Conférence, Madame de Polignac
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La nuit, la neige
Mme de Sabran
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Re: Conférence, Madame de Polignac
Mr de Talaru a écrit:
Tu as dû te délecter.
Oui, vraiment ! Ce menu était un sans faute, crois-moi .
Tout était exquis, du début à la fin ... mmmm ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55177
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Re: Conférence, Madame de Polignac
Tant mieux !Mme de Sabran a écrit:
La conférence ( un bien grand mot pour intituler une aimable causerie ) s'est passée pour le mieux du monde et sans stress de ma part ( une nouveauté ! ).
C'est que tu as désormais l'habitude de cet exercice...
La nuit, la neige- Messages : 18021
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Conférence, Madame de Polignac
Ça devient même une routine maintenant
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Conférence, Madame de Polignac
Petit résumé de la conférence donnée par Nathalie Colas des Francs au château de Versailles le 31 janvier 2017 dernier (il n'est jamais trop tard pour bien faire ) :
Parmi les thèmes abordés par Nathalie Colas des Francs : la duchesse et Marie-Antoinette étaient-elles vraiment amies ou était-ce une amitié "intéressée" ? La duchesse a-t-elle eu une influence néfaste sur Marie-Antoinette ? Quelle fut son influence politique ? Pourquoi devint-elle en 1789, la femme la plus détestée de France avec la reine?
L'amitié de la duchesse pour Marie-Antoinette n'est pas une amitié "servile" : les deux femmes se rencontrent pour la première fois en 1775, à un bal, au cours duquel Marie-Antoinette commet une maladresse, qui met ses dames en colère. Mme de Polignac le fait alors remarquer à la reine. Marie-Antoinette est séduite par la sincérité de Mme de Polignac, son affabilité, sa simplicité. Commence alors une relation très forte. Mme de Polignac n'hésitera pas lorsqu'elle l'estime opportun, à s'opposer à la reine . Ainsi lors de l'affaire des bouches de l'Escaut, où la reine tente de faire valoir le point de vue de son frère, Mme de Polignac prend le parti opposé. De même, lors de l'affaire du collier, alors que Marie-Antoinette est persuadée de la culpabilité du cardinal, Mme de Polignac et son amant le comte de Vaudreuil défendront au contraire l'idée que le cardinal est innocent, et qu'il a été victime d'une aventurière. Cela déplaira beaucoup Marie-Antoinette. Enfin, Mme de Polignac soutiendra Calonne jusqu'au bout, même après sa disgrâce. Les deux amies connaîtront des fâcheries, des brouilleries, mais finiront toujours par se réconcilier. Lorsque la duchesse prend sur elle d'autoriser, à l'insu de la reine, l'application de sangsues sur le petit duc de Normandie, une dispute éclate . Marie-Antoinette lorsqu'elle l'apprend entre en colère, et Mme de Polignac proposera alors de démissionner de sa charge de gouvernante des Enfants de France. Le roi se jette à ses pieds, la suppliant de ne pas démissionner. On temporise, Mme de Polignac part à Bath prendre les eaux. Les deux amies se réconcilieront ensuite.
L'amitié de la duchesse pour Marie-Antoinette n'est pas une amitié intéressée : lorsque Marie-Antoinette propose à Mme de Polignac de lui donner une charge, pour la fixer à la cour, celle-ci refuse. Mme de Polignac mène une vie simple et tranquille, entourée de ses amis, dans son petit château de Claye-en-Brie. Elle est indolente, et n'a que faire des honneurs de la cour. Elle n'a alors aucune envie de s'établir à Versailles. Elle n'en a d'ailleurs pas les moyens. Pour contourner la difficulté, la reine fait alors attribuer la charge de premier écuyer de sa maison à son mari, Jules de Polignac. Par la suite, ce seront les entours de la duchesse qui n'auront de cesse de réclamer charges, pensions et privilèges. La comtesse Diane, en particulier, sera très avide. La société Polignac deviendra alors l'emblème des abus de la noblesse d'Ancien Régime. Mais la duchesse elle-même ne court pas après les privilèges.
L'influence de la société Polignac sur la reine fut également l'un des sujets abordés par Nathalie Colas des Francs. Au début du règne, le roi fait tout son possible pour écarter la reine des affaires : il lui donne Trianon et en fait l'ordonnatrice des plaisirs de la cour. Marie-Antoinette fera néanmoins donner des places à des personnes de son entourage, ou soutenues par la société Polignac . On sait à la cour que pour accéder au roi, il faut passer par la reine, et donc par la favorite. La société Polignac est alors exécrée par ceux qui n'ont pas eu de places. Lorsqu'elle devient gouvernante des Enfants de France, Mme de Polignac est tenue de recevoir la cour chez elle, les mardi, mercredi et jeudi. Aussi la pension qui est versée au duc de Polignac lui sert-elle en grande partie, à tenir cette "auberge royale".
Les Polignac sont ouverts aux idées nouvelles. Le philosophe Helvétius est apparenté aux Polignac. Les Polignac entretiennent une "relation compliquée" avec la religion. La comtesse Diane arrive en retard à la messe, et bruyamment. Le comte de Vaudreuil fait jouer le Mariage de Figaro dans son château, avec l'autorisation de la reine. Sous l'influence de Mme de Polignac, Marie-Antoinette fait dispenser les enfants de France de messe tous les jours et d'éducation religieuse (on sait que Marie-Antoinette elle-même détestait aller à la messe ; pendant l'office, elle lisait des romans qu'elle plaçait au-dessus de son missel ...). Mais lorsque les troubles commencent, les Polignac seront les plus ardents défenseurs de la monarchie absolue : opposés au doublement des voix du tiers, ils se rallieront sans état d'âme au comte d'Artois, plus proche ami du comte de Vaudreuil (lui-même amant de la duchesse), dont on connaît les idées réactionnaires.
Mme Colas des Francs a émaillé son propos d'anecdotes amusantes, par exemple cet échange entre Turgot et la duchesse de Polignac, lorsque cette dernière fait attribuer une pension à sa parente, la comtesse d'Andlau (dame pour accompagner de Mme Adélaïde, virée de la cour par Louis XV au motif qu'elle avait mis entre les mains de l'auguste princesse, le sulfureux Portier des Chartreux...). Mme de Polignac remercie Turgot . Celui-ci lui répond : "Ne me remerciez pas, Madame, j'ai fait tout mon possible pour m'opposer à une pension qui n'a pas lieu d'être". La lettre suivante de Mme de Polignac à Turgot vaut également son pesant de cacahuètes (je vous en laisse découvrir la teneur dans l'ouvrage de Mme Colas des Francs).
Autre anecdote citée par Nathalie Colas des Francs, et tirée cette fois-ci de l'ouvrage "magistral" (dixit N. Colas des Francs) d'Evelyn Farr : la duchesse tire de son manchon, un billet que la reine lui a remis, pour le glisser entre les mains du comte de Fersen. La duchesse de Polignac avoue alors au témoin de cette scène son inquiétude que le roi, "qui n'est pas soupçonneux par nature", finisse par "prêter l'oreille" à ce que l'on peut dire de la relation de la reine avec Axel de Fersen.
Voili voilou .
Parmi les thèmes abordés par Nathalie Colas des Francs : la duchesse et Marie-Antoinette étaient-elles vraiment amies ou était-ce une amitié "intéressée" ? La duchesse a-t-elle eu une influence néfaste sur Marie-Antoinette ? Quelle fut son influence politique ? Pourquoi devint-elle en 1789, la femme la plus détestée de France avec la reine?
L'amitié de la duchesse pour Marie-Antoinette n'est pas une amitié "servile" : les deux femmes se rencontrent pour la première fois en 1775, à un bal, au cours duquel Marie-Antoinette commet une maladresse, qui met ses dames en colère. Mme de Polignac le fait alors remarquer à la reine. Marie-Antoinette est séduite par la sincérité de Mme de Polignac, son affabilité, sa simplicité. Commence alors une relation très forte. Mme de Polignac n'hésitera pas lorsqu'elle l'estime opportun, à s'opposer à la reine . Ainsi lors de l'affaire des bouches de l'Escaut, où la reine tente de faire valoir le point de vue de son frère, Mme de Polignac prend le parti opposé. De même, lors de l'affaire du collier, alors que Marie-Antoinette est persuadée de la culpabilité du cardinal, Mme de Polignac et son amant le comte de Vaudreuil défendront au contraire l'idée que le cardinal est innocent, et qu'il a été victime d'une aventurière. Cela déplaira beaucoup Marie-Antoinette. Enfin, Mme de Polignac soutiendra Calonne jusqu'au bout, même après sa disgrâce. Les deux amies connaîtront des fâcheries, des brouilleries, mais finiront toujours par se réconcilier. Lorsque la duchesse prend sur elle d'autoriser, à l'insu de la reine, l'application de sangsues sur le petit duc de Normandie, une dispute éclate . Marie-Antoinette lorsqu'elle l'apprend entre en colère, et Mme de Polignac proposera alors de démissionner de sa charge de gouvernante des Enfants de France. Le roi se jette à ses pieds, la suppliant de ne pas démissionner. On temporise, Mme de Polignac part à Bath prendre les eaux. Les deux amies se réconcilieront ensuite.
L'amitié de la duchesse pour Marie-Antoinette n'est pas une amitié intéressée : lorsque Marie-Antoinette propose à Mme de Polignac de lui donner une charge, pour la fixer à la cour, celle-ci refuse. Mme de Polignac mène une vie simple et tranquille, entourée de ses amis, dans son petit château de Claye-en-Brie. Elle est indolente, et n'a que faire des honneurs de la cour. Elle n'a alors aucune envie de s'établir à Versailles. Elle n'en a d'ailleurs pas les moyens. Pour contourner la difficulté, la reine fait alors attribuer la charge de premier écuyer de sa maison à son mari, Jules de Polignac. Par la suite, ce seront les entours de la duchesse qui n'auront de cesse de réclamer charges, pensions et privilèges. La comtesse Diane, en particulier, sera très avide. La société Polignac deviendra alors l'emblème des abus de la noblesse d'Ancien Régime. Mais la duchesse elle-même ne court pas après les privilèges.
L'influence de la société Polignac sur la reine fut également l'un des sujets abordés par Nathalie Colas des Francs. Au début du règne, le roi fait tout son possible pour écarter la reine des affaires : il lui donne Trianon et en fait l'ordonnatrice des plaisirs de la cour. Marie-Antoinette fera néanmoins donner des places à des personnes de son entourage, ou soutenues par la société Polignac . On sait à la cour que pour accéder au roi, il faut passer par la reine, et donc par la favorite. La société Polignac est alors exécrée par ceux qui n'ont pas eu de places. Lorsqu'elle devient gouvernante des Enfants de France, Mme de Polignac est tenue de recevoir la cour chez elle, les mardi, mercredi et jeudi. Aussi la pension qui est versée au duc de Polignac lui sert-elle en grande partie, à tenir cette "auberge royale".
Les Polignac sont ouverts aux idées nouvelles. Le philosophe Helvétius est apparenté aux Polignac. Les Polignac entretiennent une "relation compliquée" avec la religion. La comtesse Diane arrive en retard à la messe, et bruyamment. Le comte de Vaudreuil fait jouer le Mariage de Figaro dans son château, avec l'autorisation de la reine. Sous l'influence de Mme de Polignac, Marie-Antoinette fait dispenser les enfants de France de messe tous les jours et d'éducation religieuse (on sait que Marie-Antoinette elle-même détestait aller à la messe ; pendant l'office, elle lisait des romans qu'elle plaçait au-dessus de son missel ...). Mais lorsque les troubles commencent, les Polignac seront les plus ardents défenseurs de la monarchie absolue : opposés au doublement des voix du tiers, ils se rallieront sans état d'âme au comte d'Artois, plus proche ami du comte de Vaudreuil (lui-même amant de la duchesse), dont on connaît les idées réactionnaires.
Mme Colas des Francs a émaillé son propos d'anecdotes amusantes, par exemple cet échange entre Turgot et la duchesse de Polignac, lorsque cette dernière fait attribuer une pension à sa parente, la comtesse d'Andlau (dame pour accompagner de Mme Adélaïde, virée de la cour par Louis XV au motif qu'elle avait mis entre les mains de l'auguste princesse, le sulfureux Portier des Chartreux...). Mme de Polignac remercie Turgot . Celui-ci lui répond : "Ne me remerciez pas, Madame, j'ai fait tout mon possible pour m'opposer à une pension qui n'a pas lieu d'être". La lettre suivante de Mme de Polignac à Turgot vaut également son pesant de cacahuètes (je vous en laisse découvrir la teneur dans l'ouvrage de Mme Colas des Francs).
Autre anecdote citée par Nathalie Colas des Francs, et tirée cette fois-ci de l'ouvrage "magistral" (dixit N. Colas des Francs) d'Evelyn Farr : la duchesse tire de son manchon, un billet que la reine lui a remis, pour le glisser entre les mains du comte de Fersen. La duchesse de Polignac avoue alors au témoin de cette scène son inquiétude que le roi, "qui n'est pas soupçonneux par nature", finisse par "prêter l'oreille" à ce que l'on peut dire de la relation de la reine avec Axel de Fersen.
Voili voilou .
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3203
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Mme de Sabran- Messages : 55177
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