Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Giuseppe Balsamo (1743-1795) est originaire de Naples. Il se fait repérer comme un escroc dès sa jeunesse. Il est peut-être agent de sociétés secrètes. Il prétend, en tous cas, détenir un élixir de longue vie, savoir communiquer avec les esprits et prédire l'avenir.
En 1780, il rencontre à Strasbourg le cardinal de Rohan. Il traite l'asthme du Prince et lui promet monts et merveilles.
La Baronne d'Oberkirch fait alors sa connaissance. Elle le décrit comme ayant des yeux passionnés mais froids. Arrivé à Paris le 30 janvier 1785, Cagliostro est arrêté le 31 août : Madame de la Motte-Valois l'accuse d'avoir reçu le collier dit "de la Reine" des mains du Cardinal de Rohan et de l'avoir dépecé. Il est embastillé puis libéré le 30 mai 1786. Il est prié de quitter le territoire.
Après un séjour en Angleterre , il est arrêté par les autorités pontificales et emprisonné au château Saint-Ange. Sa condamnation à mort est commuée en détention à vie et il meurt en 1795 dans une geôle pontificale.
Pendant son séjour en France, Cagliostro avait fondé une loge égyptienne dont il était le vénérable sous le nom de "Grand Cophte".
Cagliostro (1743-1795) (Giuseppe Balsamo, called Count Alessandro Cagliostro)
Par Jean-Antoine Houdon
Buste en marbre, 1786
Photo : Samuel H. Kress Collection - Courtesy National Gallery of Art, Washington
En 1780, il rencontre à Strasbourg le cardinal de Rohan. Il traite l'asthme du Prince et lui promet monts et merveilles.
La Baronne d'Oberkirch fait alors sa connaissance. Elle le décrit comme ayant des yeux passionnés mais froids. Arrivé à Paris le 30 janvier 1785, Cagliostro est arrêté le 31 août : Madame de la Motte-Valois l'accuse d'avoir reçu le collier dit "de la Reine" des mains du Cardinal de Rohan et de l'avoir dépecé. Il est embastillé puis libéré le 30 mai 1786. Il est prié de quitter le territoire.
Après un séjour en Angleterre , il est arrêté par les autorités pontificales et emprisonné au château Saint-Ange. Sa condamnation à mort est commuée en détention à vie et il meurt en 1795 dans une geôle pontificale.
Pendant son séjour en France, Cagliostro avait fondé une loge égyptienne dont il était le vénérable sous le nom de "Grand Cophte".
Cagliostro (1743-1795) (Giuseppe Balsamo, called Count Alessandro Cagliostro)
Par Jean-Antoine Houdon
Buste en marbre, 1786
Photo : Samuel H. Kress Collection - Courtesy National Gallery of Art, Washington
Invité- Invité
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Il n'était pas absolument beau, mais jamais physionomie plus remarquable ne s'est offerte à mon observation. Il avait surtout un regard d'une profondeur presque surnaturelle; je ne saurais rendre l'expression de ses yeux : c'était en même temps de la flamme et de la glace; il attirait et il repoussait; il faisait peur et il inspirait une curiosité insurmontable. On tracerait de lui deux portraits différents, ressemblant tous les deux et aussi dissemblables que possible. Il portait à sa chemise, aux chaînes de ses montres, à ses doigts, des diamants d'une grosseur et d'une eau admirables; si ce n'était pas du strass, cela valait la rançon d'un roi. Il prétendait les fabriquer lui-même. Toute cette friperie sentait le charlatan d'une lieue.
( Baronne d'Oberkirch )
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Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
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Selon la marquise de Créquy :
Joseph Balsamo, s'étant dit successivement comte Tischio, comte de Mélissa, commandeur de Belmonte, chevalier Pelegrini, comte Fenice, et définitivement comte de Cagliostro, était un homme assez mal tourné, mal habillé de taffetas bleu galonné d'argent sur toutes les tailles, et coiffé de la manière la plus ridiculement bizarre, avec des nattes poudrées qui étaient réunies en cadenettes. Il portait des bas chinés à coins d'or et des souliers de velours avec des boucles en pierreries ; il avait force diamants aux doigts, à la jabotière, aux chaînes des ses montres ; un chapeau garni de plumets blancs, qu'il ne manquait pas de remettre et de s'enfoncer sur la tête aussitôt qu'il voulait parler avec énergie : tout cela recouvert pendant huit mois de l'année d'une grande pelisse en renard bleu ; et quand je dis tout cela, ce n'est pas sans intention ni raison, car il avait à sa pelisse un capuchon de fourrure en forme de carapousse, et lorsque nos enfants l'entrevoyaient avec sa coiffure de renard à trois cornes, c'était à qui s'enfuirait le premier. Les traits de son visage étaient réguliers, sa peau vermeille et ses dents superbes. Je ne vous parlerai pas de sa physionomie, car il en avait douze ou quinze à sa disposition. On n'a jamais vu deux yeux comme les siens.
Il affectait de parler le plus mauvais français du monde, et surtout quand il avait affaire à des gens qu'il ne connaissait pas. Il était fort sensible à toutes les choses de bonne grâce et de bon goût, soit à l'extérieur des personnes ou dans leurs paroles. Il apercevait, il appréciait les nuances les plus subtiles de l'élégance et de la distinction dans les procédés sociaux, dans les manières, le langage, le style, et c'était avec une finesse étonnante. J'ai vu des écrits de Cagliostro que la plus spirituelle et la plus délicate personne du monde ne désavouerait certainement pas. Quand on avait le coup d'œil et l'oreille justes, on démêlait aisément que son extérieure bizarre et ses façons étranges étaient de la forfanterie, de la dérision malicieuse, un calcul établi sur l'étonnement du vulgaire ; et j'ai toujours pensé qu'il s'affublait et baragouinait de la sorte à l'effet d'en imposer aux imbéciles en affichant la plus grande originalité.
Selon la marquise de Créquy :
Joseph Balsamo, s'étant dit successivement comte Tischio, comte de Mélissa, commandeur de Belmonte, chevalier Pelegrini, comte Fenice, et définitivement comte de Cagliostro, était un homme assez mal tourné, mal habillé de taffetas bleu galonné d'argent sur toutes les tailles, et coiffé de la manière la plus ridiculement bizarre, avec des nattes poudrées qui étaient réunies en cadenettes. Il portait des bas chinés à coins d'or et des souliers de velours avec des boucles en pierreries ; il avait force diamants aux doigts, à la jabotière, aux chaînes des ses montres ; un chapeau garni de plumets blancs, qu'il ne manquait pas de remettre et de s'enfoncer sur la tête aussitôt qu'il voulait parler avec énergie : tout cela recouvert pendant huit mois de l'année d'une grande pelisse en renard bleu ; et quand je dis tout cela, ce n'est pas sans intention ni raison, car il avait à sa pelisse un capuchon de fourrure en forme de carapousse, et lorsque nos enfants l'entrevoyaient avec sa coiffure de renard à trois cornes, c'était à qui s'enfuirait le premier. Les traits de son visage étaient réguliers, sa peau vermeille et ses dents superbes. Je ne vous parlerai pas de sa physionomie, car il en avait douze ou quinze à sa disposition. On n'a jamais vu deux yeux comme les siens.
Il affectait de parler le plus mauvais français du monde, et surtout quand il avait affaire à des gens qu'il ne connaissait pas. Il était fort sensible à toutes les choses de bonne grâce et de bon goût, soit à l'extérieur des personnes ou dans leurs paroles. Il apercevait, il appréciait les nuances les plus subtiles de l'élégance et de la distinction dans les procédés sociaux, dans les manières, le langage, le style, et c'était avec une finesse étonnante. J'ai vu des écrits de Cagliostro que la plus spirituelle et la plus délicate personne du monde ne désavouerait certainement pas. Quand on avait le coup d'œil et l'oreille justes, on démêlait aisément que son extérieure bizarre et ses façons étranges étaient de la forfanterie, de la dérision malicieuse, un calcul établi sur l'étonnement du vulgaire ; et j'ai toujours pensé qu'il s'affublait et baragouinait de la sorte à l'effet d'en imposer aux imbéciles en affichant la plus grande originalité.
Mme de Sabran- Messages : 55309
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
;
Mme de Créquy poursuit :
Il aimait à faire comprendre qu'il aurait été fils du Grand-Maître de Malte Don Manoel Pinto d'Afonséca, mais il était fils légitime et digne héritier d'un avocat de Messine, appelé Marco Balsamo, lequel avait été repris de justice en 1748, parce qu'il avait extorqué 80 onces d'or au prince de Moliterne, en lui promettant de lui faire découvrir et de lui livrer un trésor enfoui sous une pyramide et sous la garde des génies infernaux. Ce fut l'inquisition qui lui fit son procès, dont le marquis d'Ossun me rapporta les pièces, à Paris, en revenant de son ambassade à Naples. C'était une marque de souvenir que voulut me donner notre ancien ami, le cardinal d'Aquaviva.
On n'a jamais rien appris de certain sur les premières années de ce thaumaturge, et l'ouvrage qu'on a publié sous le titre d'Histoire de Cagliostro n'est qu'un pamphlet sans consistance. Il avait d'abord habité Paris sous le nom de comte Tischio ; il fut compromis dans les premières poursuites de M. du Châtel, héritier de Mme d'Urfé, contre l'italien Casanova, ce qui les força d'abandonner la France, et ce fut à l'époque de son retour d'Allemagne, au bout de quatre à cinq ans, qu'on entendit parler pour la première fois du comte de Cagliostro, qui venait de faire des libéralités magnifiques et d'opérer des guérisons merveilleuses à l'hôpital de Strasbourg.
Mme de Créquy poursuit :
Il aimait à faire comprendre qu'il aurait été fils du Grand-Maître de Malte Don Manoel Pinto d'Afonséca, mais il était fils légitime et digne héritier d'un avocat de Messine, appelé Marco Balsamo, lequel avait été repris de justice en 1748, parce qu'il avait extorqué 80 onces d'or au prince de Moliterne, en lui promettant de lui faire découvrir et de lui livrer un trésor enfoui sous une pyramide et sous la garde des génies infernaux. Ce fut l'inquisition qui lui fit son procès, dont le marquis d'Ossun me rapporta les pièces, à Paris, en revenant de son ambassade à Naples. C'était une marque de souvenir que voulut me donner notre ancien ami, le cardinal d'Aquaviva.
On n'a jamais rien appris de certain sur les premières années de ce thaumaturge, et l'ouvrage qu'on a publié sous le titre d'Histoire de Cagliostro n'est qu'un pamphlet sans consistance. Il avait d'abord habité Paris sous le nom de comte Tischio ; il fut compromis dans les premières poursuites de M. du Châtel, héritier de Mme d'Urfé, contre l'italien Casanova, ce qui les força d'abandonner la France, et ce fut à l'époque de son retour d'Allemagne, au bout de quatre à cinq ans, qu'on entendit parler pour la première fois du comte de Cagliostro, qui venait de faire des libéralités magnifiques et d'opérer des guérisons merveilleuses à l'hôpital de Strasbourg.
Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
.
Madame de Créquy, toujours intarissable ! :
Pour vous donner une idée de l'enthousiasme qu'il inspirait, je vous rapporterai d'abord une lettre du prince Louis, depuis cardinal de Rohan, qui me le recommandait en ces termes :
Vous avez sans doute, Madame et chère cousine, entendu parler du comte de Cagliostro, des excellentes qualités qui le distinguent, de son admirable savoir et de ses vertus, qui lui ont mérité l'estime et la considération de toutes les personnes les plus distinguées de l'Alsace, et de moi le sentiment d'un attachement et d'une admiration sans bornes. Or, actuellement que je sais qu'il est à Paris sous le nom du comte Fenice, je la recommande à votre protection, Madame, avec la plus vive instance, bien assuré que vos bontés lui captiveront les attentions générales. Je vous prie aussi de vouloir prévenir qui vous savez de se tenir en garde contre les impressions des ennemis de cet être bienfaisant. Je suis persuadé que vous prendrez pour lui les sentiments que je vous exprime. C'est avec vénération que j'ai reconnu sa pente constante vers tout ce qui est bienfait et justice. J'ai dit ce que j'en sais par expérience, pour vous engager à lui témoigner égards et amitié particulière, mais je n'ai pas dit et je ne saurais dire ici tout le bien que je pense de lui.
Adieu, Madame et chère cousine, vous savez combien je vous suis tendrement et respectueusement attaché.
† Louis, Év. et Prince de Strasbourg.
Je lui répondis :
— Mon cousin, j'ai vu M. de Cagliostro, et je l'ai même reçu plusieurs fois, afin d'en avoir une idée plus exacte et de pouvoir en porter un jugement plus solide. Je ne sais ce que c'est que la bienfaisance philosophique, et je ne comprends que la charité évangélique. Ce n'est pas déjà trop des lumières célestes et du secours de la grâce d'en haut pour nous faire pratiquer l'amour du prochain, la plus difficile de toutes les vertus, à mon avis. Les chrétiens véritables ont bien de la peine à se dévouer au soulagement de l'humanité souffrante, et pourtant leur divin maître leur en a donné l'exemple avec le précepte ; comment voudrait-on que la philosophie hermétique, qui ne saurait fournir aucun précepte analogue à celui des chrétiens, eût l'autorité que ses adeptes ont entrepris de lui faire supposer ?
Vous sacrifiez votre repos, c'est-à-dire votre santé, sans compter votre temps et votre argent, pour opérer des œuvres de miséricorde, ou, si vous l'aimez mieux, des actes de bienfaisance, ai-je dit à M. de Cagliostro ; mais si vous n'agissez pas en vue du bon Dieu, je n'y conçois rien. Je comprends des philosophes qu'ils fassent des largesses en public et par ostentation d'humanité, je comprends aussi qu'il y ait des gens sans religion qui fassent l'aumône pour se délivrer des sollicitations d'un mendiant et pour éviter ce mouvement nerveux qu'on éprouve souvent à voir souffrir ; mais aller rechercher des pauvres et des malades, aller se mettre en quête des souffreteux et des malheureux humains qui ne souffrent pas sous vos yeux, pour épancher sur eux un océan de libéralités continuelles, et ceci quand on n'est pas chrétien, par simple compassion philosophique et pour la gloire de la théorie de Paracelse, voilà, Monsieur, ce que je ne comprendrai jamais, et permettez-moi de vous dire que je n'y crois pas. ( : )
Tout ce que je puis vous dire en faveur de M. Cagliostro, c'est qu'il a bien de l'esprit, et de plusieurs sortes.
Dieu veuille que vous n'ayez jamais à vous repentir de votre confiance en lui. Il ne faut pas, mon bon cousin, vous attendre à ce que je le présente ni le recommande à personne, et comme il a pu s'aviser que je le suspectais de charlatanerie, il est à croire que je ne le reverrai pas souvent.
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Madame de Créquy, toujours intarissable ! :
Pour vous donner une idée de l'enthousiasme qu'il inspirait, je vous rapporterai d'abord une lettre du prince Louis, depuis cardinal de Rohan, qui me le recommandait en ces termes :
Vous avez sans doute, Madame et chère cousine, entendu parler du comte de Cagliostro, des excellentes qualités qui le distinguent, de son admirable savoir et de ses vertus, qui lui ont mérité l'estime et la considération de toutes les personnes les plus distinguées de l'Alsace, et de moi le sentiment d'un attachement et d'une admiration sans bornes. Or, actuellement que je sais qu'il est à Paris sous le nom du comte Fenice, je la recommande à votre protection, Madame, avec la plus vive instance, bien assuré que vos bontés lui captiveront les attentions générales. Je vous prie aussi de vouloir prévenir qui vous savez de se tenir en garde contre les impressions des ennemis de cet être bienfaisant. Je suis persuadé que vous prendrez pour lui les sentiments que je vous exprime. C'est avec vénération que j'ai reconnu sa pente constante vers tout ce qui est bienfait et justice. J'ai dit ce que j'en sais par expérience, pour vous engager à lui témoigner égards et amitié particulière, mais je n'ai pas dit et je ne saurais dire ici tout le bien que je pense de lui.
Adieu, Madame et chère cousine, vous savez combien je vous suis tendrement et respectueusement attaché.
† Louis, Év. et Prince de Strasbourg.
Je lui répondis :
— Mon cousin, j'ai vu M. de Cagliostro, et je l'ai même reçu plusieurs fois, afin d'en avoir une idée plus exacte et de pouvoir en porter un jugement plus solide. Je ne sais ce que c'est que la bienfaisance philosophique, et je ne comprends que la charité évangélique. Ce n'est pas déjà trop des lumières célestes et du secours de la grâce d'en haut pour nous faire pratiquer l'amour du prochain, la plus difficile de toutes les vertus, à mon avis. Les chrétiens véritables ont bien de la peine à se dévouer au soulagement de l'humanité souffrante, et pourtant leur divin maître leur en a donné l'exemple avec le précepte ; comment voudrait-on que la philosophie hermétique, qui ne saurait fournir aucun précepte analogue à celui des chrétiens, eût l'autorité que ses adeptes ont entrepris de lui faire supposer ?
Vous sacrifiez votre repos, c'est-à-dire votre santé, sans compter votre temps et votre argent, pour opérer des œuvres de miséricorde, ou, si vous l'aimez mieux, des actes de bienfaisance, ai-je dit à M. de Cagliostro ; mais si vous n'agissez pas en vue du bon Dieu, je n'y conçois rien. Je comprends des philosophes qu'ils fassent des largesses en public et par ostentation d'humanité, je comprends aussi qu'il y ait des gens sans religion qui fassent l'aumône pour se délivrer des sollicitations d'un mendiant et pour éviter ce mouvement nerveux qu'on éprouve souvent à voir souffrir ; mais aller rechercher des pauvres et des malades, aller se mettre en quête des souffreteux et des malheureux humains qui ne souffrent pas sous vos yeux, pour épancher sur eux un océan de libéralités continuelles, et ceci quand on n'est pas chrétien, par simple compassion philosophique et pour la gloire de la théorie de Paracelse, voilà, Monsieur, ce que je ne comprendrai jamais, et permettez-moi de vous dire que je n'y crois pas. ( : )
Tout ce que je puis vous dire en faveur de M. Cagliostro, c'est qu'il a bien de l'esprit, et de plusieurs sortes.
Dieu veuille que vous n'ayez jamais à vous repentir de votre confiance en lui. Il ne faut pas, mon bon cousin, vous attendre à ce que je le présente ni le recommande à personne, et comme il a pu s'aviser que je le suspectais de charlatanerie, il est à croire que je ne le reverrai pas souvent.
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Mme de Sabran- Messages : 55309
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
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Écoutons maintenant MM. de Ségur, de Miromesnil, de Vergennes et de la Borde ; voici dans quels termes ils écrivaient au Préteur de Strasbourg, M. de Kinglin. « Nous avons vu M. le comte Alexandre de Cagliostro, dont la figure exprime le génie, dont les yeux de feu lisent au fond des âmes, qui sait toutes les langues de l'Europe et de l'Asie, et dont l'éloquence étonne, entraîne et subjugue, même dans celles qu'il parle le moins bien. Nous avons vu ce digne et vénérable mortel, au milieu d'une salle immense, courir avec empressement de pauvre en pauvre, panser leurs plaies dégoûtantes, adoucir leurs maux, les consoler par l'espérance, leur dispenser ses remèdes héroïques, les combler de bienfaits, enfin les accabler de ses dons, sans autre but que celui de secourir l'humanité souffrante. Ce spectacle enchanteur se renouvelle à Strasbourg trois fois chaque semaine, et plus de quinze mille malades lui doivent l'existence. Mme la comtesse de Cagliostro, belle et modeste personne, aussi bienfaisante que son époux, l'assiste continuellement dans ces actes d'une humanité transcendante. »
Afin d'avoir une idée de l'instruction solide et variée, de l'imagination brillante et de l'originalité d'esprit qui caractérisaient Cagliostro, je vous recommanderai la lecture d'une historiette qui fait partie de ses Mémoires et que j'en ai traduite. A présent, nous allons parler des principales croyances qu'il inculquait à ses disciples, ainsi qu'il m'est apparu dans les papiers saisis à son domicile de la rue Saint-Claude, à Paris, et comme il appert des pièces de son procès au tribunal de l'Inquisition romaine.
Les principales superstitions de la secte Balsamite avaient pour objet la métallurgie, la nécromancie, la cabale et l'onéirocritique, c'est-à-dire les quatre parties les plus vulgaires et les plus décriées de la croyance philosophale, de la science des prestiges et de l'art divinatoire. Les procédés métallurgiques employés par Cagliostro étaient ceux de l'école de Paracelse et de Borri, qui sont assez connus. Son élixir vital, que j'ai fait décomposer par un chimiste appelé Lavoisier, lequel a péri dans la révolution, soit dit en passant ( : sacrée marquise !!! ), était composé tout simplement d'aromates et d'or potable, ainsi que l'élixir de longévité de Nicolas Flamel et de St-Germain. Sa cabale était appuyée sur le comput hébraïque appelé samaritain. Sa pratique à l'égard de l'évocation des ombres, était celle des Cophtes, ainsi qu'elle est indiquée par le livre amorrhéen : enfin sa manière d'expliquer les songes était tout aussi déréglée que celle de Lucaccio Borrodina. Cagliostro n'avait donc fait faire aucun progrès à l'art magique, et même, il n'avait rien ajouté à celui du jongleur, sinon sa dignité de Grand-Cophte qui lui donnait, disait-on, le pouvoir de déléguer celui de la divination par l'hydromancie. Voici la formule de ce procédé balsamite.
Une pupille, une colombe, c'est-à-dire une jeune fille en état d'innocence, était placée devant un vase de cristal rempli d'eau pure, et par l'imposition des mains d'un Grand-Cophte, elle acquérait la faculté de communiquer avec les génies de la région moyenne, et voyait dans l'eau tout ce qui pouvait intéresser la personne au profit de laquelle on fomentait la révélation. J'ai vu, bien malgré moi, pratiquer cette opération divinatoire, à la prison des Carmes, à propos du Vicomte de Beauharnais, dont un enfant de six ans, la fille du geôlier, voyait ainsi dans une carafe et décrivait exactement tous les préparatifs du supplice. Mme Buonaparte ne saurait avoir oublié cette révélation sinistre, mais c'est une scène de 1793, et nous n'en sommes pas là. Je vous conseille de vous rappeler en pareille occasion, mon cher Enfant, cette prodigieuse parole du calviniste Bayle, le roi des sceptiques : « Il y a souvent dans ces choses-là beaucoup moins de merveilleux que n'en croient les esprits faibles, et beaucoup plus que n'en croient les esprits forts. »
( Souvenirs de la marquise de Créquy )
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Écoutons maintenant MM. de Ségur, de Miromesnil, de Vergennes et de la Borde ; voici dans quels termes ils écrivaient au Préteur de Strasbourg, M. de Kinglin. « Nous avons vu M. le comte Alexandre de Cagliostro, dont la figure exprime le génie, dont les yeux de feu lisent au fond des âmes, qui sait toutes les langues de l'Europe et de l'Asie, et dont l'éloquence étonne, entraîne et subjugue, même dans celles qu'il parle le moins bien. Nous avons vu ce digne et vénérable mortel, au milieu d'une salle immense, courir avec empressement de pauvre en pauvre, panser leurs plaies dégoûtantes, adoucir leurs maux, les consoler par l'espérance, leur dispenser ses remèdes héroïques, les combler de bienfaits, enfin les accabler de ses dons, sans autre but que celui de secourir l'humanité souffrante. Ce spectacle enchanteur se renouvelle à Strasbourg trois fois chaque semaine, et plus de quinze mille malades lui doivent l'existence. Mme la comtesse de Cagliostro, belle et modeste personne, aussi bienfaisante que son époux, l'assiste continuellement dans ces actes d'une humanité transcendante. »
Afin d'avoir une idée de l'instruction solide et variée, de l'imagination brillante et de l'originalité d'esprit qui caractérisaient Cagliostro, je vous recommanderai la lecture d'une historiette qui fait partie de ses Mémoires et que j'en ai traduite. A présent, nous allons parler des principales croyances qu'il inculquait à ses disciples, ainsi qu'il m'est apparu dans les papiers saisis à son domicile de la rue Saint-Claude, à Paris, et comme il appert des pièces de son procès au tribunal de l'Inquisition romaine.
Les principales superstitions de la secte Balsamite avaient pour objet la métallurgie, la nécromancie, la cabale et l'onéirocritique, c'est-à-dire les quatre parties les plus vulgaires et les plus décriées de la croyance philosophale, de la science des prestiges et de l'art divinatoire. Les procédés métallurgiques employés par Cagliostro étaient ceux de l'école de Paracelse et de Borri, qui sont assez connus. Son élixir vital, que j'ai fait décomposer par un chimiste appelé Lavoisier, lequel a péri dans la révolution, soit dit en passant ( : sacrée marquise !!! ), était composé tout simplement d'aromates et d'or potable, ainsi que l'élixir de longévité de Nicolas Flamel et de St-Germain. Sa cabale était appuyée sur le comput hébraïque appelé samaritain. Sa pratique à l'égard de l'évocation des ombres, était celle des Cophtes, ainsi qu'elle est indiquée par le livre amorrhéen : enfin sa manière d'expliquer les songes était tout aussi déréglée que celle de Lucaccio Borrodina. Cagliostro n'avait donc fait faire aucun progrès à l'art magique, et même, il n'avait rien ajouté à celui du jongleur, sinon sa dignité de Grand-Cophte qui lui donnait, disait-on, le pouvoir de déléguer celui de la divination par l'hydromancie. Voici la formule de ce procédé balsamite.
Une pupille, une colombe, c'est-à-dire une jeune fille en état d'innocence, était placée devant un vase de cristal rempli d'eau pure, et par l'imposition des mains d'un Grand-Cophte, elle acquérait la faculté de communiquer avec les génies de la région moyenne, et voyait dans l'eau tout ce qui pouvait intéresser la personne au profit de laquelle on fomentait la révélation. J'ai vu, bien malgré moi, pratiquer cette opération divinatoire, à la prison des Carmes, à propos du Vicomte de Beauharnais, dont un enfant de six ans, la fille du geôlier, voyait ainsi dans une carafe et décrivait exactement tous les préparatifs du supplice. Mme Buonaparte ne saurait avoir oublié cette révélation sinistre, mais c'est une scène de 1793, et nous n'en sommes pas là. Je vous conseille de vous rappeler en pareille occasion, mon cher Enfant, cette prodigieuse parole du calviniste Bayle, le roi des sceptiques : « Il y a souvent dans ces choses-là beaucoup moins de merveilleux que n'en croient les esprits faibles, et beaucoup plus que n'en croient les esprits forts. »
( Souvenirs de la marquise de Créquy )
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Mme de Sabran- Messages : 55309
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Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
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Pour ou contre Cagliostro ? ...
( : )
Cagliostro a laissé un souvenir où l’histoire se mêle à la légende. Admiré ou décrié, suivi ou rejeté, il demeure pour le plus grand nombre, un personnage énigmatique. Mais le chercheur indépendant, capable de jauger les êtres et les évènements avec une conscience libérée, découvre un personnage tout autre.
C’est dans cet esprit que nous avons essayé de comprendre la vie particulièrement riche et complexe du personnage.
Cagliostro a inspiré de nombreux artistes et écrivains. Les portraits gravés et dessinés qui le représentent abondent. Le statuaire Houdon ( de la Loge Les Neuf Sœurs) auteur du célèbre buste de Voltaire, a sculpté un magnifique portrait du mage.
L’extraordinaire destinée de Cagliostro a donné lieu à une prolifération de récits, de romans, de pièces de théâtre. Prés de trois cent volumes s’occupent plus ou moins exclusivement de Cagliostro. Certaines biographies méritent de retenir l’attention.
Celle de Ribadeau-Dumas, éditée chez Arthaud (Paris), fait siennes les conclusions de l’étude publiée sur Cagliostro et Catherine II, en 1947, par Wilfreid René Dhéttéoui. Celle de Constantin Photidadès (« Les Vies de Cagliostro », éditée en 1932 chez Grasset) et la même année le panégyrique du docteur Marc Haven, héritier spirituel, en quelque sorte, de Cagliostro.
Plus prés de nous, avec « Joseph Balsamo alias Cagliostro » (Genève, 1975) le journaliste Raymond Silva retrace avec impartialité l’existence tourmentée du personnage.
L’écrivain milanais Pier Capra a consacré à « Cagliostro il Taumaturgo » (ed. M.E.B., Turin, 1979) huit années de recherches. Il le considère comme le prophète de la chute du pouvoir temporel de l’Eglise catholique romaine. Il tente d’élucider le mystère de son origine et de sa fin.
« Le comte de Cagliostro » de Denyse Dalbian (Robert Laffont, 1983) du CNRS, marque une étape sur la voie menant à une meilleure connaissance du thaumaturge à partir de sources nouvelles.
Les détracteurs ne manquent pas. Parmi les plus illustres : Thomas Carlyle (1795-1881), essayiste écossais, écrivit un pamphlet : « Le comte Cagliostro », d’une incroyable méchanceté, directement inspiré du condensé anonyme tiré des cartons de l’Inquisition, rédigé on l’a su plus tard, par le jésuite Marcello.
L’illustre Franc-maçon Goethe s’est inspiré de la même source et a lâchement répudié son « frère initié » Cagliostro, de peur d’être assimilé au condamné que l’on représentait comme le « grand illusionniste » de la maçonnerie. Il fit jouer à Weimar en 1782 un pièce burlesque, « Le Grand Cophte », comédie en cinq actes qui accable de sarcasmes le thaumaturge, sous le nom de comte Rostro. Plus tard il se rendit incognito à Palerme pour y rechercher les origines de celui qui fascinait en dépit des apparences. Il fut touché par la simplicité et la noblesse de la mamma de Cagliostro.
Cagliostro inspira à l’Impératrice Catherine II, trois pièces satiriques dont l’une « Le Trompeur » (Obmanchtchik) fut représentée pour la première fois à l’Ermitage le 4 janvier 1786 et montre Cagliostro sous le nom grotesque de Kalifalkgerston.
Schiller lui dédia son roman inachevé Der Geistersher (Le Spirite).
Gérard de Nerval a suivi Goethe dans la moquerie. Son Cagliostro (« Les Illuminés ») est de pure imagination.
Alexandre Dumas, père et fils, lui ont consacré quatre romans, tous marqués de la plus extravagante fantaisie : Joseph Balsamo, Mémoires d’un Médecin, Le Collier de la Reine, La Prise de la Bastille. Ces ouvrages fourmillent d’inexactitudes mais sont plaisants à lire.
Parmi les hommages rendus à Cagliostro, il faut citer celui, combien émouvant, de Mozart dans son Opéra « La Flûte Enchantée », créé à Vienne le 30 septembre 1791. Le personnage central Sarastro, le grand prêtre vénéré de ses disciples, c’est Cagliostro. Mozart, maçon notoire, célébrait par sa composition musicale, chargée de tendresse, la gloire de Cagliostro
http://www.cercle-cagliostro.org/nouveau_fichier.html
Pour ou contre Cagliostro ? ...
( : )
Cagliostro a laissé un souvenir où l’histoire se mêle à la légende. Admiré ou décrié, suivi ou rejeté, il demeure pour le plus grand nombre, un personnage énigmatique. Mais le chercheur indépendant, capable de jauger les êtres et les évènements avec une conscience libérée, découvre un personnage tout autre.
C’est dans cet esprit que nous avons essayé de comprendre la vie particulièrement riche et complexe du personnage.
Cagliostro a inspiré de nombreux artistes et écrivains. Les portraits gravés et dessinés qui le représentent abondent. Le statuaire Houdon ( de la Loge Les Neuf Sœurs) auteur du célèbre buste de Voltaire, a sculpté un magnifique portrait du mage.
L’extraordinaire destinée de Cagliostro a donné lieu à une prolifération de récits, de romans, de pièces de théâtre. Prés de trois cent volumes s’occupent plus ou moins exclusivement de Cagliostro. Certaines biographies méritent de retenir l’attention.
Celle de Ribadeau-Dumas, éditée chez Arthaud (Paris), fait siennes les conclusions de l’étude publiée sur Cagliostro et Catherine II, en 1947, par Wilfreid René Dhéttéoui. Celle de Constantin Photidadès (« Les Vies de Cagliostro », éditée en 1932 chez Grasset) et la même année le panégyrique du docteur Marc Haven, héritier spirituel, en quelque sorte, de Cagliostro.
Plus prés de nous, avec « Joseph Balsamo alias Cagliostro » (Genève, 1975) le journaliste Raymond Silva retrace avec impartialité l’existence tourmentée du personnage.
L’écrivain milanais Pier Capra a consacré à « Cagliostro il Taumaturgo » (ed. M.E.B., Turin, 1979) huit années de recherches. Il le considère comme le prophète de la chute du pouvoir temporel de l’Eglise catholique romaine. Il tente d’élucider le mystère de son origine et de sa fin.
« Le comte de Cagliostro » de Denyse Dalbian (Robert Laffont, 1983) du CNRS, marque une étape sur la voie menant à une meilleure connaissance du thaumaturge à partir de sources nouvelles.
Les détracteurs ne manquent pas. Parmi les plus illustres : Thomas Carlyle (1795-1881), essayiste écossais, écrivit un pamphlet : « Le comte Cagliostro », d’une incroyable méchanceté, directement inspiré du condensé anonyme tiré des cartons de l’Inquisition, rédigé on l’a su plus tard, par le jésuite Marcello.
L’illustre Franc-maçon Goethe s’est inspiré de la même source et a lâchement répudié son « frère initié » Cagliostro, de peur d’être assimilé au condamné que l’on représentait comme le « grand illusionniste » de la maçonnerie. Il fit jouer à Weimar en 1782 un pièce burlesque, « Le Grand Cophte », comédie en cinq actes qui accable de sarcasmes le thaumaturge, sous le nom de comte Rostro. Plus tard il se rendit incognito à Palerme pour y rechercher les origines de celui qui fascinait en dépit des apparences. Il fut touché par la simplicité et la noblesse de la mamma de Cagliostro.
Cagliostro inspira à l’Impératrice Catherine II, trois pièces satiriques dont l’une « Le Trompeur » (Obmanchtchik) fut représentée pour la première fois à l’Ermitage le 4 janvier 1786 et montre Cagliostro sous le nom grotesque de Kalifalkgerston.
Schiller lui dédia son roman inachevé Der Geistersher (Le Spirite).
Gérard de Nerval a suivi Goethe dans la moquerie. Son Cagliostro (« Les Illuminés ») est de pure imagination.
Alexandre Dumas, père et fils, lui ont consacré quatre romans, tous marqués de la plus extravagante fantaisie : Joseph Balsamo, Mémoires d’un Médecin, Le Collier de la Reine, La Prise de la Bastille. Ces ouvrages fourmillent d’inexactitudes mais sont plaisants à lire.
Parmi les hommages rendus à Cagliostro, il faut citer celui, combien émouvant, de Mozart dans son Opéra « La Flûte Enchantée », créé à Vienne le 30 septembre 1791. Le personnage central Sarastro, le grand prêtre vénéré de ses disciples, c’est Cagliostro. Mozart, maçon notoire, célébrait par sa composition musicale, chargée de tendresse, la gloire de Cagliostro
http://www.cercle-cagliostro.org/nouveau_fichier.html
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Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Mme de Sabran a écrit:Le statuaire Houdon ( de la Loge Les Neuf Sœurs) auteur du célèbre buste de Voltaire, a sculpté un magnifique portrait du mage.
Statue que voici :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Tout va bien ! :
On débile sur Cagliostro une anecdote dont la gaieté doit faire suspecter la vérité. M. de Crosne lui demanda, au premier interrogatoire s'il n'avoil rien
à se reprocher ? Cagliostro, dit-on, déclara n'avoir sur la conscience qu une seule action funeste.
Quoi ? • La mort de Pompée; mais, fait-on ajouter an charlatan, on ne peut m'en faire un crime; j'ai suivi l'ordre de Ptolémée.
• On prétend que, dans la première surprise, M. de Crosne dit qu'il n'avait point entendu parler de ce fait, qui avoit apparemment eu lieu .sous son prédécesseur
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Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Affaire du Collier
Cagliostro fait de l'humour, si si ! :
Peut-être Cagliostro doit-il à un mot qui lui est échappé la sévérité à laquelle son innocence ne l'a pas soustrait. Quelques jours avant le jugement, il s'amusoit à décorer lui-même sa chambre à la Bastille avec de très-joli papier. Le gouverneur lui observa qu'il prenoit ce soin un peu tard. " Il ne sera point inutile, répondit le comte; la captivité fait naître des sentiments de morale; j'observe le précepte du pardon des offenses. Comme on dit que j'ai le don de prophétie, je veux que M. le baron de Breteuil trouve ce logemenl un peu plus propre que lorsque que l'on m'y a conduit . "
Cagliostro fait de l'humour, si si ! :
Peut-être Cagliostro doit-il à un mot qui lui est échappé la sévérité à laquelle son innocence ne l'a pas soustrait. Quelques jours avant le jugement, il s'amusoit à décorer lui-même sa chambre à la Bastille avec de très-joli papier. Le gouverneur lui observa qu'il prenoit ce soin un peu tard. " Il ne sera point inutile, répondit le comte; la captivité fait naître des sentiments de morale; j'observe le précepte du pardon des offenses. Comme on dit que j'ai le don de prophétie, je veux que M. le baron de Breteuil trouve ce logemenl un peu plus propre que lorsque que l'on m'y a conduit . "
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Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Quel touchante attention pour le baron de Breteuil. Ce Cagliostro, fort antipathique, avait un humour.... grinçant et froid comme lui-même, dirons-nous.
Je n'ai lu nulle part que ce Breteuil (ennemi du Cardinal de Rohan) se retrouva en captivité durant la Révolution. Cagliostro avait mal prédit la chose. Par contre, le baron mourut en 1807 dans son château ou il s'était retiré. Mais là, je ne suis pas voyante comme ce "comte", j'ai été voir wiki. Non mais.
Je n'ai lu nulle part que ce Breteuil (ennemi du Cardinal de Rohan) se retrouva en captivité durant la Révolution. Cagliostro avait mal prédit la chose. Par contre, le baron mourut en 1807 dans son château ou il s'était retiré. Mais là, je ne suis pas voyante comme ce "comte", j'ai été voir wiki. Non mais.
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Eh oui Cagliostro était un mauvais voyant ! :
Il a promis monts et merveilles au cardinal de Rohan... On sait ce qu'il advint !
Il a promis monts et merveilles au cardinal de Rohan... On sait ce qu'il advint !
Invité- Invité
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
J'entendis aussi parler de Cagliostro ...
et cela d'une façon élogieuse parce qu'il aurait guéri le duc de Caylus d'une étrange folie . Celui-ci avait toujours adoré son frère unique et un jour rêva qu'il était mort dans les bras d'un franciscain. Lorsque le frère mourut réellement, il conçut une telle haine contre ces religieux que chaque fois qu'il en voyait un, il sortait de sa voiture ou sautait de son cheval pour le malmener sans pitié, au point qu'il avait toujours sur lui plusieurs lettres de grâce qui l'auraient protégé si, par sa faute, l'un de ces pauvres moines avait perdu la vie .
Cagliostro le guérit et cela témoigne vraiment de sa connaissance des hommes et de son art médical .
........
:129fs916747:
et cela d'une façon élogieuse parce qu'il aurait guéri le duc de Caylus d'une étrange folie . Celui-ci avait toujours adoré son frère unique et un jour rêva qu'il était mort dans les bras d'un franciscain. Lorsque le frère mourut réellement, il conçut une telle haine contre ces religieux que chaque fois qu'il en voyait un, il sortait de sa voiture ou sautait de son cheval pour le malmener sans pitié, au point qu'il avait toujours sur lui plusieurs lettres de grâce qui l'auraient protégé si, par sa faute, l'un de ces pauvres moines avait perdu la vie .
Cagliostro le guérit et cela témoigne vraiment de sa connaissance des hommes et de son art médical .
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:129fs916747:
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Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Pour une fois qu'on dit du bien du bonhomme ...
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7398
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Mme de Sabran a écrit:
J'entendis aussi parler de Cagliostro et cela d'une façon élogieuse parce qu'il aurait guéri le duc de Caylus d'une étrange folie . Celui-ci avait toujours adoré son frère unique et un jour rêva qu'il était mort dans les bras d'un franciscain. Lorsque le frère mourut réellement, il conçut une telle haine contre ces religieux que chaque fois qu'il en voyait un, il sortait de sa voiture ou sautait de son cheval pour le malmener sans pitié, au point qu'il avait toujours sur lui plusieurs lettres de grâce qui l'auraient protégé si, par sa faute, l'un de ces pauvres moines avait perdu la vie .
Cagliostro le guérit et cela témoigne vraiment de sa connaissance des hommes et de son art médical .
Etonnant. C'est vraisemblablement le célèbre antiquaire et amateur d'art dont il est question ici. Il avait 58 ans à la mort de son frère.
Peut être était-ce une lubie de vieille personne ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Incroyable...Voilà bien une "grâce" injuste !!Mme de Sabran a écrit: Lorsque le frère mourut réellement, il conçut une telle haine contre ces religieux que chaque fois qu'il en voyait un, il sortait de sa voiture ou sautait de son cheval pour le malmener sans pitié, au point qu'il avait toujours sur lui plusieurs lettres de grâce qui l'auraient protégé si, par sa faute, l'un de ces pauvres moines avait perdu la vie .
J'ai déjà entendu une histoire similaire...
Romanesque pour le coup. Je ne m'en souviens plus trop, mais cela me parle.
Un Dumas, non ? N'y a-t-il pas un personnage de ce genre dans La San Felice ?
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Cela me dit vaguement quelque chose aussi ... Ah, que c'est irritant de ne pas se souvenir exactement !
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Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Je crois bien que c'est dans "La San Felice"...
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
De quel personnage s'agit-il donc?
J'ai le film (de télévision) qui avait été fait d'après ce roman, avec Lætitia Casta... mais le personnage que tu évoques y est-il présent?
Bien à vous.
J'ai le film (de télévision) qui avait été fait d'après ce roman, avec Lætitia Casta... mais le personnage que tu évoques y est-il présent?
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Le chevalier de Corberon, pendant sa mission en Russie, eut l'occasion de rencontrer Cagliostro .
Entre maçons, l'on se renseigne les uns sur les autres.
Il consigne dans son journal :
Hiittel a eu un entretien d'une heure et demie avec Son Altesse Royale ( le prince de Prusse ), et lui a fait une lettre de remerciements pour Domachenef, relativement à l'Académie dont le prince a été reçu membre. Ils ont ensuite beaucoup parlé de Maçonnerie : le prince de Prusse est très zélé et s'en occupe avec plaisir. Il a demandé à Hiittel quelques détails sur Cagliostro , qu'il lui a donnés d'après moi et en lui disant que je pourrois lui en dire davantage. Là-dessus, le prince a paru charmé d'apprendre que j'étois maçon, et il a dit à Huttel qu'il m'en parleroit : ce sera sans doute à Potsdam. Il lui a parlé aussi d'un maçon zélé, qui est M. Wachter, chambellan du roy de Danemark et son ministre au Cercle du Haut-Rhin ; mais Son Altesse Royale croit qu'il n'est pas dans la bonne voie, comme elle pense de Cagliostro qu'il a des connoissances, mais qu'il lui manque des pouvoirs essentiels qu'il n'a pas.
C'était lors du voyage de Cagliostro à Pétersbourg, en 1779.
Voici le jugement que le chevalier porta sur le bonhomme quelques mois plus tard, après l'avoir revu à Paris :
« Je crois que Cagliostro n'est point un charlatan, qu'il guérit non pas tout le monde, mais beaucoup, par ses connoissances chimiques et physiques, que cependant ce peut être un homme très dangereux et que certainement je ne me lierois pas avec lui quant au principe de ses connoissances. » (Ms, 3059 de la Bibliothèque d'Avignon, p. 146.)
Il note dans son Journal, à la date du 2 juillet 1781, que Cagliostro avait guéri à Pétersbourg la baronne de Strogonof, « qui a eu des accès de folie provenant des nerfs », Yélaguine, Mme Boutourline, etc.
Quelques guérisons " miraculeuses " étaient donc bien imputées au charlatan .
https://archive.org/stream/undiplomatefran02corbuoft/undiplomatefran02corbuoft_djvu.txt
Entre maçons, l'on se renseigne les uns sur les autres.
Il consigne dans son journal :
Hiittel a eu un entretien d'une heure et demie avec Son Altesse Royale ( le prince de Prusse ), et lui a fait une lettre de remerciements pour Domachenef, relativement à l'Académie dont le prince a été reçu membre. Ils ont ensuite beaucoup parlé de Maçonnerie : le prince de Prusse est très zélé et s'en occupe avec plaisir. Il a demandé à Hiittel quelques détails sur Cagliostro , qu'il lui a donnés d'après moi et en lui disant que je pourrois lui en dire davantage. Là-dessus, le prince a paru charmé d'apprendre que j'étois maçon, et il a dit à Huttel qu'il m'en parleroit : ce sera sans doute à Potsdam. Il lui a parlé aussi d'un maçon zélé, qui est M. Wachter, chambellan du roy de Danemark et son ministre au Cercle du Haut-Rhin ; mais Son Altesse Royale croit qu'il n'est pas dans la bonne voie, comme elle pense de Cagliostro qu'il a des connoissances, mais qu'il lui manque des pouvoirs essentiels qu'il n'a pas.
C'était lors du voyage de Cagliostro à Pétersbourg, en 1779.
Voici le jugement que le chevalier porta sur le bonhomme quelques mois plus tard, après l'avoir revu à Paris :
« Je crois que Cagliostro n'est point un charlatan, qu'il guérit non pas tout le monde, mais beaucoup, par ses connoissances chimiques et physiques, que cependant ce peut être un homme très dangereux et que certainement je ne me lierois pas avec lui quant au principe de ses connoissances. » (Ms, 3059 de la Bibliothèque d'Avignon, p. 146.)
Il note dans son Journal, à la date du 2 juillet 1781, que Cagliostro avait guéri à Pétersbourg la baronne de Strogonof, « qui a eu des accès de folie provenant des nerfs », Yélaguine, Mme Boutourline, etc.
Quelques guérisons " miraculeuses " étaient donc bien imputées au charlatan .
https://archive.org/stream/undiplomatefran02corbuoft/undiplomatefran02corbuoft_djvu.txt
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Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Il fallait bien qu'il ait eu quelques "talents".
Les "forces de l'esprit", si l'on y croit, peuvent favoriser les processus de guérison de certaines maladies ou de mal-être.
De là à parler de "miracles", bon...
Les "forces de l'esprit", si l'on y croit, peuvent favoriser les processus de guérison de certaines maladies ou de mal-être.
De là à parler de "miracles", bon...
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
La nuit, la neige a écrit:
Les "forces de l'esprit", si l'on y croit, peuvent favoriser les processus de guérison de certaines maladies ou de mal-être.
De là à parler de "miracles", bon...
C'est le même processus à Lourdes .
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Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro
Je ne pense pas que l'Eglise catholique reconnaisse Cagliostro comme thaumaturge...
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Laurenza Feliciani, alias Seraphina, épouse Balsamo, dite comtesse de Cagliostro
L'un des documents et lettres présentés à l'occasion des ventes aux enchères de la société Aristohil ; celui-ci est proposé à la vente par l'étude Aguttes, le 4 avril 2019, que nous signalions notamment dans notre rubrique "Ventes aux enchères".
Il s'agit d'un document rédigé en faveur du comte de Cagliostro par son épouse, après l'affaire du Collier de la Reine et leur expulsion hors de France.
Je cite (et ajoute les smileys ! ) :
- P.S. «Io Giuseppe Balsamo», signé également par sa femme Serafina Feliciani comtesse de CAGLIOSTRO, et des magistrats de Bienne en Suisse, Bienne 5 et 6 juillet 1787.
5 pages et demie in-fol. en un cahier retenu par un fil de soie lui-même fixé par 4 cachets de cire rouge, sceau sous papier aux armes de la ville de Bienne.
Photo : Aguttes
Photo : Aguttes
Note au catalogue :
Déclaration faite devant notaire et témoins par l'épouse de Cagliostro sur des faits et circonstances «qui ont rapport aux persécutions violantes autant qu'injustes, auxquelles il étoit exposé depuis quelques années, surtout durant son dernier séjour en Angleterre».
La comtesse de Cagliostro affirme tout d'abord n'avoir jamais été maltraitée par son mari, «encore moins frappée de coups».
Elle se souvient des visites que lui fit M. de VISMES [Jacques Vismes de Vaglay, alchimiste français vivant à Londres] lorsqu'elle se trouvait en Angleterre, celui-ci ayant cherché à gagner sa confiance «pour porter dans son esprit de la défiance, contre Monsieur le Comte, en lui assurant qu'elle seroit toujours malheureuse avec lui».
C'était dans le but de lui extorquer des secrets que Vismes lui a proposé de rentrer en France en lui promettant une pension de la part du ministre BRETEUIL.
Elle assure ensuite n'avoir jamais écrit à M. THILORIER [l'avocat de Cagliostro lors du procès du Collier], mais que MM. de Vismes, Rey de Morande et Lanzague ont envoyé une lettre qu'elle avait refusé de signer au nom de l'avocat contre son mari.
La comtesse n'a jamais eu connaissance d'une lettre de l'abbé de Saint-André.
Quant au cuisinier Augustino qui était à leur service à Londres, si elle le croit capable de toutes sortes de mauvaises choses, elle ne peut rien dire contre lui si ce n'est qu'il a assisté aux conversations des trois personnes susnommées sans rien y désapprouver.
Il est ensuite question de ses bijoux, emportés par le comte «de son consentement», et des pressions qu'on lui a fait subir à ce sujet.
Elle dit se souvenir que, lors de son emprisonnement à la Bastille, M. de LAUNAY lui avait dit «qu'elle avoit été trop reservée dans le procès en faveur du Cardinal & de M. le Comte, & que cela lui avoit couté quelques mois de séjour de plus la Bastille».
Elle rapporte d'autres propos du Gouverneur de la Bastille pour dissuader Cagliostro de porter plainte contre lui, que cela serait comme attaquer M. de Breteuil et qu'il perdrait forcément ce procès.
[En juin 1786, Cagliostro avait assigné en justice le Gouverneur de la Bastille et l'avocat Chenon pour non-restitution des biens et papiers mis sous scellés lors de son arrestation en juin 1785 ; ayant été obligé de se désister faute de preuves, Cagliostro fut débouté de sa demande en juillet 1787].
Enfin la comtesse de Cagliostro atteste que son mari «ne l'a jamais empêchée d'assister au culte et au service de sa Religion»...
La pièce est signée par elle, ainsi que par le notaire Köhly et deux témoins, puis certifiée légale à la date du lendemain par le Maire Bourgmestre de Bienne qui y a fait apposer le sceau de la ville.
Photo : Aguttes
* Source et infos complémentaires : Vente Aguttes - Les collections Aristophil (Avril 19)
Voici Séraphina, épouse de cet illuminé (la pauvre ), dite comtesse de Cagliostro
Laurenza Feliciani, alias Seraphina, épouse Balsamo, dite comtesse de Cagliostro
Estampe, 1785
Image : Biblitothèque Nationale de France
Il s'agit d'un document rédigé en faveur du comte de Cagliostro par son épouse, après l'affaire du Collier de la Reine et leur expulsion hors de France.
Je cite (et ajoute les smileys ! ) :
- P.S. «Io Giuseppe Balsamo», signé également par sa femme Serafina Feliciani comtesse de CAGLIOSTRO, et des magistrats de Bienne en Suisse, Bienne 5 et 6 juillet 1787.
5 pages et demie in-fol. en un cahier retenu par un fil de soie lui-même fixé par 4 cachets de cire rouge, sceau sous papier aux armes de la ville de Bienne.
Photo : Aguttes
Photo : Aguttes
Note au catalogue :
Déclaration faite devant notaire et témoins par l'épouse de Cagliostro sur des faits et circonstances «qui ont rapport aux persécutions violantes autant qu'injustes, auxquelles il étoit exposé depuis quelques années, surtout durant son dernier séjour en Angleterre».
La comtesse de Cagliostro affirme tout d'abord n'avoir jamais été maltraitée par son mari, «encore moins frappée de coups».
Elle se souvient des visites que lui fit M. de VISMES [Jacques Vismes de Vaglay, alchimiste français vivant à Londres] lorsqu'elle se trouvait en Angleterre, celui-ci ayant cherché à gagner sa confiance «pour porter dans son esprit de la défiance, contre Monsieur le Comte, en lui assurant qu'elle seroit toujours malheureuse avec lui».
C'était dans le but de lui extorquer des secrets que Vismes lui a proposé de rentrer en France en lui promettant une pension de la part du ministre BRETEUIL.
Elle assure ensuite n'avoir jamais écrit à M. THILORIER [l'avocat de Cagliostro lors du procès du Collier], mais que MM. de Vismes, Rey de Morande et Lanzague ont envoyé une lettre qu'elle avait refusé de signer au nom de l'avocat contre son mari.
La comtesse n'a jamais eu connaissance d'une lettre de l'abbé de Saint-André.
Quant au cuisinier Augustino qui était à leur service à Londres, si elle le croit capable de toutes sortes de mauvaises choses, elle ne peut rien dire contre lui si ce n'est qu'il a assisté aux conversations des trois personnes susnommées sans rien y désapprouver.
Il est ensuite question de ses bijoux, emportés par le comte «de son consentement», et des pressions qu'on lui a fait subir à ce sujet.
Elle dit se souvenir que, lors de son emprisonnement à la Bastille, M. de LAUNAY lui avait dit «qu'elle avoit été trop reservée dans le procès en faveur du Cardinal & de M. le Comte, & que cela lui avoit couté quelques mois de séjour de plus la Bastille».
Elle rapporte d'autres propos du Gouverneur de la Bastille pour dissuader Cagliostro de porter plainte contre lui, que cela serait comme attaquer M. de Breteuil et qu'il perdrait forcément ce procès.
[En juin 1786, Cagliostro avait assigné en justice le Gouverneur de la Bastille et l'avocat Chenon pour non-restitution des biens et papiers mis sous scellés lors de son arrestation en juin 1785 ; ayant été obligé de se désister faute de preuves, Cagliostro fut débouté de sa demande en juillet 1787].
Enfin la comtesse de Cagliostro atteste que son mari «ne l'a jamais empêchée d'assister au culte et au service de sa Religion»...
La pièce est signée par elle, ainsi que par le notaire Köhly et deux témoins, puis certifiée légale à la date du lendemain par le Maire Bourgmestre de Bienne qui y a fait apposer le sceau de la ville.
Photo : Aguttes
* Source et infos complémentaires : Vente Aguttes - Les collections Aristophil (Avril 19)
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Voici Séraphina, épouse de cet illuminé (la pauvre ), dite comtesse de Cagliostro
Laurenza Feliciani, alias Seraphina, épouse Balsamo, dite comtesse de Cagliostro
Estampe, 1785
Image : Biblitothèque Nationale de France
La nuit, la neige- Messages : 18060
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