VICHY, « Reine des villes d'eaux »
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Nos conseils et découvertes :: Promenades et visites guidées (hors lieux du XVIIIe siècle)
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VICHY, « Reine des villes d'eaux »
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Sur la route du retour, hier, nous avons fait une petite halte touristique à Vichy !
Vichy doit ses débuts de notoriété nationale aux lettres de la Marquise de Sévigné qui appréciait ses eaux bouillonnantes, écrit Denis Tillinac. Elle doit son injuste discrédit à Pétain pour avoir été, sans le désirer, la capitale heureusement éphémère de son régime. Les historiens savent que Letizia Bonaparte, la mère de Napoléon Ier, puis la duchesse d’Angoulême et Thiers fréquentèrent cette station thermale sise aux confins de l’Auvergne et du Bourbonnais. Les historiens de la littérature n’ignorent pas que Chateaubriand, Dumas et Lamartine s’y rendirent à l’occasion.
VICHY ! ... ;;;;;;;.
A la santé de Sa Majesté impériale !!!
Si Vichy cultive surtout le souvenir de Napoléon III, j'y ai cependant aussi croisé Louis XVI et Mesdames .
Je vais insérer mes photos et images dans les lignes d'un bel article de la revue HISTORIA signé par Victor Battaggion en novembre 2009 .
Réputée pour ses eaux pétillantes, la cité des bords de l'Allier est fréquentée par les princes et les princesses bien avant Napoléon III. Mais c'est lui qui donne le coup d'envoi des travaux qui vont en faire l'une des stations à la mode du Second Empire à la Belle Époque.
Élégante, finement ouvragée, Vichy est une ravissante boîte à musique dont s'échappe une douce mélodie.
Cristallines, les notes du Beau Danube bleu de Johann Strauss, évoquent les grandes heures de la « Reine des villes d'eaux ». Du Second Empire aux Années folles, les curistes venus du monde entier fréquentent assidûment ses établissements thermaux, ses buvettes, ses kiosques à musique et son champ de courses.
Comtes, pachas, artistes, personnalités politiques, mondaines et demi-mondaines se purifient à l'eau pétillante des sources minérales réputées soigner leurs maux digestifs ou rhumatismaux. C'est chic, rafraîchissant, salutaire mais, surtout, divertissant. Le soir tombé, le charme demeure : les couples de danseurs virevoltent dans l'un des plus beaux casinos de France aujourd'hui le palais des Congrès-Opéra.
De son passé glamour, la cité thermale a gardé un parfum insolite. Un tantinet désuet. Réconfortant. Voire maternel. Comme la discrète odeur d'eau de Cologne et de poudre de riz que, petit, on respirait dans les bras de notre bonne grand-mère. Vichy renferme d'insoupçonnables trésors architecturaux. Irrévérencieux comme les opérettes d'Offenbach, les établissements thermaux et les édifices de la Belle Époque enflamment l'imagination. Quel que soit le quartier, les pittoresques villas vichyssoises, surmontées de tourelles, parées de cabochons émaillés ou de garde-corps en fer forgé déploient des styles variés : néoantique, néogothique, néovénitien, néoflamand, mauresque ou encore Art nouveau. La rue Hubert-Colombier - où se succèdent le Castel français différent du Castel franc, la villa Van Dyck ou la villa Liberty - donne un aperçu de l'extraordinaire patchwork architectural qui recouvre la sous-préfecture de l'Allier.
Il y a quantité de ces fameux " chalets " construits pour Napoléon III et sa suite :
... le délicieux Castel Franc
( échauguette cachée par le cèdre bleu )
... ou bien la villa Van Dyck
Sans omettre les opulents palaces le Ruhl, l'International, l'Astoria, etc. solidement campés en son coeur... Petite oasis de paix de 27 000 habitants, la cité s'offre de grandes étendues de parcs ombragés, bordés par de nombreuses guinguettes. Celles-ci font le bonheur des sportifs, badauds, ou curistes, qui, entre deux verres d'eau, ou deux foulées, s'accordent un moment pour « s'en jeter un derrière la cravate ».
Les Thermes des Dômes
ont été conçus par l’architecte Charles Lecoeur (1903). Remarquable édifice au dôme pseudo-byzantin orné de grès de Bigot (céramiques), l’empreinte de la Belle Époque amène le bâtiment à être classé monument historique en 1989.
Sur le mur d'étage Est du Dôme du Hall on peut admirer la Fresque du bain : Une oeuvre du peintre symboliste Alphonse Osbert, peinture à l'huile sur toile, marouflée sur le mur.
Ah, crotte alors ! Des cordons nous interdisent la montée à l'étage !!!
Caractèristique du symbolisme, les personnages à la pose figée comme des statues, solennelle et l'ambiance bleutée qui baigne la scène.
Que l'on ne se méprenne pas, Vichy n'est pas une cité-musée, ni une station balnéaire fantôme reposant sur des lauriers défraîchis par le temps. Grâce à l'impulsion donnée par son ancien maire, Pierre Coulon, elle retrouve aujourd'hui un nouveau souffle. Eaux, pastilles, produits pharmaceutiques et cosmétiques... Sa réputation n'est plus à faire. Bonne... et moins bonne. Beaucoup réduisent Vichy au gouvernement du maréchal Pétain 1940-1944. Ce qui est injuste. Car la station thermale a quelque peu souffert de la présence des ministères et de l'administration vichystes. Ses palaces, ses résidences - réquisitionnés - ont été saccagés, défigurés pendant ces quatre années noires... Et Vichy a bien d'autres épisodes de son histoire à faire valoir.
Dès l'époque gallo-romaine, la petite bourgade du flumen Elaver l'Allier exploite les vertus thérapeutiques de ses sources. Puis, telle la Belle au bois dormant délaissée du prince charmant, elle s'assoupit pendant des siècles. Grâce à la création de la Surintendance générale des bains et fontaines minérales par Henri IV, la Vichy endormie se dote, en 1630, d'un premier établissement thermal : la Maison du Roi, au nord de la ville.
La Maison du Roy en 1738, d’après une illustration d’A. MALLAT,
Histoire des eaux minérales de Vichy, Georges Steinheil éditeur, Paris, 1908 :
Le bâtiment rectangulaire est à l'origine de l'éveil du quartier thermal, appelé Vichy-les-Bains pour le distinguer du Vieux-Vichy, le secteur médiéval. Modeste, voire rustique, il possède deux cabines de bains et quelques douches. À l'extérieur, les sources appartenant au domaine royal jaillissent paisiblement ; l'une d'elles, la Grande-Grille, accueille les plus démunis...
Madame de Sévigné, les filles de Louis XV, la mère de Bonaparte y séjournent
Aménagé au fil du temps, l'édifice reçoit Mme de Sévigné, en 1676 et 1677. La marquise quinquagénaire vient y soigner ses pénibles rhumatismes. Les cures s'avèrent efficaces : l'épistolière retrouve l'usage de sa plume. Rétablie, elle s'empresse de vanter les mérites des eaux de Vichy dans ses lettres à sa fille, Mme de Grignan, et dans les salons de Versailles.
MADAME DE SÉVIGNÉÀ MADAME DE GRIGNAN.
" À Vichy, jeudi 28e mai. ( 1676 )
Je les reçois : l’une me vient du côté de Paris, et l’autre de Lyon. Vous êtes privée d’un grand plaisir, de 1676ne faire jamais de pareilles lectures: je ne sais où vous-prenez tout ce que vous dites ; mais cela est d’un agrément et d’une justesse à quoi on ne s’accoutume pas. Vous avez raison de croire que j’écris sans effort, et que mes mains se portent mieux : elles ne se ferment point encore, et les dedans de la main sont fort enflés, et les doigts aussi. Cela me fait trembloter, et me fait de la plus méchante grâce du monde dans le bon air des bras et des mains mais je tiens très-bien une plume, et c’est ce qui me fait prendre patience. J’ai commencé aujourd’hui la douche : c’est une assez bonne répétition du purgatoire. On est toute nue dans un petit lieu sous terre, où l’on trouve un tuyau de cette eau chaude, qu’une femme vous fait aller où vous voulez. Cet état où l’on conserve à peine une feuille de figuier pour tout habillement, c’est une chose assez humiliante. J’avois voulu mes deux femmes de chambre, pour voir encore quelqu’un de connoissance. Derrière le rideau se met quelqu’un qui vous soutient le courage pendant une demi-heure ; c’étoit pour moi un médecin de Ganat, que Mme de Noailles a mené à toutes ses eaux, qu’elle aime fort, qui est un fort honnête garçon, point charlatan ni préoccupé de rien, qu’elle m’a envoyé par pure et bonne amitié. Je le retiens, m’en dût-il coûter mon bonnet ; car ceux d’ici me sont insupportables : cet homme m’amuse. Il ne ressemble point à un vilain médecin, il ne ressemble point aussi à celui de Chelles; il a de l’esprit, de l’honnêteté ; il connoît le monde ; enfin j’en suis contente. Il me parloit donc pendant que j’étois au supplice. Représentez-vous un jet d’eau contre quelqu’une de vos pauvres parties, toute la plus bouillante que vous puissiez vous imaginer. On met d’abord l’alarme partout, pour mettre en mouvement tous les esprits ; et puis on s’attache aux jointures qui ont été affligées ; mais quand on vient à la nuque du cou, c’est une sorte de feu et de surprise qui ne se peut comprendre ; cependant c’est là le nœud de l’affaire. Il faut tout souffrir, et l’on souffre tout, et l’on n’est point brûlée, et on se met ensuite dans un lit chaud, où l’on sue abondamment, et voilà qui guérit. Voici encore où mon médecin est bon ; car au lieu de m’abandonner à deux heures d’un ennui qui ne se peut séparer de la sueur, je le fais lire, et cela me divertit. Enfin je ferai cette vie pendant sept ou huit jours, pendant lesquels je croyois boire, mais on ne veut pas, ce seroit trop de choses de sorte que c’est une petite allonge à mon voyage. Les dérèglements sont tous réglés, et c’est pour finir cet adieu, et faire une dernière lessive, que l’on m’a principalement envoyée, et je trouve qu’il y a de la raison : c’est comme si je renouvelois un bail de vie et de santé ; et si je puis vous revoir, ma chère, et vous embrasser encore d’un cœur comblé de tendresse et de joie, vous pourrez peut-être m’appeler encore votre bellissima madre, et je ne renoncerai pas à la qualité de mère-beauté, dont M. de Coulanges m’a honorée. Enfin, ma chère enfant, il dépendra de vous de me ressusciter de cette manière. Je ne vous dis point que votre absence ait causé mon mal : au contraire, il paroît que je n’ai pas assez pleuré, puisqu'il me reste tant d’eau ; mais il est vrai que de passer ma vie sans vous voir y jette une tristesse et une amertume à quoi je ne puis m’accoutumer. "
Deux autres invitées de marque séjournent dans la ville thermale du 1er juin au 2 août 1785 : Victoire et Adélaïde, les filles de Louis XV. Consternées par l'exiguïté et l'inconfort de l'édifice des bains, elles enjoignent leur royal neveu, Louis XVI, de financer un nouveau bâtiment. Il accède à leur demande et confie le projet à son architecte Janson.
Vichy, l'irrésistible ascension
de Maurice Gontard
Avec un espace dédié aux cabines de soin et une longue galerie abritant l'émergence des sources Chomel et Grande-Grille, l'édifice flambant neuf est enfin digne du rang de ces dames. Ce que femme veut...
Voici les sources " Grandes grilles " et " Chomel " de Mesdames :
Voici à quoi ressemble la source Chomel, aujourd'hui :
( j'ai vu beaucoup de monde boire, mais personne se gargariser ... : )
C'est très beau, mais ce n'est pas ma préférée ! :n,,;::::!!!:
Je vous réserve le meilleur pour la fin ...
Et ce n'est pas fini.
En 1799, Letizia Bonaparte, la mère du général, vient faire une cure à Vichy sous l'oeil attentif du docteur Rabusson-Durier, inspecteur des Eaux minérales. Accompagnée de son fils, Louis Bonaparte le père officiel de Napoléon III, elle est logée à l'hôtel Georgeon. Son séjour est une réussite : les eaux thermales apaisent ses aigreurs d'estomac et ses migraines. « Madame Mère » repart enchantée, malgré la rusticité des installations et la proximité de marais. Peu entretenus, les champs des alentours sont utilisés en chènevières et, probablement, pour le rouissage du chanvre qui, en macérant, dégage des odeurs désagréables. Sans doute a-t-elle fait part de ses sentiments à son fils, devenu Premier Consul. En effet, celui-ci ratifie deux décrets pour la création d'une « promenade ». Le plus important, paraphé le 20 juin 1812 à Gumbinnen en pleine Prusse-Orientale, ordonne l'aménagement du parc des Sources, l'achat ainsi que la démolition de « deux maisons qui offusquent l'établissement thermal », dont l'une est l'hôtel Sornin.
Une gare est construite à Saint-Germain-des-Fossés, à dix kilomètres du centre
Entre 1820 et 1830, sous l'égide de la duchesse d'Angoulême, fille aînée de Louis XVI, et du baron Lucas, médecin inspecteur des Eaux, l'Établissement thermal est agrandi 4 332 m2. Monumental, le nouveau bâtiment orné d'une façade à deux étages et arcades conserve l'ancienne galerie des sources, mais se voit doté d'un nouvel espace de quatre-vingts cabines individuelles.
Pendant la Restauration et la monarchie de Juillet les équipements de la ville s'adaptent à l'afflux croissant des curistes. Une pléiade d'illustres personnages vient prendre les eaux : Lamartine 1817, Alexandre Dumas de 1831 à 1834, et bien d'autres. Outre les soins médicaux, l'industrie avec l'embouteillage des eaux, le commerce et à l'administration, l'Établissement thermal devient également un lieu de distraction.
Dans son recueil " Vichy et ses fontaines " , publié en 1860, un certain Harteville émet un souhait : « Que l'oeil de l'Empereur s'abaisse sur Vichy, ce diamant mal enchâssé ! Ah ! s'il t'était donné, Vichy, d'abriter l'Empereur, ta fortune serait bientôt faite. Ses pas portent bonheur. »
L'envolée lyrique trouve bientôt un écho : Napoléon III annonce son arrivée dès février 1861. Le 4 juillet, c'est le grand jour. Des arcs de triomphe décorés de guirlandes sont dressés dans la station thermale pavoisée de drapeaux. Elle est prête pour accueillir celui dont rien n'aurait pu laisser supposer qu'il allait devenir le prince-président de la IIe République 10 décembre 1848, puis Empereur 2 décembre 1852.
Dans les rues bourdonnantes, les habitants, excités par l'événement, colportent les rumeurs les plus folles... et les plus sensées. Près de la vasque d'une buvette, deux femmes, leur verre de curiste à la main, cancanent à propos d'Hortense de Beauharnais, la mère de Napoléon III. Madame aurait la cuisse légère ! Et le père du susdit serait un autre gentilhomme que Louis Bonaparte. Non ? Ce n'est pas vrai ! Si, si. Le cardinal Fesch aurait même dit : « Hortense s'embrouille toujours quand il s'agit du père de ses enfants. » : : :
D'autres s'interrogent sur les maux qui rongent l'Empereur. boudoi16 Malgré ses trois séjours consécutifs à Plombières-les-Bains, dans les Vosges, il souffre toujours de la goutte et de rhumatismes. C'est son médecin de toujours, le Dr Henri Conneau qui l'a incité à venir ici pour suivre des traitements spécifiques. L'eau richement minéralisée de la station devrait lui faire le plus grand bien.
À 17 heures, le train impérial de six wagons - construit et décoré par Eugène Viollet-le-Duc, l'Inspecteur général des monuments historiques - entre en gare de Saint-Germain-des-Fossés. Après une heure de trajet, la calèche de Napoléon III, escortée par un détachement de l'escadron des Cent-Gardes, arrive à Vichy. La population acclame chaleureusement son empereur.
On admire sa belle prestance, son buste élancé. La plupart des femmes trouvent son regard mystérieux, voire séduisant. Perplexes, les hommes jugent, quant à eux, ses yeux gris-bleu plutôt ternes. Allez donc savoir ce qui émoustille ces dames ? Les moustaches effilées à la cire et la longue barbiche l'impériale donc ! de Napoléon III les laissent rêveuses... Juchés sur les épaules de leur père, ou jouant des coudes parmi les badauds, les enfants sont impressionnés. Il fume ses cigarettes les unes après les autres ! Sa Majesté traverse la foule et se rend directement à la villa Strauss la demeure du chef d'orchestre est mise à sa disposition par la ville, où le maire, Norbert Lérot, l'attend avec impatience.
Quelques civilités d'usage sont échangées, puis Napoléon III prend la parole : « Je tâcherai que mon séjour soit favorable à Vichy. » Boniments d'un beau parleur ? L'avenir répondra à cette question. Quoi qu'il en soit l'Empereur est bien là, entouré d'une véritable cour : ses proches collaborateurs dont le Dr Conneau, sa Maison civile et sa Maison militaire qui logent à l'hôtel des Thermes actuel Aletti Palace.
En 1861, l'Empereur établit un véritable plan d'urbanisme pour moderniser la station thermale .
Homme d'État, mondain, curiste, Napoléon III est aussi un grand urbaniste - n'est-il pas en train de remodeler Paris avec l'aide du baron Haussmann ? Il met à profit son séjour pour se pencher sur l'assainissement, l'embellissement et la reconstruction de Vichy. Pour lui, la ville bourbonnaise doit devenir l'une des stations thermales les plus en vue d'Europe, capable de rivaliser avec celles d'outre-Rhin qui associent les soins médicaux aux divertissements.
Ainsi, il ratifie un décret annonçant les mutations à venir le 27 juillet 1861. Composé de sept articles, ce véritable plan d'urbanisme à la structure en patte-d'oie prévoit : huit « routes thermales » macadamisées, un nouveau parc le long de l'Allier avec ses 13 hectares protégés par une digue, une église la future Saint-Louis et un hôtel de ville mairie du Fatitot, démolie et remplacée par l'hôtel Ruhl.
Tant d'enthousiasme fait totalement oublier à Napoléon qu'il a une moitié de pomme ...
Parole tenue. L'été suivant, son train entre dans la nouvelle gare PLM Paris-Lyon-Méditerranée qui désormais dessert la ville. En 1862, Vichy est métamorphosée : les routes, la digue et les jardins des rives de l'Allier sont aménagés. Logé dans la même villa, Napoléon III reprend ses habitudes de curiste, supervise les rénovations et se livre à ce qu'il appelle malicieusement « ses petites distractions ». « Je me plais ici plus que nulle part ailleurs, car tout cela est ma création », avouera-t-il. Cette deuxième saison ressemble à la précédente. Avant de repartir, il ordonne la construction d'un chalet impérial qui est l'origine de la série des six superbes demeures bordant le boulevard Napoléon actuel boulevard des États-Unis.
C'est formidable, Vichy et Napoléon ont le vent en poupe ! :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!:
Tout semblerait devoir ainsi continuer à merveille ... n'était un petit clebs
qui va débouler dans ce tableau idyllique comme dans un jeu de quille...
La troisième cure de Sa Majesté, en 1863, est marquée par le lancement des travaux du Casino et l'arrivée - à l'improviste ? - l'Impératrice Eugénie. L'Empereur est dans de beaux draps : le délicieux séjour qu'il avait prévu avec sa maîtresse Marguerite Bellanger, surnommée « Margot la Rigoleuse », tombe à l'eau. La mignonne, avec sa « bouche faite pour les baisers » et ses seins « à la fermeté du marbre », va faire une triste mine. D'autant, qu'elle en avait déployé des ruses et des charmes pour le convaincre de l'accompagner à la station thermale ! Et voilà qu'Eugénie débarque...
Le 27 juillet, le couple impérial se promène place Rosalie source de l'Hôpital. C'est alors qu'un chien se précipite avec allégresse vers l'Empereur. La brave bête quémande des mamours, remue de la queue. Ces démonstrations de reconnaissance ne laissent pas de place au doute. Eugénie saisit instantanément : c'est le cabot de Marguerite Bellanger !
Furieuse, Eugénie retourne au Chalet impérial flambant neuf rebaptisée depuis villa Marie-Louise. Son époux la rejoint, la mort dans l'âme. Sa femme est folle de rage. Elle hurle tantôt en français, tantôt en espagnol. Qu'elle soit cocue depuis le jour de leurs épousailles, soit. Il faudrait être bien sotte pour ne pas s'en rendre compte. Mais être ainsi bafouée, publiquement, par une fille du peuple ! C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Elle exige d'être reconduite aussitôt à la gare afin de regagner le château de Saint-Cloud.
L'impératrice ne reviendra jamais à Vichy...
Dans son chalet, Napoléon III reçoit le roi des Belges pour traiter de l'affaire du Mexique
Pendant sa quatrième cure, en 1864, Napoléon III occupe le Chalet de l'Empereur, situé à côté de la villa Marie-Louise. Pourquoi ce changement ? Grâce au balcon orienté côté parc, la nouvelle résidence permet au souverain de jouir d'un peu plus d'intimité. Il peut ainsi se consacrer à l'écriture et accueillir en toute tranquillité le roi des Belges Léopold Ier, le 21 juillet, venu discuter de la campagne du Mexique... Souffrant d'un calcul vésical, Napoléon III ne se rend pas à Vichy en 1865 ; l'eau de la station lui est désormais déconseillée. Néanmoins, il tient à revenir l'année suivante pour apprécier les réalisations inaugurées en son absence : le Casino, l'église Saint-Louis et la mairie. Le prince impérial vient le rejoindre pour l'occasion, mais le séjour est écourté en raison des tensions politiques internationales. C'est sans aucun cérémonial officiel que Napoléon III quitte la station thermale définitivement le mardi 6 août 1866. Le ministre Pierre Jules Baroche trouve une formule appropriée : « Si Vichy ne fait pas du bien à l'Empereur, on peut dire que l'Empereur fait du bien à Vichy. »
Par Victor Battaggion
http://www.historia.fr/mensuel/755/vichy-la-sante-de-sa-majeste-imperiale-01-11-2009-56138
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Et, pour finir en beauté,
je vous emmène maintenant à la source des Célestins, ma préférence à Vichy !!!
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Comme pour celle de Chomel, je vais vous la jouer sur les partitions d'hier et d'aujourd'hui ! :n,,;::::!!!:
Attention ! ... extase garantie ... boudoi30
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Autant dire que mon mari doit m'arracher de force d'ici ( : ), et zou ! cap sur la Normandie ...
Sur la route du retour, hier, nous avons fait une petite halte touristique à Vichy !
Vichy doit ses débuts de notoriété nationale aux lettres de la Marquise de Sévigné qui appréciait ses eaux bouillonnantes, écrit Denis Tillinac. Elle doit son injuste discrédit à Pétain pour avoir été, sans le désirer, la capitale heureusement éphémère de son régime. Les historiens savent que Letizia Bonaparte, la mère de Napoléon Ier, puis la duchesse d’Angoulême et Thiers fréquentèrent cette station thermale sise aux confins de l’Auvergne et du Bourbonnais. Les historiens de la littérature n’ignorent pas que Chateaubriand, Dumas et Lamartine s’y rendirent à l’occasion.
VICHY ! ... ;;;;;;;.
A la santé de Sa Majesté impériale !!!
Si Vichy cultive surtout le souvenir de Napoléon III, j'y ai cependant aussi croisé Louis XVI et Mesdames .
Je vais insérer mes photos et images dans les lignes d'un bel article de la revue HISTORIA signé par Victor Battaggion en novembre 2009 .
Réputée pour ses eaux pétillantes, la cité des bords de l'Allier est fréquentée par les princes et les princesses bien avant Napoléon III. Mais c'est lui qui donne le coup d'envoi des travaux qui vont en faire l'une des stations à la mode du Second Empire à la Belle Époque.
Élégante, finement ouvragée, Vichy est une ravissante boîte à musique dont s'échappe une douce mélodie.
Cristallines, les notes du Beau Danube bleu de Johann Strauss, évoquent les grandes heures de la « Reine des villes d'eaux ». Du Second Empire aux Années folles, les curistes venus du monde entier fréquentent assidûment ses établissements thermaux, ses buvettes, ses kiosques à musique et son champ de courses.
Comtes, pachas, artistes, personnalités politiques, mondaines et demi-mondaines se purifient à l'eau pétillante des sources minérales réputées soigner leurs maux digestifs ou rhumatismaux. C'est chic, rafraîchissant, salutaire mais, surtout, divertissant. Le soir tombé, le charme demeure : les couples de danseurs virevoltent dans l'un des plus beaux casinos de France aujourd'hui le palais des Congrès-Opéra.
De son passé glamour, la cité thermale a gardé un parfum insolite. Un tantinet désuet. Réconfortant. Voire maternel. Comme la discrète odeur d'eau de Cologne et de poudre de riz que, petit, on respirait dans les bras de notre bonne grand-mère. Vichy renferme d'insoupçonnables trésors architecturaux. Irrévérencieux comme les opérettes d'Offenbach, les établissements thermaux et les édifices de la Belle Époque enflamment l'imagination. Quel que soit le quartier, les pittoresques villas vichyssoises, surmontées de tourelles, parées de cabochons émaillés ou de garde-corps en fer forgé déploient des styles variés : néoantique, néogothique, néovénitien, néoflamand, mauresque ou encore Art nouveau. La rue Hubert-Colombier - où se succèdent le Castel français différent du Castel franc, la villa Van Dyck ou la villa Liberty - donne un aperçu de l'extraordinaire patchwork architectural qui recouvre la sous-préfecture de l'Allier.
Il y a quantité de ces fameux " chalets " construits pour Napoléon III et sa suite :
... le délicieux Castel Franc
( échauguette cachée par le cèdre bleu )
... ou bien la villa Van Dyck
Sans omettre les opulents palaces le Ruhl, l'International, l'Astoria, etc. solidement campés en son coeur... Petite oasis de paix de 27 000 habitants, la cité s'offre de grandes étendues de parcs ombragés, bordés par de nombreuses guinguettes. Celles-ci font le bonheur des sportifs, badauds, ou curistes, qui, entre deux verres d'eau, ou deux foulées, s'accordent un moment pour « s'en jeter un derrière la cravate ».
Les Thermes des Dômes
ont été conçus par l’architecte Charles Lecoeur (1903). Remarquable édifice au dôme pseudo-byzantin orné de grès de Bigot (céramiques), l’empreinte de la Belle Époque amène le bâtiment à être classé monument historique en 1989.
Sur le mur d'étage Est du Dôme du Hall on peut admirer la Fresque du bain : Une oeuvre du peintre symboliste Alphonse Osbert, peinture à l'huile sur toile, marouflée sur le mur.
Ah, crotte alors ! Des cordons nous interdisent la montée à l'étage !!!
Caractèristique du symbolisme, les personnages à la pose figée comme des statues, solennelle et l'ambiance bleutée qui baigne la scène.
Que l'on ne se méprenne pas, Vichy n'est pas une cité-musée, ni une station balnéaire fantôme reposant sur des lauriers défraîchis par le temps. Grâce à l'impulsion donnée par son ancien maire, Pierre Coulon, elle retrouve aujourd'hui un nouveau souffle. Eaux, pastilles, produits pharmaceutiques et cosmétiques... Sa réputation n'est plus à faire. Bonne... et moins bonne. Beaucoup réduisent Vichy au gouvernement du maréchal Pétain 1940-1944. Ce qui est injuste. Car la station thermale a quelque peu souffert de la présence des ministères et de l'administration vichystes. Ses palaces, ses résidences - réquisitionnés - ont été saccagés, défigurés pendant ces quatre années noires... Et Vichy a bien d'autres épisodes de son histoire à faire valoir.
Dès l'époque gallo-romaine, la petite bourgade du flumen Elaver l'Allier exploite les vertus thérapeutiques de ses sources. Puis, telle la Belle au bois dormant délaissée du prince charmant, elle s'assoupit pendant des siècles. Grâce à la création de la Surintendance générale des bains et fontaines minérales par Henri IV, la Vichy endormie se dote, en 1630, d'un premier établissement thermal : la Maison du Roi, au nord de la ville.
La Maison du Roy en 1738, d’après une illustration d’A. MALLAT,
Histoire des eaux minérales de Vichy, Georges Steinheil éditeur, Paris, 1908 :
Le bâtiment rectangulaire est à l'origine de l'éveil du quartier thermal, appelé Vichy-les-Bains pour le distinguer du Vieux-Vichy, le secteur médiéval. Modeste, voire rustique, il possède deux cabines de bains et quelques douches. À l'extérieur, les sources appartenant au domaine royal jaillissent paisiblement ; l'une d'elles, la Grande-Grille, accueille les plus démunis...
Madame de Sévigné, les filles de Louis XV, la mère de Bonaparte y séjournent
Aménagé au fil du temps, l'édifice reçoit Mme de Sévigné, en 1676 et 1677. La marquise quinquagénaire vient y soigner ses pénibles rhumatismes. Les cures s'avèrent efficaces : l'épistolière retrouve l'usage de sa plume. Rétablie, elle s'empresse de vanter les mérites des eaux de Vichy dans ses lettres à sa fille, Mme de Grignan, et dans les salons de Versailles.
MADAME DE SÉVIGNÉÀ MADAME DE GRIGNAN.
" À Vichy, jeudi 28e mai. ( 1676 )
Je les reçois : l’une me vient du côté de Paris, et l’autre de Lyon. Vous êtes privée d’un grand plaisir, de 1676ne faire jamais de pareilles lectures: je ne sais où vous-prenez tout ce que vous dites ; mais cela est d’un agrément et d’une justesse à quoi on ne s’accoutume pas. Vous avez raison de croire que j’écris sans effort, et que mes mains se portent mieux : elles ne se ferment point encore, et les dedans de la main sont fort enflés, et les doigts aussi. Cela me fait trembloter, et me fait de la plus méchante grâce du monde dans le bon air des bras et des mains mais je tiens très-bien une plume, et c’est ce qui me fait prendre patience. J’ai commencé aujourd’hui la douche : c’est une assez bonne répétition du purgatoire. On est toute nue dans un petit lieu sous terre, où l’on trouve un tuyau de cette eau chaude, qu’une femme vous fait aller où vous voulez. Cet état où l’on conserve à peine une feuille de figuier pour tout habillement, c’est une chose assez humiliante. J’avois voulu mes deux femmes de chambre, pour voir encore quelqu’un de connoissance. Derrière le rideau se met quelqu’un qui vous soutient le courage pendant une demi-heure ; c’étoit pour moi un médecin de Ganat, que Mme de Noailles a mené à toutes ses eaux, qu’elle aime fort, qui est un fort honnête garçon, point charlatan ni préoccupé de rien, qu’elle m’a envoyé par pure et bonne amitié. Je le retiens, m’en dût-il coûter mon bonnet ; car ceux d’ici me sont insupportables : cet homme m’amuse. Il ne ressemble point à un vilain médecin, il ne ressemble point aussi à celui de Chelles; il a de l’esprit, de l’honnêteté ; il connoît le monde ; enfin j’en suis contente. Il me parloit donc pendant que j’étois au supplice. Représentez-vous un jet d’eau contre quelqu’une de vos pauvres parties, toute la plus bouillante que vous puissiez vous imaginer. On met d’abord l’alarme partout, pour mettre en mouvement tous les esprits ; et puis on s’attache aux jointures qui ont été affligées ; mais quand on vient à la nuque du cou, c’est une sorte de feu et de surprise qui ne se peut comprendre ; cependant c’est là le nœud de l’affaire. Il faut tout souffrir, et l’on souffre tout, et l’on n’est point brûlée, et on se met ensuite dans un lit chaud, où l’on sue abondamment, et voilà qui guérit. Voici encore où mon médecin est bon ; car au lieu de m’abandonner à deux heures d’un ennui qui ne se peut séparer de la sueur, je le fais lire, et cela me divertit. Enfin je ferai cette vie pendant sept ou huit jours, pendant lesquels je croyois boire, mais on ne veut pas, ce seroit trop de choses de sorte que c’est une petite allonge à mon voyage. Les dérèglements sont tous réglés, et c’est pour finir cet adieu, et faire une dernière lessive, que l’on m’a principalement envoyée, et je trouve qu’il y a de la raison : c’est comme si je renouvelois un bail de vie et de santé ; et si je puis vous revoir, ma chère, et vous embrasser encore d’un cœur comblé de tendresse et de joie, vous pourrez peut-être m’appeler encore votre bellissima madre, et je ne renoncerai pas à la qualité de mère-beauté, dont M. de Coulanges m’a honorée. Enfin, ma chère enfant, il dépendra de vous de me ressusciter de cette manière. Je ne vous dis point que votre absence ait causé mon mal : au contraire, il paroît que je n’ai pas assez pleuré, puisqu'il me reste tant d’eau ; mais il est vrai que de passer ma vie sans vous voir y jette une tristesse et une amertume à quoi je ne puis m’accoutumer. "
Deux autres invitées de marque séjournent dans la ville thermale du 1er juin au 2 août 1785 : Victoire et Adélaïde, les filles de Louis XV. Consternées par l'exiguïté et l'inconfort de l'édifice des bains, elles enjoignent leur royal neveu, Louis XVI, de financer un nouveau bâtiment. Il accède à leur demande et confie le projet à son architecte Janson.
Vichy, l'irrésistible ascension
de Maurice Gontard
Avec un espace dédié aux cabines de soin et une longue galerie abritant l'émergence des sources Chomel et Grande-Grille, l'édifice flambant neuf est enfin digne du rang de ces dames. Ce que femme veut...
Voici les sources " Grandes grilles " et " Chomel " de Mesdames :
Voici à quoi ressemble la source Chomel, aujourd'hui :
( j'ai vu beaucoup de monde boire, mais personne se gargariser ... : )
C'est très beau, mais ce n'est pas ma préférée ! :n,,;::::!!!:
Je vous réserve le meilleur pour la fin ...
Et ce n'est pas fini.
En 1799, Letizia Bonaparte, la mère du général, vient faire une cure à Vichy sous l'oeil attentif du docteur Rabusson-Durier, inspecteur des Eaux minérales. Accompagnée de son fils, Louis Bonaparte le père officiel de Napoléon III, elle est logée à l'hôtel Georgeon. Son séjour est une réussite : les eaux thermales apaisent ses aigreurs d'estomac et ses migraines. « Madame Mère » repart enchantée, malgré la rusticité des installations et la proximité de marais. Peu entretenus, les champs des alentours sont utilisés en chènevières et, probablement, pour le rouissage du chanvre qui, en macérant, dégage des odeurs désagréables. Sans doute a-t-elle fait part de ses sentiments à son fils, devenu Premier Consul. En effet, celui-ci ratifie deux décrets pour la création d'une « promenade ». Le plus important, paraphé le 20 juin 1812 à Gumbinnen en pleine Prusse-Orientale, ordonne l'aménagement du parc des Sources, l'achat ainsi que la démolition de « deux maisons qui offusquent l'établissement thermal », dont l'une est l'hôtel Sornin.
Une gare est construite à Saint-Germain-des-Fossés, à dix kilomètres du centre
Entre 1820 et 1830, sous l'égide de la duchesse d'Angoulême, fille aînée de Louis XVI, et du baron Lucas, médecin inspecteur des Eaux, l'Établissement thermal est agrandi 4 332 m2. Monumental, le nouveau bâtiment orné d'une façade à deux étages et arcades conserve l'ancienne galerie des sources, mais se voit doté d'un nouvel espace de quatre-vingts cabines individuelles.
Pendant la Restauration et la monarchie de Juillet les équipements de la ville s'adaptent à l'afflux croissant des curistes. Une pléiade d'illustres personnages vient prendre les eaux : Lamartine 1817, Alexandre Dumas de 1831 à 1834, et bien d'autres. Outre les soins médicaux, l'industrie avec l'embouteillage des eaux, le commerce et à l'administration, l'Établissement thermal devient également un lieu de distraction.
Dans son recueil " Vichy et ses fontaines " , publié en 1860, un certain Harteville émet un souhait : « Que l'oeil de l'Empereur s'abaisse sur Vichy, ce diamant mal enchâssé ! Ah ! s'il t'était donné, Vichy, d'abriter l'Empereur, ta fortune serait bientôt faite. Ses pas portent bonheur. »
L'envolée lyrique trouve bientôt un écho : Napoléon III annonce son arrivée dès février 1861. Le 4 juillet, c'est le grand jour. Des arcs de triomphe décorés de guirlandes sont dressés dans la station thermale pavoisée de drapeaux. Elle est prête pour accueillir celui dont rien n'aurait pu laisser supposer qu'il allait devenir le prince-président de la IIe République 10 décembre 1848, puis Empereur 2 décembre 1852.
Dans les rues bourdonnantes, les habitants, excités par l'événement, colportent les rumeurs les plus folles... et les plus sensées. Près de la vasque d'une buvette, deux femmes, leur verre de curiste à la main, cancanent à propos d'Hortense de Beauharnais, la mère de Napoléon III. Madame aurait la cuisse légère ! Et le père du susdit serait un autre gentilhomme que Louis Bonaparte. Non ? Ce n'est pas vrai ! Si, si. Le cardinal Fesch aurait même dit : « Hortense s'embrouille toujours quand il s'agit du père de ses enfants. » : : :
D'autres s'interrogent sur les maux qui rongent l'Empereur. boudoi16 Malgré ses trois séjours consécutifs à Plombières-les-Bains, dans les Vosges, il souffre toujours de la goutte et de rhumatismes. C'est son médecin de toujours, le Dr Henri Conneau qui l'a incité à venir ici pour suivre des traitements spécifiques. L'eau richement minéralisée de la station devrait lui faire le plus grand bien.
À 17 heures, le train impérial de six wagons - construit et décoré par Eugène Viollet-le-Duc, l'Inspecteur général des monuments historiques - entre en gare de Saint-Germain-des-Fossés. Après une heure de trajet, la calèche de Napoléon III, escortée par un détachement de l'escadron des Cent-Gardes, arrive à Vichy. La population acclame chaleureusement son empereur.
On admire sa belle prestance, son buste élancé. La plupart des femmes trouvent son regard mystérieux, voire séduisant. Perplexes, les hommes jugent, quant à eux, ses yeux gris-bleu plutôt ternes. Allez donc savoir ce qui émoustille ces dames ? Les moustaches effilées à la cire et la longue barbiche l'impériale donc ! de Napoléon III les laissent rêveuses... Juchés sur les épaules de leur père, ou jouant des coudes parmi les badauds, les enfants sont impressionnés. Il fume ses cigarettes les unes après les autres ! Sa Majesté traverse la foule et se rend directement à la villa Strauss la demeure du chef d'orchestre est mise à sa disposition par la ville, où le maire, Norbert Lérot, l'attend avec impatience.
Quelques civilités d'usage sont échangées, puis Napoléon III prend la parole : « Je tâcherai que mon séjour soit favorable à Vichy. » Boniments d'un beau parleur ? L'avenir répondra à cette question. Quoi qu'il en soit l'Empereur est bien là, entouré d'une véritable cour : ses proches collaborateurs dont le Dr Conneau, sa Maison civile et sa Maison militaire qui logent à l'hôtel des Thermes actuel Aletti Palace.
En 1861, l'Empereur établit un véritable plan d'urbanisme pour moderniser la station thermale .
Homme d'État, mondain, curiste, Napoléon III est aussi un grand urbaniste - n'est-il pas en train de remodeler Paris avec l'aide du baron Haussmann ? Il met à profit son séjour pour se pencher sur l'assainissement, l'embellissement et la reconstruction de Vichy. Pour lui, la ville bourbonnaise doit devenir l'une des stations thermales les plus en vue d'Europe, capable de rivaliser avec celles d'outre-Rhin qui associent les soins médicaux aux divertissements.
Ainsi, il ratifie un décret annonçant les mutations à venir le 27 juillet 1861. Composé de sept articles, ce véritable plan d'urbanisme à la structure en patte-d'oie prévoit : huit « routes thermales » macadamisées, un nouveau parc le long de l'Allier avec ses 13 hectares protégés par une digue, une église la future Saint-Louis et un hôtel de ville mairie du Fatitot, démolie et remplacée par l'hôtel Ruhl.
Tant d'enthousiasme fait totalement oublier à Napoléon qu'il a une moitié de pomme ...
Parole tenue. L'été suivant, son train entre dans la nouvelle gare PLM Paris-Lyon-Méditerranée qui désormais dessert la ville. En 1862, Vichy est métamorphosée : les routes, la digue et les jardins des rives de l'Allier sont aménagés. Logé dans la même villa, Napoléon III reprend ses habitudes de curiste, supervise les rénovations et se livre à ce qu'il appelle malicieusement « ses petites distractions ». « Je me plais ici plus que nulle part ailleurs, car tout cela est ma création », avouera-t-il. Cette deuxième saison ressemble à la précédente. Avant de repartir, il ordonne la construction d'un chalet impérial qui est l'origine de la série des six superbes demeures bordant le boulevard Napoléon actuel boulevard des États-Unis.
C'est formidable, Vichy et Napoléon ont le vent en poupe ! :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!:
Tout semblerait devoir ainsi continuer à merveille ... n'était un petit clebs
qui va débouler dans ce tableau idyllique comme dans un jeu de quille...
La troisième cure de Sa Majesté, en 1863, est marquée par le lancement des travaux du Casino et l'arrivée - à l'improviste ? - l'Impératrice Eugénie. L'Empereur est dans de beaux draps : le délicieux séjour qu'il avait prévu avec sa maîtresse Marguerite Bellanger, surnommée « Margot la Rigoleuse », tombe à l'eau. La mignonne, avec sa « bouche faite pour les baisers » et ses seins « à la fermeté du marbre », va faire une triste mine. D'autant, qu'elle en avait déployé des ruses et des charmes pour le convaincre de l'accompagner à la station thermale ! Et voilà qu'Eugénie débarque...
Le 27 juillet, le couple impérial se promène place Rosalie source de l'Hôpital. C'est alors qu'un chien se précipite avec allégresse vers l'Empereur. La brave bête quémande des mamours, remue de la queue. Ces démonstrations de reconnaissance ne laissent pas de place au doute. Eugénie saisit instantanément : c'est le cabot de Marguerite Bellanger !
Furieuse, Eugénie retourne au Chalet impérial flambant neuf rebaptisée depuis villa Marie-Louise. Son époux la rejoint, la mort dans l'âme. Sa femme est folle de rage. Elle hurle tantôt en français, tantôt en espagnol. Qu'elle soit cocue depuis le jour de leurs épousailles, soit. Il faudrait être bien sotte pour ne pas s'en rendre compte. Mais être ainsi bafouée, publiquement, par une fille du peuple ! C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Elle exige d'être reconduite aussitôt à la gare afin de regagner le château de Saint-Cloud.
L'impératrice ne reviendra jamais à Vichy...
Dans son chalet, Napoléon III reçoit le roi des Belges pour traiter de l'affaire du Mexique
Pendant sa quatrième cure, en 1864, Napoléon III occupe le Chalet de l'Empereur, situé à côté de la villa Marie-Louise. Pourquoi ce changement ? Grâce au balcon orienté côté parc, la nouvelle résidence permet au souverain de jouir d'un peu plus d'intimité. Il peut ainsi se consacrer à l'écriture et accueillir en toute tranquillité le roi des Belges Léopold Ier, le 21 juillet, venu discuter de la campagne du Mexique... Souffrant d'un calcul vésical, Napoléon III ne se rend pas à Vichy en 1865 ; l'eau de la station lui est désormais déconseillée. Néanmoins, il tient à revenir l'année suivante pour apprécier les réalisations inaugurées en son absence : le Casino, l'église Saint-Louis et la mairie. Le prince impérial vient le rejoindre pour l'occasion, mais le séjour est écourté en raison des tensions politiques internationales. C'est sans aucun cérémonial officiel que Napoléon III quitte la station thermale définitivement le mardi 6 août 1866. Le ministre Pierre Jules Baroche trouve une formule appropriée : « Si Vichy ne fait pas du bien à l'Empereur, on peut dire que l'Empereur fait du bien à Vichy. »
Par Victor Battaggion
http://www.historia.fr/mensuel/755/vichy-la-sante-de-sa-majeste-imperiale-01-11-2009-56138
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Et, pour finir en beauté,
je vous emmène maintenant à la source des Célestins, ma préférence à Vichy !!!
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Comme pour celle de Chomel, je vais vous la jouer sur les partitions d'hier et d'aujourd'hui ! :n,,;::::!!!:
Attention ! ... extase garantie ... boudoi30
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Autant dire que mon mari doit m'arracher de force d'ici ( : ), et zou ! cap sur la Normandie ...
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: VICHY, « Reine des villes d'eaux »
Hum, hum. Tout ce petit reportage a l'air très intéressant. Donc, je prendrai le temps demain pour bien tout relire., car le dimanche, je me consacre à Notre Père et me repose. Il fait une chaleur TERRIBLE. Au secours Seigneur !!!!!!
Donc, à très bientôt, chère Eléonore, pour mes remarques.
Donc, à très bientôt, chère Eléonore, pour mes remarques.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: VICHY, « Reine des villes d'eaux »
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: VICHY, « Reine des villes d'eaux »
Donc, Éléonore, nous conseillez-vous d'aller faire une virée aux sources de Vichy ? Bien entendu, il faut faire très attention à ses maux. Car Napoléon III a dû y renoncer à un moment.
Il semblerait que les personnes atteintes de rhumatismes soient les bienvenues.
Comment se fait-il que ces lieux magiques aient perdu de leurs superbes aujourd'hui ? Avez-vous goûté l'eau de la source Célestins ? Est-ce LA MÊME que nous trouvons dans les commerces ? Elle a un goût assez acre, il faut aimer. Mais, si vous me dites Éléonore, tout de go, qu'elle est très bonne pour la santé, malgré la salinité et le gaz, je ferai l'effort de temps en temps d'en boire un peu.
Il semblerait que les personnes atteintes de rhumatismes soient les bienvenues.
Comment se fait-il que ces lieux magiques aient perdu de leurs superbes aujourd'hui ? Avez-vous goûté l'eau de la source Célestins ? Est-ce LA MÊME que nous trouvons dans les commerces ? Elle a un goût assez acre, il faut aimer. Mais, si vous me dites Éléonore, tout de go, qu'elle est très bonne pour la santé, malgré la salinité et le gaz, je ferai l'effort de temps en temps d'en boire un peu.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: VICHY, « Reine des villes d'eaux »
Alors je vous le dis en confiance, simplement parce que le lieu m'a enchantée !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: VICHY, « Reine des villes d'eaux »
Mais je ne savais pas tout ça ! :!,,,!!!:
... Aussi suis-je ravie d'avoir appris tant de choses grâce à votre belle visite et ce très long et magnifique exposé !
Les photos des lieux actuels sont très belles.
Bon, effectivement, je n'ai pas honte de le dire , pour moi Vichy se résumait à de l'eau,
à des carottes, à des pastilles, à Pétain ...
Je note qu'il y a beaucoup de guinguettes ! :n,,;::::!!!: ... Ze vais immédiatement en informer le marquis !
... Aussi suis-je ravie d'avoir appris tant de choses grâce à votre belle visite et ce très long et magnifique exposé !
Les photos des lieux actuels sont très belles.
Bon, effectivement, je n'ai pas honte de le dire , pour moi Vichy se résumait à de l'eau,
à des carottes, à des pastilles, à Pétain ...
Je note qu'il y a beaucoup de guinguettes ! :n,,;::::!!!: ... Ze vais immédiatement en informer le marquis !
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: VICHY, « Reine des villes d'eaux »
Comtesse Diane a écrit:
Bon, effectivement, je n'ai pas honte de le dire , pour moi Vichy se résumait à de l'eau,
à des carottes, à des pastilles, à Pétain ...
Ah oui, la prise de la pastille ! :
... et puis aussi le motif des tissus " Vichy " .
Nous en parlions ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1556-a-londres-la-spencer-house?highlight=spencer
Je ne sais pas si vous serez, comme moi, un peu interloqués par le motif vichy de ce tissu qui recouvre les sièges, je le croyais d'une grande modernité ( Brigitte Bardot, tout ça ... ) . Point du tout !
Notre guide nous explique qu'il est très à la mode en Angleterre dès le XVIème siècle ! Il est appelé Gingham et produit dans les usines textiles de Manchester, tissé aux motifs en damier (souvent bleu et blanc).
Aucun rapport avec la ville de Vichy semble-t-il ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: VICHY, « Reine des villes d'eaux »
Voici un détail étonnant: quand Mesdames descendaient séjourner à Vichy, elles étaient suivies par tout leur mobilier !
... presque un vrai déménagement !
Ainsi, au mois de mai de l'année 1785 :
Le 30. Mesdames sont parties pour Vichy, où Mme Victoire va prendre les eaux. Les Menus ont prêté à ce sujet le meuble de campagne du Roi pour les deux couchées de Mesdames, l’une à Sépois [Cepoy] près Montargis, et l’autre à Nevers. Ils ont fait fournir aussi les charrettes nécessaires pour voiturer les effets des chambres et garde-robes de ces princesses.
( Stéphane Castelluccio. Journal de la Cour (manuscrits), O/1/824, juillet 1780 - juin 1785. 2022.
ffhalshs-03751819f )
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