Marie-Antoinette et la manufacture de la rue Thiroux

j'en ai plus et en plus j'ai la trouille des chiens !!!!

Cher FRANCOIS, ce jour sur EBAY - cliquer RUE THIROUX, il y a une belle assiette en état, un fêle mais ce n'est pas grave pour 45 euros et un joli petit pot pour 79 euros - les deux en achat immédiat avec la possibilité d'en discuter le prix.

MARIE ANTOINETTE

Effectivement mais les temps sont vraiment difficiles pour moi, je dois attendre quelques mois pour refaire surface. Merci quand même.

Une petite tasse de la rue Thiroux ...







Je recommande l'ouvrage de Mme de Plinval de Guillebon qui est une mine d'information sur les manufactures parisiennes au XVIIIème siècle, dont celle de la reine :



On y apprend notamment que la manufacture a été fondée avant que la reine ne lui accorde sa protection.

L'intermédiaire qui obtînt la protection de la reine fut gratifié d'une rente annuelle de 2400 livres par la manufacture.

La protection de la reine, accordée au mois de décembre 1778, n'empêcha pas la manufacture de Sèvres de faire effectuer une perquisition à la manufacture de la rue Thiroux le 29 septembre 1779, ni de faire procéder à une saisie le 28 janvier 1780, suivie d'un procès.

Les manufactures parisiennes n'avaient en principe pas le droit d'utiliser la polychromie ni l'or dans leur production, ce privilège appartenant à Sèvres (règle largement violée par toutes les manufactures parisiennes...).

Je préfère cette adorable petite tasse à l'assiette de Ferdinand !
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2715-les-visites-de-maximilien-et-ferdinand-a-versailles#120121

Moi aussi !

un petit achat ce jour sur EBAY pour 80 euros - cette belle tasse couverte avec un motif que je n'avais pas dans ma collection.
on peut encore faire des affaires !!!!!!

MARIE ANTOINETTE

Bel achat chère MARIE ANTOINETTE !      

En guise de tasse couverte je pense qu'il s'agit d'un pot à jus, destiné à contenir (au chaud, d'où le couvercle) les sauces et disposé individuellement devant chaque convive sur la table

Pots à jus du premier service en Sèvres de la Dub', conservés à Versailles :


(C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

Un des deux pots à jus offerts à Versailles par les membres de CDV et provenant du service en Sèvres riche en couleurs et riche en or de la Reine :


(C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

Ne s'agit-il pas plutôt d'une tasse trembleuse, à laquelle manque la soucoupe ?

En voici une de la rue Thiroux :



La forme de la tasse trembleuse se rétrécit vers la base, contrairement au pot à jus.

Ah mais c'est bien sûr

Le couvercle de la tasse trembleuse est fait pour garder le liquide au chaud (utile par grand froid).

Et pourquoi " trembleuse " ?

On peut trembler en la posant par exemple sur son lit: elle ne se renversera pas, car la tasse, grâce à son espèce de socle, est bien emboîtée dans le creux central de la soucoupe, plus profonde qu’une soucoupe ordinaire.
Pratique pour la tisane du soir...

... et pour les maladroits ( comme moi ) .

Mme de Sabran a écrit:Et pourquoi " trembleuse " ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Trembleuse

Une trembleuse, ou tasse trembleuse, est une tasse qui s'emboîte dans sa soucoupe. Cet objet, le plus souvent en porcelaine, fut créé à Paris au début du xviiie siècle. Il permettait d'éviter de renverser le liquide contenu dans le récipient. Selon la tradition, il était destiné aux personnes souffrant de tremblements, d'où son nom.

La boisson contenue dans la tasse était à l'origine le chocolat chaud et, tout comme l'engouement pour le cacao dans l'Europe du xviie siècle, la trembleuse est d'origine espagnole.

Le centre de la soucoupe est soit creusé comme un puits pour recevoir la tasse, soit garni d'une bordure pour empêcher le récipient de glisser. La tasse peut ne pas comporter d'anse (ce qui fait d'elle un gobelet), ou en comporter une ou même deux. Parfois, un couvercle surmonte la trembleuse.

L'origine de cette soucoupe évidée en son centre, apparue en France dans les dernières années du xviie siècle semble être la mancerina espagnole, dont l'invention, quelques décennies plus tôt, est attribuée à Pedro Álvarez de Toledo y Leiva (1585-1654), premier marquis de Mancera et vice-roi du Pérou de 1639 à 1648. Lors des tertulias qu'il organisait au Pérou, il aurait lancé l'usage de la mancerina, avant de l'introduire en Espagne. La mancerina était fabriquée initialement en argent ou en céramique et sa forme s'inspire du coquetier médiéval afin de stabiliser la tasse de chocolat. Puis, à mesure que la mode du chocolat gagnait l'ensemble des pays d'Europe, la trembleuse est devenue un objet de porcelaine.

La plupart des grandes manufactures de porcelaine, dont celles de L'Alcora en Espagne, de Sèvres, de Meissen et de Vienne, ont produit des trembleuses.

Dans son catalogue de 1759, la Manufacture royale de Sèvres désigne une trembleuse comme un gobelet et soucoupe enfoncée.



Et sais-tu ce que sont les dents de loup en matière de porcelaine ?

Je note tout de même (non, je n'ai pas la défaite mauvaise ) qu'un pot identique dans la forme produit par la manufacture du duc d'Angoulême est considérée comme pot à jus ou crème :

http://galerie-metairie.com/contents/fr/p427_Produit_333.html

Je connais les gueules de loup en matière de fleurs ...

C'est le motif "dents de loup" qui entoure la porcelaine :

effectivement il manque la soucoupe à ma tasse , mais étant donné son prix il ne fallait pas râtee son achat ; de plus elle a fait l'objet d'un papotage des spécialistes du sujet sur le FORUM.

MARIE ANTOINETTE

MARIE ANTOINETTE a écrit:effectivement il manque la soucoupe à ma tasse 

Si c'est bien une tasse

Merci Duc, c’est un plaisir de vous suivre dans ce voyage parmi les porcelaines du 18ème...
Pour compléter, voici des dents de (vieux) loup...Elles sont un peu plus rondes, et proviennent d’une tasse de la rue Thiroux que vous identifierez ;malheureusement, elle n’a plus non plus sa soucoupe...

je présente mes excuses aux membres du FORUM - j'ai un très gros défaut ,je tape mon texte en me servant de mes dix doigts sans regarder le clavier et directement enfixant l'écran, mais j'ai le défaut de le relire après avoir cliqué sur" envoyer"...........résultat mon esprit fait de grosses fautes d'accord !!!!!! c'est l'âge !!!!!

MARIE ANTOINETTE

L’important, chère Marie Antoinette et amie, c’est que nous ne soyons pas en désaccord....

Pour le plaisir je remets le beurrier provenant d'un service DE LA REINE ou peut-être de celui destiné à Madame de LAMBALLE qui avait commandé le même que MARIE ANTOINETTE .... comme il n'y a aucun renseignement au dos de l'objet le mystère est présent depuis + de 200 ans.

MARIE ANTOINETTE

Une jolie pièce, qui sera prochainement présentée en vente aux enchères, le 1 juillet 2018, à Fontainebleau, chez Osenat :

Manufacture de la Reine, rue Thiroux à Paris
Brûle-parfum de forme boule à fond blanc et décor polychrome de guirlandes de laurier rubanées, de bouquets de fleurs dans des réserves mouvementées et un entourage de filets et de volutes feuillagées, de rinceaux dorés et un encadrement de frises de barbeaux.
Le couvercle ajouré décoré d’une frise de perles.
Marqué sous la base en rouge d’un A surmonté d’une couronne.
Fin du XVIIIe siècle (cheveu à l’intérieur du couvercle)
H : 16 cm



Note au catalogue :

En septembre 1776, André-Marie Leboeuf crée rue Thiroux, à la Chaussée d’Antin, une manufacture de porcelaine et reçoit le 16 décembre 1778 la protection de la reine Marie-Antoinette.

Il marque alors sa production au revers d’un A, pour Antoinette, surmonté d’une couronne et ce jusqu’en 1792.

La protection d’un membre de la famille royale est courante, on peut citer à cet égard les manufactures du Comte d’Artois, du duc d’Orléans ou du jeune duc d’Angoulême.
Cette protection permet à ces manufactures de faire face au privilège de la Manufacture royale de Sèvres en marquant leur production du chiffre de leur protecteur et de répondre à des commandes pour une prestigieuse clientèle.

C’est ainsi que Leboeuf crée en 1786 un service pour la laiterie de Marie-Antoinette dans son hameau de Trianon à décor de barbeaux, motif qui semble dominer la production de Leboeuf et que l’on retrouve sur ce brûle-parfum.*
 
*La porcelaine de Paris, 1770-1850, Régine de Plinval de Guillebon, Paris, 1972, Vilo Ed., p. 180 à 186

Source et infos complémentaires : http://www.osenat.com/fr/home