L'Hôtel de Galliffet et l'Institut culturel italien à Paris
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L'Hôtel de Galliffet et l'Institut culturel italien à Paris
Nous accueillons ces jours-ci, dans notre Forum, l'ambassade italienne de l'Associazione Maria-Antonietta, à qui nous souhaitons la bienvenue...
C'est l'occasion d'évoquer l'Hôtel de Galliffet, siège de l'Institut Culturel Italien à Paris
Nos amis italiens retrouverons ici l'histoire de cet hôtel particulier (en italien) :
http://www.iicparigi.esteri.it/NR/rdonlyres/C324B77E-9AC0-4518-9DA7-78B6CFE70D6A/103143/pdfgalliffet.pdf
Situé au coeur du faubourg Saint-Germain, entre la rue de Grenelle, la rue de Varenne et la rue du Bac, l'Hôtel de Galliffet fut construit entre 1776 et 1792 par l'architecte Etienne-François Legrand et le sculpteur Jean-Baptiste Boiston pour le marquis Simon-Alexandre de Galliffet, président au Parlement de Provence, à l'emplacement de l'hôtel du président Talon, qui datait de 1680.
En 1792, L’Assemblée législative vote la confiscation des biens des émigrés dont la « Maison Galliffet » (le Marquis de Galliffet avait alors quitté la France à la suite des événements révolutionnaires).
En 1794 le Comité de Salut Publique ordonne d’y installer l’ensemble des services des Affaires étrangères autrefois à Versailles (l'hôtel restera le ministère des affaires extérieures jusqu'en 1821).
Ainsi, l'Hôtel particulier sera la demeure Charles-François Delacroix (père du peintre Eugène Delacroix), qui a débuté comme secrétaire de Turgot (Intendant de la généralité de Limoges) qu'il a suivi à Paris.
Député de la Marne le 3 septembre 1792, sous la Convention, il vote la mort du roi.
Il deviendra ministre des Affaires extérieures, du 4 novembre 1795 au 18 juillet 1797.
En 1797, c'est Charles-Maurice de Talleyrand qui prend sa place....et sa femme dit-on ! boudoi32
Selon les rumeurs du temps, mais non fondées de l'avis de ses biographes les plus récents, Talleyrant aurait été le père biologique du peintre...
Talleyrand est en tous cas reconnu comme un proche de la famille Delacroix, et sera l'un des puissants protecteurs occultes de l'artiste.
Pour obtenir le poste de ministre des relations extérieures, Talleyrand fait jouer l'influence de plusieurs femmes, et surtout son amie Germaine de Staël.
Cette dernière fait le siège de Barras, le plus influent des directeurs, qu'elle supplie dans des scènes enflammées, finissant par obtenir son accord !
Dans le jeu des nominations du remaniement du 16 juillet 1797, qui intervient dans les prémices du coup d'État du 18 Fructidor, Barras obtient l'accord des autres Directeurs, qui sont pourtant hostiles à l'ancien évêque.
Lors de sa nomination, Talleyrand aurait dit à Benjamin Constant : « Nous tenons la place, il faut y faire une fortune immense, une immense fortune »
Talleyrand écrira à Napoléon Bonaparte :
« J'ai l'honneur de vous annoncer, général, que le Directoire exécutif m'a nommé ministre des Relations extérieures. Justement effrayé des fonctions dont je sens la périlleuse importance, j'ai besoin de me rassurer par le sentiment de ce que votre gloire doit apporter de moyens et de facilité dans les négociations.
Le nom seul de Bonaparte est un auxiliaire qui doit tout aplanir.
Je m'empresserai de vous faire parvenir toutes les vues que le Directoire me chargera de vous transmettre, et la renommée, qui est votre organe ordinaire, me ravira souvent le bonheur de lui apprendre la manière dont vous les aurez remplies. »
Séduit par le personnage, Bonaparte écrit au Directoire pour lui signifier que le choix de Talleyrand « fait honneur à son discernement ».
Flâter marche toujours... :
Ainsi donc, Talleyrand sera l'hôte historique de ce lieu pendant une dizaine d'années, jusqu'en 1807 (avec une courte interruption en 1799), puis y revenant pour une courte période en 1814 (avant de partir plusieurs mois pour le Congrès de Vienne).
C'est là que Talleyrand met en place sa "diplomatie moderne", en réorganisant notamment l'ensemble du ministère, mais aussi avec des méthodes bien à lui... :
Il signera ici de nombreux traités diplomatiques pour la France (et pour ses affaires personnelles )
Le cabinet de Talleyrand
Sa maîtresse, Catherine Grand, qui deviendra (scandaleusement) sa femme en 1802, sera à l'occasion l'animatrice de charme (et plus) de cette demeure.
Cet hôtel particulier aura donc vu passer dans ses salons et anti-chambres les têtes d'affiches de la société de la fin du XVIIIè siècle, du Directoire, du Consulat et de l'empire : Benjamin Constant, Chateaubriand, Napoléon et Madame de Staël (qui auront ici leur première entrevue plutôt "tendue", ou amusante boudoi32), et bien d'autres encore...
Succèderont à Talleyrand d'autres "occupants" prestigieux tels que Caulaincourt ou le duc de Richelieu.
En 1821, les héritiers du marquis de Galliffet parvinrent à rentrer en possession de l'hôtel qui est divisé en appartements et en partie loué, notamment à l'infant d'Espagne don Francisco de Paule en 1838, et au nonce du Pape en 1850.
En définitive, l'État italien le loua en totalité en 1894 avant d'en faire l'acquisition en 1909.
Il fut d'abord le siège de l'Ambassade (transférée en 1938 à l'hôtel de Boisgelin), puis du Consulat Général d'Italie et, en 1962, de l'Institut Culturel Italien.
Il a pour but de promouvoir, soutenir et développer, dans les domaines culturel et linguistique, les rapports entre l'Italie et la France.
Lieu de nombreuses rencontres, de débats et de manifestations culturelles, l'Hôtel de Galliffet abrite également une bibliothèque-médiathèque de 40.000 volumes, récemment informatisée, un bureau d'informations pédagogiques et culturelles ainsi qu'une école de langue italienne.
L'association des Amis de l'Hôtel de Galliffet et l'Institut Culturel italien, sont très dynamiques, et animent de nombreux évènements : conférences, expositions, concerts etc.
Voir leur site ici : http://www.amishotelgalliffet.com
* Sources photos : Guy Bouchet http://www.iicparigi.esteri.it/IIC_Parigi/Menu/Istituto/La_sede/
Marina Valensise, Présidente de l'Association des amis de l'Hôtel de Galliffet, a publié un livre retraçant l'histoire de cet l'hôtel particulier depuis sa construction, jusqu’à la fin du XIXe siècle, quand il accueillit l’Ambassade d’Italie.
L'Hôtel de Galliffet
De Marina Valensise
Voir ici le sommaire et la préface (en français et en italien) : http://www.iicparigi.esteri.it/NR/rdonlyres/97EBEA53-A063-4D7A-A1E2-3FF330B1D2AD/0/SOMMARIOSOMMAIREetPREFAZIONEPREFACE.pdf
C'est l'occasion d'évoquer l'Hôtel de Galliffet, siège de l'Institut Culturel Italien à Paris
Nos amis italiens retrouverons ici l'histoire de cet hôtel particulier (en italien) :
http://www.iicparigi.esteri.it/NR/rdonlyres/C324B77E-9AC0-4518-9DA7-78B6CFE70D6A/103143/pdfgalliffet.pdf
La petite histoire
Situé au coeur du faubourg Saint-Germain, entre la rue de Grenelle, la rue de Varenne et la rue du Bac, l'Hôtel de Galliffet fut construit entre 1776 et 1792 par l'architecte Etienne-François Legrand et le sculpteur Jean-Baptiste Boiston pour le marquis Simon-Alexandre de Galliffet, président au Parlement de Provence, à l'emplacement de l'hôtel du président Talon, qui datait de 1680.
En 1792, L’Assemblée législative vote la confiscation des biens des émigrés dont la « Maison Galliffet » (le Marquis de Galliffet avait alors quitté la France à la suite des événements révolutionnaires).
En 1794 le Comité de Salut Publique ordonne d’y installer l’ensemble des services des Affaires étrangères autrefois à Versailles (l'hôtel restera le ministère des affaires extérieures jusqu'en 1821).
Ainsi, l'Hôtel particulier sera la demeure Charles-François Delacroix (père du peintre Eugène Delacroix), qui a débuté comme secrétaire de Turgot (Intendant de la généralité de Limoges) qu'il a suivi à Paris.
Député de la Marne le 3 septembre 1792, sous la Convention, il vote la mort du roi.
Il deviendra ministre des Affaires extérieures, du 4 novembre 1795 au 18 juillet 1797.
En 1797, c'est Charles-Maurice de Talleyrand qui prend sa place....et sa femme dit-on ! boudoi32
Selon les rumeurs du temps, mais non fondées de l'avis de ses biographes les plus récents, Talleyrant aurait été le père biologique du peintre...
Talleyrand est en tous cas reconnu comme un proche de la famille Delacroix, et sera l'un des puissants protecteurs occultes de l'artiste.
Pour obtenir le poste de ministre des relations extérieures, Talleyrand fait jouer l'influence de plusieurs femmes, et surtout son amie Germaine de Staël.
Cette dernière fait le siège de Barras, le plus influent des directeurs, qu'elle supplie dans des scènes enflammées, finissant par obtenir son accord !
Dans le jeu des nominations du remaniement du 16 juillet 1797, qui intervient dans les prémices du coup d'État du 18 Fructidor, Barras obtient l'accord des autres Directeurs, qui sont pourtant hostiles à l'ancien évêque.
Lors de sa nomination, Talleyrand aurait dit à Benjamin Constant : « Nous tenons la place, il faut y faire une fortune immense, une immense fortune »
Talleyrand écrira à Napoléon Bonaparte :
« J'ai l'honneur de vous annoncer, général, que le Directoire exécutif m'a nommé ministre des Relations extérieures. Justement effrayé des fonctions dont je sens la périlleuse importance, j'ai besoin de me rassurer par le sentiment de ce que votre gloire doit apporter de moyens et de facilité dans les négociations.
Le nom seul de Bonaparte est un auxiliaire qui doit tout aplanir.
Je m'empresserai de vous faire parvenir toutes les vues que le Directoire me chargera de vous transmettre, et la renommée, qui est votre organe ordinaire, me ravira souvent le bonheur de lui apprendre la manière dont vous les aurez remplies. »
Séduit par le personnage, Bonaparte écrit au Directoire pour lui signifier que le choix de Talleyrand « fait honneur à son discernement ».
Flâter marche toujours... :
Ainsi donc, Talleyrand sera l'hôte historique de ce lieu pendant une dizaine d'années, jusqu'en 1807 (avec une courte interruption en 1799), puis y revenant pour une courte période en 1814 (avant de partir plusieurs mois pour le Congrès de Vienne).
C'est là que Talleyrand met en place sa "diplomatie moderne", en réorganisant notamment l'ensemble du ministère, mais aussi avec des méthodes bien à lui... :
Il signera ici de nombreux traités diplomatiques pour la France (et pour ses affaires personnelles )
Le cabinet de Talleyrand
Sa maîtresse, Catherine Grand, qui deviendra (scandaleusement) sa femme en 1802, sera à l'occasion l'animatrice de charme (et plus) de cette demeure.
Cet hôtel particulier aura donc vu passer dans ses salons et anti-chambres les têtes d'affiches de la société de la fin du XVIIIè siècle, du Directoire, du Consulat et de l'empire : Benjamin Constant, Chateaubriand, Napoléon et Madame de Staël (qui auront ici leur première entrevue plutôt "tendue", ou amusante boudoi32), et bien d'autres encore...
Succèderont à Talleyrand d'autres "occupants" prestigieux tels que Caulaincourt ou le duc de Richelieu.
En 1821, les héritiers du marquis de Galliffet parvinrent à rentrer en possession de l'hôtel qui est divisé en appartements et en partie loué, notamment à l'infant d'Espagne don Francisco de Paule en 1838, et au nonce du Pape en 1850.
En définitive, l'État italien le loua en totalité en 1894 avant d'en faire l'acquisition en 1909.
Il fut d'abord le siège de l'Ambassade (transférée en 1938 à l'hôtel de Boisgelin), puis du Consulat Général d'Italie et, en 1962, de l'Institut Culturel Italien.
Il a pour but de promouvoir, soutenir et développer, dans les domaines culturel et linguistique, les rapports entre l'Italie et la France.
Lieu de nombreuses rencontres, de débats et de manifestations culturelles, l'Hôtel de Galliffet abrite également une bibliothèque-médiathèque de 40.000 volumes, récemment informatisée, un bureau d'informations pédagogiques et culturelles ainsi qu'une école de langue italienne.
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L'association des Amis de l'Hôtel de Galliffet et l'Institut Culturel italien, sont très dynamiques, et animent de nombreux évènements : conférences, expositions, concerts etc.
Voir leur site ici : http://www.amishotelgalliffet.com
* Sources photos : Guy Bouchet http://www.iicparigi.esteri.it/IIC_Parigi/Menu/Istituto/La_sede/
Marina Valensise, Présidente de l'Association des amis de l'Hôtel de Galliffet, a publié un livre retraçant l'histoire de cet l'hôtel particulier depuis sa construction, jusqu’à la fin du XIXe siècle, quand il accueillit l’Ambassade d’Italie.
L'Hôtel de Galliffet
De Marina Valensise
Voir ici le sommaire et la préface (en français et en italien) : http://www.iicparigi.esteri.it/NR/rdonlyres/97EBEA53-A063-4D7A-A1E2-3FF330B1D2AD/0/SOMMARIOSOMMAIREetPREFAZIONEPREFACE.pdf
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'Hôtel de Galliffet et l'Institut culturel italien à Paris
Cet Hôtel doit être vraiment magnifique! Merci pour partager cette info e surtout ces magnifiques photos. Les italiennes qui travaillent ici sont vraiment chanceuses: j'ai eu des contacts avec l'Institut mais jamais l’opportunité de le visiter.
Re: L'Hôtel de Galliffet et l'Institut culturel italien à Paris
Oui ! Quelques-uns ont la chance d'avoir des jobs qui semblent bien sympathiques...Madame Alice a écrit:Les italiennes qui travaillent ici sont vraiment chanceuses:
Dans le même genre : , nous avons visité à plusieurs occasions l'Institut Culturel Suédois à Paris :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1973-l-hotel-polastron-polignac-aujourd-hui-institut-suedois?highlight=suedois
Une idée pour votre prochain séjour à Paris...Madame Alice a écrit:j'ai eu des contacts avec l'Institut mais jamais l'opportunitè de le visiter.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'Hôtel de Galliffet et l'Institut culturel italien à Paris
Merci pour cette visite du magnifique hôtel de Gallifet ! :n,,;::::!!!:
( J'aime beaucoup ton petit smiley : , tout spécialement dédié à Alice et Yolande )
A l'intérieur comme à l'extérieur, c'est une véritable forêt de colonnes ioniques !
... un décor digne des fantasmes les plus échevelés de notre Clio !!! :
( J'aime beaucoup ton petit smiley : , tout spécialement dédié à Alice et Yolande )
A l'intérieur comme à l'extérieur, c'est une véritable forêt de colonnes ioniques !
... un décor digne des fantasmes les plus échevelés de notre Clio !!! :
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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