La comtesse Anne de Noailles,"Madame l'Etiquette"

Mme de Sabran a écrit:

Quelle épouvante !

 
J'en ai des frissons d'horreur. Je ne my habituerais jamais. Probablement comme chacun d'entre nous.

Anne-Claude-Louise d'Arpajon, Comtesse de Noailles(1729-1794), « Madame l'Etiquette ».

En 1770, elle est nommée dame de compagnie de Marie-Antoinette et part à sa rencontre à la frontière avec l'ensemble de l'entourage français à l'arrivée de la dauphine en France le 7 mai. Elle a la responsabilité de veiller à ce que la dauphine à Versailles respecte bien les us et coutumes de la cour de Versailles.
Son époux, Philippe de Noailles (1715-1794), futur Duc de Mouchy, militaire distingué, a le rôle d'Ambassadeur extraordinaire, et ses beaux-frères, neveux et fils sont bien en Cour. Ils croient tous en l'importance de la naissance et des grandes familles comme celle à laquelle ils appartiennent.
La Comtesse de Noailles paraît raide et peu chaleureuse face à la Dauphine qui voit en elle une nouvelle gouvernante.Lorsque la jeune femme, hilare , tombe tombe de Sa monture à l'occasion d'une course d'ânes, Elle propose, par dérision , de faire demander à Sa dame d'honneur la marche à suivre pour une princesse qui se retrouve dans une telle position...
Marie-Antoinette ne lui accorde pas sa faveur, ayant le sentiment de ne pouvoir faire tout ce qu'elle aurait aimé, et lui donne le surnom de « Madame l'Étiquette ».
Quand, en 1774, Marie Antoinette devient reine de France, elle renvoie la comtesse de Noailles, qui finit par rejoindre le parti d'opposition noble à la reine, avec Mesdames, les filles de Louis XV.
En 1775, les Noailles se retirent à Mouchy. Ils restent dévoués à la Monarchie sous la révolution.
Le Duc se trouve aux côtés des Souverains aux Tuileries les 20 juin et 10 août 1792.
Il est arrêté avec sa femme à Mouchy. Les époux sont transférés au Luxembourg, traduits devant le Tribunal révolutionnaire à la Conciergerie et exécutés le 27 juin 1794 (9 messidor An II).
Elle avait soixante-six ans, il en avait soixante-dix-neuf.

Bien à vous.

A l'exposition de la Chine à Versailles sont présentés trois panneaux peints pas la reine Marie Leczinska (qui reconnaissait elle-même ne rien faire sans être guidée par son professeur) représentants des scènes chinoises.
Elle en avait décoré son cabinet intérieur.

A la mort de la reine, selon la tradition, sa dernière dame d'honneur, la comtesse de Noailles, les reçoit. Il s'agit de la future duchesse de Mouchy ! Et ceux ci sont encore dans les collections de l'actuel duc, qui les a prêté pour l'exposition.

C'est par ce même bien que nous est parvenu le service de voyage de la reine offert pour la naissance du dauphin.

C'est splendide ! Je me souviens avoir été émerveillée à l'expo devant ces panneaux. Marie Leszczynska avait bon goût.

Merci ! Ils sont beaux.
Elle se débrouillait très bien... :\\\\\\\\:

Ces peintures sont exquises !

Je vais être original !!! J'aime beaucoup ces panneaux !!!

... ça va, tu n'as pas le goût qui se perd ! :

Voui !!! Enfin j'espère !!! : : :

Deux portraits de Madame l'Etiquette  .





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Je découvre le premier !
Merci Eléonore :\\\\\\\\:

Bien à vous.

Le second est XIXe.

Lucius a écrit:Le second est XIXe.

La comtesse de Noailles (1746)

C'est une estampe de Surugue  ( (Paris, né en 1686 - Grand-Vaux, près de Savigny-sur-Orge, et mort en 1762 )
d’après Charles Antoine Coypel  (11 juillet 1694 - 14 juin 1752)

On sent par cette répartie de la reine, qu'elle est excédée de sa dame d'honneur et de sa belle-soeur :
:

Elle avait du répondant ! :

Hier soir, comme quoi, il y avait quelque part de l'inédit, j'ai découvert par Stéphane Bern que sa répartie "Il y a bien du monde aujourd'hui à Versailles" pouvait en effet être à double sens.

Nous connaissons d'autres de ses citations qui peuvent avoir un sens caché, cinglant pour l'interlocuteur, l'air de rien. :

Voici un portrait de la comtesse de Noailles que je découvre ce matin :


Bien à vous.

Elle n'est pas très gracieuse mais elle a un beau sourire.

C'est une vieille dame ...

Lucius a écrit:C'est une vieille dame ...

Évidemment mais je connais des tas de vieilles dames qui restent tout à fait charmantes.

Le Duc de Mouchy, mari de madame l’Étiquette:



Bien à vous.

Dans les Mémoires relatifs à la famille royale de France (...) publiés pour la première fois d'après le journal, les lettres et les entretiens de la princesse de Lamballe, par une dame de qualité attachée au service confidentiel de cette infortunée princesse, livre édité en 1826 et à prendre par des pincettes, j'ai lu cette anecdote à propos de la maréchale de Mouchy et Marie-Antoinette dauphine :

La femme de Louis XV s'était toujours conformée, dans ses habitudes de jour et de nuit, aux désirs de la comtesse de Noailles. On se fera donc sans peine une idée de la douleur qu'éprouva cette dernière, en apprenant, un matin, que la dauphine s'était levée pendant la nuit sans appeler sa dame d'honneur. Il s'agissait toutefois d'une cérémonie à laquelle beaucoup de femmes auraient été fort aises de n'être point admises, et dont l'accomplissement ne souffrait point de délai. La dauphine s'excusa sur la nécessité, affirmant que le temps lui avait manqué pour faire prévenir la comtesse. Celle-ci néanmoins fut sur le point de s'évanouir du regret de n'avoir pas assisté à une opération de nature à faire évanouir toute autre qui se fût trouvée trop près de l'évènement.
Cette surveillance inaccoutumée ennuya tellement Marie-Antoinette qu'elle résolut de s'en débarrasser par le ridicule, et elle ordonna qu'un énorme flacon d'esprit de corne de cerf fût placé sur sa toilette. On lui demanda ce qu'elle en comptait faire. Elle répondit que c'était pour préserver sa première dame d'honneur d'une convulsion nerveuse, quand les nécessités de la nature ne lui permettraient pas de la faire appeler. Le stratagème, on le présume bien, produisit l'effet désiré. Marie-Antoinette eut toujours depuis libre accès, au moins de l'un de ses appartements, et la permission de s'acquitter, sans témoins, d'une fonction que peu de personnes aiment à remplir en public
:

Qu'en termes élégants , ces choses-là sont dites !  

Au Moyen Age, en Europe du Nord, on fabriquait de l'ammoniaque en faisant chauffer des raclures de bois de cerf. C'est pourquoi, l'ammoniaque s'appelait alors <esprit de cornes de cerf>. Pourquoi <esprit> ? car la fumée qui s'échappait d'une substance, représentait, pour les anciens, l'esprit de cette substance .

Un énorme flacon d'esprit de corne de cerf fût placé sur sa toilette.  
Je ne comprends pas bien le stratagème, je l'avoue .   Par contre, combien je comprends Marie-Antoinette !  :roll:   La pauvre voulait un peu d'intimité, en termes plus familiers, qu'on lui lâche les baskets .

Mme de Sabran a écrit:Qu'en termes élégants , ces choses-là sont dites !   .

N'est-ce pas : à tel point, qu'au début j'ignorais de quelle nécessité parlait l'auteur :\\\\\\\\:

Mme de Sabran a écrit:
Un énorme flacon d'esprit de corne de cerf fût placé sur sa toilette.  
Je ne comprends pas bien le stratagème, je l'avoue.

Je n'ai pas compris non plus.
La source de cette anecdote n'est pas très fiable, donc ce n'est pas la peine de creuser je pense.
Cette femme de qualité anglaise qui prétend avoir rassemblée les paperasses de Mme de Lamballe me semble être une personne inventée par un habile écrivain ; je suis en pleine lecture de ces mémoires en deux volumes et me rends compte qu'au moins l'auteur avait une connaissance profonde de la cour de Louis XVI et de la vie de la princesse de Lamballe... j'en parlerai davantage dans un autre sujet