Fersen par Emmanuel de Waresquiel

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En attendant la conférence d’Évelyne Lever au théâtre Montansier, le 10 janvier, voici une petite mise en bouche .  
 Elle date du Jeudi 5 mai 2016 . L'ouvrage d'E. de Waresquiel Juger la reine n'était pas encore sorti .
 Il répond à Jean Lebrun, sur FRANCE INTER.

En écoute libre, c'est ici :
 https://www.franceinter.fr/emissions/la-marche-de-l-histoire/la-marche-de-l-histoire-05-mai-2016







LA MARCHE DE L'HISTOIRE
Jean Lebrun
Axel de Fersen et sa descendance

Je trouve ce titre un peu curieux, puisque Fersen n'a pas eu de descendance ...  
Le point intéressant ( et important ) , c'est que Marie-Antoinette et Fersen commencent à chiffrer leurs lettres dès 1787 et non à partir de l'arrestation à Varennes comme on l'entend dire le plus souvent.  
Un petit lapsus : c'est Marie-Antoinette qui envoie à Fersen  la devise en italien Tutto a te mi guida .

Que n’a-t-on écrit sur les relations de Marie-Antoinette, Louis XVI et Fersen ?
« L’amour plaît plus que le mariage pour la raison que les romans sont plus amusants que l’histoire » - c’est une maxime d’un contemporain, Chamfort.

Les lettres échangées par la reine et le comte suédois sont nombreuses – la première est répertoriée en 1783.

Le résultat ( des premiers décryptages ) concernant une lettre-test est claironné à son de trompe. « Un des derniers secrets de la monarchie vient de céder aux assauts de la science » , écrit le magazine « Histoire et civilisations ». Au vu de ce qui a été ainsi découvert – et qu’on vous communiquera, c’est promis- on se demande pourquoi un tel tapage. C’est que les Archives Nationales, pour poursuivre l’affaire, ont besoin de mécénat !

Fersen attirant les dons, cela devrait se faire. Quand les contre-révolutionnaires voulaient porter le roi Louis XVI sur les autels, le personnage pouvait être gênant. Maintenant que Marie-Antoinette, dépolitisée et peopolisée, remporte de plus en plus de succès, tout, dans le beau Fersen, est bon à prendre. Y compris sa mort incroyable, le jour anniversaire de la fuite de Varennes –et qu’on vous racontera en détail.

L' invité
Emmanuel de Waresquiel
Historien

Avec Waresquiel, nous ne risquons point de fiel :

A un poil près, tu nous faisais des vers !  

Pour le bon nombre de pieds :
Avec Waresquiel
Point n'risquons de fiel .

Comme dirait l'autre :  ça l'fait !!!

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Bien sûr que nous pouvons chercher mais votre lien transmis ci-dessus  pour cette écoute ne marche pas !

Pour que j'y sois arrivée, croyez-moi, il faut que cela marche  (    ) et que ce ne soit pas sorcier .
Copiez-collez le lien sur google, et le tour est joué .

Mme de Sabran a écrit:Je trouve ce titre un peu curieux, puisque Fersen n'a pas eu de descendance ...  

Nous sommes bien d'accord...
C'est un titre provocateur qui a pour but d'attiser les passions, je présume...
« L’amour plaît plus que le mariage pour la raison que les romans sont plus amusants que l’histoire », Chamfort semble être notre contemporain pour écrire ce qui résume toute l'affaire Fersen, finalement !


Bien à vous.

Chamfort a écrit:« L’amour plaît plus que le mariage pour la raison que les romans sont plus amusants que l’histoire »

...    ce qu'Emmanuel de Waresquiel exprime ainsi :  

Fersen n'aurait sans doute pas compté si Louis XVI n'avait pas été ce qu'il a été .  De ce point de vue-là aussi, il s'impose à Marie-Antoinette comme un recours et un frein à son désir de fuite .


Il sera tout à fait intéressant de recopier à la suite de l'interview  ( ci-dessus ) de Waresquiel, par Jean Lebrun dans " La Marche de l'Histoire ",   quelques phrases de son remarquable " Juger la reine " .

Ainsi ce bougre d'âne de Fouquier-Tinville n'a-t-il vu en Fersen que le cocher de la berline dans laquelle la famille royale sort de Paris.  Il semble avoir totalement ignoré le rôle politique, essentiel et primordial, de l'officier suédois qui tenait quasiment le rôle d'un ministre des Affaires étrangères " in partibus " auprès de Marie-Antoinette pendant la Révolution.

Tout-à-fait d'accord, encore

On ne peut / doit nier ce rôle politique de Fersen qui répond à l'instinct que Marie-Antoinette a de voir leur survie dans les forces étrangères.
Certains voient dans les actions politiques de Fersen ce qui a précipité la chute de la Famille Royale...
C'est lui qui inspire, en juillet 1792, le « manifeste de Brunswick », l'ultimatum des armées austro-prussiennes aux révolutionnaires français. Il croit fermement à la victoire rapide de la coalition et imagine même le rétablissement de la royauté.
Je pense que Fersen a permis d'élaborer ce que désirait Marie-Antoinette ; leur politique allait de pair.


Bien à vous.

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C'est elle qui le réclame ardemment, ce manifeste :

Marie-Antoinette à Fersen, le 24 juillet 1792 :

Chaque jour produit une scène nouvelle, mais tendant toujours à la destruction du roi et de sa famille : des pétitionnaires ont dit à la barre de l'Assemblée que, si on ne le destituait, ils le massacreraient. Dites à M. de Mercy que les jours du roi et de la reine sont dans le plus grand danger ; qu'un délai d'un jour peut produire des malheurs incalculables, qu'il faut envoyer le manifeste sur-le-champ, qu'on l'attend avec une grande impatience.

Cette émission , La marche de l'Histoire, consacrée à Axel de Fersen, avec Emmanuel de Waresquiel, sera rediffusée jeudi 13 juillet 2017 à 13H30 sur France Inter


Bien à vous.

Ah ? Tiens ? Emmanuel de Waresquiel pour évoquer Fersen ?
Bon, pourquoi pas.
Cela nous changera d'Evelyne Lever (que j'aime aussi écouter, ceci dit).

Merci pour l'info.

Et n'oublions pas l'autre Evelyn, qui est aussi une experte dans le domaine...

C'est vrai que ça nous changera de cette Evelyn-là aussi


Bien à vous.

Quelle bonne nouvelle !
Je ne pourrai jamais écouter en direct, mais j'espère bien qu'une bonne âme nous mettra le lien, n'est-ce pas ?!!

Eléonore, que prends-tu pendant les vacances ? C'est la rediffusion de l'émission dont tu as déjà parlé plus haut et pour laquelle tu as déjà posté un lien :

https://www.franceinter.fr/emissions/la-marche-de-l-histoire/la-marche-de-l-histoire-05-mai-2016

... ben alors !
Pourquoi les derniers messages ?

J'avais moi aussi oublié cette émission...
Eh bien, ce sera l'occasion de l'écouter à nouveau !

Des nouvelles du côté de Fersen ?!  
Oh non, pas vraiment ( nous attendons toujours notre conférence et le documentaire assorti ) ,  mais voici l'extrait d'un article d'Emmanuel de Waresquiel dans le FIGARO HISTOIRE   bimestriel juin juillet 2018.

Louis n'était point sot, loin s'en faut, mais faible, tout le porte à croire vis à vis de sa femme.
C'est étrange, il n'a apparemment jamais eu de maîtresse, même éphémère, - je passe sur " l'essai " avec Mme Lambriquet, auquel je ne crois pas, pas une seule femme, autre que la reine, qui ne le désirait absolument pas. Il avait le pouvoir de papillonner, mais soit il n'avait aucun tempérament malgré sa jeunesse, soit il était paralysé par l'emprise de la religion, soit il était subjugué par la reine, au point de tout lui permettre.

En plus, Louis XVI était de nature timide et introverti, de surcroit mal à l'aise sur le plan sexuel à cause de ses soucis intimes qu'on connaît. Il a trouvé une compensation dans l'effort physique : la chasse, le mécanique, et fuyant la compagnie galante des dames. N'était-ce pas son gouverneur le duc de la Vauguyon d'ailleurs qui lui aurait inculqué une certaine méfiance vis-à-vis des femmes, lui donnant comme exemple néfaste le comportement de son grand-père ?
Indulgent vis-à-vis de sa femme qu'il n'a pas su combler entièrement, il me semble clair aussi que le roi a su et admis, comme l'avance de Waresquiel.

Ce que je retiens de cet article :

Pour Emmanuel de Waresquiel, Marie-Antoinette et Fersen étaient amants .
 Louis XVI le savait,  et se comportait benoîtement en époux résigné.

Mieux, il savait se faire discret.
Saint-Priest témoigne :  
Quand il voyait quelqu'un, il se retirait, et elle n'avait à craindre de sa part aucune surprise .

Louis admettait donc, si elle était innocente, qu'on la crut coupable,   renchérit Françoise Kermina

Le pauvre ! Quelle résignation ! Mais il n'avait qu'à voir ailleurs ! Son père, le dauphin Louis Ferdinand, était très religieux, voire bigot, or ce dernier se serait permis quelques incartades quand sa femme était enceinte. Pas étonnant qu'il fut dépressif, je le plains : il était très bon père, ses enfants l'adoraient, or s'il était capable d'affection, de tendresse, pourquoi se résigner à cette abstinence à l'âge de trente ans ? Les historiens contemporains sont d'accord pour dire que le couplé royal n'avait plus de relations conjugales au moins à partir de 1785-1786, comme Simone Bertiere, et encore c'est une fourchette optimiste, car les deux derniers enfants royaux, pourraient très bien être de Fersen... Vraiment, je le plains. Son goût effréné de la chasse à cette époque est révélateur : malheureux et assailli de difficultés politiques, il se défoule, c'est logique.

Dominique Poulin a écrit: le couplé royal n'avait plus de relations conjugales au moins à partir de 1785-1786, comme Simone Bertiere, et encore c'est une fourchette optimiste, car les deux derniers enfants royaux, pourraient très bien être de Fersen...

Oui Domi, sans doute .