Mémoires. Joseph Boruwlaski alias " Joujou ", nain de Cour ...
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Mémoires. Joseph Boruwlaski alias " Joujou ", nain de Cour ...
Gouverneur Morris a écrit:
N'oublions pas le nain Joujou, lui aussi accueilli un temps par Stanislas, et dont bébé fut très jaloux, au point d'essayer de le tuer en le poussant dans l'âtre d'une cheminée !
https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%B3zef_Boruw%C5%82aski
https://www.blelorraine.fr/2020/05/fabuleuse-histoire-du-nain-bebe-de-stanislas-lorraine/
Nous n'aurions garde d'oublier Joujou, mon cher Momo, d'autant qu'il laissa des Mémoires poignants intitulés "Mémoires du célèbre nain Joseph Boruwlaski, gentilhomme polonais" , publiés chez Flammarion .
Joujou vécut 98 ans, c'est dire s'il en avait à raconter !
Józef Boruwłaski en 1782.
Image WIKI.
Un article de Jérôme Gautheret
"Mémoires du célèbre nain Joseph Boruwlaski, gentilhomme polonais" : le calvaire de "Joujou"
Deuxième d'une étrange fratrie de six enfants, dont trois étaient frappés de nanisme, Joseph Boruwlaski avait tout pour intriguer : à sa naissance, en 1739, il ne mesurait que huit pouces, 20 de nos centimètres.
La comtesse ne sortait jamais sans son nain. Elle l'avait dérobé par malice à l'une de ses "amies", qui en avait la garde : il lui avait suffi d'insinuer que la présence d'un monstre au côté d'une femme enceinte risquait d'"influer sur l'enfant qu'elle portait dans son sein"...
Conquis par la ruse, le lilliputien n'eut pas à se plaindre du changement de propriétaire. On lui fit des habits, un mobilier, et même un salon miniature. Puis il étudia les langues et tous les savoirs nécessaires à la vie de salon : la musique, la danse, la conversation... Il en vint bientôt à exceller dans tous ces arts. Sa "carrière" de curiosité mondaine était lancée.
Deuxième d'une étrange fratrie de six enfants, dont trois étaient frappés de nanisme, Joseph Boruwlaski avait tout pour intriguer : à sa naissance, en 1739, il ne mesurait que huit pouces, 20 de nos centimètres. A 10 ans, il ne dépassait pas les un pied neuf pouces (63 cm). Orphelin de père et sans fortune, "Joujou" - c'est ainsi qu'on l'appelait - n'eut plus qu'à tirer parti de son infirmité. Il était parfaitement proportionné, et plein d'esprit. Bref, il avait tout pour plaire.
Sa renommée se répandit vite hors de sa Pologne natale. De Munich à Versailles, de Prusse en Hongrie, les cours d'Europe s'arrachaient le nain de compagnie, complaisamment promené par sa maîtresse. Sa célébrité était telle que l'infatigable chevalier de Jaucourt, rédacteur de nombreuses notices de l'Encyclopédie, qui l'avait rencontré à la cour de Lunéville, se servit de son histoire pour écrire l'article "nain".
Le petit homme était-il heureux ? C'est en tout cas ce qu'il affirme dans ses Mémoires, bouleversant best-seller de la fin du XVIIIe siècle, rédigé en 1788 et réédité après deux siècles d'oubli. Mais on a peine à le croire. Il suffit de lire son récit de cette soirée où l'assistance, débattant des facultés reproductrices des nains, en vint à imaginer de l'unir à sa soeur, naine elle aussi. "Je fais grâce à mes lecteurs des détails de cette conversation qui fut poussée très loin", élude vite Joujou, qui reconnaît, ce soir-là, au milieu des rires, avoir pleuré des "larmes amères".
Cet épisode pénible est la seule humiliation relatée par Joseph Boruwlaski, dans ce texte poignant. Ailleurs, les douleurs n'apparaissent qu'entre les lignes, dans des sous-entendus. Mais avec quelle violence... Tout en ellipses et en euphémismes, ces Mémoires ne disent pas tout. C'est à la lecture de l'étude biographique qui les accompagne qu'on comprend l'étendue du calvaire de Joujou.
Bientôt, il abandonna sa cage douillette, entreprit la conquête d'une Française désargentée, l'épousa, et l'entraîna avec lui sur les routes d'Europe, contraint pour survivre de s'exhiber contre quelques piécettes. Retiré à Durham, en Angleterre, où il finit ses jours à l'âge extraordinaire de 98 ans, il se borna à écrire ce curieux témoignage sur les coulisses de la vie de cour, continuant jusqu'au bout à remercier ses "bienfaiteurs". Il n'aspirait plus qu'à l'oubli.
L'hôtel de ville de Durham conserve un souvenir de son citoyen d'adoption. C'est une statue de gentilhomme appuyé sur une guitare, grandeur nature. Elle mesure 99 centimètres.
https://www.lemonde.fr/livres/article/2008/09/04/memoires-du-celebre-nain-joseph-boruwlaski-gentilhomme-polonais-le-calvaire-de-joujou_1091298_3260.html
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Mme de Sabran- Messages : 55309
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