Un mois en Colombie avec Calonne
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Nos conseils et découvertes :: Promenades et visites guidées (hors lieux du XVIIIe siècle)
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Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Je l'ignorais.
Etrange contraste pour un pays où, en juin 2017, un notaire a officiellement reconnu le mariage de trois hommes vivant ensemble. Une trieja (trio) qui a fait beaucoup parler dans le pays.
La Colombie est une terre de contrastes où se côtoient les plus grands paradoxes et écarts, surtout sur la zone Caraïbes. Les bidonvilles et la plus grande pauvreté côtoient des classes aisées qui n'ont rien à nous envier question niveau de vie.
Par exemple, dans beaucoup de restaurants, il n'y a plus de menu ou carte en format papier. Tu as un code à flasher avec ton téléphone, code inséré au centre de la table. La première fois, quand j'ai fait part de mon étonnement à la serveuse, elle m'a regardé d'un air tout aussi étonné avant de me répondre : "C'est pour arrêter de gaspiller du papier monsieur". Elle n'a pas rajouté : "Ici on est modernes" mais c'était pas la peine. Ou comment passer pour un vieux ringard... Et quelques rues plus loin, t'as des gamins qui mangent pas à leur faim.
Après, c'est partout pareil et ça a toujours été. Mais il y a des pays où ces différences sont plus criantes, plus marquées.
Etrange contraste pour un pays où, en juin 2017, un notaire a officiellement reconnu le mariage de trois hommes vivant ensemble. Une trieja (trio) qui a fait beaucoup parler dans le pays.
La Colombie est une terre de contrastes où se côtoient les plus grands paradoxes et écarts, surtout sur la zone Caraïbes. Les bidonvilles et la plus grande pauvreté côtoient des classes aisées qui n'ont rien à nous envier question niveau de vie.
Par exemple, dans beaucoup de restaurants, il n'y a plus de menu ou carte en format papier. Tu as un code à flasher avec ton téléphone, code inséré au centre de la table. La première fois, quand j'ai fait part de mon étonnement à la serveuse, elle m'a regardé d'un air tout aussi étonné avant de me répondre : "C'est pour arrêter de gaspiller du papier monsieur". Elle n'a pas rajouté : "Ici on est modernes" mais c'était pas la peine. Ou comment passer pour un vieux ringard... Et quelques rues plus loin, t'as des gamins qui mangent pas à leur faim.
Après, c'est partout pareil et ça a toujours été. Mais il y a des pays où ces différences sont plus criantes, plus marquées.
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1174
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Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Vraiment ?!! Les révolutions sociétales n'ont pas fini de nous sidérer.Calonne a écrit:
Je l'ignorais.
Etrange contraste pour un pays où, en juin 2017, un notaire a officiellement reconnu le mariage de trois hommes vivant ensemble. Une trieja (trio) qui a fait beaucoup parler dans le pays.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55736
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Re: Un mois en Colombie avec Calonne
La mine de sel de Nemocon
Nous voici dans la campagne, à 65 kilomètres de Bogota, au village de Nemocon où nous allons visiter une mine de sel.
Alors oui, la mine de sel incontournable de Colombie, c'est celle d'arequipa où s'entassent les foules pour admirer sa fameuse cathédrale de sel :
milesandlove.com
C'est vrai, elle est impressionnante, creusée à 200 mètres de profondeur, précédée d'un chemin de croix jalonné de 14 autels représentant la vie du Christ. Mais elle est prise d'assaut par les touristes. Nous serons donc plus tranquilles à Nemocon.
D'autant plus que Nemocon, c'est d'abord un petit village attrayant qui vous reposera de l'agitation de Bogota. Un village qui sort doucement de sa torpeur avec l'arrivée, depuis quelques années, de curieux qui comme nous cherchent un coin plus tranquille.
Sa petite place est agréable, pourvue de l'inévitable église et d'un ensemble de statues représentant trois femmes dressant un obélisque.
Nous prendrons ensuite la rue principale qui monte vers l'entrée de la mine :
Les visites sont obligatoirement avec un guide, en espagnol ou en anglais (attention, ces dernières sont moins fréquentes, renseignez-vous avant). Une fois franchie l'entrée, vous débouchez sur une petite place agrémentée d'une fontaine où vous trouverez des toilettes, une ou deux boutiques de souvenirs et un peu de restauration légère. Ne manquez pas le grand panneau décrivant les lieux :
Egalement un petit musée géologique qui vous expliquera l'histoire de la région et c'est par là que commencera votre guide (partie pas franchement passionnante).
Mais il est temps de rejoindre la mine :
Nous allons, pendant une heure, descendre à 80 mètres sous terre, à travers plus de 1 600 mètres de galeries. On vous remettra au départ une charlotte à usage unique sur laquelle vous enfilerez l'indispensable casque. Votre guide demandera si certains sont cardiaques, claustrophobes, sensibles au vertige ou asthmatiques. Vous pourrez prendre toutes les photos que vous voulez mais à l'arrêt uniquement, pas en vous déplaçant, pour éviter les chutes. Attention : il fait très sombre et frais à l'intérieur.
C'est donc une promenade à travers un monde clos, souterrain, silencieux où vous découvrirez le quotidien des hommes qui travaillèrent ici, entre 1816 et 1968. Galeries, salle de repos, chapelle, bassins de décantation, cascade de sel, salle des stalactites... Tout un univers.
Vous apprendrez que Santa Barbara est la protectrice des mineurs, chaque mine lui est donc consacrée. Ici, chaque galerie est dédiée à une sainte et porte son nom, comme indiqué sur les panneaux explicatifs.
Vous découvrirez la chapelle de la mine, creusée par les mineurs qui firent venir ensuite un prêtre pour la consacrer. Dans le fond trône une statue de la Vierge tenant le Christ enfant sur un globe terrestre. A proximité se trouve toute une crèche aux sujets taillés dans le sel. C'est ici que les mineurs venaient se recueillir et demander la protection de la Vierge ou de Santa Barbara avant de descendre travailler.
Avis aux amoureux !
C'est le moment de prendre une photo.
Voici le coeur de Nemocon :
Il trône dans" la chambre du palpitement des amoureux". Pesant 1 600 kilos, il a été entièrement taillé dans le sel le plus pur par un mineur, Miguel Sanchez, dans les années 1960. Travaillant pendant trois ans à sa réalisation (il y travaillait pendant ses pauses), il réalisa cette œuvre pour sa femme. Le cœur achevé, il demanda et obtînt l'autorisation de faire descendre cette dernière dans la mine et lui offrît le cœur tout en lui renouvelant ses vœux de mariage. La coutume veut que tous les couples ou amoureux visitant la mine se photographient devant, votre guide se fera un plaisir de le faire.
Moins romantique mais émouvant, vous trouverez plus loin une effigie du mineur José Maximiliano Chui Gomez qui, au début du XXème siècle, réalisa un exploit incroyable : afin de protester contre les faibles salaires des mineurs et leurs conditions de travail, notre homme chargea sur son dos un roc de 162 kilos qu'il porta jusqu'à la gare avant de prendre le train jusqu'à Bogota. Une fois là, il chargea à nouveau le rocher sur son dos et rejoignît la place Bolivar dont il fît deux fois le tour, afin d'alerter et sensibiliser les autorités au sort de ses camarades. Une fois entendu, il revînt travailler à la mine, en dépit de douleurs et d'un dos fracassé et mourût au travail bien plus tard... Votre guide vous montrera le rocher en question, exposé devant sa statue.
On vous parlera aussi du Cacique Nemequene.
Un cacique était chez les indiens de la région un grand dignitaire, sorte de prêtre ou de chamane. Nemequene se serait endormi à Nemecon, sous un arbre, et aurait alors eu un rêve prémonitoire : il aurait vu l'arrivée d'hommes blancs, montés sur des créatures inconnues (les chevaux), équipés d'armes crachant le feu. Réveillé, le cacique ordonna alors à son peuple de cacher ses trésors en or et de les remplacer par des objets en cuivre avant de fuir vers les montagnes. En souvenir de cette légende/histoire, une effigie représentant le personnage assis, endormi sous un arbre, a été placée dans la mine.
Sachez enfin que la mine de sel de Nemocon a servi pour le tournage du film, Les 33.
senscritique.com
Le film, sorti en 2015, retrace l'histoire vraie de 33 mineurs coincés dans une mine au Chili, à 700 mètres de profondeur, suite à un éboulement et le sauvetage, long et périlleux, qui suivît. Les mineurs restèrent coincés sous terre pendant 69 jours, ravitaillés en eau, nourriture et médicaments par des conduits creusés dans le sol avant d'être évacués grâce à une "capsule" Phénix, spécialement conçue pour l'occasion. Une capsule où un seul homme pouvait entrer avant d'être "aspiré" vers la surface. Le premier à être secouru fût le plus jeune des mineurs, dont la femme était enceinte.
Si cet évènement a eu lieu au Chili, c'est ici, à Nemocon, que le film avec Antonio Banderas et Juliette Binoche fût en partie tourné. Votre guide vous montrera la fameuse capsule utilisée dans le film (copie de la véritable) ainsi que la salle qui servait de studio et les casques portés par les acteurs qui sont ceux portés par les vrais mineurs coincés. Un panneau expose également les portraits de ces derniers.
Voilà, il est temps de retrouver la surface et de reprendre notre route.
A suivre...
Dernière édition par Calonne le Sam 16 Nov 2024, 16:58, édité 1 fois
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Calonne- Messages : 1174
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Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
C'est bon de revoir le soleil, mais nous nous arrachons à regret...Calonne a écrit:
Voilà, il est temps de retrouver la surface et de reprendre notre route.
A suivre...
Quel reportage passionnant, mon cher Calonne !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55736
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
L'histoire de coeur est si touchante !
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Mme de Sabran- Messages : 55736
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Nous sommes en route pour les villages de Villa de Leyva et Barichara.
Nous pouvons faire halte au petit Museo el Fosil :
Un petit musée bordé de toilettes, d'une boutique de souvenirs et d'une autre où acheter snacks et boissons. A l'intérieur, l'orgueil des lieux, le plus vieux fossile découvert en Colombie, de Kronosaurus boyacensis :
Découvert intact en 1977, il mesure 15 mètres de long et date de 127 millions d'années environ, à l'époque où la Colombie était sous l'eau.
Vous trouverez sur place une représentation de la bêbête, en dessin et en figurine :
Mais aussi une riche collection de fossiles, très nombreux dans la région :
Il est temps de repartir pour faire une halte reposante au monastère dominicain de Santo Ecce Homo :
Un monastère paumé en pleine campagne, en plein calme et silence.
Fondé en 1620, il est intact, vous le découvrirez tel qu'il était à l'époque. Son cimetière accueille toujours des défunts de la région et des messes y sont toujours célébrées. Il est considéré comme l'un des plus beaux de Colombie. On y va ?
A l'entrée, remarquez le sol, incrusté de centaines de fossiles datant de l'époque où le pays était sous l'eau :
Voici donc le cloître, agrémenté d'arbres, de fleurs et d'un puits, toujours en fonction :
En partant sur votre gauche, vous trouverez l'église et monterez l'escalier pour atteindre le petit balcon qui surplombe la nef :
Travail de la charpente admirable :
Devant vous sont exposés des livres du XVIIIème siècle, qui conservent les partitions et textes des chants et de la musique sacrée, écrits sur du parchemin, de la peau de vache traitée plus exactement :
Redescendons.
Nous passons dans la sacristie où sont entreposées les différentes tenues portées lors des cérémonies :
En longeant le cloître, nous arrivons au réfectoire, garni de la vaisselle d'époque :
Et d'un monte-plat s'il vous plaît :
Plus loin se trouve la cellule du Père supérieur :
Je vous conseille vraiment cette visite. L'endroit est d'un calme absolu, perdu dans la campagne au milieu des arbres et des fleurs. Et vous êtes dans un monastère fondé en 1620 et qui n'a pas bougé depuis sa construction.
A une exception près... Les murs blancs. Autrefois, ils étaient recouverts de fresques colorées racontant des passages de la Bible ou la vie de Saint Dominique puisque vivaient ici des dominicains. Mais aussi isolé soit-il, le monastère n'échappa pas aux épidémies de variole qui faisaient rage au XVIIIème siècle. Dans ces cas-là, on brûlait les effets, vêtements et le mobilier des malades et on recouvrait les murs à la chaux vive. C'était, pensait-on, un moyen de purifier les lieux et de les protéger. Voilà pourquoi les murs sont d'un blanc immaculé. Un seul morceau de fresque, représentant Saint Dominique, a été retrouvé, au pied de l'escalier menant au balcon qui surplombe l'église.
A la sortie, une petite boutique propose aux amateurs quantité de souvenirs et d'objets religieux, bénis par les prêtres encore en activité. Et plus prosaïquement, des boissons fraîches et de petits trucs à grignoter. Vous y trouverez également une petite collection de photos anciennes, en noir et blanc, montrant des scènes de la vie quotidienne.
Attention ! Le monastère est fermé le lundi et ferme ses portes tôt, à 17h00. Une fois installés au village de Villa del Leyva, un taxi vous y déposera rapidement et sans difficultés.
Nous pouvons faire halte au petit Museo el Fosil :
Un petit musée bordé de toilettes, d'une boutique de souvenirs et d'une autre où acheter snacks et boissons. A l'intérieur, l'orgueil des lieux, le plus vieux fossile découvert en Colombie, de Kronosaurus boyacensis :
Découvert intact en 1977, il mesure 15 mètres de long et date de 127 millions d'années environ, à l'époque où la Colombie était sous l'eau.
Vous trouverez sur place une représentation de la bêbête, en dessin et en figurine :
Mais aussi une riche collection de fossiles, très nombreux dans la région :
Il est temps de repartir pour faire une halte reposante au monastère dominicain de Santo Ecce Homo :
Un monastère paumé en pleine campagne, en plein calme et silence.
Fondé en 1620, il est intact, vous le découvrirez tel qu'il était à l'époque. Son cimetière accueille toujours des défunts de la région et des messes y sont toujours célébrées. Il est considéré comme l'un des plus beaux de Colombie. On y va ?
L'entrée du cimetière à gauche et le cimetière
A l'entrée, remarquez le sol, incrusté de centaines de fossiles datant de l'époque où le pays était sous l'eau :
Voici donc le cloître, agrémenté d'arbres, de fleurs et d'un puits, toujours en fonction :
En partant sur votre gauche, vous trouverez l'église et monterez l'escalier pour atteindre le petit balcon qui surplombe la nef :
Travail de la charpente admirable :
Devant vous sont exposés des livres du XVIIIème siècle, qui conservent les partitions et textes des chants et de la musique sacrée, écrits sur du parchemin, de la peau de vache traitée plus exactement :
Redescendons.
L'autel
Son lutrin, richement ouvragé
Le coquet confessionnal
Nous passons dans la sacristie où sont entreposées les différentes tenues portées lors des cérémonies :
En longeant le cloître, nous arrivons au réfectoire, garni de la vaisselle d'époque :
Et d'un monte-plat s'il vous plaît :
Plus loin se trouve la cellule du Père supérieur :
Je vous conseille vraiment cette visite. L'endroit est d'un calme absolu, perdu dans la campagne au milieu des arbres et des fleurs. Et vous êtes dans un monastère fondé en 1620 et qui n'a pas bougé depuis sa construction.
A une exception près... Les murs blancs. Autrefois, ils étaient recouverts de fresques colorées racontant des passages de la Bible ou la vie de Saint Dominique puisque vivaient ici des dominicains. Mais aussi isolé soit-il, le monastère n'échappa pas aux épidémies de variole qui faisaient rage au XVIIIème siècle. Dans ces cas-là, on brûlait les effets, vêtements et le mobilier des malades et on recouvrait les murs à la chaux vive. C'était, pensait-on, un moyen de purifier les lieux et de les protéger. Voilà pourquoi les murs sont d'un blanc immaculé. Un seul morceau de fresque, représentant Saint Dominique, a été retrouvé, au pied de l'escalier menant au balcon qui surplombe l'église.
A la sortie, une petite boutique propose aux amateurs quantité de souvenirs et d'objets religieux, bénis par les prêtres encore en activité. Et plus prosaïquement, des boissons fraîches et de petits trucs à grignoter. Vous y trouverez également une petite collection de photos anciennes, en noir et blanc, montrant des scènes de la vie quotidienne.
Attention ! Le monastère est fermé le lundi et ferme ses portes tôt, à 17h00. Une fois installés au village de Villa del Leyva, un taxi vous y déposera rapidement et sans difficultés.
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Calonne- Messages : 1174
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Localisation : Un manoir à la campagne
Mme de Sabran- Messages : 55736
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Très originale, cette mosaïque de fossiles ! Quant au Kronosaurus boyacensis, je le préfère dans ce musée que dans ma baignoire.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 524
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Localisation : Enfin à bon port !
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Toute la région est très riche en fossiles et vous en trouverez même incrustés dans les soubassements des maisons ou, comme au monastère, en pavement dans les patios et cours intérieures.
Mais nous voici arrivés à :
Une belle petite ville de même pas 10 000 habitants, toute blanche, qui n'a quasiment pas changé depuis sa fondation. Les rues que vous allez arpenter et les maisons que vous allez découvrir sont comme elles étaient à l'époque et des règles strictes sont édictées pour préserver ce patrimoine : couleur blanche à respecter, style et architecture également, essences de bois à utiliser, enseignes en plastique interdites... Toute habitation, tout commerce, toute maison doit respecter ces règles. Si tel n'est pas le cas, un avis est placardé en gros sur la façade avec l'identité du propriétaire pour annoncer qu'il n'a pas respecté les règles. Et suit automatiquement une action en justice.
Villa de Leyva est célèbre pour sa vaste place pavée, au pied de l'église de Nuestra Señora del Rosario, qui se découpe sur fond de montagnes et de ciel bleu :
Si la place est si vaste, c'est que la ville était à l'époque le siège d'une garnison et les troupes stationnées ici devaient pouvoir manœuvrer à leur aise.
Aujourd'hui, Villa de Leyva devient très touristique, d'autant plus que Bogota n'est pas loin : de nombreux habitant aisés de la capitale y ont une résidence secondaire ou y viennent en famille pour le weekend. Pas mal de restaurants, hôtels de charme et boutiques autour de la place donc mais ça reste très supportable.
En allant vous promener tôt le matin ou à l'heure de la sieste, vous aurez quasiment la ville pour vous seuls. Avis aux amateurs, chaque année à la mi-août se tient ici la fête nationale du cerf-volant.
La ville est très résidentielle. Dès que vous vous éloignez de la place, les maisons s'espacent et d'agréables espaces verts vous offriront un moment d'ombrage et de fraîcheur :
Attention ! Les rues pavées sont, comme le reste, d'époque. C'est à dire assez casse-gueule... Pas de talons hauts mesdames et pour tous, des chaussures souples et confortables, histoire de ne pas vous tordre la cheville. Attention s'il a plu également, les pavés sont alors glissants. On reste en altitude, s'il fait beau le jour, le thermomètre ne dépasse guère les 22° et les nuits peuvent être fraîches.
A l'intérieur, ambiance espagnole avec patio, petite fontaine et intimité à l'abri des regards :
Mais nous voici arrivés à :
Villa de Leyva
Une belle petite ville de même pas 10 000 habitants, toute blanche, qui n'a quasiment pas changé depuis sa fondation. Les rues que vous allez arpenter et les maisons que vous allez découvrir sont comme elles étaient à l'époque et des règles strictes sont édictées pour préserver ce patrimoine : couleur blanche à respecter, style et architecture également, essences de bois à utiliser, enseignes en plastique interdites... Toute habitation, tout commerce, toute maison doit respecter ces règles. Si tel n'est pas le cas, un avis est placardé en gros sur la façade avec l'identité du propriétaire pour annoncer qu'il n'a pas respecté les règles. Et suit automatiquement une action en justice.
Villa de Leyva est célèbre pour sa vaste place pavée, au pied de l'église de Nuestra Señora del Rosario, qui se découpe sur fond de montagnes et de ciel bleu :
Si la place est si vaste, c'est que la ville était à l'époque le siège d'une garnison et les troupes stationnées ici devaient pouvoir manœuvrer à leur aise.
Aujourd'hui, Villa de Leyva devient très touristique, d'autant plus que Bogota n'est pas loin : de nombreux habitant aisés de la capitale y ont une résidence secondaire ou y viennent en famille pour le weekend. Pas mal de restaurants, hôtels de charme et boutiques autour de la place donc mais ça reste très supportable.
En allant vous promener tôt le matin ou à l'heure de la sieste, vous aurez quasiment la ville pour vous seuls. Avis aux amateurs, chaque année à la mi-août se tient ici la fête nationale du cerf-volant.
La ville est très résidentielle. Dès que vous vous éloignez de la place, les maisons s'espacent et d'agréables espaces verts vous offriront un moment d'ombrage et de fraîcheur :
Attention ! Les rues pavées sont, comme le reste, d'époque. C'est à dire assez casse-gueule... Pas de talons hauts mesdames et pour tous, des chaussures souples et confortables, histoire de ne pas vous tordre la cheville. Attention s'il a plu également, les pavés sont alors glissants. On reste en altitude, s'il fait beau le jour, le thermomètre ne dépasse guère les 22° et les nuits peuvent être fraîches.
A l'intérieur, ambiance espagnole avec patio, petite fontaine et intimité à l'abri des regards :
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Calonne- Messages : 1174
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Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Calonne a écrit:
En allant vous promener tôt le matin ou à l'heure de la sieste, vous aurez quasiment la ville pour vous seuls. Avis aux amateurs, chaque année à la mi-août se tient ici la fête nationale du cerf-volant.
Les hommes, ma chère, c'est comme les cerfs-volants, plus on leur rend de corde, plus on les tient.
- Alexandre Dumas fils.
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Mme de Sabran- Messages : 55736
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Barichara. Séjour pluvieux à mon passage, je vous rajoute donc quelques images ensoleillées prises sur le Net.
voyagecolombie.com
tripadvisor.fr
shutterstock
Un village d'en gros 8000 habitants, à 1300 mètres d'altitude, fondé en 1705 et régulièrement considéré comme "le plus beau village de Colombie".
Barichara, c'est Villa de Leyva que nous venons de quitter, en plus huppé. Beaucoup de résidents ici sont d'anciennes Miss Colombie, des avocats, présentateurs vedettes de la TV, de grands médecins, d'anciens hommes politiques (un ancien président Colombien a sa maison ici). Ces derniers temps, Barichara attire du monde, hôtels, restaurants et boutiques se multiplient mais le village a gardé son charme et sa tranquillité malgré tout. Et une atmosphère qu'on ne retrouve hélas plus chez nous : à Barichara, on laisse les portes des maisons et les portières des voitures ouvertes, on ne met pas d'antivol sur son scooter ou sa moto, les gens que vous croisez dans la rue vous disent bonjour... Vous êtes dans une boutique, le commerçant vous dit qu'il va chercher de la monnaie chez son collègue en face, qu'il revient de suite et vous laisse seul dans sa boutique... Ici, tout le monde se connaît : deux jours après votre arrivée, le commerçant devant lequel vous passez vous saluera par votre nom ou votre prénom. C'est encore ça Barichara, profitons-en.
Si vous montez sur les hauteurs, vous arriverez en haut de la rue la plus "instagrammée" de Barichara, qui descend jusqu'à la place et son église et s'ouvre sur la campagne environnante :
C'est là que débute notre promenade. Prévoyez chaussures de marche, bouteille d'eau et, par beau temps, couvre-chef et crème solaire. Nous allons rejoindre, neuf kilomètres plus bas dans la vallée, le petit village de Guane. Nous emprunterons "El camino real" : un ancien chemin, déjà tracé et creusé à travers les collines par les peuples préhispaniques. Les espagnols n'ont fait que suivre à leur arrivée. Nous le ferons dans le sens de la descente car nous allons quand-même passer de 1300 mètres à 800 mètres. Pour les amateurs, d'autres sentiers viennent se connecter au Camino Real et vous pouvez partir sur des randonnées de plusieurs heures.
Retouvons-nous donc au Mirador :
Un point d'observation qui vous offrira une vue à couper le souffle sur la vallée et notre destination, que vous pourrez voir, là-bas, tout en bas :
Non loin de là se dresse un monument dédié à l'incontournable icône, Simon Bolivar :
Allez, le soleil revient, en route !
Attention où vous mettez les pieds quand-même :
Oui, ce sont bien des vaches. Des vaches "brahmanes" qui ont été massivement importées d'Inde, pour leur résistance à la chaleur :
Pas trop fatigués ? Allez, on arrive à Guane :
Alors Guane, c'est tout petit et une fois que vous aurez fait le tour de la place et visité l'église, vous aurez tout vu. Pour info, sur la place, vous trouverez un très bon glacier. Ce ne sont pas les glaces à l'italienne mais des sortes d'esquimaux tout simples, rafraîchissants, avec une grande variété de parfums à base de fruits (dont certains dont vous n'avez jamais entendu parler) :
Le village porte le nom du peuple qui vivait ici. Les Guane ont été conquis et soumis en 1540, massacrés et déportés dans les mines d'or, convertis de force au catholicisme. Il reste à peine 10% de ce peuple.
Guane est tellement calme qu'on dit que le temps s'y est arrêté. Beaucoup de touristes préfèrent même s'installer ici, louant une simple chambre chez l'habitant et monter à Barichara pour la visite avant de redescendre à Guane.
Puisque nous parlons de retour, je vous vois inquiets : vous frémissez à l'idée de refaire les neufs kilomètres en montée ?
Pas d'inquiétude : une route asphaltée relie les deux localités et à Guane, vous trouverez sans peine un tuk-tuk qui, pour un prix dérisoire, vous ramènera à Baricharra en une vingtaine de minutes :
Il y en a toujours deux ou trois sur la place ou sinon, vous pouvez en commander un par téléphone. Si vous avez du mal avec l'espagnol, demandez à un commerçant ou dans un bar qu'on vous en appelle un. Ils sont souvent conduits par des jeunes, des étudiants qui se font ainsi un peu d'argent.
Le long de la route, vous trouverez quelques fincas (fermes) qui offrent souvent une ou deux chambres d'hôtes et pourront vous faire à déjeuner, dans un cadre authentique et avec une nourriture saine, délicieuse, venue du jardin (végétarienne très souvent, soupe et légumes avec du riz, des patates douces ou du manioc) :
Chers amis, nous approchons de la fin de la première partie de notre voyage.
Nous allons encore traverser quelques villages avant d'arriver à Bucaramanga. Une fois là, nous nous envolerons pour la côte Caraïbes. Je vous ferai alors découvrir une autre Colombie, tropicale, colorée, balnéaire et plus métissée. Nous partirons à la rencontre des indiens isolés dans la forêt avant de terminer par la visite de Carthagène, "la perle des Caraïbes".
A suivre...
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Calonne- Messages : 1174
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Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Merci pour cette nouvelle promenade ! Tout me plaît, exceptée la "petite" bestiole dans l'herbe...
La nuit, la neige- Messages : 18191
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Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Merci !
Nous voilà donc en route pour Bucaramanga où nous prendrons l'avion pour rejoindre Santa Martha, sur la côte de la Mer des Caraïbes.
En chemin, nous faisons halte à Giron, un petit village fondé en 1631 et surnommé "la ville blanche". Un endroit agréable, reposant et très joli :
En fait, ce "petit village" est devenu un quartier de Bucaramanga, ville d'un million d'habitants, qui s'est développée jusqu'à l'encercler complètement. Vous n'en serez que plus surpris par le contraste, la tranquillité de l'endroit où rien ne semble avoir changé depuis des siècles.
Giron est également surnommé "la capitale gitane de la Colombie" : beaucoup de gitans fuyant les persécutions en Europe dans les années 1930 sont venus s'installer ici. Vous n'échapperez pas aux gitanes installées sur la place, devant l'église, qui vous proposeront de vous lire les lignes de la main... Pour les amateurs, on trouve ici de très bons cigares.
Enfin, si vous visitez l'église, sur la place, ne soyez pas surpris d'y voir des fidèles avancer à genoux depuis l'entrée jusqu'à l'autel, c'est la coutume ici. Certains tiennent un cierge en main. Comme signalé plus haut, vous pouvez prendre des photos et filmer dans les églises, à partir du moment où vous restez discret et respectueux, ça ne dérange pas.
Mais nous voici à l'aéroport de Bucaramanga où nous attend notre vol pour Santa Martha :
Une fois arrivés, vous aurez l'impression d'être dans un autre pays...
Nous découvrirons la Colombie côté mer, une Colombie métissée, tropicale et exubérante, aux contrastes plus marqués, plus violents, aux couleurs plus vives, aux parfums plus forts.
A notre arrivée, nous rejoindrons le parc de Tayrona pour partir dans la forêt à la rencontre du peuple Kogi, aujourd'hui réfugié dans les hauteurs. Nous ferons une promenade en bateau sur le fleuve pour rejoindre la mer des Caraïbes et nous baigner avant de terminer par la visite de Carthagène, "le joyau des Caraïbes".
Bon vol et à bientôt !
Nous voilà donc en route pour Bucaramanga où nous prendrons l'avion pour rejoindre Santa Martha, sur la côte de la Mer des Caraïbes.
En chemin, nous faisons halte à Giron, un petit village fondé en 1631 et surnommé "la ville blanche". Un endroit agréable, reposant et très joli :
En fait, ce "petit village" est devenu un quartier de Bucaramanga, ville d'un million d'habitants, qui s'est développée jusqu'à l'encercler complètement. Vous n'en serez que plus surpris par le contraste, la tranquillité de l'endroit où rien ne semble avoir changé depuis des siècles.
Giron est également surnommé "la capitale gitane de la Colombie" : beaucoup de gitans fuyant les persécutions en Europe dans les années 1930 sont venus s'installer ici. Vous n'échapperez pas aux gitanes installées sur la place, devant l'église, qui vous proposeront de vous lire les lignes de la main... Pour les amateurs, on trouve ici de très bons cigares.
Enfin, si vous visitez l'église, sur la place, ne soyez pas surpris d'y voir des fidèles avancer à genoux depuis l'entrée jusqu'à l'autel, c'est la coutume ici. Certains tiennent un cierge en main. Comme signalé plus haut, vous pouvez prendre des photos et filmer dans les églises, à partir du moment où vous restez discret et respectueux, ça ne dérange pas.
Mais nous voici à l'aéroport de Bucaramanga où nous attend notre vol pour Santa Martha :
Une fois arrivés, vous aurez l'impression d'être dans un autre pays...
Nous découvrirons la Colombie côté mer, une Colombie métissée, tropicale et exubérante, aux contrastes plus marqués, plus violents, aux couleurs plus vives, aux parfums plus forts.
A notre arrivée, nous rejoindrons le parc de Tayrona pour partir dans la forêt à la rencontre du peuple Kogi, aujourd'hui réfugié dans les hauteurs. Nous ferons une promenade en bateau sur le fleuve pour rejoindre la mer des Caraïbes et nous baigner avant de terminer par la visite de Carthagène, "le joyau des Caraïbes".
Bon vol et à bientôt !
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Calonne- Messages : 1174
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Re: Un mois en Colombie avec Calonne
La nuit, la neige a écrit:
Merci pour cette nouvelle promenade ! Tout me plaît, exceptée la "petite" bestiole dans l'herbe...
Ah, tais-toi ... brrrrrr, l'horreur !
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Mme de Sabran- Messages : 55736
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Re: Un mois en Colombie avec Calonne
La Colombie, côté Caraïbes
Bienvenue chers amis !
Une petite présentation de ce qui nous attend ici, avec photos personnelles et prises sur le Net.
La première chose que vous allez ressentir, c'est la chaleur : tropicale, moite, poisseuse, étouffante. Au sortir de l'aéroport, vous allez marquer un temps d'arrêt, surpris, avec l'impression d'entrer dans un four, dans un hammam, le tout accompagné d'un taux d'humidité très élevé. Conséquence : tout est climatisé et la clim tourne à fond, transformant hôtels, restaurants, commerces et bâtiments publics en glacière, ce qui n'est bon ni pour la santé, ni pour l'environnement. Très vite, vous laisserez votre garde-robe dans votre valise et vous habillerez comme tout le monde : T-shirt, bermuda et tongs.
Deuxième chose que vous remarquerez, ici, les gens ont la peau plus sombre, sont plus métissés, les noirs sont plus présents. Une grande partie de la population noire (10% de la population colombienne) vit ici, descendants des anciens esclaves déportés depuis l'Afrique. C'est par cette région qu'ils arrivaient.
Les indiens sont là aussi.
mediafixerprod.com
Dwayne Reilander
Très discrets... Ce qui se comprend au vu de leur passé depuis la conquête espagnole. Conquis, massacrés, évangélisés de force, ils furent surtout décimés par la variole, qui leur était inconnue et contre laquelle leurs organismes n'étaient pas immunisés. C'est d'ailleurs suite à cette hécatombe que les espagnols firent venir des esclaves noirs d'Afrique, plus robustes, plus résistants, pour travailler dans les mines et les plantations. Nos amis indiens durent ensuite affronter les grands propriétaires terriens, planteurs de bananes et de cacao, qui les exproprièrent par tous les moyens pour s'accaparer leurs terres. Sans oublier les barons de la drogue dans les années 1980/90 et les FARCS qui s'approprièrent des régions entières.
Aujourd'hui, les indiens vont mieux, même si ce n'est pas le nirvana. Alors qu'autrefois ils vivaient de la côte jusqu'aux montagnes, ils se sont retirés sur les hauteurs, au sein de la forêt, dans des parcs où ils peuvent vivre selon leur mode de vie traditionnel et ancestral et pratiquer leurs rites. Ils descendent peu en ville, sauf pour acheter quelques biens qu'ils ne produisent pas et vendre leur artisanat, très apprécié, surtout leurs sacs et paniers, adoptés par tous les colombiens, les hommes comme les femmes. Le plus recherché est la Mochila (sacoche) du peuple Wayuu :
autigrevanille.ch
Il faut plusieurs jours et un travail exigeant pour tresser à la main ces sacs très prisés des colombiens et des touristes. Motifs et couleurs se déclinent à l'infini. Les motifs Wayuu sont repris par nombre d'artistes, de tatoueurs et de peintres, stupéfaits par leur modernité. Textiles et tissus Wayuu sont donc très recherchés également. Attention si vous achetez de l'artisanat Wayuu : ne marchandez pas, c'est très mal vu par ces gens. Ajoutez à cela le Vueltiao, tissé à partir de roseaux des marais par les Zenus. C'est le chapeau emblématique de cette région où le soleil brûle.
feed.jeronimomartins.com
Il est généralement porté par les hommes. Les femmes, elles, s'abritent souvent du soleil avec un parapluie ou une ombrelle.
Quand ils descendent en ville, nos amis indiens séjournent souvent dans des auberges qui leur sont réservées, afin d'être tranquilles. Bien qu'ayant désormais des avocats, des politiciens et des associations qui les défendent, certains sont toujours en conflit contre de grands propriétaires, de riches paysans ou des municipalités qui lorgnent leurs terres. S'y ajoutent ces dernières années des mouvements évangélistes qui viennent faire du prosélytisme. Ils restent donc discrets mais acceptent de recevoir quelques touristes. Attention : demandez impérativement avant de les prendre en photo, ils n'apprécient pas en général.
Enfin, dernière différence, la nature.
Ici, ce sont les tropiques. Forêt tropicale, palmiers et orchidées, fruits exotiques, fleurs étranges et colorées de toutes formes, dont la fameuse Clitoria, nommée ainsi parce qu'elle évoque... Enfin, bon, vous m'avez compris.
Au-delà de son nom coquin, la médecine traditionnelle prête à cette fleur de nombreuses vertus : antioxydante, stimulante cérébrale, digestive, neurologique... Prudence, il existe plusieurs variétés, il est impératif de se renseigner avant. En Asie, d'où elle est originaire, on en fait une infusion nommée "thé bleu" et on s'en sert comme colorant alimentaire. En Colombie, on peut en faire macérer dans une carafe d'eau ou de limonade. Ce n'est pas pour autant que vous allez péter le feu mais ça fait une jolie couleur sur la table :
Ici, il est courant que des promeneurs qui connaissent bien les plantes cueillent des feuilles ou fleurs pendant leur promenade et, une fois en ville, dans un bar ou un restaurant, demandent un grand verre d'eau chaude ou froide pour se faire leur propre boisson. C'est très courant avec la menthe par exemple :
Personnellement, comme je n'y connais rien, je suis resté fidèle au bon vieux mojito :
Ici, dans les parcs municipaux, vous ne trouverez pas des écureuils, des corbeaux et des petits rongeurs mais des singes, des iguanes, de magnifiques papillons, des grenouilles et, perchés au-dessus de votre banc, agrippés à leur branche, de placides paresseux :
Quant à l'architecture, c'est ici le règne du toit de chaume, imperméable (des pluies diluviennes s'abattent lors de la saison des pluies) et du bambou. Ce dernier présente trois avantages : il est résistant, quasiment imputrescible (il résiste donc à l'humidité qui, ici, ronge et pourrit le bois) et antisismique. En cas de secousse, le bambou bouge avec le sol mais ne cède pas. Il est donc massivement utilisé pour les toits et charpentes.
Si vous avez un balcon ou une terrasse, vous aurez certainement un hamac. On en trouve de superbes dans la région, et en ville, nombreux sont les vendeurs de hamacs ambulants.
Enfin, indispensable, la moustiquaire :
Je déteste dormir sous une moustiquaire mais ici, comme dans certaines régions d'Afrique, quand vous voyez la taille des bestioles, vous changez vite d'avis... Et il ne faut pas oublier aussi le paludisme, même si la Colombie a fait d'énormes progrès dans ce domaine. Aujourd'hui, un traitement antipaludique est recommandé principalement si vous vous aventurez en forêt amazonienne. Mais renseignez-vous quand-même avant de partir (pareil pour la fièvre jaune, vaccin non obligatoire mais fortement recommandé).
Je vous laisse vous installer et vous reposer.
Demain, nous partons dans le parc de Tayrona, à la rencontre des indiens Kogis.
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Calonne- Messages : 1174
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Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Tayrona et les Kogis
Nous voici arrivés au parc naturel de Tayrona.
C'est le deuxième parc le plus visité du pays après celui des îles coraliennes. Très vaste, arrosé de nombreux fleuves qui se jettent dans la mer des Caraïbes, il s'étend des rives aux montagnes couvertes de forêt. Il abrite pas moins de 300 espèces d'oiseaux et 108 de mammifères auxquelles on peut rajouter 770 espèces de plantes, sans compter poissons, coraux, amphibiens...
C'est donc ici que vivent les Kogis, un peuple millénaire réduit aujourd'hui à environ 12 000 hommes et femmes. Isolés et discrets, ils font cependant bon accueil aux touristes respectueux.
Auto-suffisants, les Kogis sont vêtus de vêtements blancs qu'ils tissent eux-mêmes, quasiment identiques pour les deux sexes. Les hommes rajoutent une sorte de bonnet, blanc également. Les deux sexes portent les cheveux longs et pour différencier petits garçons et petites filles, les premiers portent en bandoulière un sac tissé et les secondes un collier rouge. Les Kogis sont de redoutables marcheurs : ils parcourent, pieds nus, entre trois et cinq kilomètres par jour à travers la forêt, à la recherche des baies, feuillages et plantes dont ils font de multiples usages. Vous les verrez mastiquer sans arrêt, des feuilles de coca la plupart du temps, pour se donner énergie et vitalité. De plus, ils déplacent régulièrement leurs villages afin de ne pas surexploiter la terre.
Ils ont beaucoup souffert, expropriés de leurs terres par les grands propriétaires terriens, pris entre les guerilleros et l'armée régulière ou chassés par les barons de la drogue, les groupes armés, les paysans...
Pour les rencontrer, il faut rejoindre l'entrée de leur domaine. Attention, à partir d'ici, ça grimpe, l'altitude se fait sentir, de même que la chaleur tropicale. Prévoyez chaussures de marche, couvre-chef et crème solaire et beaucoup d'eau (en thermos, le plastique est interdit dans le parc). A l'entrée de ce dernier, vous trouverez des jeunes en moto qui vous proposeront de vous amener là-haut contre quelques billets. Ne vous privez pas d'une superbe promenade à pied et n'allez pas polluer cet endroit...
Quelques fermes et chambres d'hôtes au début de la route et déjà, les Kogis sont là, en images :
Mais très vite, il n'y aura plus personne que vous, accompagnés par les cris des singes hurleurs et les chants d'oiseaux :
Continuez à grimper, en dépit de la fatigue et de la chaleur. Bientôt, la végétation se dégage, laissant apercevoir la forêt étendue en contrebas et les collines :
Voilà, nous approchons des premières habitations :
Ce jour-là, nous avons la chance de tomber sur un groupe d'enfants, accompagnés de leur maîtresse (venue de la ville pour leur enseigner l'espagnol). On nous autorise à les prendre en photos et ils nous accompagnent à leur village.
Ce dernier est en contact avec la civilisation : la jeune femme qui va nous guider à travers la forêt parle espagnol et elle a un nom espagnol, à côté de son nom indien. Nous la suivons à travers les maisons :
Puis nous montons encore, suant et peinant sous nos sacs à dos, essoufflés, alors que notre hôtesse, simplement vêtue de sa robe blanche et pieds nus, se déplace avec la légèreté d'un papillon... Comme avec le peuple San en Namibie l'année dernière, rencontre inoubliable. Nos hôtes nous font comprendre leur réticence à être pris en photo, nous respectons leur choix.
Si vous voulez en savoir plus sur ces gens, le parc offre aux visiteurs un musée, petit certes mais rempli d'objets passionnants :
Des tableaux modernes leur rendent hommage et rappellent qu'avant l'arrivée des espagnols, les Kogis régnaient jusqu'à la mer :
Beaucoup d'urnes funéraires dans lesquelles étaient placés les ossements des morts. Des urnes ornées à l'intérieur de petites figurines représentant les familiers du défunt, disposés en cercle et honorant ce dernier :
Vous pouvez en découvrir encore plus avec l'épisode de Rendez-vous en terre inconnue dans lequel Thomas Pesquet part à la rencontre des Kogis :
Pour aller à la rencontre de ces gens, il est nettement préférable de passer par une agence et d'être accompagnés d'un guide qui, comme pour nous, servira d'intermédiaire. Il préviendra vos hôtes à l'avance de votre arrivée et saura vous conseiller. Vous pourrez même dormir sur place, dans une hutte préparée à votre intention.
Après, rien ne vous empêche d'aller directement au parc et de partir à leur rencontre mais, bien qu'accueillants et affables, il n'est pas certain qu'ils apprécient de voir débarquer des inconnus sans prévenir.
En ce qui nous concerne, nos hôtes ont la gentillesse de nous guider jusqu'au fleuve le plus proche où notre guide, depuis la berge, nous salue et souhaite bon voyage tandis que notre bateau s'éloigne :
Nous prenons la direction de la mer des Caraïbes où nous pourrons nous baigner et nous reposer avant de rejoindre une plantation de cacao où vous pourrez faire vous-même votre chocolat (ne vous inquiétez pas, je vous montrerai comment faire).
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Calonne- Messages : 1174
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Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Nous galopons toujours avec bonheur sur tes talons.
La nature est vraiment splendide et le peuple autochtone aussi ! Tous ces petits de blanc vêtus, avec leur institutrice qui les chaperonne, me charment.
Le rapport à la mort est-il, comme au Mexique, l'occasion de célébrations et festivités durant lesquelles les défunts sont maintenus en vie par la mémoire et l'esprit ?
Tiens ! comme dans le dessin animé " Coco " donné encore récemment ( le mois dernier, sur Arte, je crois ) .
La nature est vraiment splendide et le peuple autochtone aussi ! Tous ces petits de blanc vêtus, avec leur institutrice qui les chaperonne, me charment.
C'est le repos éternel en joyeuse compagnie !
Le rapport à la mort est-il, comme au Mexique, l'occasion de célébrations et festivités durant lesquelles les défunts sont maintenus en vie par la mémoire et l'esprit ?
Tiens ! comme dans le dessin animé " Coco " donné encore récemment ( le mois dernier, sur Arte, je crois ) .
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Mme de Sabran- Messages : 55736
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Alors ta question rejoint une discussion que j'ai eu avec mon guide. Ce dernier connaît bien le Mexique et je l'ai interrogé sur le fameux El dia de los Muertos.
Pour ceux qui ne connaissent pas, El dia de los Muertos est une immense fête au cours de laquelle les mexicains honorent leurs morts. Le jour, on se déguise, on danse, on s'amuse, on fait la fête et on parade dans les rues. La nuit venue, les autels où trônent les photos des défunts croulent sous les fleurs et les bougies et on se retrouve dans les cimetières illuminés pour se recueillir parmi les tombes.
Mon guide y a participé une fois et m'a confirmé qu'au-delà du côté "folklorique", c'est une fête sincère, très respectée, préparée des semaines à l'avance. Dans toutes les maisons, on dresse un petit autel avec la photo des défunts, on le décore de fleurs, de bougies, d'offrandes, de bonbons et petits gâteaux et, à la nuit, on se retrouve dans les cimetières fleuris et illuminés.
Malheureusement, cette fête est devenue très touristique, de nombreuses agences de voyage proposent désormais des forfaits "Fête des morts" tout compris pour des touristes qui ne voient que le côté festif et folklorique.
Pour les cinéphiles, le film de James Bond Spectre s'ouvre sur El dia de los Muertos.
En Amérique du Sud, on trouve beaucoup de momies, surtout à haute altitude dans les Andes, où le froid glacial et la couche de glace les ont miraculeusement conservées, comme la célèbre Doncella :
Cette jeune fille inca a été retrouvée parfaitement intacte, à 6739 mètres d'altitude, où elle dormait de son dernier sommeil depuis la fin du XVème siècle... Le froid glacial l'a intégralement préservée, de même que ses vêtements et parures. Elle repose aujourd'hui dans un musée, enfermée dans une vitrine spéciale qui maintient les conditions nécessaires à sa préservation (sauf qu'elle, a été en fait sacrifiée après avoir été droguée et endormie, comme l'ont révélé les analyses).
N'importe : de nombreuses civilisations préhispaniques momifiaient leurs morts et les plaçaient, souvent en position assise, jambes repliées et les poings aux tempes, dans des lieux précis où l'on pouvait venir les honorer, comme au Pérou.
Les "tintinophiles" se souviennent bien sûr de Rascar Capac :
Mais dans les pays où le climat rend la momification impossible, le plus souvent on incinérait les défunts et on conservait les dents, les os ou les cheveux.
En Colombie, le climat ne se prête pas à la momification. Il faut un air glacial comme au sommet des Andes ou dans la toundra sibérienne ou au contraire un air sec et brûlant comme en Egypte pour préserver les corps. En Colombie, le climat souvent tropical empêche la préservation, l'humidité ronge les corps et accélère la moisissure et leur décomposition. Les peuples de la région utilisaient donc majoritairement des ossuaires, des urnes funéraires contenant les ossements et que l'on plaçait dans une "case commune" ou dans un coin spécifique de la maison pour les honorer et se souvenir.
Honneurs symbolisés par les petites figurines sculptées à l'intérieur de l'urne :
Pour ceux qui ne connaissent pas, El dia de los Muertos est une immense fête au cours de laquelle les mexicains honorent leurs morts. Le jour, on se déguise, on danse, on s'amuse, on fait la fête et on parade dans les rues. La nuit venue, les autels où trônent les photos des défunts croulent sous les fleurs et les bougies et on se retrouve dans les cimetières illuminés pour se recueillir parmi les tombes.
tracedirecte.com
mandaley.fr
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mexique-decouverte.com
Mon guide y a participé une fois et m'a confirmé qu'au-delà du côté "folklorique", c'est une fête sincère, très respectée, préparée des semaines à l'avance. Dans toutes les maisons, on dresse un petit autel avec la photo des défunts, on le décore de fleurs, de bougies, d'offrandes, de bonbons et petits gâteaux et, à la nuit, on se retrouve dans les cimetières fleuris et illuminés.
Malheureusement, cette fête est devenue très touristique, de nombreuses agences de voyage proposent désormais des forfaits "Fête des morts" tout compris pour des touristes qui ne voient que le côté festif et folklorique.
Pour les cinéphiles, le film de James Bond Spectre s'ouvre sur El dia de los Muertos.
En Amérique du Sud, on trouve beaucoup de momies, surtout à haute altitude dans les Andes, où le froid glacial et la couche de glace les ont miraculeusement conservées, comme la célèbre Doncella :
borispatagonia.com
histoire-et-civilisations.com
futura-sciences.com
Cette jeune fille inca a été retrouvée parfaitement intacte, à 6739 mètres d'altitude, où elle dormait de son dernier sommeil depuis la fin du XVème siècle... Le froid glacial l'a intégralement préservée, de même que ses vêtements et parures. Elle repose aujourd'hui dans un musée, enfermée dans une vitrine spéciale qui maintient les conditions nécessaires à sa préservation (sauf qu'elle, a été en fait sacrifiée après avoir été droguée et endormie, comme l'ont révélé les analyses).
N'importe : de nombreuses civilisations préhispaniques momifiaient leurs morts et les plaçaient, souvent en position assise, jambes repliées et les poings aux tempes, dans des lieux précis où l'on pouvait venir les honorer, comme au Pérou.
Les "tintinophiles" se souviennent bien sûr de Rascar Capac :
tintinomania.com
Mais dans les pays où le climat rend la momification impossible, le plus souvent on incinérait les défunts et on conservait les dents, les os ou les cheveux.
En Colombie, le climat ne se prête pas à la momification. Il faut un air glacial comme au sommet des Andes ou dans la toundra sibérienne ou au contraire un air sec et brûlant comme en Egypte pour préserver les corps. En Colombie, le climat souvent tropical empêche la préservation, l'humidité ronge les corps et accélère la moisissure et leur décomposition. Les peuples de la région utilisaient donc majoritairement des ossuaires, des urnes funéraires contenant les ossements et que l'on plaçait dans une "case commune" ou dans un coin spécifique de la maison pour les honorer et se souvenir.
Honneurs symbolisés par les petites figurines sculptées à l'intérieur de l'urne :
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Calonne- Messages : 1174
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Cher Calonne,
je regarde votre voyage avec émerveillement et intérêt.. merci pour toutes les photos.
et votre carnet de voyage.
Leos
je regarde votre voyage avec émerveillement et intérêt.. merci pour toutes les photos.
et votre carnet de voyage.
Leos
Leos- Messages : 811
Date d'inscription : 29/12/2013
Age : 55
Localisation : Zlin, Tcheque
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Merci cher Leos, montez donc à bord.
Nous voici sur le Don Diego, un des nombreux fleuves qui irriguent le parc de Tayrona. Ces derniers temps, de nombreux écolodges sont apparus sur ses rives, proposant des hébergements en pleine nature, dans des cabanes ou bungalows "éco-responsables" :
Du coup, vous trouverez facilement des "bateaux-taxis" qui font la navette entre les différents lodges pour y transporter passagers et produits :
Certains vous emmèneront même en promenade.
C'est notre cas et nous voilà partis pour suivre le fleuve jusqu'à son embouchure, là où il se jette dans l'océan, ou plutôt dans la mer des Caraïbes :
Ha, nous approchons... On sent l'air marin qui chasse la moiteur tropicale et on commence à entendre le bruit des vagues.
Voilà, nous y sommes !
Bienvenue au bord de la mer des Caraïbes !
En vous tournant sur votre droite, vous apercevrez de petits abris de paille sous lesquels des hamacs sont à votre disposition ainsi qu'une petite buvette qui, grâce à un groupe électrogène, vous proposera des boissons fraîches, des glaces et de quoi grignoter. En vous retournant, vous verrez ensemble le fleuve par lequel vous êtes arrivés et la plage.
Attention, protégez-vous : le soleil brûle.
Je vous laisse vous baigner et vous promener. Nous rejoindrons ensuite une plantation de cacao où vous ferez votre propre chocolat.
Nous voici sur le Don Diego, un des nombreux fleuves qui irriguent le parc de Tayrona. Ces derniers temps, de nombreux écolodges sont apparus sur ses rives, proposant des hébergements en pleine nature, dans des cabanes ou bungalows "éco-responsables" :
Du coup, vous trouverez facilement des "bateaux-taxis" qui font la navette entre les différents lodges pour y transporter passagers et produits :
Certains vous emmèneront même en promenade.
C'est notre cas et nous voilà partis pour suivre le fleuve jusqu'à son embouchure, là où il se jette dans l'océan, ou plutôt dans la mer des Caraïbes :
Ha, nous approchons... On sent l'air marin qui chasse la moiteur tropicale et on commence à entendre le bruit des vagues.
Voilà, nous y sommes !
Bienvenue au bord de la mer des Caraïbes !
En vous tournant sur votre droite, vous apercevrez de petits abris de paille sous lesquels des hamacs sont à votre disposition ainsi qu'une petite buvette qui, grâce à un groupe électrogène, vous proposera des boissons fraîches, des glaces et de quoi grignoter. En vous retournant, vous verrez ensemble le fleuve par lequel vous êtes arrivés et la plage.
Attention, protégez-vous : le soleil brûle.
Je vous laisse vous baigner et vous promener. Nous rejoindrons ensuite une plantation de cacao où vous ferez votre propre chocolat.
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Calonne- Messages : 1174
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Eh, les garçons, ne m'oubliez pas !Calonne a écrit:
Merci cher Leos, montez donc à bord.
Je suis encore sous le coup de l'émotion : ces momies ressemblent à des vivants endormis, c'est sidérant. Très impressionnant. Les bras semblent même potelés ! Les postures ne rappellent pas du tout celles des gisants. Drôle de pays, drôles de traditions...
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Mme de Sabran- Messages : 55736
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Alors, pour revenir à Doncella, elle a été retrouvée en 1999 avec deux autres enfants, plus jeunes (entre 5 et 6 ans) à plus de 6700 mètres d'altitude dans les Andes, dans une cavité où le froid glacial, la basse pression atmosphérique et la couche de glace et de cendres qui les ont recouvert, les isolant de façon hermétique, les ont miraculeusement préservés. De même que leurs vêtements et parures.
Les analyses et prélèvements effectués sur Doncella n'ont révélé aucune trace de violence mais une présence élevée d'alcool et de narcotique dans son organisme. La jeune fille a sans doute été menée tout là-haut pour y être sacrifiée avec ses deux petits compagnons. En l'absence de traces de violence, les scientifiques pensent que, sous l'effet de la drogue, de la fatigue, du froid et du manque d'oxygène à une telle altitude, les enfants se sont engourdis puis endormis avant de probablement mourir d'hypothermie dans leur sommeil. Doncella est probablement morte vers 1480-1500 et avait entre 13 et 15 ans. Son cerveau et ses organes sont intacts.
Les deux autres enfants, sacrifiés avec elle, El nino et La nina del rayo :
Cette dernière a été frappée par la foudre, d'où son nom "la petite fille de la foudre".
Les trois corps sont conservés au musée de Salta en Argentine, exposés dans un caisson vitré spécial. Attention : ils ne sont exposés qu'une partie de l'année, alternativement, trois mois chacun, afin de ne pas être trop exposés à la lumière. On les nomme "Les enfants de Liullaico", du nom du volcan où ils ont été menés pour être offerts en sacrifice aux dieux.
Ils étaient accompagnés de tout un trousseau, parures, bijoux, vêtements, figurines...
En les plaçant ainsi, les incas savaient que dans de telles conditions, les corps seraient préservés. Les scientifiques parlent de "momification naturelle".
Une figurine, parée de plumes, au masque d'argent et richement vêtue, qui accompagnait les enfants dans leur dernier voyage :
eu.usatoday.com
Les analyses et prélèvements effectués sur Doncella n'ont révélé aucune trace de violence mais une présence élevée d'alcool et de narcotique dans son organisme. La jeune fille a sans doute été menée tout là-haut pour y être sacrifiée avec ses deux petits compagnons. En l'absence de traces de violence, les scientifiques pensent que, sous l'effet de la drogue, de la fatigue, du froid et du manque d'oxygène à une telle altitude, les enfants se sont engourdis puis endormis avant de probablement mourir d'hypothermie dans leur sommeil. Doncella est probablement morte vers 1480-1500 et avait entre 13 et 15 ans. Son cerveau et ses organes sont intacts.
Les deux autres enfants, sacrifiés avec elle, El nino et La nina del rayo :
fulanoinfo.com
Cette dernière a été frappée par la foudre, d'où son nom "la petite fille de la foudre".
Les trois corps sont conservés au musée de Salta en Argentine, exposés dans un caisson vitré spécial. Attention : ils ne sont exposés qu'une partie de l'année, alternativement, trois mois chacun, afin de ne pas être trop exposés à la lumière. On les nomme "Les enfants de Liullaico", du nom du volcan où ils ont été menés pour être offerts en sacrifice aux dieux.
Ils étaient accompagnés de tout un trousseau, parures, bijoux, vêtements, figurines...
En les plaçant ainsi, les incas savaient que dans de telles conditions, les corps seraient préservés. Les scientifiques parlent de "momification naturelle".
Une figurine, parée de plumes, au masque d'argent et richement vêtue, qui accompagnait les enfants dans leur dernier voyage :
ausuddusud.wordpress.com
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Calonne- Messages : 1174
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Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Calonne a écrit:
... vers 1480-1500
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Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Un mois en Colombie avec Calonne
merci beaucoup cher Calonne pour l'invitation je suis avec vous..
mais ça a l'air vraiment vide là-bas..
as-tu nagé?
mais ça a l'air vraiment vide là-bas..
as-tu nagé?
Leos- Messages : 811
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Age : 55
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Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Hé oui chère Eléonore : la Doncella dort de son dernier sommeil depuis plus de 500 ans... Les incas ont fait bien plus fort que les égyptiens : ils ont amené les enfants jusqu'à ce lieu et ont laissé faire la Nature.
Cher Leos : oui bien sûr, nous avons profité de la mer, bien que les courants soient assez forts par endroits.
Alors oui, ça peut paraître vide mais c'est normal, c'est un parc protégé où l'activité humaine est réduite au minimum. Vous pouvez vous promener pendant des heures sans voir personne. Par contre, beaucoup de bruits avec les cris des singes hurleurs, les chants des oiseaux, beaucoup de mouvements dans les arbres, les hautes herbes... Dans l'eau aussi : évitez de laisser votre main caresser la surface de l'eau, au cas où vous tomberiez sur un caïman qui voudrait jouer...
Cher Leos : oui bien sûr, nous avons profité de la mer, bien que les courants soient assez forts par endroits.
Alors oui, ça peut paraître vide mais c'est normal, c'est un parc protégé où l'activité humaine est réduite au minimum. Vous pouvez vous promener pendant des heures sans voir personne. Par contre, beaucoup de bruits avec les cris des singes hurleurs, les chants des oiseaux, beaucoup de mouvements dans les arbres, les hautes herbes... Dans l'eau aussi : évitez de laisser votre main caresser la surface de l'eau, au cas où vous tomberiez sur un caïman qui voudrait jouer...
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1174
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