Georges-Frédéric Strass (1701-1773), joaillier du roi, inventeur du "strass"

Un peu de légèreté et de frivolité avec l'inventeur... du strass.

Hé oui, c'est bien ce joaillier du roi de France, né à Wolfisheim le 29 mai 1701, installé à Strasbourg et décédé à Paris le 22 décembre 1773 qui inventa le strass, matière synthétique imitant le diamant.
C'est en 1746 que notre homme invente la "pierre du Rhin" comme on l'appelle au Québec, un verre imitant une gemme, coloré avec des oxydes métalliques, utilisé pour la confection de bijoux fantaisie. Devenu un véritable accessoire de mode, le strass sera utilisé partout : sur les vêtements, bijoux, objets de décoration, ornements de coiffure... Le but était de confectionner des bijoux à un prix réduit, but pas vraiment atteint puisqu'aujourd'hui, certaines copies très rares en strass coûtent plus cher que les originaux...

A vos diadèmes et colliers !

... des copies originales en strass du XVIIIe et du XIXe siècles comme le collier qui a fait tant de tort  à Marie-Antoinette et présenté au château de Breteuil ?  
.

Le terme "pierres du rhin" est lié au fait que Strass est d'origine alsacienne. En anglais, on dit encore aujourd'hui "rhinestone" pour dire "strass".

Quelle comparaison peut-on faire entre strass et zirconium, l'un et l'autre diamant synthétique donc, avantages et inconvénients ?

Le tout c'est que ça brille, Paulette ! 

Madame de Genlis ne portait pas le strass dans son coeur. Voici ce qu'elle en dit :

« Les femmes, en achetant de belles pierreries, se promettaient de les laisser à leurs filles, cette idée ennoblissait et justifiait, en quelque sorte, ces grandes dépenses; c'était un fonds, une espèce de trésor domestique qui restait dans les familles et qui comptait dans les mariages.

Le luxe, sous le règne suivant, prit un caractère imposteur et extravagant qui parut être à la portée de tout le monde, qui confondit tous les états, qui ne laissa rien de durable et qui, par le caprice de son inconstance, ruina toutes les familles. »

Duc d'Ostrogothie a écrit:Madame de Genlis ne portait pas le strass dans son coeur. Voici ce qu'elle en dit :

« [i]Les femmes, en achetant de belles pierreries, se promettaient de les laisser à leurs filles, cette idée ennoblissait et justifiait, en quelque sorte, ces grandes dépenses; c'était un fonds, une espèce de trésor domestique qui restait dans les familles et qui comptait dans les mariages.
»

C'est ainsi que nous fonctionnons, mes grand-mères, Maman, mes filles et moi .

Attention, hein !
Cela ne porte pas sur des diadèmes, rivières et autres colliers en esclavage ...

Oui oui ...

... ce cher Homer !

Le zirconium a été découvert par Martin Heinrich Klaproth à Berlin, qui l'a extrait du zircon en 1789 sous forme d'oxyde. Mais ce n'est qu'en 1824, que Jöns Jacob Berzelius l'a isolé sous forme de métal à Stockholm, en Suède.

Extrait du dossier de presse de l'exposition du moment au musée du Domaine royal de Marly : Séduction et pouvoir, l'art de s'apprêter à la cour




J'en profite pour publier ici un article intéressant des Dernières Nouvelles d'Alsace, en date de novembre 1982, qui apporte des renseignements complémentaires sur Georges-Frédéric Strass, et indirectement sur la maison de son frère, à Strasbourg, où il revint souvent lui rendre visite.



* Source : Archi-wiki - 23 quai des Bateliers, Strasbourg


Je ne me souviens plus si nous connaissons des bijoux en strass de Marie-Antoinette   , mais nous avions présenté des objets exceptionnels composés de ces "pierres du Rhin" à l'imitation des pierres précieuses :

- Possiblement offerte à Marie-Antoinette par sa mère, l'impératrice Marie-Thérèse, cette spectaculaire paire de miroirs :

Pair of Austrian neoclassical gilt-bronze and rhinestone mirrors possibly supplied to Marie-Antoinette
Vienna, circa 1780
(plates replaced)
Height 27¼in.; width 20 in.; 69 cm; 51 cm
Image : Sotheby's





- Et réputé avoir été offert à Marie-Antoinette par sa soeur l'archiduchesse Marie-Anne :

Gilt bronze and rhinestone vase with an enamelled plaque bearing the initials MA
Attr. Ignaz Würth
Image : Sotheby's

Voir notre sujet : Miroirs en bronze et pierres du Rhin offerts par l'impératrice Marie-Thérèse à Marie-Antoinette

Quelques accessoires de mode du temps, agrémentés de strass...


Pendant
British, 18th century
Glass-painted, silk, copper, rhinestones
Image : Metropolitan museum of Art


Broche aigrette
Monture d'argent à usage de broche, strass taille briolette ?
France, 18e siècle
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance



Shoe buckles
British, 18th century
Metal, rhinestones
Image : Metropolitan museum of Art


Shoe buckles
Late 18th century
metal, rhinestones
Image : Metropolitan museum of Art


Série de boutons
décor en cire en bas-relief sur fond peint en bleu, cristal bombé cristal taillé (strass) à facettes et en table, serti rabattu et à grains, culot en argent
Europe, 18e siècle
diamètre (en cm) : 3,4, épaisseur (en cm) : 1, 2
Images : MAD Paris / Jean Tholance