Correspondance secrète de l'abbé de Salamon
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Correspondance secrète de l'abbé de Salamon
Chers amis,
J'ai de nouveau découvert cette correspondance intéressante de 1791 à 1792, où l'on peut trouver de nombreuses références au roi et à la reine.
Quelque chose de nouveau à étudier pour moi
Correspondance secrète de l'abbé de Salamon chargé des affaires du Saint-Siège pendant la révolution avec le cardinal de Zelada (1791-1792)
Salamon, abbé de (Louis Sifrein Joseph Foncrosé de), 1759-1829;
Zelada, Francesco Saverio, cardinal, ca. 1717-1801; Richemont, vicomte de,
https://archive.org/details/correspondances00zelagoog/page/n551
Leos
J'ai de nouveau découvert cette correspondance intéressante de 1791 à 1792, où l'on peut trouver de nombreuses références au roi et à la reine.
Quelque chose de nouveau à étudier pour moi
Correspondance secrète de l'abbé de Salamon chargé des affaires du Saint-Siège pendant la révolution avec le cardinal de Zelada (1791-1792)
Salamon, abbé de (Louis Sifrein Joseph Foncrosé de), 1759-1829;
Zelada, Francesco Saverio, cardinal, ca. 1717-1801; Richemont, vicomte de,
https://archive.org/details/correspondances00zelagoog/page/n551
Leos
Leos- Messages : 695
Date d'inscription : 29/12/2013
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Localisation : Zlin, Tcheque
Re: Correspondance secrète de l'abbé de Salamon
Quand je dis que vous êtes formidable, cher Léos !!!

Merci !

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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 51652
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Correspondance secrète de l'abbé de Salamon
Ah mais je le connais bien, cet abbé Salamon !
C'était l'Internonce du Pape dans les prisons de la Terreur.
Je l'ai croisé en présence de Marie-Jean Hérault de Séchelles .
Durant son Internonciature, il a été en correspondance secrète avec le cardinal de Zelada, secrétaire d'État du pape Pie VI, où, au péril de sa vie, il informait, jour après jour, le Saint-Siège au sujet de la situation politique en France, notamment durant la Terreur. Cette correspondance, longtemps préservées dans les Archives Secrètes Vaticanes, a été publiée pour la première fois en 1890 par les soins du vicomte Louis-Gustave de Richemont, avec l'autorisation du Saint-Siège, sous le titre de "Correspondance secrète de l'Abbé de Salamon, chargé des affaires du Saint-Siège pendant la Révolution, avec le Cardinal de Zelada (1791-1792)". Elle comporte également les réponses du cardinal de Zelada à l'internonce apostolique, lui transmettant des instructions et les encouragements personnels du Pape pour qu'il poursuive sa dangereuse mission diplomatique, notamment de liaison secrète avec les évêques français aux prises avec la tourmente révolutionnaire.
( Merci, WIKI )

( Madame de Polignac et Marie-Antoinette )

Je l'ai croisé en présence de Marie-Jean Hérault de Séchelles .

Durant son Internonciature, il a été en correspondance secrète avec le cardinal de Zelada, secrétaire d'État du pape Pie VI, où, au péril de sa vie, il informait, jour après jour, le Saint-Siège au sujet de la situation politique en France, notamment durant la Terreur. Cette correspondance, longtemps préservées dans les Archives Secrètes Vaticanes, a été publiée pour la première fois en 1890 par les soins du vicomte Louis-Gustave de Richemont, avec l'autorisation du Saint-Siège, sous le titre de "Correspondance secrète de l'Abbé de Salamon, chargé des affaires du Saint-Siège pendant la Révolution, avec le Cardinal de Zelada (1791-1792)". Elle comporte également les réponses du cardinal de Zelada à l'internonce apostolique, lui transmettant des instructions et les encouragements personnels du Pape pour qu'il poursuive sa dangereuse mission diplomatique, notamment de liaison secrète avec les évêques français aux prises avec la tourmente révolutionnaire.
( Merci, WIKI )

( Madame de Polignac et Marie-Antoinette )
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Mme de Sabran- Messages : 51652
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Correspondance secrète de l'abbé de Salamon
S'il s'agit bien du même, nous avions évoqué un abbé de Salamon dans notre sujet, ici :
L'escalier de la reine à la Conciergerie
Il aurait occupé le même cachot que Marie-Antoinette à la Conciergerie.

Il aurait occupé le même cachot que Marie-Antoinette à la Conciergerie.
La nuit, la neige- Messages : 16714
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Correspondance secrète de l'abbé de Salamon
La nuit, la neige a écrit:
Il aurait occupé le même cachot que Marie-Antoinette à la Conciergerie.
... ainsi que le très moustachu M. de Custine, beau-père de ma fille Delphine .

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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 51652
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Correspondance secrète de l'abbé de Salamon
Je copié plusieurs extraits de lettres ..pour moi, des vues si intéressantes et inconnues dans l'environnement intime de la cour royale.
Leos
L'abbé de Salamon au cardinal de Zelada.
Paris 10. octobre 1791
Louis de Narbonne, maréchal de camp de nouvelle fabrique, vient d'être nommé commandant des trois régiments soldés de la garde de Paris. On parle de dénoncer Duportail, sur son rapport sur i*état des frontières qui n'est pas exact. M. de Clermont-Tonnerre, monarchien, est parti pour l'étranger; il s'est cependant concerté avec les noirs, dont une partie va s'y rendre, dans l'espoir de pouvoir se faire un noyau d'États généraux; mais toutes ces dispositions sont bien tardives. En attendant, le Roi et la Reine sont très contents en apparence ; ils parcourent les théâtres de cette capitale, où ils traînent leur royale famille, ce qu'on n'avait jamais vu en France. Il est vrai qu'on les applaudit beaucoup, et notamment samedi, aux Italiens, on cria : «Vive le Roi! vivent Leurs u Majestés! vive toute la famille royale! » Mais tous ces cris sont tous dans le sens de la Constitution et n'ont rien de bien consolant pour les paisibles citoyens ruinés. La Reine va seule, avec la princesse de Tarente son amie, promener à cheval, et le Roi, de son côté, va à la chasse. Quelle sécurité! Quelle tranquillité, quand tout le royaume est dans l'anarchie et la désolation! Cependant on aperçoit dans Madame Royale, fille du Roi, qui est encore dans l'ingénuité de l'enfance, un air triste et presque toujours rêveur.
Paris, 21 novembre 1791.
Monseigneur, Mon premier devoir est de rendre compte à Votre Éminence de l'exécution de ses ordres et des intentions de Sa Sainteté. Le Roi et la Reine ont reçu, deux copies manuscrites, dans les deux langues, de la réclamation du Souverain Pontife aux puissances de l'Europe . J'ai été fort content de M. le duc de Brissac. Ce chef de la maison du Roi voulait absolument que je présentasse moi-même lesdites copies, m*assurant que je serais bien reçu ; mais je n'ai pas cru [devoir] céder à ses instances, n'ayant point d'ordre de la part de Votre Éminence. Sa Majesté a dit qu'il prendrait ce mémoire en très grande considération, et que je pouvais en assurer Sa Sainteté ; la Reine a répondu que ce qui lui venait de la part du Souverain Pontife lui inspirait beaucoup d'intérêt. . J'ai été hier chez Madame Elisabeth, après la messe du Roi. Cette princesse m'a fait introduire à l'instant; il n'y avait pas encore beaucoup de monde. J'ai eu l'honneur de lui dire que Sa Sainteté ayant jugé à propos de faire une réclamation à toutes les puissances de l'Europe, j'avais eu celui de remplir les intentions du Souverain Pontife en la faisant parvenir à Leurs Majestés, et que, croyant faire une démarche infiniment agréable au Pape, je venais de moi*méme lui en présenter un exemplaire (je lui en ai donné deux en papier vélin) . Cette vertueuse princesse m'a répondu avec sa douceur ordinaire : Je suis bien sensible aux bontés que le Pape a pour moi, ei, quant à vous, je vous remercie bien sincèrement.
Paris 12 mars 1792
La Reine a été profondément affligée de la mort de son auguste frère. Le Roi, qui avait appris cette fiàcheuse nouvelle à la messe, en fit part à la Reine le soir seulement. Elle se mit tout de suite au lit, ayant quelque convulsion. Elle ne reçut alors que la princesse de Lamballe qui y a passé la nuit. Hier, dimanche, elle n'a vu personne. Le Roi a paru en public à l'ordinaire, mais vêtu de noir, ainsi que le Dauphin et Madame Royale; demain, Sa Majesté prendra le violet et continuera son deuil, ainsi que la Cour, pour deux mois. On a remarqué que le Roi avait un extérieur fort affligé et même qu'il avait peu mangé à dtner. Dans le Journal de Paris, ou n'a pas prononcé le deuil comme autrefois, où on déterminait le mode et les différentes époques de deuil pour les gens de la Cour et autres. On s'est contenté de dire que la Cour prendrait le deuil pour deux mois.
Leos

L'abbé de Salamon au cardinal de Zelada.
Paris 10. octobre 1791
Louis de Narbonne, maréchal de camp de nouvelle fabrique, vient d'être nommé commandant des trois régiments soldés de la garde de Paris. On parle de dénoncer Duportail, sur son rapport sur i*état des frontières qui n'est pas exact. M. de Clermont-Tonnerre, monarchien, est parti pour l'étranger; il s'est cependant concerté avec les noirs, dont une partie va s'y rendre, dans l'espoir de pouvoir se faire un noyau d'États généraux; mais toutes ces dispositions sont bien tardives. En attendant, le Roi et la Reine sont très contents en apparence ; ils parcourent les théâtres de cette capitale, où ils traînent leur royale famille, ce qu'on n'avait jamais vu en France. Il est vrai qu'on les applaudit beaucoup, et notamment samedi, aux Italiens, on cria : «Vive le Roi! vivent Leurs u Majestés! vive toute la famille royale! » Mais tous ces cris sont tous dans le sens de la Constitution et n'ont rien de bien consolant pour les paisibles citoyens ruinés. La Reine va seule, avec la princesse de Tarente son amie, promener à cheval, et le Roi, de son côté, va à la chasse. Quelle sécurité! Quelle tranquillité, quand tout le royaume est dans l'anarchie et la désolation! Cependant on aperçoit dans Madame Royale, fille du Roi, qui est encore dans l'ingénuité de l'enfance, un air triste et presque toujours rêveur.
Paris, 21 novembre 1791.
Monseigneur, Mon premier devoir est de rendre compte à Votre Éminence de l'exécution de ses ordres et des intentions de Sa Sainteté. Le Roi et la Reine ont reçu, deux copies manuscrites, dans les deux langues, de la réclamation du Souverain Pontife aux puissances de l'Europe . J'ai été fort content de M. le duc de Brissac. Ce chef de la maison du Roi voulait absolument que je présentasse moi-même lesdites copies, m*assurant que je serais bien reçu ; mais je n'ai pas cru [devoir] céder à ses instances, n'ayant point d'ordre de la part de Votre Éminence. Sa Majesté a dit qu'il prendrait ce mémoire en très grande considération, et que je pouvais en assurer Sa Sainteté ; la Reine a répondu que ce qui lui venait de la part du Souverain Pontife lui inspirait beaucoup d'intérêt. . J'ai été hier chez Madame Elisabeth, après la messe du Roi. Cette princesse m'a fait introduire à l'instant; il n'y avait pas encore beaucoup de monde. J'ai eu l'honneur de lui dire que Sa Sainteté ayant jugé à propos de faire une réclamation à toutes les puissances de l'Europe, j'avais eu celui de remplir les intentions du Souverain Pontife en la faisant parvenir à Leurs Majestés, et que, croyant faire une démarche infiniment agréable au Pape, je venais de moi*méme lui en présenter un exemplaire (je lui en ai donné deux en papier vélin) . Cette vertueuse princesse m'a répondu avec sa douceur ordinaire : Je suis bien sensible aux bontés que le Pape a pour moi, ei, quant à vous, je vous remercie bien sincèrement.
Paris 12 mars 1792
La Reine a été profondément affligée de la mort de son auguste frère. Le Roi, qui avait appris cette fiàcheuse nouvelle à la messe, en fit part à la Reine le soir seulement. Elle se mit tout de suite au lit, ayant quelque convulsion. Elle ne reçut alors que la princesse de Lamballe qui y a passé la nuit. Hier, dimanche, elle n'a vu personne. Le Roi a paru en public à l'ordinaire, mais vêtu de noir, ainsi que le Dauphin et Madame Royale; demain, Sa Majesté prendra le violet et continuera son deuil, ainsi que la Cour, pour deux mois. On a remarqué que le Roi avait un extérieur fort affligé et même qu'il avait peu mangé à dtner. Dans le Journal de Paris, ou n'a pas prononcé le deuil comme autrefois, où on déterminait le mode et les différentes époques de deuil pour les gens de la Cour et autres. On s'est contenté de dire que la Cour prendrait le deuil pour deux mois.
Leos- Messages : 695
Date d'inscription : 29/12/2013
Age : 53
Localisation : Zlin, Tcheque
Re: Correspondance secrète de l'abbé de Salamon
Merci, cher Leos, pour ces longs extraits !

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Mme de Sabran- Messages : 51652
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Correspondance secrète de l'abbé de Salamon
Merci beaucoup Leos ! 

La nuit, la neige- Messages : 16714
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Correspondance secrète de l'abbé de Salamon
Merci cher Leos, je ne connaissais pas cette correspondance. Cet abbé, représentant de l'Eglise catholique en France sous la Révolution a également publié des mémoires, rédigés entre 1808 et 1812 .
Intéressant. La reine conservait encore l'affection de quelques sujets.
C'est sur les conseils de Barnave que Marie-Antoinette est sortie des Tuileries pour se montrer au théâtre, afin de tenter de regagner un peu de popularité.
Leos a écrit: (...) le Roi et la Reine sont très contents en apparence ; ils parcourent les théâtres de cette capitale, où ils traînent leur royale famille, ce qu'on n'avait jamais vu en France. Il est vrai qu'on les applaudit beaucoup, et notamment samedi, aux Italiens, on cria : «Vive le Roi! vivent Leurs u Majestés! vive toute la famille royale! »
Intéressant. La reine conservait encore l'affection de quelques sujets.
C'est sur les conseils de Barnave que Marie-Antoinette est sortie des Tuileries pour se montrer au théâtre, afin de tenter de regagner un peu de popularité.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3058
Date d'inscription : 04/11/2017

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