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La trépidante Michelle de Bonneuil !

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Message par Mme de Sabran Lun 31 Mar 2014, 16:55




Tout sur la vraie-fausse princesse de Polignac du musée Jacquemart-André !  :n,,;::::!!!: 
Merci, WIKI !



Michelle (de) Sentuary, par son mariage Madame Guesnon de Bonneuil, née le 7 mars 1748 à Sainte-Suzanne, sur l’île Bourbon, et morte à Paris le 30 décembre 1829, a été parfois confondue avec une homonyme, agent d’influence et de renseignements pendant la Révolution et l’Empire.

Inspiratrice, entre autres, d'André Chénier, elle fut une femme « célèbre pour sa beauté et les agréments de son esprit » selon la formule de Charles de Lacretelle, lui-même un ami de Chénier.


Les origines créoles

Née le 7 mars 1748 à Sainte-Suzanne, sur l’île Bourbon, Michelle Sentuary était la fille cadette de Jean Sentuary et de Marie-Catherine Caillou. Elle est élevée à Sainte-Suzanne où son père avait une plantation, et à Bordeaux où elle se marie en 1768 avec Jean-Cyrille Guesnon de Bonneuil qui avait une charge anoblissante dans la maison de la comtesse d’Artois.

Elle vient à Paris où, par sa beauté et son charme personnel - sa conversation et ses talents pour le chant et la peinture -, elle se rend célèbre dans les milieux artistiques et intellectuels. Élisabeth Vigée Le Brun, qui devient son amie, qui la disait la « plus jolie femme de Paris », le peintre Alexandre Roslin qui la peignit en « habits d’Africaine », la pastelliste Rosalie Filleul, le sculpteur Jean-Baptiste Lemoyne, d’autres encore, ont laissé d’elle de très beaux portraits.

Par Roslin, en habits d'Africaine :

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Amie des poètes, elle appartient au Cercle anacréontique dit de « la Caserne », à Marly-le-Roi, institution fort libre inspirée de la maçonnerie, animée par le chevalier Évariste de Parny, auteur de poésies érotiques, le chevalier Antoine Bertin qui célèbre sa sœur Marie-Catherine sous le nom d’Eucharis, et le chevalier Michel de Cubières, tous les trois poètes à la mode.

Pour financer de nouvelles charges vénales de son mari dans la maison des princes, Michelle de Bonneuil compte, avec Marie-Catherine et leur autre sœur Augustine-Françoise, la jolie Mme Thilorier - future Mme Jean-Jacques Duval d'Eprémesnil - parmi les « berceuses » du riche financier Nicolas Beaujon, résidant quelque temps à l’hôtel d’Évreux.



    La vie de ce financier
( Beaujon ) est, à ce qu'on assure, des plus singulières. Il était malade, et il lui était défendu de manger autre chose qu'une sorte de brouet au lait sans sucre. Il donnait des dîners dignes de Comus, il voyait manger ses convives, il sentait l'odeur des mets, et il ne touchait à rien. Il était entouré des plus jolies femmes de Paris, qui le traitaient tout à fait sans conséquence ; elles le lutinaient et l'agaçaient sans cesse. La moindre galanterie lui était défendue, les émotions lui étaient interdites. Le soir sa maison était pleine d'une joyeuse compagnie, le souper était étincelant, les mots et les bouchons se croisaient. Pendant ce temps, le propriétaire, ce Crésus envié de tous, était condamné à se mettre au lit, où il ne dormait pas à cause de ses souffrances. Ces dames se relayaient autour de lui, et l'une après l'autre le berçaient de leurs chansons, de leurs histoires, de leurs propos. D'où le nom de berceuses de M. de Beaujon, qu'on leur donna fort généreusement. Du reste, c'était un homme excellent, faisant un bien infini, et employant sa fortune en bonnes œuvres.

( Baronne d'Oberkirch, Mémoires sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 )

Nicolas Beaujon (1718-1786), créateur de la Folie Beaujon.
Portrait par Louis-Michel van Loo. Abbaye de Chaalis.

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Dans un bosquet des jardins de la Folie Beaujon se cachait  « un amour en marbre blanc représentant le silence, fait par Barbieux d'après Falconnet », l'Amour menaçant :

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C’est sans doute à cette époque d’extrême dissipation qu’elle connut le banquier suisse Jean-Frédéric Perregaux qu’elle revit à intervalles réguliers jusque sous l’Empire. À sa mort, Nicolas Beaujon lui légua les 100 000 livres qu’il lui avait avancées de son vivant.
Selon le peintre John Trumbull en voyage à Paris, elle évoluait dans les hautes sphères de la société française, se faisait appeler « comtesse de Bonneuil » - il écrit « de Bonouil » - et elle était une des femmes les plus splendides qu’il ait jamais rencontrées.

Amie d’Anne de Caumont-Laforce, comtesse de Balbi, qu’elle côtoyait au Palais du Luxembourg où son mari, plus âgé qu’elle, était devenu premier valet de chambre du comte de Provence, Mme de Bonneuil eut des relations diverses avec l’amiral John Paul Jones qui fut un amant éphémère, le comte de Vaudreuil qui resta un vieil ami, le baron de Bruny de La Tour d’Aygues qui lui dédia la gravure d’un satyre jouant de la flûte, l’érudit marquis de Cubières, propriétaire de l’Ermitage de la rue de Maurepas à Versailles, qui lui donna un fils  (* ), le comte Charles de Sartines, fils du ministre, qui, pour la promenade de Longchamp, lui offrit un carrosse à ses armes – le blason est formé d’un œil ouvert surmonté d’une couronne comtale, posé sur une corne d’abondance, encadré de renards dont l’un, issant, paraît être « éventré » -, le comte de Caylus qui prétendit l’endoctriner à l’illuminisme.

Elle raconta plus tard à l’abbé Augustin Barruel qu’elle avait été « une de ces jeunes dames dont les sophistes cherchaient à faire des adeptes, des apôtres femelles ». Dans des déjeuners hebdomadaires, l’abbé Raynal cherchait surtout à leur insinuer l’athéisme. Il leur disait « Non, il n’y a pas de Dieu et il faut le dire, il faut que vous le disiez, le répétiez ailleurs, dans des conversations, dans les cercles, il faut que cette vérité soit connue et devienne commune ».

Esprit libre et aventureux, Mme de Bonneuil, fut également initiée aux mystères de Cagliostro et aux rites de la maçonnerie égyptienne dont son beau-frère, Jean-Jacques Duval d'Eprémesnil, était l’un des maîtres. Les deux maris de sa sœur – Jacques Thilorier et Jean-Jacques Duval d'Eprémesnil –, avaient appartenu l’un et l’autre à la loge des Neuf Sœurs, et il est très possible que Mme de Bonneuil ait été elle-même initiée dans une des loges d’obédience féminine, avant de tourner le dos aux idées nouvelles et aux principe de la philosophie dont elle pensait sincèrement, après la Terreur, qu’ils avaient amené le « règne des Jacobins ».

Dans ses dépêches écrites en Espagne, elle fait souvent allusion aux Jacobins qu'elle tenait pour responsables des horreurs de la Terreur, car non seulement elle faillit être exécutée mais perdit sa sœur, son beau-frère et beaucoup de ses amis.
L’un de ces derniers, le plus célèbre, est le poète André Chénier qui la célébra magnifiquement dans ses Élégies sous le nom de Camille (anagramme de « Micaëlle » ou Michelle) ou « d.z.n » (de « Sentuary d’Azan »).

(*) : Amédée-Louis Despans qui porta le nom de « Cubières » en 1803, joua à l’Ermitage de Versailles, célèbre pour ses jardins, le rôle de l’Amour à une fête donnée en 1789 par le marquis de Cubières et Michelle de Bonneuil en l’honneur de Marie-Antoinette. Amédée Despans-Cubières, adopté en 1803 par son père naturel, futur général de l’Empire et ministre de la Justice sous Louis-Philippe Ier, fut impliqué dans un grave scandale politico-financier au terme duquel il fut jugé et condamné par la chambre des Pairs en 1847. Victor Hugo, dans Choses vues, le croit fils de Cazalès. C’est sa sœur Evelina, future Mme Cardon, née le 11 avril 1793, qui était fille de Cazalès).

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Message par Mme de Sabran Lun 31 Mar 2014, 17:12




La Révolution


La Révolution venue, Mme de Bonneuil partage les idées ultra-conservatrices de Jacques Antoine Marie de Cazalès, son dernier amant en date, et de Jean-Jacques Duval d'Eprémesnil, députés de la noblesse, qui siégeaient, avec l’abbé Jean-Siffrein Maury, à la droite extrême de l’hémicycle, à l’Assemblée constituante.

Dès 1791, elle s’impliqua dans les projets contre-révolutionnaires, dont certains aussi mal conçus qu’exécutés de fuite de la famille royale, celui entre autres, élaboré à l’hôtel d’Esclignac et qui se finit par l’arrestation des conjurés le 18 avril 1791.

Elle est liée d’amitié avec les plus célèbres contre-révolutionnaires dont Louis-Alexandre de Launay comte d’Antraigues qu’elle prétendait entraîner au Scioto, aux États-Unis, avec « un seul de ses cheveux », ou surtout le baron Jean de Batz, membre du comité de liquidation à l’Assemblée, qui devint une sorte d’épouvantail commode pour les comités de l’an II qui voulaient donner un visage au prétendu « grand complot de l’étranger » dont on prétendait qu’il actionnait tous les ressorts.

Lorsque Jacques Antoine Marie de Cazalès, dont elle attendait une fille, veut émigrer et échapper à la proscription, Mme de Bonneuil l’aide à passer les frontières en l’accompagnant en juillet 1792 jusqu’à Lausanne.

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D’après le registre de sa section, elle se serait ensuite rendue à Coblence puis Londres. D’après les membres du comité de surveillance de la section de l’Homme armée dont dépendait son domicile en 1793, on lui connaissait des liaisons avec Cazalès, l’abbé Maury, d’Eprémesnil, son beau-frère, (Le Peletier) de Mortfontaine, ancien prévôt des marchands, le comte de Vaudreuil, M. et Mme Lebrun-Pintras (Lebrun-Pindare), et autres, ainsi qu’avec le marquis d’Yères (sic), grand conspirateur, émigré, qu’elle alla « rejoindre à Coblence et de là en Angleterre, ainsi que Cazalès et Boutin, ancien Trésorier de la Marine. »

Lorsqu’elle revint en août, elle éprouva des difficultés à faire lever les scellés apposés sur sa petite maison de la rue Grange-Batelère, qu’elle abandonna pour retourner dans l’appartement familial du Marais.

À la veille des massacres de septembre 1792, elle avait sollicité, très inquiète, l’aide de Jean Claude Hippolyte Méhée de La Touche, alors membre de la Commune, qui lui fit obtenir des passeports permettant à son mari en grand danger en tant qu’ancien serviteur du comte de Provence et dépositaire d’archives lui appartenant, de sortir de Paris, de se réfugier chez une nièce à Saint-Leu et d’échapper aux massacres de septembre.

Jusqu’à son arrestation le 11 septembre 1793, Mme de Bonneuil s’était mêlée aux malheureuses tentatives des royalistes pour sauver Louis XVI, puis Marie-Antoinette, de l’échafaud.
Une de ses filles a donné quelques détails sur les manœuvres des royalistes pour communiquer depuis un appartement de la rue de la Corderie avec les prisonnières du Temple.

Mme de Bonneuil, comme d’autres femmes royalistes (Mmes de Beaufort, de Pompignan, de Bonneval d’Abzac, de Damas, de Langeron, de Saint Maurice, de Laubespin et de Janson) avait essayé de circonvenir des conventionnels, tel Charles-Nicolas Osselin alors membre du Comité de sûreté générale qu’elle avait attiré chez elle.

On la dénonça en juillet 1793 pour avoir donné à danser à l’annonce d’un revers des armées républicaines, et ce jour-là, Osselin, Mme d’Eprémesnil sa sœur et Michel de Laumur, ancien gouverneur de Pondichéry guillotiné avec les Exagérés se trouvaient chez elle.

Elle fut arrêtée dans les premiers jours de septembre 1793. Bénéficiant de protections mystérieuses, elle avait obtenu, quelques jours après son arrestation, de revenir passer un long moment chez elle, seule – le gendarme la laissant faire –, et en avait profité pour faire disparaitre des pièces extrêmement compromettantes, qui étaient toujours sous scellés, notamment des registres provenant de la maison du comte de Provence que son mari, premier valet de Chambre du prince, avait conservés.
Cette opération terminée, elle avait réintégré sa prison Sainte-Pélagie où elle correspondit un temps avec le poète Jean-Antoine Roucher, qui lui dédia des Stances sur les fleurs.

Ayant elle-même miraculeusement réchappé à la guillotine, contrairement à sa sœur et son beau-frère d’Eprémesnil, qui furent décapités, elle fut libérée de prison après une incarcération d’un an (octobre 1794) au couvent devenu prison Sainte-Pélagie puis au couvent des Anglaises de la rue de l'Oursine où elle avait été transférée en pluviôse an II.

Quelques mois après sa libération, sa fille cadette, Laure de Bonneuil épousait à Saint-Leu-Taverny un ancien constituant devenu homme d’affaires, Michel Regnaud de Saint-Jean d'Angély, qu’elle accompagna en 1796 à Milan, où le couple rencontra Napoléon Bonaparte dont il partagea la fortune et l’infortune.

À la veille du coup d’État de vendémiaire an V, Mme de Bonneuil – qui écrivit plus tard dans un long rapport au futur Louis XVIII être entrée, sous une fausse identité, dans la clandestinité depuis le début de la Révolution, et y avoir consacré toute son énergie et risqué sa vie –, semble avoir rejoint un réseau chouan, accomplissant quelques voyages entre Paris et Orléans où on distribuait facilement des faux papiers (entre autres des certificats de résidence pour les émigrés rentrés clandestinement).
En prévision d’un voyage à l’étranger, elle se fit établir par l’administration du Loiret, en tant que négociante – seule façon de contourner la loi sur l’émigration – un passeport au nom de « Jeanne Riflon ». C’était celui d’une jeune femme de condition modeste, nullement formée à l’exercice de la diplomatie secrète sur de nombreuses années, qu’elle pourrait avoir connue ou employée à son service et dont elle emprunta plusieurs fois l’identité, du moins sur le papier, y compris après le mariage en 1799 de cette Mlle Riflon avec Jacques Théodore Ancellin.

Lorsqu’elle ne voulait pas apparaître, Mme de Bonneuil eut donc apparemment recours à quelques subterfuges d’identité, prenant ainsi une fois celle d’une autre de ses femmes de chambre, Angélique, pour ses billets à John Paul Jones en mai et juin 1780, ou d’une servante (Henriette Le Baille, dame Pillot) de sa sœur lorsqu’elle déclara la naissance d’Amédée-Louis Despans, son fils adultérin. Sur ce passeport établi à un nom autre que le sien, avec un âge différent26, un visa est apposé à la date du 16 prairial an IV.

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Message par Mme de Sabran Lun 31 Mar 2014, 17:36




Missions en EspagneBonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  Minisoleil


Guidée par Jacques Antoine Marie de Cazalès basé à Londres, devenu un des chefs de l’émigration royaliste, Mme de Bonneuil, qui était ruinée par les évènements, avec à sa charge son mari malade, s’improvisa agent d’influence et de renseignements.

Elle accomplit, comme négociante en dentelles, une première mission secrète en Espagne où elle arrive en compagnie de Johan Valckenaer, ambassadeur de la République batave, à la fin de juillet 1796. De nombreux rapports rédigés de sa main et autres dépêches conservés aux archives du quai d’Orsay sur la situation politique de l’Espagne révèlent non seulement la qualité de son style, mais son haut niveau de connaissance des affaires internationales.
Ils dénotent une éducation aristocratique, une personnalité forte, une élégance dans le ton et une intelligence brillante.
Il s’avère aussi que tout ce qu’elle a raconté à Pérignon, puis au Directoire est faux, à commencer par les raisons véritables de sa présence à Madrid. Il semble que sa mission principale fût celle dont était précisément chargé Cazalès, consistant à recueillir, auprès de l’ambassadeur Pérignon, des informations sur l’état des négociations entre l’Espagne et le Directoire, et à faire valoir, auprès de Godoy, l’intérêt d’un rapprochement de l’Espagne avec l’Angleterre, malgré le dossier sensible du Mexique espagnol.

Par ailleurs – et c’est une chose dont l’intéressé ne se vanta pas par la suite – elle réussit à circonvenir l’ambassadeur républicain Catherine-Dominique de Pérignon qui était né, comme Cazalès, à Grenade, et dont il était par conséquent un « pays ».
En janvier, un dîner avait été donné « en l’honneur de Cazalès » par le prince Masserano, et Pérignon, sous le charme de Mme de Bonneuil, s’y était laissé entrainer.
Cette affaire fit grand bruit et contraria fortement la légation française – Mangourit et Labène avaient senti que leur ambassadeur était le jouet d’une intrigue – qui réprouva ce faux-pas de l’ambassadeur à un moment où l’on prévoyait de négocier des articles secrets portant sur la cession éventuelle de la Floride et de la Louisiane à la France contre la garantie, par le Directoire, des possessions espagnoles en Toscane.

Depuis son arrivée en Espagne, Mme de Bonneuil intriguait donc simultanément auprès de Catherine-Dominique de Pérignon qu’elle avait séduit et à qui elle cherchait à soutirer des informations sur ses négociations en cours avec Godoy, du duc de Croy d’Havré, représentant des intérêts des Bourbons en Espagne dont elle se fit le plus sûr allié et dont elle déplorait la faiblesse des moyens, et Manuel Godoy, prince de la Paix, principal ministre du roi d’Espagne avec lequel elle eut de nombreux entretiens qu’elle a soigneusement notés dans un rapport conservé aux archives du quai d’Orsay.

Quelle femme !  :n,,;::::!!!: 

Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  Mme_de10


Chargée de dépêches et probablement de fonds destinés aux royalistes de l’intérieur qui, s’appuyant sur les « instituts philanthropiques » (clubs royalistes), préparaient le renversement du Directoire, elle annonça, fin janvier 1797, à Pérignon qu’elle comptait se rendre en France, gagnant en effet Irun, et embarquant fin janvier 1797 pour Le Havre et Paris car, écrivait-elle, « il est extrêmement essentiel que je conserve des droits de citoyenne en France » (allusion à son inscription sur le grand livre de la rente viagère consolidée qui l’obligeait à venir signer à échéances fixes).

Elle semble alors s’être rendue à une fête donnée « à l’époque de la prise de Mantoue » (15 février 1797), et parle d’un malintentionné ayant accroché au dos de la robe de Thérésa Tallien un papier sur lequel était inscrit « propriété nationale » (  :Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  2028181902  ), ce qui avait causé un scandale.

Ayant réglé les affaires pour lesquelles elle avait fait ce voyage, elle se rendit ensuite à Londres où l’épouse du peintre Danloux note, le 10 mars, qu’elle arrive « de Paris », amenant avec elle sa fille, Nina, née de ses amours avec Cazalès :
« Elle a cinquante ans, écrit-elle, et n’en parait pas plus de trente. Elle est encore très jolie. Sa fille âgée de quatre ans et demi sera elle aussi très jolie ».

Mme de Bonneuil laissa sa fille à Londres et retourna fin mars en Espagne où chacun, à l’exception de Pérignon qui lui tourna le dos avec mépris, manifesta sa satisfaction de revoir celle qu’on appelait « l’inconnue ».
On voit, admettait Bernard de Mangourit, qu’« elle a plutôt la tournure d’une femme du grand monde que d’une Laïs, s’exprime bien, annonce de l’esprit et de l’usage », bien différente de la classe à laquelle certains auraient voulu pouvoir l’assimiler.

Nullement indifférente à Manuel Godoy, le ministre ami de Talleyrand, elle fut reçue à l’Escurial et présentée au roi et à la reine d’Espagne (juillet 1797).

Le duc de Croy d’Havré la chargea bientôt de lettres particulières pour le Prétendant, futur Louis XVIII qui résidait encore en Allemagne, et elle se mit en route, voyageant peut-être avec Cazalès par le Portugal, et gagna Londres où le peintre Danloux l’aperçut à la fin du mois d’août 1797.

Elle se remit en route vers Calais, Hambourg et enfin Blankenberg où elle stationna à proximité de la résidence du Prétendant et de sa cour. Éconduite par le comte de Bésiade d’Avaray, favori du prince qui, se rappelant ses frasques et de sa sulfureuse réputation d’autrefois, la considérait lui-même comme une « coureuse d’aventures », elle retourna avec dépit à Hambourg d’où elle embarqua aussitôt pour Paris au début de décembre 1797.

Pendant l’hiver qu’elle passa à Paris, elle rencontra Charles-Maurice de Talleyrand, nouveau ministre des Relations extérieures, qu’elle avait autrefois connu dans les milieux libertins, notamment chez le comte de Vaudreuil et qui était alors invité à Saint-Leu-Taverny chez sa nièce Mme Hutot de Latour.

Selon l’adage « il faut faire marcher les femmes » (  Shocked  ), le ministre la reçut à l’hôtel Gallifet, rue du Bac, décidant d’employer cette « beauté diplomatique », accessoirement sa partenaire au whist. Elle retourna à Londres, et le 18 novembre 1798, le comte de Thauvenay écrivait à ce sujet au comte de Saint-Priest :

« Il est singulier que madame de Bonneuil ait été si réservée sur les détails de la situation de la France et qu’elle les porte à M. de Cazalès. Elle les devrait, ce me semble, au Roy… ».

Elle passa plusieurs mois chez Jacques Antoine Marie de Cazalès y faisant les honneurs de sa maison High Street Mary-le-Bone près de Hyde Park. Ils recevaient tout ce que l’émigration comptait de considérable, raconte le comte de Montlosier, notamment le comte d’Artois et le duc de Bourbon.
Le peintre américain John Trumbull, qui la connaissait fort bien pour l’avoir déjà rencontrée en 1786 chez Élisabeth Vigée Le Brun et revue à Paris sans un sou à sa sortie de prison en 1795, la croisa à nouveau à Londres en 1799, rapportant qu’elle y vivait très à l’aise, peu avant d’être envoyée, dit-il, en mission à Saint-Pétersbourg !

Au printemps 1800, elle était à Hambourg, alors la plaque tournante de l’espionnage international, cherchant à se faire recevoir par le comte de Movravieff, ambassadeur du tsar Paul Ier, afin qu’il lui délivre un visa pour entrer en Russie.
Elle disposait de fonds importants que seuls une organisation puissante ou un État pouvaient lui fournir.
Sa couverture était toujours celle du négoce de dentelles fines, elle disposait de faux passeports à des noms différents (« Mme de Nieulant », « Mme Riflon » mais passait en société pour « comtesse de Bonneuil »), et c’est Jean-Frédéric Perregaux, le célèbre banquier international, qui approvisionnait ses comptes.
Ce banquier, un des personnages les plus importants de cette époque, un des auteurs du 18 brumaire, cofondateur de la Banque de France, était le beau-père du général Auguste-Frédéric-Louis Viesse de Marmont, futur duc de Raguse, lui-même ami intime des Michel Regnaud de Saint-Jean d’Angély, il était l’oncle par alliance de Pierre-Marie Desmarets, directeur de la police secrète du Consulat, et enfin le conseiller chargé de la logistique financière des agents de Charles-Maurice de Talleyrand à l’étranger.

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Message par Mme de Sabran Lun 31 Mar 2014, 17:47

Mission en RussieBonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  Russed10


En juin, Mme de Bonneuil, qui avait obtenu un visa pour entrer en Russie, se fit remettre des lettres de créance par Charles-Maurice de Talleyrand qui, sans doute à cet effet, avait envoyé Mme Grant à Hambourg.
Embarquée à Husum, elle parvint quelques jours plus tard à Saint-Pétersbourg où sa mission était de favoriser les préliminaires de paix entre la France et la Russie. Très vite, elle trouva un appui de poids en la personne du comte Fédor Rostoptchine, père de la future comtesse de Ségur, qui prépara avec elle un rapport circonstancié démontrant l’intérêt, pour les deux pays, d’un rapprochement franco-russe.

Le tsar Paul Ier fut convaincu et elle fut reçue à la cour et à Gatchina où la vit l’écrivain anglais Robertson. Elle eut à combattre l’influence anti-française du comte Nikita Panine, du duc de Serra-Capriola, des Zouboff et de la coterie anglophile.
Le tsar eut, par elle, connaissance de dépêches du comte d’Avaray au duc d’Havré, représentant les intérêts du Prétendant, futur Louis XVIII à Madrid puis Hambourg, dans lesquelles il était critiqué.
Il en fallait moins pour que le comte de Caraman, représentant des Bourbons à Saint-Pétersbourg, puis le Prétendant lui-même, fussent expulsés du territoire russe (le futur Louis XVIII avait en effet, depuis quelques mois, quitté Blankenberg pour Mittau) en Courlande, c’était d’ailleurs un préalable à une négociation avec la République .

La saisie des papiers du comte de Caraman entraînèrent en chaîne la disgrâce du comte Pahlen, chef de la police secrète, celle de Nikita Panine que remplaça Fédor Rostopchine, et enfin l’expulsion de l’ambassadeur danois Rosencranz, beau-frère de Serra-Capriola, jugé anglophile. Les préliminaires de paix devant aboutir au traité de Lunéville furent engagés, mais, face au danger d’un projet de descente franco-russe aux Indes que caressait le tsar et à une occupation du Bengale par les Français, le parti anglophile de la cour fit assassiner Paul Ier.

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À la cérémonie du 12 mars 1801 qui suivit son enterrement en grande pompe et l’intronisation d’Alexandre Ier alors entouré des Zouboff et d’Ouvaroff, Mme de Bonneuil qui se trouvait place de la Parade, écrivit à Jean-Frédéric Perregaux qui recevait et transmettait son courrier à Talleyrand : « Je l’ai vu partir en procession du palais d’hiver pour se rendre à la cathédrale où l’attendait l’archevêque Plutow. Devant lui, marchaient les assassins de son grand-père, à côté de lui, ceux de son père, et derrière lui, les siens ».

Mais ce courrier fut saisi par le comte Pahlen et elle fut expulsée de Russie. Elle atteignit Koenigsberg puis Berlin où elle conta quelques-uns des aspects de son séjour à la cour de Paul Ier de Russie au général de Pierre Riel de Beurnonville qui lui donna un visa pour rentrer en France.

À Paris, elle rencontra Charles-Maurice de Talleyrand qu’elle semble avoir suivi, cet été-là, à Bourbon l’Archambault où le ministre allait prendre les eaux. C’est plus tard chez Talleyrand et Catherine Noël Worlee, Mme Grant, sa maîtresse, donc probablement fin 1801 ou début 1802, que Lewis Goldsmith la croisa un jour sans s’expliquer ce qu’elle faisait à un diner d’ambassadeurs réunissant le comte bavarois Cetto, le Prussien Girolamo Lucchesini, le marquis napolitain de Gallo, Arcadi-Ivanowitch comte Markoff, Philippe Cobentzel, Quentin Crawfurd, le comte de Bougainville, Louis-Philippe de Ségur et autres diplomates européens.

À la fin de 1801, elle fréquentait la société aristocratique des anciens royalistes qui, malgré les apparences, ne s’était majoritairement pas ralliée au bonapartisme. Elle renoua avec ses amis d’autrefois, favorisa la radiation de ceux d’entre eux qui désiraient revenir d’émigration et ne pouvait manquer d’être informée de l’existence d’un comité royaliste qui correspondait secrètement avec les Bourbons.
Le projet couramment évoqué était celui d’un remplacement de Bonaparte par le général Moreau. Or Mme de Champcenetz, ancienne codétenue de Mme de Bonneuil sous la Terreur, se chargeait alors des correspondances entre le comité Moreau et le comte de Vaudreuil, confident du comte d’Artois alors en Angleterre.
Par ailleurs, Mme de Bonneuil fréquentait la famille Moreau et notamment la belle-mère du général, Mme Hulot d’Osery, sa compatriote de l’île Bourbon, propriétaire du château des Grimod à Orsay, ou encore et surtout Hyacinthe Bouvet de Lozier, adjudant général de l’armée royale, tête pensante et coordonnateur du complot à Paris, qui avait, lui aussi, des attaches avec l’île Bourbon.

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Message par Mme de Sabran Lun 31 Mar 2014, 18:12




Son rôle dans l’affaire Jean-Charles Pichegru



Au printemps 1802, profitant de la trêve d'Amiens et de l’ouverture des frontières avec l’Angleterre – la fermeture ne l’avait pas gênée en 1797 pour entrer et sortir de ce pays, Mme de Bonneuil partit pour Londres où Otto, nouvel ambassadeur, visa son passeport en juillet 1802.

En septembre elle atteignait Édimbourg où le comte d’Artois, qu’on approchait difficilement, la reçut en audience privée, peut-être en présence de son confident le comte de Vaudreuil.
Puis le prince lui donna des lettres de recommandation et, par l’intermédiaire du baron de Vioménil, elle rencontra un peu plus tard le général Pichegru encore stationné à Londres.

Auprès du général qui méditait un « coup » contre Napoléon Bonaparte promu consul à vie, elle se posa comme franche et décidée royaliste, malheureuse que l’usurpateur Bonaparte n’ait pas joué le rôle que l’on attendait de lui, celui d’un George Monck.
L’annonce du Consulat à vie laissait au contraire augurer une occupation du pouvoir napoléonien dans la durée.
Le projet d’assassinat, avec un financement par l’Angleterre, était décidé, et Mme de Bonneuil assura le général Pichegru d’un soutien entier des royalistes de Paris.
Puis, ayant donné des assurances diverses, elle reprit sa route vers la France en compagnie d’un Anglais fort connu, sir Walter Spencer, apparemment fort impliqué dans les « conspirations anglaises ».


Une réunion des conspirateurs de l'affaire Cadoudal, dessin d'Armand de Polignac :

Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  The_co10


Une indiscrétion – en fait son passeport établi au nom de « Jeanne Riflon » indiquant qu’elle avait… « 29 ans » ! excita la méfiance d’un fonctionnaire de l'ambassade de France qui, rectifiant en marge : « Elle a plus de cinquante ans », la fit désigner comme étant Mme de Bonneuil (qui avait bien cinquante-cinq ans mais en paraissait vingt de moins, comme en ont témoigné le peintre Danloux, Mlle Avrillon et d'autres contemporains frappés par sa conservation exceptionnelle).

Un journal local se fit peu après l’écho du passage à Rotterdam puis Amsterdam de l’amie de Jacques Antoine Marie de Cazalès et belle-mère d’un conseiller d’état, en compagnie d’un Anglais qu’on disait membre du Parlement d'Angleterre.
Michel Regnaud de Saint-Jean d'Angély fut évidemment obligé d’apporter un démenti formel sur l’identité de cette voyageuse et la présence de sa belle-mère aux Pays-Bas en compagnie d’un Anglais suspect – tandis qu’on parlait déjà d’une reprise de la guerre –, et, pour faire bonne mesure, l’ambassadeur Charles-Louis Huguet de Sémonville déclara publiquement qu’il ferait arrêter la « fausse Mme de Bonneuil », tout en lui accordant cependant, à La Haye, le visa nécessaire pour rentrer discrètement en France (30 janvier 1803).

Mme de Bonneuil aurait séjourné peu de temps à Paris (« trois jours » selon son domestique qui était du voyage) car, si l’on en croit les curieux rapports rédigés sur cette partie assez obscure de sa vie, elle serait retournée en mars aux Pays-Bas, où elle - à moins qu’il ne s’agît d’une doublure - se présenta cette fois sous le nom de « Mme de Bellegarde », à Bréda précisément où un envoyé de la police du Grand Juge Régnier était censé la rencontrer.
La chose pourrait paraître étrange si l’on ne savait que l’envoyé de la police n’était autre que le gendarme d’élite de Meckenheim d’Artaize, ancien chef d’escadron au Colonel général cavalerie – avec son ami Jean-Baptiste de Paty de Bellegarde lui-même cornette blanc dans le même régiment – qui, selon Lewis Goldsmith, était un agent secret de Charles Maurice de Talleyrand (la police secrète du Grand Juge Régnier, pour la partie diplomatique, ne se superposait pas exactement à celle de Talleyrand et leurs agents comme leurs directives, inconnus les uns aux autres, se court-circuitaient parfois).

L’envoyé Meckenheim d’Artaize, que l’on chargeait des missions délicates ou périlleuse, joua une espèce de comédie consistant à couvrir l’incognito de Mme de Bellegarde, à transmettre des rapports laissant supposer qu’il s’était correctement acquitté de sa mission qui, pour sa sécurité et l’avenir politique de Regnaud, ne devait pas être reconnue par l’administration du Grand Juge Régnier –, tout en recueillant et accréditant en haut lieu les informations qu’elle avait recueillis auprès de Jean-Charles Pichegru et de ses amis sur les projets criminels en préparation.

( Hou la la ! Quel binz !!!  Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  3826491292  )

Fin mai 1803, Michelle de Bonneuil était du moins à Paris chez sa fille, y rencontrait Mmes de Vaudreuil et Armand de Polignac dont les maris étaient partie prenante dans les projets de Pichegru, et elle poussait l’obligeance jusqu’à recommander aux conspirateurs d’aller loger dans sa maison de la rue Carême-Prenant, vide depuis la mort dans les lieux, le 24 mars 1803, de M. Guesnon de Bonneuil qu’avaient assisté les citoyens Sauzade et Taillardat qui furent compris dans le procès de 1804.

C’est ainsi que, lorsqu’il vint à Paris, en septembre 1803, Georges Cadoudal, suivi et filé depuis son arrivée en France par Saint-Leu-Taverny, logea un temps dans l’appartement inoccupé de Michelle de Bonneuil.
Cette dernière, qui ne voulait pas risquer des indiscrétions laissant supposer qu’elle avait trahi la cause des royalistes, aurait passé quelques jours dans la ville d’eau de Pyrmont où elle fut reçue par le prince de Waldeck, le prince de Brunswick et l’Électrice palatine de Bavière.

Toujours officiellement – ou soi-disant – recherchée par l’officier de Meckenheim d'Artaize sous le nom « Mme de Bellegarde », elle quitta Pyrmont fin juillet 1803, cachée dans le carrosse de la comtesse de Provence qui, revenant d’Italie, passait justement dans la ville d’eau, accompagnée de son écuyer, le duc d’Havré.
On dit à Meckenheim d'Artaize qu’elle s’était rendue à Gotha, à Ludde et de là Altona (à la sortie de Hambourg mais en territoire danois), logeant dans une maison que lui avait prêtée le duc d’Havré. Elle raconta en septembre et octobre 1803, dans des courriers cette fois signés « Mme Smith », ses malheurs prétendus à l’ambassadeur anglais George Rumbold, lui demandant un visa pour se réfugier en Angleterre.
Rumbold s’en remit à lord Castlereagh qui, n’ajoutant pas foi aux demandes de la fausse Mme Smith, pria Rumbold de rejeter ses demandes. Dans une position ambiguë, indésirable en Angleterre et renonçant apparemment à retourner en France par prudence, la mystérieuse « Mme de Bellegarde » se retira, semble-t-il – car personne ne peut alors la localiser avec certitude –, « dans une campagne » à Wandsbeck.

La question est de savoir si, dans un premier temps, Mme de Bonneuil et elle seule, qui rencontra effectivement le comte d’Artois à Édimbourg, n’avait pas cherché à aider, du point de vue logistique, les conspirateurs anglais et émigrés – elle avait des liens d’amitié anciens avec, notamment, le comte de Vaudreuil et sa famille, avec le marquis de Rivière également avec Charles Bouvet de Lozier – et si, ayant été démasquée à Rotterdam en décembre 1802, elle n’avait pas été obligée de se « retourner » sous peine d’exil, en révélant à Meckenheim d’Artaize, Talleyrand et Regnaud de Saint-Jean d’Angély son gendre tout ce qu’elle avait appris du comte d’Artois et de Pichegru.
Peut-être même fut-elle contrainte de seconder la police secrète, tout au moins Jean-Baptiste Desmarets, qui contribua à mettre en place la souricière au terme de laquelle Pichegru, Cadoudal, le marquis de Rivière et Armand de Polignac, tous familiers des comtes de Vaudreuil et d’Artois, avaient été arrêtés.

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Message par Mme de Sabran Lun 31 Mar 2014, 18:25




L’Empire et la Restauration
 king 


Entre le début de l’Empire et 1809, Michelle de Bonneuil était à Paris puis elle voyagea à Berlin - peut-être dans la suite de Talleyrand qui fit un grand voyage en Allemagne et en Prusse -, puis on la retrouve à Cassel où, d’après Pigault-Lebrun dans une lettre à Réal, avec Mme de Rietz, comtesse de Lichtenau, ancienne maîtresse de Frédéric Guillaume II, roi de Prusse, dite la « princesse ananas », elle joua un rôle de surveillance et d’influence, pour le compte de la police secrète, à la cour de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, et de Catherine de Wurtemberg.

En 1814, Jacques Barthélémy Salgues est le premier à avoir révélé publiquement en France le rôle secret joué par Mme de Bonneuil et cette nouvelle alimenta les conversations de la nouvelle cour : Buonaparte n’avait point négligé un autre genre de séduction.
Il avait mis dans ses intérêts et envoyé en mission des femmes d’une beauté et d’un esprit propres à corrompre le cœur même des rois. Nouvelle Judith, Mme de B…, belle-mère d’un des conseillers d’État de Napoléon, se rendit de Paris à Hambourg et de Hambourg, parvint jusqu’à Sa majesté Impériale où elle acheva, dit-on, la conversion de ce prince commencée par une actrice française (…)
Ce changement si prompt et si public inquiéta toute l’Europe et l’inquiétude devint bien plus grande encore quand on vit le même esprit se répandre tout à coup dans le Nord de l’Europe.

Naturellement, le prince de Talleyrand couvrait Mme de Bonneuil de son ombre tutélaire, et d’ailleurs, le nouveau roi ne songea jamais à lui faire reproche de ses actes. Au contraire, en 1815, elle fut l’une des premières personnes de l’ancienne cour à être pensionnée par Louis XVIII.

Elle obtint en 1817 que sa fille la comtesse Laure Regnaud de Saint-Jean d'Angély ne soit pas jugée pour complot contre l’autorité royale et sorte de la Conciergerie où elle avait été envoyée pour activisme pro-bonapartiste.

Laure Regnaud de Saint-Jean d'Angély

Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  220px-16



Sous Charles X, Mme de Bonneuil vécut principalement chez ses filles Mmes Buffault, Arnault, Regnaud de Saint-Jean d’Angély et Cardon, tant à l’abbaye du Val (près Mériel) qu’au manoir d’Antiville en Normandie et dans le quartier de la Nouvelle Athènes à Paris où habitaient la plupart de ses enfants et petits enfants.

La comtesse Laure Regnaud de Saint-Jean d'Angély, qui avait perdu son mari, l’ancien conseiller d’État et ministre de Napoléon n’avait pas renoncé à ses convictions bonapartistes et sans doute s’opposa-t-elle souvent à sa mère qui, comme Élisabeth Vigée Le Brun et d’autres vieilles amies, était restée fidèle aux Bourbons.

Après cette existence à la fois trépidante ( je le disais bien !  :Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  2028181902  ) et romanesque, qui n’est pas sans zones d’ombre, Mme de Bonneuil mourut paisiblement rue Blanche, à Paris, le 30 décembre 1829, et elle fut enterrée sans bruit au cimetière de Montmartre.

Comme les grands agents secrets, elle s’est fait oublier et n’a surtout pas écrit de mémoires ou de souvenirs comme c’était alors la mode. Sa fille Laure Regnaud de Saint-Jean d'Angély a, en outre, détruit tous ses papiers. Dans une biographie récente d’Augustin Barruel, Mme de Bonneuil, qui avait souffert de la Révolution puis consacré son existence à s’opposer sourdement à ceux qu’elle tenait pour responsables des malheurs de sa famille, est citée comme ayant été une des sources de l’auteur de l’Histoire du jacobinisme.

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Message par Invité Lun 31 Mar 2014, 18:30

Eh bien! Si j'avais su que nous étions en présence du buste de cette sacrée femme samedi !
Et pourquoi son nom a-t-il été remplacé alors?
Merci de nous faire profiter de sa vie trépidante et passionnante , Eléonore !  :n,,;::::!!!: 

Bien à vous.

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Message par Mme de Sabran Lun 31 Mar 2014, 18:36

Majesté a écrit:Eh bien! Si j'avais su que nous étions en présence du buste de cette sacrée femme samedi !
Et pourquoi son nom a-t-il été remplacé alors?

Il doit s'agir d'une simple erreur de casting.  Very Happy 
Car je ne crois pas à une vengeance posthume Polignac pour ceci  Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  3826491292  :

Peut-être même fut-elle contrainte de seconder la police secrète, tout au moins Jean-Baptiste Desmarets, qui contribua à mettre en place la souricière au terme de laquelle Pichegru, Cadoudal, le marquis de Rivière et Armand de Polignac, tous familiers des comtes de Vaudreuil et d’Artois, avaient été arrêtés.

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Message par Invité Lun 31 Mar 2014, 19:29

Ce qui est terrible c'est que cette femme mérite largement d'être connue et on lui vole son nom !  Shocked 

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Message par Mme de Sabran Lun 31 Mar 2014, 20:15



Mais oui, elle était incroyable, une vraie Mata Hari ! Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  7914364
Personne n'a donc jamais signalé cette erreur au musée Jacquemart-André ?!!
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Message par Invité Lun 31 Mar 2014, 20:55

Mme de Sabran a écrit:

Mais oui, elle était incroyable, une vraie Mata Hari !  Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  7914364
Personne n'a donc jamais signalé cette erreur au musée Jacquemart-André ?!!

Tu mérites ce privilège !  Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  3826491292 

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Message par Invité Lun 31 Mar 2014, 21:03

Quelle fascinante histoire d'une dame tout à fait extraordinaire! Merci, chère Eléonore, pour toutes ces informations! J'espère que quelqu'un consacra un jour un livre ou un film à la trépidante Mme de Bonneuil! Elle le mérite tant!!

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Message par Invité Lun 31 Mar 2014, 21:34

À quand un film consacré à cette femme incroyable ? :n,,;::::!!!: 

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Message par La nuit, la neige Lun 31 Mar 2014, 22:29

Merci d’avoir ouvert un sujet sur cette grande « aventurière » !
J’aime ! :\\\\\\\\: 

Nous en avions un peu parlé dans le ci-devant B. : j’avais posté son portrait par EVLB (si ma mémoire est bonne) à l’occasion d’un de nos jeux de l’été : c’était un c kiki ?  boudoi32 
Vous aviez ramé, ramé, ramé...:Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  2028181902 

Mme de Sabran a écrit:
Par Roslin, en habits d'Africaine :

Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  Madame13

J’adore ce portrait ! C’est l’un de mes chouchous de Roslin.
Les couleurs et les détails sont très beaux ! Et cette femme était sublime.
Il est présenté dans le livre d’Olivier Blanc « Portraits de femmes » (avec d’autres) et...et...notamment : le fameux buste du musée Jacquemard.
Oh oui, j’ai la mémoire qui flanche ! :roll: Laughing
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Message par La nuit, la neige Lun 31 Mar 2014, 22:32

evelynfarr a écrit:Quelle fascinante histoire d'une dame tout à fait extraordinaire! Merci, chère Eléonore, pour toutes ces informations! J'espère que quelqu'un consacra un jour un livre ou un film à la trépidante Mme de Bonneuil! Elle le mérite tant!!

C’est fait... Wink 

Madame de Bonneuil, femme galante et agent secret
De Olivier Blanc

Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  Collec10
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Message par Invité Lun 31 Mar 2014, 23:15

La nuit, la neige a écrit:J’adore ce portrait ! C’est l’un de mes chouchous de Roslin.
Les couleurs et les détails sont très beaux ! Et cette femme était sublime.
Il est présenté dans le livre d’Olivier Blanc « Portraits de femmes » (avec d’autres) et...et...notamment : le fameux buste du musée Jacquemard.  
Oh oui, j’ai la mémoire qui flanche ! :roll: Laughing
C'est pourtant vrai...page 279...mais j'avoue moins parcourir ces pages-là que certaines autres...  :Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  2028181902 
Le voici en couleurs... de piètre qualité...mais on en devine la beauté :
Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  Bon_ro10

Bien à vous.

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Message par Mme de Sabran Mar 01 Avr 2014, 10:07

La nuit, la neige a écrit:
Il est présenté dans le livre d’Olivier Blanc « Portraits de femmes »

Bien sûr, maints détails recoupent le message de WIKI ci-dessus, mais bon voici un portrait très fouillé d'Olivier Blanc  Very Happy  :



Mme de Bonneuil et sa progéniture

Mme de Bonneuil dont le général Thiébaut parle dans ses célèbres Mémoires, avait une réputation sulfureuse sous l'Ancien régime (elle était "berceuse" du financier Nicolas Beaujon à l'hôtel d'Evreux, actuel palais de l'Elysée) et la présidente Chabenat de Bonneuil tenait d'autant plus à son titre qu'elle craignait d'être confondue avec Mme de Bonneuil née Sentuary. Selon le prince Xavier de Saxe, celle-ci avait été de la petite cour formée en 1774/1775 autour du Contrôleur Clugny de Nuis, qui lui préféra sa soeur Mme Thilorier. Les deux soeurs financèrent les charges vénales de leurs maris grâce à des "avances" de leurs riches amis.

Les archives du Comité de sûreté générale révèlent qu'on trouva chez elle, en octobre 1793, un blason qui fut reproduit dans son dossier de police (un oeil couronné, posé sur une corne d'abondance et deux renards dontl'un "éventré" ou issant), blason qui correspond précisément à celui que Charles de Sartines fit reproduire sur la porte du carosse élégant qu'il lui offrit en 1787 pour la promenade de Longchamp (description du blason dans les "Mémoires secrets" de Pidansat de Mairobert pour mars 1787). Ce blason surmonté d'une couronne de comtesse prouve aussi que, dans le monde, au cours de ses voyages, elle cherchait à se faire passer pour "comtesse" de Bonneuil. http://books.google.fr/books?id=d1AHAAAAQAAJ&pg=PA116&dq=debonneuil&hl=fr&sa=X&ei=VJfVUqSGOaOp0QX0-oDABQ&ved=0CDQQ6AEwADh4#v=onepage&q=debonneuil&f=false

Après ses trois filles légitimes, elle avait déjà donné naisance à un premier fils, hors mariage, en mars 1786, et qui fut endossé comme son fils en 1802 par son ami le marquis de Cubières, ancien écuyer de Louis XVI, qui était très réticent: la question est de savoir si le futur général Despans-Cubières n'était pas, en réalité, né d'une éphémère liaison de Mme de Bonneuil avec le du duc de Chartres qu'elle fréquenta dans les loges égyptiennes de d'Eprémesnil et Cagliostro au printemps de 1785. Elle voyagea la même année, à la suite du prince et de Cubières, à Londres où elle connut André Chénier, alors secrétaire d'ambassade, et où Cosway ("Lettres") fit son portrait.

Ce fils naturel quasi-reconnu - né sous le nom de "Amédée Despans", fils de "Michelle Cécile de Blois" - épousa plus tard en 1813, sous le nom de Despans-Cubières, une petite fille de sa propre mère (Aglé Buffault, romancière).

Sous la Révolution, Mme de Bonneuil eut une liaison avec le célèbre député Cazalès dont elle eut une fille, Evelina, née en mars 1793, qu'il refusa de reconnaître. L'enfant fut agrégée à la famille maternelle après le décès de M. de Bonneuil ( Evelina dite Nina X, fut baptisée en 1803 à Saint-Leu sous le nom de Guesnon de Bonneuil).

A cause des mariages "arrangés", sans amour ni désir, les naissances hors mariage dans l'aristocratie à la fin du 18e siècle, étaient très fréquentes et le cas de Mme de Bonneuil est loin d'être isolé comme le révèlent les nombreux procès en reconnaissance de paternité ou de maternité dès l'époque du Directoire.

Iconographie.

Mme de Bonneuil est connue pour avoir été d'une très grand beauté, une beauté "phénoménale" sur laquelle le temps semblait ne pas avoir prise. Melle Avrillon, la duchesse d'Abrantès, les portraitistes Elisabeth Vigée le brun et Danloux, parmi d'autres, ont été frappés par cette exception de la nature. "A près de cinquante ans, disait Danloux, à Londres où il la vit passer en 1797, elle n'en paraissait pas trente". Charles Briffaut, le comte d'Espinchal et le peintre et diplomate américain John Trumbull parlent eux aussi d'elle dans les mêmes termes.

L'année de son mariage à Bordeaux, en 1767, elle a posé pour le portraitiste Alexandre Roslin qui a réalisé un pastel en ovale où elle est représentée (ci-dessus), âgée de dix-neuf ans, avec le voile des femmes élégantes de l'ile Bourbon (elle est dite "en habit d'africaine") . Ce grand pastel dans un somptueux cadre en bois sculpté et doré, dessiné d'après nature, qui doit donc être très ressemblant, est aujourd'hui conservé dans une collection parisienne.

De retour à Paris, Roslin a réalisé une réplique à l'huile en modifiant légèrement le costume qui est enrichi de perles et en supprimant la tulipe agrafée au corsage. Il a aussi rajeuni son modèle qui paraît beaucoup plus jeune qu'en réalité (elle avait vingt ans). Cette oeuvre qui fut exposée au salon de 1769 sous le titre "Mme de Bonneuil en habit d'Africaine" était conservé en 1988 à Saint-Germain en Laye chez Germaine de Sampayo épouse Marcotte de Quivières. Une autre version (couverture de mon livre de 1987) était conservée en Bretagne par les descendants de Mme Lodin de Lépinay.

Le sculpeur le Moyne a, semble-t-il, réalisé un buste de Mme de Bonnneuil (rencontrée lors d'un dîner chez Melle Vigée) que l'on peut identifier avec celui conservé au musée Jacquemart-André, dont les anciens propriétaires pensaient à tort qu'il s'agissait d'une "princesse" de Polignac.

Elle a posé trois fois pour Elisabeth Vigée, en 1773 selon la liste de modèles donnée dans les Mémoires de la portraitiste. Un de ces pastels est vraisemblablment celui qui subsistait dans les années 1925 lorsqu'il est passé en vente. Nous avons suggéré en 1987 à Joseph Baillio, vice présient du Wildenstein Intitute, qu'il s'agissait vraisemblablement de Mme de Bonneuil. Cette oeuve charmante, où le modèle semble âgée de quinze et non de vingt-cinq ans, n'est pas localisable aujourd'hui.

Un beau portrait, peint à l'huile, identifié à tort comme étant le portrait de la "marquise de Poyane par Drouais", conservé au Carnegie Museum of Arts de Pittsburg (USA), la représente semble-t-il. Serait-ce un des trois portraits donnés pour 1773 ? Sa version originale sans doute, signée Vigée le Brun, 1774, conservée au musée de Caen, a été malencontreusement restaurée, pour ne pas dire plus, dans les années 1930. Une gravure de 1912, révèle des retouches intempestives qui modifient fâcheusement l'expression et la forme du visage qui a perdu de sa grâce, remplacé par une grimace. La version de Pittsburg est plus conforme à la version originale d'origine, avant les stupides retouches que le musée de Caen serait bien inspiré de revoir.

La belle Michelle de Bonneuil a aussi posé pour Rosalie Filleul qui a réalisé un pastel où elle est de profil (ancienne collection de Mme de May de Termont)

Un portrait à l'huile par Lenoir pourrait la représenter à la veille de la Révolution. Aujourd'hui attribué (à tort) à Hall depuis son acquisition par la Suède vers 1917, ce portrait dit la dame en rose, est conservé dans un musée suédois.

Ses amours

En 1785, elle était en voyage à Londres avec le marquis de Cubières dans la suite du duc d'Orléans, qu'accompagnaient le chevalier de saint-Georges et quelques uns de ses familiers. On sait qu'elle y a posé pour Richard Cosway, le célèbre portraitiste anglais qui s'apprêtait à venir à Paris avec sa jolie épouse Maria. C'est à l'occasion de ce voyage à Londres que Mme de Bonneuil connut André Chénier, jeune attaché d'ambassage. Le roman selon lequel elle aurait connu le poète à Sénart, dans la propriété d'un de ses beau-frères Guesnon, n'a donc aucun fondement. Rien ne prouve enfin, contrairement à ce qui est parfois avancé, que Mme de Bonneuil fut la maîtresse d'André Chénier, qu'elle revit certainement à son retour à Paris, et qui, amoureux transi, pourrait avoir fantasmé sa passion pour celle qu'il nomme "Camille" (voir les Elégies ou le poète laisse entendre qu'il y aurait eu des rapports physiques entre lui et "Camille").

Elle fut la maîtresse du marquis de Cubières qui lui donna un fils (entre 1784 et 1786) et fut l'éphémère maîtresse de Sartine qui lui offrit un carosse sur lequel elle fit peindre ses armes "un oeil couronné etc..". En 1789, elle rencontra Cazalès avec lequel elle eut une liaison à éclipses qui dura jusqu'en 1799. Elle eut en Russie des relations de séduction superficielles avec le marquis de Paty de Bellegarde, originaire de Bordeaux, et avec le comte Rostopchine ministre de Paul 1er. Elle fut enfin la maitresse d'un jeune royaliste nommé Paul Léonard Vallon, beau frère du fameux poète anglais William Wordworth, qui l'accompagna dans ses voyages en 1802 et 1803, lui servant de secrétaire.

Voyages et intrigues politiques de Mme de Bonneuil agent double

Les premières intrigues politiques datent de 1791. Elle fut arrêtée en avril avec une trentaine de royalistes chez la duchesse d'Estissac, rue du faubourg Saint-Honoré, suite à une dénonciation d'un complot visant à emmener Louis XVI hors de Paris. Comme épouse du premier valet de Chambre du comte de Provence et amie intime de la comtesse de Balbi, elle fut initiée à la fuite du comte de Provence sans y avoir pris part directement (Mme de Balbi et le comte d'Avaray s'occupèrent de la fuite du futur Louis XVIII et Mme de Gourbillon s'occupa du voyage de la comtesse de Provence). A la suite de cet événement, le 20 juin 1791, M. de Bonneuil fut arrêté, ce qui semble avoir provoqué l'attaque qui le rendit partiellement paralysé. Il ne s'en remit jamais et demeura handicapé jusqu'à sa mort.

D'après son dossier de police du Comité de sûreté générale, elle voyagea à Bath "au début de la Révolution" avec Cazalès et Charles-Simon Boutin, certainement vers la fin des travaux parlementaires de la Constituante (septembre 1791), revenant à Paris vers février ou mars 1792, avant le vote des premières lois sur l'émigration. Il semble que Simon -Charles Boutin, chevalier, conseiller du Roy, receveur-général de ses finances, seigneur de La Source, Cormes , Cornay et autres lieux ait été un des premiers bailleurs de fonds de la contre-révolution. Il y eut un important relai des réseaux chouans du centre au château de la source à Orléans où Mme de Bonneuil venait par épisodes avec son amie la baronne de Montboissier et le Pelletier de Mortefontaine. Munie d'un passeport de complaisance délivré à Orléans (permettant de sortir de France sans passer pour émigrée), elle s'absenta plus d'un mois entre juillet et septembre 1792, pour accompagner Cazalès, gagnant la Suisse par Genève et Lausanne. Craignant pour sa vie, son mari se réfugia au Château des Chaumettes, à Saint-Leu-Taverny, avec ses trois filles que recueillirent leur nièce et cousine Barbe Buffault, Mme Hutot de Latour. C'est là qu'en juillet 1795, se maria la benjamine, Laure, avec Regnaud de Saint-Jean d'Angély qui s'offusquait que M. de Bonneuil son beau-père fût toujours "si scandaleusement délaissé par son insouciante moitié".

Miraculeusement rescapée des geôles de La Terreur où l'avait conduit son "dévouement exalté pour les Bourbons" (selon A-V Arnault), elle survécut plus d'un an (11 septembre 1793 au 20 octobre 1794), sortit enfin mais totalement ruinée (elle bénéficie d'une rente de 120 livres sur le Grand Livre de la dette), et reprit sa vie de femme libre, s'occupant d'elle, de ses amants et surtout de politique. Elle renoua avec les milieux d'opposition royaliste, avec Batz notamment et avec Cazalès. Elle renoua aussi des liens avec les réseaux chouans (ceux d'Orléans notamment) qui avaient prévu de renverser le Directoire. Agent de liaison avec l'émigration, elle avait une correspondance suivie avec Cazalès lui-même intermédiaire entre le Prétendant Louis XVIII et le gouvernement britannique. Ils étaient de cobvenus de se retrouver à Madrid en aout 1796.

Elle se fit délivrer un passeport en date d'Orléans, le 16 prairial an IV qui fut visé le 10 thermidor à Madrid. Mais Cazalès, différa son départ et arriva avec... six mois de retard, fin décembre, ayant éprouvé des contrariétés des Anglais pour s'y rendre. Elle quitta Madrid munie de dépêches que lui avait remis Cazalès, entre le 15 et le 30 janvier 1797. Elle serait alors allée à Irun d'où elle aurait embarqué vers, sans doute, Le Havre, puis Paris (février 1797).

Le 10 mars 1797, elle débarqua à nouveau à Londres. "Elle a cinquante ans et n'en paraît pas plus de trente. Sa fille âgée de quatre ans et demi sera elle aussi très jolie" (Journal de Danloux).De Londres elle serait retournée en Espagne où l'attendaient Cazalès et le duc d'Havré (50 heures par bateau).

Elle réside en Espagne d'avril à juillet 1797. Godoy la présenta au roi et à la reine d'Espagne.

Passage à Londres le 29 août 1797 (Journal de Danloux)

Présence attestée à Hambourg en septembre et octobre 1797 (fait viser le passeport établi au nom de Sentuary de Bonneuil)

Retour à Paris fin 1797.

Elle entreprit un nouveau voyage à Londres le ... novembre 1798, et y résida plusieurs mois en compagnie de Cazalès à qui elle avait apporté des dépêches de Paris. "Il est singulier que Madame de Bonneuil apporte les dépêches à Cazalès. Elle les devrait de préférence au roy" (dépêche de Thauvenay à Saint-Priest le 18 novembre 1798, affaires étrangères, fonds Bourbon).

Lors de son séjour à Londres Montlosier la voit logeant Hyde Park Mary-le Bone chez Cazalès. Il parle d'une réception donnée par eux pour le duc de Bourbon et tous les émigrés français de Londres. Le duc de Bourbon, dans des Lettres d'émigration, est frappé par son habileté à changer d'apparence (perruque blonde)

Départ de Mme de Bonneuil vers Hambourg où elle séjourne en 1799 puis Saint-Pétersourg (cf. le peintre et diplomate amricain John Trumbull, alors en mission, qui la croise à Londres peu avant son départ)

http://books.google.fr/books?id=yMITAAAAYAAJ&pg=PA118&lpg=PA118&dq=countess+bonouil&source=bl&ots=9ez_uBh5nI&sig=SP4utQPk8O1d7D7LdAAd5_b_D5s&hl=fr&sa=X&ei=m7b5UOOdH6W10QWUx4GwCw&sqi=2&ved=0CC0Q6AEwAA#v=onepage&q=countess%20bonouil&f=false

Séjour en Russie (Maximilien Catherinet de Villemarest, employé au ministère des Affaires étrangères affirme qu'elle remplit des missions dans les cours du Nord pour le compte de Talleyrant. Mêmes affirmations en 1814 par l'historien Salgues). Lacretelle, Capefigue, d'Allonville et d'autres auteurs et contemporains confirment son identité de belle-mère de Regnaud de Saint-Jean d'Angély . Elle est un agent des Français, de Talleyrand, de Fouché, ou de Bonaparte.

http://books.google.fr/books?id=WcunXuJHcmoC&pg=PA595&dq=salgues+belle+m%C3%A8re+conseiller+d'%C3%A9tat&hl=fr&sa=X&ei=8Lf5UKnZCumd0QXts4DQBg&sqi=2&ved=0CC8Q6AEwAA#v=onepage&q=salgues%20belle%20m%C3%A8re%20conseiller%20d'%C3%A9tat&f=false

MISSION AUPRES DE ROSTOPCHINE

Mme de Bonneuil est amie de la famille de Ségur et connaît particulièrement bien Louis-Philippe de Ségur, diplomate, avec lequel elle dîne chez Talleyrand. voir Hugh Ragsdale pp.102-103

http://www.nationalism.org/patranoia/files/ragsdale-tsar-paul.pdf

Derniers voyages, dernières intrigues

"Correspondence relative to a Political Intrigue Planned by Lord Castlereagh to Abduct Bonaparte, in 1803. Comprising 17 letters."

It commences after the failure of the plot, and chiefly refers to pecuniary claims of the principal agents, Madame de Bonneuil and a Mr. , J Walter Spencer. Lord Castlereagh, in reply to Mr. Spencer's urgent y^L appeals to relieve him and Madame de Bonneuil from their distressing situation, in consequence of liabilities incurred by them in serving government, thus coolly closes the correspondence :

" Lord Castlereagh presents his Comp'ts to Mr. Spencer, and does not feel it necessary to trouble him with any observations on Ihe letter which ho received from him. London, 12 Octo."

Some passages of the lady's letters are quite piquant, and remarkable for an under-current of questionable kindness toward Mr. Spencer.

Il s'agit d'une correspondance entre Mme de Bonneuil et Castlereagh au sujet des frais de son voyage en 1802-1804.

Ayant quitté Paris en mars 1802 pour, dans un premier temps, l'Espagne, accompagnée du royaliste Paul Vallon, beau-frère du grand poète William Wordsworth, qui lui servait de secrétaire, elle s'entretint, entre autres, avec le financier Diego Carrere sur les voies de financement du projet de coordination et de réactivation de la chouannerie et des instituts philantropiques alors diligenté par Forestier et le chevalier de Céris, et les banquiers de Paris (Récamier, entre autres).

Elle embarqua au Portugal et débarqua à Londres en juillet 1802 où l'ambassadeur Otto visa son (faux) passeport établi au nom de "Jeanne Riflon".

Sous sa véritable identité, Mme de Bonneuil prit la route d'Edimbourg où, grâce à son vieil ami VAUDREUIL, elle obtint du comte d'ARTOIS une entrevue de la plus haute importance au sujet de PICHEGRU et des projets d'assassinat de Bonaparte à Paris. D'Artois a fait état le 14 septembre 1802 de cette entrevue très sérieuse au duc de Bourbon (cf Correspondance du duc d'Enghien, par Boulay de la Meurthe, II), et également au baron de Vioménil qui organisa l'entretien à Londres avec Pichegru (lettre du 14/9/1802, collection d'autographe).

De retour à Londres, elle eut une entrevue avec Pichegru, et également avec lord Castlereagh, le principal organisateur des projets d'assassinat de Napoléon, qui lui confièrent des instructions pour l'accueil des conjurés en France (elle même devait orienter Cadoudal dans le domicile de son mari décédé rue Carême Prenant) .

Fin novembre 1802, elle embarqua pour la France via Rotterdam accompagnée de Walter Spencer-Stanhope of Cannon-Hall and Horsford hall (1743-1821). Son incognito ayant été partiellement dévoilé, elle obtint néanmoins un visa pour Paris de l'ambassadeur Sémonville et elle quitta précipitamment les Pays Bas pour Paris où, semble-t-il, elle fut contrainte de révéler les grandes lignes du complot royaliste en préparation, financé par le gouvernement anglais.

Mme de Bonneuil ne put donc pas tenir les promesses auxquelles elle s'était engagée auprès du comte d'Artois et de Castlereagh, mais il était important pour sa sécurité et son avenir, pour la réputation de Regnaud de Saint-Jean d'Angély et de sa famille, que sa collusion avec l'émigration, elle, ne fût jamais révélée. Dès lors, elle fut prise en charge par les agents de Talleyrand et principalement le chevalier Meckenem d'Artaize. C'est en ce sens que l'on peut interpréter les bizarreries et contradictions des rapports officiels liés à ses déplacements réels ou supposés aux Pays Bas puis à Hambourg et Pyrmont, en avril et juillet 1803, à l'automne suivant où elle réside à Altona, et la reprise de sa correspondance avec Castlereagh , une correspondance - peut-être dictée par la police - dans laquelle, sous un pseudonyme ("Mme Smith"), elle demandait au célèbre ministre anglais le remboursement de ses frais de voyage. Il semble que cette correspondance, citée ci-dessus, comme celle en parallèle, de Méhée de Latouche avec Drake et Spencer-Smith ("Révélations" publiées par la suite)puisse avoir été instrumentée dans le plus grand secret, à des fins de propagande, par la police politique du premier Consul, en sorte d'obtenir des éléments de preuves (des écrits de la main de Castlereagh) selon quoi l'Angleterre bafouait le droit des gens et finançait des agents et des entreprises criminelles contre Bonaparte.

Mais Castlereagh répondit par une fin de non recevoir à ces tentatives, ne permettant pas pas d'obtenir les preuves écrites et aveux de financement de complots visant le premier consul. Certaines des lettres de Madame Smith et des lettres de Castlereagh à George Rumbold figurent dans les papiers de cet ambassadeur anglais à Hambourg, qui fut on le sait, enlevé avec ses archives par le contre-espionnage français (1804).

Cet aspect peu connu de la propagande antibritannique, à l'époque du Consulat, a également été étudié par l'historien anglais Simon Burrows. http://books.google.fr/books?id=jY4DAAAAQAAJ&pg=PA205&dq=whist+talleyrand+bonoeil&hl=fr&sa=X&ei=X7L5UMbKFumb0QXlgYGwBA&sqi=2&ved=0CDIQ6AEwAA#v=onepage&q=whist%20talleyrand%20bonoeil&f=false p.162 et 205

Il reste que l'échec de la conspiration de Pichegru, filé comme Cadoudal dès son arrrivée en France, a tenu à des indiscrétions du comte d'Artois et de son entourage. Que faisait, par exemple, Mme de Vaudreuil venant de Londres, en mai 1803, dans le salon de Mme Regnaud de Saint-Jean d'Angély, en compagnie de Mme de Bonneuil ? Dans une lettre de Fauche-Borel au comte d'Antraigues en date du 6 mai 1807, il y a une phrase qui semble confirmer que l'entourage du comte d'Artois (Vaudreuil et, par conséquent, Mme de Bonneuil) a fait échouer son entreprise en 1803-1804 par des indiscrétions intempestives:"Le général Moreau ne peut point venir en Angleterre, vous en sentez le motif, Monsieur le comte, Pichegru s'y est perdu par le malheureux entourage des princes français et leurs sottes indiscrétions" (AN, ABXIX/3913, 6 mai 1807).

Au début de l'Empire, elle est toujours très proche de Talleyrand qu'elle accompagne dans les dîners d'ambassadeurs, entre autres l'ambassadeur d'Espagne en juillet 1804 :" Ta mère écrit il à Laure le 7 fructidor an XII, est arrivée grosse de visage (sic), se portant au mieux. Mais elle est toujours, toujours..., etc., dînant chez l'ambassadeur d'Espagne, l'amiral Gravina, il y a deux jours. On louait le repas, on dit que le cuisinier avait été à M. d'Artois (sic). Je trouvais aussi, dit la sage personne, un goût d'Ancien régime à ce dîner. Talleyrand était pourtant là. mais il ne lui en impose que chez lui (peu lisible)"(Lettres de Regnaud de Saint-Jean d'Angély à sa femme). Car elle est aussi des diners que donne le ministre lui-même pour les diplomates en poste à Paris, ainsi, raconte Lewis Goldsmith, avec le Russe Marcoff, le Prussien Lucchesini et le comte napolitain de Gallo. Elle accompagne Talleyrand aux eaux de Bourbon l'Archambault où il va régulièrement en cure, ainsi semble-t-il en 1805 (et non 1803). Voir Bulletin de la Société d'émulation du Bourbonnais: lettres, sciences et arts, Volume 44, p.255 "A Bourbon comme partout, Talleyrand n'était jamais sans quelque belle amie qui lui tenait compagnie. En 1805, c'était Mme de Bonneuil, dont le gendre, Regnault de Saint-Jean d'Angely, avait été un des personnages en vue du Consulat".

Elle a peut-être accompagné le ministre lors de son grand voyage en Allemagne et en Prusse. Elle est déjà semble-t-il à Berlin en septembre 1806 lors de l'arrivée des Français. En septembre 1806, Talleyrand était encore aux eaux de Wiesbaden; il est à Mayence en octobre, à Berlin en novembre; Varsovie le 20 décembre; Finkenstein le 3 mai 1807; Koenigsberg fin juin 1807; Tisit (de fin juin au 9 juillet 1807 quand est signé le traité avec la Russie et avec la Prusse); puis Dresde (juillet 1807).

On retrouve son nom cité dans un courrier de Pigault-Lebrun à Réal au sujet des courtisans de la reine de Westphalie auprès de qui elle a été placée (1810).

Les dernières années


Après avoir mené une vie trépidante, Mme de Bonneuil totalement ruinée vécut aux crochets des Regnaud de Saint-Jean d'Angélyet des Buffault. A la fin de l'Empire et sous la Restauration, elle résidait souvent à l'abbaye du Val, somptueuse résidence de la vallée de Montmorency aménagée dans le style gothique par les Regnaud, qui l'avaient acquise en 1808grâce aux génnérosités de l'Empereur.

La correspondance de Regnaud et de sa femme Laure révèle certains aspects de la personnalité froide de Mme de Bonneuil que son gendre n'apprécie pas. "je sais bien mon amour que ta mère est terrible dans ses exagérations et l'expression de ses affections qu'elle se suppose plutôt qu'elle ne les ressent" (Lettre à Laure, 1816). Ou: "Mme de Bonneuil, avec les défauts de sa tête n'en a dans le coeur que ceux qui viennent de là." (lettre de 1816 à Mme Hutot de Latour). Toutefois, en 1814, Regnaud admit la victoire de sa belle-mère: "J'espère disait-il à Laure, que ta mère aura le triomphe modeste".

Mieux, il plaida sa cause auprès de Louis XVIII. Reçu en audience par le comte de Cazes pour se justifier des jugements négatifs qui se multipliaient contre lui, il ne demanda rien pour lui-même mais il sollicita du roi une audience privée pour sa belle-mère.

"Je désirerais cependant que ma belle-mère put, par votre moyen, obtenir du Roi une audience à laquelle je lui crois des droits et qu'elle n'a pu obtenir. Alors j'ai analysé l'histoire de ta mère et sa position. Le comte m'a dit qu'obtenir une audience exigeait qu'on s'adressât aux gentilshommes de la Chambre mais que si je voulais lui envoyer pour le roi une lettre de ta mère, il me promettait de la lui remettre. Voilà mon enfant l'analyse bien sommaire d'une conversation de près de trois-quarts d'heure (...) Que ta mère m'envoye une lettre, je la ferai passer. Il me semble qu'elle doit se plaindre de n'avoir pas pu obtenir une faveur à laquelle ses malheurs, la mort de son mari mort à la suite de sa détention, et le sacrifice de sa famille et de sa fortune, lui donnaient quelques droits."

Récompensée pour son dévouement aux Bourbons, Mme de Bonneuil reçut une pension de Louis XVIII tandis que son gendre était proscrit après les Cents jours, et obligé de s'exiler aux Etats-Unis. Elle est décédée le 26 décembre 1829 à 6 heures le soir, 45 ter rue Blanche, en présence de Philippe Buffault son gendre; Louis-Nicolas Arnault, commis banquier, son petit fils. Elle a été inhumée dans un caveau très simple du cimétière Montmartre dont la concession a subsisté du vivant de Mme Marcotte de Quivières son arrière-arrière petite fille décédée depuis. La tombe où elle reposait avec ses filles Sophie et Nina a été détruite depuis (1987 quand nous l'avons vue).

Armoiries Mme de Bonneuil s'est fabriqué des armoiries de fantaisie que l'on connaît grâce au sceau de cire apposé sur le procès-verbal de perquisition de ses papiers, en octobre 1793 (AN, F7/ 4608, II, 23p.). Elle porte, surmonté d'une couronne de comtesse, "d'azur au chevron d'or accompagné en pointe d'un œil ouvert d'argent,le tout posé sur une corne d'abondance". Support: deux renards l'un issant (ou éventré), l'autre passant ...


Michelle Sentuary - Charles-Olivier BLANC - GeneaNet
archive.is/ZvyBK‎
4 juil. 2013 - Michelle Sentuary - Charles-Olivier BLANC. ... Michelle de Bonneuil · TextImage ... Alias: Michelle-Cécile de Blois; dite comtesse de Bonneuil ...

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Message par Invité Mar 01 Avr 2014, 11:10

Quel lien avec un monsieur de Bonneuil cité au procès de Louis XVI comme trésorier de la Liste Civile ? Et dont la fille un peu plus tard fera tout pour sauver son père, devenant le symbole de la pureté virginale, prêté au sacrifice pour son père.
Rien à voir avec madame de Bonneuil et ses filles !  :Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  2028181902 

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Message par Mme de Sabran Mar 01 Avr 2014, 13:10



C'est justement la mise en garde de WIKI :

... Madame Guesnon de Bonneuil, née le 7 mars 1748 à Sainte-Suzanne, sur l’île Bourbon, et morte à Paris le 30 décembre 1829, a été parfois confondue avec une homonyme ...


Mais, bernique ! rien sur l"homonyme . Hop! 
Il nous faudrait les lumières de Lucius !

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Message par Comte d'Hézècques Mar 01 Avr 2014, 14:04

Merci Mme de Sabran pour cet aperçu d'une vie plus que remplie Laughing 
Décidément, elle n'a jamais eu besoin de se reposer, cette Mme de Bonneuil !
Si mes souvenirs sont bons, il y avait aussi une Mme de Bonneuil à la Petite Force lors des massacres de septembre, qui s'y est trouvée mal lors des procès expéditifs le 3 septembre 1792... je n'ai pas les Mémoires de Mme de Tourzel à portée de main. Ou bien c'était une Mme de Septeuil. En tout cas, cette femme à la Force était elle aussi l'épouse d'un valet de chambre.

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Message par Invité Mar 01 Avr 2014, 14:10

Je confonds peut-être avec cette madame de Septeuil...
Décidément, nous ne sortons pas de cette rime ! Shocked 

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Message par Mme de Sabran Mar 01 Avr 2014, 14:17

Comte d'Hézècques a écrit:
Décidément, elle n'a jamais eu besoin de se reposer

... toujours bon pied bon oeil !  boudoi26

 :Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  2028181902 
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Message par Comte d'Hézècques Mar 01 Avr 2014, 14:29

Mme de Sabran a écrit:

... toujours bon pied bon oeil !  boudoi26

 :Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  2028181902 

C'est le moins qu'on puisse dire ! Une vraie résistante avant la lettre Very Happy 

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Message par Comte d'Hézècques Mar 01 Avr 2014, 16:58

Reinette a écrit:Je confonds peut-être avec cette madame de Septeuil...
Décidément, nous ne sortons pas de cette rime ! Shocked 

On n'a pas encore eu tous les euils Very Happy 

La femme célèbre pour avoir bu un verre de sang aristocratique chaud afin de sauver son père, c'est Mme de Sombreuil :Bonneuil - La trépidante Michelle de Bonneuil !  2028181902 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Maurille_de_Sombreuil

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Message par Mme de Sabran Mar 01 Avr 2014, 18:06



... et Merteuil, donc !  :n,,;::::!!!: 
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