Film : Le Déluge. Avec Mélanie Laurent (Marie-Antoinette) et Guillaume Canet (Louis XVI)

Cette vue peut-être ?....d'après mes recherches.

C'est Waddesdon Manor.

En effet, la belle au bois dormant...

... qui ne ressemble ni de près ni de loin à Versailles, non mais franchement !

Merci, ma petite Pauline, pour ta recherche ( fructueuse ! ).

Oui, pour nous qui connaissons les lieux et l'Histoire, c'est toujours assez gênant.  

Je préfère cependant ce petit arrangement scénographique (sans doute faute de budget de la production) tant que le "fond" est bon (scénario, dialogues, jeux des acteurs etc.). Car enfin, souvenons-nous des daubes, séries et autres docu-fictions, pourtant tournées à Versailles ou dans d'autres lieux historiques ! C'est encore plus difficile à regarder !

J'en profite pour citer un extrait du dossier de presse et notamment la note d'intention du metteur en scène, Gianluca Jodice, qui souligne que sa vision est, bien évidemment, plus métaphysique qu'historique !  

C’est pas faux

Très intéressant ce Dossier de presse LNLN, merci, la découpe en trois parties est plutôt pas mal.

Je ferai donc fi de mes reproches, pour me concentrer sur la métaphysique.

Cela ne pourra que me faire du bien.

Little'

madame de théus a écrit:
Je ferai donc fi de mes reproches, pour me concentrer sur la métaphysique.

Cela ne pourra que me faire du bien.

...

Juste retour des choses après le spectacle des jeux olympiques....Si cela peut rendre hommage à la reine

La bande annonce en français est disponible

Merci Mme de Lamballe pour cette version en français...

Marie-Antoinette aura-t-elle jamais réprimandé Louis XVI avec une telle force et en le tutoyant ? Personnellement, je l'espère !

Le film a l'air bien mais extrêmement triste, la bande-annonce m'angoisse.
J'aimerais bien voir le film mais je ne sais pas si j'aurai le courage.

C'est vrai qu'il n'aborde pas la meilleure période non plus....
L'ambiance a l'air d'y être vraiment bien rendue;

Avez-vous aperçu la reconstitution 3D de la tour du temple à 1:31' du trailer en français?...

Il eut donc été assez aisé de reproduire les tuileries de la même façon....  

Quel taquin je fais, quel taquin je fais.....

Je vous embrasse,

Little'

madame de théus a écrit:
Avez-vous aperçu la reconstitution 3D de la tour du temple à 1:31' du trailer en français ?...Il eut donc été assez aisé de reproduire les tuileries de la même façon....  

Absolument !  



A noter que les premières secondes de la bande-annonce sont filmées aux environs de Turin, au pavillon de chasse de Stupinigi (Piémont) pour les vues en extérieur, et dans la Grande Galerie du palais royal de Venaria pour les scènes intérieures.


Je suppose que ces scènes évoquent la première période d'enfermement : celle à l'hôtel du Grand Prieur, au Temple avant le transfert de la famille royale au donjon.

La nuit, la neige a écrit:

madame de théus a écrit:
Avez-vous aperçu la reconstitution 3D de la tour du temple à 1:31' du trailer en français ?...Il eut donc été assez aisé de reproduire les tuileries de la même façon....  

Absolument !  

Ah, tu vois !
Nous voici donc d'accord.

Little'

Le film est déjà dans les salles...en Italie !  

Ah bah....en italien....ça rend pas pareil hein...

Nos voisins et amis italiens ont donc une longueur d'avance sur nous, ma little Pau ! ! Nous ne saurions leur en vouloir : c'est une production de Cineuropa, un projet historique franco-italien de Gianluca Jodice, déjà présenté cet été au Festival international du film de Locarno 2024. Armons-nous d'encore un peu de patience.

Je m'arme Éléonore, je m'arme,
Ne t'inquiète pas.

nous offre une interview de Mélanie Laurent, réalisatrice et actrice du Déluge.





Mélanie Laurent, réalisatrice du thriller « Libre » (Amazon Prime Video), laisse place à l’actrice, bouleversante en Marie-Antoinette dans « Le Déluge », de Gianluca Jodice, aux côtés de Guillaume Canet en Louis XVI. Le cinéaste s’est inspiré des carnets de Cléry, valet de chambre du roi, resté auprès de lui lors de son emprisonnement en 1792, jusqu’à sa mort. Mélanie Laurent n’arrête pas et, depuis Grenoble, elle nous confie ses envies derrière et devant la caméra. Chaleureuse, passionnée et sincère.
Anne Michelet



Pourquoi avez-vous souhaité interpréter Marie-Antoinette ?

J’ai lu un scénario que j’ai trouvé très bien écrit. Quand on reçoit un film sur cette époque, on peut être effrayé ou avoir l’impression que tout a déjà été fait. Mais, en l’occurrence, c’est une nouvelle histoire. Personne ne parle de Marie-Antoinette à cette période, quand la reine et le roi sont déchus. Dès la première scène, ils cheminent vers la mort avec peu d’espoir, beaucoup de dédain et de colère. Ce film, c’est la rencontre entre ces deux êtres hors-sol et un peuple qui, affamé, déborde de rage. J’aime d’ailleurs beaucoup les conversations presque métaphysiques et philosophiques entre le roi et les révolutionnaires, qui veulent lui faire comprendre qu’ils ne sont plus des dieux, qu’ils ne l’ont jamais été en réalité.

Que saviez-vous d’elle avant de l’incarner ?

La biographie de Stefan Zweig a été mon livre de chevet. Il était tout acquis à sa cause, mais il me l’a fait découvrir et aimer. Le point de vue de Gianluca Jodice a confirmé ce sentiment, même si, en France, Marie-Antoinette reste un sujet brûlant. Il fallait quelqu’un qui ait envie de raconter l’évolution de cette femme plutôt que de juger la situation des siècles plus tard. Et Gianluca, italien, apporte de la complexité à cette figure iconique. Derrière le mythe, il y a une fillette que l’on a arrachée à sa famille sans lui demander son avis, à qui on a imposé une langue, un futur roi et mari impuissant. Elle a vécu l’adulation, la haine, l’humiliation, la rumeur, et son unique échappatoire dans une vie sans responsabilités et sans amour, c’était la fête, les fastes.

Aviez-vous vu le film de Sofia Coppola, qui insistait sur cette frivolité ?

Oui. Il est souvent plus facile de se rappeler pourquoi on a voulu la décapiter que ce qu’on lui a fait subir à la fin. Marie-Antoinette avait deux torts : être femme et étrangère. Louis XIV avait fait des dépenses hallucinantes, notamment pour transformer le royaume, mais ça ne l’a pas conduit à l’échafaud. Quant à Louis XVI, il a été plus haï que son prédécesseur, alors qu’avec son syndrome d’Asperger, son incapacité à diriger le pays, son absence d’ambition, il était presque plus touchant que les précédents rois. Je ne crois pas que le couple qu’il formait avec Marie-Antoinette ait eu la volonté de faire agoniser le peuple, mais ils ont payé pour les autres, car ils étaient moins intimidants. Et puis l’Histoire l’a, hélas, prouvé : il n’y a pas de révolution sans sang versé.

Avez-vous recherché la vérité historique pour construire ce personnage ?

J’avais besoin de connaître son passé pour parler du présent que j’incarnais. Ce qui était très fort à jouer, c’était l’effeuillage. Elle arrive en costume royal avec des diamants, une perruque immense et finit en chemise de nuit sans corset. Ça change totalement la corporalité. Non seulement cette icône de mode se défait de tout apparat, mais elle souffrait d’un cancer des ovaires. On passe du port altier à la dépression. Quand on l’enferme, quand on massacre sa meilleure amie, elle perd l’envie de vivre. Et puis elle découvre qu’elle a des enfants, qu’elle doit les préparer au pire. Elle ne veut pas leur mentir, contrairement à son mari qui gère mal les émotions. Leur relation me touche beaucoup. Il y avait de la tendresse entre eux malgré leur difficulté à communiquer : il n’osait pas la regarder dans les yeux, la toucher, ne lui parlait jamais… Elle n’a pas eu l’histoire d’amour qu’on lui avait promise.

Qu’est-ce qui vous a touchée chez Marie-Antoinette ?

Son aura. Elle devait être fascinante pour que, jusqu’au bout, on essaie de la faire évader malgré les risques. Sa prise de conscience tardive me touche beaucoup. Elle se rend compte trop tard des responsabilités qu’elle aurait pu avoir, avec ses enfants, mais aussi vis-à-vis du peuple. Ce serait un autre film, mais, après la mort du roi, elle a pris part à la politique de façon secrète à distance, elle commençait à comprendre les enjeux, à se révéler.

Quel partenaire a été Guillaume Canet ?

Il est assez rare de croiser des acteurs ayant accès à leurs émotions aussi aisément. Guillaume est capable de pleurer dix-huit prises d’affilée avec la même force. Sa maîtrise du jeu et son lâcher-prise m’impressionnent. C’est un gros bosseur qui aime passionnément son métier. C’est une chose que nous partageons.

Le cinéaste dit que notre monde actuel est issu de cette période…

L’Histoire se répète. Partout dans le monde, il reste des hommes qui se prennent pour des dieux et qui maltraitent leur peuple. J’aime d’ailleurs le regard de Gianluca sur ces questions. Il remet de l’humanité et de l’empathie où il n’y en avait plus, chez les révolutionnaires et les royalistes.

Cette empathie qui vous caractérise, l’avez-vous toujours ressentie ?

Aujourd’hui, on nous demande de choisir un camp, mais j’ai grandi dans une famille qui ne hiérarchisait pas les injustices ou les morts. J’ai notamment été en partie élevée par un grand-père humaniste qui m’a appris à pardonner. Lui l’a fait avec des gens a priori impardonnables dans l’histoire du monde. Il a refusé de fermer son cœur et il n’a jamais basculé dans la haine. Toute sa vie, il a manifesté pour les droits de l’homme.


Le Déluge, de Gianluca Jodice. Sortie le 25 décembre.
https://www.femina.fr/article/melanie-laurent-j-essaie-de-profiter-pleinement-d-etre-heureuse

Sortie le 25 décembre : voilà un cadeau de noël dont nous discuterons bientôt en connaissance de cause.

Mme de Sabran a écrit:(…) interview de Mélanie Laurent, réalisatrice et actrice du Déluge.

.

Elle n’est pas co-réalisatrice de ce film, mais l’actrice principale.

Merci pour cet article. Elle maîtrise bien son sujet.
Il me semble que c’est la première fois que je lis que Louis XVI souffrait du « syndrome d’Asperger »…

Alors étonnamment, on trouve quelques articles étrangers sur cette possibilité.

https://nancygoldstone.com/autism-spectrum-disorder-and-louis-xvi/

bon, pourquoi pas...

La nuit, la neige a écrit:
Elle n’est pas co-réalisatrice de ce film, mais l’actrice principale.

Oups, merci !

madame de théus a écrit:
Alors étonnamment, on trouve quelques articles étrangers sur cette possibilité.

https://nancygoldstone.com/autism-spectrum-disorder-and-louis-xvi/

bon, pourquoi pas...

J'étais en train de lire la même page que toi, Paulinette.

En effet, dans le cas de Louis XVI, nous avons plusieurs fois croisé des allusions à l'autisme dont, après tout,  le syndrome d'Asperger est l'une des nombreuses formes que présente cette pathologie. Il est vrai que Louis XVI avait un comportement très particulier.

J'ai du mal avec cette hypothèse.
On peut vivre "dans sa bulle" ou ne pas être très communicatif sans pour autant être autiste.
Jusque dans les années 1785/86, Louis XVI est un souverain consciencieux  et travailleur, la France a pris sa revanche sur l'Angleterre et se pose en arbitre européen face aux ambitions de Joseph II. On commence à percevoir la détresse du trésor mais Calonne "l'enchanteur" inspire encore confiance. Jusque-là, le comportement de Louis XVI semble tout à fait rationnel.

Le vent tourne vers 1787 où les choses s'aggravent et là, son comportement change, c'est vrai : absences, crises de larmes, silences prolongés, endormissements malvenus... Mais ces symptômes peuvent correspondre à une sévère dépression.

Louis XVI était introverti, secret, peu bavard et doté d'une vie "intérieure" importante sans doute. De là à en faire un autiste, il y a un pas que je ne franchirai pas.
Après, je suis pas médecin non plus...

Je vois dans cette hypothèse une possibilité d'expliquer ses difficultés face aux autres, tout "bêtement".

On sait que cet homme était grand, donc maladroit, et très timide vraisemblablement, mal à l'aise en public, ajoutons à ça la mort du père...la combinaison est excellente pour penser que ce grand timide maladroit souffrait d'une forme d'autisme.

L'autisme n'empêchant pas d'être brillant, mais cet homme était en effet plus dépressif à mon avis, burn out, blocage, peurs de trancher, du changement, des responsabilités imposées par sa naissance, etc... devant l'ampleur de la tâche à partir de 87 et l'enchainement des évènements.

On peut aussi penser au syndrome de l’imposteur... mais ce serait lancer un autre débat.

littl'