Eugène de Savoie-Carignan (comte de Villafranca)

Voici un portrait en médaillon du frère Eugène de la princesse de Lamballe :



A côté d'une belle rangée de soeurs (Charlotte, Léopoldine, Polyxène, Gabrièle & Catherine), la princesse avait trois frères, dont un mourait déjà en bas âge : Thomas Maurice (1751 - 1753).

Son frère ainé Victor Amédée II, né en 1743, s'éteint en 1780, qui avait succédé à son père à la tête de la principauté de Carignan.

Il lui restait alors son frère cadet, Eugène Marie Louis Hilarion (hilarant non ?), né en 1753. Un frère qu'elle chérissait particulièrement, et pour qui elle avait obtenu des faveurs grâce à sa royale amie.

Les deux frères avaient rendu visite à la princesse en 1775, accompagnés de leur père, lors du sacre de Louis XVI.

A cette époque, la princesse avait obtenu pour Eugène le grade de colonel d'un régiment qui allait être baptisé « de Savoie Carignan » agrémenté d'une modique pension de 30.000 livres qui fit jaser que la princesse extorquait des sommes ruineuses à la reine.

En garnison à Saint-Malo, Eugène y rencontrait l'amour de sa vie : Elisabeth Anne Magon de Lalande de Boisgarin, une fille issue d'une famille de petite noblesse. Confiant que le roi de Sardaigne ne s'opposerait pas à cette union, Eugène demande à l'évêque de Saint-Malo de bénir leur mariage.

Hélas, le roi de Sardaigne, apprenant le mariage, avait immédiatement cherché à annuler cette union considérée comme une mésalliance.

Eugène tombait en disgrâce, mais l'amour fut plus fort que la raison boudoi30  Il fit des efforts pour obtenir une cassation de la décision du Parlement 54385210, et n'abandonnait pas celle qu'il aimait. Il se refugeait avec son épouse dans son château de Domart en Picardie, toujours discrètement soutenu par la princesse de Lamballe.

Le 30 juin 1785 Eugène meurt subitement dans son château en Picardie. En apprenant cette nouvelle fâcheuse, la princesse de Lamballe retombait dans un état de langueur dont elle cherchait depuis des années à se faire guérir par des charlatans et des médecins étrangers tel Mesmer et Seiffert.

La veuve d'Eugène fit célébrer à Arras une messe en l'honneur de celui qui lui était resté fidèle   La princesse de Lamballe y assistait.

On pourrait croire que la fidélité était une des belles caractéristiques dans cette famille des Savoie-Carignan   La princesse nous l'a montré elle-même au moment où son amie et souveraine Marie Antoinette était la cible de toutes les haines et calomnies.