Un mois en Colombie avec Calonne
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Nos conseils et découvertes :: Promenades et visites guidées (hors lieux du XVIIIe siècle)
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Un mois en Colombie avec Calonne
Bonjour à toutes et tous.
Me voici de retour après un séjour d'un mois environ en Amérique du Sud, en Colombie pour être précis. Si cela vous intéresse, je peux vous faire un petit compte-rendu agrémenté de photos comme pour mon séjour en Namibie l'année dernière ? Sinon, je laisse la Modération enlever ce message.
Café, émeraudes et... cocaïne. La Colombie a encore bien du mal à se défaire des clichés et idées reçues qui courent à son propos. Et pourtant, le pays a tourné la page : si la cocaïne reste un problème, le règne sanglant des barons de la drogue a pris fin, Medellin, ancienne capitale mondiale de la drogue, est aujourd'hui la ville la plus tendance et moderne du pays et le traité de paix signé avec les fameux guerilleros FARC a enfin stabilisé et apaisé le pays. Aujourd'hui, c'est pour la première fois un président de gauche qui dirige, massivement élu avec les voix des peuples indigènes, des noirs et des minorités. Le vice-président est une femme noire et le mariage homosexuel a été adopté. En dépit de nombreux problèmes, la société panse ses plaies et va donc de l'avant. Le tourisme est en plein essor et le tourisme colombien le premier : beaucoup de zones étaient autrefois contrôlées par les seigneurs de la drogue ou les FARC et donc interdites. Aujourd'hui, on peut circuler quasiment partout et les colombiens sont donc les premiers à redécouvrir leur propre pays. A noter cependant que la pandémie de COVID a été un coup terrible pour les colombiens. Pendant leur confinement, ces derniers n'avaient le droit de sortir qu'une heure par semaine... Enormément de gens travaillant encore de petits métiers manuels (vendeurs de rues, cireurs de chaussures, marchands ambulants, portefaix...), ces mesures drastiques les ont frappés de plein fouet, causant une grande misère.
Avant notre départ, plusieurs choses à savoir :
- La Colombie est le seul pays d'Amérique du Sud ouvert sur les deux océans, Atlantique et Pacifique.
- La Colombie fait quasiment deux fois la France.
- Le pays est divisé en trois zones : une vaste zone de plaines, peu peuplée, qui va jusqu'à la forêt amazonienne, une zone centrale prise entre deux chaînes de montagnes et où vit environ la moitié de la population et la zone côtière.
- La population reste majoritairement homogène, avec des minorités "indigènes" qui vivent isolées et une minorité noire (10% des 51 millions d'habitants), descendants des esclaves africains déportés autrefois, minorité qui se trouve majoritairement sur la côte.
- Le christianisme est dominant, présent partout, églises, couvents et monastères sont innombrables. Les indigènes pratiquent toujours leurs rites et, sur la côte, on trouve des Vierges noires ou des saints aux influences païennes.
- La langue officielle est bien entendu l'espagnol (avec quelques différences par rapport à l'espagnol "européen").
- La monnaie est le peso colombien et il faudra les premiers temps vous triturer les méninges car le cours est compliqué. En gros, 4000 pesos font 1 euro et vous verrez donc des prix en centaines de milliers, voire en millions, de pesos. Dans les grandes villes, dollars américains et euros sont souvent acceptés. Pour vous donner une idée du coût de la vie, la plupart des distributeurs ne vous permettent de retirer que jusqu'à 90 euros maximum. Attention ! En-dehors des grandes villes, le paiement en liquide est roi, pensez à avoir de la monnaie ou des petites coupures.
- L'eau du robinet est officiellement potable à Bogota, la capitale, uniquement (mais elle est très traitée, avec un mauvais goût, misez sur l'eau en bouteille).
- La Colombie est probablement le seul pays à avoir deux fêtes d'indépendance. Les espagnols, chassés une première fois, sont revenus pendant cinq à six ans avant d'être à nouveau chassés, cette fois définitivement.
- Le drapeau colombien est jaune (à 50%), bleu et rouge pour le reste. Le jaune représente l'or (le fameux Eldorado rêvé des conquistadores), le bleu les deux océans et le rouge le sang versé pendant la conquête espagnole et ensuite pour l'indépendance.
- La Colombie est le deuxième exportateur de fleurs au monde.
- La Colombie est le premier exportateur de roses au monde (hé oui, 700 millions de roses exportées aux USA rien que pour la Saint-Valentin).
- La Colombie est le quatrième exportateur d'avocats au monde.
- La Colombie est le premier exportateur d'émeraudes au monde.
- Enfin, la Colombie concentre 10% de la biodiversité mondiale.
Voilà, si vous êtes d'accord pour m'accompagner, nous commencerons par la capitale, Bogota, avec ses murs couverts de fresques, le fabuleux musée de l'or et la superbe collection d'œuvres d'art léguée par Botero.
Me voici de retour après un séjour d'un mois environ en Amérique du Sud, en Colombie pour être précis. Si cela vous intéresse, je peux vous faire un petit compte-rendu agrémenté de photos comme pour mon séjour en Namibie l'année dernière ? Sinon, je laisse la Modération enlever ce message.
Café, émeraudes et... cocaïne. La Colombie a encore bien du mal à se défaire des clichés et idées reçues qui courent à son propos. Et pourtant, le pays a tourné la page : si la cocaïne reste un problème, le règne sanglant des barons de la drogue a pris fin, Medellin, ancienne capitale mondiale de la drogue, est aujourd'hui la ville la plus tendance et moderne du pays et le traité de paix signé avec les fameux guerilleros FARC a enfin stabilisé et apaisé le pays. Aujourd'hui, c'est pour la première fois un président de gauche qui dirige, massivement élu avec les voix des peuples indigènes, des noirs et des minorités. Le vice-président est une femme noire et le mariage homosexuel a été adopté. En dépit de nombreux problèmes, la société panse ses plaies et va donc de l'avant. Le tourisme est en plein essor et le tourisme colombien le premier : beaucoup de zones étaient autrefois contrôlées par les seigneurs de la drogue ou les FARC et donc interdites. Aujourd'hui, on peut circuler quasiment partout et les colombiens sont donc les premiers à redécouvrir leur propre pays. A noter cependant que la pandémie de COVID a été un coup terrible pour les colombiens. Pendant leur confinement, ces derniers n'avaient le droit de sortir qu'une heure par semaine... Enormément de gens travaillant encore de petits métiers manuels (vendeurs de rues, cireurs de chaussures, marchands ambulants, portefaix...), ces mesures drastiques les ont frappés de plein fouet, causant une grande misère.
Avant notre départ, plusieurs choses à savoir :
- La Colombie est le seul pays d'Amérique du Sud ouvert sur les deux océans, Atlantique et Pacifique.
- La Colombie fait quasiment deux fois la France.
- Le pays est divisé en trois zones : une vaste zone de plaines, peu peuplée, qui va jusqu'à la forêt amazonienne, une zone centrale prise entre deux chaînes de montagnes et où vit environ la moitié de la population et la zone côtière.
- La population reste majoritairement homogène, avec des minorités "indigènes" qui vivent isolées et une minorité noire (10% des 51 millions d'habitants), descendants des esclaves africains déportés autrefois, minorité qui se trouve majoritairement sur la côte.
- Le christianisme est dominant, présent partout, églises, couvents et monastères sont innombrables. Les indigènes pratiquent toujours leurs rites et, sur la côte, on trouve des Vierges noires ou des saints aux influences païennes.
- La langue officielle est bien entendu l'espagnol (avec quelques différences par rapport à l'espagnol "européen").
- La monnaie est le peso colombien et il faudra les premiers temps vous triturer les méninges car le cours est compliqué. En gros, 4000 pesos font 1 euro et vous verrez donc des prix en centaines de milliers, voire en millions, de pesos. Dans les grandes villes, dollars américains et euros sont souvent acceptés. Pour vous donner une idée du coût de la vie, la plupart des distributeurs ne vous permettent de retirer que jusqu'à 90 euros maximum. Attention ! En-dehors des grandes villes, le paiement en liquide est roi, pensez à avoir de la monnaie ou des petites coupures.
- L'eau du robinet est officiellement potable à Bogota, la capitale, uniquement (mais elle est très traitée, avec un mauvais goût, misez sur l'eau en bouteille).
- La Colombie est probablement le seul pays à avoir deux fêtes d'indépendance. Les espagnols, chassés une première fois, sont revenus pendant cinq à six ans avant d'être à nouveau chassés, cette fois définitivement.
- Le drapeau colombien est jaune (à 50%), bleu et rouge pour le reste. Le jaune représente l'or (le fameux Eldorado rêvé des conquistadores), le bleu les deux océans et le rouge le sang versé pendant la conquête espagnole et ensuite pour l'indépendance.
- La Colombie est le deuxième exportateur de fleurs au monde.
- La Colombie est le premier exportateur de roses au monde (hé oui, 700 millions de roses exportées aux USA rien que pour la Saint-Valentin).
- La Colombie est le quatrième exportateur d'avocats au monde.
- La Colombie est le premier exportateur d'émeraudes au monde.
- Enfin, la Colombie concentre 10% de la biodiversité mondiale.
Voilà, si vous êtes d'accord pour m'accompagner, nous commencerons par la capitale, Bogota, avec ses murs couverts de fresques, le fabuleux musée de l'or et la superbe collection d'œuvres d'art léguée par Botero.
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1125
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Je serais trop heureux de vous emboîter le pas, cher Calonne.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Mais oui ! Suivons le guide...
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Bogota
C'est la principale porte d'entrée du pays. Fondée en 1538 par les espagnols, à 2640 mètres d'altitude.
Polluée, affligée d'une circulation chaotique et d'embouteillages rebutants, la capitale avec ses dix millions d'habitants environ n'attire pas forcément... S'y déplacer peut paraître difficile au premier abord. Comment procéder ?
- Il n'y a pas de métro à Bogota, seule Medellin en a un.
- Au niveau des bus, vous pouvez prendre le Transmilenio, une ligne de bus inaugurée en 2000, d'où son nom. Il s'agit de longs bus rouges à soufflets, avec jusqu'à trois voitures reliées par des soufflets et circulant sur des voies qui leur sont réservées. Mais ça reste bondé.
- Le taxi est très pratique et ils sont facilement repérables, étant jaunes comme à New York. Attention ! Il n'est pas dans les usages de héler un taxi ou de lui faire signe en pleine rue. La majorité des usagers le réservent à l'avance par téléphone. Si votre niveau d'espagnol est trop faible, entrez dans un hôtel, un restaurant, un grand magasin et demandez si on peut vous appeler un taxi, c'est très courant et rien ne vous empêche de remercier de quelques pesos. Il est d'usage également de demander le prix de la course en montant en voiture. La raison est simple : beaucoup d'usagers paient en liquide et ils s'assurent ainsi d'avoir assez sur eux pour régler la course.
- Quant à se repérer, c'est une autre affaire ! Oubliez les noms de rues, peu nombreux d'ailleurs. Bogota est comme New York, rues et avenues sont numérotées. Votre point de repère sera la montagne située à l'est de la ville et visible de partout : les rues parallèles à cette montagne s'appellent les carreras, la carrera 1 est la plus proche de la montagne, les numéros augmentent ensuite en s'éloignant de la montagne. Les rues perpendiculaires s'appellent les calles, leur numéro augmente du Sud vers le Nord.
Bonne chance...
Bogota est l'une des capitales du street art : partout des fresques, des images, sur tous les murs, sous les ponts, sur les parois des tunnels... Vous serez surpris par ces oeuvres, temporaires, éphémères, qu'on voit partout. Partout des gens qui taguent et peignent les murs. En arrivant de l'aéroport, vous ne pourrez manquer la fresque la plus célèbre de la ville, Le baiser des invisibles. Inspirée du tableau Le baiser de Klimt, elle représente un couple âgé en train de s'embrasser :
Vous aimez les églises ? Bogota est surnommée "la ville aux 1500 églises".
La Candelaria
Littéralement, la Chandeleur.
C'est la Bogota d'origine, la plus ancienne, au pied de la montagne du Monserrate. Un petit quartier de maisons colorées, de rues et ruelles étroites, en pente, grossièrement pavées, loin des tours, centres commerciaux climatisés et stades du centre. Attention, à cette altitude, vous pouvez vite vous essouffler. Prévoyez également un parapluie : à Bogota, il pleut souvent, le temps est changeant, il ne fait pas plus de 20/22° en général et les nuits peuvent être fraîches.
Un moment délaissée, la Candelaria renaît grâce au tourisme depuis quelques années. La rénovation va bon train, hôtels, boutiques et cafés se multiplient. Et le quartier s'embourgeoise, les loyers et le prix du mètre carré montent...
Ici, les gens vivent dehors. Vous serez surpris par le nombre de marchands ambulants, de cireurs de chaussures, voire même de rémouleurs, de petits stands roulants qui vous proposeront eau, jus de fruits, en-cas et autres. Les commerçants ne sont pas dans leurs boutiques, ils sont assis ou debout devant, sur le trottoir, on s'interpelle, on se salue, on discute... C'est incroyablement vivant. Encore plus à la nuit tombée, quand les gens sortent boire un verre et vont dîner. A ce propos, contrairement à ce qu'on pourrait penser, les gens ici mangent tôt. Sachez que les deux repas les plus importants sont le petit-déjeuner (soupe, galettes de maïs, fruits, crêpes...) et le déjeuner, le dîner restant léger. Si vous voulez profiter du quartier de façon tranquille, il faut comme moi le visiter tôt le matin.
Attention ! Si Bogota reste majoritairement une ville sûre, évitez quand-même de déambuler seul à la nuit tombée dans les ruelles isolées de la Candelaria.
Déambulez au hasard, vous tomberez à coup sûr sur quelque chose d'étonnant :
Vous voulez prendre de la hauteur ? Direction le Montserrate.
C'est la montagne qui surplombe la ville à l'est. C'est en gros le Sacré-Coeur de Bogota. Une fois là-haut, vous serez à 3152 mètres d'altitude et vous aurez une vue à couper le souffle sur toute la capitale étendue à vos pieds (je vous mets une photo prise sur le Net pour avoir une vue d'ensemble) :
monserrat.co
Vous y trouverez une basilique, fondée en 1657 et profondément remaniée en 1925. Quelques restaurants et boutiques et quelques grandes statues de la Vierge et du Christ (dispensables, ce n'est pas le Corcovado de Rio).
Pour accéder au sommet, vous pouvez monter à pied, par un sentier de 3 kilomètres et 1500 marches. Si vous venez d'arriver à Bogota et n'êtes pas encore habitué à l'altitude, je déconseille. Rabattez-vous sur le funiculaire ou le téléphérique, pour un prix très modique. Evitez les dimanches et le coucher du soleil si vous craignez la foule.
Voilà, je vous laisse vous reposer.
Notre prochaine étape nous mènera au centre-ville, au musée de l'or, à la fondation Botero et au marché aux fleurs de Paloquemao.
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Calonne- Messages : 1125
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
On raconte que l’histoire du graffiti à Bogota remonte aux années 1980, lorsque le président de l’époque, Belisario Betancur, réussit à obtenir le premier accord de paix avec les FARC et invite la population à “peindre la paix” dans les rues.
Des messages apparaissent sur les murs de Bogota, souvent des messages à caractère social. Pouvoir, politiques, guérilla, paramilitaires, narcotrafic… tous les thèmes en Colombie ne manquent pas et sont jetés sur les murs comme un cri silencieux.
Avec l’influence de la culture hip-hop américaine, des jeunes vont s’emparer de bombes de peintures et commencer à “taguer” les murs des villes. Ce mouvement va générer de l’incompréhension et plonger le graffiti dans la clandestinité.
Pourtant ce sont bien ces “tagueurs” de la première époque qui vont devenir par la suite les plus grands artistes de la scène bogotanaise réalisant les immenses fresques colorées qui font la réputation de la ville.
https://monvoyageencolombie.com/histoire-du-street-art-a-bogota/
Des messages apparaissent sur les murs de Bogota, souvent des messages à caractère social. Pouvoir, politiques, guérilla, paramilitaires, narcotrafic… tous les thèmes en Colombie ne manquent pas et sont jetés sur les murs comme un cri silencieux.
Avec l’influence de la culture hip-hop américaine, des jeunes vont s’emparer de bombes de peintures et commencer à “taguer” les murs des villes. Ce mouvement va générer de l’incompréhension et plonger le graffiti dans la clandestinité.
Pourtant ce sont bien ces “tagueurs” de la première époque qui vont devenir par la suite les plus grands artistes de la scène bogotanaise réalisant les immenses fresques colorées qui font la réputation de la ville.
https://monvoyageencolombie.com/histoire-du-street-art-a-bogota/
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Beaucoup de messages ou de fresques expriment effectivement des revendications sociales : droits des femmes, des minorités, des indiens ou commémorent les grands moments de la lutte pour l'indépendance. Beaucoup de fresques animalières également.
C'est vraiment intéressant, très vivant, une scène artistique en perpétuel mouvement. Vous pouvez passer à tel endroit en début de mois et y revenir en fin de mois, vous n'y trouverez plus les mêmes œuvres.
Il faut bien comprendre que, depuis son indépendance, la Colombie a eu une histoire mouvementée, sur fond de guerre civile intermittente. Avec de nombreux groupes de pression, dont les grands propriétaires terriens (planteurs de café, de cacao, de bananes) mais aussi les barons de la drogue dans les années 1980/1990 sans oublier les fameux FARC... Avec en plus les revendications des noirs, des indiens spoliés de leurs terres, les inégalités sociales... Il y a eu une époque où l'on n'osait sortir de chez soi, où des régions entières étaient interdites, contrôlées par les seigneurs de la drogue ou les guerrilleros. Ces peintures murales étaient et restent souvent le seul moyen d'expression pour beaucoup.
C'est vraiment intéressant, très vivant, une scène artistique en perpétuel mouvement. Vous pouvez passer à tel endroit en début de mois et y revenir en fin de mois, vous n'y trouverez plus les mêmes œuvres.
Il faut bien comprendre que, depuis son indépendance, la Colombie a eu une histoire mouvementée, sur fond de guerre civile intermittente. Avec de nombreux groupes de pression, dont les grands propriétaires terriens (planteurs de café, de cacao, de bananes) mais aussi les barons de la drogue dans les années 1980/1990 sans oublier les fameux FARC... Avec en plus les revendications des noirs, des indiens spoliés de leurs terres, les inégalités sociales... Il y a eu une époque où l'on n'osait sortir de chez soi, où des régions entières étaient interdites, contrôlées par les seigneurs de la drogue ou les guerrilleros. Ces peintures murales étaient et restent souvent le seul moyen d'expression pour beaucoup.
Dernière édition par Calonne le Lun 11 Nov 2024, 12:18, édité 2 fois
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Calonne- Messages : 1125
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Aviez-vous dans les rues un sentiment d'insécurité?
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Franchement, non.
Je le dis en toute franchise : les colombiens sont très gentils.
Après, il faut faire attention comme partout, éviter certains endroits et comportements mais pour répondre à votre question, pas plus que chez nous. Par contre, vous serez très sollicité par une foule de vendeurs à la sauvette, de camelots et rabatteurs de restaurants et excursions, surtout dans les endroits touristiques et c'est pesant par moments. Mais contrairement à d'autres pays, ils ne sont pas collants ou agressifs : un simple signe négatif de la tête ou de la main, un simple "No, gracias" et ils n'insistent pas.
Vous serez surpris également par le nombre de personnes (des hommes exclusivement) qui vous proposeront dans la rue des émeraudes, comme ça, sorties de leur poche et enveloppées dans un mouchoir ou du papier. Ne jouez pas avec ça. Si vraiment vous voulez acheter une émeraude (et ça vaut le coup), il existe des lieux spécifiques, officiels, où vous serez sûr d'avoir des pierres authentiques et où on vous remettra un certificat d'authenticité et une preuve d'achat légale.
Je le dis en toute franchise : les colombiens sont très gentils.
Après, il faut faire attention comme partout, éviter certains endroits et comportements mais pour répondre à votre question, pas plus que chez nous. Par contre, vous serez très sollicité par une foule de vendeurs à la sauvette, de camelots et rabatteurs de restaurants et excursions, surtout dans les endroits touristiques et c'est pesant par moments. Mais contrairement à d'autres pays, ils ne sont pas collants ou agressifs : un simple signe négatif de la tête ou de la main, un simple "No, gracias" et ils n'insistent pas.
Vous serez surpris également par le nombre de personnes (des hommes exclusivement) qui vous proposeront dans la rue des émeraudes, comme ça, sorties de leur poche et enveloppées dans un mouchoir ou du papier. Ne jouez pas avec ça. Si vraiment vous voulez acheter une émeraude (et ça vaut le coup), il existe des lieux spécifiques, officiels, où vous serez sûr d'avoir des pierres authentiques et où on vous remettra un certificat d'authenticité et une preuve d'achat légale.
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Calonne- Messages : 1125
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Je prends le train en marche. Messieurs, puis-je m'agglutiner à vous ?!!
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55498
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Calonne a écrit:
C'est vraiment intéressant, très vivant, une scène artistique en perpétuel mouvement. Vous pouvez passer à tel endroit en début de mois et y revenir en fin de mois, vous n'y trouverez plus les mêmes œuvres.
Merci, mon cher Calonne ! Prodigieux !!!
J'aime beaucoup le long "Baiser des Invisibles" qui reprend les couleurs du drapeau national ...
... et me rappelle "La Chanson des vieux amants "
de Jacques Brel
Bien sûr, nous eûmes des orages
Vingt ans d'amour, c'est l'amour fol
Mille fois tu pris ton bagage
Mille fois je pris mon envol
Et chaque meuble se souvient
Dans cette chambre sans berceau
Des éclats des vieilles tempêtes
Plus rien ne ressemblait à rien
Tu avais perdu le goût de l'eau
Et moi celui de la conquête
Mais mon amour
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore tu sais
Je t'aime
Moi, je sais tous tes sortilèges
Tu sais tous mes envoûtements
Tu m'as gardé de pièges en pièges
Je t'ai perdue de temps en temps
Bien sûr tu pris quelques amants
Il fallait bien passer le temps
Il faut bien que le corps exulte
Finalement, finalement
Il nous fallut bien du talent
Pour être vieux sans être adultes
Oh, mon amour
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore, tu sais
Je t'aime
Et plus le temps nous fait cortège
Et plus le temps nous fait tourment
Mais n'est-ce pas le pire piège
Que vivre en paix pour des amants
Bien sûr tu pleures un peu moins tôt
Je me déchire un peu plus tard
Nous protégeons moins nos mystères
On laisse moins faire le hasard
On se méfie du fil de l'eau
Mais c'est toujours la tendre guerre
Oh, mon amour
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore tu sais
Je t'aime
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Mme de Sabran- Messages : 55498
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Le baiser des invisibles a été réalisé en six jours par une équipe de cinq artistes, colombiens et péruviens dont une femme. S'il rappelle le célèbre tableau de Klimt, il est surtout inspiré à la base par une photo d'un journaliste qui avait pris en photo deux vieux SDF, Hernan et Diana, en train de s'embrasser.
La fresque fait 20 mètres de haut sur 10 de large. Elle est située à l'entrée du centre-ville.
La fresque fait 20 mètres de haut sur 10 de large. Elle est située à l'entrée du centre-ville.
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Calonne- Messages : 1125
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Alors je comprends autrement le terme "invisibles". Je pensais à l'invisibilité, disons la transparence, de ces personnes âgées et solitaires, abandonnées, qui s'effacent graduellement de la société des plus jeunes. Mais non, cette invisibilité-là est celle de la pauvreté...Calonne a écrit:
deux vieux SDF, Hernan et Diana
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Mme de Sabran- Messages : 55498
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Le musée de l'or
Un grand bâtiment moderne, sobre, à la jonction entre la Candelaria et le centre-ville. Attention, fermé le lundi et gratuit le dimanche. Attention aussi : dans beaucoup de musées colombiens, il y a un tarif pour les nationaux et un pour les étrangers. Au guichet, on vous demandera sûrement : "Nationales o estranjeros"?
Que dire ? Quelles photos poster ? C'est tout simplement le plus grand trésor des civilisations préhispaniques qui est entreposé ici. Plus de 55 000 pièces d'orfèvrerie, en or pour la plupart, sur quatre étages, sans compter poteries et autres. Le Louvre de l'or... En vérité, une infime partie de tout ce qui a été pillé par les espagnols. Une profusion hallucinante, sans prix, autant par sa valeur marchande que par le travail du métal. La Colombie était l'Eldorado, le royaume de l'or, même si pour ces peuples, la matière précieuse par excellence restait le jade.
Détail du précédent
Bracelets aux singes
Vous pouvez prendre toutes les photos que vous voulez (sans flash) mais sachez que la lumière est très faible, les salles sont plongées dans la pénombre.
Par endroits, des mannequins ou des silhouettes sont utilisés pour mieux visualiser les pièces :
Vous trouverez également vases, poteries, récipients et l'unique momie du musée. Les momies sont exceptionnelles en Colombie, le climat tropical humide n'étant pas favorable à la conservation des corps, contrairement à l'air sec et brûlant d'autres régions.
Ici, des rouleaux encreurs : on les baignait dans une encre végétale et on les faisait rouler sur les bras, les jambes, pour les peintures rituelles ou de cérémonie.
Une grande variété de figurines également, représentant souvent des créatures mi-hommes, mi-animales :
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Calonne- Messages : 1125
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Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
... le masque avec des aiguilles plantées dans les yeux, brrrrr !
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Mme de Sabran- Messages : 55498
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Le musée Botero
Artiste colombien mondialement connu pour ses personnages aux formes généreuses, Fernando Botero s'est éteint il y a peu à un âge avancé. L'artiste avait, en plus de ses œuvres, constitué une importante collection d'œuvres d'art, dont des toiles impressionnistes, des Picasso, Renoir, Chagall, Monet, Pissaro... Il a fait don de sa collection à son pays, collection que vous pourrez admirer dans le musée qui lui est consacré. Et gratuitement s'il vous plaît, comme l'artiste l'avait expressément demandé. Outre ses œuvres, le musée en lui-même est une superbe maison coloniale qui vaut le détour, au sein de la Candelaria.
Botero reste très populaire en Colombie et vous trouverez partout ses statues, surtout à Medellin, sa ville natale. A l'annonce de sa mort, des milliers de colombiens se sont spontanément réunis et ont déposé des fleurs par brassées devant ses statues ou les musées abritant ses œuvres. Le fait qu'il ait légué à son pays sa collection et qu'il ait demandé que l'accès en soit gratuit n'a fait que renforcer sa popularité.
L'entrée est donc gratuite et vous pourrez prendre toutes les photos que vous voulez (sans flash).
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Calonne- Messages : 1125
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Localisation : Un manoir à la campagne
Mme de Sabran- Messages : 55498
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Louis XVI est plus ressemblant ...
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Mme de Sabran- Messages : 55498
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Alors si, Botero a un fils. Mais ce dernier s'est tourné vers la politique, jusqu'à devenir ministre de la Défense.
Il a hérité de sa mère la passion de l'opéra et il est un mécène et protecteur important de l'opéra en Colombie.
Il a hérité de sa mère la passion de l'opéra et il est un mécène et protecteur important de l'opéra en Colombie.
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Calonne- Messages : 1125
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Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Merci, cher Calonne, de prendre le temps de nous poster toutes ces images...
Coup de coeur pour le collier aux grenouilles du "Louvre de l'or".
Mais attention, ces mignonnes bestioles peuvent être dangereuses. Ainsi l'une des plus venimeuses au monde, qui mesure moins de 5 cm, peut provoquer la mort à son simple contact...
La Phyllobates terribilis (ou Kokoi de Colombie)
* Source et infos complémentaires : Arawak - Les grenouilles venimeuses de Colombie
Coup de coeur pour le collier aux grenouilles du "Louvre de l'or".
Mais attention, ces mignonnes bestioles peuvent être dangereuses. Ainsi l'une des plus venimeuses au monde, qui mesure moins de 5 cm, peut provoquer la mort à son simple contact...
La Phyllobates terribilis (ou Kokoi de Colombie)
* Source et infos complémentaires : Arawak - Les grenouilles venimeuses de Colombie
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Pour ces peuples, la grenouille était symbole de fécondité. On parait souvent les femmes stériles de bijoux en forme de grenouille.
Effectivement, les dendrobates vont vous faire passer le goût des cuisses de grenouille : le poison qu'elles sécrètent peut tuer un cheval ou jusqu'à 20 personnes par simple contact avec leur peau... On les trouve sur la côte Pacifique du pays.
Comme expliqué dans l'article, autrefois certains indiens les capturaient et recueillaient leur toxine avec une épine qu'ils utilisaient ensuite comme projectile au moyen d'une sarbacane.
Effectivement, les dendrobates vont vous faire passer le goût des cuisses de grenouille : le poison qu'elles sécrètent peut tuer un cheval ou jusqu'à 20 personnes par simple contact avec leur peau... On les trouve sur la côte Pacifique du pays.
Comme expliqué dans l'article, autrefois certains indiens les capturaient et recueillaient leur toxine avec une épine qu'ils utilisaient ensuite comme projectile au moyen d'une sarbacane.
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1125
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Madre de Dios, se peut-il ?!!!
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55498
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Nous terminons notre visite de Bogota avec :
C'est le cœur de la ville.
Bolivar, El Libertador (le libérateur) est incontournable sur le continent. Il est celui qui a libéré du joug espagnol la Bolivie (qui a pris son nom), la Colombie, le Vénézuela (où il est né), l'Equateur, le Panama et le Pérou ! Il a brièvement exaucé son rêve de réunir ces territoire en un état unique, "la Grande Colombie" qui a ensuite très vite implosé, le laissant s'éteindre, amer et désabusé, à 47 ans. Pour l'anecdote, Colombie, Vénézuela et Equateur ont pour cette raison le même drapeau, seul le blason central permet de les différencier.
Sur cette place, qui peut accueillir 55 000 personnes, on trouve la cathédrale où aurait été célébrée la première messe après la fondation de la ville. Elle fût reconstruite et agrandie suite à un séisme en 1785. Elle comprend 12 chapelles et s'étend sur un demi-hectare.
Sur un des côtés de la place, le Parlement :
Entre les deux, l'un des collèges les plus prestigieux de la ville :
En face de la cathédrale, la mairie de la ville (pas de photo, bardée d'échafaudages et de bâches lors de mon passage pour rénovation), mairie qui est le palais Liévano, construit par un français.
Sur le dernier côté, le palais de justice :
Ce bâtiment moderne, siège de la Cour Suprême, a vu de bien sombres évènements lorsque des guerilleros s'y introduisirent pour prendre les occupants en otage en 1985. Des négociations permirent de faire sortir femmes et enfants puis l'assaut fût donné par l'armée, se soldant par un bain de sang et de nombreux morts, dont 11 grands noms de la justice et de la magistrature.
Quelques courses avant de partir ?
Direction le marché de Paloquemao.
Ce sont en fait les Halles de Bogota, marché couvert extrêmement populaire. Un labyrinthe d'allées étroites où se pressent des étals éclatants de couleurs, d'odeurs, de saveurs... Tous les fruits les plus exotiques, les avocats (énormes), tous les légumes, sont ici. Mais aussi la viande, le poisson, le café, les herbes médicinales et infusions, les épices, les œufs, les herbes aromatiques... Certaines allées sont spécialisées sur un type de produit. C'est bondé, ça grouille, ça bouge, ça vibre, c'est bruyant... On peut même manger sur place, sur le pouce, assis sur un tabouret devant un étal, son assiette sur les genoux ou à une petite table.
C'est populaire dans le sens premier du terme : ça bouge, ça grouille, on se bouscule, on s'interpelle, on papote, on goûte, on marchande, on se pousse pour laisser passer les livreurs, tirant leur chariot ou portant leur sac sur le dos... Une grande partie de la ville fait ses courses ici, toutes classes confondues. Bon à savoir, vous y trouverez également des toilettes.
Vous aimez les fleurs ?
A l'extérieur, devant le bâtiment, se trouve le marché aux fleurs. C'est le plus célèbre du pays. Une profusion de couleurs et de parfums, des jonchées de fleurs, des brassées de roses, d'orchidées, de tournesols et les fleurs les plus rares et diverses de Colombie. A des prix incroyables (pour nous, européens).
Les colombiens adorent les fleurs, aucune fête ou cérémonie (naissance, mariage, baptême, anniversaire, funérailles) sans des brassées de fleurs. Ici, on s'offre des fleurs à toute occasion, y compris entre hommes si par exemple un ami vous invite à manger.
Petite vidéo sympa qui vous donne une idée de l'endroit :
Je vous laisse faire vos courses avant de prendre la route.
Prochaine étape, la cathédrale de sel et la mine de sel de Nemocon.
La place Bolivar
C'est le cœur de la ville.
Bolivar, El Libertador (le libérateur) est incontournable sur le continent. Il est celui qui a libéré du joug espagnol la Bolivie (qui a pris son nom), la Colombie, le Vénézuela (où il est né), l'Equateur, le Panama et le Pérou ! Il a brièvement exaucé son rêve de réunir ces territoire en un état unique, "la Grande Colombie" qui a ensuite très vite implosé, le laissant s'éteindre, amer et désabusé, à 47 ans. Pour l'anecdote, Colombie, Vénézuela et Equateur ont pour cette raison le même drapeau, seul le blason central permet de les différencier.
Sur cette place, qui peut accueillir 55 000 personnes, on trouve la cathédrale où aurait été célébrée la première messe après la fondation de la ville. Elle fût reconstruite et agrandie suite à un séisme en 1785. Elle comprend 12 chapelles et s'étend sur un demi-hectare.
Sur un des côtés de la place, le Parlement :
Entre les deux, l'un des collèges les plus prestigieux de la ville :
En face de la cathédrale, la mairie de la ville (pas de photo, bardée d'échafaudages et de bâches lors de mon passage pour rénovation), mairie qui est le palais Liévano, construit par un français.
Sur le dernier côté, le palais de justice :
Ce bâtiment moderne, siège de la Cour Suprême, a vu de bien sombres évènements lorsque des guerilleros s'y introduisirent pour prendre les occupants en otage en 1985. Des négociations permirent de faire sortir femmes et enfants puis l'assaut fût donné par l'armée, se soldant par un bain de sang et de nombreux morts, dont 11 grands noms de la justice et de la magistrature.
Quelques courses avant de partir ?
Direction le marché de Paloquemao.
Ce sont en fait les Halles de Bogota, marché couvert extrêmement populaire. Un labyrinthe d'allées étroites où se pressent des étals éclatants de couleurs, d'odeurs, de saveurs... Tous les fruits les plus exotiques, les avocats (énormes), tous les légumes, sont ici. Mais aussi la viande, le poisson, le café, les herbes médicinales et infusions, les épices, les œufs, les herbes aromatiques... Certaines allées sont spécialisées sur un type de produit. C'est bondé, ça grouille, ça bouge, ça vibre, c'est bruyant... On peut même manger sur place, sur le pouce, assis sur un tabouret devant un étal, son assiette sur les genoux ou à une petite table.
C'est populaire dans le sens premier du terme : ça bouge, ça grouille, on se bouscule, on s'interpelle, on papote, on goûte, on marchande, on se pousse pour laisser passer les livreurs, tirant leur chariot ou portant leur sac sur le dos... Une grande partie de la ville fait ses courses ici, toutes classes confondues. Bon à savoir, vous y trouverez également des toilettes.
Vous aimez les fleurs ?
A l'extérieur, devant le bâtiment, se trouve le marché aux fleurs. C'est le plus célèbre du pays. Une profusion de couleurs et de parfums, des jonchées de fleurs, des brassées de roses, d'orchidées, de tournesols et les fleurs les plus rares et diverses de Colombie. A des prix incroyables (pour nous, européens).
Les colombiens adorent les fleurs, aucune fête ou cérémonie (naissance, mariage, baptême, anniversaire, funérailles) sans des brassées de fleurs. Ici, on s'offre des fleurs à toute occasion, y compris entre hommes si par exemple un ami vous invite à manger.
Petite vidéo sympa qui vous donne une idée de l'endroit :
Je vous laisse faire vos courses avant de prendre la route.
Prochaine étape, la cathédrale de sel et la mine de sel de Nemocon.
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Calonne- Messages : 1125
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Sur la route
Vous allez sûrement faire beaucoup de route en Colombie. Une des principales raisons est qu'ici, il n'y a pas de trains ! Le petit bout de réseau ferré date des années 1950/60 et, laissé à l'abandon, n'a jamais été remis en état. Pas de train, pas de gares. Vous vous déplacerez donc par la route.
Vous croiserez énormément de truckers, souvent importés des USA, énormes camions rutilants et colorés.
En l'absence de réseau ferré, la quasi totalité des marchandises transite par la route. Autant dire que le syndicat des routiers dispose là d'un formidable moyen de pression pour faire entendre ses revendications... Deux à trois jours de grève peuvent asphyxier des régions entières.
Vous trouverez donc régulièrement sur la route des relais où les chauffeurs peuvent s'arrêter pour se reposer, manger un bout, boire un café, acheter quelques produits. Certains sont parfois accompagnés d'un motel.
On vous y servira un repas simple mais roboratif, souvent une soupe (les colombiens adorent les soupes), de la viande (porc ou poulet) accompagné de riz et de manioc.
Depuis certains, vous aurez une vue imparable sur de magnifiques paysages :
comme le canyon de Chicamocha, le plus vaste et profond du pays :
Profitez des innombrables jus de fruits qu'offre le pays. Les colombiens ne rigolent pas avec les jus de fruits : la plupart du temps, on vous montrera le fruit qu'on pressera devant vous. Attention si vous avez l'estomac fragile : certains fruits exotiques sont acides ou amers et les colombiens ne rajoutent spontanément pas de sucre. N'hésitez pas à demander "azucar por favor" si vous voulez du sucre.
N'oubliez pas d'acheter de l'eau. Une bouteille d'un demi-litre vous coûtera l'équivalent de 40 à 50 centimes d'euros. Précisez con gas ou sin gas si vous souhaitez de l'eau gazeuse ou plate.
Le bus est le meilleur moyen de voyager au plus près des colombiens.
L'offre est très vaste, avec de nombreuses compagnies privées et le confort, la ponctualité et la rapidité dépendront du prix que vous y mettrez. Si vous parlez un peu d'espagnol et vous montrez souriant et affable, on vous proposera sans doute de partager un en-cas, on vous posera des questions, on bavardera avec vous. Si vous dîtes que vous ne parlez pas espagnol, on vous répondra avec un sourire "tranquillo" qui dans ce cas veut dire "Pas de problème" ou "C'est pas grave".
- Attention, les bus fermés sont climatisés à mort, prenez un pull ou un gilet surtout si vous voyagez de nuit.
- Vos bagages seront placés dans le coffre et le chauffeur vous remettra une étiquette numérotée pour les récupérer.
- Aux arrêts prévus, un employé de la compagnie montera à bord avec la liste des passagers et fera l'appel. A votre nom, levez simplement la main.
- Dans les campagnes, si vous êtes à pied, fatigué et que vous voyez un bus approcher, faites signe de la main et armez-vous de votre plus beau sourire : s'il reste de la place, dans 90% des cas, le chauffeur vous prendra à bord.
Pour une expérience encore plus dépaysante, prenez un motocarro (voiture-moto) :
Ce sont ces bus ouverts, grand ou petit format, peinturlurés, très colorés, très appréciés des jeunes et des routards.
Alors là, niveau pittoresque et authenticité, vous serez servis ! Pour le confort par contre... La décoration vous laissera pantois, une explosion de couleurs, de dessins, de véritables fresques. Ne soyez pas surpris également d'y voir peints des Christs, Vierges et autres saints. On entassera vos affaires sur le toit, on se poussera toujours pour vous laisser une place même si c'est bondé (au pire, vous monterez sur le toit) et en voiture Simone !
C'est à Guatape que vous trouverez leur version réduite, les motochivas :
image : aureliefrastel.com
En certains endroits reculés et petits villages, vous trouverez des moto-taxis. Ce sont des jeunes majoritairement, qui sont à moto et vous proposeront pour une somme modique de vous déposer où vous voulez. Faites attention : exigez un casque pour vous (le conducteur n'en a pas en général) et refusez si vous ne le sentez pas. J'en ai vu avec trois/quatre personnes sur la moto ou avec un enfant devant, sans casque... Je déconseille personnellement.
A savoir :
- Quel que soit le véhicule, ne claquez pas la portière ! C'est mal vu en Colombie, presque impoli. Pensez à fermer la portière doucement.
- Si vous êtes dans un bus, surtout traditionnel, avec plusieurs personnes et que vous allez tous au même endroit, il est d'usage de partager le prix de la course entre tous les passagers à l'arrivée.
- Ne soyez pas étonné de voir votre chauffeur se signer ou toucher les médaillons ornés de figures religieuses qui pendent du rétroviseur à chaque fois que vous passerez devant une église, c'est fréquent. En Colombie, beaucoup de gens, que ce soit en voiture ou à pied se signent en passant devant une église.
- Vous aurez toujours de la musique ! Que ce soit en taxi, en bus ou autre, vous n'y échapperez pas. De la musique populaire en général ou de la variété locale, avec une bonne dose d'accordéon. C'est joyeux, festif mais au bout d'un moment, ça peut saouler...
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Calonne- Messages : 1125
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Eh bien dis donc, l'aventure, c'est l'aventure !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55498
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Tu savais cela, mon cher Calonne ?
Le Parlement colombien a enfin adopté, il y a trois jours, une loi interdisant le mariage de mineurs de moins de 18 ans.
L'exploitation de la pauvreté dans toute son horreur.
Selon les chiffres officiels, 114 mariages impliquant des mineurs ont été célébrés en Colombie en 2023. Dans la plupart des cas, ce type d’union a lieu dans les communautés pauvres entre un homme plus âgé et une fille mineure ! Il perpétue « les cycles ou les pièges de la pauvreté », « l’abandon scolaire » et limite « l’autonomie et l’indépendance » des femmes, dénonce un rapport de l’Unicef.
https://www.lemonde.fr/international/article/2024/11/14/la-colombie-adopte-une-loi-interdisant-le-mariage-des-enfants_6392727_3210.html
Le Parlement colombien a enfin adopté, il y a trois jours, une loi interdisant le mariage de mineurs de moins de 18 ans.
L'exploitation de la pauvreté dans toute son horreur.
Selon les chiffres officiels, 114 mariages impliquant des mineurs ont été célébrés en Colombie en 2023. Dans la plupart des cas, ce type d’union a lieu dans les communautés pauvres entre un homme plus âgé et une fille mineure ! Il perpétue « les cycles ou les pièges de la pauvreté », « l’abandon scolaire » et limite « l’autonomie et l’indépendance » des femmes, dénonce un rapport de l’Unicef.
https://www.lemonde.fr/international/article/2024/11/14/la-colombie-adopte-une-loi-interdisant-le-mariage-des-enfants_6392727_3210.html
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Mme de Sabran- Messages : 55498
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Localisation : l'Ouest sauvage
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