Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
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Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Concernant le texte de Montesquieu que vous citez et que je reproduis ici intégralement, on estime en général qu'il doit être lu au énième degré...
"De l'esclavage des Nègres
Si j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais :
Les peuples d'Europe ayant exterminé ceux de l'Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l'Afrique, pour s'en servir à défricher tant de terres.
Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.
Ceux dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la tête ; et ils ont le nez si écrasé, qu'il est presque impossible de les plaindre.
On ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir.
Il est si naturel de penser que c'est la couleur qui constitue l'essence de l'humanité, que les peuples d'Asie, qui font des eunuques, privent toujours les noirs du rapport qu'ils ont avec nous d'une manière plus marquée.
On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, était d'une si grande conséquence, qu'ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres n'ont pas le sens commun, c'est qu'ils font plus de cas d'un collier de verre que de l'or, qui chez des nations policées, est d'une si grande conséquence.
Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes, parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.
Des petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'on fait aux Africains : car, si elle était telle qu'ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d'Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d'en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié."
Montesquieu - De l'esprit des lois
"De l'esclavage des Nègres
Si j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais :
Les peuples d'Europe ayant exterminé ceux de l'Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l'Afrique, pour s'en servir à défricher tant de terres.
Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.
Ceux dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la tête ; et ils ont le nez si écrasé, qu'il est presque impossible de les plaindre.
On ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir.
Il est si naturel de penser que c'est la couleur qui constitue l'essence de l'humanité, que les peuples d'Asie, qui font des eunuques, privent toujours les noirs du rapport qu'ils ont avec nous d'une manière plus marquée.
On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, était d'une si grande conséquence, qu'ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres n'ont pas le sens commun, c'est qu'ils font plus de cas d'un collier de verre que de l'or, qui chez des nations policées, est d'une si grande conséquence.
Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes, parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.
Des petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'on fait aux Africains : car, si elle était telle qu'ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d'Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d'en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié."
Montesquieu - De l'esprit des lois
Dernière édition par Louis XV le Jeu 23 Jan 2014, 23:05, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Louis XV a écrit:Concernant le texte de Montesquieu que vous citez et que je reproduis ici intégralement, on estime en général qu'il doit être lu au énième degré...
Merci pour cette citation en entier, chère Louis XV ! :n,,;::::!!!:
J'aime beaucoup votre il doit être lu au énième degré...
Cela ouvre à tout un éventail de nuances d'interprétations, heureusement ... :
Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Le ton pourrait être celui de Voltaire et l'ironie se sent particulièrement bien dans l'utilisation des arguments pseudo-religieux.
Invité- Invité
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Louis XV a écrit:Le ton pourrait être celui de Voltaire et l'ironie se sent particulièrement bien dans l'utilisation des arguments pseudo-religieux.
Justement au sujet des arguments pseudo-religieux, et si des âmes sensibles pouvaient s'émouvoir de telles pratiques, Le parfait négociant de Jacques Savary balaye les derniers scrupules : cette véritable Bible des négriers explique comment les pauvres gens et les esclaves doivent trouver dans les îles une servitude plus douce ......
Je vous livre un extrait édifiant du Parfait négociant :
Ce commerce paraît inhumain à ceux qui ne savent pas que ces pauvres gens sont idolâtres ou Mahométans , et que les marchands chrétiens en les achetant à leurs ennemis, les tirent d'un cruel esclavage, et leur font trouver dans les îles où ils sont portés, non seulement une servitude plus douce, mais même la connaissance du vrai Dieu, et la voie du salut par les bonnes instructions que leur donnent des prêtres et des religieux qui prennent soin de les faire chrétiens, et il y a lieu de croire que sans ces considérations, on ne permettrait point ce commerce .
Ceux qui l'entreprennent doivent donner de si bons ordres pour la nourriture, transport et bon gouvernement de ces pauvres misérables, qu'il n'en meure aucun par leur faute, et dont ils aient un jour à rendre compte .
Alléluia ! :n,,;::::!!!:
Hein ! Croyez-vous qu'ils en ont de la chance, ces sauvages, qu'on les christianise à l'insu de leur plein gré !!! :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!:
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Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
C'est du même ordre que de condamner les gens au bûcher afin qu'ils expient leurs péchés.
Invité- Invité
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Asseyez-vous, et tenez-vous bien ! àè-è\':
Voici une citation de Fred d'Agular :
J'ai toujours cru qu'un esclave pouvait vivre une vie correcte et longue s'il travaillait dur et montrait à son maître l'aspect le plus digne de sa personne afin de susciter un comportement similaire chez le maître.
Voici une citation de Fred d'Agular :
J'ai toujours cru qu'un esclave pouvait vivre une vie correcte et longue s'il travaillait dur et montrait à son maître l'aspect le plus digne de sa personne afin de susciter un comportement similaire chez le maître.
Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Oui. Pour Rousseau aussi, tout de même.Mme de Sabran a écrit:
Merci pour cette citation en entier, chère Louis XV !
J'aime beaucoup votre il doit être lu au énième degré...
Cela ouvre à tout un éventail de nuances d'interprétations, heureusement ...
Il est un des rares, avec Montesquieu, a aborder ce sujet bien avant la révolution.
La Société des Amis des Noirs s’est largement inspirée de ce qui se passait alors déjà en Angleterre, ou un débat parlementaire avait lieu autour de ces questions de la traite et de l’esclavage.
En France, avant la révolution, aucun moyen donc de débattre publiquement.
La nuit, la neige- Messages : 18057
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Mme de Sabran a écrit:Asseyez-vous, et tenez-vous bien ! àè-è\':
Voici une citation de Fred d'Agular :
J'ai toujours cru qu'un esclave pouvait vivre une vie correcte et longue s'il travaillait dur et montrait à son maître l'aspect le plus digne de sa personne afin de susciter un comportement similaire chez le maître.
Si le maître était relativement bon, peut-être. Ainsi, à l'époque de la Grèce Antique, on voyait des esclaves traités presque comme les membres de la famille qui les possédait. Mais même ainsi cela ne me semble pas une situation très enviable. Et sans doute, dans la majorité des cas...
Dernière édition par Louis XV le Lun 06 Jan 2014, 20:23, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
La nuit, la neige a écrit:
Oui. Pour Rousseau aussi, tout de même.
Il est un des rares, avec Montesquieu, a aborder ce sujet bien avant la révolution.
Oui, ce qu'il dit constitue une sorte de progrès car on doit en déduire qu'aucune race n'est prédestinée à être l'esclave des autres.
Invité- Invité
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
La nuit, la neige a écrit:
Oui. Pour Rousseau aussi, tout de même.
Il est un des rares, avec Montesquieu, a aborder ce sujet bien avant la révolution..
Oui, soyons justes et rendons à César ...
La nuit, la neige a écrit:La Société des Amis des Noirs s’est largement inspirée de ce qui se passait alors déjà en Angleterre, où un débat parlementaire avait lieu autour de ces questions de la traite et de l’esclavage.
En France, avant la révolution, aucun moyen donc de débattre publiquement.
J'admire l'étendue de tes connaissances !
Tu as une vision toujours plus européenne de tous les problèmes politiques et sociaux de cette époque !
C'est très intéressant. Tout est lié, et l'anglomania tourneboulait les esprits chez nous .
.
Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Pour revenir à la vie de ces français "expatriés", il ne faut pas imaginer Paris ou Versailles magiquement transposés sous les tropiques...
Dans ces îles, la vie, même chez les nantis, était rudimentaire, le rare luxe ou confort importé. Comme je l'avais signalé, les maisons pourvues de grandes varangues (vérandas) étaient majoritairement en bois (seules les fondations étaient en pierre pour résister aux ouragans) et quand on recevait ou donnait une fête, il n'était pas rare d'aller emprunter un peu de linge ou de vaisselle chez le voisin... Tout voyageur partant pour l'île de France emmenait avec lui un nécessaire de voyage et des objets courants comme des boîtes à mouches ou pilules, de petits ciseaux, des objets de toilette..., objets dont on manquait souvent sur place. L'arrivée de tout navire était un petit évènement, c'était l'occasion d'avoir des nouvelles, de voir de nouveaux visages dans un milieu finalement replié sur lui-même et vivant en vase clos. Encore fallaît-il que l'équipage du navire en question n'ait pas contracté le scorbut ! On l'isolait alors en quarantaine et l'on y faisait parvenir du citron, réputé efficace contre ce mal.
Au niveau vestimentaire, les hommes délaissaient la perruque et préféraient à la culotte le pantalon en nankin ou en coton. Les femmes ne gardaient les paniers que pour les grandes occasions et préféraient de légères mousselines. On abandonnait aussi rouge et poudre à cause de la forte chaleur. Pour se déplacer, on utilisait volontiers le manchy, un palanquin porté par deux esclaves. Les grandes maisons coloniales étaient assez éloignées les unes des autres et l'on ne descendait au port que pour les grandes occasions, pour la messe du dimanche ou pour le bal offert par le gouverneur pour la Saint Louis.
Dans ces îles, la vie, même chez les nantis, était rudimentaire, le rare luxe ou confort importé. Comme je l'avais signalé, les maisons pourvues de grandes varangues (vérandas) étaient majoritairement en bois (seules les fondations étaient en pierre pour résister aux ouragans) et quand on recevait ou donnait une fête, il n'était pas rare d'aller emprunter un peu de linge ou de vaisselle chez le voisin... Tout voyageur partant pour l'île de France emmenait avec lui un nécessaire de voyage et des objets courants comme des boîtes à mouches ou pilules, de petits ciseaux, des objets de toilette..., objets dont on manquait souvent sur place. L'arrivée de tout navire était un petit évènement, c'était l'occasion d'avoir des nouvelles, de voir de nouveaux visages dans un milieu finalement replié sur lui-même et vivant en vase clos. Encore fallaît-il que l'équipage du navire en question n'ait pas contracté le scorbut ! On l'isolait alors en quarantaine et l'on y faisait parvenir du citron, réputé efficace contre ce mal.
Au niveau vestimentaire, les hommes délaissaient la perruque et préféraient à la culotte le pantalon en nankin ou en coton. Les femmes ne gardaient les paniers que pour les grandes occasions et préféraient de légères mousselines. On abandonnait aussi rouge et poudre à cause de la forte chaleur. Pour se déplacer, on utilisait volontiers le manchy, un palanquin porté par deux esclaves. Les grandes maisons coloniales étaient assez éloignées les unes des autres et l'on ne descendait au port que pour les grandes occasions, pour la messe du dimanche ou pour le bal offert par le gouverneur pour la Saint Louis.
Calonne- Messages : 1098
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Au niveau des esclaves, il y en avait certains mieux lotis que d'autres, les esclaves "familiers", attachés au service personnel de leur maître ou maîtresse. Chaque dame digne de ce nom avait sa cocotte, c'est ainsi qu'on surnommait la servante personnelle qui s'occupait exclusivement de sa maîtresse.
Les esclaves vivaient à l'écart dans leurs baraquements et ils disposaient parfois d'une grange qui leur servait de "salle des fêtes" ou de bal où ils se retrouvaient le soir pour danser et s'amuser au rythme des tambours.
En cas de blessure au travail, on appliquait ordinairement de la cendre et du vinaigre, même si certains maîtres étaient assez humains pour faire appliquer beaumes et onguents... Car la maladie était très présente : fièvres, scorbut et autres, favorisés parfois par le climat, la chaleur étouffante... Les nouveaux arrivés étaient rapidement pris par la "langueur" créole et la sieste de l'après-midi était une institution pour laisser passer les heures les plus chaudes.
De manière générale, les grandes familles de ces îles, vues de France, n'avaient pas très bonne réputation... On disait volontiers que ces îles étaient peuplées d'aventuriers, de familles ruinées, de gens de qualité douteuse...
Les esclaves vivaient à l'écart dans leurs baraquements et ils disposaient parfois d'une grange qui leur servait de "salle des fêtes" ou de bal où ils se retrouvaient le soir pour danser et s'amuser au rythme des tambours.
En cas de blessure au travail, on appliquait ordinairement de la cendre et du vinaigre, même si certains maîtres étaient assez humains pour faire appliquer beaumes et onguents... Car la maladie était très présente : fièvres, scorbut et autres, favorisés parfois par le climat, la chaleur étouffante... Les nouveaux arrivés étaient rapidement pris par la "langueur" créole et la sieste de l'après-midi était une institution pour laisser passer les heures les plus chaudes.
De manière générale, les grandes familles de ces îles, vues de France, n'avaient pas très bonne réputation... On disait volontiers que ces îles étaient peuplées d'aventuriers, de familles ruinées, de gens de qualité douteuse...
Calonne- Messages : 1098
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Et si, au lieu de garder les îles à sucre, les Français avaient gardé les colonies du Nord, de la Nouvelle-France? Je crois que la vie de bien des gens aurait été différente!
Du moins, la France n'aurait pas eu à faire cette traite horrible pour faire commerce... Mais justement, ils ont décidé de garder les Îles à sucre, car ils y voyaient une possibilité de faire ce commerce, alors que pour les colonies du Nord ils n'y voyaient rien qui aille en ce sens.
Mais imaginez comme le monde serait différent aujourd'hui! Peut-être pourrions nous penser que le français serait en place de l'anglais dans le monde actuellement? Et que l'Amérique du Nord serait inversée? C'est à dire des millions de francophones avec une minorité d'anglophones au lieu de la minorité francophone que nous sommes au travers de la majorité anglophones?
Est-il possible de croire que la traite des Noirs n'aurait pas été nécessaire aux Français? Ils leurs aurait fallu trouver autre chose, un peu comme les Anglais l'ont fait en conquérant nos territoires pour gagner en puissance.
Du moins, la France n'aurait pas eu à faire cette traite horrible pour faire commerce... Mais justement, ils ont décidé de garder les Îles à sucre, car ils y voyaient une possibilité de faire ce commerce, alors que pour les colonies du Nord ils n'y voyaient rien qui aille en ce sens.
Mais imaginez comme le monde serait différent aujourd'hui! Peut-être pourrions nous penser que le français serait en place de l'anglais dans le monde actuellement? Et que l'Amérique du Nord serait inversée? C'est à dire des millions de francophones avec une minorité d'anglophones au lieu de la minorité francophone que nous sommes au travers de la majorité anglophones?
Est-il possible de croire que la traite des Noirs n'aurait pas été nécessaire aux Français? Ils leurs aurait fallu trouver autre chose, un peu comme les Anglais l'ont fait en conquérant nos territoires pour gagner en puissance.
Mme de Périgny- Messages : 7
Date d'inscription : 29/12/2013
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Réflexion des plus intéressantes.
J'imagine le sentiment d'abandon de ces Français du bout du monde quand Louis XV les a laissés aux Anglais, leurs ennemis depuis le début de la colonisation.
De plus, comme vous dites, le sort des Noirs déportés auraient pu être changé mais aussi celui des Amérindiens beaucoup plus "respectés" côté français que du côté anglais.
On en connaît les conséquences au XIXème siècle...
J'imagine le sentiment d'abandon de ces Français du bout du monde quand Louis XV les a laissés aux Anglais, leurs ennemis depuis le début de la colonisation.
De plus, comme vous dites, le sort des Noirs déportés auraient pu être changé mais aussi celui des Amérindiens beaucoup plus "respectés" côté français que du côté anglais.
On en connaît les conséquences au XIXème siècle...
Invité- Invité
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Je ne m'étais jamais posé la question...mais le problème semble en effet avoir tourné la tête de ces politiques en quête de puissance... quelle folie des grandeurs...qui n'aura démontré que la mauvaise face de tous
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Majesté a écrit:Je ne m'étais jamais posé la question...mais le problème semble en effet avoir tourné la tête de ces politiques en quête de puissance... quelle folie des grandeurs...qui n'aura démontré que la mauvaise face de tous
Encore et toujours des histoires de fric. Le sucre rapportait tellement... àè-è\':
Invité- Invité
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Et pas que des bienfaits (cf les caries et aujourd'hui le diabète...de type 2 si fréquent aux States !Reinette a écrit: Le sucre rapportait tellement... àè-è\':
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Est-ce par dépit, revanche ou indifférence de la part les anciens de la Nouvelle-France qui ont préféré rester loyaux à la Couronne britannique plutôt que de soutenir les insurgés américains qui finalement s'allieront aux Français ?
Cela aurait pu être l'occasion de récupérer ces terres, et du coup véritablement rattraper le désastre de la guerre de Sept Ans.
Non, ce fut encore un marchandage d'îles à sucre...
Louis XVI ne semble pas s'être posé la question.
Cela aurait pu être l'occasion de récupérer ces terres, et du coup véritablement rattraper le désastre de la guerre de Sept Ans.
Non, ce fut encore un marchandage d'îles à sucre...
Louis XVI ne semble pas s'être posé la question.
Invité- Invité
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Majesté a écrit:Et pas que des bienfaits (cf les caries et aujourd'hui le diabète...de type 2 si fréquent aux States !Reinette a écrit: Le sucre rapportait tellement... àè-è\':
Bien à vous.
C'est dingue quand on y pense... àè-è\':
Invité- Invité
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Les esclaves n’ont pas été déportés que dans les îles, en Louisiane aussi.
Mais bon, vous l’avez dit : l’important c’était le sucre.
Mieux valait conserver cette richesse que les Français revendaient au monde entier que de vastes territoires.
Napoléon aussi a fait ce choix, plus tard, en revendant la Louisiane aux Etats-Unis.
Mais bon, vous l’avez dit : l’important c’était le sucre.
Mieux valait conserver cette richesse que les Français revendaient au monde entier que de vastes territoires.
Napoléon aussi a fait ce choix, plus tard, en revendant la Louisiane aux Etats-Unis.
La nuit, la neige- Messages : 18057
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
10 mai : journée officielle de commémoration de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions.
Dès l'école élémentaire et le collège, les enseignements, en particulier d'histoire-géographie, permettent à tous les élèves d'acquérir des connaissances sur la question de l'esclavage. Ces connaissances doivent leur permettre de développer une réflexion civique sur le respect de la dignité humaine et la notion de crime contre l'humanité.
Le 10 mai
Le 10 mai a été choisi en référence au 10 mai 2001, jour de l'adoption en dernière lecture par le Sénat de la loi reconnaissant la traite et l'esclavage comme crime contre l'humanité (loi n° 2001-434 du 21 mai 2001).
Cette loi a notamment instauré le Comité pour l'histoire et la mémoire de l'esclavage, un organisme composé de personnalités qualifiées parmi lesquelles des représentants d'associations défendant la mémoire des esclaves. Le comité est chargé de proposer, sur l'ensemble du territoire national, des lieux et des actions qui garantissent la pérennité de la mémoire de ce crime à travers les générations.
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Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
.
Sujets fusionnés !
Merci, mon petit Lulu ! :n,,;::::!!!:
Je remarque que, dans cette Gazette de 1777, les Noirs ne sont pas appelés Nègres, comme là-bas dans les colonies .
Jacques Pierre Brissot et Étienne Clavière fonderont bientôt La Société des amis des Noirs , le 19 février 1788 exactement, qui aura pour but l'égalité des Blancs et des hommes de couleur libres dans les colonies, l'abolition immédiate de la traite des Noirs et progressive de l'esclavage ; d'une part dans le souci de maintenir l'économie des colonies françaises, et d'autre part dans l'idée qu'avant d'accéder à la liberté, les Noirs doivent y être préparés, et donc éduqués.
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Sujets fusionnés !
Merci, mon petit Lulu ! :n,,;::::!!!:
Je remarque que, dans cette Gazette de 1777, les Noirs ne sont pas appelés Nègres, comme là-bas dans les colonies .
Jacques Pierre Brissot et Étienne Clavière fonderont bientôt La Société des amis des Noirs , le 19 février 1788 exactement, qui aura pour but l'égalité des Blancs et des hommes de couleur libres dans les colonies, l'abolition immédiate de la traite des Noirs et progressive de l'esclavage ; d'une part dans le souci de maintenir l'économie des colonies françaises, et d'autre part dans l'idée qu'avant d'accéder à la liberté, les Noirs doivent y être préparés, et donc éduqués.
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Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture
Merci, je ne savais où le poster.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
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