"Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple disjoint", de Simone Bertière
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Comtesse Diane
Duc d'Ostrogothie
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"Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple disjoint", de Simone Bertière
Lors du colloque "Marie-Antoinette face à l'histoire" le 30 septembre 2006 à la Sorbonne, Simone Bertière avait fait une intervention ayant pour sujet "Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple disjoint".
Je recommande vivement la lecture de cette intervention, qui remet quelque peu les pendules à l'heure sur la nature exacte des relations de la reine avec Louis XVI.
J'ai tenté de résumer les principales raisons pour lesquelles le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette fût un échec total.
1/ Les "répugnances" physiques de Marie-Antoinette.
Si le couple royal demeure stérile pendant huit ans, c'est non pas en raison d'une malformation physique de Louis XVI, mais en raison des "répugnances de Marie-Antoinette", que Joseph II réprimande vivement lors de sa visite à Versailles au printemps 1777. Les minutes des rapports secrets de Mercy-Argenteau à l'impératrice laissent apparaître que "Marie-Antoinette était menue. Le futur Louis XVI, lui, était bâti en hercule. Leurs relations furent très douloureuses, parce que, tout comme son père auprès de sa première épouse, il trouvait le chemin trop étroit. Au bout de trois ans, il avait réussi à la déflorer, mais la douleur , réciproque, était telle qu'il ne concluait pas."
Lors de sa visite en 1777, Joseph II invite le couple à "passer en force". L'empereur comprend que l'obstacle n'est pas médicalement rédhibitoire et que les facteurs psychologiques y jouent un "rôle considérable - du côté de Marie-Antoinette, bien sûr" (S. Bertière).
2/ Le refus de Marie-Antoinette, d'être une épouse soumise.
Pour Simone Bertière, le refus de Marie-Antoinette de se donner à son mari est la conséquence et le symptôme d'un échec plus profond, son refus d'accepter sa condition de reine telle que la concevait la monarchie française . "Ce qu'elle a vu de la condition de reine à travers sa mère, régnant sans partage sur tous les biens des Habsbourg, en maîtresse de ses actes, ne la prédispose pas à devenir une épouse soumise vivant dans l'ombre de son mari" (c'est tellement vrai !).
3/ Le mépris de Vienne envers Louis XVI, inculqué à la reine.
A Vienne, on n'a cessé de seriner à Marie-Antoinette que Louis XVI est un benêt et qu'elle pourra le contrôler facilement.
Mercy-Argenteau qui caresse le projet de rester en poste à Paris lorsque Louis XVI deviendra roi, fait du zèle et insuffle l'idée à Marie-Antoinette qu'elle est promise à régner sur la France par époux interposé. Il lui répète sans cesse qu'elle est très supérieure à son mari et l'incite à le mépriser... Marie-Antoinette y est d'autant plus disposée que ses premiers contacts avec le dauphin ont été franchement décevants.
Une fois reine, Marie-Antoinette ne cache pas son mépris pour Louis XVI, "laissant plaisanter à ses dépens les quelques familiers dont elle fait sa société exclusive". Inconsciente, Marie-Antoinette n'hésitera pas à traiter Louis XVI de "pauvre homme" dans une lettre à un vieil ami autrichien.
4/ La volonté de liberté de Marie-Antoinette.
Selon Simone Bertière, "L'image d'une pauvre femme délaissée attendant éperdument que son balourd d'époux lui révèle enfin l'amour est fausse. Elle sort tout droit de l'imagination romanesque des vieilles tantes célibataires. Elle est l'écran derrière lequel Marie-Antoinette dissimule l'inavouable. En vérité, elle ne concevait pas la consommation du mariage comme promesse de volupté, mais comme source de contraintes."
Marie-Antoinette ne veut pas connaître la destinée de Marie Leczinska (dix enfants en dix ans, puis le délaissement) ou celle de Marie-Josèphe de Saxe (sept maternités ponctuées de fausses couches, puis la mort). Les reines ou dauphines enceintes sont enfermées à Versailles dans un cocon protecteur, qui les prive de tout ce qu'elle aime. Il lui faudrait renoncer aux veillées, aux sorties, aux bals, à l'équitation... Elle a envie de vivre pendant qu'elle est jeune.
5/ Marie-Antoinette "ne sent rien" pour Louis XVI.
"C'est avec beaucoup d'appréhension qu'elle aborde la vie conjugale. Si encore l'adolescent qu'on a jeté dans son lit lui inspirait quelque attirance ! Mais c'est le contraire qu'elle ressent."
L'épreuve imposée prématurément engendre chez elle une répugnance qui ne se démentira jamais et que sept ans plus tard, son frère relèvera d'une litote : "Elle ne sent rien pour le roi". (ça a le mérite d'être clair, je trouve ! ).
6/ Marie-Antoinette et Louis XVI n'ont aucune affinité.
Si encore ils avaient quelques affinités ! Mais ils sont de tempérament contraire en tous points. Elle le trouve épais, vulgaire, s'agace de sa démarche pataude, de son goût pour les travaux manuels, de son excessif appétit. Cette différence de tempérament inspirera à la reine, une comparaison bien connue entre Vénus et Vulcain.
7/ Marie-Antoinette et Louis XVI ne se font pas confiance.
Louis XVI et Marie-Antoinette sont chaperonnés par des hommes appartenant à des clans adverses.
Vermond est une créature de Choiseul, qui sera bientôt disgracié, alors que le gouverneur du dauphin, La Vauguyon, est un partisan du duc d'Aiguillon, qui triomphe. Chacun d'eux étant donc mis en en garde contre l'autre, ils ne sont d'accord sur rien.
8/ Marie-Antoinette fuit Louis XVI.
Une fois devenue reine, Marie-Antoinette qui n'a pas vingt ans, se livre comme prise de folie dans un "tourbillon de plaisirs" qui scandalise Paris et l'Europe entière. Elle fuit ouvertement son mari . Il se lève tôt pour aller à la chasse et se couche ponctuellement à 23h. C'est le moment où elle part pour le spectacle ou s'assied à une table de jeu. Elle ne gagne son lit qu'au petit matin et en émerge vers midi. Elle court sans lui les bals masqués de l'Opéra ou fraye avec les parieurs sur les champs de course.
9/ La liaison de Marie-Antoinette avec Fersen.
Selon S. Bertière, Marie-Antoinette "fut infidèle de coeur. Ayant rempli ses devoirs dynastiques, elle se jugeait libre d'aimer qui elle voulait : le beau Fersen, qui avait le mérite d'être souvent absent, comblait ses aspirations romanesques. Furent-ils amants ? Nous n'avons pas les moyens de le savoir. Mais s'ils le furent, ce fut assez tard, lorsque déjà grondait l'orage révolutionnaire. Cela ne change rien à l'essentiel, au fait qu'elle ait opposé aux lois de la conjugalité les droits du coeur, irrépressibles à ses yeux."
S. Bertière conclut que Marie-Antoinette et Louis XVI "n'ont jamais été aussi loin l'un de l'autre que lorsque se referme sur eux la prison du Temple, après la journée du 10 août. Et là, soudain, leur relation s'inverse. C'est elle qui s'effondre et dont les nerfs lâchent. Et lui, au contraire, déchargé de toute responsabilité, dispensé d'avoir à choisir entre des options également détestables à ses yeux, retrouve une forme de sérénité. En attendant la mort, qu'il pressent et accepte, il s'applique à atténuer l'angoisse des siens, sa femme, sa soeur et ses enfants, en leur assurant une vie quotidienne calme, équilibrée, d'apparence normale. Il est solide, fort, rassurant, comme il ne l'a jamais été. Et la foi qui rayonne en lui le pare d'une incontestable grandeur. Marie-Antoinette découvre un autre homme, à qui se fier et sur qui s'appuyer. A vrai dire, ce n'est plus son mari mais une figure paternelle, qui lui rappelle son propre père très aimé. Elle peut ainsi l'associer, comme référence, à la mère dont elle ne s'est jamais détachée. Et la lettre testamentaire rédigée au jour de sa mort atteste que c'est sur lui qu'elle a pris modèle pour affronter l'exécution (...)".
Je recommande vivement la lecture de cette intervention, qui remet quelque peu les pendules à l'heure sur la nature exacte des relations de la reine avec Louis XVI.
J'ai tenté de résumer les principales raisons pour lesquelles le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette fût un échec total.
1/ Les "répugnances" physiques de Marie-Antoinette.
Si le couple royal demeure stérile pendant huit ans, c'est non pas en raison d'une malformation physique de Louis XVI, mais en raison des "répugnances de Marie-Antoinette", que Joseph II réprimande vivement lors de sa visite à Versailles au printemps 1777. Les minutes des rapports secrets de Mercy-Argenteau à l'impératrice laissent apparaître que "Marie-Antoinette était menue. Le futur Louis XVI, lui, était bâti en hercule. Leurs relations furent très douloureuses, parce que, tout comme son père auprès de sa première épouse, il trouvait le chemin trop étroit. Au bout de trois ans, il avait réussi à la déflorer, mais la douleur , réciproque, était telle qu'il ne concluait pas."
Lors de sa visite en 1777, Joseph II invite le couple à "passer en force". L'empereur comprend que l'obstacle n'est pas médicalement rédhibitoire et que les facteurs psychologiques y jouent un "rôle considérable - du côté de Marie-Antoinette, bien sûr" (S. Bertière).
2/ Le refus de Marie-Antoinette, d'être une épouse soumise.
Pour Simone Bertière, le refus de Marie-Antoinette de se donner à son mari est la conséquence et le symptôme d'un échec plus profond, son refus d'accepter sa condition de reine telle que la concevait la monarchie française . "Ce qu'elle a vu de la condition de reine à travers sa mère, régnant sans partage sur tous les biens des Habsbourg, en maîtresse de ses actes, ne la prédispose pas à devenir une épouse soumise vivant dans l'ombre de son mari" (c'est tellement vrai !).
3/ Le mépris de Vienne envers Louis XVI, inculqué à la reine.
A Vienne, on n'a cessé de seriner à Marie-Antoinette que Louis XVI est un benêt et qu'elle pourra le contrôler facilement.
Mercy-Argenteau qui caresse le projet de rester en poste à Paris lorsque Louis XVI deviendra roi, fait du zèle et insuffle l'idée à Marie-Antoinette qu'elle est promise à régner sur la France par époux interposé. Il lui répète sans cesse qu'elle est très supérieure à son mari et l'incite à le mépriser... Marie-Antoinette y est d'autant plus disposée que ses premiers contacts avec le dauphin ont été franchement décevants.
Une fois reine, Marie-Antoinette ne cache pas son mépris pour Louis XVI, "laissant plaisanter à ses dépens les quelques familiers dont elle fait sa société exclusive". Inconsciente, Marie-Antoinette n'hésitera pas à traiter Louis XVI de "pauvre homme" dans une lettre à un vieil ami autrichien.
4/ La volonté de liberté de Marie-Antoinette.
Selon Simone Bertière, "L'image d'une pauvre femme délaissée attendant éperdument que son balourd d'époux lui révèle enfin l'amour est fausse. Elle sort tout droit de l'imagination romanesque des vieilles tantes célibataires. Elle est l'écran derrière lequel Marie-Antoinette dissimule l'inavouable. En vérité, elle ne concevait pas la consommation du mariage comme promesse de volupté, mais comme source de contraintes."
Marie-Antoinette ne veut pas connaître la destinée de Marie Leczinska (dix enfants en dix ans, puis le délaissement) ou celle de Marie-Josèphe de Saxe (sept maternités ponctuées de fausses couches, puis la mort). Les reines ou dauphines enceintes sont enfermées à Versailles dans un cocon protecteur, qui les prive de tout ce qu'elle aime. Il lui faudrait renoncer aux veillées, aux sorties, aux bals, à l'équitation... Elle a envie de vivre pendant qu'elle est jeune.
5/ Marie-Antoinette "ne sent rien" pour Louis XVI.
"C'est avec beaucoup d'appréhension qu'elle aborde la vie conjugale. Si encore l'adolescent qu'on a jeté dans son lit lui inspirait quelque attirance ! Mais c'est le contraire qu'elle ressent."
L'épreuve imposée prématurément engendre chez elle une répugnance qui ne se démentira jamais et que sept ans plus tard, son frère relèvera d'une litote : "Elle ne sent rien pour le roi". (ça a le mérite d'être clair, je trouve ! ).
6/ Marie-Antoinette et Louis XVI n'ont aucune affinité.
Si encore ils avaient quelques affinités ! Mais ils sont de tempérament contraire en tous points. Elle le trouve épais, vulgaire, s'agace de sa démarche pataude, de son goût pour les travaux manuels, de son excessif appétit. Cette différence de tempérament inspirera à la reine, une comparaison bien connue entre Vénus et Vulcain.
7/ Marie-Antoinette et Louis XVI ne se font pas confiance.
Louis XVI et Marie-Antoinette sont chaperonnés par des hommes appartenant à des clans adverses.
Vermond est une créature de Choiseul, qui sera bientôt disgracié, alors que le gouverneur du dauphin, La Vauguyon, est un partisan du duc d'Aiguillon, qui triomphe. Chacun d'eux étant donc mis en en garde contre l'autre, ils ne sont d'accord sur rien.
8/ Marie-Antoinette fuit Louis XVI.
Une fois devenue reine, Marie-Antoinette qui n'a pas vingt ans, se livre comme prise de folie dans un "tourbillon de plaisirs" qui scandalise Paris et l'Europe entière. Elle fuit ouvertement son mari . Il se lève tôt pour aller à la chasse et se couche ponctuellement à 23h. C'est le moment où elle part pour le spectacle ou s'assied à une table de jeu. Elle ne gagne son lit qu'au petit matin et en émerge vers midi. Elle court sans lui les bals masqués de l'Opéra ou fraye avec les parieurs sur les champs de course.
9/ La liaison de Marie-Antoinette avec Fersen.
Selon S. Bertière, Marie-Antoinette "fut infidèle de coeur. Ayant rempli ses devoirs dynastiques, elle se jugeait libre d'aimer qui elle voulait : le beau Fersen, qui avait le mérite d'être souvent absent, comblait ses aspirations romanesques. Furent-ils amants ? Nous n'avons pas les moyens de le savoir. Mais s'ils le furent, ce fut assez tard, lorsque déjà grondait l'orage révolutionnaire. Cela ne change rien à l'essentiel, au fait qu'elle ait opposé aux lois de la conjugalité les droits du coeur, irrépressibles à ses yeux."
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S. Bertière conclut que Marie-Antoinette et Louis XVI "n'ont jamais été aussi loin l'un de l'autre que lorsque se referme sur eux la prison du Temple, après la journée du 10 août. Et là, soudain, leur relation s'inverse. C'est elle qui s'effondre et dont les nerfs lâchent. Et lui, au contraire, déchargé de toute responsabilité, dispensé d'avoir à choisir entre des options également détestables à ses yeux, retrouve une forme de sérénité. En attendant la mort, qu'il pressent et accepte, il s'applique à atténuer l'angoisse des siens, sa femme, sa soeur et ses enfants, en leur assurant une vie quotidienne calme, équilibrée, d'apparence normale. Il est solide, fort, rassurant, comme il ne l'a jamais été. Et la foi qui rayonne en lui le pare d'une incontestable grandeur. Marie-Antoinette découvre un autre homme, à qui se fier et sur qui s'appuyer. A vrai dire, ce n'est plus son mari mais une figure paternelle, qui lui rappelle son propre père très aimé. Elle peut ainsi l'associer, comme référence, à la mère dont elle ne s'est jamais détachée. Et la lettre testamentaire rédigée au jour de sa mort atteste que c'est sur lui qu'elle a pris modèle pour affronter l'exécution (...)".
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: "Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple disjoint", de Simone Bertière
Tout ça ?
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7398
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: "Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple disjoint", de Simone Bertière
Je rappelais, sur une autre rubrique, qu’il est significatif que la Reine n’ait nommé, dans sa dernière lettre, son mari que trois fois, et toujours de manière indirecte : « votre frère, leur père »...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: "Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple disjoint", de Simone Bertière
Comme toujours : analyse très fine et pertinente de Simone Bertière .
Merci, Notre Grâce !
Je répondrai ce soir car je saute fêter ma petite maman ...
Bon dimanche à tous !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55307
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: "Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple disjoint", de Simone Bertière
Comtesse Diane a écrit:Tout ça ?
Eh oui.
Vicq d Azir a écrit:Je rappelais, sur une autre rubrique, qu’il est significatif que la Reine n’ait nommé, dans sa dernière lettre, son mari que trois fois, et toujours de manière indirecte : « votre frère, leur père »...
Bien vu, mon cher Vicq. Marie-Antoinette ne voit pas Louis XVI autrement que comme un "frère" ou un "père". Cela rejoint l'analyse de Simone Bertière, selon laquelle au Temple, Marie-Antoinette ne voit toujours pas Louis XVI comme un mari, mais comme une "figure paternelle, qui lui rappelle son propre père très aimé."
Mme de Sabran a écrit:
Je répondrai ce soir
J'attends cela avec impatience.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: "Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple disjoint", de Simone Bertière
Une étude paraît nécessaire, concernant le rapport de Marie-Antoinette avec Madame Mère (qui a fait l’objet de multiples écrits), mais aussi de Monsieur Père, beaucoup moins analysé, et pourtant essentiel.
En effet, Marie -Antoinette était peut être la fille chérie de ce Papa Empereur... C’est elle, dit-on, qu’il fait chercher aux portes de Vienne, en route pour Innsbruck, où doit avoir lieu le mariage de Léopold (sauf erreur de ma part). Il tient à l’embrasser une dernière fois...
On sait qu’elle ne le reverra plus, puisqu’il va mourir brutalement là bas, lors des cérémonies. On est en 1765.
Je me propose de poster bientôt sur ce sujet, qui me tient particulièrement à cœur...
En effet, Marie -Antoinette était peut être la fille chérie de ce Papa Empereur... C’est elle, dit-on, qu’il fait chercher aux portes de Vienne, en route pour Innsbruck, où doit avoir lieu le mariage de Léopold (sauf erreur de ma part). Il tient à l’embrasser une dernière fois...
On sait qu’elle ne le reverra plus, puisqu’il va mourir brutalement là bas, lors des cérémonies. On est en 1765.
Je me propose de poster bientôt sur ce sujet, qui me tient particulièrement à cœur...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: "Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple disjoint", de Simone Bertière
Au plaisir de vous lire !Vicq d Azir a écrit:
Je me propose de poster bientôt sur ce sujet, qui me tient particulièrement à cœur...
Notre sujet concernant le père de Marie-Antoinette est, en effet, bien peu étoffé...
https://marie-antoinette.forumactif.org/t71-l-empereur-francois-ier
La nuit, la neige- Messages : 18059
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: "Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple disjoint", de Simone Bertière
Le titre en soi de Mme Bertière " un couple disjoint " ne manque pas de frapper, puisque justement un couple est en principe fait de deux conjoints .
En somme, Marie-Antoinette et Louis XVI n'étaient pas un couple. C'est une évidence .
Je suis en tous points d'accord avec l'analyse de Simone Bertière .
Sur les répugnances physiques de Marie-Antoinette : répugnance pour un homme ne signifie pas répugnance des hommes . Par ailleurs, n'oublions pas que Louis lui-même ne connaissait pas le désir . Ces deux-là étaient franchement mal partis ...
Par contre, je crois à un rapprochement entre eux bien avant l'emprisonnement au Temple . Souvenez-vous que, lors de la mort du petit Louis Joseph, ils sont surpris pleurant dans les bras l'un de l'autre . Ils partagent la même douleur. Voici leur premier véritable rapprochement . Ils commencent à s'apprivoiser l'un l'autre .
- refus de Marie-Antoinette, d'être une épouse soumise
- mépris de Vienne envers Louis XVI, inculqué à la reine
- volonté de liberté et aucune affinité
- défiance réciproque
... tout le reste est rigoureusement exact .
Je trouve particulièrement choquante ( dans la correspondance de Mercy et Marie-Thérèse ) la condescendance de Mercy vis à vis de Louis XVI qu'il souhaite voir mené par le bout du nez par Marie-Antoinette .
Oui, je me souviens fort bien de votre méticuleuse analyse de cette dernière lettre . Je vous ai lu attentivement. Vous étiez frappé de cette froideur. Je parlais d'ailleurs de votre essai ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t173-la-derniere-lettre-de-marie-antoinette-a-madame-elisabeth-soeur-de-louis-xvi-16-octobre-1793?highlight=lettre
En somme, Marie-Antoinette et Louis XVI n'étaient pas un couple. C'est une évidence .
Je suis en tous points d'accord avec l'analyse de Simone Bertière .
Sur les répugnances physiques de Marie-Antoinette : répugnance pour un homme ne signifie pas répugnance des hommes . Par ailleurs, n'oublions pas que Louis lui-même ne connaissait pas le désir . Ces deux-là étaient franchement mal partis ...
Par contre, je crois à un rapprochement entre eux bien avant l'emprisonnement au Temple . Souvenez-vous que, lors de la mort du petit Louis Joseph, ils sont surpris pleurant dans les bras l'un de l'autre . Ils partagent la même douleur. Voici leur premier véritable rapprochement . Ils commencent à s'apprivoiser l'un l'autre .
- refus de Marie-Antoinette, d'être une épouse soumise
- mépris de Vienne envers Louis XVI, inculqué à la reine
- volonté de liberté et aucune affinité
- défiance réciproque
... tout le reste est rigoureusement exact .
Je trouve particulièrement choquante ( dans la correspondance de Mercy et Marie-Thérèse ) la condescendance de Mercy vis à vis de Louis XVI qu'il souhaite voir mené par le bout du nez par Marie-Antoinette .
Vicq d Azir a écrit:Je rappelais, sur une autre rubrique, qu’il est significatif que la Reine n’ait nommé, dans sa dernière lettre, son mari que trois fois, et toujours de manière indirecte : « votre frère, leur père »...
Oui, je me souviens fort bien de votre méticuleuse analyse de cette dernière lettre . Je vous ai lu attentivement. Vous étiez frappé de cette froideur. Je parlais d'ailleurs de votre essai ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t173-la-derniere-lettre-de-marie-antoinette-a-madame-elisabeth-soeur-de-louis-xvi-16-octobre-1793?highlight=lettre
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55307
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: "Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple disjoint", de Simone Bertière
Mme de Sabran a écrit: En somme, Marie-Antoinette et Louis XVI n'étaient pas un couple. C'est une évidence .
Clairement. Il n'y avait quasiment aucune chance pour qu'ils s'aiment, puisqu'ils ne s'étaient pas choisis.
Comme tous les mariages princiers, c'était une alliance entre deux familles, deux pays, pas un mariage d'amour.
Ils ne formaient pas un couple.
Mme de Sabran a écrit:
Par contre, je crois à un rapprochement entre eux bien avant l'emprisonnement au Temple . Souvenez-vous que, lors de la mort du petit Louis Joseph, ils sont surpris pleurant dans les bras l'un de l'autre . Ils partagent la même douleur. Voici leur premier véritable rapprochement . Ils commencent à s'apprivoiser l'un l'autre .
Aux Tuileries, ils sont encore très éloignés l'un de l'autre. Il y a très peu de cohésion entre eux sur le plan politique. Ils "zigzaguent" en permanence.
Leur désunion est sans doute l'une des causes de la versatilité de Louis XVI, et de ses errements.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: "Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple disjoint", de Simone Bertière
Nous savons ce que l'impératrice Marie-Thérèse pensait de son futur gendre grâce à des extraits réunis par son secrétaire particulier, le baron Pichler, à sa demande, et voici justement une note du baron.
Elle date de 1776 :
« Son maintien avec le roi ( ... ) paraît annoncer qu'elle ne le regarde que comme un bonhomme ( expression qui doit lui échapper quelques fois ) avec lequel elle croit pouvoir se dispenser de faire beaucoup de façons et d'user de ménagements particuliers. Il semble que ce prince est en grande partie cause lui-même de cette négligence ( ... ) . Elle n'a certainement pas d'amour pour lui . ( ... )
Elle ne veut être ni gouvernée ni dirigée, ni même guidée par qui que ce soit. C’est le point sur lequel toutes ses réflexions paraissent jusqu’à présent s’être concentrées. Hors de là, elle ne réfléchit encore guère, et l’usage qu’elle a fait jusqu’ici de son indépendance le prouve assez, puisqu’il n’a porté que sur des objets d’amusement et de frivolité. »
« Charakteristik der Königin Marie-Antoinette»
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55307
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: "Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple disjoint", de Simone Bertière
Charles-Eloi Vial rejoint Mme Bertière avec les mêmes arguments en parlant, lui, d'un couple dysfonctionnel.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55307
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: "Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple disjoint", de Simone Bertière
De toute évidence il a bien lu Simone Bertière...
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
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