Domfront, Normandie : le Manoir de la Saucerie
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Domfront, Normandie : le Manoir de la Saucerie
C'est mon dernier gros coup de coeur, coup de foudre même ...
Je vous emmène, les amis, chez un page de Marie-Antoinette !
En 1198, Aliénor d'Aquitaine (reine de France par mariage avec le roi Louis VII le Jeune, puis reine d’Angleterre et duchesse de Normandie par mariage avec Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre, mère du roi Richard Ier d'Angleterre (Richard Cœur-de-Lion), et arrière-grand-mère du roi Louis IX (saint Louis)...), donne à titre de fief, de nombreuses terres voisines de son château de Domfront, dont ces terres de marais de Rouellé-la-Haute-Chapelle, à son vassal Robert le Saucier, bailli de Domfront et saucier de la reine. Un premier logis seigneurial est construit sur une motte fossoyée dans les marais de La Haute-Chapelle, à qui il donne son nom.
Robert Le Saucier , fidèle serviteur de la reine Aliénor d'Aquitaine, avait un rôle crucial au sein de ses cuisines. Saucier de la reine, c’est-à-dire officier de cuisine, il était chargé de préparer ou de surveiller la salaison, les saumures et les sauces, une mission de confiance à l’époque , gardant les comestibles longtemps en hiver et pendant les chaudes journées d'été. Il créa également des sauces qui rendirent la nourriture du XIIème siècle digne d'une reine.
Robert fit de telles merveilles à ses fourneaux qu'en remerciement de ses services, Aliénor le fit Bailli de Domfront en 1198. Il eut dès lors la responsabilité de collecter les impôts dans la région. Il eut besoin d'une maison fortifiée qui reçut fréquemment la reine lorsqu'elle venait visiter ses terres à Domfront.
Au XIVe siècle le château seigneurial passe par héritage et mariage, à la famille de Villaines
Pendant la Guerre de Cent ans, La Saucerie traverse sa «période la plus sombre».
Jean de Lancastre premier duc de Bedford, frère du roi Henri V, importun gouverneur de Normandie et meurtrier de Jeanne d'Arc, fit évincer la famille Villaine remplacée et octroya la Saucerie à Thomas Montgomery. Pendant quelques années, La Saucerie fut anglaise !
Après l'éviction des Anglais, la famille Villaine revint; Guillemette de Villaine, épousa Jacques Doynel de Montécot.
Ainsi le château seigneurial passait-il par héritage et mariage, à la famille de Villaines, puis au XVe siècle à la famille Doynel. Les Doynel firent construire un puissant château fort sur le précédent, avec logis seigneurial, corps de ferme, et porte châtelet monumentale, en grès armoricain paré de granit, constituée d'une tour de fortification principale, flanquée de deux tours rondes latérales, sur quatre niveaux et trois étages, avec créneaux, mâchicoulis, hourds, poternes, meurtrières, échauguettes, pont-levis, douves...
d'azur à un chevron de gueules accompagné de trois merlettes de sable posées 2 en chef et une en pointe
couronne : de marquis support : 2 centaures
Vestige d'un ensemble fortifié dont l'habitation seigneuriale fut incendiée vers 1840. La porte fortifiée qui subsiste, bordée de douves en eau, se compose de deux tours massives circulaires, encadrant un bâtiment à peu près carré.
Les tours, percées de nombreuses embrasures pour couleuvrines, sont coiffées chacune par un étage carré construit en pan de bois et briques, et terminé par un comble à l'impériale. La partie centrale est couverte par un dôme surmonté d'un clocheton carré.
Sur les angles de la façade postérieure s'élèvent des échauguettes en pans de bois. Entre les tours, au niveau du sol, s'ouvre une porte cintrée surmontée d'un blason sculpté, sur lequel nous reconnaissons les trois merlettes de la famille Doynel de la Saucerie . Elle était précédée d'un pont-levis.
Sur la façade postérieure, les traces d'un pont-levis prouvent que le châtelet était entièrement entouré de douves. La poterne, dont la construction peut remonter au milieu du 14e siècle, devait être couronnée par des mâchicoulis et des crénelages. Les parties hautes ont été remplacées au 17e siècle par les constructions en charpente et briques.
Aux XVIe siècle et XVIIe siècle le château fort est transformé en château Renaissance. Les parties hautes fortifiées sont remplacées par des pans de style maison à colombages normands en bois et briques, avec toitures en forme de carène de bateau renversée, de style dôme à l’impérial à clocheton, couverts de bardeaux de châtaigner. Le logis seigneurial est transformé en manoir Renaissance, avant d’être entièrement détruit par incendie en 1860.
A la Révolution française, la Saucerie est confisquée. D'après un certificat du 1er Août. 1789, Jacques Charles Alexandre Doynel marquis de Montécocq , ci-devant Page de la Reine, avait fait ses preuves pour monter dans les carrosses du roi.
(De Magny : Op. cit.).
Comme beaucoup de nobles, il jugea sage d'émigrer plutôt que de perdre la tête. Le nouveau gouvernement déclara son manoir et 200 hectares à la Haute-Chapelle « Actifs nationaux » . Tout fut vendu comme bien national.
Au XIXème siècle, la famille Doynel revint à la Saucerie et la racheta . Mais les voisins alentour, depuis quelques décennies, avaient pillé le site devenu carrière de pierres . Les anciens communs étaient démantelés en grande partie.
Ils le sont toujours...
A cette époque, la maison Doynel restait tout de même encore un grand manoir du XVIIème siècle, considérablement plus confortable que l'ancien fort médiéval à quelques mètres au sud. Il a brûlé en 1840. Certaines de ses pierres ont servi à construire la nouvelle petite maison qui se tient à l'écart des bâtiments principaux, près du pigeonnier.
Des gravures anciennes montrent le manoir confortable du XVIIe siècle qui a brûlé en 1840 , puis la transmet par héritage à sa récente propriétaire Élyette Saint-Léger (née Doynel de La Saucerie) descendante de son ancêtre Robert le Saucier. »
Manoir de la Saucerie - La Haute-Chapelle - Basse-Normandie (Orne - France)
Gravure originale en taille-douce sur acier gravée par Hardel. 1835
(…) « Il demeure en outre un colombier en colombages, de forme octogonale. » On le voit tout à fait à droite sur l'image ci-dessus .
Eh bien oui, et le miracle c'est que le pigeonnier est absolument intact !
Dans ( ce qui fut ) la cour d'honneur de la Saucerie, puits et gadage pour la presse des pommes ...
... ainsi que ce très curieux ( énorme ) four à bois en terre cuite ...
... dont voici l'entrée :
...à gauche sur la photo :
Et je conclurai sur cette note tragique, les amis, le manoir de la Saucerie cherche acheteur !
Restauré depuis des années, l'édifice de la fin du Moyen Age, à La Haute-Chapelle, a été mis en vente par son propriétaire.
L'association qui a contribué à sa sauvegarde espère un repreneur.
Ah ! si j'étais riche ...
https://www.ouest-france.fr/normandie/le-manoir-de-la-saucerie-cherche-acheteur-2037374
Je vous emmène, les amis, chez un page de Marie-Antoinette !
En 1198, Aliénor d'Aquitaine (reine de France par mariage avec le roi Louis VII le Jeune, puis reine d’Angleterre et duchesse de Normandie par mariage avec Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre, mère du roi Richard Ier d'Angleterre (Richard Cœur-de-Lion), et arrière-grand-mère du roi Louis IX (saint Louis)...), donne à titre de fief, de nombreuses terres voisines de son château de Domfront, dont ces terres de marais de Rouellé-la-Haute-Chapelle, à son vassal Robert le Saucier, bailli de Domfront et saucier de la reine. Un premier logis seigneurial est construit sur une motte fossoyée dans les marais de La Haute-Chapelle, à qui il donne son nom.
Robert Le Saucier , fidèle serviteur de la reine Aliénor d'Aquitaine, avait un rôle crucial au sein de ses cuisines. Saucier de la reine, c’est-à-dire officier de cuisine, il était chargé de préparer ou de surveiller la salaison, les saumures et les sauces, une mission de confiance à l’époque , gardant les comestibles longtemps en hiver et pendant les chaudes journées d'été. Il créa également des sauces qui rendirent la nourriture du XIIème siècle digne d'une reine.
Robert fit de telles merveilles à ses fourneaux qu'en remerciement de ses services, Aliénor le fit Bailli de Domfront en 1198. Il eut dès lors la responsabilité de collecter les impôts dans la région. Il eut besoin d'une maison fortifiée qui reçut fréquemment la reine lorsqu'elle venait visiter ses terres à Domfront.
Au XIVe siècle le château seigneurial passe par héritage et mariage, à la famille de Villaines
Pendant la Guerre de Cent ans, La Saucerie traverse sa «période la plus sombre».
Jean de Lancastre premier duc de Bedford, frère du roi Henri V, importun gouverneur de Normandie et meurtrier de Jeanne d'Arc, fit évincer la famille Villaine remplacée et octroya la Saucerie à Thomas Montgomery. Pendant quelques années, La Saucerie fut anglaise !
Après l'éviction des Anglais, la famille Villaine revint; Guillemette de Villaine, épousa Jacques Doynel de Montécot.
Ainsi le château seigneurial passait-il par héritage et mariage, à la famille de Villaines, puis au XVe siècle à la famille Doynel. Les Doynel firent construire un puissant château fort sur le précédent, avec logis seigneurial, corps de ferme, et porte châtelet monumentale, en grès armoricain paré de granit, constituée d'une tour de fortification principale, flanquée de deux tours rondes latérales, sur quatre niveaux et trois étages, avec créneaux, mâchicoulis, hourds, poternes, meurtrières, échauguettes, pont-levis, douves...
d'azur à un chevron de gueules accompagné de trois merlettes de sable posées 2 en chef et une en pointe
couronne : de marquis support : 2 centaures
Vestige d'un ensemble fortifié dont l'habitation seigneuriale fut incendiée vers 1840. La porte fortifiée qui subsiste, bordée de douves en eau, se compose de deux tours massives circulaires, encadrant un bâtiment à peu près carré.
Les tours, percées de nombreuses embrasures pour couleuvrines, sont coiffées chacune par un étage carré construit en pan de bois et briques, et terminé par un comble à l'impériale. La partie centrale est couverte par un dôme surmonté d'un clocheton carré.
Sur les angles de la façade postérieure s'élèvent des échauguettes en pans de bois. Entre les tours, au niveau du sol, s'ouvre une porte cintrée surmontée d'un blason sculpté, sur lequel nous reconnaissons les trois merlettes de la famille Doynel de la Saucerie . Elle était précédée d'un pont-levis.
Sur la façade postérieure, les traces d'un pont-levis prouvent que le châtelet était entièrement entouré de douves. La poterne, dont la construction peut remonter au milieu du 14e siècle, devait être couronnée par des mâchicoulis et des crénelages. Les parties hautes ont été remplacées au 17e siècle par les constructions en charpente et briques.
Aux XVIe siècle et XVIIe siècle le château fort est transformé en château Renaissance. Les parties hautes fortifiées sont remplacées par des pans de style maison à colombages normands en bois et briques, avec toitures en forme de carène de bateau renversée, de style dôme à l’impérial à clocheton, couverts de bardeaux de châtaigner. Le logis seigneurial est transformé en manoir Renaissance, avant d’être entièrement détruit par incendie en 1860.
A la Révolution française, la Saucerie est confisquée. D'après un certificat du 1er Août. 1789, Jacques Charles Alexandre Doynel marquis de Montécocq , ci-devant Page de la Reine, avait fait ses preuves pour monter dans les carrosses du roi.
(De Magny : Op. cit.).
Comme beaucoup de nobles, il jugea sage d'émigrer plutôt que de perdre la tête. Le nouveau gouvernement déclara son manoir et 200 hectares à la Haute-Chapelle « Actifs nationaux » . Tout fut vendu comme bien national.
Au XIXème siècle, la famille Doynel revint à la Saucerie et la racheta . Mais les voisins alentour, depuis quelques décennies, avaient pillé le site devenu carrière de pierres . Les anciens communs étaient démantelés en grande partie.
Ils le sont toujours...
A cette époque, la maison Doynel restait tout de même encore un grand manoir du XVIIème siècle, considérablement plus confortable que l'ancien fort médiéval à quelques mètres au sud. Il a brûlé en 1840. Certaines de ses pierres ont servi à construire la nouvelle petite maison qui se tient à l'écart des bâtiments principaux, près du pigeonnier.
Des gravures anciennes montrent le manoir confortable du XVIIe siècle qui a brûlé en 1840 , puis la transmet par héritage à sa récente propriétaire Élyette Saint-Léger (née Doynel de La Saucerie) descendante de son ancêtre Robert le Saucier. »
Manoir de la Saucerie - La Haute-Chapelle - Basse-Normandie (Orne - France)
Gravure originale en taille-douce sur acier gravée par Hardel. 1835
(…) « Il demeure en outre un colombier en colombages, de forme octogonale. » On le voit tout à fait à droite sur l'image ci-dessus .
Eh bien oui, et le miracle c'est que le pigeonnier est absolument intact !
Dans ( ce qui fut ) la cour d'honneur de la Saucerie, puits et gadage pour la presse des pommes ...
... ainsi que ce très curieux ( énorme ) four à bois en terre cuite ...
... dont voici l'entrée :
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La partie habitable est très cosy ! ...à gauche sur la photo :
Et je conclurai sur cette note tragique, les amis, le manoir de la Saucerie cherche acheteur !
Restauré depuis des années, l'édifice de la fin du Moyen Age, à La Haute-Chapelle, a été mis en vente par son propriétaire.
L'association qui a contribué à sa sauvegarde espère un repreneur.
Ah ! si j'étais riche ...
https://www.ouest-france.fr/normandie/le-manoir-de-la-saucerie-cherche-acheteur-2037374
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Domfront, Normandie : le Manoir de la Saucerie
Merci pour ce reportage ! Quel édifice étonnant...
Dommage qu'aucun membre de la famille, propriétaire du site depuis la nuit des temps, ne puisse reprendre le flambeau.
L'article de Ouest France date de 2014, ce " manoir " n'a-t-il toujours pas trouvé preneur ?
Dommage qu'aucun membre de la famille, propriétaire du site depuis la nuit des temps, ne puisse reprendre le flambeau.
L'article de Ouest France date de 2014, ce " manoir " n'a-t-il toujours pas trouvé preneur ?
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Domfront, Normandie : le Manoir de la Saucerie
Oui, est il occupé ?
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Domfront, Normandie : le Manoir de la Saucerie
Eh bien non, malheureusement non. La poterne semble à l'abandon, les travaux de restauration en stand by... et cela me peine infiniment !
A quelques kilomètres à peine du manoir de la Saucerie, encore une découverte formidable ! Point n'est besoin d'aller jusqu'en Bretagne pour voir de beaux dolmens: il s'en trouve un à Passais, de toute beauté, une remarquable allée couverte datée vers 3300 à 2600 avant Jésus-Christ ( la fourchette est ténue ).
Voyez plutôt !
Voici la Table au Diable :
Impressionnant, n'est-il pas ?!
La présence si mystérieuse des mégalithes disséminés dans nos campagnes est la source de nombreuses légendes.
Les traditions ancestrales les relient aux pratiques païennes druidiques ou, occultes, de sorciers et leurs adeptes, sabbats, cérémonies de sacrifice etc ...
Vous vous en doutez, l'important est de terrifier afin d'éloigner les chrétiens d’un lieu païen.
Vous reprendrez bien une louchée de mon succulent élixir de bave de crapaud ?
Si la légende de la Table au Diable est connue des habitants de Passais, c'est grâce à la tradition orale, mais elle n’a pas été fixée par écrit. Si bien que l'on en connaît une dizaine de versions ! Par exemple, de méchants génies attirent là le promeneur avec des pièces d’argent puis le rouent de coups. Les différentes histoires expliquent que le lieu soit tantôt écrit au singulier, tantôt au pluriel.
... le Diable, le Démon, le Malin, Satan, Belzébuth, Lucifer, le Prince des Enfers, les Incubes, les Succubes ( que les pamphlets du XVIIIème mettaient sans vergogne dans le lit de Mme de Polignac )... est-ce que j'en oublie ?
La Table est un monument païen, peut-être encore fréquenté au Moyen-Age. Il est très probable qu’au XIXe siècle, l’Église ait voulu lui donner un nom effrayant pour éloigner les curieux qui pourraient potentiellement se mettre à adorer un Dieu, qui ne soit pas le bon ...
C'est égal, comme fichtre ! nos ancêtres d'il y a quatre millénaires et plus ont-ils bien pu bâtir de tels édifices ?
Comme nous ne nous sentions plus trop en odeur de sainteté après avoir ainsi fricoté avec le Diable, nous sommes allés nous refaire une virginité de chrétiens bon teint à Notre Dame de l'Oratoire de Passais la Conception. Il ne faut pas passer à Passais sans passer voir la monumentale Fresque des Ans ( les ans passés, cela va sans dire ) peinte entre 1932 et 1952, par André Jouault, et qui représente la dévotion à Notre Dame des habitants du Passais depuis les ermites au Moyen Age jusqu'à nos jours .
Cette fresque spectaculaire court tout autour de l'église .
Toutes les personnalités historiques les plus marquantes de la région y figurent.
Et qui reconnaissons-nous tout à coup ?! Aliénor d'Aquitaine ! Une dame marche auprès de la reine, portant dans ses bras la princesse Aliénor d'Angleterre, bien étroitement saucissonnée comme tous les nourrissons à l'époque . Aliénor d'Angleterre épousera Alphonse VIII de Castille, sera la mère de Blanche de Castille et la grand-mère de Saint-Louis. Excusez du peu ...
La petite Aliénor d'Angleterre est baptisée dans l'église Notre-Dame-sur-l'eau de Domfront.
Sommes-nous au bout de nos surprises ? Point du tout . Encore quelques kilomètres et nous débouchons dans cette merveille géologique de la Fosse-Arthour, haut lieu de la légende arthurienne .
Cette fois nous sommes parmi les Chevaliers de la Table Ronde .
La fosse, c'est la chambre du roi et de la reine; le site est tantôt celui du tombeau d'Arthur précipité au fond du gouffre en voulant rejoindre la reine, ou l'amante, et tantôt celui où Merlin l'Enchanteur fut poussé par la fée Viviane .
A quelques kilomètres à peine du manoir de la Saucerie, encore une découverte formidable ! Point n'est besoin d'aller jusqu'en Bretagne pour voir de beaux dolmens: il s'en trouve un à Passais, de toute beauté, une remarquable allée couverte datée vers 3300 à 2600 avant Jésus-Christ ( la fourchette est ténue ).
Voyez plutôt !
Voici la Table au Diable :
Impressionnant, n'est-il pas ?!
La présence si mystérieuse des mégalithes disséminés dans nos campagnes est la source de nombreuses légendes.
Les traditions ancestrales les relient aux pratiques païennes druidiques ou, occultes, de sorciers et leurs adeptes, sabbats, cérémonies de sacrifice etc ...
Vous vous en doutez, l'important est de terrifier afin d'éloigner les chrétiens d’un lieu païen.
Vous reprendrez bien une louchée de mon succulent élixir de bave de crapaud ?
Si la légende de la Table au Diable est connue des habitants de Passais, c'est grâce à la tradition orale, mais elle n’a pas été fixée par écrit. Si bien que l'on en connaît une dizaine de versions ! Par exemple, de méchants génies attirent là le promeneur avec des pièces d’argent puis le rouent de coups. Les différentes histoires expliquent que le lieu soit tantôt écrit au singulier, tantôt au pluriel.
... le Diable, le Démon, le Malin, Satan, Belzébuth, Lucifer, le Prince des Enfers, les Incubes, les Succubes ( que les pamphlets du XVIIIème mettaient sans vergogne dans le lit de Mme de Polignac )... est-ce que j'en oublie ?
La Table est un monument païen, peut-être encore fréquenté au Moyen-Age. Il est très probable qu’au XIXe siècle, l’Église ait voulu lui donner un nom effrayant pour éloigner les curieux qui pourraient potentiellement se mettre à adorer un Dieu, qui ne soit pas le bon ...
C'est égal, comme fichtre ! nos ancêtres d'il y a quatre millénaires et plus ont-ils bien pu bâtir de tels édifices ?
Comme nous ne nous sentions plus trop en odeur de sainteté après avoir ainsi fricoté avec le Diable, nous sommes allés nous refaire une virginité de chrétiens bon teint à Notre Dame de l'Oratoire de Passais la Conception. Il ne faut pas passer à Passais sans passer voir la monumentale Fresque des Ans ( les ans passés, cela va sans dire ) peinte entre 1932 et 1952, par André Jouault, et qui représente la dévotion à Notre Dame des habitants du Passais depuis les ermites au Moyen Age jusqu'à nos jours .
Cette fresque spectaculaire court tout autour de l'église .
Toutes les personnalités historiques les plus marquantes de la région y figurent.
Et qui reconnaissons-nous tout à coup ?! Aliénor d'Aquitaine ! Une dame marche auprès de la reine, portant dans ses bras la princesse Aliénor d'Angleterre, bien étroitement saucissonnée comme tous les nourrissons à l'époque . Aliénor d'Angleterre épousera Alphonse VIII de Castille, sera la mère de Blanche de Castille et la grand-mère de Saint-Louis. Excusez du peu ...
La petite Aliénor d'Angleterre est baptisée dans l'église Notre-Dame-sur-l'eau de Domfront.
Sommes-nous au bout de nos surprises ? Point du tout . Encore quelques kilomètres et nous débouchons dans cette merveille géologique de la Fosse-Arthour, haut lieu de la légende arthurienne .
Cette fois nous sommes parmi les Chevaliers de la Table Ronde .
La fosse, c'est la chambre du roi et de la reine; le site est tantôt celui du tombeau d'Arthur précipité au fond du gouffre en voulant rejoindre la reine, ou l'amante, et tantôt celui où Merlin l'Enchanteur fut poussé par la fée Viviane .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Domfront, Normandie : le Manoir de la Saucerie
Mme de Sabran si vous passez vers Rouen Mr Ventier vous recevra avec grand plaisir.
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Domfront, Normandie : le Manoir de la Saucerie
C'est charmant à vous et je vous en remercie !Mr ventier a écrit:Mme de Sabran si vous passez vers Rouen Mr Ventier vous recevra avec grand plaisir.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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