage.
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
Sur la photo, on voit apparaître une fenêtre. Il faut y voir trois fenêtres en fait qui se suivent, il s'agit du troisième étage et ces fenêtres représentent alors celles de l'antichambre des buffets.
Louis XV peut accéder de son côté par un escalier ( qui existe toujours ) et qui remonte du temps de Louis XIV ( 1678 ) : c'est le fameux escalier semi-circulaire qui va du rez-de-chaussée jusqu'au dernier niveau. Il est bien évidemment utilisé uniquement par le Roi.
Pour les seigneurs, il y avait un accès un peu original ( qui n'existe plus ) dans la petite cour du Roi; parce qu'on avait remodelé les pièces du premier étage, l'escalier qu'utilisaient les seigneurs en fait pour accéder à la salle à manger d'hiver ayant été détruite, du coup comme il n'y avait plus d'emplacement pour le reconstruire, c'est dans une tourelle hors œuvre, qu'on avait installé cet escalier, un peu de façon médiévale.
Le bâtiment des cuisines ne recouvrait pas l'intégralité du bâtiment, il était en retrait par rapport à la façade et de cette manière, les seigneurs devaient sortir et passer par des "terrasses" puis entrer par une porte-fenêtre, afin d'accéder aux salles à manger d'été.
Louis XV peut accéder de son côté par un escalier ( qui existe toujours ) et qui remonte du temps de Louis XIV ( 1678 ) : c'est le fameux escalier semi-circulaire qui va du rez-de-chaussée jusqu'au dernier niveau. Il est bien évidemment utilisé uniquement par le Roi.
Pour les seigneurs, il y avait un accès un peu original ( qui n'existe plus ) dans la petite cour du Roi; parce qu'on avait remodelé les pièces du premier étage, l'escalier qu'utilisaient les seigneurs en fait pour accéder à la salle à manger d'hiver ayant été détruite, du coup comme il n'y avait plus d'emplacement pour le reconstruire, c'est dans une tourelle hors œuvre, qu'on avait installé cet escalier, un peu de façon médiévale.
Le bâtiment des cuisines ne recouvrait pas l'intégralité du bâtiment, il était en retrait par rapport à la façade et de cette manière, les seigneurs devaient sortir et passer par des "terrasses" puis entrer par une porte-fenêtre, afin d'accéder aux salles à manger d'été.
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
Cette salle-à-manger d'été possédait un mobilier qui était un canapé et douze chaises.
Six tables servantes de Godreau et encore des rideaux de mousseline brodée.
On va modifier un peu l'aspect de cette salle à manger, en avançant la façade du côté de la cour, et ajouter une table en bureau de bois de palissandre recouverte de maroquin noir.
En ce qui concernait l'antichambre des buffets :
Elle était décorée de lambris et de trois tables de marbre disposées dans les renfoncements faisant vis à vis aux trois fenêtres ( ce qui permettait de disposait les plats ).
Le dallage était de carreaux de marbre blanc à bouchons (cabochons) de marbre vert campan et encadré d'une large bande du même marbre vert.
Six tables servantes de Godreau et encore des rideaux de mousseline brodée.
On va modifier un peu l'aspect de cette salle à manger, en avançant la façade du côté de la cour, et ajouter une table en bureau de bois de palissandre recouverte de maroquin noir.
En ce qui concernait l'antichambre des buffets :
Elle était décorée de lambris et de trois tables de marbre disposées dans les renfoncements faisant vis à vis aux trois fenêtres ( ce qui permettait de disposait les plats ).
Le dallage était de carreaux de marbre blanc à bouchons (cabochons) de marbre vert campan et encadré d'une large bande du même marbre vert.
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
Voici où commence la nouvelle salle à manger d'hiver. Finalement celle de 1735 n'aura duré guère longtemps : trois ans.
En 1738, à cet emplacement ( photo ci-dessous ), on aménage ce volume.
Précédemment au deuxième étage, était pour Louis XV : des compléments pour ses bibliothèques. Et de ce fait on va réunir plusieurs petites pièces.
Selon s'ils étaient conviés dans la salle à manger d'été ou d'hiver, les seigneurs utilisaient de toute façon, leur même tourelle d'angle.
Ils ont bénéficié de cet aménagement particulier car s'ils ont ce passage qui permet ainsi de passer directement dans la salle à manger.
Ils avaient un cabinet de chaises ( toilettes ) pour leur usage particulier.
L'harmonie de la nouvelle salle à manger était celle choisie dés le départ en 1738, le lambris était avec des fleurs peintes sur un fond bleu et blanc.
C'est une pièce qui beaucoup plus tard sera intégrée dans l'appartement de la Comtesse Du Barry, qui d'ailleurs y avait sa salle à manger mais pour un même espace, parfois les décors n'étaient pas toujours en relation avec la fonction. De ce fait on pouvait changer l'attribution d'une pièce.
Les étages supérieurs avaient été détruits à plusieures périodes au XIXème siècle : d'abord sous Louis XVIII, puis sous Louis-Philippe et enfin sous Napoléon III.
A l'époque de Louis XVIII, on les a supprimés en partie parce que l'idée de Louis XVIII était de se réinstaller à Versailles, et comme il était roi, l'idée était qu'il occupe l'appartement de Louis XV au Ier étage. Et le fait d'avoir ajouté tant et tant d'étages, cela assombrissait complétement l'éclairage des pièces sur les petites cours intérieures, c'était donc pour gagner de la lumière, puis sous Louis-Philippe, c'était essentiellement pour des raisons de vétusté et surtout parce que cela ne servait plus à rien, ( ce qui nous, nous passionnerait aujourd'hui ! ) on les a donc supprimés.
En 1738, à cet emplacement ( photo ci-dessous ), on aménage ce volume.
Précédemment au deuxième étage, était pour Louis XV : des compléments pour ses bibliothèques. Et de ce fait on va réunir plusieurs petites pièces.
Selon s'ils étaient conviés dans la salle à manger d'été ou d'hiver, les seigneurs utilisaient de toute façon, leur même tourelle d'angle.
Ils ont bénéficié de cet aménagement particulier car s'ils ont ce passage qui permet ainsi de passer directement dans la salle à manger.
Ils avaient un cabinet de chaises ( toilettes ) pour leur usage particulier.
L'harmonie de la nouvelle salle à manger était celle choisie dés le départ en 1738, le lambris était avec des fleurs peintes sur un fond bleu et blanc.
C'est une pièce qui beaucoup plus tard sera intégrée dans l'appartement de la Comtesse Du Barry, qui d'ailleurs y avait sa salle à manger mais pour un même espace, parfois les décors n'étaient pas toujours en relation avec la fonction. De ce fait on pouvait changer l'attribution d'une pièce.
Les étages supérieurs avaient été détruits à plusieures périodes au XIXème siècle : d'abord sous Louis XVIII, puis sous Louis-Philippe et enfin sous Napoléon III.
A l'époque de Louis XVIII, on les a supprimés en partie parce que l'idée de Louis XVIII était de se réinstaller à Versailles, et comme il était roi, l'idée était qu'il occupe l'appartement de Louis XV au Ier étage. Et le fait d'avoir ajouté tant et tant d'étages, cela assombrissait complétement l'éclairage des pièces sur les petites cours intérieures, c'était donc pour gagner de la lumière, puis sous Louis-Philippe, c'était essentiellement pour des raisons de vétusté et surtout parce que cela ne servait plus à rien, ( ce qui nous, nous passionnerait aujourd'hui ! ) on les a donc supprimés.
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
Quel était l'ambiance qui pouvait régner à cet époque ?
Le Duc de Croÿ rapporte un épisode dans ses mémoires, concernant un personnage : Monsieur de Léon qui pensait être invité ( à tort ) à ces petits soupers. Le Roi était très chagriné d'avoir quelqu'un qui s'était invité.
" Le Roi ne se tourna pas de son côté pendant tout le souper, ne lui dit pas un mot...Il affecta même à un plat de rouget barbet de faire faire le tour par la droite afin qu'il ne revient rien à Monsieur de Léon"
Les cuisines étaient au dessus mais il y avait d'autres espaces, on parle dans les archives de " palais lasure "
Celui qui gérait les cuisines avait beaucoup d'espace à son service : c'était le chef de cuisine, et qui donnait aussi des cours de cuisine à Louis XV qui avait donc pour passe-temps : la cuisine.
Il y avait un service maximum pour ce type de souper de trois ou quatre personnes : le chef qui apportait les plats et il y avait deux ou trois garçons bleus (valets de chambre de l'appartement) qui se retiraient après avoir donné ce qu'il fallait que chacun eut devant soi. Ensuite ils se tenaient dans les pièces des buffets pour venir ôter les plats, changer les assiettes et desservir entre les services.
Le souper dure en général deux heures, et une fois le souper terminé, on passait à côté. On pouvait converser, et le Roi invitait les personnes qui avaient les moyens d'alimenter une conversation intéressante : des sujets qui peuvent porter sur les arts, sur les sciences ou la chasse.
Vers minuit, généralement la soirée se terminait et chacun repartait chez lui.
Pour se faire inviter, on avait la possibilité de tenter sa chance et il fallait pour cela se présenter dans une des pièces qui se trouvent au 1er étage ( peut-être la grande chambre de Louis XIV, ou peut-être le cabinet du conseil...) Louis XV jette un coup d'œil puis se retire et écrit une liste qui est ensuite confiée à un huissier. L'huissier apparaît dans la pièce et va nommer ceux qui ont été choisis. Cela pouvait se faire le jour même.
A l'époque de Louis XVI, il y aura des courriers qui seront envoyés le jour précédent.
Il y avait d'autres types de soupers comme les soupers très particuliers; les soupers particuliers dont le cercle pouvait s'agrandir surtout à l'époque de Madame de Pompadour.
Au départ on pouvait avoir une dizaine ou une quinzaine de convives, puis quand la Marquise commençait à élargir le cercle, cela pouvait aller jusqu'à trente, voire quarante invités.
Dans les années 1750, fut créée la salle à manger des retours de chasse. Ces soupers réunissaient des sociétés presque exclusivement masculines. Les femmes n'étaient généralement que trois ou quatre mais le cercle finira par s'élargir.
Le souper commençait vers huit heures.
Il y avait ce qu'on appelait l'heure élégante;
Sous Louis XVI et Marie-Antoinette, l'heure élégante pour prendre son dîner, ( aujourd'hui le déjeuner ) c'était à la manière de Paris vers trois heures de l'après-midi.
Le Duc de Croÿ rapporte un épisode dans ses mémoires, concernant un personnage : Monsieur de Léon qui pensait être invité ( à tort ) à ces petits soupers. Le Roi était très chagriné d'avoir quelqu'un qui s'était invité.
" Le Roi ne se tourna pas de son côté pendant tout le souper, ne lui dit pas un mot...Il affecta même à un plat de rouget barbet de faire faire le tour par la droite afin qu'il ne revient rien à Monsieur de Léon"
Les cuisines étaient au dessus mais il y avait d'autres espaces, on parle dans les archives de " palais lasure "
Celui qui gérait les cuisines avait beaucoup d'espace à son service : c'était le chef de cuisine, et qui donnait aussi des cours de cuisine à Louis XV qui avait donc pour passe-temps : la cuisine.
Il y avait un service maximum pour ce type de souper de trois ou quatre personnes : le chef qui apportait les plats et il y avait deux ou trois garçons bleus (valets de chambre de l'appartement) qui se retiraient après avoir donné ce qu'il fallait que chacun eut devant soi. Ensuite ils se tenaient dans les pièces des buffets pour venir ôter les plats, changer les assiettes et desservir entre les services.
Le souper dure en général deux heures, et une fois le souper terminé, on passait à côté. On pouvait converser, et le Roi invitait les personnes qui avaient les moyens d'alimenter une conversation intéressante : des sujets qui peuvent porter sur les arts, sur les sciences ou la chasse.
Vers minuit, généralement la soirée se terminait et chacun repartait chez lui.
Pour se faire inviter, on avait la possibilité de tenter sa chance et il fallait pour cela se présenter dans une des pièces qui se trouvent au 1er étage ( peut-être la grande chambre de Louis XIV, ou peut-être le cabinet du conseil...) Louis XV jette un coup d'œil puis se retire et écrit une liste qui est ensuite confiée à un huissier. L'huissier apparaît dans la pièce et va nommer ceux qui ont été choisis. Cela pouvait se faire le jour même.
A l'époque de Louis XVI, il y aura des courriers qui seront envoyés le jour précédent.
Il y avait d'autres types de soupers comme les soupers très particuliers; les soupers particuliers dont le cercle pouvait s'agrandir surtout à l'époque de Madame de Pompadour.
Au départ on pouvait avoir une dizaine ou une quinzaine de convives, puis quand la Marquise commençait à élargir le cercle, cela pouvait aller jusqu'à trente, voire quarante invités.
Dans les années 1750, fut créée la salle à manger des retours de chasse. Ces soupers réunissaient des sociétés presque exclusivement masculines. Les femmes n'étaient généralement que trois ou quatre mais le cercle finira par s'élargir.
Le souper commençait vers huit heures.
Il y avait ce qu'on appelait l'heure élégante;
Sous Louis XVI et Marie-Antoinette, l'heure élégante pour prendre son dîner, ( aujourd'hui le déjeuner ) c'était à la manière de Paris vers trois heures de l'après-midi.
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
Rectification il ne s'agissait pas d'heure galante mais vous avez compris :l' heure élégante
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
Vers 1750, Louis XV va faire déplacer sa salle à manger dans l'espace suivant.
Mais Louis XV désire en plus une autre salle à manger, pourquoi ?
Parce que celle-ci devait être pour son usage exclusivement personnel. Le Roi voulait souper parfois avec certains membres de sa famille et à l'occurrence Madame Adélaïde.
A cette époque là, celle qui était devenue l'aînée des filles de Louis XV occupe un appartement au 1er étage, c'est à dire ce qui est devenu aujourd'hui la bibliothèque de Louis XVI et la salle à manger des porcelaines. C'est cette partie là de l'appartement qui constituait les pièces centrales de l'appartement de Madame Adélaïde. Elle avait en plus pour elle au second étage, une pièce qui était une bibliothèque : c'est aujourd'hui la pièce (bibliothèque) actuelle que l'on peut voir chez la Comtesse Du Barry.
" />
Il avait simplement fallut ouvrir ce passage pour que finalement la princesse puisse avoir accès directement à la salle à manger quand elle souhaitait souper avec son père en très particulier.
La salle à manger des retours de chasse, porte ce nom car c'est le nom qui lui avait été donné par Louis XV. La salle à manger que l'on voit aujourd'hui avec son décor est celle de 1754.
Au départ de 1751, la salle à manger ne concerne qu'une moitié de la pièce, puis on va dégager les espaces et même supprimer l'entresol.
Ce qui manquait à cette salle à manger était la salle des buffets. Les panneaux de boiserie qui ont été créés par Gabriel sont ceux qui ont été fait pour la première salle à manger.
Si on s'arrête aux grands panneaux rectangulaires, cela peut correspondre au panneautage d'origine. On a soit complété ou refait le décor, cela n'est pas certain.
Le panneautage rectangulaire correspond bien à celui créé pour les antichambres. (antichambre qui était l'ancêtre de la salle à manger)
Le décor était quant à lui, doré.
Le seul moyen de construire la salle des buffets était de la construire sur la cour derrière ( qui était la petite cour du Roi )
C'est donc hors œuvre, qu' a été créée cette salle des buffets.
Mais Louis XV désire en plus une autre salle à manger, pourquoi ?
Parce que celle-ci devait être pour son usage exclusivement personnel. Le Roi voulait souper parfois avec certains membres de sa famille et à l'occurrence Madame Adélaïde.
A cette époque là, celle qui était devenue l'aînée des filles de Louis XV occupe un appartement au 1er étage, c'est à dire ce qui est devenu aujourd'hui la bibliothèque de Louis XVI et la salle à manger des porcelaines. C'est cette partie là de l'appartement qui constituait les pièces centrales de l'appartement de Madame Adélaïde. Elle avait en plus pour elle au second étage, une pièce qui était une bibliothèque : c'est aujourd'hui la pièce (bibliothèque) actuelle que l'on peut voir chez la Comtesse Du Barry.
" />
Il avait simplement fallut ouvrir ce passage pour que finalement la princesse puisse avoir accès directement à la salle à manger quand elle souhaitait souper avec son père en très particulier.
La salle à manger des retours de chasse, porte ce nom car c'est le nom qui lui avait été donné par Louis XV. La salle à manger que l'on voit aujourd'hui avec son décor est celle de 1754.
Au départ de 1751, la salle à manger ne concerne qu'une moitié de la pièce, puis on va dégager les espaces et même supprimer l'entresol.
Ce qui manquait à cette salle à manger était la salle des buffets. Les panneaux de boiserie qui ont été créés par Gabriel sont ceux qui ont été fait pour la première salle à manger.
Si on s'arrête aux grands panneaux rectangulaires, cela peut correspondre au panneautage d'origine. On a soit complété ou refait le décor, cela n'est pas certain.
Le panneautage rectangulaire correspond bien à celui créé pour les antichambres. (antichambre qui était l'ancêtre de la salle à manger)
Le décor était quant à lui, doré.
Le seul moyen de construire la salle des buffets était de la construire sur la cour derrière ( qui était la petite cour du Roi )
C'est donc hors œuvre, qu' a été créée cette salle des buffets.
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
A l'origine, lorsqu'elle a été créée par Gabriel, elle n'était pas aussi régulière et formait au niveau de la cour : une espèce d'appentis, car il avait fallut conserver à cet emplacement, l'escalier ovale des seigneurs. Mais personne n'était satisfait, alors on va retravailler le volume. (volume qui sera détruit sous Louis XVIII)
Au niveau des accès, les seigneurs pouvaient emprunter l'escalier particulier de Louis XV et ils devaient continuer sur le palier pour intégrer un tout petit passage, et c'est en réalité dans l'épaisseur des murs qu'on avait réussi à tailler un passage assez étroit.
Le Roi avait lui, ses accès à partir de ses autres cabinets.
En 1754, La Marquise de Pompadour change d'appartement et habite le rez-de-chaussée. Il va y avoir des conséquences importantes sur le salon de Mars : car jusqu'à cette époque, le salon de Mars avait deux tribunes pour les musiciens (disposition depuis Louis XIV) et bien on va les supprimer. On a donc un espace supplémentaire et du coup, on va créer un escalier dans une tourelle qui permettait ainsi à Madame de Pompadour de monter depuis son appartement, l'escalier et de son côté, d'entrer elle aussi dans la salle des buffets.
Il y avait donc pour résumer trois entrées : l'entrée des seigneurs, l'entrée du Roi et l'entrée de Madame de Pompadour.
A l'époque de Louis XVI, le Roi utilisait de façon assez parcimonieuse cette salle à manger.
Voici ce qui est rapporté par Séguret (celui qui va gérer les petits appartements) :
" Après la messe qui se terminait vers 11h15, le Roi passait dans une petite salle à manger où tout était préparé pour son déjeuner, c'était d'ordinaire des petits pâtés, des côtelettes, quelques fruits, le Roi souvent debout prenait d'une main : un petit pâté, de l'autre une côtelette, en mangeait une, deux; goûter à un fruit, avaler un grand verre d'eau pur et se retirait dans son intérieur. Il pouvait être midi, les jours de chasse, la messe se disait à neuf heure et après avoir mangé un morceau, il montait en voiture et ne revenait qu'à la nuit close. J'assistais rarement à ces déjeuners. Les deux contrôleurs étaient présents, le Roi en sortant leurs donnait l'ordre pour le soir et leurs désignait le nombre des seigneurs qui devaient souper avec lui."
Souper avec le Roi à cette époque là, ce n'était plus là haut, car Louis XVI en devenant Roi abandonne la quasi-totalité de ce qu'avaient constitué les petits appartements de son grand-père à deux personnages de sa maison : l'un, le premier valet de chambre, l'autre le premier gentilhomme de la chambre.
Louis XVI ne conserve pour lui-même que la façade occidentale de la cour des cerfs.
Au niveau des accès, les seigneurs pouvaient emprunter l'escalier particulier de Louis XV et ils devaient continuer sur le palier pour intégrer un tout petit passage, et c'est en réalité dans l'épaisseur des murs qu'on avait réussi à tailler un passage assez étroit.
Le Roi avait lui, ses accès à partir de ses autres cabinets.
En 1754, La Marquise de Pompadour change d'appartement et habite le rez-de-chaussée. Il va y avoir des conséquences importantes sur le salon de Mars : car jusqu'à cette époque, le salon de Mars avait deux tribunes pour les musiciens (disposition depuis Louis XIV) et bien on va les supprimer. On a donc un espace supplémentaire et du coup, on va créer un escalier dans une tourelle qui permettait ainsi à Madame de Pompadour de monter depuis son appartement, l'escalier et de son côté, d'entrer elle aussi dans la salle des buffets.
Il y avait donc pour résumer trois entrées : l'entrée des seigneurs, l'entrée du Roi et l'entrée de Madame de Pompadour.
A l'époque de Louis XVI, le Roi utilisait de façon assez parcimonieuse cette salle à manger.
Voici ce qui est rapporté par Séguret (celui qui va gérer les petits appartements) :
" Après la messe qui se terminait vers 11h15, le Roi passait dans une petite salle à manger où tout était préparé pour son déjeuner, c'était d'ordinaire des petits pâtés, des côtelettes, quelques fruits, le Roi souvent debout prenait d'une main : un petit pâté, de l'autre une côtelette, en mangeait une, deux; goûter à un fruit, avaler un grand verre d'eau pur et se retirait dans son intérieur. Il pouvait être midi, les jours de chasse, la messe se disait à neuf heure et après avoir mangé un morceau, il montait en voiture et ne revenait qu'à la nuit close. J'assistais rarement à ces déjeuners. Les deux contrôleurs étaient présents, le Roi en sortant leurs donnait l'ordre pour le soir et leurs désignait le nombre des seigneurs qui devaient souper avec lui."
Souper avec le Roi à cette époque là, ce n'était plus là haut, car Louis XVI en devenant Roi abandonne la quasi-totalité de ce qu'avaient constitué les petits appartements de son grand-père à deux personnages de sa maison : l'un, le premier valet de chambre, l'autre le premier gentilhomme de la chambre.
Louis XVI ne conserve pour lui-même que la façade occidentale de la cour des cerfs.
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
Merci !
Diable ! Ce n’est pas facile de suivre toutes les transformations architecturales de ce palais... àè-è\':
Diable ! Ce n’est pas facile de suivre toutes les transformations architecturales de ce palais... àè-è\':
La nuit, la neige- Messages : 18059
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
C'est la salle à manger utilisé par Louis XVI et la dernière salle à manger de Louis XV.
Cette salle à manger est créée en 1769, or l'année précédente, Louis XV rencontre Madame Du Barry. Le Roi n'a de cesse que de vouloir sa favorite le plus prés de lui et, a déjà pour idée de l'installer au dessus de cette pièce.
Mais au dessus de cette pièce, il y a un appartement occupé par la Duchesse de Beauvilliers, qui est la dame d'honneur de Madame Adélaïde, qui occupe ces espaces avec une pièce qui lui sert de grand cabinet.
Le problème est que l'on ne peut pas loger la future Comtesse Du Barry au dessus de sa fille !
Qu'à cela ne tienne, puisque Louis XV prétexte à Madame Adélaïde, un projet qu'il avait soi-disant depuis très longtemps, d'avoir un nouvel appartement de réception.
Madame Adélaïde ne peut évidemment pas s'opposer, elle quitte donc l'appartement et la Duchesse de Beauvilliers de faire de même ! ( malin, le Louis XV )
Et voilà comment le Roi peut récupérer l'appartement qui est au dessus et du coup la création d'un nouvel appartement de réception.
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
Dans cette salle à manger des porcelaines, il y avait en réalité : deux salles à manger.
Une réservée au Roi et aux convives, puis qu'en on passe dans l'autre pièce ( celle qui sert aujourd'hui de salon de Louis XVI ), c'était la salle à manger des seigneurs : donc deux salles à manger.
Enfin, un endroit pour se retirer afin de pouvoir jouer : le salon des jeux ( qui deviendra plus tard la bibliothèque de Louis XVI )
A l'époque de Louis XVI, en 1774, on va procéder à des travaux. Et bien l'ancien salon des jeux devient sa bibliothèque et la salle à manger des seigneurs : le salon des jeux.
En 1774, Louis XVI continue d'utiliser le mobilier de son grand-père. C'est seulement en 1786 que le mobilier que l'on peut voir aujourd'hui dans la salle à manger des porcelaines, est mis en place.
La table (voir photo) est l'authentique table de 1786. La table devient un élément fixe, surtout à partir du règne de Louis XVI. Cette table ( 6.50m ) pouvait être agrandie par des rallonges. Malheureusement il manque deux rallonges qui n'ont jamais été retrouvées. Cette table pouvait être démontée.
Les chaises que vous voyez sur la photo, sont d'époque, certaines sont à coussins et d'autres, non. Les chaises avec coussin qu'on appelle à carreaux sont d'une façon générale réservées aux dames.
On peut voir des chaises avec des gabarits différents car certaines sont des restitutions ( refaites selon les descriptions par les ateliers du château )
A l'époque de Louis XVI lors des grand soupers, le Roi se plaçait prés de la Cheminée et son premier frère Provence en face.
On retrouve de légères différences dans les gabarits car Versailles rachète aujourd'hui des chaises qui ne proviennent pas toutes de Versailles.
En 1786, on avait fait un achat en gros, et donc on avait renouvelé toutes les chaises des trois salles à manger royales : celle de Versailles, St-Cloud, Fontainebleau.
Alors aujourd'hui quand sur le marché de l'art se présente une chaise, comme elles étaient toutes du même modèle, qu'elles soient de Fontainebleau ou de St-Cloud; le château les rachète car le but est de retrouver le nombre de chaises qui existaient dans la salle à manger des porcelaines.
En tout, il doit y en avoir 22 avec les copies, mais il y en avait 50 à l'époque de Louis XVI et Marie-Antoinette, donc deux fois plus qu'aujourd'hui.
Une réservée au Roi et aux convives, puis qu'en on passe dans l'autre pièce ( celle qui sert aujourd'hui de salon de Louis XVI ), c'était la salle à manger des seigneurs : donc deux salles à manger.
Enfin, un endroit pour se retirer afin de pouvoir jouer : le salon des jeux ( qui deviendra plus tard la bibliothèque de Louis XVI )
A l'époque de Louis XVI, en 1774, on va procéder à des travaux. Et bien l'ancien salon des jeux devient sa bibliothèque et la salle à manger des seigneurs : le salon des jeux.
En 1774, Louis XVI continue d'utiliser le mobilier de son grand-père. C'est seulement en 1786 que le mobilier que l'on peut voir aujourd'hui dans la salle à manger des porcelaines, est mis en place.
La table (voir photo) est l'authentique table de 1786. La table devient un élément fixe, surtout à partir du règne de Louis XVI. Cette table ( 6.50m ) pouvait être agrandie par des rallonges. Malheureusement il manque deux rallonges qui n'ont jamais été retrouvées. Cette table pouvait être démontée.
Les chaises que vous voyez sur la photo, sont d'époque, certaines sont à coussins et d'autres, non. Les chaises avec coussin qu'on appelle à carreaux sont d'une façon générale réservées aux dames.
On peut voir des chaises avec des gabarits différents car certaines sont des restitutions ( refaites selon les descriptions par les ateliers du château )
A l'époque de Louis XVI lors des grand soupers, le Roi se plaçait prés de la Cheminée et son premier frère Provence en face.
On retrouve de légères différences dans les gabarits car Versailles rachète aujourd'hui des chaises qui ne proviennent pas toutes de Versailles.
En 1786, on avait fait un achat en gros, et donc on avait renouvelé toutes les chaises des trois salles à manger royales : celle de Versailles, St-Cloud, Fontainebleau.
Alors aujourd'hui quand sur le marché de l'art se présente une chaise, comme elles étaient toutes du même modèle, qu'elles soient de Fontainebleau ou de St-Cloud; le château les rachète car le but est de retrouver le nombre de chaises qui existaient dans la salle à manger des porcelaines.
En tout, il doit y en avoir 22 avec les copies, mais il y en avait 50 à l'époque de Louis XVI et Marie-Antoinette, donc deux fois plus qu'aujourd'hui.
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
On pouvait y ajouter une seconde table. Les seigneurs qui arrivaient en dernier et n'avaient plus de place assise, se plaçaient autour de la table dressée dans la salle des buffets. La table était en fait la table de billard qu'on avait pris soin de recouvrir.
Pendant la révolution, quand on décide de la vente du mobilier royal, on décide de garder une partie des meubles qui pouvaient servir aux administrations. Et donc la grande table a pu servir comme table de travail, et c'est comme cela qu'elle a pu être identifiée au mobilier national.
La table est en chêne avec un placage d'acajou.
Il y avait donc différentes sortes de salles à manger.
Petite anecdote : concernant la salle à manger des retours de chasse.
Les soupers des retours de chasse ont été combattus par Marie-Antoinette, par l'intermédiaire de sa mère l'impératrice.
Marie-Thérèse estimait que la Reine devait être en toute occasion au côté de son mari. Et le problème du souper des retours de chasse, c'est qu'il y avait quasiment qu'une société masculine.
Alors c'est Marie-Thérèse qui suggère l'idée de créer une nouvelle forme de buffet qu'on appelle : les grands soupers.
Les grands soupers étaient l'intermédiaire entre le souper particulier et le souper au grand couvert officiel. C'était l'occasion de réunir autour de la table : le Roi, la Reines, les princes, les princesses et certaines dames et seigneurs.
Les princesses pouvaient venir d'ailleurs chacune avec deux de leurs dames. Donc cela faisait pas mal de monde.
Les seigneurs étaient prévenus par courrier, mais pour peu qu'il y avait avant le souper, une représentation, alors les seigneurs devaient subir la sélection du Roi. L'expression à l'époque était : se présenter pour les cabinets ( en souvenir des cabinets de Louis XIV )
Pendant la révolution, quand on décide de la vente du mobilier royal, on décide de garder une partie des meubles qui pouvaient servir aux administrations. Et donc la grande table a pu servir comme table de travail, et c'est comme cela qu'elle a pu être identifiée au mobilier national.
La table est en chêne avec un placage d'acajou.
Il y avait donc différentes sortes de salles à manger.
Petite anecdote : concernant la salle à manger des retours de chasse.
Les soupers des retours de chasse ont été combattus par Marie-Antoinette, par l'intermédiaire de sa mère l'impératrice.
Marie-Thérèse estimait que la Reine devait être en toute occasion au côté de son mari. Et le problème du souper des retours de chasse, c'est qu'il y avait quasiment qu'une société masculine.
Alors c'est Marie-Thérèse qui suggère l'idée de créer une nouvelle forme de buffet qu'on appelle : les grands soupers.
Les grands soupers étaient l'intermédiaire entre le souper particulier et le souper au grand couvert officiel. C'était l'occasion de réunir autour de la table : le Roi, la Reines, les princes, les princesses et certaines dames et seigneurs.
Les princesses pouvaient venir d'ailleurs chacune avec deux de leurs dames. Donc cela faisait pas mal de monde.
Les seigneurs étaient prévenus par courrier, mais pour peu qu'il y avait avant le souper, une représentation, alors les seigneurs devaient subir la sélection du Roi. L'expression à l'époque était : se présenter pour les cabinets ( en souvenir des cabinets de Louis XIV )
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
J'ignorais (ou bien l'ai-je oublié? : ) que la Reine Marie-Thérèse avait eu ce genre d'initiative dans l'Etiquette .
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
Les dames conviées étaient assises sur des banquettes et face à elles, il y avait des banquettes pour les seigneurs.
Et c'est au cours de la représentation, où il faut imaginer Louis XVI regarder avec une lorgnette, noter sur un papier, ceux qu'il désirait voir à sa table.
La Comtesse de Boigne qui était enfant lors du règne de la famille royale, écrira beaucoup plus tard dans ses mémoires :
"On avertissait les femmes, le matin ou la veille, elles se rendaient dans la petite salle des comédies où une banquette leurs était réservée.
Après le spectacle, elles suivaient le Roi et la famille dans les cabinets. Pour les hommes, leur sort était moins doux. Il y avait deux banquettes vis à vis des femmes invitées. Les courtisans qui aspiraient à être vus, s'y plaçaient. Pendant le spectacle, le Roi qui était seul dans sa loge dirigeait sa grosse lorgnette d'opéra sur ces bancs, et on le voyait écrire au crayon un certain nombre de noms.
Les seigneurs qui avaient occupé ces banquettes, cela s'appelait : se présenter pour les cabinets. Se réunissaient dans une salle qui précédait les cabinets, c'est l'huissier qui ouvrait la porte, qui faisait la lecture des noms qui avaient été choisis et la porte se refermait avec une violence d'étiquette."
Elle précise que son père avait vu tel homme venir dix ans de suite de Paris tout exprès pour entendre cette porte se refermer avec fracas sur ses prétentions sans que jamais elle ne se soit ouverte pour lui. ( Scène mythique du film ridicule )
Dans les mémoires de Séguret, nous pouvons trouver des renseignements sur ces fameux grands soupers :
"Tranquille sur la table du Roi, je surveillais soigneusement cette petite table pour qu'elle ne manqua de rien, je leurs attachait un chef de la bouche et tous les servants nécessaires et quoique la table du Roi soit remplie abondamment par l'envoi successif que leurs faisait la Reine de tout ce qui se trouvait sous sa main, il m'est arrivé souvent d'être obligé de faire demander à l'office des suppléments assez conséquents.
[...] ajouté à cela le luxe et la magnificence du couple royal autour duquel étaient assis tout ce que la France avait de plus illustre, voire même des princes étrangers.
Louis XVI était gros mangeur. Monsieur plus gourmet. Ordinairement le Roi après avoir avalé quelques cuillerées de soupe, attirait à lui une grosse pièce de bœuf qu'on avait pris soin toujours de servir à sa portée.
On en détachait une forte tranche qu'il plaçait sur son assiette et il avalait le tout en un instant.
Ce premier acompte était toujours suivi d'autres morceaux aussi solides tels que filet de chevreuil, jambon etc... Il touchait rarement aux entrées. Ce n'est pas que le contrôleur de la bouche ne s'approcha de temps en temps de son oreille et ne lui dit tout bas en bégayant "Si sa majesté voulait goûter tel ou tel plat, sa Majesté en serait, je suis sûr contente !" et le Roi de répondre : "Allons, voyons David !"
A ces soupers, on ne lui servait qu'une seule bouteille de vin de champagne blanc non mousseux frappé de glace, que parfois même il ne buvait pas toute entière, en faisant part souvent à ses voisins.
Et c'est au cours de la représentation, où il faut imaginer Louis XVI regarder avec une lorgnette, noter sur un papier, ceux qu'il désirait voir à sa table.
La Comtesse de Boigne qui était enfant lors du règne de la famille royale, écrira beaucoup plus tard dans ses mémoires :
"On avertissait les femmes, le matin ou la veille, elles se rendaient dans la petite salle des comédies où une banquette leurs était réservée.
Après le spectacle, elles suivaient le Roi et la famille dans les cabinets. Pour les hommes, leur sort était moins doux. Il y avait deux banquettes vis à vis des femmes invitées. Les courtisans qui aspiraient à être vus, s'y plaçaient. Pendant le spectacle, le Roi qui était seul dans sa loge dirigeait sa grosse lorgnette d'opéra sur ces bancs, et on le voyait écrire au crayon un certain nombre de noms.
Les seigneurs qui avaient occupé ces banquettes, cela s'appelait : se présenter pour les cabinets. Se réunissaient dans une salle qui précédait les cabinets, c'est l'huissier qui ouvrait la porte, qui faisait la lecture des noms qui avaient été choisis et la porte se refermait avec une violence d'étiquette."
Elle précise que son père avait vu tel homme venir dix ans de suite de Paris tout exprès pour entendre cette porte se refermer avec fracas sur ses prétentions sans que jamais elle ne se soit ouverte pour lui. ( Scène mythique du film ridicule )
Dans les mémoires de Séguret, nous pouvons trouver des renseignements sur ces fameux grands soupers :
"Tranquille sur la table du Roi, je surveillais soigneusement cette petite table pour qu'elle ne manqua de rien, je leurs attachait un chef de la bouche et tous les servants nécessaires et quoique la table du Roi soit remplie abondamment par l'envoi successif que leurs faisait la Reine de tout ce qui se trouvait sous sa main, il m'est arrivé souvent d'être obligé de faire demander à l'office des suppléments assez conséquents.
[...] ajouté à cela le luxe et la magnificence du couple royal autour duquel étaient assis tout ce que la France avait de plus illustre, voire même des princes étrangers.
Louis XVI était gros mangeur. Monsieur plus gourmet. Ordinairement le Roi après avoir avalé quelques cuillerées de soupe, attirait à lui une grosse pièce de bœuf qu'on avait pris soin toujours de servir à sa portée.
On en détachait une forte tranche qu'il plaçait sur son assiette et il avalait le tout en un instant.
Ce premier acompte était toujours suivi d'autres morceaux aussi solides tels que filet de chevreuil, jambon etc... Il touchait rarement aux entrées. Ce n'est pas que le contrôleur de la bouche ne s'approcha de temps en temps de son oreille et ne lui dit tout bas en bégayant "Si sa majesté voulait goûter tel ou tel plat, sa Majesté en serait, je suis sûr contente !" et le Roi de répondre : "Allons, voyons David !"
A ces soupers, on ne lui servait qu'une seule bouteille de vin de champagne blanc non mousseux frappé de glace, que parfois même il ne buvait pas toute entière, en faisant part souvent à ses voisins.
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
( Suite des mémoires de Séguret )
"Entendu qu'on servait d'assez mauvaises bouteilles de vin à la table du Roi, lorsque je repris ce service, je fus fort surpris qu'on ait pu apercevoir, qu'on était dans l'usage de mettre à la glace, une seule bouteille, au risque si elle se trouvait défectueuse ou gâtée de voir le Roi, manqué de vin et obligé de boire de celui qui se trouvait sur la table dont la qualité était plus que douteuse.
A un autre met, on mettait devant lui une seule bouteille de vin. Il en prenait un verre et passait la bouteille à ses voisins. Au dessert, on lui servait un seul petit verre de Madère."
La dernière salle à manger de cette visite se situe : lorsqu'on regarde dans la cour de la Reine où s'éclairent la plupart des cabinets intérieurs; dans l'appartement de la Dauphine, là où devait habiter plus tard la Duchesse d'Angoulême.
Les décors aujourd'hui qu'on peut voir encore aujourd'hui, ont entièrement été refaits depuis l'époque de Louis XVIII.
Ces volumes ont été repris de ceux qui existaient sous l'ancien régime.
A partit de 1771, l'appartement est occupé ( celui du Dauphin et de la Dauphine ) par le Comte et la Comtesse de Provence.
La Comtesse de Provence avait donc des cabinets intérieurs.
Dans une construction hors œuvre bâtit dans la cour de la Reine, il y avait là, une salle des buffets et dans le prolongement : la salle à manger de la Comtesse. Mais l'appentis a depuis été supprimé.
C'est donc dans cette salle à manger qu'avaient lieu les soupers de Louis XVI et Marie-Antoinette.
A l'époque où ils ne sont encore que Dauphin et Dauphine, ils avaient introduit cet usage : le soir,ils se retrouvaient avec les autres membres de la famille royale. Et de ce fait chacun faisait venir ici son souper. Puis une fois devenus Roi et Reine, Louis XVI souhaitant revenir comme à l'époque de Louis XIV, rétablit les soupers au grand couvert. Mais ils se laissent néanmoins attirer vers une vie plus retirée, plus intime.
Il faut donc considérer qu'après une journée de représentation, la famille royale pouvait souper ici dans ces lieux.
Ce sont des lieux qui ne sont aménagés en réalité qu'à partir de 1781, et à l'époque où la Comtesse de Provence n'avait pas encore de véritable salle à manger, c'est dans la chambre de son appartement qu'avaient
lieu, les soupers de famille.
A cette époque existait un escalier qui permettait ainsi à Marie-Antoinette (qui loge au 1er étage) de pouvoir accéder directement à l'appartement de sa belle-soeur.
Aujourd'hui, cet escalier n'existe plus puisqu'il a été remplacé au 1er étage par la fameuse Méridienne ou boudoir de M.A.
Cet escalier avait été construit afin de permettre à Louis XVI et M.A de communiquer entre eux. (Avant qu'ils ne deviennent Roi et Reine )
"Entendu qu'on servait d'assez mauvaises bouteilles de vin à la table du Roi, lorsque je repris ce service, je fus fort surpris qu'on ait pu apercevoir, qu'on était dans l'usage de mettre à la glace, une seule bouteille, au risque si elle se trouvait défectueuse ou gâtée de voir le Roi, manqué de vin et obligé de boire de celui qui se trouvait sur la table dont la qualité était plus que douteuse.
A un autre met, on mettait devant lui une seule bouteille de vin. Il en prenait un verre et passait la bouteille à ses voisins. Au dessert, on lui servait un seul petit verre de Madère."
La dernière salle à manger de cette visite se situe : lorsqu'on regarde dans la cour de la Reine où s'éclairent la plupart des cabinets intérieurs; dans l'appartement de la Dauphine, là où devait habiter plus tard la Duchesse d'Angoulême.
Les décors aujourd'hui qu'on peut voir encore aujourd'hui, ont entièrement été refaits depuis l'époque de Louis XVIII.
Ces volumes ont été repris de ceux qui existaient sous l'ancien régime.
A partit de 1771, l'appartement est occupé ( celui du Dauphin et de la Dauphine ) par le Comte et la Comtesse de Provence.
La Comtesse de Provence avait donc des cabinets intérieurs.
Dans une construction hors œuvre bâtit dans la cour de la Reine, il y avait là, une salle des buffets et dans le prolongement : la salle à manger de la Comtesse. Mais l'appentis a depuis été supprimé.
C'est donc dans cette salle à manger qu'avaient lieu les soupers de Louis XVI et Marie-Antoinette.
A l'époque où ils ne sont encore que Dauphin et Dauphine, ils avaient introduit cet usage : le soir,ils se retrouvaient avec les autres membres de la famille royale. Et de ce fait chacun faisait venir ici son souper. Puis une fois devenus Roi et Reine, Louis XVI souhaitant revenir comme à l'époque de Louis XIV, rétablit les soupers au grand couvert. Mais ils se laissent néanmoins attirer vers une vie plus retirée, plus intime.
Il faut donc considérer qu'après une journée de représentation, la famille royale pouvait souper ici dans ces lieux.
Ce sont des lieux qui ne sont aménagés en réalité qu'à partir de 1781, et à l'époque où la Comtesse de Provence n'avait pas encore de véritable salle à manger, c'est dans la chambre de son appartement qu'avaient
lieu, les soupers de famille.
A cette époque existait un escalier qui permettait ainsi à Marie-Antoinette (qui loge au 1er étage) de pouvoir accéder directement à l'appartement de sa belle-soeur.
Aujourd'hui, cet escalier n'existe plus puisqu'il a été remplacé au 1er étage par la fameuse Méridienne ou boudoir de M.A.
Cet escalier avait été construit afin de permettre à Louis XVI et M.A de communiquer entre eux. (Avant qu'ils ne deviennent Roi et Reine )
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
Merci pour ces infos complémentaires...
Je n’ai pas retrouvé la nef et/ou le cadenas de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
A l’occasion des grands couverts, ces objets très précieux étaient disposés sur la table des souverains, à leur usage exclusif.
Y étaient enfermés, sous clés : les serviettes, couverts, coupes, salières etc. destinés au roi et à la reine.
Ancienne précaution du temps où l’on craignait les poisons.
J’ignore si un serviteur dévoué goûtait encore les plats de Louis XVI et de Marie-Antoinette ?
La nef de l’impératrice Joséphine et le cadenas de Napoléon :
Source : https://lesyeuxdargus.wordpress.com/2014/06/10/la-nef-de-limperatrice-josephine-et-le-service-du-grand-vermeil/
Je n’ai pas retrouvé la nef et/ou le cadenas de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
A l’occasion des grands couverts, ces objets très précieux étaient disposés sur la table des souverains, à leur usage exclusif.
Y étaient enfermés, sous clés : les serviettes, couverts, coupes, salières etc. destinés au roi et à la reine.
Ancienne précaution du temps où l’on craignait les poisons.
J’ignore si un serviteur dévoué goûtait encore les plats de Louis XVI et de Marie-Antoinette ?
La nef de l’impératrice Joséphine et le cadenas de Napoléon :
Source : https://lesyeuxdargus.wordpress.com/2014/06/10/la-nef-de-limperatrice-josephine-et-le-service-du-grand-vermeil/
La nuit, la neige- Messages : 18059
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
" />La nuit, la neige a écrit:
Je n’ai pas retrouvé la nef et/ou le cadenas de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
A l’occasion des grands couverts, ces objets très précieux étaient disposés sur la table des souverains, à leur usage exclusif.
Invité- Invité
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
Ah ! Merci... :\\\\\\\\:
La nuit, la neige- Messages : 18059
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Histoire des salles à manger de Versailles
Je termine le sujet par un dernier post :
La salle des buffets était une salle assez biscornue avec une multitude d'angles, du coup c'est pour cette nouvelle disposition que l'on commande à Riesner (qui est encore à cette époque, l'ébéniste ordinaire du garde meuble de la couronne) six encoignures dont quatre ont été rachetées et disposées encore aujourd'hui à cet endroit. Ce sont des meubles au demeurant assez simples.
Pour avoir une petite idée, de ce qui pouvait y avoir sur les murs : c'était un décor beaucoup plus coloré et varié qu'aujourd'hui.
Les murs possédaient un bas-lambris peint en blanc, il y avait un parquet ( c'est à dire un support de tissus ) mais ce parquet était un support de papier-peint. Le papier-peint faisant partie de ces décors à l'époque comme les Indiennes. (Toiles de coton imprimées)
L'espace était assez confortable. Quant à l'ambiance, nous le devons encore une fois à Séguret :
" C'est une chose assez remarquable que cet usage ou plutôt, cette habitude que la famille royale avait adopté, de se réunir tous les soirs. Ils sentaient le besoin de se retrouver comme de bons bourgeois autour de la même table.
Cette assemblée de famille avait lieu chez Madame, où chacun portait son souper. Aussitôt le Roi arrivé, chacun prenait sa place. Tout le service se retirait et les portes se refermées sur eux.
Si l'on ne peut dire ce qui se passait, ni se disait, on peut conjecturer cependant par des grands éclats de rire qu'on entendait fréquemment que l'ambiance était rien moins que triste. On conjecture même que comme nos bourgeois, les mal à propos, les petits commérages s'immisçaient.
Chacun faisait apporter son souper. Ce qui donnait lieu parfois à des redites (deux ou trois volailles par ex.)
C'était aussi à cette occasion que la Comtesse de Provence faisait faire un plat auquel elle était habituée à Turin : le salmigondis, et le potage aux petits oiseaux (voir sujet le potage à la Reine)
Faire salmigondis est une vieille expression qui remonte au XVIème siècle, d'origine italienne. Au XVIIème siècle : elle désignait déjà un ragoût fait de restes de viandes.
Il y avait à ce souper, pas mal de plats : trois ou quatre volailles, trois ou quatre gigots.
C'est dans cette salle à manger que la Comtesse de Provence avait fait installé un poêle à l'usage de la Reine, car à ces soupers, celle-ci est présente mais ne soupe pas.
Bien souvent , c'est le souper de la Reine qu'on apporte, que le Roi va consommer. Le Roi ne fait pas apporter en revanche ce qui était prévu pour lui.
La Reine, quant à elle fait de petits travaux d'aiguilles, participant ou non à la conversation.
La salle des buffets était une salle assez biscornue avec une multitude d'angles, du coup c'est pour cette nouvelle disposition que l'on commande à Riesner (qui est encore à cette époque, l'ébéniste ordinaire du garde meuble de la couronne) six encoignures dont quatre ont été rachetées et disposées encore aujourd'hui à cet endroit. Ce sont des meubles au demeurant assez simples.
Pour avoir une petite idée, de ce qui pouvait y avoir sur les murs : c'était un décor beaucoup plus coloré et varié qu'aujourd'hui.
Les murs possédaient un bas-lambris peint en blanc, il y avait un parquet ( c'est à dire un support de tissus ) mais ce parquet était un support de papier-peint. Le papier-peint faisant partie de ces décors à l'époque comme les Indiennes. (Toiles de coton imprimées)
L'espace était assez confortable. Quant à l'ambiance, nous le devons encore une fois à Séguret :
" C'est une chose assez remarquable que cet usage ou plutôt, cette habitude que la famille royale avait adopté, de se réunir tous les soirs. Ils sentaient le besoin de se retrouver comme de bons bourgeois autour de la même table.
Cette assemblée de famille avait lieu chez Madame, où chacun portait son souper. Aussitôt le Roi arrivé, chacun prenait sa place. Tout le service se retirait et les portes se refermées sur eux.
Si l'on ne peut dire ce qui se passait, ni se disait, on peut conjecturer cependant par des grands éclats de rire qu'on entendait fréquemment que l'ambiance était rien moins que triste. On conjecture même que comme nos bourgeois, les mal à propos, les petits commérages s'immisçaient.
Chacun faisait apporter son souper. Ce qui donnait lieu parfois à des redites (deux ou trois volailles par ex.)
C'était aussi à cette occasion que la Comtesse de Provence faisait faire un plat auquel elle était habituée à Turin : le salmigondis, et le potage aux petits oiseaux (voir sujet le potage à la Reine)
Faire salmigondis est une vieille expression qui remonte au XVIème siècle, d'origine italienne. Au XVIIème siècle : elle désignait déjà un ragoût fait de restes de viandes.
Il y avait à ce souper, pas mal de plats : trois ou quatre volailles, trois ou quatre gigots.
C'est dans cette salle à manger que la Comtesse de Provence avait fait installé un poêle à l'usage de la Reine, car à ces soupers, celle-ci est présente mais ne soupe pas.
Bien souvent , c'est le souper de la Reine qu'on apporte, que le Roi va consommer. Le Roi ne fait pas apporter en revanche ce qui était prévu pour lui.
La Reine, quant à elle fait de petits travaux d'aiguilles, participant ou non à la conversation.
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55307
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Sujets similaires
» La salle-à-manger de Marie-Antoinette au château de Versailles
» La galerie de l'Histoire du Château, à Versailles
» Histoire de lire - Salon du livre d'Histoire de Versailles
» Les salles-de-bains de Marie-Antoinette à Versailles
» Histoire du château de Versailles (plus de 400 ans)
» La galerie de l'Histoire du Château, à Versailles
» Histoire de lire - Salon du livre d'Histoire de Versailles
» Les salles-de-bains de Marie-Antoinette à Versailles
» Histoire du château de Versailles (plus de 400 ans)
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Les lieux de Marie-Antoinette :: Versailles et Trianon :: Le château de Versailles
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|