L'abbé Nollet, homme des Lumières
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L'abbé Nollet, homme des Lumières
Mme de Sabran a écrit:
Le château de la Muette
En 1750, le Cabinet de curiosités de la Couronne est installé dans les jardins de la Muette (à l'emplacement actuel de l'intersection de la rue de Passy et de la rue de la Pompe) et placé sous la supervision de l'abbé Nollet, dont les expériences scientifiques attirent un nombreux public.
Jean Antoine Nollet, nous dit WIKI, connu surtout sous le nom de l’abbé Nollet, né à Pimprez le 19 décembre 1700 et mort à Paris le 24 avril 1770, est un physicien français. Il fut associé aux travaux de Du Fay et de Réaumur.
Sa dextérité manuelle le fait remarquer par le comte de Clermont, qui, entiché de sciences, le fait entrer en 1728 dans sa Société des Arts, groupement assez curieux qui voulait réunir à la fois les Lettres, les Sciences et les Arts mécaniques.
Il y rencontre, entre autres, un jeune mathématicien prodige du nom d'Alexis Claude Clairaut, ainsi que La Condamine, les grands horlogers Julien Le Roy et Jean-Philippe Rameau, et enfin Fontenelle.
Il est parmi les invités des salons littéraires de Sceaux et des fêtes des Grandes Nuits de Sceaux, que donne la duchesse du Maine, dans le cercle des Chevaliers de la Mouche à Miel, au château de Sceaux.
Nollet a beaucoup contribué à répandre en France le goût et l'étude de la physique par des expositions claires et attrayantes. Il s'était surtout occupé de l'électricité : il conçut les premiers électroscopes, fit connaître en France la bouteille de Leyde, dont il réalisa une version « sèche », et pressentit dans les feux de Saint-Elme et la foudre l'action de l'électricité.
Lors d'un voyage outre-manche, il fait apprécier à Londres la pertinence de ses travaux, le couronnement de son voyage étant son élection à la Royal Society.
Entretemps, il se voit confier, en 1733, la direction du laboratoire de Réaumur ...
... dont il mène à bien les projets et réalise les expériences souvent compliquées que Réaumur imaginait mais aussi bâtir les instruments nécessaires. Nollet remplit cette mission pendant bien des années, améliorant notamment le thermomètre.
Après avoir collaboré avec Charles Dufay, il publia en 1746 une Théorie des affluences et effluences simultanées dans laquelle il considérait l'électricité comme un fluide pénétrant dans les corps par des pores. Sa controverse avec Benjamin Franklin sur la nature de l'électricité fut célèbre.
En 1743, Nollet montra que les signaux sonores étaient transmis par l'eau. Après s'être plongé dans la Seine, il constata qu'il y percevait les sons avec une même hauteur mais une amplitude modifiée. En employant de l'eau débarrassée de l'air dissout, il prouva que ce n'était pas cet air dissout qui était responsable de la propagation. Nollet réalisa en 1747 le premier électroscope composé de deux balles de sureau supportées par des fils de lin, puis trois ans plus tard un électroscope à feuilles d'or.
Notre sujet sur Alessandro Volta :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t5503-alessandro-volta-1745-1827-inventeur-de-la-pile-electrique?highlight=volta
Nollet décrivit le premier la pression osmotique, pression qui apparaît dans une solution séparée d'un solvant par une membrane perméable au seul solvant.
Professeur au collège de Navarre, il y inaugura un enseignement de physique expérimentale décrit dans ses Leçons de physique expérimentale et l'Art des expériences, publiés respectivement en 1743 et 1770. Membre de l'Académie des sciences dès 1739, il popularisa dans les salons et à la cour la nouvelle science de l'électricité. Il fit ainsi sursauter, grâce à l'emploi de la nouvelle bouteille de Leyde, 180 gardes royaux puis 700 moines se tenant par la main.
— Bernard PIRE
Les éléments d’une bouteille de Leyde
On charge la bouteille en faisant communiquer le crochet avec une machine productrice d’électricité. La quantité d’électricité emmagasinée par la bouteille de Leyde est très supérieure à la quantité afférente à son volume. Si l’on détache la bouteille de la machine et si l’on touche l’armature externe d’une tige de métal, on provoque de violentes décharges avec accompagnement de fortes étincelles.
https://invention-europe.com/2005/12/18/lancetre-des-condensateurs-la-bouteille-de-leyde/
Ayant beaucoup lu et beaucoup voyagé, Nollet s'est aperçu qu'un grand nombre d'instruments est nécessaire. Il sait d'autre part que les ouvriers n'ont pas l'habitude de les construire, du fait même que leur usage dans les collèges est assez restreint. Les acquérir de l'étranger ? Mais quelle fortune y suffirait ? Les obtenir aux frais de l'État ? Mais l'abbé a-t-il le pouvoir nécessaire pour hasarder pareille demande ? Le plus simple et le plus sûr est de compter sur lui-même. Mettant à profit, une fois encore, sa dextérité naturelle, cultivée depuis l'enfance, il prend la lime et le ciseau, forme et instruit des ouvriers, pique la curiosité de plusieurs seigneurs qui ont placé ses œuvres dans leurs cabinets. Il lève une espèce de contribution volontaire. Il va jusqu'à fabriquer deux ou trois instruments d'une même espèce, afin qu'il lui en reste un. Ainsi, à force de travail, et ne ménageant point sa peine, l'abbé surmonte ces premières difficultés et il peut être fier de dire qu'à Paris, désormais, il y a un laboratoire où l'on construit tout ce qui est nécessaire aux expériences de physique. Mais aurait-il l'approbation du public ? Car il ne veut pas faire de ces exercices un spectacle de pur amusement, à la manière de ses devanciers.
L'abbé Nollet avait pourtant ouvert dès 1735 à Paris un cours de physique expérimentale dont le succès était prodigieux et dont les auditeurs étaient des hommes et des femmes de tout âge et de toutes conditions. Il faut dire que, comme l'écrivait Bernard Maitte, un public relativement nombreux pour l'époque y recevait une bonne éducation d'un clergé intelligent.
Nollet fait de la physique « un plaisir d’amateurs et un divertissement à la mode »
La physique expérimentale, du fait qu'elle est plus certaine, est plus intéressante ; mais elle ne doit être sous la dépendance d'aucune philosophie. Nollet précise nettement son attitude : il ne veut pas être esclave de l'autorité, affecter d'être newtonien à Paris et cartésien à Londres. Non, il enseigne une physique établie seulement sur des faits suffisamment constatés et solidement établis. Il écarte systématiquement les questions métaphysiques.
Le 24 avril 1739, l'Académie royale des sciences propose au roi la nomination de l'abbé Nollet, alors âgé de 39 ans, comme adjoint mécanicien à la place de Buffon, devenu adjoint botaniste. Il y est nommé le 27 avril 1739. Puis il est appelé à la cour de Turin pour y faire un cours de physique expérimentale.
En 1741, l'Académie de Bordeaux, avec Montesquieu à sa tête, décide d'acheter un cabinet de physique complet et de demander à l'abbé Nollet d'abord de présider à la construction des instruments, ensuite, dans une série de leçons publiques, d'exposer leur fonctionnement et, par des preuves de fait, de mettre à la portée des amateurs de toutes conditions les données des principes de la physique. Bordeaux est à l'avant-garde du progrès et ce cours de physique expérimentale paraît bien avoir été un des premiers du genre faits en province.
Le 21 juin 1742, Nollet est nommé associé mécanicien à l'Académie royale des sciences, puis nommé à l’Académie royale des Sciences en 1757.
Nollet, un an plus tard, prend le titre et la fonction de maître de physique des Enfants de France, ce qui a pour effet d'installer définitivement la physique expérimentale à la Cour de France.
Pompe à feu de l'abbé Nollet, système Savery, 1750-1800, Inv. 04409-0000
Musée des arts et métiers-Cnam/photo Pascal Faligot
On ne sait pas précisément quand cette pompe à feu a été construite mais Jean Antoine Nollet, qui l’utilisait dans son cabinet, en donne une description détaillée dans le quatrième tome de ses Leçons de physique expérimentale, publié en 1748 : « Il parut en 1695 un petit ouvrage de M. Papin, alors Professeur de Mathématiques dans l’Université de Marbourg, touchant plusieurs nouvelles machines qu’il avoit inventées, & parmi lesquelles il proposoit la construction d’une nouvelle pompe, dont les pistons seroient mis en mouvement par la vapeur de l’eau bouillante, alternativement dilatée & condensée. »
Tirant parti de la force d’expansion de la vapeur découverte par Denis Papin (1647-171), la pompe à feu, mise au point par Thomas Savery (1650-1715) et perfectionnée par Thomas Newcomen (1664-1729), était utilisée au tout début du XVIIIe siècle pour « l’épuisement », c’est-à-dire le pompage de l’eau dans les mines, et pour l’élévation de l’eau. La chaudière de ce modèle est alimentée par de l’esprit-de-vin (de l’éthanol). La dilatation puis la contraction de la vapeur permettent de vider un petit réservoir d’eau et d’en remplir un autre, illustrant ainsi le principe de fonctionnement des pompes à feu.
Le « vernis Martin »
Destiné à prendre place dans les armoires vitrées d’un cabinet de physique, l’instrument frappe par la qualité de sa fabrication et le raffinement de son décor. Celui-ci a été réalisé avec la technique du « vernis Martin », du nom de Guillaume Martin (1689-1749), peintre-vernisseur. Il s’agit de feuilles de papier durcies, peintes et poncées, qui, une fois vernies, présentent un aspect proche de la laque de Chine. À partir des années 1730, le vernis Martin devint très à la mode, ornant aussi bien des meubles, boîtes, éventails ou berlines. La pompe à feu de l’abbé Nollet, mais aussi sa machine pneumatique (inv. 07516), l’aéromètre à pompe avec deux tubes (inv. 01521) ou l’appareil pour l’étude de la transmission des pressions dans les liquides (inv. 08070) témoignent de l’emploi du vernis Martin pour décorer des instruments scientifiques.
https://www.arts-et-metiers.net/musee/la-pompe-feu-de-labbe-nollet
Nollet fut en contradiction avec Benjamin Franklin sur la théorie de l'électricité et surtout sur la paternité de la découverte de l'origine électrique de la foudre. Il se heurta aussi avec Luigi Galvani au sujet de l'électricité animale...
Il quitte ce monde le 24 avril 1770, à 70 ans, et aura pour successeur au collège de Navarre Mathurin Jacques Brisson, neveu de la belle-sœur de Réaumur, dont il sera le démonstrateur. Excellent pédagogue, Brisson héritera en outre des appareils de Nollet, qu'il revendra à Boulogne en 1792 .
Son cabinet sera saisi à la Révolution et sera transporté en 1799 au Conservatoire national des arts et métiers, où il se trouve encore, à côté de celui de Jacques Charles (une autre partie de la collection d'instruments de démonstration de l'abbé Nollet se trouve dans les collections du Musée Stewart, à Montréal, Canada).
Merci WIKI
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Antoine_Nollet
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55154
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 11591
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'abbé Nollet, homme des Lumières
... comme toujours magnifiques, mon cher Momo, et je t'en remercie.Gouverneur Morris a écrit:
Merci beaucoup pour toutes ces informations chère Eléonore !
Je me permets juste d'ajouter quelques photos couleur des objets figurant dans ta dernière illustration en noir et blanc :
Les as-tu prises au musée des Arts et Métiers ?
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Mme de Sabran- Messages : 55154
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'abbé Nollet, homme des Lumières
Mme de Sabran a écrit:Les as-tu prises au musée des Arts et Métiers ?
Oui
Gouverneur Morris- Messages : 11591
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'abbé Nollet, homme des Lumières
Y a-t-il un seul musée européen que tu ne connaisses pas de fond en comble ?
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Mme de Sabran- Messages : 55154
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'abbé Nollet, homme des Lumières
Beaucoup beaucoup , mais ils sont le plus souvent sans lien il est vrai avec la passion qui est la nôtre
Gouverneur Morris- Messages : 11591
Date d'inscription : 21/12/2013
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