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Film : Le Déluge. Avec Mélanie Laurent (Marie-Antoinette) et Guillaume Canet (Louis XVI)

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Film : Le Déluge. Avec Mélanie Laurent (Marie-Antoinette) et Guillaume Canet (Louis XVI)  - Page 5 Empty Re: Film : Le Déluge. Avec Mélanie Laurent (Marie-Antoinette) et Guillaume Canet (Louis XVI)

Message par Eddy2000 Sam 28 Déc 2024, 20:20

N'ayant pas vu le film, je ne sais pas comment cette scène y est présentée. Beaucoup d'historiens relatent tout de même cet épisode, même si il est controversé aujourd'hui, de la tête de la Princesse de Lamballe "promenée" au bout d'une pique jusqu'à la tour du Temple, où elle est agitée devant les fenêtres de Marie-Antoinette, qui s'évanouit alors.

lolo a écrit:J'ai vu le film ; des erreurs: la galerie de la Veneria Reale en guise de pré-logis avant le Temple ??????, le mépris de Marie-Antoinette pour son mari alors qu'ils étaient un couple soudé depuis au moins le départ de Versailles, la tête de Mme de Lamballe apportée devant eux par le peuple ??????? le rapport sexuel de la reine avec le capitaine qui se suicide après ????????
Ce que j'aime : la présence forte de Guillaume Canet (Mélanie Laurent est banale) et la fin que j'ai aimée : des nobles dans un salon assiste par la fenêtre à l'exécution et les derniers mots : "Je me souviens que le Roi aimait bcp caresser mon chien"... que j'ai trouvé poignants

Ce qui me choque dans ce genre de film, c'est qu'au-delà des erreurs historiques, souvent malheureusement inévitables dans ces films dits "historiques", c'est le désamour voire le mépris exprimé par les réalisateurs/auteurs ou les acteurs envers les personnages historiques qu'ils mettent en scène ou jouent. En tant qu'historien et critique de cinéma amateur, en tant que romancier, j'avoue ne pas comprendre ce point de vue. C'est pour cette raison que j'avais défendu ici le film "Jeanne du Barry" réalisé par Maïwenn. Car au-delà des erreurs et partis pris historiques qui dérangeaient l'historien amateur que je suis,  Maïwenn faisait sienne l'histoire de Jeanne du Barry en transformant son destin en objet cinéphilique, en ne désavouant jamais l'affection qu'elle avait pour le personnage de Jeanne du Barry (et ce y compris dans ses interviews), en incarnant sa Jeanne du Barry, une Jeanne du Barry "embodied" comme diraient les critiques de langue anglaise. Et même si l'on était plus proche du roman historique, ce conte biographique reflétait une vraie vision, une vraie appropriation du personnage mais mue par une forme de respect et d'amour, un peu fausse certes d'un point de vue historique, mais qui en tant que romancier, que critique amateur, peut me séduire, car parfois la réalité/vérité aime à s'effacer devant la douceur de l'imaginaire. Ce que j'appelle en termes critiques "l'absence de jugement moral", point de vue essentiel à la représentation d'un personnage historique ou imaginaire, cette absence de jugement moral étant avant tout la capacité à éviter les jugements moralistes souvent dédaigneux et biaisés. Là entre les déclarations de Guillaume "l'histoirien" ( jocolor ) Canet et cette scène de viol/rapport sexuel de Marie-Antoinette avec un de ces geôliers, j'avoue que j'y vois irrespect et jugement moraliste. Certainement difficile à voir donc, car même Sofia Coppola ne s'était pas ainsi prise les pieds dans le tapis. Car si sa Marie-Antoinette évanescente était par trop "pop" et "macarons", je ne crois qu'il y avait de sa part sarcasme, jugement moraliste ou désamour, mais l'expression naïve de la petite fille/ado qu'elle a été et que l'on retrouve dans certains de ses projets cinématographiques.

Duc d'Ostrogothie a écrit:Je dois confesser que j’ai trouvé ce film d’un profond ennui. Les dialogues, insipides, ne m’ont procuré nulle émotion. Hélas, comme tant d’œuvres prétendument « d’époque », celle-ci souffre d’une discordance entre l’expression des personnages et l’époque qu’ils sont censés incarner. Ils discourent avec la légèreté et les intonations familières de notre siècle, reproduisant à l’identique les tournures et idiomes actuels. Dans de telles conditions, comment s’abandonner à  l’intrigue ? Où sont passés les maîtres dialoguistes qui firent le succès de Ridicule, de Mademoiselle de Joncquières ou des Liaisons dangereuses ? Cette absence est fort regrettable.

Par ailleurs, le film s’autorise des libertés impensables avec l’Histoire, dont je me garderai d’établir ici l’inventaire, car il serait d’une longueur démesurée. Qu’il me suffise de souligner que j’ai peu goûté la représentation faite de Marie-Antoinette, dépeinte sous les traits d’une créature hautaine et dédaigneuse à l’excès. Il est d’autant plus déconcertant qu’on la voie se soumettre, sous la contrainte, au capitaine des gardes de la prison du Temple, lui offrant ses faveurs en échange d’un traitement plus clément pour elle et sa famille. Tantôt hystérique, tantôt accablée, elle invective son royal époux un jour, pour ensuite s'abandonner à reposer sa tête sur son épaule ; l’on ne sait plus à quoi s’en tenir. Comment comprendre que Marie-Antoinette puisse passer, en l’espace d’un instant, du mépris le plus total envers son mari à un déluge de larmes lorsque tombe la sentence funeste de sa condamnation ? Outre les incohérences historiques flagrantes, c’est la vraisemblance psychologique des personnages qui fait ici cruellement défaut.

Ainsi donc, non content de m’ennuyer, ce film m’a également déplu par le portrait qu'il dresse de la reine.


Dernière édition par Eddy2000 le Dim 29 Déc 2024, 00:21, édité 3 fois
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Message par lolo Sam 28 Déc 2024, 23:25

Pour la tête de la princesse de Lamballe, c'est près de la Tour mais au dernier moment on aurait tiré le rideau et Marie-Antoinette n'aurait pas vu la tête et donc c'est une légende selon l'histoire récente

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Message par Mme de Sabran Sam 28 Déc 2024, 23:43

Il y eut un grand tumulte sous les fenêtres du Temple. Quelqu'un a dit que l'on apportait la tête de la Lamballe pour la montrer à la reine. Marie-Antoinette s'est évanouie d'effroi. Elle n'a rien vu.

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Message par Eddy2000 Dim 29 Déc 2024, 00:30

Oui, c'est ce que défendent en majorité les biographes récents même si cela reste controversé.

lolo a écrit:Pour la tête de la princesse de Lamballe, c'est près de la Tour mais au dernier moment on aurait tiré le rideau et Marie-Antoinette n'aurait pas vu la tête et donc c'est une légende selon l'histoire récente

La version précise de la scène dont vous vous parlez est celle présentée par Charles-Eloi Vial dans sa biographie de Marie-Antoinette (2024) :

De nombreux serviteurs de la famille royale furent tués, dont le fidèle Thierry de Ville-d’Avray et surtout la malheureuse princesse de Lamballe, enfermée à la prison des Carmes. Extraite de sa cellule par une foule d’hommes en armes, l’amie de Marie-Antoinette fut jugée à la hâte puis tuée dans des circonstances atroces, alors que son beau-père, le duc de Penthièvre, venait précisément de trouver qui soudoyer pour la faire mettre en liberté… Sa dépouille fut traînée dans les rues de Paris, tandis que sa tête, plantée sur une pique et escortée par toute une foule, prit la direction du Temple. L’idée des assassins était de forcer Marie-Antoinette à embrasser le visage sanglant de son amie en passant par une des fenêtres de la tour. Le roi et la reine, qui jouaient au trictrac, entendirent un grand tumulte mais – fort heureusement pour eux – ils ne virent pas la scène dans toute l’étendue de son horreur.
Ce jour-là, parmi les commissaires de service se trouvaient l’ancien député d’Eure-et-Loir Jean-François Delacroix, connu pour son opposition à Louis XVI, ainsi que le peintre et sculpteur François Daujon, plus modéré, qui fit fermer les fenêtres.


Elisabeth Reynaud dans sa biographie de 2020, semble corroborer, sans être très précise, la version où la Reine a aperçu la tête de son amie :

À ce moment retentit en dehors du Temple des cris de sauvages sur fond d’un tumulte comme seule en provoque une multitude déchaînée. Un effroi s’abattit sur les prisonniers du Temple, soudain devenus muets. Le roi pâlit. Madame Élisabeth s’approcha de la reine dont les enfants se jetaient dans les bras. Deux officiers de la Commune entrèrent et dirent qu’ils n’avaient pu empêcher qu’on leur présentât les restes de Mme de Lamballe, mais qu’ils avaient
réussi à empêcher que l’on traîne le corps aux entrailles ouvertes dans les jardins. Stupeur et damnation. Madame Élisabeth se cache pour éviter de voir l’horrible trophée qui se balance à la fenêtre. La reine pousse un cri mortel et tombe évanouie.


Cécile Berly dans son livre de 2023, "Guillotinées", ne se prononce pas :

Le 3 septembre, quand les septembriseurs processionnent autour du Temple, la tête de la princesse de Lamballe plantée au bout d’une pique, après l’avoir massacrée et profané son corps, ils exigent que Marie-Antoinette la voie et l’embrasse. La prisonnière a-t-elle aperçu la tête dégoulinante de sang, aux joues exagérément fardées, les cheveux coiffés ? Si elle s’évanouit, nul ne sait réellement ce qu’elle a vu ou non. Au demeurant, les représentants de la Commune s’opposent avec autorité à la foule déchaînée et la font évacuer.

Non plus dans son livre, "La Reine scandaleuse" (2016) :

Suite à la journée du 10 août 1792, la famille royale est conduite à la prison de la tour du Temple. La monotonie de la vie quotidienne est brutalement rompue par l’irruption sous les fenêtres de la prison d’une foule en délire, exigeant que Marie-Antoinette apparaisse à l’une des fenêtres pour « embrasser » la tête ensanglantée de sa chère princesse de Lamballe qui a été massacrée quelques heures plus tôt dans la cour de la prison de la Force et dont le cadavre a probablement été profané. La prisonnière a-t-elle été autorisée par les officiers municipaux de la Commune à s’approcher d’une fenêtre pour voir ce spectacle effroyable ? Rien n’est moins sûr. Dans tous les cas, elle aurait poussé un cri d’effroi et se serait évanouie.

Emmanuel de Valicourt dans sa biographie de la Princesse de Lamballe est en accord avec Charles-Eloi Vial :

Cléry, valet du roi et le ménage Tison, placé à la tour pour le service de la famille Capet, s’apprêtent à dîner après leur service. Il est environ une heure de relevé. Quelques instants plus tard, Cléry apparaît hagard dans la pièce où se tient la famille royale qui joue au trictrac. L’affolement se lit dans son regard. Il est plus blanc qu’un linge. Il dévisage la reine qui ne comprend pas ce qui se passe et l’interroge des yeux. Il ne peut dire qu’il vient de voir par la fenêtre la tête de la princesse fichée sur une pique, dansant de façon absurde : « Quoique sanglante, elle n’était point défigurée, ses cheveux blonds encore bouclés flottaient autour de la pique », racontera le valet. Arrivent sur ces entrefaites des gardes municipaux qui se disputent. Le roi et la reine se lèvent. Certains souhaitent que la famille regarde par la fenêtre, d’autres pas. L’altercation se fait plus vive et la reine s’impatiente : que se passe-t-il ? Un grand gaillard s’approche avec son sabre à la main et déclare sans sourciller : « C’est la tête de la Lamballe qu’on veut vous montrer. Je vous conseille de paraître si vous ne voulez pas que le peuple monte ici. » Marie-Antoinette défaille. Mme Élisabeth la soutient et la fait asseoir. La reine se met à pleurer. Mme Royale précise : « Ma mère était glacée d’horreur. […] Elle ne put dormir de la nuit. » Les barbares restent plusieurs heures à brailler avec les restes de la dépouille. La reine ne verra rien de cet immonde spectacle.

Simone Bertière, Michel de Decker et Evelyne Lever présentent des versions en accord avec Charles-Eloi Vial :

Simone Bertière :

Le lendemain 3 septembre, la promenade fut refusée aux captifs. Ils dînèrent, puis remontèrent dans la chambre de la reine, au second. On entendait des roulements de tambour, des cris. Soudain un hurlement fusa, et ils virent apparaître Cléry, le visage décomposé de terreur. « Pourquoi n’allez-vous pas dîner ? lui dit la reine. – Madame, je suis indisposé. » Autour d’eux, les municipaux tenaient à mi-voix des conciliabules inquiets. Ils avaient baissé les stores. Le roi leur demanda si sa famille était en sûreté. « On fait courir le bruit, répondirent-ils, que vous et votre famille n’êtes plus dans la tour ; on demande que vous paraissiez à la croisée, mais nous ne le souffrirons point : le peuple doit montrer plus de confiance à ses magistrats. » On entendait des
injures destinées à la reine. Survinrent quatre hommes se disant députés par le peuple, qui insistèrent pour les mener à la fenêtre. L’un d’eux finit par dire brutalement à la reine : « On veut vous cacher la tête de la Lamballe, que l’on vous apportait pour vous faire voir comment le peuple se venge de ses tyrans. Je vous conseille de paraître, si vous ne voulez pas que le peuple monte ici. » Marie-Antoinette, un instant glacée d’horreur, s’évanouit. Les quatre hommes sortirent. Cléry, par une fente du store, put apercevoir une seconde fois la tête de la malheureuse, sanglante mais point défigurée, ses cheveux blonds, encore bouclés, flottant autour de la pique sur laquelle on l’avait fichée.


Michel de Decker :

Et on en arrive au lundi 3 septembre. Il peut être trois heures de l’après-midi. Au Temple, Louis XVI, à qui l’on a refusé une promenade dans l’enclos, joue paisiblement au trictrac avec son épouse. Soudain, il dresse l’oreille. Ce brouhaha, là, qui monte de la rue ? Que se passe-t-il ? Sont-ce les ouvriers qui construisent le mur devant enserrer la tour qui font tant de bruit ? Voulant en avoir le cœur net, il se lève et se dirige vers la fenêtre de la chambre. Mais il est cloué sur place par un cri terrible qui retentit dans la salle à manger du rez-de-chaussée, à l’étage du dessous. C’est Mme Tison, la cuisinière désignée par la Commune, qui vient de pousser ce hurlement déchirant. Puis, dans la seconde qui suit, Cléry, le valet de chambre du dauphin, apparait dans la pièce. Il a les yeux hagards, épouvantés. Il regarde la reine, bredouille un mot d’excuse, bondit vers la croisée et tire sèchement le rideau de taffetas bleu. Non, il
ne faut pas qu’elle voie ! Lui, il a vu ! Il a vu l’horreur à l’état brut ! Il a vu, fichée sur une pique, la tête coupée de la princesse de Lamballe, avec ses
longs cheveux blonds bouclés qui flottaient.
— Que se passe-t-il ? demande le roi.
Mais Cléry est incapable d’articuler le moindre mot.
C’est un commissaire qui vient de surgir dans la pièce qui va se charger de lui répondre.
— Le bruit court que vous et votre famille n’êtes plus dans la tour, lance-t-il, aussi on demande que vous paraissiez à la fenêtre, mais n’y allez pas...
— Si ! hurle un municipal en faisant irruption dans la chambre. Moi, je vous conseillerais plutôt de vous montrer !
Puis, s’adressant brutalement à la reine, il ajoute :
— On vous a apporté la tête de la Lamballe ! Allez, venez donc la voir ! Venez voir comment le peuple se venge de ses tyrans !
— Mon Dieu ! s’écrie Marie-Antoinette, avant de s’évanouir « glacée d’horreur ».


Evelyne Lever :

Le 3 septembre après le dîner, Louis XVI, comme chaque jour, demanda la permission de se promener avec sa famille dans l'enclos du Temple, mais les
municipaux refusèrent de laisser sortir les prisonniers. D'inquiétantes clameurs ne tardèrent pas à se faire entendre. Pour une fois, les geôliers paraissaient
anxieux. Cléry, ancien valet de chambre du dauphin, qui continuait de servir ses maîtres en prison, entra bientôt dans la pièce, blême, incapable de prononcer une parole. L'angoisse de la famille royale devenait insoutenable. Le roi demanda s'ils étaient réellement en sûreté. On lui répondit que le bruit de son évasion avait couru et que le peuple voulait s'assurer qu'il était toujours détenu. La foule allait sans doute exiger qu'il parût à la fenêtre avec sa femme. Des hurlements de plus en plus forts montaient de la cour. Accompagné d'un inconnu hirsute, un municipal fit irruption chez les prisonniers. Les nouveaux venus demandaient que Louis XVI et Marie-Antoinette fissent une apparition à la croisée. Avec autorité, les autres municipaux s'y opposèrent. L'un des hommes finit par donner l'horrible explication : « On veut vous cacher la tête de la Lamballe que l'on vous apportait pour vous faire voir comment le peuple se venge de ses tyrans ; je vous conseille de paraître si vous ne voulez pas que le peuple monte ici. » A ces mots, la reine s'évanouit et les enfants se mirent à hurler. A travers les rideaux qu'il avait tirés, Cléry aperçut, fichée sur une pique, figée dans un hideux rictus, la tête sanglante de la princesse de Lamballe.
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Message par Mme de Sabran Dim 29 Déc 2024, 12:27

Grand merci pour toutes vos recherches, Eddy ! Very Happy
Vous êtes infatigable !!! Film : Le Déluge. Avec Mélanie Laurent (Marie-Antoinette) et Guillaume Canet (Louis XVI)  - Page 5 309649167

Marie-Antoinette n'a pas vu, mais elle a su. Ce souvenir a dû la torturer le peu de vie qu'il lui restait à supporter encore maints autres tourments.

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Message par Mme De Lamballe Dim 29 Déc 2024, 13:48

Je suis allé voir ce film, et, honnêtement, je l'ai trouvé réussi. Je fais probablement partie des rares personnes à l'avoir apprécié. Certes, il comporte des erreurs historiques, mais comme précisé au début, c'est une adaptation librement inspirée des carnets de Cléry. De nombreuses scènes étaient très émouvantes, au point de faire pleurer plusieurs spectateurs dans la salle. Certaines d'entre elles m'ont particulièrement marqué (attention, spoilers) :
L'une des scènes montre Louis XVI utilisant une bougie et un drap pour projeter des dessins racontant l'histoire d'une famille de souris, qui représente la famille royale. Cette famille est emprisonnée par des loups, symbolisant les révolutionnaires. Dans ce récit, les loups et les souris finissent par comprendre qu'ils peuvent coexister, ce qui conduit à la libération des souris.
Concernant la scène de viol, qui m'avait au départ profondément dérangé, je l'ai finalement perçue autrement. Elle m'a surtout inspiré une grande tristesse, car elle constitue un symbole fort. La reine, dans cette scène, sacrifie son corps pour sauver sa famille. Elle accepte de se donner au garde pour qu'il traite mieux ses enfants. Bien sûr, le réalisateur reconnaît que cet événement ne s'est jamais produit, mais il a voulu exprimer l'idée du sacrifice ultime d'une mère.
Enfin, l'image de la reine m'a bouleversé. Elle est dépeinte comme fière et dédaigneuse, une attitude qui ressemble à une carapace destinée à dissimuler la peur qui l'habite face à ses geôliers. Mais derrière cette façade, elle apparaît aussi comme une femme sensible, une mère et une épouse aimante, prête à tout pour améliorer le quotidien de sa famille et, dans un espoir vain, les sauver.
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Message par Mme de Sabran Dim 29 Déc 2024, 18:43

Mme De Lamballe a écrit:Je suis allée voir ce film, et, honnêtement, je l'ai trouvé  réussi. Je fais probablement partie des rares personnes à l'avoir apprécié. Certes, il comporte des erreurs historiques, mais comme précisé au début, c'est une adaptation librement inspirée des carnets de Cléry. De nombreuses scènes étaient très émouvantes, au point de faire pleurer plusieurs spectateurs dans la salle. Certaines d'entre elles m'ont particulièrement marquée (attention, spoilers) :
.
Merci, chère Mme de Lamballe. Very Happy
 Il est intéressant ( et nouveau ) de lire une critique plutôt favorable à ce film.
Je ne l'ai toujours pas vu.  Il n'est pas programmé non plus par chez moi.    Mais allez !  je tenterai le coup. Film : Le Déluge. Avec Mélanie Laurent (Marie-Antoinette) et Guillaume Canet (Louis XVI)  - Page 5 1123740815

Il est vrai que le viol de Marie-Antoinette, ou sacrifice dites-vous, est une pilule difficile à passer.  Glups ... pale

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Message par Eddy2000 Dim 29 Déc 2024, 20:19

Ce n'est pas grand-chose non plus.  Eventaille   Je crois que nous ne saurons jamais l'entière vérité sur le supplice de la Princesse de Lamballe et sur ce qu'a vu ou non Marie-Antoinette. Que cela l'ait hantée est sûr et certain et je crois même qu'elle en a été brisée. La triste fin de la Princesse de Lamballe demeure l'un des crimes les plus abominables et épouvantables de la Révolution Française !

Mme de Sabran a écrit:Grand merci pour toutes vos recherches, Eddy  ! Very Happy
Vous êtes infatigable !!! Film : Le Déluge. Avec Mélanie Laurent (Marie-Antoinette) et Guillaume Canet (Louis XVI)  - Page 5 309649167

Marie-Antoinette n'a pas vu, mais elle a su. Ce souvenir a dû la torturer le peu de vie qu'il lui restait à supporter encore maints autres tourments.


Votre jolie critique me donne une certaine envie d'aller voir le film, Madame de Lamballe. Même si je reste plus que réservé sur certaines scènes.

Mme De Lamballe a écrit:Je suis allé voir ce film, et, honnêtement, je l'ai trouvé  réussi. Je fais probablement partie des rares personnes à l'avoir apprécié. Certes, il comporte des erreurs historiques, mais comme précisé au début, c'est une adaptation librement inspirée des carnets de Cléry. De nombreuses scènes étaient très émouvantes, au point de faire pleurer plusieurs spectateurs dans la salle. Certaines d'entre elles m'ont particulièrement marqué (attention, spoilers) :
L'une des scènes montre Louis XVI utilisant une bougie et un drap pour projeter des dessins racontant l'histoire d'une famille de souris, qui représente la famille royale. Cette famille est emprisonnée par des loups, symbolisant les révolutionnaires. Dans ce récit, les loups et les souris finissent par comprendre qu'ils peuvent coexister, ce qui conduit à la libération des souris.
Concernant la scène de viol, qui m'avait au départ profondément dérangé, je l'ai finalement perçue autrement. Elle m'a surtout inspiré une grande tristesse, car elle constitue un symbole fort. La reine, dans cette scène, sacrifie son corps pour sauver sa famille. Elle accepte de se donner au garde pour qu'il traite mieux ses enfants. Bien sûr, le réalisateur reconnaît que cet événement ne s'est jamais produit, mais il a voulu exprimer l'idée du sacrifice ultime d'une mère.
Enfin, l'image de la reine m'a bouleversé. Elle est dépeinte comme fière et dédaigneuse, une attitude qui ressemble à une carapace destinée à dissimuler la peur qui l'habite face à ses geôliers. Mais derrière cette façade, elle apparaît aussi comme une femme sensible, une mère et une épouse aimante, prête à tout pour améliorer le quotidien de sa famille et, dans un espoir vain, les sauver.


Le film est finalement programmé dans un cinéma près de chez moi où j'ai mes habitudes. Peut-être vais-je me laisser tenter ?  Smile

Mme de Sabran a écrit:
Mme De Lamballe a écrit:Je suis allée voir ce film, et, honnêtement, je l'ai trouvé  réussi. Je fais probablement partie des rares personnes à l'avoir apprécié. Certes, il comporte des erreurs historiques, mais comme précisé au début, c'est une adaptation librement inspirée des carnets de Cléry. De nombreuses scènes étaient très émouvantes, au point de faire pleurer plusieurs spectateurs dans la salle. Certaines d'entre elles m'ont particulièrement marquée (attention, spoilers) :
.
Merci, chère Mme de Lamballe.  Very Happy
 Il est intéressant ( et nouveau ) de lire une critique plutôt favorable à ce film.
Je ne l'ai toujours pas vu.  Il n'est pas programmé non plus par chez moi.    Mais allez !  je tenterai le coup. Film : Le Déluge. Avec Mélanie Laurent (Marie-Antoinette) et Guillaume Canet (Louis XVI)  - Page 5 1123740815

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Message par Eddy2000 Sam 11 Jan 2025, 23:51

J'ai finalement vu "Le déluge". Curieux film que celui-ci tant il soumet son spectateur à de constantes montagnes russes émotionnelles et esthétiques. Dans un parti-pris saisissant l'auteur va d'abord bercer son film d'une sorte de lumière blanchâtre et l'installer dans de grands espaces. En arrivant à leur future prison, Louis XVI et Marie-Antoinette se retrouvent tels des navires abandonnés sur la mer, installés au milieu d'une galerie gigantesque, inondée par le jour. Il semble vouloir nous indiquer que la Révolution est elle-même perdue quant au sort à réserver à ses prisonniers : pas de lits, pas de table, une messe improvisée. Cette lumière rappelle celle du "Marie-Antoinette" de Sofia Coppola. Elle installe le spectateur dans une bulle où certes la présence des gardes révolutionnaires n'a rien de rassurant mais où malgré tout une vie tranquille se met en place : Louis XIV jouant au jeu de paume avec son fils, son fils jouant avec un chat. La dernière illusion ? Evidemment. Cette première partie qui s'appelle "Les dieux", aurait très bien pu s'appeler "Le crépuscule des dieux". Du crépuscule, le Roi et la Reine vont être entraînés dans la nuit. D'abord par la moquerie, un garde révolutionnaire prenant au piège Louis XVI, en lui demandant de venir guérir un malade de la variole, mise en scène (le malade ne l'est pas) destinée à se moquer du Roi et à l'humilier. Puis vient la mort de la Princesse de Lamballe, non montrée, puisque seule sa tête est apportée dans un sac à Louis XVI et à Marie-Antoinette qui alors s'évanouit. Cette scène, en partie inventée, va précipiter le film dans une esthétique nouvelle où vont venir s'entrechoquer le réalisme italien en couleurs, celui assez blafard et froid, né dans les années 60 (les cellules de la prison du temple, le peuple souvent représenté sale et débraillé voire mauvais) et un expressionisme allemand moderne, qui donne au film une part ténébreuse (la présence minérale et marmoréenne de certains acteurs, le côté glacé de l'image dans certains plans). De cette "nuit piégeuse" où sont maintenant enfermés Louis XVI, sa soeur, Marie-Antoinette et leurs enfants, nul ne pourra en sortir sauf la future duchesse d'Angoulême.

Dans ce cadre "théâtral" connu, le réalisateur va se faire mouvoir nos différents protagonistes, qui, de par leurs interactions vont soumettre le spectateur, pour employer un terme à la mode, à un véritable "rollercoaster émotionnel", où tout tient en fait à cette confrontation entre un Louis XIV, débonnaire, placide mais également perdu et déphasé et une Marie-Antoinette forte, hautaine et dédaigneuse mais également consciente du danger, figure tragique colérique et même soumise à la fois. Disons-le tout de suite, Guillaume Canet domine l'interprétation. Son Louis XVI n'est pas vraiment celui décrit par l'acteur dans ses interviews (faut-il y voir une position de l'acteur qui voulait soudainement se désengager du parti-pris du film, très critique envers la Révolution ?). Il est une homme complexe, non pas bègue, mais timide et maladroit, qui ne déteste pas tout le monde, mais qui semble mal comprendre les idéaux révolutionnaires, un homme pris dans ses certitudes et son dévouement envers la religion. Son rapport à la mort n'est pas celui d'un homme qui se croit immortel mais celui d'un homme à la fois en proie au questionnement scientifique et en sa croyance dans un salut éternel. Un homme un peu trop tendre pour le rôle de Roi, pas assez dur (il le dit lui-même), mou et croyant toujours à un possible compromis, une possible échappatoire. Rêve brisé, bien sûr. Canet incarne très bien ce pathétique mais attendrissant souverain, amoureux éternel de Marie-Antoinette (du moins est-ce la version proposée et soutenue par le film), finalement broyé et haché, sans mauvais jeu de mots, par l'Histoire. Si on peut émettre des réserves quant à ce portrait (Louis XVI étant parfois présenté dans les biographies comme étant encore plus maussade et distant) et ce également à l'heure où plusieurs livres battent en brèche l'image de ce Roi mou, impassible et indécis, coupé de la réalité (Aurore Chéry, Jean-Pierre Fiquet, Florence Mothe), force est de reconnaître que, dans le paradigme ici choisi, l'interprétation de Guillaume Canet emporte l'adhésion.

J'ai beaucoup plus de réserves quant à la prestation de Mélanie Laurent en Marie-Antoinette. Là où Guillaume Canet de par sa voix douce et une élocution choisie pose un Louis XVI convaincant, Mélanie Laurent ne semble pas avoir fait d'efforts particuliers en ce sens. Le résultat en est que son phrasé, son expression verbale est par trop celle d'une femme du 21ème siècle, ce qui crée à l'écran une distance par rapport à son partenaire. Choix voulu de la part du réalisateur, de l'actrice pour instaurer un décalage entre eux ? Peut-être. Mais l'effet en reste dérangeant. Il faut voir la scène en haut de la Tour du Temple où dans sa manière d'houspiller, d'engueuler même Louis XVI, celle-ci finit par ressembler à toute scène d'un film récent où dans un couple en crise, une femme fait tous les reproches à son mari. Sauf que l'on est au 18ème, sauf qu'il s'agit de Marie-Antoinette... D'où le problème... Problème encore dans cette scène de larmes et de cris, à l'heure où Marie-Antoinette apprend la sentence de mort prononcée contre son mari, où Mélanie Laurent, déchaînée, semble avoir été transposée d'un thriller horrifique. Quant à la fameuse scène de viol, elle en montre moins qu'elle en suppose mais demeure une faute de goût invraisemblable qui entache le film : difficile d'adhérer à la vision d'une Marie-Antoinette qui pour améliorer l'ordinaire de ses enfants et être plus respectée, décide de se soumettre aux désirs d'un soudard, se dévêtant devant lui, puis s'asseyant sur une commode en écartant les cuisses tout en relevant ses jupons, attendant d'être prise par ce capitaine en rut, scène qu'heureusement le film ne montre pas. Faute de goût, faute historique aussi tant Mélanie Laurent dans son jeu n'évoque nullement une Marie-Antoinette brisée qu'une femme prête à tout pour améliorer sa situation exsangue. Difficile à voir, vraiment... Le film prend aussi le parti que Fersen était bien l'amant de Marie-Antoinette (dialogue très clair entre elle et la Princesse de Lamballe) et jette le doute quant à la paternité de Louis XVI en ce qui concerne ses enfants (elle ne répond pas quand Louis XVI l'interroge à ce sujet). Et puis soudainement, l'actrice joue avec douceur, s'accorde à son partenaire, et une triste harmonie se lie de nouveau entre eux, dernières tendresses avant la mort.

Dommage que le film se perde parfois dans certains de ses excès car il est souvent empreint d'une certaine majesté (le sujet s'y prête Eventaille ). Toutes ces scènes de ressouvenirs, de tendresse paternelle ou maternelle, la tristesse qui prend certains personnages devant l'inexorable comme ce procureur de la Commune de Paris, le lamento final avec un Louis XVI partant sous le déluge vers sa fin, les Conventionnels qui prennent la mesure de leurs actes se demandant quel jugement l'Histoire portera sur eux, Marie-Antoinette caressant ce chat blanc dans le parc. Et puis une interrogation. Dans ce regard attendri sur les derniers jours de Louis XVI, sur ce constat empreint de nostalgie, quel est "le déluge" dont veut parler le film ? Celui qui vient tout de suite à l'esprit, le déluge qui va s'abattre sur la Monarchie pour l'emporter dans les flots ? Ou celui qui va s'abattre sur la Révolution, colosse aux pieds d'argile, provoqué par un homme, encore de l'ombre, mais lui dur, rusé et implacable qui va mettre à bas, emporter, lui aussi, cette République dans les flots. Car ce que ne savent pas les révolutionnaires, c'est que derrière la République, se profile l'Empire. Derrière Louis XVI, se profile Napoléon. Et là où la Révolution crut mettre à mort un tyran, dans sa tromperie, elle donna naissance à un titan qui emportera l'Europe dans son maelström. Trop loin dans l'interprétation ? La dernière scène du film jette le doute en s'arrêtant sur Pierre-Louis Manuel, symbole du fait que la Révolution mangera ses propres enfants : artisan de l'insurrection du 10 août 1792, membre de la Commune insurrectionnelle, procureur de la Commune de Paris, chargé de l'incarcération de Louis XVI au Temple, puis député de la Seine, votant contre la mort du Roi, ce qui lui vaudra d'être guillotiné le 14 novembre 1793. En s'arrêtant sur ce personnage, le réalisateur nous donne la piste à suivre : la mort du Roi ne calmera pas la Révolution. Ni celle de Marie-Antoinette. La République restera fragile. Et sera bientôt balayée. L'Histoire n'est qu'une suite de déchirures. Louis XVI et Marie-Antoinette ont été les victimes de la déchirure qu'était la Révolution Française.


Dernière édition par Eddy2000 le Dim 12 Jan 2025, 15:46, édité 1 fois
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Message par Mr ventier Dim 12 Jan 2025, 00:20

J'ai un mot à dire bravo et merci... 2 mots...lol
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Message par Calonne Dim 12 Jan 2025, 09:32

Merci cher Eddy pour ce long retour détaillé.

Un bémol cependant : je ne suis pas  vraiment d'accord avec votre portrait d'un Louis XVI "amoureux éternel de Marie-Antoinette".
Pour moi, Louis XVI n'a jamais été amoureux de Marie-Antoinette, comme elle n'a jamais été amoureuse de lui. Pendant une grande partie du règne, dans ses relations avec elle, il louvoie, il évite d'avoir à l'affronter franchement, il se méfie d'elle, lui accorde beaucoup certes mais c'est pour qu'elle lui foute la paix. Et d'après certains témoignages, "il est plus heureux et plus à l'aise dans les parties où elle n'est pas". Elle était son épouse, sa reine, la mère de ses enfants, ça s'arrêtait là.

Il se rapproche d'elle à partir de 1787 mais parce qu'il commence à perdre pied et qu'il a perdu ses conseillers les plus écoutés, Maurepas et Vergennes. Sous la Révolution, ce sont les épreuves subies en commun et l'amour de leurs enfants qui les rapprochent mais on est loin de l'amour fou. Au Temple, quand il la salue avant de remonter dans ses appartements le soir, il se contente de lui serrer la main.
Pour ce qui est des relations sexuelles, parlons crument : "il n'en éprouve aucun goût et ne le faisait que par devoir" dixit Joseph II. Même après la consommation, il a beau dire à ses tantes "j'aime beaucoup le plaisir et regrette de l'avoir ignoré si longtemps", on ne peut pas dire qu'il se soit transformé en amant passionné. Et quand Marie-Antoinette lui propose d'arrêter les relations conjugales, il accepte. Certes, le sexe n'est pas tout dans une relation amoureuse mais quand-même...

Pour moi, Louis XVI et Marie-Antoinette n'étaient certainement pas amoureux l'un de l'autre. Pendant longtemps, il s'est méfié d'elle, à cherché à l'éloigner. Quant à elle, les efforts qu'elle fait pour le fuir et la façon désinvolte, voire méprisante, dont elle en parle en disent long sur ses sentiments vis à vis de lui. Il y a eu certainement une tendresse, une affection sincère au moment des épreuves et dans l'amour commun qu'ils avaient pour leurs enfants. Mais Louis XVI amoureux comme Joseph II a été amoureux d'Isabelle de Parme ou comme ses parents, Louis et Marie-Josèphe de Saxe l'ont été, pour moi, clairement non.

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Message par lolo Dim 12 Jan 2025, 10:58

Pour moi je crois encore à l’amour de Louis XVI pour la reine et celle-ci qui l’aime au moins à partir du départ de Versailles. Je n’ai pas lu la biographie du roi qui le décrit en rusé renard je fais plutôt confiance à des historiens comme Petitfils.

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Message par Eddy2000 Dim 12 Jan 2025, 15:46

Merci beaucoup Mr Ventier ! Very Happy

Mr ventier a écrit:J'ai un mot à dire bravo et merci... 2 mots...lol
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Message par Eddy2000 Dim 12 Jan 2025, 16:10

Merci beaucoup cher Calonne ! Very Happy

En ce qui concerne ce portrait de Louis XVI, amoureux éternel de Marie-Antoinette, je dois dire qu'il s'agit de la version proposée et soutenue par le film. Ce n'est pas la version à laquelle je souscris pleinement. Peut-être n'ai-je pas été assez clair sur ce point, et, en ce sens, je viens de le préciser dans ma critique. Je crois, pour ma part, que leurs relations ont toujours été complexes. Les épreuves de la Révolution les ont rapprochés cependant mais à quel point ? Tendresse ? Véritable affection ? Amour réel ? Comme je l'ai écrit ici dans un autre sujet, un film fait toujours une proposition historique et en cela, en soi, il ne peut jamais être une vraie biographie, un vrai récit historique. Le cinéma, quand il s'empare d'un sujet, le fait passer à travers un prisme, impose un paradigme, pour devenir avant tout un objet cinématographique qui sert un propos. C'est en cela que j'ai aimé le film "Jeanne du Barry" réalisé par Maïwenn, car j'en ai apprécié la proposition cinématographique, malgré ses erreurs et incohérences historiques. Je crois qu'historiquement Marie-Antoinette a cherché au début l'affection de Louis XVI, car elle voulait remplir son rôle de Dauphine puis de Reine, tel que l'avait dessiné pour elle sa mère. Louis XVI s'est avéré décevant sur ce point en se montrant distant, guère affectueux et peu intéressé par les relations sexuelles. Je crois qu'à ce moment-là elle s'est éloignée de lui, sentant que ces différences étaient irréconciliables. Le champ politique les rapprochait ou les éloignait selon les cas. Fersen a-t-il été son amant ? Possible, mais prouvé irréfutablement...cela reste à voir. A-t-elle eu d'autres relations ? Hétérosexuelles ? Lesbiennes ? Ici, très peu de preuves et un faisceau d'indices pour le moins tangent et souvent peu crédible. Louis XVI a-t-il eu une ou des maîtresses ? Peut-être ! Mais tellement controversé. Ses enfants était-ils ceux de Fersen ? Le film semble pencher que oui. Moi, je ne sais pas. Je crois que le film voulait avant tout présenter le portrait d'un Louis XVI profondément humain et perdu, perdu dans un rôle peut-être trop grand pour lui, celui de Roi, perdu dans un rôle qu'il n'a jamais joué, celui d'un tyran. Le Louis XVI incarné par Guillaume Canet est-il historiquement vrai ? Sur certains points, oui, sur d'autres, non. Et effectivement, il n'a sans doute jamais été l'amoureux éternel de Marie-Antoinette. Mais il s'agit de la proposition du film, et je trouve que Guillaume Canet l'incarne parfaitement. Mais comme je le dis souvent, ce n'est qu'un film.

Calonne a écrit:Merci cher Eddy pour ce long retour détaillé.

Un bémol cependant : je ne suis pas  vraiment d'accord avec votre portrait d'un Louis XVI "amoureux éternel de Marie-Antoinette".
Pour moi, Louis XVI n'a jamais été amoureux de Marie-Antoinette, comme elle n'a jamais été amoureuse de lui. Pendant une grande partie du règne, dans ses relations avec elle, il louvoie, il évite d'avoir à l'affronter franchement, il se méfie d'elle, lui accorde beaucoup certes mais c'est pour qu'elle lui foute la paix. Et d'après certains témoignages, "il est plus heureux et plus à l'aise dans les parties où elle n'est pas". Elle était son épouse, sa reine, la mère de ses enfants, ça s'arrêtait là.

Il se rapproche d'elle à partir de 1787 mais parce qu'il commence à perdre pied et qu'il a perdu ses conseillers les plus écoutés, Maurepas et Vergennes. Sous la Révolution, ce sont les épreuves subies en commun et l'amour de leurs enfants qui les rapprochent mais on est loin de l'amour fou. Au Temple, quand il la salue avant de remonter dans ses appartements le soir, il se contente de lui serrer la main.
Pour ce qui est des relations sexuelles, parlons crument : "il n'en éprouve aucun goût et ne le faisait que par devoir" dixit Joseph II. Même après la consommation, il a beau dire à ses tantes "j'aime beaucoup le plaisir et regrette de l'avoir ignoré si longtemps", on ne peut pas dire qu'il se soit transformé en amant passionné. Et quand Marie-Antoinette lui propose d'arrêter les relations conjugales, il accepte. Certes, le sexe n'est pas tout dans une relation amoureuse mais quand-même...

Pour moi, Louis XVI et Marie-Antoinette n'étaient certainement pas amoureux l'un de l'autre. Pendant longtemps, il s'est méfié d'elle, à cherché à l'éloigner. Quant à elle, les efforts qu'elle fait pour le fuir et la façon désinvolte, voire méprisante, dont elle en parle en disent long sur ses sentiments vis à vis de lui. Il y a eu certainement une tendresse, une affection sincère au moment des épreuves et dans l'amour commun qu'ils avaient pour leurs enfants. Mais Louis XVI amoureux comme Joseph II a été amoureux d'Isabelle de Parme ou comme ses parents, Louis et Marie-Josèphe de Saxe l'ont été, pour moi, clairement non.
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Message par Calonne Dim 12 Jan 2025, 16:42

Je dirais que si Marie-Antoinette a cherché au début l'affection de Louis XVI, c'était sans le vouloir. On avait déjà plus ou moins faussé son jugement avant même leur rencontre, lui laissant entendre qu'il n'était qu'un faible, un balourd. Et quand elle le rencontre, on peut penser qu'elle ne trouve en lui que la confirmation de ce qu'on lui a dit. Cependant, c'est son mari, pas le choix, elle n'est pas méchante, elle veut bien essayer. N'oublions pas non plus que c'est surtout Louis XV qu'elle doit "conquérir" au début car tant qu'il est là, tout dépend de lui.
Mais je suis d'accord avec vous, ses tentatives pour se rapprocher de son mari ont été déçues par son attitude à lui, qui l'a vite rebutée.

Pour les relations sexuelles, elle était sûrement aussi peu attirée que lui. Elle n'était qu'une gamine ignorante à la croissance inachevée, elle ne savait rien sauf d'après les lettres de sa chère Marie-Caroline qui lui avait fait comprendre que c'était un sale moment à passer. Prétendre comme certains que, délaissée, Marie-Antoinette se soit alors tournée vers les femmes me paraît grotesque. Elle n'avait aucun goût pour l'amour (au sens physique du terme) et on ne voit pas pourquoi elle se serait tournée vers les femmes pour quelque chose qui, à la base, ne l'intéressait pas. Sans oublier la morale solide que lui a inculquée sa mère. C'est aussi facile que de faire de Marie-Christine et Isabelle de Parme un couple lesbien.
Elle aimait se faire "draguer", elle aimait plaire, se sentir le centre des regards mais de là à franchir le pas, avec un homme ou une femme, non. Surtout qu'au fil du temps, les tentatives infructueuses de son mari n'ont dû qu'accentuer son rejet du sexe.

Pour la paternité de ses enfants, le seul qui puisse prêter au doute est son deuxième fils puisque né neuf mois après la fameuse fête de Trianon où Fersen était présent. Ce qui impliquerait qu'ils étaient amants.
Pour moi, ce n'était pas le cas. Louis XVI avait beau être tolérant, si on les surprenait, ce pouvait être un sort funeste pour Axel et la réclusion au couvent pour elle. Et surtout, le risque de voir ses enfants déclarés bâtards. Marie-Antoinette les aimait trop pour prendre un tel risque. De plus, l'orgueil dynastique était très fort chez elle : fille et sœur d'empereur, épouse de roi, mère d'un futur roi, elle ne pouvait mettre au monde que des enfants issus de son mari.
Je crois volontiers (et même j'espère pour elle) qu'elle et Fersen se sont aimés, mais je les vois comme des amants "restreints" comme l'a joliment dit Castelot : se contentant de baisers, d'étreintes, de caresses, sans aller à "l'essentiel".

Mais bon, après, je n'étais pas là pour tenir la chandelle...

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Message par lolo Dim 12 Jan 2025, 18:21

Je suis d’accord avec vous et surtout sur le fait que ses enfants sont ceux de son mari ! Quel délire d’imaginer un enfant illégitime entre elle et Fersen !!!!!!

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Message par Mme de Sabran Lun 13 Jan 2025, 19:23

Je m'y suis collée à mon tour, les amis . Very Happy  Bon, que dire ? Film : Le Déluge. Avec Mélanie Laurent (Marie-Antoinette) et Guillaume Canet (Louis XVI)  - Page 5 1123740815  
C'est un film intimiste qui procède en une suite de tableaux, à mon avis extrêmement outrés.  Le choix et le jeu des acteurs prêtent à la critique.

Disons-le, Guillaume Canet, prodigieusement empâté par le maquillage, tire en beauté son épingle du jeu.  Il est sobre, juste, touchant. Pour une fois Louis XVI n'a pas le physique d'un jeune premier, ce qui le rend d'entrée de jeu crédible. Il est bon et passablement résigné. Les enfants sont jolis et charmants. Mousseline, qui ne pipe pas mot, est expressive dans la peur et la désolation, d'autant plus émouvante que nous savons, la pauvre ! ce qui l'attend.  Louis-Charles adorable, se tient toujours au plus proche de son père.   Marie-Antoinette est sèche, cinglante comme un coup de trique, sauf au tout début quand elle s'épanche et glousse de rire avec Mme de Lamballe ( en sursis pour plus longtemps  pale  ) .  Elle pense à lui, ne pense qu'à lui, il lui manque, aaaaah ! le voir, le toucher, se blottir dans ses bras, d'ailleurs elle a appelé son chat " Axel " pour mieux penser à lui quand elle le caresse. EUREKA !   Fersen ( jamais nommé ) l'homme au poêle,  aux poils ( de chat ) , tenez, je m'en emmêle les pinceaux d'émotion ... c'est tellement ridicule, absolument consternant ...  D'ailleurs toutes les scènes où paraît Marie-Antoinette rivalisent d'absurdité.  Celle-là n'est pas la pire.
Reste Madame Elisabeth.  Alors là, trop fort !  Madame Victoire a émigré avec sa nièce et Madame Adélaïde est enfermée au Temple avec la famille de son neveu. Non ? j'ai mal compris ?   Fichtre, le coup de vieux que la Révolution a asséné à Madame Elisabeth, c'est quelque chose !  Elle fait trente ans de plus que son frère, revêche, grisonnante, méconnaissable.    

Louis XVI a  un dialogue de sourds sur la liberté et l'égalité avec un émissaire de la Révolution ( au demeurant sympathique ) qui augure d'un film somme toute peut-être pas si mauvais que ça. Accrochons-nous.  Le logement très délabré de la famille royale au Temple ressemble davantage aux cachots insalubres de la Conciergerie alors que nous savons que l'appartement et le confort étaient décents. Les prisonniers sont privés de livres, papier, plumes, linge ...

Eddy raconte parfaitement le moment où Marie-Antoinette subit les derniers outrages de l'un des gardiens.  Quand l'homme fait ses avances, il intime l'ordre à la reine de faire sortir les enfants et Madame Elisabeth.  Elle obéit. Sa belle-soeur qui a suivi et compris toute la scène obéit sans moufter, sans que bouge aucun trait de son visage hermétique,  comme si le viol n'était après tout qu'une contrariété de plus.  Pas de quoi faire une histoire. Et vas-y que j'embarque les enfants et que je referme  la porte bien bien sur ...  pale    Marie-Antoinette toise l'homme interdit, figé, et c'est comme si, tout à coup, la victime était dominante.

Je ne sais pas ce qu'il fallait comprendre à l'épisode du scrofuleux.   Le Roi te touche, Dieu te guérit.   Se moque-t-on de Louis XVI ?   Le bonhomme avait pourtant bien le visage ravagé de pustules .

Arrive le moment le plus grotesque du film :  la scène de ménage durant laquelle  Marie-Antoinette invective Loulou comme une furie.  Elle lui jette à la figure ses quatre vérités avec la grâce et le tact d'une poissarde. Il se défend comme il peut, mollement mollement. Tout cela sur le mode du tutoiement.  ( !!! )  Elle est hystérique. Il ne lui manque que de brandir le rouleau à pâtisserie.
Sidérant !  Film : Le Déluge. Avec Mélanie Laurent (Marie-Antoinette) et Guillaume Canet (Louis XVI)  - Page 5 3231074342

Trois Louis XVI reçoivent Sanson :  le bon ouvrier, technicien qui s'intéresse à l'efficacité de la machine, le scientifique qui s'interroge sur la rapidité de la mort, et le mystique : " Et après ? ".  Etrangement, la scène n'est pas ridicule.  Il est attachant, ce prétendu tyran qui mérite si peu son sort.  Doute-t-il subitement ? Se demande-t-il si le ciel est vide ?

Dans le tableau vivant des adieux du roi à sa famille, Louis XVI, les enfants, Madame Elisabeth se tiennent pelotonnés, accablés de désespoir. Marie-Antoinette est comme une lionne en cage. Elle fait les cent pas, de long en large, nerveusement.  Tout à coup elle s'arrête.  Elle crie.  Il serait plus exact de dire qu'elle hurle comme une folle.  Longtemps. Le temps de reprendre son souffle, elle recommence. C'est interminable.  Son visage est complètement distordu et l'on ne voit qu'un trou béant, sa bouche .  Nous sommes scotchés, ratatinés au fond de nos fauteuils.  Et ça n'en finit pas ...
Quelle idée encore que cette scène à mille mille de Marie-Antoinette ! Shocked

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Message par Gouverneur Morris Lun 13 Jan 2025, 19:34

Hé-beh… comme dirait la reine en habillage du forum Eventaille
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Message par Mr ventier Lun 13 Jan 2025, 20:10

Du coup faut y aller ou pas?
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Message par lolo Lun 13 Jan 2025, 21:22

Ah oui au fait la scene du scrupuleux est réelle ! Où avez vous vu que c’était une comédie pour se moquer du roi ? Elle était d’ailleurs dramatique.

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Message par lolo Lun 13 Jan 2025, 21:24

Scrofuleux!!!!! Ah ces correcteurs automatiques !

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Film : Le Déluge. Avec Mélanie Laurent (Marie-Antoinette) et Guillaume Canet (Louis XVI)  - Page 5 Empty Re: Film : Le Déluge. Avec Mélanie Laurent (Marie-Antoinette) et Guillaume Canet (Louis XVI)

Message par Mme de Sabran Lun 13 Jan 2025, 22:16

... Eventaille C'est irritant, n'est-ce pas ! Fichu correcteur !!!
lolo a écrit:
Ah oui au fait la scene du scrofuleux est réelle ! Où avez vous vu que c’était une comédie pour se moquer du roi ?
Elle était d’ailleurs dramatique.
Quelle est la source de cette anecdote ? Car personnellement je n'y crois pas une seconde.

J'ajoute que je suis en complète osmose avec notre ami Calonne quant aux relations conjugales de Marie-Antoinette et Louis XV.

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Message par Mme de Sabran Lun 13 Jan 2025, 22:18

Mr ventier a écrit:
Du coup faut y aller ou pas?
Ben oui, si vous voulez vous faire votre propre opinion, puisque les nôtres divergent. Film : Le Déluge. Avec Mélanie Laurent (Marie-Antoinette) et Guillaume Canet (Louis XVI)  - Page 5 1123740815

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Message par Duc d'Ostrogothie Mar 14 Jan 2025, 07:04

Mme de Sabran a écrit: Il ne lui manque que de brandir le rouleau à pâtisserie.

C'est tout à fait ça. Film : Le Déluge. Avec Mélanie Laurent (Marie-Antoinette) et Guillaume Canet (Louis XVI)  - Page 5 808868115 Eventaille

Mme de Sabran a écrit: Tout à coup elle s'arrête.  Elle crie.  Il serait plus exact de dire qu'elle hurle comme une folle.  Longtemps.

Hallucinant.

Marie-Antoinette avait trop conscience de son rang pour s'abandonner à ce genre de scène, qui n'est d'ailleurs rapportée par aucun mémorialiste (ni Mme Royale, ni Cléry, ni Hue). Au demeurant, Marie-Antoinette a publiquement fait preuve de fermeté non seulement à son procès mais également en montant à l'échafaud. Je ne comprends donc pas comment le scénariste a pu imaginer un tel personnage, à des années lumières de ce qu'elle était.

A en croire les sources disponibles (notamment les mémoires de sa fille) , les Municipaux étaient "très familiers " et avaient "très peu de respect" pour Louis XVI. Il était "insulté" par la garde lorsqu'il se promenait dans le jardin du Temple. Un des "ouvriers" du jardin menaça même de décapiter Marie-Antoinette avec ses outils. Selon Mme Royale, Louis XVI souffrait tout cela "avec douceur" et pardonnait. Lorsqu'elle est au Temple, Marie-Antoinette reste malgré les insultes et les humiliations une femme digne.
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