Louis XVI: Mise à l'abri de sa famille avant la Révolution

Bonjour,
Je me pose la question de savoir pourquoi Louis XVI n'a pas mis à l'abri ses enfants d'abord, puis sa femme lorsque cela était encore possible.
Tout bon père l'aurait fait.

Bonjour, Comte Esterhazy !  

Cela a été fortement suggéré au roi, dès la prise de la Bastille, mais Marie-Antoinette a refusé de se séparer de son mari et de ne pas endurer avec lui toutes les épreuves qui l'attendaient sans doute .
Selon trois auteurs, Hedwige de Polignac, Herman Lindqvist et Charles Kunstler, Marie-Antoinette aurait voulu, le 17 juillet, confier le dauphin à Fersen ( qui était sous votre commandement à Valenciennes ) .
Notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t4215-17-juillet-1789-marie-antoinette-a-t-elle-voulu-confier-le-dauphin-a-fersen?highlight=fersen

Et puis aussi, le 5 octobre par exemple, Saint-Priest conseillait au roi de faire garder les ponts de la Seine, d'envoyer la famille royale à Rambouillet où il se replierait lui-même s'il ne réussissait pas, à la tête de troupes fidèles à disperser la foule. La reine refusa de s'éloigner avec les enfants sans son mari. Quand devant l'ampleur de l'émeute Louis XVI se décida à suivre le conseil de Saint-Priest, il était trop tard . La horde de femmes arrêtèrent et dételèrent les voitures préparées dans la cour du château .
C'était fichu.

C'est vrai que l'on ne compte plus les nombreuses occasions pendant la Révolution...

Comte Esterhazy, qu'entendez-vous par avant la Révolution ?
Quand précisément ?

Merci beaucoup Mme de Sabran, la nuit la neige pour ces réponses!
Précisément, je pensais avant 1989.

1789, Comte !

oui 1789 !

Je crois qu'après octobre 89, cela devenait difficile . Ils résident en plein Paris. Et Louis XVI se heurte de toute façon au refus obstiné de Marie-Antoinette . Même dans la préparation de l'évasion manquée qui aboutit à Varennes, Marie-Antoinette refuse que la famille se sépare pour passer plus inaperçue. Erreur fatale.

Et avant les évènements d'octobre, je pense que Louis XVI n'imagine tout simplement pas à quel point le mouvement révolutionnaire va aller en s'amplifiant et se radicalisant.

ok merci pour ces précisions

un programme avait été préparé en passant par les petites routes au large de REIMS, la Reine et les enfants - ce voyage avait été préparé par AUGEARD et devait se terminer dans sa propriété qui avait au fond du jardin la frontière avec le Luxembourg.

tout était fin prêt, mais la Reine au dernier moment a refusé pour ne pas abandonner le Roi

MARIE ANTOINETTE


J'ai l'itinéraire sur mes tablettes et envisage de le faire au printemps prochain.

Dans son Le 1er janvier 1789, Arthur Conte indique (sans fournir ses sources) que "Louis XVI, dès août 1789, effrayé des progrès de la Révolution, aurait songé à s'enfuir en Espagne et en aurait informé Gouverneur Morris".

De son côté, Simone Bertière rapporte les propos de Louis XVI à Fersen, lors du dernier passage de celui-ci aux Tuileries :"J'ai manqué le moment pour fuir, c'était le 14 juillet et depuis, je ne l'ai pas retrouvé".

Calonne a écrit:Dans son Le 1er janvier 1789, Arthur Conte indique (sans fournir ses sources) que "Louis XVI, dès août 1789, effrayé des progrès de la Révolution, aurait songé à s'enfuir en Espagne et en aurait informé Gouverneur Morris".

Je démens farouchement avoir été informé de quoi que ce soit !

A première vu, après avoir fouillé vite-fait dans le Journal de l'ami Gouv', je n'ai pas trouvé trace de cette information étonnante.
Car enfin, on se demande bien pourquoi le roi voudrait fuir au mois d'Août ? Pour l'Espagne ?! Et qu'il aurait partagé ce projet avec cette langue de vipère de Gouverneur (désolé Momo) ?

Bref, au contraire, Gouverneur note le 13 septembre 1789 :

(...) Je retourne dîner chez M. de Montmorin. Madame est très affligée de l'état des affaires.
Mme de Ségur arrive avec ses frères. Elle a une grande crainte que le roi ne veuille fuir.
Je lui dis que cette fuite semble irréalisable. Elle croit que cela mettra le feu à Paris.
Il est impossible d'en prévoir les conséquences. La présence ou l'absence d'un prince aussi faible ne peuvent avoir que peu d'influence.

Ouille, ça fait mal !

Et le 17 septembre 1789 :

(...) Il n'y a qu'un seul indice pacifique, c'est que vu la faiblesse du roi, personne ne peut se fier à lui ni s'exposer au danger pour défendre son autorité.
S'il s'échappe de Versailles et qu'il tombe dans des mains différentes de celles qui l'entourent, il y aura forcément lutte.
Une circonstance sans importance montrera jusqu'à quel point les gouvernants actuels ont les qualités requises pour conduire les affaires du royaume.

Oui, c'est assez surprenant.
Dans ce passage consacré à Gouverneur Morris, Arthur Conte ajoute que "en 1792, quelques jours avant l'insurrection, c'est à Morris que, prévoyant l'invasion des Tuileries, Louis XVI remettra tout l'argent de sa cassette personnelle. Il liera une amitié attendrie avec la reine dans l'épreuve. Il ira jusqu'à songer à aider le roi à s'évader de sa prison du Temple".
Ha, ces américains...