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La fin tragique du Hidenburg

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La fin tragique du Hidenburg Empty La fin tragique du Hidenburg

Message par Calonne Jeu 3 Juin - 11:44

La fin tragique du Hidenburg Hiden_10

Image : nouvelobs.com

Il a pour nom officiel le LZ 129 Hindenburg. Construit par l'allemand Zeppelin, il est, lors de son vol inaugural en 1936, le plus grand dirigeable commercial au monde, reliant l'Europe à l'Amérique en survolant l'océan, rien de moins. A l'époque, il passe pour un chef-d'oeuvre de technique, de technologie même et fait l'orgueil de l'Allemagne nazie. Cette dernière y voit un formidable outil de propagande autant que le début d'une ère nouvelle dans les transports. Au niveau technique, électrique, chimique, le Hindenburg est jugé révolutionnaire, voire futuriste. Une fantastique structure composée d'anneaux circulaires tendue d'une enveloppe de 34 000 mètres carrés, équipée également de quatre moteurs diesel. A l'intérieur, un incroyable labyrinthe de poutrelles, échelles, réservoirs, portiques…

L'aménagement intérieur ? Les passagers ne sont pas situés dans la nacelle, réservée au pilotage, mais à l'intérieur de la carcasse. Deux ponts superposés reliés par un escalier intérieur avec cabines, salle à manger, salon… On y trouve même une douche, une cuisine électrique avec machine à glaçons, un réfrigérateur, modernité incroyable pour l'époque… Les tables sont dressées avec nappes brodées, argenterie de rigueur et fleurs fraîches, dans le ballet incessant des stewards et maîtres d'hôtel. Sans oublier le piano et le fumoir, soumis à des règles de sécurité très strictes, sécurisé par un système de surpression. Les briquets personnels étaient confisqués au départ. Le barman devait s'assurer qu'aucun passager ne franchissait la porte tournante faisant office de sas avec une cigarette ou une pipe allumée et c'est lui seul qui utilisait l'unique briquet autorisé à bord pour allumer les cigarettes des passagers.

Le salon (reconstitution)

La fin tragique du Hidenburg Hiden_17

Image : scoopnest.com

Ses murs étaient couverts d'une carte du monde sur laquelle étaient représentés les différents trajets des plus célèbres explorateurs. De grandes fenêtres permettaient d'admirer l'extérieur tout en donnant beaucoup de lumière. C'est par elles que les rares survivants échappèrent à la mort. On y trouvait un grand piano qui, pour des raisons de sécurité, était entièrement en aluminium et donc très léger. Sur certains vols, il pouvait y avoir un concert ou un récital.

La salle à manger (photo d'époque)

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Image : newyorkaktuell.nyc

Le fumoir (photo d'époque)

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Image : wanderlustmind.org

On y accédait donc par un sas sécurisé. Seul le barman pouvait allumer pipes et cigarettes.

Une cabine (reconstitution)

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Image : scoopnest.com

Spartiate et petite mais avec eau chaude, eau froide et chauffage.

Des toilettes avec cuvette et urinoir ainsi qu'une douche étaient également à disposition des passagers.
Ces derniers accédaient à bord par deux escaliers latéraux qui s'ouvraient sous l'appareil.
Le dirigeable comptait deux ponts, le A  pour les passagers et le B pour l'équipage afin de faciliter le service et les déplacements à bord. C'est au pont B qu'on trouvait néanmoins le fameux fumoir, les toilettes, mais aussi la cuisine et les quartiers de l'équipage.

L'engouement et l'enthousiasme sont incroyables. Le dirigeable est utilisé, paré des anneaux olympiques et de croix gammées lors des Jeux Olympiques de 1936. Sous les acclamations, le Hindenburg survole majestueusement le stade juste avant l'arrivée d'Hitler. On raconte que le Fürhrer, vexé de voir les spectateurs le nez en l'air au lieu de l'acclamer, aurait ordonné que le dirigeable s'éloigne au plus vite…
Le vol inaugural déchaîne l'enthousiasme. Le décollage à destination de Rio de Janeiro s'effectue le 31 mars 1936 et le passage de l’Equateur donne lieu à la traditionnelle fête à bord, des certificats sont distribués aux passagers, tous déguisés pour la circonstance. Le 4 avril 1936, la ville de Bahia est atteinte, puis Santa Cruz dans la région de Rio, où l'atterrissage est effectif à 07h12. Le vol retour vers l'Allemagne débute le 6 avril 1936.
La première traversée transatlantique nord se déroule elle à partir du 6 mai 1936. On rajoute quatre canots de secours et des gilets de sauvetage sont distribués aux passagers. L'atterrissage, le 9 mai à 06h10, s'effectue normalement et le vol retour a lieu le 14 mai 1936. Les passagers s'extasient : roulis et vibrations sont imperceptibles. Aucun bruit à bord où les boissons, dans les verres posés sur les tables, ne bougent même pas !
Durée du voyage ? Quatre jours à peine.
Le prix ? 400 dollars de l'époque, soit 7000 dollars actuels environ.

Malheureusement...
Le 6 mai 1937, le dirigeable approche du New Jersey, après plus de 63 voyages. Celui-ci s'est déroulé sans incident notable mais l'atterrissage est retardé par un violent orage. Quelque 200 personnes, marins et ouvriers, s'apprêtent à l'amarrer. C'est alors qu'un incendie éclate brusquement à la poupe du dirigeable, rapidement alimenté par le dihydrogène. L'aéronef perd son stabilisateur horizontal et s'écrase au sol en 34 secondes… 34 secondes à peine pour que le "Titanic des airs" se transforme en une monstrueuse boule de feu et s'écrase... Le brasier est nourri par le carburant diesel des moteurs qui explosent à leur tour. Il y avait 97 personnes à bord, dont 61 membres d'équipage et 36 passagers. L'accident fait 35 morts, dont 21 membres d'équipage, 1 membre du personnel au sol et 13 passagers. Les rares survivants sont ceux qui avaient la chance d'être les plus proches des fenêtres par lesquelles ils se sont jetés pour échapper au brasier.

La fin tragique du Hidenburg Hiden_16

Image : navytimes.com (photo d'époque)

La fin tragique du Hidenburg Hiden_15

Image : hoaxeye.com (photo d'un film)

L'onde de choc est terrible, planétaire, car l'accident a été filmé et commenté en direct. Une foule de journalistes était présente sur les lieux et toute la scène a été filmée. Le témoignage du journaliste Herbert Morrison reste poignant : on l'entend commenter la catastrophe en direct, ses commentaires entrecoupés de sanglots, décrivant les passagers hurlant se jetant par les fenêtres, le dirigeable s'écrasant au sol dans les flammes. Cet enregistrement existe toujours, il peut être écouté par le public au musée de l'aviation de Washington. Les photos de la catastrophe inondent tous les journaux du monde.

La catastrophe va déboucher sur de nombreuses commissions d'enquête mais aussi théories, parfois délirantes, qui, au fil des décennies, alimenteront et enflammeront l'imaginaire. On parlera de complot, de passagers mystérieux, de bombe, d'espions, de trésor caché à bord… Aujourd'hui encore, la cause réelle de l'accident reste incertaine, les experts penchent majoritairement pour une décharge électrique, due à l'orage lors de l'atterrissage et ayant entraîné un fatal enchaînement. Beaucoup considèrent quand-même avec le recul, que malgré toute sa technologie très avancée pour l'époque, le Hindenburg n'en restait pas moins une véritable "bombe volante"...

Pour l'anecdote, le dernier survivant de la catastrophe est mort en 2019, à 90 ans. Agé de huit ans à l'époque, il a perdu dans le crash son père et sa soeur et n'a dû la vie sauve qu'à sa mère qui a réussi à briser une fenêtre et à le faire sauter par-dessus bord avec son frère. Sévèrement brûlé, il resta aveugle plusieurs mois et subît neuf greffes de peau. Sa mère tenta de sauver également sa fille mais il était trop tard. Elle ne survécût elle-même que lorsque l'appareil s'écrasa au sol, en sautant à terre à travers la fenêtre brisée.


Dernière édition par Calonne le Jeu 3 Juin - 11:56, édité 1 fois
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Message par Mme de Sabran Jeu 3 Juin - 11:53

Mon dieu, quelle horreur ! pale

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...    demain est un autre jour .
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Message par Calonne Jeu 3 Juin - 12:04

Tout est allé très vite. Je pense que ceux qui ont perdu la vie sont morts quasiment sur le coup. Comme souvent à l'atterrissage, la plupart des passagers étaient massés aux fenêtres du salon pour assister à la manoeuvre : ceux qui ont survécu ont dû être ceux qui étaient les plus proches des vitres et ont pu sauter...

Irréalistes donc les films réalisés depuis sur la catastrophe avec moments dramatiques, de bravoure, de lâcheté... Tout s'est terminé en quelques minutes.
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