L'origine française du " God Save the Queen "
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L'origine française du " God Save the Queen "
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La défunte Maréchale ( de Tessé ) était proche parente de Mme de Maintenon, nous dit l'intarissable marquise de Créquy , attendu que leurs grand'mères, à toutes les deux, étaient des demoiselles de Vivonne, et de plus, ma grand'mère était la filleule de Louis XIV et de Marie Mancini, ce dont il résultait que mon grand-oncle et ma grand'mère étaient traités par ce prince et par Mme de Maintenon avec une familiarité particulière.
Le maréchal nous dit que celle-ci ne désapprouverait sûrement pas sa liberté qu'il allait prendre de me conduire à Saint-Cyr où Mme de Maintenon s'était rendue le matin pour y passer la journée, et où, du reste, Mme de Froulay avait toujours eu ses entrées personnelles. Nous dînons, nous allons faire une courte prière à la chapelle, à dessein de me montrer l'édifice. Je n'ose pas espérer qu'on me fasse voir le reste du château, parce qu'il n'aurait pas été bienséant, et je le sentis de moi-même, que je débutasse en ce lieu-là comme une sorte de bayeuse ou de provinciale étonnée ; enfin nous descendons par les degrés de l'Orangerie, où nous attendait le carrosse du Maréchal, et nous voilà sur la route de Saint-Cyr.
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Au bout de sept à huit minutes, l'équipage est arrêté subito, et voici des laquais à nos livrées qui se mettent à ouvrir les deux portières, et à en abattre les marche-pieds avec précipitation. — C'est le roi, nous dit mon oncle ; et il nous fit descendre sans nous presser, parce que ses gens étaient assez bien dressés pour que le temps n'y manquât pas.
Le carrosse du roi n'était escorté que par trois mousquetaires en soubreveste et par autant de Chevau-légers. Il était, suivant l'ordinaire, attelé de huit chevaux ; il y avait deux pages aux coquilles du devant, quatre derrière, et le fond des livrées de France était encore en velours d'un bleu d'azur, au lieu d'être en drap d'un vilain bleu foncé comme aujourd'hui. (C'est Louis XV auquel on doit rapporter cette triste innovation, laquelle est d'autant moins facile à s'expliquer que ce prince-là n'a jamais fait rien par économie.)
Le roi Louis XIV était tout seul au fond de son carrosse, et dès qu'il nous aperçut, le carrosse et le cortège s'arrêtant aussitôt comme par enchantement, S.M. baissa la glace de sa gauche, duquel côté nous étions ; ensuite elle se découvrit pour nous saluer avec une aménité remplie de considération. — Voilà donc le roi ? ce grand roi ! m'écriai-je, les larmes aux yeux. — Ajoutez ce bon roi, ce roi malheureux, reprit le maréchal, avec un accent douloureux et sombre.
.................
En arrivant à Saint-Cyr, nous traversâmes d'abord une grande pièce où se trouvaient le service d'honneur et les pages de S.M., qui s'était allée promener dans les jardins du couvent avec M. l'Évêque de Chartres et quelques autres seigneurs que n'aperçus point.
Madame de Maintenon se tenait dans une chambre haute, lambrissée de chêne, sans peinture, et meublée tout uniment en point de Bergame. Devant chacun des sièges, il y avait un carreau de tapisserie pour mettre sous les pieds, parce qu'il n'y avait pas même un grand tapis sur le parquet, tant l'ameublement était simple. Mme de Maintenon me fit approcher pour me baiser au front ; elle me regarda de l'oeil le plus intelligent et le plus doux ; ensuite elle se remit à causer avec sa voisine, et j'allai m'asseoir à côté de ma grand'mère, qui me dit que c'était Mme la duchesse du Maine. — La belle-fille de Mme de Montespan ? lui dis-je entre haut et bas, mais pas assez bas pour que mon oncle de Tessé ne l'entendit point. — Mon Dieu ! comment se fait-il que vous parliez ici de semblable chose ? me dit le Maréchal, au plus près possible de mon oreille, et tout frémissant d'appréhension. Ma grand'mère en était restée confondue !... — Allons, me dis-je, il n'y faut plus songer ; la naissance de ce duc du Maine est un mystère que je n'éclaircira, jamais, n'y pensons plus.
Mme la duchesse du Maine n'était pas précisément folle et n'était pas complètement bossue, mais elle avait dans la taille ainsi que dans le jugement ce qu'on pourrait appeler " un tour d'épaule ". Elle était ce jour-là mal ajustée pour son âge, au moyen d'un habit treillissé de feuilles de vigne en velours noir sur un fond d'or, avec des profusions de perles d'or, en collier, en bracelets, en ceinture, en agrafes et sur ses cheveux.
Le reste de la compagnie n'était composé que du vieux Dangeau et d Mmes de Noailles, de Montchevreuil et de Caylus, qui ne paraissaient pas jeunes et joyeuses, il s'en fallait de beaucoup. On entendit sonner une cloche ; Mme de Maintenon se leva, elle nous fit une profonde révérence et nous la suivîmes à l'église où l'on allait donner le salut. Je remarquai, chemin faisant, qu'elle était noblement et modestement vêtue d'une belle étoffe à dessins nattés de couleur feuille morte et d'argent. Elle était coiffée de cornettes, et a mantille était d'une seule barbe en point, doublée de violet. Madame la Duchesse du Maine et Mme de Maintenon se faisaient une politesse à toutes les portes, où celle-ci passait toujours la première, après un léger simulacre de refus ou d'hésitation qui n'excédait jamais un quart de seconde. Il était impossible de se tirer d'affaire avec plus d'exactitude et moins d'embarras qu'on n'en mettait de part et d'autre à cette petite manoeuvre.
A peine étions-nous entrés dans la tribune dite des Évêques, que nous vîmes paraître le roi dans la tribune royale qui se trouvait en face de l'autel. Il était entré son chapeau sur la tête ; c'était un petit tricorne richement galonné, qu'il ôta pour saluer d'abord l'autel, ensuite une lanterne à grillages dorés où était Mme de Maintenon, et finalement pour saluer Mme la duchesse du Maine avec nous autres, car nous nous trouvions dans la même tribune et sur la même ligne que S.A.S. sans aucun à la différence de son rang. Toute la suite de S.M., ainsi que les dames et les gentilshommes de la princesse sa belle-fille, n'entrèrent pas dans la chapelle de Saint-Cyr, ou du moins ils y furent placés de manière à ce que je ne les aperçus point.
Une de mes impressions les plus ineffaçables est celle de toutes ces belles voix de jeunes filles qui partirent avec un éclat imprévu pour moi, lorsque le roi parut dans sa tribune, et qui chantèrent à l'unison une sorte de motet, ou plutôt de cantique national et glorieux, dont les paroles étaient de Mme de Brinon et la musique du fameux Lully. En voici les paroles que je me suis procurées long-temps après :
Grand Dieu, sauvez le Roi !
Grand Dieu, vengez le Roi !
Vive le Roi !
Qu'à jamais glorieux,
Louis victorieux
Voye ses ennemis
Toujours soumis !
Grand Dieu, sauvez le Roi !
Grand Dieu, vengez le Roi !
Vive le Roi !
Pour peu que vous en eussiez de la curiosité, vous n'auriez pas de peine à vous en procurer la musique, attendu qu'un Allemand, nommé Handel, s'en est emparé pendant son voyage à Paris, qu'il en a fait hommage au roi Georges de Hanovre moyennant finance, et que MM. les Anglais ont fini par l'adopter et le produire ouvertement un de leurs air nationaux. En revenant de Saint-Cyr, on me mena faire une longue visite à Mme la Chancelière qui se mourait, et qui n'en avait pas moins toute la cour autour de son lit et dans sa ruelle, où elle nous fit la galanterie de nous faire placer, ma grand'mère et moi.
» La tradition de Saint-Cyr portait que le compositeur Handel, pendant sa visite à la supérieure de cette maison royale, avait demandé et obtenu la permission de copier l'air et les paroles de cette invocation gallicane, qu'il aurait ensuite offerte au Roi Georges 1er comme étant de sa composition, etc. »
Indépendamment d'une dissertation plus régulière et plus étendue que nous publierons à ce même sujet, on trouvera dans les pièces justificatives qui feront suite aux Souvenirs de la Marquise de Créquy, une déclaration signée par trois religieuses de Saint-Cyr, qui confirme pleinement cette révélation de l'auteur. (Éditeur)
La défunte Maréchale ( de Tessé ) était proche parente de Mme de Maintenon, nous dit l'intarissable marquise de Créquy , attendu que leurs grand'mères, à toutes les deux, étaient des demoiselles de Vivonne, et de plus, ma grand'mère était la filleule de Louis XIV et de Marie Mancini, ce dont il résultait que mon grand-oncle et ma grand'mère étaient traités par ce prince et par Mme de Maintenon avec une familiarité particulière.
Le maréchal nous dit que celle-ci ne désapprouverait sûrement pas sa liberté qu'il allait prendre de me conduire à Saint-Cyr où Mme de Maintenon s'était rendue le matin pour y passer la journée, et où, du reste, Mme de Froulay avait toujours eu ses entrées personnelles. Nous dînons, nous allons faire une courte prière à la chapelle, à dessein de me montrer l'édifice. Je n'ose pas espérer qu'on me fasse voir le reste du château, parce qu'il n'aurait pas été bienséant, et je le sentis de moi-même, que je débutasse en ce lieu-là comme une sorte de bayeuse ou de provinciale étonnée ; enfin nous descendons par les degrés de l'Orangerie, où nous attendait le carrosse du Maréchal, et nous voilà sur la route de Saint-Cyr.
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Au bout de sept à huit minutes, l'équipage est arrêté subito, et voici des laquais à nos livrées qui se mettent à ouvrir les deux portières, et à en abattre les marche-pieds avec précipitation. — C'est le roi, nous dit mon oncle ; et il nous fit descendre sans nous presser, parce que ses gens étaient assez bien dressés pour que le temps n'y manquât pas.
Le carrosse du roi n'était escorté que par trois mousquetaires en soubreveste et par autant de Chevau-légers. Il était, suivant l'ordinaire, attelé de huit chevaux ; il y avait deux pages aux coquilles du devant, quatre derrière, et le fond des livrées de France était encore en velours d'un bleu d'azur, au lieu d'être en drap d'un vilain bleu foncé comme aujourd'hui. (C'est Louis XV auquel on doit rapporter cette triste innovation, laquelle est d'autant moins facile à s'expliquer que ce prince-là n'a jamais fait rien par économie.)
Le roi Louis XIV était tout seul au fond de son carrosse, et dès qu'il nous aperçut, le carrosse et le cortège s'arrêtant aussitôt comme par enchantement, S.M. baissa la glace de sa gauche, duquel côté nous étions ; ensuite elle se découvrit pour nous saluer avec une aménité remplie de considération. — Voilà donc le roi ? ce grand roi ! m'écriai-je, les larmes aux yeux. — Ajoutez ce bon roi, ce roi malheureux, reprit le maréchal, avec un accent douloureux et sombre.
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En arrivant à Saint-Cyr, nous traversâmes d'abord une grande pièce où se trouvaient le service d'honneur et les pages de S.M., qui s'était allée promener dans les jardins du couvent avec M. l'Évêque de Chartres et quelques autres seigneurs que n'aperçus point.
Madame de Maintenon se tenait dans une chambre haute, lambrissée de chêne, sans peinture, et meublée tout uniment en point de Bergame. Devant chacun des sièges, il y avait un carreau de tapisserie pour mettre sous les pieds, parce qu'il n'y avait pas même un grand tapis sur le parquet, tant l'ameublement était simple. Mme de Maintenon me fit approcher pour me baiser au front ; elle me regarda de l'oeil le plus intelligent et le plus doux ; ensuite elle se remit à causer avec sa voisine, et j'allai m'asseoir à côté de ma grand'mère, qui me dit que c'était Mme la duchesse du Maine. — La belle-fille de Mme de Montespan ? lui dis-je entre haut et bas, mais pas assez bas pour que mon oncle de Tessé ne l'entendit point. — Mon Dieu ! comment se fait-il que vous parliez ici de semblable chose ? me dit le Maréchal, au plus près possible de mon oreille, et tout frémissant d'appréhension. Ma grand'mère en était restée confondue !... — Allons, me dis-je, il n'y faut plus songer ; la naissance de ce duc du Maine est un mystère que je n'éclaircira, jamais, n'y pensons plus.
Mme la duchesse du Maine n'était pas précisément folle et n'était pas complètement bossue, mais elle avait dans la taille ainsi que dans le jugement ce qu'on pourrait appeler " un tour d'épaule ". Elle était ce jour-là mal ajustée pour son âge, au moyen d'un habit treillissé de feuilles de vigne en velours noir sur un fond d'or, avec des profusions de perles d'or, en collier, en bracelets, en ceinture, en agrafes et sur ses cheveux.
Le reste de la compagnie n'était composé que du vieux Dangeau et d Mmes de Noailles, de Montchevreuil et de Caylus, qui ne paraissaient pas jeunes et joyeuses, il s'en fallait de beaucoup. On entendit sonner une cloche ; Mme de Maintenon se leva, elle nous fit une profonde révérence et nous la suivîmes à l'église où l'on allait donner le salut. Je remarquai, chemin faisant, qu'elle était noblement et modestement vêtue d'une belle étoffe à dessins nattés de couleur feuille morte et d'argent. Elle était coiffée de cornettes, et a mantille était d'une seule barbe en point, doublée de violet. Madame la Duchesse du Maine et Mme de Maintenon se faisaient une politesse à toutes les portes, où celle-ci passait toujours la première, après un léger simulacre de refus ou d'hésitation qui n'excédait jamais un quart de seconde. Il était impossible de se tirer d'affaire avec plus d'exactitude et moins d'embarras qu'on n'en mettait de part et d'autre à cette petite manoeuvre.
A peine étions-nous entrés dans la tribune dite des Évêques, que nous vîmes paraître le roi dans la tribune royale qui se trouvait en face de l'autel. Il était entré son chapeau sur la tête ; c'était un petit tricorne richement galonné, qu'il ôta pour saluer d'abord l'autel, ensuite une lanterne à grillages dorés où était Mme de Maintenon, et finalement pour saluer Mme la duchesse du Maine avec nous autres, car nous nous trouvions dans la même tribune et sur la même ligne que S.A.S. sans aucun à la différence de son rang. Toute la suite de S.M., ainsi que les dames et les gentilshommes de la princesse sa belle-fille, n'entrèrent pas dans la chapelle de Saint-Cyr, ou du moins ils y furent placés de manière à ce que je ne les aperçus point.
Une de mes impressions les plus ineffaçables est celle de toutes ces belles voix de jeunes filles qui partirent avec un éclat imprévu pour moi, lorsque le roi parut dans sa tribune, et qui chantèrent à l'unison une sorte de motet, ou plutôt de cantique national et glorieux, dont les paroles étaient de Mme de Brinon et la musique du fameux Lully. En voici les paroles que je me suis procurées long-temps après :
Grand Dieu, sauvez le Roi !
Grand Dieu, vengez le Roi !
Vive le Roi !
Qu'à jamais glorieux,
Louis victorieux
Voye ses ennemis
Toujours soumis !
Grand Dieu, sauvez le Roi !
Grand Dieu, vengez le Roi !
Vive le Roi !
Pour peu que vous en eussiez de la curiosité, vous n'auriez pas de peine à vous en procurer la musique, attendu qu'un Allemand, nommé Handel, s'en est emparé pendant son voyage à Paris, qu'il en a fait hommage au roi Georges de Hanovre moyennant finance, et que MM. les Anglais ont fini par l'adopter et le produire ouvertement un de leurs air nationaux. En revenant de Saint-Cyr, on me mena faire une longue visite à Mme la Chancelière qui se mourait, et qui n'en avait pas moins toute la cour autour de son lit et dans sa ruelle, où elle nous fit la galanterie de nous faire placer, ma grand'mère et moi.
» La tradition de Saint-Cyr portait que le compositeur Handel, pendant sa visite à la supérieure de cette maison royale, avait demandé et obtenu la permission de copier l'air et les paroles de cette invocation gallicane, qu'il aurait ensuite offerte au Roi Georges 1er comme étant de sa composition, etc. »
Indépendamment d'une dissertation plus régulière et plus étendue que nous publierons à ce même sujet, on trouvera dans les pièces justificatives qui feront suite aux Souvenirs de la Marquise de Créquy, une déclaration signée par trois religieuses de Saint-Cyr, qui confirme pleinement cette révélation de l'auteur. (Éditeur)
Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'origine française du " God Save the Queen "
N'oublions pas que les mémoires sont composés après les guerres napoléoniennes, à une période de légère rancœur envers la perfide Albion.
C'est la seule source à mentionner le fait.
En Angleterre, la musique n'est pas attribuée à Haendel. On en trouve des résonances dans des œuvres anciennes, et elle est à peu près mise en place avant même la naissance de Lully !
Quand à son adoption, elle semble s'opérer vers les années 1740, sans décision officielle cependant.
C'est la seule source à mentionner le fait.
En Angleterre, la musique n'est pas attribuée à Haendel. On en trouve des résonances dans des œuvres anciennes, et elle est à peu près mise en place avant même la naissance de Lully !
Quand à son adoption, elle semble s'opérer vers les années 1740, sans décision officielle cependant.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: L'origine française du " God Save the Queen "
La description de l'atmosphère de Saint Cyr est très évocatrice. ON s'y croirait !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: L'origine française du " God Save the Queen "
Merci, cher petit Lulu, pour toutes ces précisions !
Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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