L'ambassade du Bey de Tunis à Versailles (1777)
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L'ambassade du Bey de Tunis à Versailles (1777)
Les ambassades en provenance de Tunisie ne furent pas rares au XVIIIème siècle : Louis XV en reçût trois, en janvier 1734, le 18 mai 1743 et en mars 1771. Mais la plus marquante reste, en 1777, celle de Suleiman Aga.
Les relations entre Paris et Tunis étaient bonnes alors. Certes, elles s'étaient tendues plus tôt dans le siècle avec l'achat de la Corse par la France, achat qui avait déplu aux tunisiens, ces derniers trouvant d'un coup les escadres de la marine royale française un peu trop proches de leurs côtes… Mais en 1770, un traité fût signé avec le premier ministre du Bey, Mustapha Khodja.
De plus, Ali Bey, qui régna de 1759 à 1782, s'entendait très bien avec le consul de France, monsieur de Saizieu, qui devait rentrer et prendre sa retraite en 1778. Lorsque le consul était reçu au palais, un salon privé lui était réservé pour y attendre son audience et une maison de campagne lui était allouée, du côté de La Marsa. Mieux encore, Ali Bey l'emmenait avec lui et sa suite dans ses déplacements et voyages, le considérant comme un ami.
A côté de cette excellente relation, les tunisiens pouvaient compter sur la marine française : en cas de gros temps, les capitaines tunisiens étaient autorisés à se réfugier dans les ports du littoral provençal. "Manquait-il à l’arsenal des cordages, des agrès ? Fallait-il l’aide d’ingénieurs ou de fondeurs de canons ? La santé d’Ali nécessitait-elle des soins spéciaux, tout lui venait de France à sa requête et un chirurgien de la marine se chargeait alors de son traitement…" (Source : Le Monde diplomatique). En échange, les marchands français étaient bien accueillis à Tunis et faisaient de bonnes affaires, alimentant le goût pour l'exotisme oriental qui était de mode en France.
Louis XVI ayant même eu la politesse d'informer personnellement le Bey de son avènement, il convenait donc de rendre à Versailles une visite de "grande courtoisie". Ali Bey désigna pour cette ambassade Suleiman Aga, un général de cavalerie :
Ce portrait, peint par Restout Jean-Bernard, a été fait d'après modèle au cours de la visite de l'ambassadeur. Pour sacrifier à l'engouement pour l'Orient de l'époque, le peintre a représenté l'ambassadeur en tenue orientale, avec son turban (souvent imposant car ce dernier pouvait servir de suaire en cas de décès imprévu), le ventre ceint d'une "bayadère", écharpe colorée et à rayures à la mode alors et dans laquelle Suleiman Aga a glissé son poignard. Le dignitaire porte enfin la barbe de rigueur et sur sa ceinture déborde son Tespi, le chapelet d'ambre avec lequel on comptait les 99 noms d'Allah, faisant glisser une perle à chaque nom.
L'ambassadeur embarqua donc avec une suite fastueuse de quatorze personnes et de nombreux serviteurs, arrivant en début d'année à Toulon où, la quarantaine passée, il débarqua, faisant forte impression par son luxe et ses présents somptueux.
Louis XVI reçût donc Suleiman Aga en mars, mettant les petits plats dans les grands, dans sa chambre de parade à Versailles. L'ambassadeur s'était habillé avec faste, "pelisse précieuse en hermine montée sur velours cramoisi" et turban. Il remît au roi la lettre de son maître puis passa dans la grande galerie (des glaces) pour être présenté à Marie-Antoinette (visiblement impressionnée par les imposants turbans des dignitaires), entourée d'une foule de courtisans. Si Louis XVI avait bien fait les choses, Suleiman Aga ne fût pas en reste et confirma ce qu'on pensait à son arrivée avec sa suite fastueuse : il offrît au roi six splendides chevaux arabes avec selles et harnachements ouvragés d'or, plus deux lions, de magnifiques tissus brodés, des sabres et poignards. Le roi lui offrît de son côté de précieux objets d'orfèvrerie, des tissus précieux et des montres.
L'ambassadeur devait rester au final cinq mois en France où il fréquenta théâtres, salons et spectacles, s'intéressant beaucoup aux courses de Sablons, aux combats de taureaux à Pantin et fréquentant le seul bain turc de Paris à l'époque, tenu par un riche arménien.
Les relations entre Paris et Tunis étaient bonnes alors. Certes, elles s'étaient tendues plus tôt dans le siècle avec l'achat de la Corse par la France, achat qui avait déplu aux tunisiens, ces derniers trouvant d'un coup les escadres de la marine royale française un peu trop proches de leurs côtes… Mais en 1770, un traité fût signé avec le premier ministre du Bey, Mustapha Khodja.
De plus, Ali Bey, qui régna de 1759 à 1782, s'entendait très bien avec le consul de France, monsieur de Saizieu, qui devait rentrer et prendre sa retraite en 1778. Lorsque le consul était reçu au palais, un salon privé lui était réservé pour y attendre son audience et une maison de campagne lui était allouée, du côté de La Marsa. Mieux encore, Ali Bey l'emmenait avec lui et sa suite dans ses déplacements et voyages, le considérant comme un ami.
A côté de cette excellente relation, les tunisiens pouvaient compter sur la marine française : en cas de gros temps, les capitaines tunisiens étaient autorisés à se réfugier dans les ports du littoral provençal. "Manquait-il à l’arsenal des cordages, des agrès ? Fallait-il l’aide d’ingénieurs ou de fondeurs de canons ? La santé d’Ali nécessitait-elle des soins spéciaux, tout lui venait de France à sa requête et un chirurgien de la marine se chargeait alors de son traitement…" (Source : Le Monde diplomatique). En échange, les marchands français étaient bien accueillis à Tunis et faisaient de bonnes affaires, alimentant le goût pour l'exotisme oriental qui était de mode en France.
Louis XVI ayant même eu la politesse d'informer personnellement le Bey de son avènement, il convenait donc de rendre à Versailles une visite de "grande courtoisie". Ali Bey désigna pour cette ambassade Suleiman Aga, un général de cavalerie :
Ce portrait, peint par Restout Jean-Bernard, a été fait d'après modèle au cours de la visite de l'ambassadeur. Pour sacrifier à l'engouement pour l'Orient de l'époque, le peintre a représenté l'ambassadeur en tenue orientale, avec son turban (souvent imposant car ce dernier pouvait servir de suaire en cas de décès imprévu), le ventre ceint d'une "bayadère", écharpe colorée et à rayures à la mode alors et dans laquelle Suleiman Aga a glissé son poignard. Le dignitaire porte enfin la barbe de rigueur et sur sa ceinture déborde son Tespi, le chapelet d'ambre avec lequel on comptait les 99 noms d'Allah, faisant glisser une perle à chaque nom.
L'ambassadeur embarqua donc avec une suite fastueuse de quatorze personnes et de nombreux serviteurs, arrivant en début d'année à Toulon où, la quarantaine passée, il débarqua, faisant forte impression par son luxe et ses présents somptueux.
Louis XVI reçût donc Suleiman Aga en mars, mettant les petits plats dans les grands, dans sa chambre de parade à Versailles. L'ambassadeur s'était habillé avec faste, "pelisse précieuse en hermine montée sur velours cramoisi" et turban. Il remît au roi la lettre de son maître puis passa dans la grande galerie (des glaces) pour être présenté à Marie-Antoinette (visiblement impressionnée par les imposants turbans des dignitaires), entourée d'une foule de courtisans. Si Louis XVI avait bien fait les choses, Suleiman Aga ne fût pas en reste et confirma ce qu'on pensait à son arrivée avec sa suite fastueuse : il offrît au roi six splendides chevaux arabes avec selles et harnachements ouvragés d'or, plus deux lions, de magnifiques tissus brodés, des sabres et poignards. Le roi lui offrît de son côté de précieux objets d'orfèvrerie, des tissus précieux et des montres.
L'ambassadeur devait rester au final cinq mois en France où il fréquenta théâtres, salons et spectacles, s'intéressant beaucoup aux courses de Sablons, aux combats de taureaux à Pantin et fréquentant le seul bain turc de Paris à l'époque, tenu par un riche arménien.
Calonne- Messages : 1098
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: L'ambassade du Bey de Tunis à Versailles (1777)
Calonne a écrit: le peintre a représenté l'ambassadeur en tenue orientale, avec son turban (souvent imposant car ce dernier pouvait servir de suaire en cas de décès imprévu)
...
Quel esprit pratique ! C'est ce qui s'appelle parer à toute éventualité .
Calonne a écrit:
L'ambassadeur devait rester au final cinq mois en France où il fréquenta théâtres, salons et spectacles, s'intéressant beaucoup aux courses de Sablons, aux combats de taureaux à Pantin et fréquentant le seul bain turc de Paris à l'époque, tenu par un riche arménien.
Quoi ! des combats de taureaux en plein Paris ?!! Quelle horreur !
Je tombe des nues ...
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'ambassade du Bey de Tunis à Versailles (1777)
C'est en 1790 que les combats de taureaux furent interdits à Paris.
Ils avaient lieu jusque là dans des amphithéâtres en bois, du côté de la rue de Sèvres, puis sur le chemin de Pantin, derrière l'hôpital Saint-Louis. On y trouvait également des combats de chiens, de sangliers, de loups, entre animaux de la même espèce ou contre d'autres bêtes. Le Hourvari consistait lui à ce que des chasseurs excitent des chiens de chasse à traquer et tuer des animaux lâchés dans l'arène.
Ces "divertissements" (auxquels des dames ne dédaignaient pas d'assister, souvent masquées) furent rétablis à la Restauration, puis à nouveau abolis en 1833.
Pour cette utilisation inattendue du turban, le rite musulman exige que le corps soit enterré dans les 24 heures après le décès, enveloppé à même la terre dans un suaire. En cas de décès imprévu et en l'absence du nécessaire, la volumineuse parure pouvait donc servir de linceul.
Ils avaient lieu jusque là dans des amphithéâtres en bois, du côté de la rue de Sèvres, puis sur le chemin de Pantin, derrière l'hôpital Saint-Louis. On y trouvait également des combats de chiens, de sangliers, de loups, entre animaux de la même espèce ou contre d'autres bêtes. Le Hourvari consistait lui à ce que des chasseurs excitent des chiens de chasse à traquer et tuer des animaux lâchés dans l'arène.
Ces "divertissements" (auxquels des dames ne dédaignaient pas d'assister, souvent masquées) furent rétablis à la Restauration, puis à nouveau abolis en 1833.
Pour cette utilisation inattendue du turban, le rite musulman exige que le corps soit enterré dans les 24 heures après le décès, enveloppé à même la terre dans un suaire. En cas de décès imprévu et en l'absence du nécessaire, la volumineuse parure pouvait donc servir de linceul.
Calonne- Messages : 1098
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: L'ambassade du Bey de Tunis à Versailles (1777)
Quelle barbarie ! ça fait froid dans le dos .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'ambassade du Bey de Tunis à Versailles (1777)
J'aime beaucoup le portrait de l'ambassadeur de Tunisie. Réaliste avec de belles couleurs chaudes.
En théorie, la Tunisie était-elle encore à la fin du XVIIIe siècle sous vassalité de l'empire Ottoman
En théorie, la Tunisie était-elle encore à la fin du XVIIIe siècle sous vassalité de l'empire Ottoman
Dominique Poulin- Messages : 6955
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: L'ambassade du Bey de Tunis à Versailles (1777)
En théorie oui… Mais comme beaucoup de provinces, l'autorité d'Istanbul n'y était guère plus que nominale…
A cette époque, c'est la "Régence de Tunis" qui est en place. Il s'agit d'une entité étatique, mise en place par l'empire Ottoman, suite à sa rivalité avec l'Espagne. Cette Régence a les limites de l'actuelle Tunisie, à peu de choses près. Istanbul la confie à ses vassaux mais très vite, les Beys de Tunis deviennent quasiment indépendants.
Le Bey est à la base un haut fonctionnaire chargé de la collecte des impôts et du cadastre. Au fil du temps, il devient le véritable maître du pays, avec à ses côtés le Pacha, représentant du sultan, qui n'a plus qu'une place honorifique. On parle alors de gouvernement Beylical (dirigé par un Bey).
A cette époque, c'est la "Régence de Tunis" qui est en place. Il s'agit d'une entité étatique, mise en place par l'empire Ottoman, suite à sa rivalité avec l'Espagne. Cette Régence a les limites de l'actuelle Tunisie, à peu de choses près. Istanbul la confie à ses vassaux mais très vite, les Beys de Tunis deviennent quasiment indépendants.
Le Bey est à la base un haut fonctionnaire chargé de la collecte des impôts et du cadastre. Au fil du temps, il devient le véritable maître du pays, avec à ses côtés le Pacha, représentant du sultan, qui n'a plus qu'une place honorifique. On parle alors de gouvernement Beylical (dirigé par un Bey).
Calonne- Messages : 1098
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: L'ambassade du Bey de Tunis à Versailles (1777)
Merci pour ce sujet, cher Calonne...
Connaissez vous ce document conservé à la Bibliothèque Nationale de France ?
A consulter : ICI
Il s'agit en fait d'un : "Recueil des mémoires et ordres de Sa Majesté, des dépêches, instructions et lettres de Mgr. de Sartine et de M. de St-Didier,... relatifs à l'ambassade de Tunis".
Parmi ces lettres, je vous présente celle-ci. Guère aimable, et fort présomptueuse...
* Source images : Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits.
Connaissez vous ce document conservé à la Bibliothèque Nationale de France ?
A consulter : ICI
Il s'agit en fait d'un : "Recueil des mémoires et ordres de Sa Majesté, des dépêches, instructions et lettres de Mgr. de Sartine et de M. de St-Didier,... relatifs à l'ambassade de Tunis".
Parmi ces lettres, je vous présente celle-ci. Guère aimable, et fort présomptueuse...
* Source images : Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits.
Dernière édition par La nuit, la neige le Jeu 19 Sep 2019, 00:04, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'ambassade du Bey de Tunis à Versailles (1777)
J'ai feuilleté ce fameux journal, mais dans les grandes lignes pour être franc.
Dans la liste des présents, j'aime bien le terme "quincaillerie"
Des baignoires aussi, sympa… Imagine-t-on aujourd'hui un jacuzzi offert par un président en exercice à un ambassadeur ou un autre président en visite officielle ?
Du côté de l'ambassadeur, s'il a vraiment offert deux lions à Louis XVI, je me demande ce que sont devenues ces pauvres bêtes ? Envoyées à la ménagerie royale ? Pas évident pour ces animaux de quitter le soleil de l'Afrique pour les froidures de la région parisienne...
Dans la liste des présents, j'aime bien le terme "quincaillerie"
Des baignoires aussi, sympa… Imagine-t-on aujourd'hui un jacuzzi offert par un président en exercice à un ambassadeur ou un autre président en visite officielle ?
Du côté de l'ambassadeur, s'il a vraiment offert deux lions à Louis XVI, je me demande ce que sont devenues ces pauvres bêtes ? Envoyées à la ménagerie royale ? Pas évident pour ces animaux de quitter le soleil de l'Afrique pour les froidures de la région parisienne...
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1098
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'ambassade du Bey de Tunis à Versailles (1777)
Calonne a écrit:
Du côté de l'ambassadeur, s'il a vraiment offert deux lions à Louis XVI, je me demande ce que sont devenues ces pauvres bêtes ? Envoyées à la ménagerie royale ?
Il s'agissait en fait d'une lionne et d'un lionceau, recueillis à la Ménagerie royale le jour où les présents furent offerts au roi ; les chevaux furent remis au prince de Lambesc, est-il précisé dans ce Journal d'ambassade.
Le lionceau a-t-il survécu quelques années et a-t-il été recueilli au Jardin des Plantes au début de la Révolution ?
Cela me fait penser au joli roman que nous avions présenté il y a trois ans.
Arrivé à la Ménagerie royale en 1788, déjà quasiment à l'abandon, il traverse les affres de la Révolution française pour finir tristement ses jours à la Ménagerie du Jardin des plantes, en 1796.
L'histoire du lion Personne. De Stéphane Audeguy
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'ambassade du Bey de Tunis à Versailles (1777)
Merci pour ces précisions !
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1098
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
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