Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
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Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Réalisé par Stephen Frears, Les liaisons dangereuses sort dans les salles en 1988.
Chef-d'oeuvre. Adapter le sulfureux roman (épistolaire de surcroît) de Choderlos de Laclos en film avait tout de l'exercice casse-gueule. Pourtant, Stephen Frears s'en sort avec une parfaite maîtrise pour nous livrer un joyau ciselé au laser.
Deux libertins amoraux et cyniques, la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont, jouent avec les sentiments des autres en une sorte de compétition, entre intrigue et plaisir. Mais à jouer avec le feu, il arrive que l'on se brûle... Valmont, décidé à ruiner la réputation d'une vertueuse femme mariée va découvrir, en tombant éperdument amoureux d'elle, que l'on ne joue pas impunément avec l'amour. Merteuil, ne pouvant supporter de voir son ancien amant sincèrement épris d'une autre rumine sa vengeance...
Inutile d'en dire plus, il faut le voir. Décors et costumes fabuleux, dialogues incisifs et impeccables servis par des acteurs incroyables (Glenn Close époustouflante en Merteuil, on peut me dire pourquoi elle n'a pas décroché un Oscar pour ce rôle bordel !) au service d'un film glacé et feutré, venimeux et soyeux, maîtrisé d'un bout à l'autre. On ne s'en relève pas. Magistral.
Calonne- Messages : 1147
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Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
:n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!: ATTENTION, CHEF D'OEUVRE !!! :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!:
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Mme de Sabran- Messages : 55596
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Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Majesté a écrit:
Le joyau absolu qu'on a tiré de ce roman reste le film de Stefen Frears, Dangerous Liaisons (1988) avec Glenn Close, John Malkovich , Michelle Pfeiffer et Uma Thurman .
Bien à vous.
Diphildor a écrit:
Tout à fait d'accord avec vous! C'est le meilleur de tous les films inspirés du roman de Laclos!
Je l'ai vu je ne sais combien de fois, il est "inusable"! Je le redécouvre presque à chaque fois.
De ma plus récente "rediffusion" je conserve une douleur, celle de la tension émotive quasi insoutenable de la rupture (manipulée) de Valmont avec Mme de Tourvel. C'est un combat d'autant plus violent que Valmont lutte à la fois contre les protestations de Mme de Tourvel, dont il est néanmoins éperdument amoureux, et contre la piqure infligée à sa vanité par une Mme de Merteuil jalouse qui l'oblige à son insu à détruire sa rivale ...
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Mme de Sabran- Messages : 55596
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Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Tout n'est que splendeur dans ce film !
Les acteurs, on l'a dit ... les costumes... ceux de la Marquise de Merteuil sont inspirés des portraits de Madame de Pompadour par Erançois Boucher ... boudoi30 et c'est un délice de la voir se faire habiller lors du générique du début.
Comme s'il allait entrer en scène , Valmont se prépare aussi de son côté, on assiste donc à une leçon de vêture XVIIIème, au rythme de la musique de Vivaldi (par George Fenton ) qui s'y prête à ravir.
Les décors, comme le château de Maisons , sont des écrins théâtraux qui enjolivent encore ce qui précède.
Les réparties de la pièce de Christopher Hampton inspirée du roman de Choderlos de Laclos
Chaque message qui retrace la beauté des films qu'on évoque me donne une envie folle de revoir ces chefs d'oeuvre !!! :;\':;\':; :;\':;\':; :;\':;\':;
Bien à vous.
Les acteurs, on l'a dit ... les costumes... ceux de la Marquise de Merteuil sont inspirés des portraits de Madame de Pompadour par Erançois Boucher ... boudoi30 et c'est un délice de la voir se faire habiller lors du générique du début.
Comme s'il allait entrer en scène , Valmont se prépare aussi de son côté, on assiste donc à une leçon de vêture XVIIIème, au rythme de la musique de Vivaldi (par George Fenton ) qui s'y prête à ravir.
Les décors, comme le château de Maisons , sont des écrins théâtraux qui enjolivent encore ce qui précède.
Les réparties de la pièce de Christopher Hampton inspirée du roman de Choderlos de Laclos
Marine Landrot de Télérama a écrit:
Spécialiste de la satire contemporaine, Stephen Frears a su éviter le fourvoiement de Roger Vadim dans les années 1960, et s'est gardé de réactualiser le roman épistolaire de Choderlos de Laclos. Seul le texte a subi quelques touches de modernisation, dans le vocabulaire, plus simple et plus direct. Avec l'aide de décorateurs et de costumiers remarquables, il a voulu tourner un film qui ressemblerait au Verrou de Fragonard. Son travail va beaucoup plus loin. Les robes de soie qui se gonflent sur les chaises contorsionnées, les bas blancs tendus comme des arcs de Cupidon sur les mollets des coureurs de jupons, tout vibre et respire.
Le ballet des accessoires commence dès la première scène, où la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont s'habillent comme deux duellistes qui enfilent leur tenue de combat ; il s'achève avec la dernière image, où la perfide envoûteuse se démaquille enfin, vaincue, déchue. Les acteurs, exceptionnels, humanisent délicatement leurs personnages, pour attirer la compassion plus que le jugement moral.
Chaque message qui retrace la beauté des films qu'on évoque me donne une envie folle de revoir ces chefs d'oeuvre !!! :;\':;\':; :;\':;\':; :;\':;\':;
Bien à vous.
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Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Pour le plaisir :
Frissons...
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1147
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Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Mon seul bémol sur ce film remarquable : Malkovich ne me séduit pas ...
Or Valmont doit être irrésistible .
Mme de Sabran- Messages : 55596
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Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Pareil. Mais quel charisme quand-même !
"A la guerre, je dis... oui !" Rhaaaaa !
"A la guerre, je dis... oui !" Rhaaaaa !
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Calonne- Messages : 1147
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Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Je le trouve tellement supérieur à tant d'autres Valmont.
Et ce qui le rend si puissant c'est effectivement son charisme !
Colin Firth qui est charmant en habits d'aujourd'hui est un assez piètre Valmont dans le film de Milos Forman...
Michelle Pfeiffer devait au préalable interpréter la Marquise de Merteuil...
Elle aurait été superbe , comme elle l'a prouvé plus récemment dans Darling boudoi30 du même Frears, mais on aurait raté la sublissime Glenn Close !
Bien à vous.
Et ce qui le rend si puissant c'est effectivement son charisme !
Colin Firth qui est charmant en habits d'aujourd'hui est un assez piètre Valmont dans le film de Milos Forman...
Michelle Pfeiffer devait au préalable interpréter la Marquise de Merteuil...
Elle aurait été superbe , comme elle l'a prouvé plus récemment dans Darling boudoi30 du même Frears, mais on aurait raté la sublissime Glenn Close !
Bien à vous.
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55596
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Absolument...tu m'as bien lu !!! :;\':;\':;
Bien à vous.
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Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55596
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Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Calonne a écrit:Pareil. Mais quel charisme quand-même !
"A la guerre, je dis... oui !" Rhaaaaa !
Et pourtant cette simple réplique dut donner bien du travail aux rédacteurs de la version doublée àè-è\': , Glenn Close s'exprimant simplement en VO "War" (à l'image de la réponse lapidaire de la marquise dans le roman : "Hé bien ! La guerre"). C'est pour quoi on l'entend prononcer la première partie de sa réplique hors champs, afin que son "oui" puisse coller au "war" : .
Gouverneur Morris- Messages : 11829
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Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Gouverneur Morris a écrit:Calonne a écrit:Pareil. Mais quel charisme quand-même !
"A la guerre, je dis... oui !" Rhaaaaa !
Et pourtant cette simple réplique dut donner bien du travail aux rédacteurs de la version doublée àè-è\': , Glenn Close s'exprimant simplement en VO "War" (à l'image de la réponse lapidaire de la marquise dans le roman : "Hé bien ! La guerre"). C'est pour quoi on l'entend prononcer la première partie de sa réplique hors champs, afin que son "oui" puisse coller au "war" : .
Mais vous avez sûrement raison, c'est logique !
Ah, ce fameux déclenchement des hostilités, ce " War ! " d'anthologie !
Chaque réplique des Liaisons est un pur régal . :n,,;::::!!!:
Le coin de nos petits potins boudoiresques,
ou Quand le cinéma déborde sur la réalité :
Comme je disais que Malkovich n'est pas mon type,
Diphildor m'a répondu :
D'où la force incroyable de ce film! Vous venez à l'instant de me rappeler que je n'aime pas beaucoup cet acteur!
Je ne sens pas de séduction vertigineuse non plus dans la personne du Valmont incarné par Malkovitch. Si séduction il y a, elle est alors très "cérébrale", noire et s'apparente davantage à celle du serpent!
Mme de Sabran :
Il faut pourtant bien que Mme de Tourvel rende les armes !
Diphildor :
C'était un point de vue depuis mon siège de spectateur !
Elle a doublement rendu les armes, cette pauvre Mme de Tourvel. Je ne sais plus qui nous avait rapporté que sur les lieux du tournage "Valmont" et "Mme de T." avaient eu "parallèlement" une vraie liaison, aussi intense que ravageuse ...
Mme de Sabran :
Comme cela se trouve !!!
Eh bien, nous n'avons pas toutes les mêmes goûts, et c'est tant mieux !
Diphildor :
Quoique ... vous ne vous êtes pas trouvée en tête à tête avec JM!
Je l'ai rencontré dans l' Eurostar, il y a 4 ans. Et je dois avouer qu'il "exhalait" quelque chose, certes! Une aura.
Mme de Sabran :
....... les quatre tourtereaux ( : ) :
Diphildor :
La tourterelle et les trois scorpions, vous vouliez dire! :
Mme de Sabran :
Comment comptez-vous un troisième scorpion ???
Diphidor :
Parce que la "romance" entre les "acteurs" était un combat à armes égales!
Mlle P ... n'a pas la réputation d'une colombe!!!
.
Mme de Sabran- Messages : 55596
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Sollers écrit dans Portraits de femmes, 2013 (p. 95) :
« J’ai voulu savoir pourquoi la meilleure incarnation de la marquise de Merteuil, au cinéma, n’était pas française mais américaine. Je suis donc allé voir Glenn Close à New York, pour lui dire mon admiration (sa bouche, lorsqu’elle prononce le mot war). À ce moment-là, elle jouait une pièce absurde au théâtre, mais, après le spectacle, on a longuement parlé des Liaisons dangereuses, dans sa loge, en buvant du champagne. Elle a disparu tard, dans la nuit, dans une grande limousine noire. Intelligence surprenante, beauté charmeuse et sauvage. Je ne sais plus dans quel film elle apparaît tout à coup dans un peignoir bleu. C’est de loin mon actrice préférée. En revanche, j’ose à peine dire, quitte à choquer l’armée américaine tout entière, que l’admirable et tragique Marilyn Monroe me laisse froid. »
Bien à vous.
« J’ai voulu savoir pourquoi la meilleure incarnation de la marquise de Merteuil, au cinéma, n’était pas française mais américaine. Je suis donc allé voir Glenn Close à New York, pour lui dire mon admiration (sa bouche, lorsqu’elle prononce le mot war). À ce moment-là, elle jouait une pièce absurde au théâtre, mais, après le spectacle, on a longuement parlé des Liaisons dangereuses, dans sa loge, en buvant du champagne. Elle a disparu tard, dans la nuit, dans une grande limousine noire. Intelligence surprenante, beauté charmeuse et sauvage. Je ne sais plus dans quel film elle apparaît tout à coup dans un peignoir bleu. C’est de loin mon actrice préférée. En revanche, j’ose à peine dire, quitte à choquer l’armée américaine tout entière, que l’admirable et tragique Marilyn Monroe me laisse froid. »
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Puis, en 1992, dans Le saut de l’histoire :
« De plus en plus french, je me faisais cette réflexion qu’au moment où les Français sont persuadés d’avoir disparu dans un trou noir, moi je me sentais de mieux en mieux dans cette peau-là, et par conséquent, s’il n’en reste qu’un, ça ne me dérange pas du tout d’être celui-là. Au point que saisi — toujours dans les turbulences — d’un mouvement violemment mégalomaniaque, je me suis surpris à me formuler l’énormité suivante : si quelqu’un a gagné la Guerre du Golfe, c’est moi.
J’allais à New York pour rencontrer une actrice pour laquelle j’ai la plus grande admiration et qui est Glenn Close. Après l’avoir vue jouer la marquise de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses de Laclos, j’avais tout de suite repéré qu’aucune actrice française, hélas, n’aurait été capable de pénétrer physiquement et mentalement ce rôle d’une façon aussi subtile, nette, éblouissante. J’avais donc le désir de rencontrer cette femme exceptionnelle, et c’est ainsi que quelques instants après avoir débarqué, ayant eu juste le temps de changer de chemise et de mettre une cravate, avec dans ma poche, les lettres de Céline que j’étais assez content de ramener de cette façon à New York, je me retrouvai dans un théâtre de Broadway, pour la voir jouer une pièce sans grand intérêt [2], sauf ce qu’elle en faisait, elle. Tous les ingrédients de la culture américaine la plus banale étaient réunis dans cette pièce, je veux dire une atmosphère de névropathie intense, de psychopathie non moins caractéristique, où il était question d’ordures, de viol, de bourreaux et de victimes, de Chili et de pleurs, bref, tout le malheur du monde, toute l’angoisse qui pèse sur la destinée humaine se représentaient devant moi. Les partenaires masculins de Glenn Close étaient dans leur rôle d’hommes châtrés automatiques, et elle, qui m’avait d’ailleurs gentiment placé au troisième rang pour que je puisse l’observer de près, jouant avec un revolver sur la scène et se faisant pour elle-même sa pièce. Après quoi, nous sommes allés ensemble boire du champagne et discuter de l’avenir de la civilisation. Je raconterai ça ailleurs.
Quoi qu’il en soit, je parlais donc avec une très grande professionnelle du spectacle, du théâtre, du cinéma, mais surtout d’elle-même, en tant que spectacle, et je parlais comme si de rien n’était, en cette fin d’après-midi dans New York, de Laclos et de Sade. Tout allait donc pour le mieux. » (L’Infini 40 (Hiver 1992 ), Éloge de l’infini, folio, p. 902-903)
Et en décembre 2011 : « Mon actrice préférée : Glenn Close, inoubliable interprète de la marquise de Merteuil, personnage du dandy Laclos. De l’insolence, de l’impertinence, de la désinvolture, tout est là. Pas de sérieux engoncé, pas d’hystérie, rien à voir avec la sinistre parade des people, ce trucage publicitaire des magazines. » (Métaphysique du dandysme).
Bien à vous.
« De plus en plus french, je me faisais cette réflexion qu’au moment où les Français sont persuadés d’avoir disparu dans un trou noir, moi je me sentais de mieux en mieux dans cette peau-là, et par conséquent, s’il n’en reste qu’un, ça ne me dérange pas du tout d’être celui-là. Au point que saisi — toujours dans les turbulences — d’un mouvement violemment mégalomaniaque, je me suis surpris à me formuler l’énormité suivante : si quelqu’un a gagné la Guerre du Golfe, c’est moi.
J’allais à New York pour rencontrer une actrice pour laquelle j’ai la plus grande admiration et qui est Glenn Close. Après l’avoir vue jouer la marquise de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses de Laclos, j’avais tout de suite repéré qu’aucune actrice française, hélas, n’aurait été capable de pénétrer physiquement et mentalement ce rôle d’une façon aussi subtile, nette, éblouissante. J’avais donc le désir de rencontrer cette femme exceptionnelle, et c’est ainsi que quelques instants après avoir débarqué, ayant eu juste le temps de changer de chemise et de mettre une cravate, avec dans ma poche, les lettres de Céline que j’étais assez content de ramener de cette façon à New York, je me retrouvai dans un théâtre de Broadway, pour la voir jouer une pièce sans grand intérêt [2], sauf ce qu’elle en faisait, elle. Tous les ingrédients de la culture américaine la plus banale étaient réunis dans cette pièce, je veux dire une atmosphère de névropathie intense, de psychopathie non moins caractéristique, où il était question d’ordures, de viol, de bourreaux et de victimes, de Chili et de pleurs, bref, tout le malheur du monde, toute l’angoisse qui pèse sur la destinée humaine se représentaient devant moi. Les partenaires masculins de Glenn Close étaient dans leur rôle d’hommes châtrés automatiques, et elle, qui m’avait d’ailleurs gentiment placé au troisième rang pour que je puisse l’observer de près, jouant avec un revolver sur la scène et se faisant pour elle-même sa pièce. Après quoi, nous sommes allés ensemble boire du champagne et discuter de l’avenir de la civilisation. Je raconterai ça ailleurs.
Quoi qu’il en soit, je parlais donc avec une très grande professionnelle du spectacle, du théâtre, du cinéma, mais surtout d’elle-même, en tant que spectacle, et je parlais comme si de rien n’était, en cette fin d’après-midi dans New York, de Laclos et de Sade. Tout allait donc pour le mieux. » (L’Infini 40 (Hiver 1992 ), Éloge de l’infini, folio, p. 902-903)
Et en décembre 2011 : « Mon actrice préférée : Glenn Close, inoubliable interprète de la marquise de Merteuil, personnage du dandy Laclos. De l’insolence, de l’impertinence, de la désinvolture, tout est là. Pas de sérieux engoncé, pas d’hystérie, rien à voir avec la sinistre parade des people, ce trucage publicitaire des magazines. » (Métaphysique du dandysme).
Bien à vous.
Invité- Invité
Gouverneur Morris- Messages : 11829
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Merci Gouv' boudoi32
Archives INA
A l’occasion de la sortie du film, Christine Ockrent présente un sujet sur Les liaisons dangereuses de Stephen Frears. L’actrice Glen Glose parle de son rôle, celui de la marquise de Merteuil, en partant du roman de Choderlos de Laclos d’où est tiré le film. Quelques extraits du film commentés alternent avec l’interview. Archives photographiques de pages du livre et des actrices Jeanne Moreau et Caroline Cellier qui ont interprété le rôle.
http://www.ina.fr/video/CAB89011736/les-liaisons-dangereuses-de-stephen-frears-video.html
Vous voulez en savoir plus ? Sollers a rencontré l’actrice américaine le 29 mars 1992, à New York. Le récit de cette rencontre a d’abord été publié dans le magazine nouvellement créé L’insensé, puis dans le n° 39 de L’Infini (automne 1992), avec un ensemble d’articles sur L’Europe de l’esprit.
Au passage, on remarquera que, au cours de l’entretien, après avoir évoqué le rôle d’homme qu’elle a interprété dans Albert Nobbs [3], Sollers pose à Glenn Close la question : « Si vous changiez de sexe, vous aimeriez les hommes ou les femmes ? » Réponse de Glenn Close, claire et pleine d’humour : « Mmmmmmmm... Mon Dieu. Si je changeais de sexe. Intéressant... Je crois... Je ne... Je crois que si j’étais un homme, j’aimerais les femmes, car je n’ai aucune tendance homosexuelle. [...] Votre question est intéressante... Mais on ne va pas transformer l’entretien en divan, n’est-ce pas ? » On est loin de Marguerite Duras et de son cinéma.
Archives INA
A l’occasion de la sortie du film, Christine Ockrent présente un sujet sur Les liaisons dangereuses de Stephen Frears. L’actrice Glen Glose parle de son rôle, celui de la marquise de Merteuil, en partant du roman de Choderlos de Laclos d’où est tiré le film. Quelques extraits du film commentés alternent avec l’interview. Archives photographiques de pages du livre et des actrices Jeanne Moreau et Caroline Cellier qui ont interprété le rôle.
http://www.ina.fr/video/CAB89011736/les-liaisons-dangereuses-de-stephen-frears-video.html
Vous voulez en savoir plus ? Sollers a rencontré l’actrice américaine le 29 mars 1992, à New York. Le récit de cette rencontre a d’abord été publié dans le magazine nouvellement créé L’insensé, puis dans le n° 39 de L’Infini (automne 1992), avec un ensemble d’articles sur L’Europe de l’esprit.
Au passage, on remarquera que, au cours de l’entretien, après avoir évoqué le rôle d’homme qu’elle a interprété dans Albert Nobbs [3], Sollers pose à Glenn Close la question : « Si vous changiez de sexe, vous aimeriez les hommes ou les femmes ? » Réponse de Glenn Close, claire et pleine d’humour : « Mmmmmmmm... Mon Dieu. Si je changeais de sexe. Intéressant... Je crois... Je ne... Je crois que si j’étais un homme, j’aimerais les femmes, car je n’ai aucune tendance homosexuelle. [...] Votre question est intéressante... Mais on ne va pas transformer l’entretien en divan, n’est-ce pas ? » On est loin de Marguerite Duras et de son cinéma.
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Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Il me semble que Glenn Close a créé son propre musée du costume, où on présente entre autres ceux qu'elle porta pour les Liaisons et Les 101 dalmatiens. Quelqu'un en sait-il plus ?
Gouverneur Morris- Messages : 11829
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Voici un petit comparatif entre les robes du film et celles des portraits de Boucher :
Invité- Invité
Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Ici, la similitude semble parfaite !!!
Les costumes, si divinement portés par Glenn Close, sont des oeuvres d'art, et les tableaux de Boucher des friandises !!!
Il n'y a pas à dire : les Américains ne font pas les choses à moitié .
Merci, Majesté !
Gouverneur Morris a écrit:Il me semble que Glen Close a créé son propre musée du costume, où on présente entre autres ceux qu'elle porta pour les Liaisons et Les 101 dalmatiens. Quelqu'un en sait-il plus ?
Muscarelle Museum announces Glenn Close costume exhibition
by staff | August 26, 2013
The Muscarelle Museum of Art at the College of William & Mary announced today that on Sunday, Sept. 29 it will open Glenn Close: A Life in Costume, which will run until Sunday, Jan. 12.
The exhibition, opening on the weekend that Close and her husband David Shaw will receive the Cheek Medal Award, is a selection from Close’s personal costume collection. It consists of ensembles worn by some of the most iconic characters from Close’s career in film, theater and television, including Norma Desmond (Sunset Boulevard), Albert Nobbs (Albert Nobbs), Alex Forrest (Fatal Attraction), Cruella De Vil (101 Dalmatians, 102 Dalmatians) and Patty Hewes (Damages).
One of the most distinguished graduates from William & Mary, graduating Phi Beta Kappa with a double major in theater and anthropology in 1974, Close was nominated for her first Tony Award in 1980 for her portrayal of Charity in the play Barnum. From there, Close went on to win three Tony Awards for Best Actress for The Real Thing (1984), Death and the Maiden (1992) and Sunset Boulevard (1995). She has six Academy Award nominations for her roles as supporting and leading actress in feature films, including The World According to Garp (1982), The Big Chill (1983), Fatal Attraction (1987), Dangerous Liaisons (1988), and Albert Nobbs (2012). She has won two Golden Globes for Damages (2008) and The Lion in Winter (2004), as well as three Emmy Awards for both Damages (2008 and 2009), and Serving In Silence: The Margarethe Cammermeyer Story (1995).
“We delight in the generosity of Glenn Close in sharing these memorable costumes with her alma mater,” said Aaron De Groft, director of the Muscarelle Museum of Art. “These pieces are treasures in the world of popular culture, and we are so pleased to be able to offer the public the opportunity to view them in person.”
Close, who will be on campus to open the exhibit, said, “I am thrilled to bring this exhibition to the place that prepared me so well, on so many levels, for my life and my career.”
Close and her biotech entrepreneur husband, David Shaw, will receive the William & Mary 2013 Cheek Medal Award for their contributions to the arts as part of a series of events held Sept. 26-29. Close will also headline the second annual William & Mary Arts & Entertainment Festival.
Mme de Sabran- Messages : 55596
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Mémoires du marquis de la Maisonfort :
Ce fut à Pezai que je fis d'un seul jet, en me promenant dans le parc, la romance devenue presque célèbre parce que la Reine Marie-Antoinette aimait à la chanter , des " Adieux de la présidente de Tourvel à Valmont " . M. d'Aubais, musicien qui avait été attaché au collège de Vendôme, passait sa vie où le célèbre Charles ( * ) était aussi . Cet automne il cherchait des paroles, on s'arrachait alors " Les liaisons dangereuses " et je choisis pour lui les adieux de la Présidente et les reproches de Cécile de Volange ........
( Mémoires d'un agent royaliste )
Comme quoi Marie-Antoinette ne s'interdisait pas d'interpréter une chanson inspirée de l'œuvre pourtant tellement sulfureuse de Laclos.
( * ) Tiens, je retombe dans mes histoires de ballons , puisque le célèbre Charles est probablement ( note de l'éditeur ) Jacques-Alexandre-Louis César Charles , émule des Montgolfier, qui construisit avec les frères Robert le ballon qui partit des Tuileries le 27 août 1783, pour se poser à Gonesse où des paysans détruisirent le monstre à coups de faux .
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Mme de Sabran- Messages : 55596
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Gouverneur Morris a écrit:Il me semble que Glenn Close a créé son propre musée du costume, où on présente entre autres ceux qu'elle porta pour les Liaisons et Les 101 dalmatiens. Quelqu'un en sait-il plus ?
Je ne sais rien quant au musée de Glenn mais ...... ses liaisons sont ... pas très "glean " ! :
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Diable ! Voilà une femme qui a du chien ! :
Mme de Sabran- Messages : 55596
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Liaisons Dangereuses et Valmont : films, séries et autres adaptations
Pour revenir aux propos de Glenn Close "si elle était un homme", signalons un film très bien fait, Les galons du silence, où elle incarne (d'après une histoire vraie) Margarethe Cammermeyer, première femme militaire américaine de haut rang, très bien notée et respectée, à dévoiler son homosexualité, ce qui lui vaudra les ennuis et pressions que l'on imagine. C'est tout en finesse, sans clichés grossiers ou détails graveleux, à voir si vous avez l'occasion.
Pour en revenir aux Liaisons dangereuses, la scène qui me laisse baba, c'est quand elle apprend la mort de Valmont et rentre dans la pièce en hurlant comme une furie avant de tout casser. Scène très courte, mais incroyable performance. Imaginez : vous êtes elle, derrière la porte, ça va être à vous, vous ouvrez et là, vous devez tout à coup débouler en jouant le désespoir et la douleur totale, presque animale, avec en face de vous une meute de types qui vous filment... Franchement, bravo !
Pour en revenir aux Liaisons dangereuses, la scène qui me laisse baba, c'est quand elle apprend la mort de Valmont et rentre dans la pièce en hurlant comme une furie avant de tout casser. Scène très courte, mais incroyable performance. Imaginez : vous êtes elle, derrière la porte, ça va être à vous, vous ouvrez et là, vous devez tout à coup débouler en jouant le désespoir et la douleur totale, presque animale, avec en face de vous une meute de types qui vous filment... Franchement, bravo !
Calonne- Messages : 1147
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