La pompe de la Samaritaine
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Vicq d Azir
Gouverneur Morris
Mme de Sabran
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Les Lumières : Littérature, sciences et philosophie
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La pompe de la Samaritaine
La maquette de la samaritaine, aujourd'hui au Musée Carnavalet. Il s'agit de l'un des deux modèles en échelle réduite de la pompe de la samaritaine, un temps sur le pont-neuf à Paris, que le comte d'Artois offrit à sa femme, Marie-Thérèse de Savoie. La maquette est munie d'une pendule et d'un baromètre (démontables) et d'un piédestal ajouté au XIXème siècle.
La Samaritaine était une œuvre intéressante tant d'un point de vuel artistique que fonctionnel. Il s'agissait d'une pompe à eau avec carillon construite entre le 1712 et le 1719, afin de faire venir l'eau aux palaces et aux jardins du Louvre et des Tuileries.
Elevation of the Pompe de la Samaritaine, Paris
Robert de Cotte
ca. 1713–14
Pen and black ink, brush and gray wash, and graphite
Image : The Metropolitan Museum of Art; NY
Le nom de la pompe est dû au fait que sur elle, il y avait des décorations de la femme samaritaine, personnage biblique dont parlent les Évangiles, et dont le symbolisme est étroitement lié au concept de l'eau. La Samaritaine fut démolie en 1813 et un habile marchand, Ernest Cognacq, et son épouse Marie-Louise Jaÿ, en 1869, firent affaires en vendant des cravates dans cette même zone. Cette activité qui alla toujours plus florissant s'est ensuite épanouie avec les modernes, les magasins de la samaritaine, grands magasins d'habillement, datant de 1900 et fermés ces derniers temps, en 2005.
La Samaritaine était une œuvre intéressante tant d'un point de vuel artistique que fonctionnel. Il s'agissait d'une pompe à eau avec carillon construite entre le 1712 et le 1719, afin de faire venir l'eau aux palaces et aux jardins du Louvre et des Tuileries.
Elevation of the Pompe de la Samaritaine, Paris
Robert de Cotte
ca. 1713–14
Pen and black ink, brush and gray wash, and graphite
Image : The Metropolitan Museum of Art; NY
Le nom de la pompe est dû au fait que sur elle, il y avait des décorations de la femme samaritaine, personnage biblique dont parlent les Évangiles, et dont le symbolisme est étroitement lié au concept de l'eau. La Samaritaine fut démolie en 1813 et un habile marchand, Ernest Cognacq, et son épouse Marie-Louise Jaÿ, en 1869, firent affaires en vendant des cravates dans cette même zone. Cette activité qui alla toujours plus florissant s'est ensuite épanouie avec les modernes, les magasins de la samaritaine, grands magasins d'habillement, datant de 1900 et fermés ces derniers temps, en 2005.
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55300
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La pompe de la Samaritaine
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55300
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Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 11702
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Re: La pompe de la Samaritaine
Le piétement de la maquette offerte à la Comtesse d’Artois est aujourd’hui conservé au Met :
Stand (piètement) for a model of La Samaritaine
Jean-Baptiste Vinceneux
1773
Carved, painted, gilded and silvered walnut; modern wood top
Image : The Metropolitan Museum of Art
Note :
The hydraulic pump constructed on one of the piers of the Pont-Neuf was among the mechanical miracles of early seventeenth-century Paris. It supplied water from the river Seine to the fountains of the Louvre and Tuileries palaces. Between 1712 and 1719 the pump house was rebuilt by the well-known architect Robert de Cotte (1656–1735). Fitted with a carillon on its steep roof, the facade was adorned with a large clock and a sculptural group in lead representing Jesus and the Samarian woman at Jacob’s Well. This group gave the new building its name: La Samaritaine.
In 1772 Charles-Philippe, comte d’Artois (1757–1836), ordered two maquettes of La Samaritaine, each with a removable roof, a clock on one side, a barometer on the other, and various luxury objects inside, such as a gold cadinet or casket to contain a set of cutlery and spices. Some thirty artists collaborated on this extraordinary commission, including the sculptor Louis-Simon Boizot (1743–1809), the clockmaker Robert Robin (1741–1799), and the bronze workers André Ravrio and Luc-Philippe Thomire, under the supervision of Pasquier, the mécanicien (engineer) to the comte d’Artois. One of these models was presented by the count to his sister-in-law, Marie-Antoinette, with whom he shared a close friendship. The other was for his bride-to-be, Marie-Thérèse of Savoy.
The Museum’s stand, which has the crowned initials MT of the comtesse d’Artois, was executed by the little-known sculptor Jean-Baptiste Vinceneux for the model of La Samaritaine that belonged to her. Richly carved with oak, laurel, and myrtle branches, as well as with garlands of flowers, the stand displays a coat of arms on the back that has not yet been positively identified. A three-dimensional composition consisting of a classical urn, billing doves, a flaming torch, and a quiver of arrows adorns the cross-stretcher that connects the four slender legs. Symbolizing love and marital felicity, this group undoubtedly refers to the nuptials of the comte and comtesse d’Artois, which took place in November 1773, the same year the support was made; the marriage, however, proved an unhappy one as the young husband continued to lead a licentious life. Pierced guilloche moldings running along the sides of the stand allude to the fact that the models of La Samaritaine were intended to exude perfume. Placed on a later stand, one of the maquettes is in the collection of the Musée Carnavalet, Paris.
Stand (piètement) for a model of La Samaritaine
Jean-Baptiste Vinceneux
1773
Carved, painted, gilded and silvered walnut; modern wood top
Image : The Metropolitan Museum of Art
Note :
The hydraulic pump constructed on one of the piers of the Pont-Neuf was among the mechanical miracles of early seventeenth-century Paris. It supplied water from the river Seine to the fountains of the Louvre and Tuileries palaces. Between 1712 and 1719 the pump house was rebuilt by the well-known architect Robert de Cotte (1656–1735). Fitted with a carillon on its steep roof, the facade was adorned with a large clock and a sculptural group in lead representing Jesus and the Samarian woman at Jacob’s Well. This group gave the new building its name: La Samaritaine.
In 1772 Charles-Philippe, comte d’Artois (1757–1836), ordered two maquettes of La Samaritaine, each with a removable roof, a clock on one side, a barometer on the other, and various luxury objects inside, such as a gold cadinet or casket to contain a set of cutlery and spices. Some thirty artists collaborated on this extraordinary commission, including the sculptor Louis-Simon Boizot (1743–1809), the clockmaker Robert Robin (1741–1799), and the bronze workers André Ravrio and Luc-Philippe Thomire, under the supervision of Pasquier, the mécanicien (engineer) to the comte d’Artois. One of these models was presented by the count to his sister-in-law, Marie-Antoinette, with whom he shared a close friendship. The other was for his bride-to-be, Marie-Thérèse of Savoy.
The Museum’s stand, which has the crowned initials MT of the comtesse d’Artois, was executed by the little-known sculptor Jean-Baptiste Vinceneux for the model of La Samaritaine that belonged to her. Richly carved with oak, laurel, and myrtle branches, as well as with garlands of flowers, the stand displays a coat of arms on the back that has not yet been positively identified. A three-dimensional composition consisting of a classical urn, billing doves, a flaming torch, and a quiver of arrows adorns the cross-stretcher that connects the four slender legs. Symbolizing love and marital felicity, this group undoubtedly refers to the nuptials of the comte and comtesse d’Artois, which took place in November 1773, the same year the support was made; the marriage, however, proved an unhappy one as the young husband continued to lead a licentious life. Pierced guilloche moldings running along the sides of the stand allude to the fact that the models of La Samaritaine were intended to exude perfume. Placed on a later stand, one of the maquettes is in the collection of the Musée Carnavalet, Paris.
Gouverneur Morris- Messages : 11702
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La pompe de la Samaritaine
Cette maquette de la Samaritaine, actuellement à Carnavalet, passait jadis pour avoir été offerte à Marie-Antoinette elle-même, ce que suggère le texte ci-dessus (« à sa femme, et à Marie-Antoinette »). Qu’en est-il exactement ?
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Mme de Sabran- Messages : 55300
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La pompe de la Samaritaine
Le site internet du musée Carnavalet présente cette maquette ainsi :
La pompe de la Samaritaine
Maquette. Paris, 1772
Pasquier (en 1795), maquettiste
Robin, Robert (en 1742 - Paris, en 1799), horloger
Bourron (Monsieur), horloger
Bois sculpté peint et doré, bronze ciselé doré, glaces, émail
Hauteur: 98 cm Longueur: 75 cm Largeur: 56 cm
Il s’agit de l’un des deux exemplaires commandés par le comte d’Artois, pour être offerts en cadeau à son épouse et à la dauphine Marie-Antoinette.
Tous les éléments, pendule, baromètre et meuble sont démontables. Le piètement est plus tardif, sans doute du XIXe siècle.
Le modèle représenté est celui de la fontaine, ou pompe, située sur le Pont-Neuf, et dont le carillon rythmait la vie des riverains.
Reconstruite par Robert de Cotte en 1712-1719, restaurée par Soufflot et Gabriel en 1771, elle fut démolie en 1813.
Aujourd’hui, seul l'ancien grand magasin, situé sur le quai, rappelle le souvenir de ce monument qui fut si cher au cœur des Parisiens.
Le Pont-neuf supportait un pavillon sur pilotis qui abritait la pompe construite par l'ingénieur flamand Jean Lintlaer, au début du 17e siècle, pour l'alimentation en eau du Louvre et des Tuileries.
Sur la façade un groupe sculpté et doré représentait le Christ et la Samaritaine, ce qui valut à l'édifice sa dénomination populaire : la Samaritaine.
Marques Inscriptions Poinçons : De face sous la fontaine, sur une plaque inscription : "FONS AQUARUM / SUAVE OLENTIUM / PASQUIER FECIT 1772". De face, sur le cadran en émail : "ROBIN / A PARIS". Sur le baromètre, signature : "BOURRON A PARIS"
L'ancienne pompe
La Pompe de la Samaritaine en 1635
Godefroy, d’après Pernot
XIXe siècle Lithographie
Photo : Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Notice :
Lorsque le chantier du Louvre commença, il apparut nécessaire de capter les eaux de la Seine afin d’alimenter les bâtiments et les jardins. Jean Lintlaer, un Flamand, obtint un brevet pour un projet de pompe sur pilotis.
En accord avec Pierre Guillain, maître des œuvres de maçonnerie de la ville, et Nicolas Bourguillot, maître des ponts, il décida de construire la pompe contre la deuxième arche du Pont- Neuf, du côté du quai de la Mégisserie.
Le bâtiment était surmonté d’un petit campanile pourvu d’une horloge à carillon. Le pignon de la façade donnant sur le pont était orné d’un ensemble sculpté représentant Jésus et la Samaritaine, de part et d’autre du puits. Les travaux furent achevés en 1608.
* Auteur de la notice : Alice Camus / Musée Carnavalet
La nouvelle pompe (celle de la maquette) :
Le Pont-Neuf et la pompe de la Samaritaine vus du quai de la Mégisserie
Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet
1777
Huile sur toile - Hauteur: 46 cm Longueur: 83,2 cm
Photo : Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Notice (extrait) :
Pour remédier aux " embarras de Paris " on dégage les ponts. Comme on le voit dans ce tableau exécuté en 1777 par Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet (1715-1793), toutes les petites boutiques ont disparu.
Des trottoirs, les seuls de la capitale, séparent le flot des piétons de la circulation. Raguenet a reproduit avec une minutie scrupuleuse le décor de la ville, le bâtiment de la pompe de la Samaritaine (à droite) qui alimente en eau le Louvre et les Tuileries, l'hôtel des Monnaies récemment élevé sur le quai Conti (1771).
La pompe de la Samaritaine
Maquette. Paris, 1772
Pasquier (en 1795), maquettiste
Robin, Robert (en 1742 - Paris, en 1799), horloger
Bourron (Monsieur), horloger
Bois sculpté peint et doré, bronze ciselé doré, glaces, émail
Hauteur: 98 cm Longueur: 75 cm Largeur: 56 cm
Il s’agit de l’un des deux exemplaires commandés par le comte d’Artois, pour être offerts en cadeau à son épouse et à la dauphine Marie-Antoinette.
Tous les éléments, pendule, baromètre et meuble sont démontables. Le piètement est plus tardif, sans doute du XIXe siècle.
Le modèle représenté est celui de la fontaine, ou pompe, située sur le Pont-Neuf, et dont le carillon rythmait la vie des riverains.
Reconstruite par Robert de Cotte en 1712-1719, restaurée par Soufflot et Gabriel en 1771, elle fut démolie en 1813.
Aujourd’hui, seul l'ancien grand magasin, situé sur le quai, rappelle le souvenir de ce monument qui fut si cher au cœur des Parisiens.
Le Pont-neuf supportait un pavillon sur pilotis qui abritait la pompe construite par l'ingénieur flamand Jean Lintlaer, au début du 17e siècle, pour l'alimentation en eau du Louvre et des Tuileries.
Sur la façade un groupe sculpté et doré représentait le Christ et la Samaritaine, ce qui valut à l'édifice sa dénomination populaire : la Samaritaine.
Marques Inscriptions Poinçons : De face sous la fontaine, sur une plaque inscription : "FONS AQUARUM / SUAVE OLENTIUM / PASQUIER FECIT 1772". De face, sur le cadran en émail : "ROBIN / A PARIS". Sur le baromètre, signature : "BOURRON A PARIS"
L'ancienne pompe
La Pompe de la Samaritaine en 1635
Godefroy, d’après Pernot
XIXe siècle Lithographie
Photo : Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Notice :
Lorsque le chantier du Louvre commença, il apparut nécessaire de capter les eaux de la Seine afin d’alimenter les bâtiments et les jardins. Jean Lintlaer, un Flamand, obtint un brevet pour un projet de pompe sur pilotis.
En accord avec Pierre Guillain, maître des œuvres de maçonnerie de la ville, et Nicolas Bourguillot, maître des ponts, il décida de construire la pompe contre la deuxième arche du Pont- Neuf, du côté du quai de la Mégisserie.
Le bâtiment était surmonté d’un petit campanile pourvu d’une horloge à carillon. Le pignon de la façade donnant sur le pont était orné d’un ensemble sculpté représentant Jésus et la Samaritaine, de part et d’autre du puits. Les travaux furent achevés en 1608.
* Auteur de la notice : Alice Camus / Musée Carnavalet
La nouvelle pompe (celle de la maquette) :
Le Pont-Neuf et la pompe de la Samaritaine vus du quai de la Mégisserie
Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet
1777
Huile sur toile - Hauteur: 46 cm Longueur: 83,2 cm
Photo : Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Notice (extrait) :
Pour remédier aux " embarras de Paris " on dégage les ponts. Comme on le voit dans ce tableau exécuté en 1777 par Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet (1715-1793), toutes les petites boutiques ont disparu.
Des trottoirs, les seuls de la capitale, séparent le flot des piétons de la circulation. Raguenet a reproduit avec une minutie scrupuleuse le décor de la ville, le bâtiment de la pompe de la Samaritaine (à droite) qui alimente en eau le Louvre et les Tuileries, l'hôtel des Monnaies récemment élevé sur le quai Conti (1771).
Dernière édition par La nuit, la neige le Mer 09 Nov 2022, 22:19, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18057
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La pompe de la Samaritaine
Gouverneur Morris a écrit:Le piétement de la maquette offerte à la Comtesse d’Artois est aujourd’hui conservé au Met :
Difficile de le comparer avec celui de Carnavalet, qui ne fait décidément pas le poids !...
Photo : Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Stand (piètement) for a model of La Samaritaine
Jean-Baptiste Vinceneux, 1773
Carved, painted, gilded and silvered walnut; modern wood top
Photo : The Metropolitan Museum of Art
Extrait de la présentation du Metropolitan :
In 1772 Charles-Philippe, comte d’Artois (1757–1836), ordered two maquettes of La Samaritaine, each with a removable roof, a clock on one side, a barometer on the other, and various luxury objects inside, such as a gold cadinet or casket to contain a set of cutlery and spices.
Some thirty artists collaborated on this extraordinary commission, including the sculptor Louis-Simon Boizot (1743–1809), the clockmaker Robert Robin (1741–1799), and the bronze workers André Ravrio and Luc-Philippe Thomire, under the supervision of Pasquier, the mécanicien (engineer) to the comte d’Artois.
One of these models was presented by the count to his sister-in-law, Marie-Antoinette, with whom he shared a close friendship. The other was for his brideto-be, Marie-Thérèse of Savoy.
The Museum’s stand, which has the crowned initials MT of the comtesse d’Artois, was executed by the little-known sculptor Jean-Baptiste Vinceneux for the model of La Samaritaine that belonged to her.
La nuit, la neige- Messages : 18057
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La pompe de la Samaritaine
Merci pour cet érudit complément LNLN !
Gouverneur Morris- Messages : 11702
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La pompe de la Samaritaine
Cette jolie vue du Pont-Neuf et de la Samaritaine sera prochainement proposée en vente aux enchères...
- Jean-Baptiste MARECHAL et Jean-Michel MOREAU le jeune (1741-1814)
Vue du Pont Neuf et de la Samaritaine
Pierre noire, lavis 30 x 24,5 cm, ovale
« Fait pour Cuvillier gouverneur de la Samaritaine en 1788 »
Au dos :
* Source et infos complémentaires : AuctionArt, Paris - Vente du 29 novembre 2022
- Jean-Baptiste MARECHAL et Jean-Michel MOREAU le jeune (1741-1814)
Vue du Pont Neuf et de la Samaritaine
Pierre noire, lavis 30 x 24,5 cm, ovale
« Fait pour Cuvillier gouverneur de la Samaritaine en 1788 »
Au dos :
* Source et infos complémentaires : AuctionArt, Paris - Vente du 29 novembre 2022
La nuit, la neige- Messages : 18057
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La pompe de la Samaritaine
Cette autre vue intéressante, proposée dans la même vente aux enchères que l'oeuvre ci-dessus, nous offre une vision, au ras du sol, plus inédite du bâtiment de la Samaritaine, et notamment de sa structure en bois sur le fleuve.
Victor-Jean NICOLLE (1754-1826)
Vue de la Samaritaine
Aquarelle 12,5 x 18 cm
* Source et infos complémentaires : AuctionArt Paris - Vente du 29 novembre 2022
La Bibliothèque nationale de France conserve une vue similaire du même peintre, présentée dans un article intéressant dont je cite quelques extraits :
L'adduction en eau potable : l'exemple de Paris et sa banlieue (1/3)
Article de Chloé Cottour
Série "Eau courante à Paris"
Publié le 4 mai 2020 sur Le blog de Gallica
L 'accès à l'eau potable est un enjeu majeur pour la santé et l'hygiène publique, particulièrement dans les villes. Les aqueducs romains ont apporté l'eau jusqu'au cœur de la cité mais ont été souvent détruits ou peu entretenus : la ville médiévale s'est repliée sur ses puits et ses quelques fontaines publiques alimentées par les fleuves. Enjeu vital, stratégique, politique et sanitaire, l'adduction en eau potable à Paris s'est construite en plusieurs étapes.
Vue du Pont Neuf et de la Samaritaine prise sous une arche du Pont au Change
Nicolle, Victor Jean (1754-1826)
Aquarelle, 1779
Image : Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie
Au début de l'Ancien Régime, on vient chercher son eau à l'une des douze fontaines, dont celles de Saint-Lazare, des Halles, la fontaine des Innocents, qui alimentent la capitale, ou aux puits, en croisant ainsi une foultitude de porteurs d'eau. L'eau des douze fontaines vient de la Seine, apportée depuis deux aqueducs, celui du Pré-Saint-Gervais, et celui de Belleville avec tuyaux en terre cuite et en plomb. Mais Paris manque d'eau et de nombreux particuliers ont opéré des dérivations de ces conduites à leur seul usage. Une des premières grandes réalisations permettant d'apporter l'eau jusqu'à de nouvelles fontaines est la pompe de la Samaritaine.
Les pompes de la Samaritaine et de Notre-Dame
La Samaritaine, Sur le Pont Noeuf à Paris
Anonyme
Estampe, 1750
Appartient à : [Recueil. Choix de vues d'optique des XVIIIe et XIXe siècles]. [Tome 1, Paris : vues générales : les ponts, les portes, les monuments religieux, les boulevards, les hôtels et les palais]
Image : Bibliothèque nationale de France
Sur le Pont-Neuf, initié par Henri III, son successeur Henri IV décide la construction d'une pompe destinée à puiser l'eau de la Seine pour alimenter de nouvelles fontaines, le quartier du Louvre et des Tuileries. Ces travaux prennent place dans le contexte plus général d''embellissement de la ville : pavage des rues, nouvelles constructions ou nouvelles places. C'est le flamand Jean Linthauer qui conduit les travaux entre 1603 et 1608, installant la pompe sur la deuxième arche du Pont-Neuf, comme présenté sur le plan, pompe appelée communément « pompe de la Samaritaine » car « on avait placé les figures du sauveur et de la Samaritaine à côté du bassin où tombait l'eau », selon la précision faite par l'abbé P.-F. Guyot-Desfontaines dans son Histoire de la ville de Paris parue en 1735.
Plan des arches du Pont Neuf, plan de la Samaritaine, quay de l'Escolle
Anonyme, 1641
Plume, lavis d'encre de Chine, aquarelle, crayon noir
Image : Bibliothèque nationale de France
Le poète François de Malherbe peut ainsi écrire le 3 octobre 1608 : « L'eau de la pompe du Pont-Neuf est aux Tuileries », évoquant l'arrivée de l'eau jusqu'aux jardins et bâtiments royaux. Le bâtiment et la pompe ont varié selon les époques : ils furent notamment reconstruits en 1719, avec une nouvelle roue à aube et un étage supplémentaire pour le gardien de la pompe.
Vues de la pompe de la Samaritaine
Du recueil : Architecture hydraulique, ou L'Art de conduire, d'élever et de ménager les eaux pour les différens besoins de la vie par M. Belidor, commissaire provincial d'artillerie, professeur royal de mathématiques, aux écoles du même corps, .... Tome second livre troisième ù l'on enseigne la théorie des pompes, la manière de les mouvoir, & la description de plusieurs belles machines pour élever l'eau...
Bernard Forest de Belidor (1697-1761), auteur du texte
1737-1739
Images : Bibliothèque nationale de France
Le fonctionnement technique de la pompe est détaillé par Bernard Forest de Belidor dans Architecture hydraulique, ou L'Art de conduire, d'élever et de ménager les eaux pour les différens besoins de la vie, paru en 1739.
Il s'agit d'une pompe aspirante et refoulante : le courant de la rivière actionne une grande roue de 5,20 m de diamètre composée de huit pales. Une manivelle placée à l'extrémité de l'axe de la roue permet de mettre en mouvement deux pompes immergées dans l'eau qui élèvent l'eau jusqu'à un réservoir en hauteur, duquel partent les conduites de distribution.
Détails des éléments de la Samaritaine
Du recueil : Architecture hydraulique, ou L'Art de conduire, d'élever et de ménager les eaux pour les différens besoins de la vie par M. Belidor, commissaire provincial d'artillerie, professeur royal de mathématiques, aux écoles du même corps, .... Tome second livre troisième ù l'on enseigne la théorie des pompes, la manière de les mouvoir, & la description de plusieurs belles machines pour élever l'eau...
Bernard Forest de Belidor (1697-1761), auteur du texte
1737-1739
Images : Bibliothèque nationale de France
L'apport en eau n'est cependant toujours pas suffisant : la pompe de la Samaritaine peut apporter 700m3 d'eau de la Seine qui s'ajoutent aux 350m3 des aqueducs. L'ingénieur Denis Jolly chargé de l'entretien de la Samaritaine propose alors la construction d'une seconde machine hydraulique placée sur le pont de Notre-Dame et munie de huit pompes. Les travaux sont réalisés par Pierre-Paul Riquet, par ailleurs entrepreneur du canal du Midi, et achevés en 1671. L'ensemble peut fournir 2000 m3 d'eau par jour. L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert propose une description et des planches détaillées sur la pompe de Notre-Dame.
Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Planches, t. 2 / , par une société de gens de lettres. Mis en ordre & publié par M. Diderot..., & quant à la partie mathématique, par M. d'Alembert...
Denis Diderot (1713-1784). Éditeur scientifique
D'Alembert, (1717-1783). Éditeur scientifique
Editions de 1751-1780
Collections de la Bibliothèque municipale de Grenoble
Image : Bibliothèque
Ces machines sont restaurées en 1700 par Rennequin et Turgot et fonctionneront jusqu'au milieu du XIXème siècle. Parallèlement, des travaux sont réalisés pour apporter l'eau depuis les sources d'Arcueil par un aqueduc.
(...)
* Source texte et article dans son intégralité : Le Blog Gallica - L'adduction en eau potable : l'exemple de Paris et sa banlieue (1/3)
Victor-Jean NICOLLE (1754-1826)
Vue de la Samaritaine
Aquarelle 12,5 x 18 cm
* Source et infos complémentaires : AuctionArt Paris - Vente du 29 novembre 2022
___________________
La Bibliothèque nationale de France conserve une vue similaire du même peintre, présentée dans un article intéressant dont je cite quelques extraits :
L'adduction en eau potable : l'exemple de Paris et sa banlieue (1/3)
Article de Chloé Cottour
Série "Eau courante à Paris"
Publié le 4 mai 2020 sur Le blog de Gallica
L 'accès à l'eau potable est un enjeu majeur pour la santé et l'hygiène publique, particulièrement dans les villes. Les aqueducs romains ont apporté l'eau jusqu'au cœur de la cité mais ont été souvent détruits ou peu entretenus : la ville médiévale s'est repliée sur ses puits et ses quelques fontaines publiques alimentées par les fleuves. Enjeu vital, stratégique, politique et sanitaire, l'adduction en eau potable à Paris s'est construite en plusieurs étapes.
Vue du Pont Neuf et de la Samaritaine prise sous une arche du Pont au Change
Nicolle, Victor Jean (1754-1826)
Aquarelle, 1779
Image : Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie
Au début de l'Ancien Régime, on vient chercher son eau à l'une des douze fontaines, dont celles de Saint-Lazare, des Halles, la fontaine des Innocents, qui alimentent la capitale, ou aux puits, en croisant ainsi une foultitude de porteurs d'eau. L'eau des douze fontaines vient de la Seine, apportée depuis deux aqueducs, celui du Pré-Saint-Gervais, et celui de Belleville avec tuyaux en terre cuite et en plomb. Mais Paris manque d'eau et de nombreux particuliers ont opéré des dérivations de ces conduites à leur seul usage. Une des premières grandes réalisations permettant d'apporter l'eau jusqu'à de nouvelles fontaines est la pompe de la Samaritaine.
Les pompes de la Samaritaine et de Notre-Dame
La Samaritaine, Sur le Pont Noeuf à Paris
Anonyme
Estampe, 1750
Appartient à : [Recueil. Choix de vues d'optique des XVIIIe et XIXe siècles]. [Tome 1, Paris : vues générales : les ponts, les portes, les monuments religieux, les boulevards, les hôtels et les palais]
Image : Bibliothèque nationale de France
Sur le Pont-Neuf, initié par Henri III, son successeur Henri IV décide la construction d'une pompe destinée à puiser l'eau de la Seine pour alimenter de nouvelles fontaines, le quartier du Louvre et des Tuileries. Ces travaux prennent place dans le contexte plus général d''embellissement de la ville : pavage des rues, nouvelles constructions ou nouvelles places. C'est le flamand Jean Linthauer qui conduit les travaux entre 1603 et 1608, installant la pompe sur la deuxième arche du Pont-Neuf, comme présenté sur le plan, pompe appelée communément « pompe de la Samaritaine » car « on avait placé les figures du sauveur et de la Samaritaine à côté du bassin où tombait l'eau », selon la précision faite par l'abbé P.-F. Guyot-Desfontaines dans son Histoire de la ville de Paris parue en 1735.
Plan des arches du Pont Neuf, plan de la Samaritaine, quay de l'Escolle
Anonyme, 1641
Plume, lavis d'encre de Chine, aquarelle, crayon noir
Image : Bibliothèque nationale de France
Le poète François de Malherbe peut ainsi écrire le 3 octobre 1608 : « L'eau de la pompe du Pont-Neuf est aux Tuileries », évoquant l'arrivée de l'eau jusqu'aux jardins et bâtiments royaux. Le bâtiment et la pompe ont varié selon les époques : ils furent notamment reconstruits en 1719, avec une nouvelle roue à aube et un étage supplémentaire pour le gardien de la pompe.
Vues de la pompe de la Samaritaine
Du recueil : Architecture hydraulique, ou L'Art de conduire, d'élever et de ménager les eaux pour les différens besoins de la vie par M. Belidor, commissaire provincial d'artillerie, professeur royal de mathématiques, aux écoles du même corps, .... Tome second livre troisième ù l'on enseigne la théorie des pompes, la manière de les mouvoir, & la description de plusieurs belles machines pour élever l'eau...
Bernard Forest de Belidor (1697-1761), auteur du texte
1737-1739
Images : Bibliothèque nationale de France
Le fonctionnement technique de la pompe est détaillé par Bernard Forest de Belidor dans Architecture hydraulique, ou L'Art de conduire, d'élever et de ménager les eaux pour les différens besoins de la vie, paru en 1739.
Il s'agit d'une pompe aspirante et refoulante : le courant de la rivière actionne une grande roue de 5,20 m de diamètre composée de huit pales. Une manivelle placée à l'extrémité de l'axe de la roue permet de mettre en mouvement deux pompes immergées dans l'eau qui élèvent l'eau jusqu'à un réservoir en hauteur, duquel partent les conduites de distribution.
Détails des éléments de la Samaritaine
Du recueil : Architecture hydraulique, ou L'Art de conduire, d'élever et de ménager les eaux pour les différens besoins de la vie par M. Belidor, commissaire provincial d'artillerie, professeur royal de mathématiques, aux écoles du même corps, .... Tome second livre troisième ù l'on enseigne la théorie des pompes, la manière de les mouvoir, & la description de plusieurs belles machines pour élever l'eau...
Bernard Forest de Belidor (1697-1761), auteur du texte
1737-1739
Images : Bibliothèque nationale de France
L'apport en eau n'est cependant toujours pas suffisant : la pompe de la Samaritaine peut apporter 700m3 d'eau de la Seine qui s'ajoutent aux 350m3 des aqueducs. L'ingénieur Denis Jolly chargé de l'entretien de la Samaritaine propose alors la construction d'une seconde machine hydraulique placée sur le pont de Notre-Dame et munie de huit pompes. Les travaux sont réalisés par Pierre-Paul Riquet, par ailleurs entrepreneur du canal du Midi, et achevés en 1671. L'ensemble peut fournir 2000 m3 d'eau par jour. L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert propose une description et des planches détaillées sur la pompe de Notre-Dame.
Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Planches, t. 2 / , par une société de gens de lettres. Mis en ordre & publié par M. Diderot..., & quant à la partie mathématique, par M. d'Alembert...
Denis Diderot (1713-1784). Éditeur scientifique
D'Alembert, (1717-1783). Éditeur scientifique
Editions de 1751-1780
Collections de la Bibliothèque municipale de Grenoble
Image : Bibliothèque
Ces machines sont restaurées en 1700 par Rennequin et Turgot et fonctionneront jusqu'au milieu du XIXème siècle. Parallèlement, des travaux sont réalisés pour apporter l'eau depuis les sources d'Arcueil par un aqueduc.
(...)
* Source texte et article dans son intégralité : Le Blog Gallica - L'adduction en eau potable : l'exemple de Paris et sa banlieue (1/3)
La nuit, la neige- Messages : 18057
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La pompe de la Samaritaine
Très intéressant ces renseignements sur La Samaritaine et le Pont Neuf, décidément Paris a souffert des transformations très importantes dans les deux derniers siècles. Je suis en admiration face à tous vos renseignements et toutes vos recherches.
Teresa-Cabarrus- Messages : 364
Date d'inscription : 18/02/2014
Re: La pompe de la Samaritaine
C'est absolument splendide comme maquette, et quel dommage que ce joyau architectural n'existe plus.
La forme du bâtiment me rappelle certains édifices hollandais du dix-huitième siècle.
La forme du bâtiment me rappelle certains édifices hollandais du dix-huitième siècle.
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Quand la Samaritaine n'était pas un grand magasin par un cador
Normal que ça vous rapelle des architectures hollandaises.
C'est hollandais de conception et de fabrication.!
Quand la Samaritaine n'était pas un grand magasin par un cador
https://www.youtube.com/watch?v=MsJBiNkAZYY&ab_channel=LaVoixdeslieux
N'oubliez pas de Cotte ....architecte.
PS: c'est Henri IV qui a téléphoné aux hollandais pour assècher les marais en France.
Pour eux la Samaritaine, c'est de la rigolade à faire......
Pour être complet sur la technologie de ces diables de hollandais un simple erudit de Saintonge qui passe pas souvent son département
vous dira aussi que la distillation du Cognac est une technique vendue par les hollandais. Ce qui est assez peu connu.
Michel Adam qui passe son temps, qui "counille"(cf Gooogle) au bord de la petite rivière de L'Antenne recommande:
Michel Coste Cognac, les clés de la fortune, page 71, bien des informations.
C'est hollandais de conception et de fabrication.!
Quand la Samaritaine n'était pas un grand magasin par un cador
https://www.youtube.com/watch?v=MsJBiNkAZYY&ab_channel=LaVoixdeslieux
N'oubliez pas de Cotte ....architecte.
PS: c'est Henri IV qui a téléphoné aux hollandais pour assècher les marais en France.
Pour eux la Samaritaine, c'est de la rigolade à faire......
Pour être complet sur la technologie de ces diables de hollandais un simple erudit de Saintonge qui passe pas souvent son département
vous dira aussi que la distillation du Cognac est une technique vendue par les hollandais. Ce qui est assez peu connu.
Michel Adam qui passe son temps, qui "counille"(cf Gooogle) au bord de la petite rivière de L'Antenne recommande:
Michel Coste Cognac, les clés de la fortune, page 71, bien des informations.
charenton- Messages : 1147
Date d'inscription : 23/02/2022
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