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Madame de Graffigny

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Message par Gouverneur Morris Mer 16 Avr 2014, 17:37

Dans la mouvance Lorraine des Lumières, je me permets de vous présenter cette intéressante dame  Madame de Graffigny 2523452716 .

Madame de Graffigny GraffignybyRumilly

Françoise d’Issembourg d’Happoncourt est née à Nancy en France. Son père était un militaire nommé François d’Happoncourt. Il épousa Marguerite Callot, une petite-nièce de l’illustre graveur lorrain Jacques Callot. Dans son enfance, Françoise reçut une certaine éducation. Elle savait lire et écrire à l’âge de 13 ou 15 ans. Son biographe, English Showalter, a découvert cet extrait écrit de sa propre main décrivant ses parents et son enfance parmi ses papiers à la Bibliothèque nationale de France.

« Je suis née fille unique d’un gentilhomme qui n’avoit d’autre mérite que celui d’être bon officier. La douceur et la timidité de ma mère, jointes à l’humeur violente et impérieuse de mon père ont causé tous les malheurs de ma vie. Séduite par l’exemple de l’une, intimidée par la sévérité de l’autre, mon âme perdit dès l’enfance cette force sans laquelle le bon sens, la raison et la prudence ne servent qu’à nous rendre plus malheureux ».

À 16 ans, Françoise, que l’on disait très belle, dut rapidement choisir entre la vie d’une femme mariée ou celle d’une religieuse. La première option offrait semble-t-il plus d’avantages à sa famille. Son adolescence fut donc brève puisqu’elle se maria l’année suivante, à l’âge de 17 ans.
Son mariage

Il semblerait que ce fut son père qui décida du mariage de Françoise avec un jeune officier du nom de François Huguet de Graffigny, au service du Duc de la Lorraine. Une carrière brillante semblait attendre le fiancé dont le père, Jean Huguet, était Seigneur de Goncour, Pagny, Dollaincourt, Courcelles, Graffigny et Chemin, un personnage de beaucoup d’influence dans la région. Le couple fut marié le 19 janvier 1712 à l’église de Saint-Nicolas-de-Port. On leur offrit de nombreux cadeaux comme c’était l’usage et on les aida à s’établir et à commencer une vie ensemble. Elle résida alors à Villers-lès-Nancy, dans une maison bourgeoise, héritée de sa mère, que son époux s’était engagé à restaurer. Cette demeure, aujourd’hui baptisée « château de Madame de Graffigny », fait partie d’un ensemble plus vaste : le parc Madame de Graffigny, situé rue Albert-Ier à Villers-lès-Nancy, qui comprend également en rez-de-jardin une galerie d’art, ouverte en 2006, et qui accueille tous les mois des expositions aussi variées que les collections chinoises de Daum en 2006, le show Chocolat (travail artisanal artistique du chocolat) en 2007 ou en 2008, une exposition consacrée à Charles Gomien, portraitiste du XIXe siècle né à Villers en 1808 et précurseur d’une « autre école de Nancy ». D’autres occupants célèbres ont habité le château : Benjamin Constant ou Mathieu de Dombasle.

Cependant, le bonheur du couple ne dura pas longtemps. Françoise de Graffigny se retrouvait mariée avec un homme qui aimait le jeu, qui buvait et qui la battait « jusqu’à mettre en danger [ses] jours, aggravant ses brutalités par une grande avarice […] ». Voici comment elle décrit sa situation malheureuse dans une lettre à son père en 1716, soit 4 ans après son mariage :

« Mon père, je suis obligée dans l’extrémité où je me trouve de vous supplier de ne me point abandonner et de m’envoyer au plus vite chercher par M. de Rarecour, car je suis en grand danger et suis toute brisée de coups ; je me jette à votre miséricorde et vous prie que ce soit bien vite ; il ne faut dire que c’est d’autres que moi qui vous l’ont dit, car tout le monde le sait»

Pendant leur 11 années de mariage, le couple eut trois enfants, Charlotte-Antoinette née au mois de juin 1713, Jean-Jacques au mois de mars 1715 et Marie-Thérèse en 1716, qui moururent tous en bas âge. Par la suite, son époux se rendit souvent absent et lorsqu’il fut présent ses abus se multiplièrent. Françoise de Graffigny fit donc, dans les formes légales, une demande qui visait à obtenir un décret de séparation. Grâce à plusieurs témoins qui affirmèrent avoir vu ou entendu M. de Graffigny battre sa femme, elle l’obtint en 1723. Monsieur de Graffigny mourut deux ans après, en 1725.

Une fois veuve, Françoise de Graffigny qui avait perdu sa mère en 1727 et son père en 1733 se trouva libre de toute obligation familiale.

Vers 1730, elle rencontra François-Antoine Devaux [le fameux Panpan :Madame de Graffigny 2028181902 ] en Lorraine et tous deux devinrent de grands amis ce dont témoigne une longue correspondance épistolaire où ils partagèrent toutes sortes de secrets. Françoise de Graffigny y parlait de ses relations amoureuses avec Léopold Desmarest, tandis que Devaux lui détaillait ses ambitions littéraires (Devaux sera nommé lecteur de Stanislas Leszczynski - ancien roi de Pologne, père de la reine de France Marie Leszczynska, nouveau duc de Lorraine - qui s’installa dans son duché en 1737). Ils s’appelaient entre eux Panpan (diminutif lorrain pour « François ») et Abelle. Ils s’écrivaient presque tous les jours et c’est pour cette raison que leur correspondance est devenue une ressource historique importante. Leurs milliers de lettres nous offrent un excellent tableau de la vie quotidienne (et de l’existence de deux intellectuels) au XVIIIe siècle. Voici un extrait d’une lettre de Françoise de Graffigny à François-Antoine Devaux :

« Il est sept heures, mon cher Panpan ; je viens de recevoir deux de vos lettres, mais Desmarest n’est point arrivé ; que fait-il donc? Ce n’est pas que sa chambre ne soit prête, car j’y ai entendu faire du feu il y a plus de trois heures. On lui donne la chambre de la grosse dame, qui est à côté de la mienne. Je ne vous parle pas de mon impatience de le revoir, vous la connaissez, je crois, mieux que moi ».

Son seul grand amour fut donc ce jeune officier, Léopold Desmarest, de 13 ans plus jeune qu’elle, fils d’un musicien renommé dans toute l’Europe qui resida à la cour de Lorraine, Henry Desmarest. Ils maintinrent une relation amoureuse depuis la fin des années 1720 jusqu’au début des années 1740. C’est à Paris qu’elle connaitra ses moments les plus heureux avec lui alors qu’il l’accompagne chez ses amis et qu’il divertit l’assemblée en chantant ou en racontant de spirituelles plaisanteries.

Tant qu’elle vécut en Lorraine, Françoise de Graffigny se rendit assez souvent au château de Cirey (propriété d’Émilie du Châtelet qui, depuis 1734, y séjournait avec Voltaire) et en décembre 1738, à bout de ressources, elle revint à Cirey qui aurait dû devenir son havre définitif ; mais, en mars 1739, elle quitta Cirey pour Paris, après une scène pénible où elle fut injustement accusée d’avoir volé et livré à un éditeur parisien des copies d’un chant de la Pucelle une œuvre de Voltaire qu’il aurait été dangereux de publier sans précautions. Qui plus est, lors de ce séjour à Cirey, elle souffrit énormément du froid, Voltaire allant jusqu’à lui compter les buches de sa cheminée. Sa santé en fut gravement altérée.

Arrivée à Paris, elle reprit contact avec la duchesse de Richelieu (elle avait été sa dame de compagnie lorsque celle-ci n’était encore que Mademoiselle de Guise) qui l’hébergea et lui procura de nombreuses relations.

C’est à Paris que Françoise de Graffigny fait l’expérience, pour la première fois, du monde des lettres. Connue à présent comme « la grosse » (sans doute à cause de son corps devenu voluptueux), elle se joint à une société nommée la Société du bout du banc et qui se réunit dans la demeure d’une actrice nommée Quinault cadette. Parmi ceux qui la fréquentent on trouve entre autres, Marivaux, Rousseau, D'Alembert ou Diderot. Françoise de Graffigny commence alors à écrire « quelques modestes essais ». Ceux-ci étaient sans doute destinés à une lecture de groupe (ils ont tous disparu). Après la mort, en 1740, de sa bienfaitrice la duchesse de Richelieu, la situation matérielle de Françoise de Graffigny était devenue encore plus précaire. Elle décida donc de tenter de gagner quelque argent en publiant ses écrits.

Elle persista dans son parcours d’écrivain et composa une pièce l’Honnête Homme, un dialogue De la réunion du bon sens et de l’esprit et une tragédie en vers, Héraclite. En 1745, elle s’orienta vers une écriture d’imagination et composa pour le Recueil de ces Messieurs (une publication anonyme qui émanait de la Société du bout du banc) un texte paradoxal d’esprit libertin intitulé Nouvelle espagnole ou Le mauvais exemple produit autant de vertus que de vices. Elle connut bientôt un succès presque immédiat avec la parution de son livre, les Lettres d'une péruvienne en 1747. On peut dire que « d’un seul coup, cette femme vieillissante devint un auteur en vogue ». Le succès continua avec la parution de sa première pièce Cénie. L’écriture lui était aisée, une évidence si l’on considère la qualité de l’impressionnante correspondance adressée à Devaux de 1738 à 1758.

Françoise de Graffigny est aussi l’auteure de journaux intimes et d’une importante correspondance remplissant 14 volumes. Elle a écrit plus de 2 500 lettres sur une période de 25 ans. Ce sont les lettres de sa correspondance avec Devaux écrites de Cirey qui connurent le plus grand succès. Les quelques mois qu’elle passa de décembre 1738 à mars 1739 en compagnie de Voltaire et de sa maîtresse, Émilie du Châtelet enrichissent notre connaissance du quotidien de ces deux personnages célèbres et lui valurent une certaine notoriété. Un volume basé sur ces écrits, intitulé Vie privée de Voltaire et de Mme de Châtelet parut en 1820 et c’est ainsi que l’œuvre de Françoise de Graffigny ne disparut pas complètement de l’histoire littéraire. Le livre nous offre un tableau détaillé et animé de sa vie, de la vie de ses amis et du quotidien au XVIIIe siècle.
Dernière année

En 1758, Françoise de Graffigny fit représenter sa dernière pièce, la Fille d’Aristide, une œuvre qui suscita beaucoup de critiques. Selon Robert Laffont Françoise de Graffigny ne se remit jamais des afflictions causées par cet échec. Cependant, dans sa correspondance avec Devaux, elle insista sur sa propre indifférence pour la façon dont la pièce avait été accueillie. Par la suite, bien qu’elle ait tenté de se comporter normalement en public, les signes évidents d’une détérioration de sa santé se multiplièrent et pendant l’été 1758 elle commença à souffrir d’évanouissements violents. Voici ce qu’elle en dit dans ses lettres :

« Avant-hier le soir j’ay été saisie d’un mouvement douloureux dans toutes les parties du corps. Cela n’a duré qu’un instant mais j’ay cru que c’était le dernier de ma vie. Hier à peu près la même heure, j’ai eu une espèce d’étourdissement suivi d’un noir dans l’âme et d’un frisson et d’une faiblesse si grande que je ne puis t’en donner l’idée ».

Françoise de Graffigny tenta de poursuivre sa correspondance, ses visites et ses lectures malgré ses évanouissements qui persistaient et empiraient. C’est à neuf heures du soir le 12 décembre 1758, alors qu’elle était l’hôtesse d’une soirée, qu’elle s’éteint définitivement chez elle, entourée d’amis.

Le succès des Lettres d’une Péruvienne continua pendant plusieurs années. On multiplia les éditions ainsi que les traductions. Grâce à cette popularité, la Cour de Vienne demanda à Françoise de Graffigny d’écrire des pièces de théâtre pour les jeunes archiducs et archiduchesses – parmi lesquels se trouvait Marie-Antoinette Hop! , future reine de France. Françoise de Graffigny ouvrit aussi à Paris son propre salon qui accueillit des intellectuels d’une certaine notoriété comme Duclos, Fréron, Marivaux, Marmontel, Prévost, Voltaire, D’Alembert, Rousseau; quelques habitués du cercle de Quinault cadette le fréquentèrent aussi.


Madame de Graffigny Mmedegraffigny2

Françoise de Graffigny connut le succès une seconde fois en composant la pièce de théâtre Cénie (en 1750) qui connut un succès immédiat et fut représentée 25 fois durant l’année de sa parution ce qui représenta de nouvelles rentrées d’argent. La pièce revint en vogue entre 1754 et 1760 et fut représentée 32 fois, ce qui pour l’époque était un triomphe.

Françoise de Graffigny fut alors considérée comme une femme de lettres célèbre. Elle écrivit une autre pièce de théâtre, la Fille d’Aristide qui fut représentée au mois d’avril 1758. Malheureusement, elle ne connut pas le succès de sa première œuvre théâtrale; ce fut même un terrible échec. Les critiques furent très dures et l’auteure les accepta très difficilement. Le critique littéraire Melchior Grimm a dit de cette pièce qu’elle était « fort mal écrite, remplie de sentences triviales et ambiguës. »

« Il n’y a pas une scène qui soit ce qu’on appelle faite. […] Il n’y a pas un rôle qui ne soit d’une absurdité ou d’une platitude complète. On ne conçoit pas comment l’auteur de Cénie a pu faire une chute si énorme ! »

Françoise de Graffigny chercha quelque réconfort chez Voltaire qu’elle connaissait depuis longtemps. Il lui conseilla de ne pas s’inquiéter des commentaires « de cette multitude qui juge au hasard de tout, qui élève une statue pour lui casser le nez »

Lettres d’une Péruvienne

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108771b/f1.image

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Ce roman est écrit du point de vue d’une jeune péruvienne nommée Zilia que les Espagnols viennent d’enlever de son pays. Elle communique avec son amant Aza par l’entremise de quipos, c’est-à-dire de cordons noués qui tiennent lieu d’écriture chez les Incas. Dans ses lettres, elle décrit les tourments qu’elle doit endurer lors de son voyage vers l’Europe. Le bateau espagnol sur lequel elle voyage est vaincu dans un combat naval avec un navire français. C’est à ce moment qu’elle rencontre Déterville, le commandant du navire français, qui s’éprend d’elle. Il lui enseigne quelques mots de français, sans qu’elle ne les comprenne tout à fait; il parvient cependant à la rassurer en communiquant avec elle par des regards et des gestes. Croyant que le bateau la porte vers une province lointaine de l’empire Inca, Zilia espère que son nouvel ami l’aidera à retrouver son chemin vers le Pérou.

Une fois arrivée en France, elle se rend compte que son séjour en Europe sera beaucoup plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé. En apprenant à maîtriser la langue des Français, Zilia comprend que les gens ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être, que souvent lorsque l’on dit quelque chose, l’intention est d’en dire une autre. C’est ce qu’elle explique d’ailleurs dans sa seizième lettre à Aza : « […] en général je soupçonne cette nation de n’être point ce qu’elle paraît ; l’affectation me paraît son caractère dominant. »

Alors que Zilia tente de trouver un moyen de retourner chez elle, Déterville lui avoue soudainement qu’il est amoureux d’elle. Cela complique sa situation, mais elle demeure fidèle à Aza.

L’histoire se termine après que Zilia apprend que son amant lui a été infidèle. À présent propriétaire d’une petite terre et d’une maison, elle décide de rester en France pour poursuivre son éducation personnelle, tranquille et paisible. Elle conserve une relation d’amitié avec Déterville et garde Aza à jamais dans son cœur malgré sa trahison.

Merci Wiki !   Hop!


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Message par Gouverneur Morris Mer 16 Avr 2014, 17:47

Elle résida alors à Villers-lès-Nancy, dans une maison bourgeoise, héritée de sa mère, que son époux s’était engagé à restaurer. Cette demeure, aujourd’hui baptisée « château de Madame de Graffigny », fait partie d’un ensemble plus vaste : le parc Madame de Graffigny, situé rue Albert-Ier à Villers-lès-Nancy, qui comprend également en rez-de-jardin une galerie d’art, ouverte en 2006, et qui accueille tous les mois des expositions aussi variées que les collections chinoises de Daum en 2006, le show Chocolat (travail artisanal artistique du chocolat) en 2007 ou en 2008, une exposition consacrée à Charles Gomien, portraitiste du XIXe siècle né à Villers en 1808 et précurseur d’une « autre école de Nancy ». D’autres occupants célèbres ont habité le château : Benjamin Constant ou Mathieu de Dombasle.

Voici quelques clichés dudit "château" pris il y a une dizaine de jours. On voit malheureusement que des adjonctions effectuées au XIXème et XXème siècle ont contribué à défigurer son plan carré d'origine et assez simple. La décoration intérieure n'a plus rien d'origine, mélange de moulures en staff Napoléon III, d'Art Nouveau et Art Déco. Je ne l'ai donc pas photographiée.

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Madame de Graffigny Getatt13

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clichés personnels


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Message par Gouverneur Morris Mer 16 Avr 2014, 19:41

J'ai fini par trouver une version en ligne des Lettres d'une Péruvienne, plus commode pour la lecture que celle de Gallica postée plus haut :

https://archive.org/details/peruvianlettersp20graf

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Message par Invité Mer 16 Avr 2014, 21:50

Merci pour cette découverte. Je ne connaissais pas du tout cette dame qui pourtant fut majeure dans la société des Lumières.  Very Happy 

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Message par Invité Mer 16 Avr 2014, 22:32

Merci Maurice pour cette éclaircie quant à Madame de Graffigny que je ne connaissais pas...pourtant je me torture l'esprit depuis tout à l'heure tant son château me dit quelque chose ...j'ai l'impression de l'avoir aperçu sur la toile il y a quelques semaine à peine...  Smileàè-è\': 

Bien à vous.

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Message par Gouverneur Morris Mer 16 Avr 2014, 22:38

Tout le plaisir est pour moi chers amis !  Madame de Graffigny 2523452716 

Majesté a écrit:j'ai l'impression de l'avoir aperçu sur la toile il y a quelques semaine à peine...  Smileàè-è\':

Ne serait-ce pas sur un réseau social ?  :Madame de Graffigny 2028181902
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Message par Invité Mer 16 Avr 2014, 22:45

Tout s'explique !  :\\\\\\\\: 
Merci !!! Je n'ai donc pas la berlue !!!  Madame de Graffigny 3826491292 

Bien à vous.

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Message par La nuit, la neige Mer 16 Avr 2014, 23:22

J’ai un peu étudié la dame, comme d’autres salonnières et femmes de lettres du XVIIIème siècle.

Chez elle à Paris, rue d’Enfer, les intellectuels du temps se retrouvent dans son salon baptisé « Le bercail des beaux esprits ».
Beaucoup sont surtout ce que nous appellerions aujourd’hui des pique-assiettes... :Madame de Graffigny 2028181902 
Mais enfin bref, on aime la relative liberté de ton qui règne chez Mme de Graffigny.
L’hôtesse laisse faire.
Ce qui était tout différent chez Mme du Deffand (très critique), ou chez Mme Geoffrin.
Petit mot de Grimm au sujet du salon de Mme Geoffrin :

Mère Geoffrin fait savoir qu’elle renouvèle les défenses et les lois prohibitives des années précédentes, et qu’il ne sera pas plus permis que par le passé de parler chez elle : ni des affaires de la cour, ni d’affaires de la ville, ni d’affaires du Nord, du Midi, d’Orient, ni d’affaires d’Occident, ni de politique, ni de finances, ni de paix, ni de guerre, ni de religion, ni de gouvernement, ni de théorie, ni de métaphysique, ni de grammaire, ni de musique, ni, en général, d’aucune manière quelconque.

Ça c’est de la Charte !!  :Madame de Graffigny 2028181902 

La « bonne grosse » Mme de Graffigny, n’a pas une grande fortune, comparée à celles de quelques autres salonnières.
Mais elle est généreuse, et cela se sait.
Elle vit avec une de ses nièces, qu’elle avait adoptée : Anne Catherie de Ligneville, dite Minette.
Une mignonne qui attirait, assidûment, beaucoup d’hommes dans le salon de sa tante.
Courtisée un temps par Turgot, elle épousera finalement Helvétius.
Mme de Graffigny disait d’elle : C’est une compagne de misère, mais elle coûte si peu.  boudoi32
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Message par Invité Jeu 17 Avr 2014, 00:37

La nuit, la neige a écrit:Ça c’est de la Charte !!  :Madame de Graffigny 2028181902 
 Madame de Graffigny 170942358 Madame de Graffigny 170942358 Madame de Graffigny 170942358 
Tu imagines qu'une telle charte vienne à l'idée de ceux à qui on pense?
Ils ne disent déjà pas grand chose d'intéressant... ils ne pourraient plus rien dire !  Laughing Laughing Laughing 

Bien à vous.

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Message par Trianon Jeu 17 Avr 2014, 01:03

Oui, c'est vraiment de la Charte.  :Madame de Graffigny 2028181902  Je me demande s' il n'est pas nécessaire de la suivre de temps en temps, non ? Mais, j'aime les beaux esprits comme il y en a dans le Forum.  Wink Ils se reconnaîtront.
Je ne connaissais pas Mme de Graffigny comme les autres salonnières telle que Mme Geoffrin. Au fond, l'Homme ne change pas à travers le temps. J'ai lu, une fois, qu'un chanteur très célèbre avait eu la malheureuse surprise d'être complètement dépouillé de sa recette d'un soir par un admirateur qu'il avait gracieusement invité pendant quelques jours.  Mad 
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Message par Invité Jeu 17 Avr 2014, 07:41

Gouverneur Morris a écrit:
Le succès des Lettres d’une Péruvienne continua pendant plusieurs années. On multiplia les éditions ainsi que les traductions. Grâce à cette popularité, la Cour de Vienne demanda à Françoise de Graffigny d’écrire des pièces de théâtre pour les jeunes archiducs et archiduchesses – parmi lesquels se trouvait Marie-Antoinette 

Merci Momo, pour ce petit laïus sur Mme de Graffigny.  Very Happy 
"Les lettres d'une Péruvienne" de Madame de Graffigny se trouvait dans la bibliothèque de la reine au château de Trianon.
L'exemplaire s'est vendu 45.000 euros (hors frais) le 11 avril 2011 chez Gros & Delettrez.

Madame de Graffigny Captu153

J'en avais parlé ici  Hop! : https://marie-antoinette.forumactif.org/t95-les-livres-de-la-bibliotheque-du-petit-trianon

v. également ici : http://www.gros-delettrez.com/html/fiche.jsp?id=1759608&np=1&lng=fr&npp=10000&ordre=1&aff=1&r=péruvienne

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Message par Invité Jeu 17 Avr 2014, 07:50

La nuit, la neige a écrit:
Petit mot de Grimm au sujet du salon de Mme Geoffrin :

Mère Geoffrin fait savoir qu’elle renouvèle les défenses et les lois prohibitives des années précédentes, et qu’il ne sera pas plus permis que par le passé de parler chez elle : ni des affaires de la cour, ni d’affaires de la ville, ni d’affaires du Nord, du Midi, d’Orient, ni d’affaires d’Occident, ni de politique, ni de finances, ni de paix, ni de guerre, ni de religion, ni de gouvernement, ni de théorie, ni de métaphysique, ni de grammaire, ni de musique, ni, en général, d’aucune manière quelconque.

Ça c’est de la Charte !!  :Madame de Graffigny 2028181902 

... ça ne laisse plus que le c*l comme sujet de conversation !  Madame de Graffigny 3826491292 

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Message par Invité Jeu 17 Avr 2014, 10:25

Tu as raison Momo d'évoquer à juste titre Madame de Graffigny et Emilie du Châtelet, quand Madame de Graffigny arriva à Paris en 1739, elle bénéficia de quelques relations mais devait affronter l'hôstilité déclarée de Madame du Châtelet. En fréquentant les salons ils et elles cherchaient toutes les ouvertures possibles qui donnaient accés au monde de la Cour.
Graffigny perdit son principal appui : la duchesse de Richelieu au bout d'un an nous témoigne Antine Lilti dans son excellente étude qui est pour moi "une bible" : Le monde des salons chez Fayard.

L'absence de notoriété de Madame de Graffigny et sa fortune trés modeste ne rendaient pas sa demeure très attractive. Surtout son échec tenait au fait qu'elle proposait essentiellement aux écrivains pressentis de se réunir chez elle et de s'y retrouver entre eux, alors qu'ils avaient déjà d'autres occasions de se voir, ce que Crébillon lui rappelait, non sans muflerie.
A la différence de Madame Geoffrin ou d'autres, elle ne leur offrait pas l'occasion de se lier avec d'autres protecteurs influents dans les milieux aristocratiques et surtout à la cour, si bien qu'ils boudèrent ses invitations.
Petite anecdote : Quand Madame de Graffigny fit son séjour à Cirey, Voltaire l'a accusée injustement d'avoir publié ses correspondances alors qu'elle n'y était  pour rien la pauvre et alla lui-même compter le nombre de bûches dans la cheminée de sa chambre, sachant qu'elle avait toujours froid, se chauffant au minimum elle est très vite tombée malade. Voltaire que j'adore était un grand homme mais parfois certaines de ses attitudes me glacent.
Je connais assez bien le monde des salons et surtout celui de Madame Geoffrin, j'ouvrirai dés ce soir un sujet sur les salons aritocratiques de Paris : "De la Cour à la ville".

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Message par Invité Jeu 17 Avr 2014, 10:59

Ah mais ça y est je me rappelle de madame de Graffigny qui eut à souffrir de Voltaire et madame du Châtelet. Pas sympas-sympas ces deux-là... boudoi29 

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Message par Gouverneur Morris Lun 06 Nov 2017, 22:07

Son portrait récemment entré dans les collections du château de Lunéville :

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Message par Mme de Sabran Lun 06 Nov 2017, 22:09

Merci, Momo, je découvre cette dame ! Very Happy

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Message par Comtesse Diane Mar 07 Nov 2017, 07:52

Je lui trouve un faux air de la Palatine !

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Message par Mr de Talaru Mar 07 Nov 2017, 09:31

Ou de Madame de Maintenon.

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Message par Comte d'Hézècques Mer 08 Juin 2022, 16:22

En février dernier, une nouvelle parution des Lettres d'une Péruvienne, ouvrage que Marie-Antoinette possédait également dans sa bibliothèque, a vu le jour dans la série Folio Classique :

Madame de Graffigny G0410510

Arrachée à son Pérou natal, une jeune Inca est ramenée de force en France. Un officier amoureux d’elle la prend son sous aile et tente d’en faire une jeune Française. A son fiancé resté au Pérou, Zilia raconte sa découverte de la France, tout en se languissant de leurs retrouvailles. Peu à peu, elle parvient à retourner à son profit tous ses handicaps : le déracinement, la différence de langue et de culture, le manque d’autonomie. En autodidacte, grâce à la lecture et à l’observation, elle s’instruit. Elle ne choisit ni l’assimilation ni l’oubli des origines, mais une troisième voie, synthèse d’ici et d’ailleurs.
Dans ce roman d’amour par lettres, Françoise de Graffigny fait le récit de l’émancipation progressive d’une femme qui refuse d’être asservie à un protecteur ou un amant. Paru en 1747, l’ouvrage rencontre un extraordinaire succès dans toute l’Europe, déclenchant une véritable mode « à la Péruvienne ». Il est l’un des premiers bestsellers de la littérature française, et l’un des premiers manifestes pour l’indépendance des femmes.
Précurseure du droit à la différence, féministe avant l’heure, déjà critique de l’appropriation culturelle : telle est Françoise de Graffigny, dont il convient de redécouvrir le magnifique roman.


Édition de Martine Reid
Collection Folio classique (n° 7042), Gallimard
Parution : 10-02-2022


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Message par Mme de Sabran Mer 08 Juin 2022, 16:43

Mais, mon cher Félix, à la base de ce roman d'amour de forme épistolaire, y a-t-il  l'histoire vraie d'une Pocahontas de l'hémisphère sud ? Very Happy
Ou bien tout est-il né de l'imagination de Mme de ,Graffigny ?!

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Message par Comte d'Hézècques Mer 08 Juin 2022, 16:52

Mme de Sabran a écrit:
Ou bien tout est-il né de l'imagination de Mme de Graffigny ?!

Je dois t'avouer que je l'ignore complètement ma chère Eléonore Hop!
Je pense que cet ouvrage est né de l'imagination de Mme de Graffigny.
Peut-être Martine Reid, dans sa préface de l'édition Folio, nous éclaire à ce sujet...

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Message par charenton Dim 25 Déc 2022, 19:55

Correspondance de Madame de Graffigny. Volume 16 de la Voltaire fondation :

. Index des noms cités
. Surnoms employés dans la correspondance
. Locutions de vocabulaire

https://graffigny.artsci.utoronto.ca/g16/cumind/files/a.html

Bonus. les livres parus.
https://graffigny.artsci.utoronto.ca/annexes/parus/parus.htm
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