La Brède, demeure de Montesquieu
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Nos conseils et découvertes :: Promenades et visites guidées (hors lieux du XVIIIe siècle)
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La Brède, demeure de Montesquieu
Toujours dans le mouchoir de poche de Malagar, Malromé, Verdelais, Saint-Macaire, je vous propose aujourd'hui une escapade à la Brède, demeure de Montesquieu !
A mon avis, Marie-Antoinette n'aurait pas manqué de d'appeler une gothique crapaudière ( ) ce château assez sombre, et même très sombre, moyenâgeux à souhait, mais elle n'y mit jamais les pieds. Au contraire sa fille Mousseline devenue duchesse d'Angoulême y vint en 1823. Nous avions vu Mme Royale prier la Vierge de Verdelais ( dans notre sujet sur Malromé ) , eh bien, ce soir-là sans doute, la princesse fut l'hôte d'honneur du château de la Brède.
Sur ce domaine naquit, le 18 janvier 1689, Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, auteur des "Lettres Persanes" et de "L'esprit des Lois".
Edifié à partir du XIVème siècle sur les ruines d'une construction plus ancienne, le château a été remanié à partir de la Renaissance. Il a conservé son caractère de forteresse, atypique par sa forme polygonale qui se reflète dans l'eau des larges douves qui l'entourent. Montesquieu y séjournait régulièrement, retrouvant, dans ce havre de paix, le bonheur d'une vie simple et un environnement propice à la réflexion et à l'écriture. Les lieux sont entourés d'un très beau parc à l'anglaise, dont le goût lui vint lors d'un séjour outre-manche.
A l’époque de Montesquieu (1689-1755) cette imposante bâtisse était le centre d’un beau domaine, seigneurie qui regroupait les fiefs de La Brède, Martillac et Saint-Morillon. Un contemporain a pu écrire : « Il n’est pas une demeure, un champ, une vigne, une touffe d’herbe dans cette région qui n’appartienne pas à Monsieur de Montesquieu ».
Stendhal lors de sa visite du château en 1838 en laisse une description minutieuse, mais il ne semble pas y trouver un aspect charmant : « J’ai aperçu un édifice sans façade, à peu près rond, environné de fossés remplis d’une eau couleur de café… Cet aspect est terriblement triste et sévère. » Il poursuit sa visite « à travers des pièces tout aussi austères » . Mais peut-être était-il influencé dans son jugement par son guide qui était, dit-il « une petite servante disgracieuse, quoique non laide » .
https://si-graves-montesquieu.fr/le-baron-de-la-brede/le-chateau-de-la-brede/49-description-du-chateau-de-la-brede-morceaux-choisis
On accède au château proprement dit par trois ponts-levis qui permettent de franchir les douves.
Entrons !
Sur ce plateau nous reconnaissons ...
... le château de la Brède .
Ce plafond fut décoré de fleurs de lys en l'honneur de la visite de la duchesse d'Angoulême à la Brède .
Les quatre spectaculaires colonnes torsadées ne sont pas uniquement décoratives mais ont pour mission de soutenir solidement la gigantesque salle de bibliothèque qui est juste au-dessus .
A l'instar de la Fayette, Lauzun, Fersen and Co, Charles Louis de Secondat, baron de Montesquieu, petit-fils et dernier descendant direct de l'écrivain, suivit en Amérique le général comte de Rochambeau pour combattre aux côtés des Insurgents .
Il était un des officiers les plus distingués de l'armée française lorsque la Révolution française de 1789 éclata. Il s'en montra dès le commencement un des adversaires les plus prononcés. Les soldats de son régiment s'étant mis, comme tous les autres, en état de rébellion contre leurs chefs, il prit le parti de se soustraire à leurs attaques en émigrant dans les premiers mois de 1792, et fit les premières campagnes d'une guerre qui devait être si longue et si meurtrière, sous les ordres du duc de la Chastre, puis sous ceux du duc de Laval-Montmorency. Dans l'expédition de Quiberon, il faisait partie de l'état-major de lord Moira, et il échappa au plus grand désastre qu'ait essuyé la cause royaliste.
Merci WIKI !
Nous devinons le pigeonnier à travers ce vitrail .
Henri Ribadieu
Les Châteaux de la Gironde: Mœurs féodales, détails biographiques ...
Ah, zut alors !!! Nous ne l'avons pas vue ...
De là, nous passons dans la chambre de Montesquieu .
Elle a été conservée dans son jus, en son état du XVIIIe siècle ; un montant de la cheminée porte la marque de frottement de son soulier, car il avait coutume d'écrire là sur son genou…
A côté est une chambrinette minuscule. C'était celle du secrétaire de Montesquieu, dormant à côté de son maître et corvéable à merci . Il ne pouvait bouger de sa chambre sans traverser celle de Montesquieu .
Eh bien, c'est celle où la duchesse d'Angoulême choisit de dormir " afin d'être au plus près du grand homme ", nous dit notre guide. Et voyez cette modeste chaise de paille auprès du lit .
Serait-ce la chaise du 23 juillet ?!!
Attention les yeux !!!
La bibliothèque ne fait pas moins de185 m2, sous une voûte de bois impressionnante.
C'est plutôt une salle de bal !
Elle est ornée d'une fresque peinte fin XVe siècle dont il ne reste que des bribes.
En voici une qui me semble illustrer la mort de Henri II. ( mais notre guide me dit que non )
La bibliothèque n'abrite plus aujourd'hui aucun livre (les derniers des 5 000 livres ont été légués en 1994 à la bibliothèque de Bordeaux afin d'en assurer la conservation).
... un écritoire de Montesquieu, avec sa fine plume d'oie ...
Petite chapelle attenante à la bibliothèque :
En retraversant le jardin, coup d'oeil dans le pigeonnier !
Nous quittons la Brède, mais non sans nous retourner sur ce portail cheapounet ...
A mon avis, Marie-Antoinette n'aurait pas manqué de d'appeler une gothique crapaudière ( ) ce château assez sombre, et même très sombre, moyenâgeux à souhait, mais elle n'y mit jamais les pieds. Au contraire sa fille Mousseline devenue duchesse d'Angoulême y vint en 1823. Nous avions vu Mme Royale prier la Vierge de Verdelais ( dans notre sujet sur Malromé ) , eh bien, ce soir-là sans doute, la princesse fut l'hôte d'honneur du château de la Brède.
Sur ce domaine naquit, le 18 janvier 1689, Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, auteur des "Lettres Persanes" et de "L'esprit des Lois".
Edifié à partir du XIVème siècle sur les ruines d'une construction plus ancienne, le château a été remanié à partir de la Renaissance. Il a conservé son caractère de forteresse, atypique par sa forme polygonale qui se reflète dans l'eau des larges douves qui l'entourent. Montesquieu y séjournait régulièrement, retrouvant, dans ce havre de paix, le bonheur d'une vie simple et un environnement propice à la réflexion et à l'écriture. Les lieux sont entourés d'un très beau parc à l'anglaise, dont le goût lui vint lors d'un séjour outre-manche.
A l’époque de Montesquieu (1689-1755) cette imposante bâtisse était le centre d’un beau domaine, seigneurie qui regroupait les fiefs de La Brède, Martillac et Saint-Morillon. Un contemporain a pu écrire : « Il n’est pas une demeure, un champ, une vigne, une touffe d’herbe dans cette région qui n’appartienne pas à Monsieur de Montesquieu ».
Stendhal lors de sa visite du château en 1838 en laisse une description minutieuse, mais il ne semble pas y trouver un aspect charmant : « J’ai aperçu un édifice sans façade, à peu près rond, environné de fossés remplis d’une eau couleur de café… Cet aspect est terriblement triste et sévère. » Il poursuit sa visite « à travers des pièces tout aussi austères » . Mais peut-être était-il influencé dans son jugement par son guide qui était, dit-il « une petite servante disgracieuse, quoique non laide » .
https://si-graves-montesquieu.fr/le-baron-de-la-brede/le-chateau-de-la-brede/49-description-du-chateau-de-la-brede-morceaux-choisis
On accède au château proprement dit par trois ponts-levis qui permettent de franchir les douves.
Entrons !
Sur ce plateau nous reconnaissons ...
... le château de la Brède .
Ce plafond fut décoré de fleurs de lys en l'honneur de la visite de la duchesse d'Angoulême à la Brède .
Les quatre spectaculaires colonnes torsadées ne sont pas uniquement décoratives mais ont pour mission de soutenir solidement la gigantesque salle de bibliothèque qui est juste au-dessus .
A l'instar de la Fayette, Lauzun, Fersen and Co, Charles Louis de Secondat, baron de Montesquieu, petit-fils et dernier descendant direct de l'écrivain, suivit en Amérique le général comte de Rochambeau pour combattre aux côtés des Insurgents .
Il était un des officiers les plus distingués de l'armée française lorsque la Révolution française de 1789 éclata. Il s'en montra dès le commencement un des adversaires les plus prononcés. Les soldats de son régiment s'étant mis, comme tous les autres, en état de rébellion contre leurs chefs, il prit le parti de se soustraire à leurs attaques en émigrant dans les premiers mois de 1792, et fit les premières campagnes d'une guerre qui devait être si longue et si meurtrière, sous les ordres du duc de la Chastre, puis sous ceux du duc de Laval-Montmorency. Dans l'expédition de Quiberon, il faisait partie de l'état-major de lord Moira, et il échappa au plus grand désastre qu'ait essuyé la cause royaliste.
Merci WIKI !
Nous devinons le pigeonnier à travers ce vitrail .
Henri Ribadieu
Les Châteaux de la Gironde: Mœurs féodales, détails biographiques ...
Ah, zut alors !!! Nous ne l'avons pas vue ...
De là, nous passons dans la chambre de Montesquieu .
Elle a été conservée dans son jus, en son état du XVIIIe siècle ; un montant de la cheminée porte la marque de frottement de son soulier, car il avait coutume d'écrire là sur son genou…
A côté est une chambrinette minuscule. C'était celle du secrétaire de Montesquieu, dormant à côté de son maître et corvéable à merci . Il ne pouvait bouger de sa chambre sans traverser celle de Montesquieu .
Eh bien, c'est celle où la duchesse d'Angoulême choisit de dormir " afin d'être au plus près du grand homme ", nous dit notre guide. Et voyez cette modeste chaise de paille auprès du lit .
Serait-ce la chaise du 23 juillet ?!!
Attention les yeux !!!
La bibliothèque ne fait pas moins de185 m2, sous une voûte de bois impressionnante.
C'est plutôt une salle de bal !
Elle est ornée d'une fresque peinte fin XVe siècle dont il ne reste que des bribes.
En voici une qui me semble illustrer la mort de Henri II. ( mais notre guide me dit que non )
La bibliothèque n'abrite plus aujourd'hui aucun livre (les derniers des 5 000 livres ont été légués en 1994 à la bibliothèque de Bordeaux afin d'en assurer la conservation).
... un écritoire de Montesquieu, avec sa fine plume d'oie ...
Petite chapelle attenante à la bibliothèque :
En retraversant le jardin, coup d'oeil dans le pigeonnier !
Nous quittons la Brède, mais non sans nous retourner sur ce portail cheapounet ...
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55168
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Brède, demeure de Montesquieu
Merci Eléonore de nous transporter ainsi !!!
Gouverneur Morris- Messages : 11606
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Brède, demeure de Montesquieu
Si le plaisir est partagé c'est tout ce que je désire, mon cher Momo !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55168
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Brède, demeure de Montesquieu
Moi j'aime bien le charme rustique de cette antique édifice, mais pas pour y habiter... le confort, le coût...
Merci Eléonore.
Merci Eléonore.
Dominique Poulin- Messages : 6906
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La Brède, demeure de Montesquieu
J'y suis allé le siècle dernier ! j'avais complétement oublié l’intérieur merci Eleonore de cette escapade.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3186
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
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