Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
+6
Gouverneur Morris
Comtesse Diane
Trianon
Mme de Sabran
Mr de Talaru
La nuit, la neige
10 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les femmes du XVIIIe siècle
Page 2 sur 3
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
La nuit, la neige a écrit:
Et plus loin, alors que Barras raconte que Bonaparte, dans un premier temps, avait pensé séduire Mme Tallien, mais qu'il s'était fait éconduire...
Il y avait eu entre eux cette histoire de culottes que Bonaparte ne pardonna pas à Teresa .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Il était du genre orgueilleux et rancunier, certes... :
La nuit, la neige- Messages : 18059
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Il s'était senti humilié . J'ai retrouvé cette histoire de culottes :
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t397p50-mme-tallien-nee-teresa-cabarrus?highlight=teresa
Comme il tire le diable par la queue, elle va jusqu'à lui procurer de quoi se vêtir décemment. Mais le jour où, entrant dans la chaumière, Nabulione entend Teresa claironner à travers son salon: " Eh bien, mon ami, vous avez vos culottes ! " , il voudrait rentrer sous terre tellement il a honte !
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t397p50-mme-tallien-nee-teresa-cabarrus?highlight=teresa
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
L'impératrice Joséphine et la Martinique
Eh bien, comment est-ce possible ?!
En voulant déplacer quelques-uns de nos messages depuis notre section des Jeux, je m'aperçois qu'aucun sujet biographique n'est dédié à Joséphine...
Bon ?
Tant pis, j'ouvre celui-ci avec ces messages qui concernent plus précisément son lieu de naissance : la Martinique.
La statue de l'impératrice Joséphine est un monument commémoratif en marbre blanc élevé en mémoire de Joséphine de Beauharnais, situé sur la place de la Savane à Fort-de-France, en Martinique.
La statue est inaugurée le 29 août 1859
Au début des années 1970, sous l'influence d'intellectuels qui critiquent le fait que, selon eux, Napoléon Bonaparte aurait rétabli l’esclavage dans les colonies françaises en 1802 à la demande de sa femme Joséphine, dont la mère possédait une habitation aux Trois-Îlets avec des esclaves, l’impératrice Joséphine est décriée par une partie des foyalais, bien que cette assertion soit historiquement fausse, puisque l’esclavage n’avait jamais été aboli en Martinique à la période concernée, vu que l’île était occupée par les Anglais depuis 1794.
Ainsi, lors des réaménagements du jardin de la Savane en 1974, l'administration municipale d'Aimé Césaire déplace la statue sur la bordure gauche du parc, au bord de la rue de la Liberté, sans son large socle de granit et sa belle grille ouvragée.
Ce déplacement, qui n'est pas dénué d'arrière-pensées politiques, permet de rendre la statue moins visible et vient répondre au ressentiment d'une partie de la population.
Ce désamour culmine en septembre 1991, lorsque la tête de la statue disparaît lors d'un attentat, œuvre probablement de vandales qui lui ont fait subir le sort de la guillotine, à laquelle elle échappa de justesse.
La statue est depuis laissée en l'état.
Article complet Wiki, ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Statue_de_l%27imp%C3%A9ratrice_Jos%C3%A9phine
Bernard Chevallier, ancien directeur du musée du château de Malmaison, expliquait aux micros de l'émission Au coeur de l'Histoire (il y a quelques jours à peine ), qu'il avait pourtant fait faire très rapidement (dès les années 90 donc) une copie de la tête de l'impératrice, d'après le monument "jumeau" de Ruel Malmaison (Parc du château de Bois Preau) :
Mais lorsqu'il a apporté et proposé la tête à Fort de France, les autorités civiles locales lui ont répondu ne pas souhaiter la restaurer, car selon elles, la statue serait très probablement à nouveau guillotinée.
Pousser le curseur temps à 20mn 15 sec, ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/au-coeur-de-lhistoire-josephine-et-le-chateau-de-malmaison-220917-3443342
Tiens ! Merci François. Je découvre cette "baignoire"...
En fait, Wiki nous dit que plusieurs hypothèses sont avancées concernant le nom donné à ce haut-fond sableux.
Voir l'histoire de ce lieu ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Baignoire_de_Jos%C3%A9phine
Il reste une petite bicoque reconstituée à partir de ruines de l'habitation principale, détruite, et qui sert donc de "musée"...
Voir ici : http://www.esclavage-memoire.com/lieux-de-memoire/domaine-de-la-pagerie-musee-de-la-pagerie-les-trois-ilets-martinique-115.html
Le Musée de la Pagerie se situe sur le domaine de l'habitation éponyme à quelques kilomètres du bourg des Trois Ilets.
Il est entièrement consacré à l'Impératrice Joséphine, femme de Napoléon 1er.
Dès la fin du XVIIème siècle l'habitation Petite Guinée se développe sur ces terres alors vierges de toute occupation. Au cours du XVIIIème le domaine change de nom pour devenir La Pagerie et grandit pour atteindre 500ha.
On y cultive la canne à sucre, le coton et le cacao à grand renfort d'esclaves - Plus de 300 à la période la plus active.
C'est ici, en 1763, que Joséphine Rose Tascher de la Pagerie voit le jour. Elle est baptisée à l'Eglise Notre Dame de la Bonne Délivrance au bourg des Trois Ilets.
Elle quitte la Martinique pour épouser en premier mariage le vicomte de Beauharnais en 1779 (...)
Le petit Musée de la Pagerie, établi dans les anciennes cuisines de l'habitation, propose quelques objets personnels comme son lit d’enfance en bois de Courbaril ainsi que des portraits ou encore des lettres adressées par l'Empereur à sa femme.
Outre le musée le domaine comprend quelques ruines de l'ancienne sucrerie.
* Source :
http://www.guidemartinique.com/visites/musee-pagerie.php
http://www.martinique.org/node/24373/PCUMAR972V5000P2/detail/les-trois-ilets/musee-de-la-pagerie
En voulant déplacer quelques-uns de nos messages depuis notre section des Jeux, je m'aperçois qu'aucun sujet biographique n'est dédié à Joséphine...
Bon ?
Tant pis, j'ouvre celui-ci avec ces messages qui concernent plus précisément son lieu de naissance : la Martinique.
La statue de l'impératrice Joséphine est un monument commémoratif en marbre blanc élevé en mémoire de Joséphine de Beauharnais, situé sur la place de la Savane à Fort-de-France, en Martinique.
La statue est inaugurée le 29 août 1859
Au début des années 1970, sous l'influence d'intellectuels qui critiquent le fait que, selon eux, Napoléon Bonaparte aurait rétabli l’esclavage dans les colonies françaises en 1802 à la demande de sa femme Joséphine, dont la mère possédait une habitation aux Trois-Îlets avec des esclaves, l’impératrice Joséphine est décriée par une partie des foyalais, bien que cette assertion soit historiquement fausse, puisque l’esclavage n’avait jamais été aboli en Martinique à la période concernée, vu que l’île était occupée par les Anglais depuis 1794.
Ainsi, lors des réaménagements du jardin de la Savane en 1974, l'administration municipale d'Aimé Césaire déplace la statue sur la bordure gauche du parc, au bord de la rue de la Liberté, sans son large socle de granit et sa belle grille ouvragée.
Ce déplacement, qui n'est pas dénué d'arrière-pensées politiques, permet de rendre la statue moins visible et vient répondre au ressentiment d'une partie de la population.
Ce désamour culmine en septembre 1991, lorsque la tête de la statue disparaît lors d'un attentat, œuvre probablement de vandales qui lui ont fait subir le sort de la guillotine, à laquelle elle échappa de justesse.
La statue est depuis laissée en l'état.
Article complet Wiki, ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Statue_de_l%27imp%C3%A9ratrice_Jos%C3%A9phine
Comme l'a expliqué Trianon, c'est un sujet très sensible en Martinique, et plus ou moins revenu sur le devant de la scène avec les débats de cet été sur le devenir de certaines statues ou monuments.Dominique Poulin a écrit:Laisser ainsi la statue de l'impératrice sans tête à la vue de tous doit être considérée comme honteuse et stupide.
(....) Pourquoi n'a t-on pas restitué la tête de l'impératrice ?
Et enfin pourquoi les autorités n'ont-elles pas pris les mesures adéquates pour sauvegarder cette statue ??
Bernard Chevallier, ancien directeur du musée du château de Malmaison, expliquait aux micros de l'émission Au coeur de l'Histoire (il y a quelques jours à peine ), qu'il avait pourtant fait faire très rapidement (dès les années 90 donc) une copie de la tête de l'impératrice, d'après le monument "jumeau" de Ruel Malmaison (Parc du château de Bois Preau) :
Mais lorsqu'il a apporté et proposé la tête à Fort de France, les autorités civiles locales lui ont répondu ne pas souhaiter la restaurer, car selon elles, la statue serait très probablement à nouveau guillotinée.
Pousser le curseur temps à 20mn 15 sec, ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/au-coeur-de-lhistoire-josephine-et-le-chateau-de-malmaison-220917-3443342
Mr de Talaru a écrit:
Joséphine n'est pas très représentée en Martinique, mis à part sa "baignoire".
Tiens ! Merci François. Je découvre cette "baignoire"...
En fait, Wiki nous dit que plusieurs hypothèses sont avancées concernant le nom donné à ce haut-fond sableux.
Voir l'histoire de ce lieu ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Baignoire_de_Jos%C3%A9phine
Mr de Talaru a écrit:J'y suis allé une bonne dizaine de fois et jamais mis les pieds chez les Tascher de la Pagerie. Trianon, le demeure de Joséphine cela se visite t'il ?
Il reste une petite bicoque reconstituée à partir de ruines de l'habitation principale, détruite, et qui sert donc de "musée"...
Voir ici : http://www.esclavage-memoire.com/lieux-de-memoire/domaine-de-la-pagerie-musee-de-la-pagerie-les-trois-ilets-martinique-115.html
Le Musée de la Pagerie se situe sur le domaine de l'habitation éponyme à quelques kilomètres du bourg des Trois Ilets.
Il est entièrement consacré à l'Impératrice Joséphine, femme de Napoléon 1er.
Dès la fin du XVIIème siècle l'habitation Petite Guinée se développe sur ces terres alors vierges de toute occupation. Au cours du XVIIIème le domaine change de nom pour devenir La Pagerie et grandit pour atteindre 500ha.
On y cultive la canne à sucre, le coton et le cacao à grand renfort d'esclaves - Plus de 300 à la période la plus active.
C'est ici, en 1763, que Joséphine Rose Tascher de la Pagerie voit le jour. Elle est baptisée à l'Eglise Notre Dame de la Bonne Délivrance au bourg des Trois Ilets.
Elle quitte la Martinique pour épouser en premier mariage le vicomte de Beauharnais en 1779 (...)
Le petit Musée de la Pagerie, établi dans les anciennes cuisines de l'habitation, propose quelques objets personnels comme son lit d’enfance en bois de Courbaril ainsi que des portraits ou encore des lettres adressées par l'Empereur à sa femme.
Outre le musée le domaine comprend quelques ruines de l'ancienne sucrerie.
* Source :
http://www.guidemartinique.com/visites/musee-pagerie.php
http://www.martinique.org/node/24373/PCUMAR972V5000P2/detail/les-trois-ilets/musee-de-la-pagerie
La nuit, la neige- Messages : 18059
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Très intéressant tout cela ! Merci beaucoup !
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7398
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Merci LNLN, je ne savais pas qu'il restait quelque chose.
Trianon envoyez nous du soleil si vous en avez.....
Trianon envoyez nous du soleil si vous en avez.....
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3186
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
C'est un ordre !Mr de Talaru a écrit:
Trianon envoyez nous du soleil
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7398
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Comtesse Diane a écrit:C'est un ordre !Mr de Talaru a écrit:
Trianon envoyez nous du soleil
Quelle agressivité chère Comtesse. Apprenez un peu à me connaître, on obtient tout de moi mais avec douceur. Mais oui, chère amie, vous pouvez rire (je vous imagine). Alors, donc je ne vais répondre qu'à Mr de Talaru avec plaisir. Malgré la saison actuelle des pluies, tenez, cher ami, regarder bien ci-après les magnifiques rayons de soleil que je vous envoie. (c'est tout ce que j'ai en stock, robespierre est en grève depuis plusieurs années, mais la pensée est là). Personnellement, j'ai plus que la dose prescrite, donc cela ne me gêne pas de partager. J'espère que vous aurez entière satisfaction, cher Mr de Talaru. Tant pis pour vous Comtesse, il faut aussi que vous deveniez un peu plus souple, non mais........
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Ah ? Je vois que vous n'avez pas vu mon smiley " délire " à côté!
Je passe mon tour Trianon car vous n'avez pas compris !
Je passe mon tour Trianon car vous n'avez pas compris !
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7398
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
La nuit, la neige- Messages : 18059
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Tant qu'à faire, je poursuis ce sujet avec la vie de la jeune Rose, à la Martinique...
Merci Wiki.
L'enfance
Surnommée « la belle Créole », Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie est née le 23 juin 1763, dans une grande propriété de la Martinique, aux Trois-Îlets, près de Fort-Royal (plus tard Fort-de-France).
Vue de Fort-Royal vers 1750
Fille aînée de Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie (1735-1790), chevalier, seigneur de La Pagerie, et de Rose-Claire des Vergers de Sannois (1736-1807), elle est issue d'une famille de riches colons martiniquais, dont la famille paternelle était originaire du Thymerais (plus spécialement de Marchenoir en Loir-et-Cher), qui exploitent une plantation de cannes à sucre sur laquelle travaillent plus de cent cinquante esclaves africains.
Elle est baptisée le 27 juillet 1763 en l'église Notre-Dame de la Bonne-Délivrance des Trois-Îlets, dans laquelle, en 1761, fut célébré le mariage de ses parents, et où, en 1807, sa mère, Mme de La Pagerie, sera inhumée dans un caveau construit dans le transept gauche de l'église.
Vue de l'église des Trois Ilets (Martinique). Vers 1830-1840.
Lithographie. Bordeaux, musée d'Aquitaine.
Vue de l'église, XXe siècle
Elle trichera toute sa vie sur la date de sa naissance pour se rajeunir. Les almanachs impériaux indiqueront tous les ans la date du 24 juin 1768.
Sa fille, la reine Hortense, continuera à maintenir cette fiction.
L'exploitation des Tascher, couvrant près de cinq cents hectares, produit cacao, café, manioc et coton, et compte aussi du bétail (vaches et moutons).
Elle ne fait pourtant pas partie des plus grandes exploitations de Martinique, et elle périclite à l'époque de la naissance de Joséphine.
Son père gère mal les terres et doit subvenir aux besoins de sa femme, de ses beaux-parents et de ses trois filles, dont Joséphine était l'aînée.
La propriété familiale fut détruite lors d'un ouragan en 1766, et elle ne fut jamais reconstruite.
Les Tascher s'installèrent à l'étage d'une dépendance restée intacte, ce qui nuit à leur réputation sur l'île.
Carte postale ancienne
Habitation La Pagerie. Trois-Ilets
Archives départementales de la Martinique
http://www.patrimoines-martinique.org/ark:/35569/a011273060201qj1E2G
L'habitation La Pagerie en 1800
Archives départementales de la Martinique
http://www.patrimoines-martinique.org/ark:/35569/a011273060201BpHi2L
Nostalgique de la France, le père de Joséphine s'absentait souvent et rejoignait Fort-Royal, où il menait une vie de plaisirs. Ses filles eurent une enfance très libre, sans discipline ni préoccupations intellectuelles.
Joséphine, alors surnommée « Yéyette », passait ses journées avec sa nourrice, une mulâtre, et jouait souvent avec des enfants esclaves.
À cause du manque d'argent, son père ne l'envoya pas dans une école en métropole à ses 6 ans, comme il était de coutume dans les familles riches de Martinique.
À ses 10 ans, elle entra toutefois dans un pensionnat religieux de Fort-Royal, dont elle sortit à 14 ans. C'est peu, c'est peu...
Premier mariage
Au cours de l'année 1777, François de Beauharnais, qui vit avec Marie Euphémie Désirée, la sœur de Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie, propose à ce dernier d'unir son fils cadet, le vicomte Alexandre de Beauharnais avec sa fille Catherine-Désirée Tascher de La Pagerie.
Malheureusement, lorsque cette demande parvient aux La Pagerie, la jeune fille souhaitée vient de mourir à l'âge de 12 ans, emportée par la tuberculose.
Alexandre accepte alors la main de l'aînée Rose, qui quitte son île natale pour l'épouser le 13 décembre 1779 à Noisy-le-Grand
Portrait d'Alexandre de Beauharnais, vers 1791-1793
Né à Fort-Royal Martinique, le 28 mai 1760, mort guillotiné à Paris, le 23 juillet 1794
Merci Wiki.
L'enfance
Surnommée « la belle Créole », Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie est née le 23 juin 1763, dans une grande propriété de la Martinique, aux Trois-Îlets, près de Fort-Royal (plus tard Fort-de-France).
Vue de Fort-Royal vers 1750
Fille aînée de Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie (1735-1790), chevalier, seigneur de La Pagerie, et de Rose-Claire des Vergers de Sannois (1736-1807), elle est issue d'une famille de riches colons martiniquais, dont la famille paternelle était originaire du Thymerais (plus spécialement de Marchenoir en Loir-et-Cher), qui exploitent une plantation de cannes à sucre sur laquelle travaillent plus de cent cinquante esclaves africains.
Elle est baptisée le 27 juillet 1763 en l'église Notre-Dame de la Bonne-Délivrance des Trois-Îlets, dans laquelle, en 1761, fut célébré le mariage de ses parents, et où, en 1807, sa mère, Mme de La Pagerie, sera inhumée dans un caveau construit dans le transept gauche de l'église.
Vue de l'église des Trois Ilets (Martinique). Vers 1830-1840.
Lithographie. Bordeaux, musée d'Aquitaine.
Vue de l'église, XXe siècle
Elle trichera toute sa vie sur la date de sa naissance pour se rajeunir. Les almanachs impériaux indiqueront tous les ans la date du 24 juin 1768.
Sa fille, la reine Hortense, continuera à maintenir cette fiction.
L'exploitation des Tascher, couvrant près de cinq cents hectares, produit cacao, café, manioc et coton, et compte aussi du bétail (vaches et moutons).
Elle ne fait pourtant pas partie des plus grandes exploitations de Martinique, et elle périclite à l'époque de la naissance de Joséphine.
Son père gère mal les terres et doit subvenir aux besoins de sa femme, de ses beaux-parents et de ses trois filles, dont Joséphine était l'aînée.
La propriété familiale fut détruite lors d'un ouragan en 1766, et elle ne fut jamais reconstruite.
Les Tascher s'installèrent à l'étage d'une dépendance restée intacte, ce qui nuit à leur réputation sur l'île.
Carte postale ancienne
Habitation La Pagerie. Trois-Ilets
Archives départementales de la Martinique
http://www.patrimoines-martinique.org/ark:/35569/a011273060201qj1E2G
L'habitation La Pagerie en 1800
Archives départementales de la Martinique
http://www.patrimoines-martinique.org/ark:/35569/a011273060201BpHi2L
Nostalgique de la France, le père de Joséphine s'absentait souvent et rejoignait Fort-Royal, où il menait une vie de plaisirs. Ses filles eurent une enfance très libre, sans discipline ni préoccupations intellectuelles.
Joséphine, alors surnommée « Yéyette », passait ses journées avec sa nourrice, une mulâtre, et jouait souvent avec des enfants esclaves.
À cause du manque d'argent, son père ne l'envoya pas dans une école en métropole à ses 6 ans, comme il était de coutume dans les familles riches de Martinique.
À ses 10 ans, elle entra toutefois dans un pensionnat religieux de Fort-Royal, dont elle sortit à 14 ans. C'est peu, c'est peu...
Premier mariage
Au cours de l'année 1777, François de Beauharnais, qui vit avec Marie Euphémie Désirée, la sœur de Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie, propose à ce dernier d'unir son fils cadet, le vicomte Alexandre de Beauharnais avec sa fille Catherine-Désirée Tascher de La Pagerie.
Malheureusement, lorsque cette demande parvient aux La Pagerie, la jeune fille souhaitée vient de mourir à l'âge de 12 ans, emportée par la tuberculose.
Alexandre accepte alors la main de l'aînée Rose, qui quitte son île natale pour l'épouser le 13 décembre 1779 à Noisy-le-Grand
Portrait d'Alexandre de Beauharnais, vers 1791-1793
Né à Fort-Royal Martinique, le 28 mai 1760, mort guillotiné à Paris, le 23 juillet 1794
A suivre....
La nuit, la neige- Messages : 18059
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Merci, cher ami, pour ce sujet intéressant et si bien illustré .
Cette modeste cabane aux deux fenêtres, c'est tout ce qui reste pour évoquer l'enfance de Yéyette ?
Cette modeste cabane aux deux fenêtres, c'est tout ce qui reste pour évoquer l'enfance de Yéyette ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Eh oui...et les quelques ruines (dont j'ai posté les images).
Mais comme je l'ai précisé, le "domaine" était déjà modeste du temps de la petite enfance de Rose, puis il a été partiellement détruit par un ouragan en 1776.
Faute de moyens financiers, les Tascher ne purent reconstruire la demeure principale, et s'installèrent à l'étage d'une dépendance restée intacte.
Mais comme je l'ai précisé, le "domaine" était déjà modeste du temps de la petite enfance de Rose, puis il a été partiellement détruit par un ouragan en 1776.
Faute de moyens financiers, les Tascher ne purent reconstruire la demeure principale, et s'installèrent à l'étage d'une dépendance restée intacte.
La nuit, la neige- Messages : 18059
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Incoiyable ! Et pourtant merveilleuse
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3186
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Gouverneur Morris- Messages : 11706
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Serviteur !
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3186
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Je poursuis le récit, avec une petite (mais importante) parenthèse parisienne.
Rose de Beauharnais retournera à la Martinique en 1788.
Alexandre de Beauharnais de Beauharnais et le projet de mariage
Alexandre est le fils de François de Beauharnais (1714-1800), baron de Beauville, marquis de La Ferté-Beauharnais et de Henriette Pyvart de Chastullé, il est né en 1760 à la Martinique.
La famille Tascher de La Pagerie entretient des relations amicales avec le marquis François de Beauharnais, Gouverneur général des îles d’Amérique.
Après la mort de la marquise de Beauharnais en 1767, son époux partage son existence avec la tante de Joséphine.
Cette désirée Tascher de La Pagerie (qui sera la marraine d'Alexandre) avait épousé en premières noces d’Alexis de Renaudin.
Au 17ème anniversaire d’Alexandre, on songe à une alliance avec l’une des nièces de Désirée Tascher de La Pagerie. Joséphine, qui n’a alors que 16 ans, est envoyée à Paris pour être mariée avec le vicomte.
Mariage de Joséphine et Alexandre, église Saint Sulpice (Noisy-le-Grand)
Les bans annonçant le mariage de Joséphine sont publiés simultanément les 5 et 6 décembre 1779 à Saint-Sulpice de Noisy-le-Grand et à Saint-Sauveur de Paris.
Ce mariage de convenance est célébré le 13 décembre 1779 à l’église Saint-Sulpice de Noisy-le-Grand par le curé de la paroisse.
http://www.noisylegrand-tourisme.fr/decouvrir-noisy-le-grand/le-patrimoine-noiseen/les-personnalites/josephine-de-beauharnais-1763-1814.html
Mme de Renaudin, avait acheté une belle propriété le 18 octobre 1776, à Noisy-le-Grand, rue de Beauvais (actuelle rue du Docteur Sureau), en vis-à-vis de la ferme des religieux de Saint-Martin-des-Champs.
Elle l’offre en usufruit à Joséphine, comme cadeau de mariage.
L'ancienne propriété remaniée, est aujourd'hui une école d'enseignement privé.
La famille d'Alexandre de Beauharnais, ayant des titres de noblesse d'ancienneté insuffisante, ne pouvait être "présentée" à la Cour ni accéder aux carrosses royaux.
Malgré de nombreuses absences de son régiment, Alexandre sera pourtant nommé Capitaine en 1779.
Les enfants Beauharnais, Eugène et Hortense
Les jeunes époux passent l’hiver à Paris chez le marquis de Beauharnais à l’hôtel situé rue Thévenot, et l’été à Noisy-le-Grand. Le vicomte de Beauharnais ne vient que sporadiquement à Noisy-le-Grand voir son épouse.
Alexandre de Beauharnais aura un protecteur puissant en la personne du duc de la Rochefoucauld qui lui assurera un début de carrière relativement facile, malgré ses absences répétées. Il commence par servir dans le régiment Sarre-Infanterie comme sous-lieutenant.
Abandonnée à elle-même, Joséphine passe son temps entre la rue Thévenot et Noisy-le-Grand.
De cette union naissent cependant deux enfants :
- Eugène-Rose (1781-1824)
Vice-roi d’Italie ; il épouse en 1806 Augusta-Amélie de Bavière (1788-1851), et est à l'origine des ducs de Leuchtenberg dont plusieurs descendants ont épousé des monarques européens
- Hortense Eugénie Cécile (1783-1837)
Qui épouse en 1802 un frère de Napoléon, Louis Bonaparte, plus tard roi de Hollande, et est la mère du futur Napoléon III et du duc de Morny.
Mais le mariage de Rose et d'Alexandre n'est pas heureux, Alexandre multiplie les liaisons et dilapide sa fortune (trois grandes habitations à Saint-Domingue employant des centaines d'esclaves).
En septembre 1782, trouvant que son avancement n'est pas assez rapide, Alexandre se porte volontaire pour aller combattre les Anglais à la Martinique.
Mais quand il arrive, la guerre est finie, avec le traité de Versailles de janvier 1783.
Nous avons noté les dates : d'où les rumeurs (qui ont déchiré le couple) au sujet de la paternité de Hortense.
Délaissée par son époux, Joséphine s'installe dans la maison de Noisy où elle vit aux côtés de ses deux enfants.
En 1784, Mme de Renaudin voit diminuer ses revenus, surtout ceux qui proviennent de ses biens en Martinique.
Elle décide alors de vendre la propriété de Noisy-le-Grand à M. de Saint-Fargeau et d’aller vivre à moindres frais hors de Paris.
Le 3 juin 1784, Alexandre de Beauharnais est quant à lui de retour en France, et entre dans le régiment Royal-Champagne cavalerie.
Rose de Beauharnais s’installe avec son fils dans un appartement de l’abbaye royale de Penthemont, à Paris.
Ceci étant pratique courante lors d’une instance de séparation dans l’aristocratie.
L'abbaye, qui a connu une histoire riche et mouvementée, abrite aujourd'hui des services du Ministère de la défense.
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/labbaye-de-pentemont
Là elle va parfaire son éducation au contact des nombreuses jeunes femmes de haute noblesse (Louise d'Esparbès, Bathilde d'Orléans, Louise de Condé, etc.) que leur famille ont placées dans ce lieu.
En effet, jusqu'à la Révolution, l'abbaye de Pentemont sert de couvent pour religieuses, ainsi que de maison d'éducation pour jeunes filles de la noblesse. Quelques appartements sont également réservés aux dames de la bonne société en quête de repos.
C'est ainsi que Joséphine de Beauharnais séjourna dans les lieux, alors qu'elle plaidait en séparation contre son mari.
En décembre 1785, la séparation du couple est formulée.
Alexandre obtient la garde d’Eugène à partir de ses 5 ans. Rose de Beauharnais prend la décision de laisser la petite Hortense à sa nourrice l’excellente Mme Rousseau, née Marie-Madeleine Manssienne (ainsi Hortense passe ses deux premières années à Noisy-le-Grand).
Quand elle en sort, elle va s'installer chez son beau-père, le marquis de La Ferté-Beauharnais, à Fontainebleau où l'on prétend qu'elle suit les chasses du roi Louis XVI et les beaux cavaliers qui y participent : le comte de Crenay, le duc de Lorge ou le chevalier de Coigny.
Le château de la Ferté-Beauharnais, aujourd'hui "chambres d'hôtes".
http://www.bienvenueauchateau.com/chateau-de-la-ferte-beauharnais/
Rose de Beauharnais retournera à la Martinique en 1788.
Alexandre de Beauharnais de Beauharnais et le projet de mariage
Alexandre est le fils de François de Beauharnais (1714-1800), baron de Beauville, marquis de La Ferté-Beauharnais et de Henriette Pyvart de Chastullé, il est né en 1760 à la Martinique.
La famille Tascher de La Pagerie entretient des relations amicales avec le marquis François de Beauharnais, Gouverneur général des îles d’Amérique.
Après la mort de la marquise de Beauharnais en 1767, son époux partage son existence avec la tante de Joséphine.
Cette désirée Tascher de La Pagerie (qui sera la marraine d'Alexandre) avait épousé en premières noces d’Alexis de Renaudin.
Au 17ème anniversaire d’Alexandre, on songe à une alliance avec l’une des nièces de Désirée Tascher de La Pagerie. Joséphine, qui n’a alors que 16 ans, est envoyée à Paris pour être mariée avec le vicomte.
Mariage de Joséphine et Alexandre, église Saint Sulpice (Noisy-le-Grand)
Les bans annonçant le mariage de Joséphine sont publiés simultanément les 5 et 6 décembre 1779 à Saint-Sulpice de Noisy-le-Grand et à Saint-Sauveur de Paris.
Ce mariage de convenance est célébré le 13 décembre 1779 à l’église Saint-Sulpice de Noisy-le-Grand par le curé de la paroisse.
http://www.noisylegrand-tourisme.fr/decouvrir-noisy-le-grand/le-patrimoine-noiseen/les-personnalites/josephine-de-beauharnais-1763-1814.html
Mme de Renaudin, avait acheté une belle propriété le 18 octobre 1776, à Noisy-le-Grand, rue de Beauvais (actuelle rue du Docteur Sureau), en vis-à-vis de la ferme des religieux de Saint-Martin-des-Champs.
Elle l’offre en usufruit à Joséphine, comme cadeau de mariage.
L'ancienne propriété remaniée, est aujourd'hui une école d'enseignement privé.
La famille d'Alexandre de Beauharnais, ayant des titres de noblesse d'ancienneté insuffisante, ne pouvait être "présentée" à la Cour ni accéder aux carrosses royaux.
Malgré de nombreuses absences de son régiment, Alexandre sera pourtant nommé Capitaine en 1779.
Les enfants Beauharnais, Eugène et Hortense
Les jeunes époux passent l’hiver à Paris chez le marquis de Beauharnais à l’hôtel situé rue Thévenot, et l’été à Noisy-le-Grand. Le vicomte de Beauharnais ne vient que sporadiquement à Noisy-le-Grand voir son épouse.
Alexandre de Beauharnais aura un protecteur puissant en la personne du duc de la Rochefoucauld qui lui assurera un début de carrière relativement facile, malgré ses absences répétées. Il commence par servir dans le régiment Sarre-Infanterie comme sous-lieutenant.
Abandonnée à elle-même, Joséphine passe son temps entre la rue Thévenot et Noisy-le-Grand.
De cette union naissent cependant deux enfants :
- Eugène-Rose (1781-1824)
Vice-roi d’Italie ; il épouse en 1806 Augusta-Amélie de Bavière (1788-1851), et est à l'origine des ducs de Leuchtenberg dont plusieurs descendants ont épousé des monarques européens
- Hortense Eugénie Cécile (1783-1837)
Qui épouse en 1802 un frère de Napoléon, Louis Bonaparte, plus tard roi de Hollande, et est la mère du futur Napoléon III et du duc de Morny.
Mais le mariage de Rose et d'Alexandre n'est pas heureux, Alexandre multiplie les liaisons et dilapide sa fortune (trois grandes habitations à Saint-Domingue employant des centaines d'esclaves).
En septembre 1782, trouvant que son avancement n'est pas assez rapide, Alexandre se porte volontaire pour aller combattre les Anglais à la Martinique.
Mais quand il arrive, la guerre est finie, avec le traité de Versailles de janvier 1783.
Nous avons noté les dates : d'où les rumeurs (qui ont déchiré le couple) au sujet de la paternité de Hortense.
Délaissée par son époux, Joséphine s'installe dans la maison de Noisy où elle vit aux côtés de ses deux enfants.
En 1784, Mme de Renaudin voit diminuer ses revenus, surtout ceux qui proviennent de ses biens en Martinique.
Elle décide alors de vendre la propriété de Noisy-le-Grand à M. de Saint-Fargeau et d’aller vivre à moindres frais hors de Paris.
Le 3 juin 1784, Alexandre de Beauharnais est quant à lui de retour en France, et entre dans le régiment Royal-Champagne cavalerie.
Rose de Beauharnais s’installe avec son fils dans un appartement de l’abbaye royale de Penthemont, à Paris.
Ceci étant pratique courante lors d’une instance de séparation dans l’aristocratie.
L'abbaye, qui a connu une histoire riche et mouvementée, abrite aujourd'hui des services du Ministère de la défense.
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/labbaye-de-pentemont
Là elle va parfaire son éducation au contact des nombreuses jeunes femmes de haute noblesse (Louise d'Esparbès, Bathilde d'Orléans, Louise de Condé, etc.) que leur famille ont placées dans ce lieu.
En effet, jusqu'à la Révolution, l'abbaye de Pentemont sert de couvent pour religieuses, ainsi que de maison d'éducation pour jeunes filles de la noblesse. Quelques appartements sont également réservés aux dames de la bonne société en quête de repos.
C'est ainsi que Joséphine de Beauharnais séjourna dans les lieux, alors qu'elle plaidait en séparation contre son mari.
En décembre 1785, la séparation du couple est formulée.
Alexandre obtient la garde d’Eugène à partir de ses 5 ans. Rose de Beauharnais prend la décision de laisser la petite Hortense à sa nourrice l’excellente Mme Rousseau, née Marie-Madeleine Manssienne (ainsi Hortense passe ses deux premières années à Noisy-le-Grand).
Quand elle en sort, elle va s'installer chez son beau-père, le marquis de La Ferté-Beauharnais, à Fontainebleau où l'on prétend qu'elle suit les chasses du roi Louis XVI et les beaux cavaliers qui y participent : le comte de Crenay, le duc de Lorge ou le chevalier de Coigny.
Le château de la Ferté-Beauharnais, aujourd'hui "chambres d'hôtes".
http://www.bienvenueauchateau.com/chateau-de-la-ferte-beauharnais/
.......A suivre !
La nuit, la neige- Messages : 18059
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
... avec plaisir !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Oui c'est super cette équipée rocambolesque.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3186
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
J'attends aussi la suite.... avec le début de la Révolution et l'exécution d'Alexandre de Beauharnais. Mais, je vous laisse continuer, La Nuit, la neige.
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Reprenons donc...
Rose est donc séparée d'Alexandre de Beauharnais.
Selon les termes de la séparation, elle était autorisée à vivre ou elle le désirait et à utiliser l'argent de sa dot.
Alexandre devait lui verser cinq mille livres par an, plus mille francs annuels pour Hortense jusqu'à ce qu'elle ait sept ans et mille cinq cents ensuite, mais, bien évidemment, Joséphine était dans l'incapacité de se remarier.
Rose est rapidement sans le sous, Alexandre ne payant pas sa pension.
Elle supplia son père (toujours établi à la Martinique) de lui donner de l'argent, or il était aussi bien incapable de lui verser les six milles livres par an qu'il s'était engagé à lui donner à titre de dot.
Rose habitait donc fréquemment avec le marquis de Beauharnais (son beau père donc) et sa tante Edmée, dans leur maison de Fontainebleau.
Là, elle retrouvait un cercle social limité mais agréables de petits aristocrates qui se retrouvaient pour jouer aux cartes, se promener, et parfois même danser dans des bals.
François de Beauharnais (VI) de Beaumont, baron de Beauville, marquis de la Ferté-Beauharnais (1714-1800)
Gouverneur et lieutenant général pour le Roi à la Martinique
Le roi aimait chasser fréquemment à Fontainebleau, et des nobles de tout le pays y arrivaient pour le suivre : des semaines de spectacles, de jeux, de danses étaient organisées. Rose cherchait un moyen de s'introduire à la cour.
Très vite, elle fit en sorte de devenir l'amie de François Hüe , huissier de la chambre du roi et superviseur des chasses royales.
Elle gagna le rare privilège de suivre la chasse, ce que son mari n'avait pu obtenir.
Elle n'était pas autorisée à s'approcher du souverain, mais elle était présente lors des petits déjeuners sous les arbres ou pendant la calvalcade des chevaux ; elle était invitée aux soirées, aux bals, aux concerts et aux fêtes organisées par les membres de la cour.
Grisée de suivre la chasse et de cotoyer la haute aristocratie de près, c'était aussi sa première opportunité, depuis son arrivée à Paris, de prendre du plaisir de façon insouciante, mais une telle liberté avait un prix.
Il lui fallait de l'argent pour ses robes, ses dépenses liées aux réceptions et les voyages à Paris.
Sans mari, ni famille, Rose était bien déterminée à exploiter les charmes de sa jeunesse.
Elle commença à dépendre de la gentillesse des hommes du monde parmi les plus âgés de ses amis, comme le banquier Denis de Rougemont, elle se laissa courtiser par le chevalier de Coigny, de vingt ans son aîné, et le comte de Crenay, un homme marié.
Elle découvrit que les hommes de son âge étaient difficiles et exigeants , alors que les plus âgés la choyaient, appréciaient ses charmes, lui offraient des bijoux de choix et la payaient pour le temps qu'elle leur consacrait.
Mais elle jouait un jeu dangereux en cette période instable qui annonçait déjà les prémices de la Révolution.
1788 : Rose décide subitement de repartir en Martinique
Après un an d'un train de vie ruineux à la périphérie de la cour de France, endettée et en difficulté, Rose avait besoin de prendre ses distances.
Ce n'était pourtant pas le bon moment de quitter la France, son fils Eugène devait arriver pour lui rendre visite, comme d'habitude en été, sa tante Edmée ne se sentait pas bien, et elle allait voyager pendant la saison des ouragans, sur une mer infestée de bateaux anglais hostiles.
Hortense déclarerait plus tard que sa mère pensait à sa propre mère qui vieillissait et qu'elle espérait revoir une dernière fois.
Mais l'argent et la famille n'étaient pas les seuls motifs de son voyage. Elle avait été la maîtresse de plusieurs hommes et fuyait sans doute l'éventualité d'un scandale.
Si Alexandre avait vent de quelque chose, il pouvait faire courir des rumeurs sur son compte, ou même tenter de lui enlever Hortense.
Denis de Rougemont lui prêta six mille livres, Rose emprunta encore mille autres à sa tante, elle vendit quelques-unes de ses possessions puis acheta un billet sur Le Sultan, sur lequel elle voyagerait avec sa fille, Hortense, ainsi que sa chère tante.
Le Sultan arrivera à destination le 11 août 1788.
* Source texte : Josephine - Désir et ambition, de Kate Williams (chez Robert Laffont 2013)
Rose est donc séparée d'Alexandre de Beauharnais.
Selon les termes de la séparation, elle était autorisée à vivre ou elle le désirait et à utiliser l'argent de sa dot.
Alexandre devait lui verser cinq mille livres par an, plus mille francs annuels pour Hortense jusqu'à ce qu'elle ait sept ans et mille cinq cents ensuite, mais, bien évidemment, Joséphine était dans l'incapacité de se remarier.
Rose est rapidement sans le sous, Alexandre ne payant pas sa pension.
Elle supplia son père (toujours établi à la Martinique) de lui donner de l'argent, or il était aussi bien incapable de lui verser les six milles livres par an qu'il s'était engagé à lui donner à titre de dot.
Rose habitait donc fréquemment avec le marquis de Beauharnais (son beau père donc) et sa tante Edmée, dans leur maison de Fontainebleau.
Là, elle retrouvait un cercle social limité mais agréables de petits aristocrates qui se retrouvaient pour jouer aux cartes, se promener, et parfois même danser dans des bals.
François de Beauharnais (VI) de Beaumont, baron de Beauville, marquis de la Ferté-Beauharnais (1714-1800)
Gouverneur et lieutenant général pour le Roi à la Martinique
Le roi aimait chasser fréquemment à Fontainebleau, et des nobles de tout le pays y arrivaient pour le suivre : des semaines de spectacles, de jeux, de danses étaient organisées. Rose cherchait un moyen de s'introduire à la cour.
Très vite, elle fit en sorte de devenir l'amie de François Hüe , huissier de la chambre du roi et superviseur des chasses royales.
Elle gagna le rare privilège de suivre la chasse, ce que son mari n'avait pu obtenir.
Elle n'était pas autorisée à s'approcher du souverain, mais elle était présente lors des petits déjeuners sous les arbres ou pendant la calvalcade des chevaux ; elle était invitée aux soirées, aux bals, aux concerts et aux fêtes organisées par les membres de la cour.
Grisée de suivre la chasse et de cotoyer la haute aristocratie de près, c'était aussi sa première opportunité, depuis son arrivée à Paris, de prendre du plaisir de façon insouciante, mais une telle liberté avait un prix.
Il lui fallait de l'argent pour ses robes, ses dépenses liées aux réceptions et les voyages à Paris.
Sans mari, ni famille, Rose était bien déterminée à exploiter les charmes de sa jeunesse.
Elle commença à dépendre de la gentillesse des hommes du monde parmi les plus âgés de ses amis, comme le banquier Denis de Rougemont, elle se laissa courtiser par le chevalier de Coigny, de vingt ans son aîné, et le comte de Crenay, un homme marié.
Elle découvrit que les hommes de son âge étaient difficiles et exigeants , alors que les plus âgés la choyaient, appréciaient ses charmes, lui offraient des bijoux de choix et la payaient pour le temps qu'elle leur consacrait.
Mais elle jouait un jeu dangereux en cette période instable qui annonçait déjà les prémices de la Révolution.
1788 : Rose décide subitement de repartir en Martinique
Après un an d'un train de vie ruineux à la périphérie de la cour de France, endettée et en difficulté, Rose avait besoin de prendre ses distances.
Ce n'était pourtant pas le bon moment de quitter la France, son fils Eugène devait arriver pour lui rendre visite, comme d'habitude en été, sa tante Edmée ne se sentait pas bien, et elle allait voyager pendant la saison des ouragans, sur une mer infestée de bateaux anglais hostiles.
Hortense déclarerait plus tard que sa mère pensait à sa propre mère qui vieillissait et qu'elle espérait revoir une dernière fois.
Mais l'argent et la famille n'étaient pas les seuls motifs de son voyage. Elle avait été la maîtresse de plusieurs hommes et fuyait sans doute l'éventualité d'un scandale.
Si Alexandre avait vent de quelque chose, il pouvait faire courir des rumeurs sur son compte, ou même tenter de lui enlever Hortense.
Denis de Rougemont lui prêta six mille livres, Rose emprunta encore mille autres à sa tante, elle vendit quelques-unes de ses possessions puis acheta un billet sur Le Sultan, sur lequel elle voyagerait avec sa fille, Hortense, ainsi que sa chère tante.
Le Sultan arrivera à destination le 11 août 1788.
* Source texte : Josephine - Désir et ambition, de Kate Williams (chez Robert Laffont 2013)
A suivre....
La nuit, la neige- Messages : 18059
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Et alors, et alors ? Zorro est arrivé ?
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3186
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
... sage, François, sage ... Ne brûlons pas les étapes !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
En effet, pas encore, pas encore...Il faut être patient !!
Et ce ne sera pas dans ce sujet de toutes les manières.
Et ce ne sera pas dans ce sujet de toutes les manières.
La nuit, la neige- Messages : 18059
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie, impératrice Joséphine, dite Joséphine de Beauharnais
Mr de Talaru a écrit:Et alors, et alors ? Zorro est arrivé ?
Allons, allons, Zorro était californien.
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Sujets similaires
» Mademoiselle Marie-Jeanne Bertin, dite Rose Bertin
» Bibliographie : Napoléon Bonaparte, ses proches, le Directoire, le Consulat, l'Empire
» Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
» Portraits de Marie-Antoinette ou de sa soeur, Marie-Josèphe, par Antonio Pencini ou Bencini ?
» Portrait de Marie-Antoinette ou de Marie-Josèphe, par Meytens ?
» Bibliographie : Napoléon Bonaparte, ses proches, le Directoire, le Consulat, l'Empire
» Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
» Portraits de Marie-Antoinette ou de sa soeur, Marie-Josèphe, par Antonio Pencini ou Bencini ?
» Portrait de Marie-Antoinette ou de Marie-Josèphe, par Meytens ?
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les femmes du XVIIIe siècle
Page 2 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|