Reconstitution virtuelle du Palais des Tuileries, états Premier Empire et Second Empire

C'est superbe, merci pour le partage de ce beau travail si méticuleux Hardouin.
Il est toujours intéressant de découvrir des lieux qui n'existent plus de cette façon dite "3D"

Vos reconstitutions, cher Hardouin, sont très émouvantes. J'admire le détail que vous avez apporté à votre travail !


Bien à vous.

Bravo pour vos recherches et ces réalisations !
Et merci pour le partage...

Bonjour!
Ces quelques mois écoulés m'ont permis de réaliser une reconstitution de l'appartement d'Eugénie aux Tuileries, la plus fidèle possible aux inventaires, description et mémoires de travaux et basé sur les gravures du recueil d'Eugène Rouyer, "Les appartements de SM l'Impératrice aux Tuileries", disponible sur Gallica.
J'en ai fait une vidéo d'un peu plus de 7mn accompagnée de valses.
Voici le lien :
https://vid.me/kkRLV
Comme pour les précédentes, pour régler la résolution de la video, il faut passer la souris sur l'image et à partir de la molette en bas à droite régler sur 720p.
C'est l'appartement "Marie Antoinette" des Tuileries, que l'impératrice fait aménager par Hector Lefuel entre 1858 et 1860, orné de meubles et d'objets de style ou d'époque Louis XVI, ainsi que de meubles plus XIXe (comme les chaises Chiavari, les sièges confortables ou les lampes à régulateur).

Différents documents décrivent les couleurs du décor et ont permis de reconstituer assez précisément les décors muraux. J'ai  "remeublé" les salons en me basant sur le registre d'entrée de 1856-1870, ce qui permet d'avoir une vision exacte des ensembles mobiliers. L'état représenté est celui de la fin du Second Empire, et très exactement après 1866, date de livraison des tapis des trois salons vert, rose et bleu.

Ces nouveaux appartements correspondent à la partie du premier étage de la façade sur jardin garnie de stores "en toile écrue rayée rouge" comme le décrit l'inventaire visible au début de la vidéo.
On traverse successivement le vestibule d'honneur, au rez de chaussée au centre du palais,( qui date de Louis XIV),  puis le vestibule de l'impératrice, l'escalier de l'impératrice (avec la statue "le Taureau romain" de JB Clésinger, 1859), puis l'antichambre des Huissiers (avec le registre où étaient marqués le nom des visiteurs), le salon vert (où se tenaient les dames du palais de l'impératrice, qui l'accompagnaient dans ses sorties et introduisaient les visiteurs ; comme elles étaient deux, j'ai mis deux chapeaux sur les vases, pratique attesté par les mémoires de la marquise de la Tour Maubourg, dame du palais), puis le salon rose (salon d'attente des visiteurs), puis le salon bleu ou salon d'audience de l'impératrice. Eugénie y recevait sur la chaise base, et entourée de meubles en laque qui existent tous encore (au Louvre). Elle pouvait écrire sur le bureau face à la cheminée (au Louvre aussi).

Bonne visite!

Merci, cher Hardouin . Je me réjouis de votre retour .
Mais je ne vois qu'une fenêtre noire ...
Que faire ?

Cela arrive parfois. Normalement en plaçant le curseur dans la barre d'adresse et en appuyant sur entrée, la vidéo devrait se lancer.

Sinon voici quelques vues fixes ;-)

Façade du palais avec les stores qui protègent l'appartement du soleil.


L'accès à l'appartement de l'impératrice se fait par le vestibule d'honneur, au rez de chaussée du pavillon central


Le vestibule de l'impératrice :


la partie basse de l'escalier, avec la statue "le Taureau romain" de Clésinger (1859) et le jardin des Tuileries par les fenêtres.J'ai pu reconstituer le dallage à partir d'un dessin des archives nationales le représentant et indiquant la nature des marbres, et le décor mural à partir des photos et de dessins également aux AN.


Vue du palier supérieur de l'escalier avec la porte ouverte sur l'antichambre des huissiers


L'enfilade de l'appartement depuis l'antichambre des Huissiers, où se tenait Bignet, valet de chambre de l'impératrice. Sur la table, le registre dans lequel étaient consignées les entrées dans l'appartement. Le mobilier est en reps gris à bordure de fleurs, et les bois des sièges Louis XVI en blanc rechampis or. J'y ai placé la lanterne de Trianon mentionnée par le registre d'entrée dans l'appartement.


Vue de l'enfilade depuis le salon vert. C'est là que se tiennent la lectrice de l'impératrice et la demoiselle d'honneur autour de midi, et les deux dames du palais de service et le chambellan de l'impératrice tout l'après midi. Les nombreux sièges s'expliquent par le fait que le salon vert s'ouvre sur le salon du Premier consul, comme le salon rose sur le salon d'Apollon et que ces quatre salons servent à accueillir environ 500 personnes lors de bals "privés" appelés "lundis de l'impératrice" pendant l'hiver.


Le salon rose, ou salon d'attente. Le modèle de la garniture en tapisserie de Beauvais du canapé été conservé et je l'ai donc "replacé" sur un modèle de bois correspond à la description de l'inventaire. Le modèle des deux encoignures a été reconstitué à partir d'une photographie prise vers 1860 du grand salon de l'impératrice à Fontainebleau où elles se trouvaient précédemment, et d'une commode conservée à Compiègne réalisée à partir de ces encoignures. Les chenets étaient proches du modèle du cabinet doré de Marie Antoinette à Versailles.


Vue de l'enfilade depuis l'autre extrémité, c'est-à-dire depuis le salon d'audience de l'impératrice ou salon bleu.


on a successivement les portes gris et or du palier de l'escalier de l'impératrice, l'antichambre des huissiers, le salon vert, le salon rose et le salon bleu. Dans ce dernier, on voyait notamment la commode et les deux encoignures en laque de Carlin, un bureau de dame en acajou  tous conservés au Louvre, une table couverte d'une soierie violette à motifs brodés d'or et un guéridon en sycomore à plaques de lapis lazuli et de porcelaine de Sèvres représentant les saisons pour  lequel j'ai réalisé une évocation à partir de la description du registre.

Merci de partager votre travail. C'est fantastique.

La vue de la façade extérieure permet de mieux nous rendre compte du peu d'intimité que devait subir Marie-Antoinette dans ses appartements du rez-de-chaussée, beaucoup trop proche de n'importe quel promeneur du jardin des Tuileries...

Et surtout, nous avons enfin une idée de ces intérieurs que nous ne connaîtrons jamais. Alors certes ayant connu de nombreux aménagements entre 1789 et 1870 mais pour les grandes salles comme les vestibules, galeries ou escaliers, nous restons dans l'idée de ce qu'avait souhaité Louis XIV, voire Catherine de Médicis.
C'est évidemment les appartements officiels et surtout privés qui ont subi le plus de transformations.

hardouin a écrit:Sinon voici quelques vues fixes ;-)

Je vous en remercie, vous faites vraiment un travail prodigieux !
Ces enfilades de salons m'aspirent littéralement ...

C'est très bien fait, on s'y croit presque

Quel travail ! Bravo !
Et merci de nous en faire part ici...

Epoustouflant !