Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
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Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Lit ayant appartenu à Madame de Pompadour, propriété de C. Sorel ( Gallica.bnf.fr )
Invité- Invité
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Merci l’A.M !
Tiens, c’est étonnant ; c’est rare découvrir un si grand lit.
J’ai plutôt l’habitude de voir petits lits : de 1 place ou 1 place et demi.
Tiens, c’est étonnant ; c’est rare découvrir un si grand lit.
J’ai plutôt l’habitude de voir petits lits : de 1 place ou 1 place et demi.
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
D'autant que les lits étaient généralement placés dans des alcôves... Mais Gallica ne donne aucune autre information.
Invité- Invité
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Les chambres à alcôves ne se généralisent que sous Louis XVI. Sous Louis XV on les trouve pour la plupart chevet au mur, ou bien à la polonaise, de côté. Mais toujours avec un ciel de lit, avec ou sans colonnes. ce qui manque ici.
La sculpture est à la grecque, tout à fait dans le goût du style favorisé par la marquise et son frère.
On voit en effet rarement des lits double.
A-t-on une idée du lieu où se trouvait ce lit, et où il pourrait être aujourd'hui ?
La sculpture est à la grecque, tout à fait dans le goût du style favorisé par la marquise et son frère.
On voit en effet rarement des lits double.
A-t-on une idée du lieu où se trouvait ce lit, et où il pourrait être aujourd'hui ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Le lit est très étonnant. Sans le décor à la grecque, on aurait du mal à y croire... Dans quel château était placé ce lit ?
Invité- Invité
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Lucius a écrit:Les chambres à alcôves ne se généralisent que sous Louis XVI.
Peut-être... Mais lorsque les lieux sont de dimension modeste, on retrouve alors des lits à alcôve déjà sous le règne de Louis XV : rien qu'à Versailles, dans les appartements de l'attique de la Marquise, dont la chambre à coucher a été installée en 1748 par Gabriel, le lit est placé dans une alcôve. Le lit de Madame du Hausset dans la chambre entresolée est lui aussi placé en alcôve.
On peut supposer que ce lit ait pu appartenir à une demeure où la Marquise était clairement plus établie, et l'espace mieux acquis. Je vais voir si je trouve des renseignements sur la propriétaire.
Invité- Invité
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Voici une lettre autographe de la marquise de Pompadour, adressée au duc de Choiseul.
17 mars 1755 :
Transcription :
« Je ne puis m’empecher de vous faire part de la très grande passion qui vient de me prendre pour S.S. [Sa Sainteté] Elle a ecrit au roy une lettre digne du prince de l’Eglise, du chef de la religion, d’un bon français et d’un père tendre, je l’aime à la folie. [il s’agit de la bulle Unigenitus et des billets de confession]. Je voudrais bien que nous fussions aussy bon sujets icy, dans tous les genres, il s’en faut malheureusement beaucoup, nous sommes aux fanatiques, pour toute nouriture, et de tous les cotés. Plaignés nous et loués le St Père. Je suis fort aise que sa lettre, et la réponse passe par vous, c’est un moyen de plus d’estre utile, vous scaves touttes les raisons qui me le fonts désirer, M. Vouillé sy prête de tres bonne grace ».
.
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Le portrait de Madame de Pompadour par La Tour
La Tour va travailler en professionnel. Il fait le meilleur portrait possible de la Marquise.
Pour lui donner de l’importance - à la demande de la marquise - il cadre bas (l’œil est au niveau du genou) on ne verra qu'elle au salon.
La marquise ne porte pas de bijoux, sa coiffure est très simple mais la robe est magnifique (principe universel, on ne doit pas compliquer tout : habit superbe = bijoux simples; bijoux superbes = habit simple).
Tous les objets représentés ont une signification : les livres avec l’Encyclopédie (elle fréquente les philosophes et les nouveaux penseurs, Diderot est un critique dur, admirateur de La Tour), la référence au théâtre, aux sciences naturelles et politiques , Livre_pompadour la partition (elle chante), une guitare sur le canapé (elle joue de la musique), un recueil de gravures (elle grave), le carton à dessin etc…
Pas d’allusion à l’architecture ou aux arts décoratifs à cause des critiques pour ses dépenses dans ces domaines.
Louis XV et elle ont une fascination pour le règne de Louis XIV ... protecteur des arts et des sciences.
La monographie « Maurice-Quentin Delatour La Marquise de Pompadour » par Jean-François Méjanès, publiée par le Louvre en 2002 (série Solo 19) fait une description détaillée des objets qu’ont choisi la marquise et La Tour. Selon l’auteur le choix des livres ferait du portrait un message politique, une Pompadour pré-révolutionnaire... «regardant vers l’avenir». C’est projeter de façon injustifiée les obsessions de la France actuelle sur la Pompadour qui est l'opposée d'une subversive.
Son caractère est de vivre dans l’instant et dans la plaisir, quand elle vieillit, dans ses souvenirs.
(Photo RMN : la préparation de Saint Quentin, La Tour a trouvé la bonne position de tête, il éclaire bien le menton qui mange la moitié du cou, remarquable intelligence du regard)
Le traitement des disgrâces est spécialement intéressant :
- pour les seins, la marquise utilise un truc de femme : un gros nœud devant. La Tour joue avec la lumière sur l'épaule, façon plus habile de guider le regard
- A la différence de presque tous ses portraits, La Tour ne lui laisse porter ni faveur, ni ruban de chapeau qui cache son cou. Il lui tourne la tête. Le menton occupe la moitié du cou, avec le grand trucage classique de La Tour : le reflet lumineux sous le menton.
- La robe est une merveille et en même temps dissimule bien une cuisse lourde qui au contraire devient un vaste espace ou joue sensuellement la soie, le motif d'acanthe chamois qui passe en deux volutes sur le galbe de la cuisse, tout en l'affinant, comme une caresse, est superbissime.
- à l'opposé les grâces sont mises en lumière : les mains superbes, les doigts déliés, les pieds, la peau.
La Tour obtient de son portrait en pied 24000 livres, somme considérable. Il fera savoir son mécontentement car il estime le prix de son génie au double.
La Tour n’a jamais brillé par l’à propos. Lassée par le manque d'empressement de La Tour, en 1756 La Pompadour commande un autre portrait en pied à Boucher.
Boucher a déjà fait son portrait en 1750, et 1751, il reste son portraitiste fidèle en 58, 59…
Bien à vous.
La Tour va travailler en professionnel. Il fait le meilleur portrait possible de la Marquise.
Pour lui donner de l’importance - à la demande de la marquise - il cadre bas (l’œil est au niveau du genou) on ne verra qu'elle au salon.
La marquise ne porte pas de bijoux, sa coiffure est très simple mais la robe est magnifique (principe universel, on ne doit pas compliquer tout : habit superbe = bijoux simples; bijoux superbes = habit simple).
Tous les objets représentés ont une signification : les livres avec l’Encyclopédie (elle fréquente les philosophes et les nouveaux penseurs, Diderot est un critique dur, admirateur de La Tour), la référence au théâtre, aux sciences naturelles et politiques , Livre_pompadour la partition (elle chante), une guitare sur le canapé (elle joue de la musique), un recueil de gravures (elle grave), le carton à dessin etc…
Pas d’allusion à l’architecture ou aux arts décoratifs à cause des critiques pour ses dépenses dans ces domaines.
Louis XV et elle ont une fascination pour le règne de Louis XIV ... protecteur des arts et des sciences.
La monographie « Maurice-Quentin Delatour La Marquise de Pompadour » par Jean-François Méjanès, publiée par le Louvre en 2002 (série Solo 19) fait une description détaillée des objets qu’ont choisi la marquise et La Tour. Selon l’auteur le choix des livres ferait du portrait un message politique, une Pompadour pré-révolutionnaire... «regardant vers l’avenir». C’est projeter de façon injustifiée les obsessions de la France actuelle sur la Pompadour qui est l'opposée d'une subversive.
Son caractère est de vivre dans l’instant et dans la plaisir, quand elle vieillit, dans ses souvenirs.
(Photo RMN : la préparation de Saint Quentin, La Tour a trouvé la bonne position de tête, il éclaire bien le menton qui mange la moitié du cou, remarquable intelligence du regard)
Le traitement des disgrâces est spécialement intéressant :
- pour les seins, la marquise utilise un truc de femme : un gros nœud devant. La Tour joue avec la lumière sur l'épaule, façon plus habile de guider le regard
- A la différence de presque tous ses portraits, La Tour ne lui laisse porter ni faveur, ni ruban de chapeau qui cache son cou. Il lui tourne la tête. Le menton occupe la moitié du cou, avec le grand trucage classique de La Tour : le reflet lumineux sous le menton.
- La robe est une merveille et en même temps dissimule bien une cuisse lourde qui au contraire devient un vaste espace ou joue sensuellement la soie, le motif d'acanthe chamois qui passe en deux volutes sur le galbe de la cuisse, tout en l'affinant, comme une caresse, est superbissime.
- à l'opposé les grâces sont mises en lumière : les mains superbes, les doigts déliés, les pieds, la peau.
La Tour obtient de son portrait en pied 24000 livres, somme considérable. Il fera savoir son mécontentement car il estime le prix de son génie au double.
La Tour n’a jamais brillé par l’à propos. Lassée par le manque d'empressement de La Tour, en 1756 La Pompadour commande un autre portrait en pied à Boucher.
Boucher a déjà fait son portrait en 1750, et 1751, il reste son portraitiste fidèle en 58, 59…
Bien à vous.
Dernière édition par Majesté le Dim 14 Déc 2014, 18:41, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Le portrait de 1756 n’a pas la présence de celui de La Tour et encore moins la ressemblance. La manière est toute autre (bling bling : ) les rubans, la faveur qui cache le cou, les bijoux, la débauche de fleurs, dans le fond les livres évocateurs, un fouillis de gravures près de son chien.
Boucher lui allonge la jambe, mais la position de la tête est la même que celle choisie par La Tour (elle n’a pas oublié). Boucher comme La Tour lui donne une présence, ce qui n’est pas facile avec la robe qu’elle porte.
En revanche Boucher - hélas imprécis à cause de la distance entre le style et le propos - est chargé de dire d'un message poignant. Le tableau figure un grand miroir tourné vers le passé... couleur gris bistre. La marquise écrit dans son carnet, le regard vague.
L'horloge (bien en évidence) est vue dans le miroir et indique donc les heures à l'envers, un écoulement du temps va vers comme vers le passé...
Il est 8 heures moins 20, (sans doute pas par hasard), elle va passer la soirée seule. A ses pieds deux roses nouées : sa fidélité à Louis XV. Émouvante constance, délicatesse de la peine.
Comparaison des portraits de la Pompadour par La Tour et par Boucher à un an d'intervalle.
Pas de doute, La Tour nous rend la Pompadour présente alors que Boucher nous restitue une ambiance
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Merci...
Je préfère aussi le portrait de La Tour, mais celui de Boucher est « iconique ».
Je préfère aussi le portrait de La Tour, mais celui de Boucher est « iconique ».
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
... oui, par excellence !
Même en peinture, il y a des tubes, des incontournables .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Si le sujet vous intéresse, notre amie Plume d'Histoire a écrit un article, sur son site internet, intitulé : Jeanne de Pompadour, maîtresse frigide et femme fragile.
C'est ici : http://plume-dhistoire.fr/jeanne-de-pompadour-maitresse-frigide-et-femme-fragile/
Peut-être que notre amie prévoit un second article traitant plus précisément de ces "tâches pénibles" qui l'ont épuisée ?
En somme, son autre rôle...celui aux affaires.
C'est ici : http://plume-dhistoire.fr/jeanne-de-pompadour-maitresse-frigide-et-femme-fragile/
Plume d'Histoire a écrit: Elle s’épuise à la tâche, et son corps malmené la lâche prématurément.
Jeanne-Antoinette s’éteint à Versailles à l’âge de quarante-deux ans, en 1764, usée par cette vie harassante, minée par une congestion pulmonaire. La Cour l’aura tuée.
Peut-être que notre amie prévoit un second article traitant plus précisément de ces "tâches pénibles" qui l'ont épuisée ?
En somme, son autre rôle...celui aux affaires.
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Oui, tu as raison . Merci pour ce lien . Quelle douloureuse intimité ... Il y avait eu les Mazarinades, il y eut les Poissonnades ; la marquise ne fut pas épargnée . Mais, en pleine lumière, cette femme remarquable et ambitieuse fut aussi le " ministre " des Arts et de la politique qui soutint Bernis et Choiseul aux Affaires étrangères .
... une personnalité complexe et passionnante, dont les tableaux de Boucher ont immortalisé la froufroutante beauté .
... une personnalité complexe et passionnante, dont les tableaux de Boucher ont immortalisé la froufroutante beauté .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Tiens... il n'y a pas eu de "Polignardes"... du moins ne les a-t-on pas nommées ainsi...Mme de Sabran a écrit: Il y avait eu les Mazarinades, il y eut les Poissonnades ; la marquise ne fut pas épargnée .
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Majesté a écrit:
Tiens... il n'y a pas eu de "Polignardes"... du moins ne les a-t-on pas nommées ainsi...
.
" Poignardades ", il a bien failli ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Les chiens de Mme de Pompadour
Ce tableau, qui sera prochainement présenté en vente aux enchères, me donne l'occasion d'évoquer les chiens de Mme de Pompadour.
Et je sais que vous êtes nombreux ici à apprécier la compagnie de ces animaux...
Le 13 avril 2017, à Drouot Paris, chez Kohn Marc-Arthur :
Christophe Huet (1663-1739)
Portrait de Mimi, le King Charles de Madame de Pompadour
Huile sur toile 82 x 100 cm
Provenance :
Ancienne collection du Marquis de Marigny
Description de la maison de vente :
Cette œuvre, représentant le King Charles de la Marquise de Pompadour, figurait dans l'importante collection de tableaux français modernes et de peintures hollandaises du XVIIe siècle d'Abel-François Poisson de Vandières, Marquis de Marigny et de Ménars (1727-1781).
Frère de la Marquise de Pompadour, il hérita à la mort de cette dernière en 1764 du Château de Ménars et des œuvres qui s'y trouvaient alors, dont notre portrait de l'un des chiens de la Marquise, un King Charles nommé Mimi.
Celle-ci semble avoir un grand amour pour ces petites bêtes traitées avec une grande préciosité, mangeant dans des services en porcelaine et dormant dans des soieries.
Elle les emmenait dans tous ses déplacements, lors de ses promenades ou même aux messes.
Cet intérêt si particulier explique qu'elle ait commandé à l'un des peintres animaliers les plus importants de la Cour, Christophe Huet, élève de Claude Gilllot (Salons de Chantilly, Grande et Petite Singerie), un portrait en souvenir de son fidèle compagnon.
Source et Infos complémentaires sur le catalogue de cette vente de prestige au cours de laquelle sont présentés de nombreux lots du XVIIIè siècle : http://fr.calameo.com/read/0034415684e6b80501602
Nous retrouvons ce(s) petit(s) chiens peints sur de nombreux portraits de la marquise,
Par exemple, ceux de François Boucher :
Les deux dessins de François Guérin, où elle pose avec sa fille :
Et encore le portrait plus tardif de Drouais :
Nous retrouvons Mimi, d'après Huet, représentée sur ces estampes gravées par Etienne Fessard et Augustin de Saint-Aubin en 1755 - 1756 et 1758 :
La Constance, portrait de Mimi
* Source : http://www.madamedepompadour.com/_fra_pomp/galleria/design/arredam/lugxv/mimi.htm
De même que cette autre chienne :
La Fidélité, portrait de Inès
* Source : http://www.madamedepompadour.com/_eng_pomp/galleria/design/arredam/lugxv/ines.htm
"Fidélité", que nous retrouvons sur le socle de cette porcelaine de Sèvres, vendue (265 000 euros boudoi32 ) par une maison de vente aux enchères, avec la note de l'expert suivante (extraits) :
Epagneul King Charles en porcelaine de Sèvres reposant sur une vase en marqueterie de croisillons et bronze doré d'époque Louis XV, vers 1765-1770, estampillée J.F Leleu et JME.
L’épagneul brun et blanc avec un collier à grelot reposant sur un socle en faux marbre à bordure de bronze doré inscrite "FIDELITE" (...)
Provenance : Ancienne collection Baronne Nathaniel de Rothschild au XIXe siècle
Note de l'expert :
Le chien plus que jamais au XVIIIe siècle, tout en demeurant le compagnon de chasse traditionnel, devient un élément de la vie intime, un symbole de fidélité et d’amitié.
A la mort de la marquise de Pompadour, la duchesse de Choiseul hérite de son petit chien en souvenir de son amie (Mémoires de Dufort de Cheverny).
La marquise de Pompadour et son entourage sont particulièrement attachés à leurs animaux de compagnie et le marquis de Marigny, son frère, conserve à sa mort, les chiens peint par Bachelier pour le château de Ménars (Vente Lelong, le 11 mai 1903, lot 496).
Chien de madame de Pompadour, 1762
Jean-Jacques Bachelier
Les chiens de la marquise, Inès et Mimi, ont même été gravés par Etienne Fessard et également peints par Armand l’aîné sur une tabatière en porcelaine de Sèvres aujourd’hui conservée à Waddesdon Manor (Angleterre).
Le portrait d’Inès est également intitulé "La Fidélité", ce qui le met directement en rapport avec l’inscription que l’on trouve sur la base de l’objet présenté.
Un autre de ses chiens est gravé par elle-même d’après les pierres de Guay, elles-même gravées d’après Boucher, Vien ou Eisen.
De Poisson Jeanne-Antoinette, marquise de Pompadour, d'après Boucher François
Gravures d'après les pierres gravées de Guay graveur du Roi (1711-1793)
Plusieurs chiens sont mentionnés dans les registres de vente de la manufacture de Sèvres, l’un décrit chien colorié peint par Charles-Nicolas Dodin et vendu comptant pour 120 livres le 20 novembre 1766.
Une chienne est vendue le 27 décembre 1776 pour 144 livres à la vente de fin d’année au château de Versailles, sans précision du nom de l’acheteur. Enfin deux chiens de Monseigneur le duc d’Orléans sont vendus le 28 décembre 1778 au duc d’Orléans pour la sommes de 360 livres (Arch. MNS, Vy4, f°88, Vy6, f°130 et Vy7, f°52).
* Source texte : http://www.cyrillefroissart.com/fr/vendu.php3?id_article=2344
Et je sais que vous êtes nombreux ici à apprécier la compagnie de ces animaux...
Le 13 avril 2017, à Drouot Paris, chez Kohn Marc-Arthur :
Christophe Huet (1663-1739)
Portrait de Mimi, le King Charles de Madame de Pompadour
Huile sur toile 82 x 100 cm
Provenance :
Ancienne collection du Marquis de Marigny
Description de la maison de vente :
Cette œuvre, représentant le King Charles de la Marquise de Pompadour, figurait dans l'importante collection de tableaux français modernes et de peintures hollandaises du XVIIe siècle d'Abel-François Poisson de Vandières, Marquis de Marigny et de Ménars (1727-1781).
Frère de la Marquise de Pompadour, il hérita à la mort de cette dernière en 1764 du Château de Ménars et des œuvres qui s'y trouvaient alors, dont notre portrait de l'un des chiens de la Marquise, un King Charles nommé Mimi.
Celle-ci semble avoir un grand amour pour ces petites bêtes traitées avec une grande préciosité, mangeant dans des services en porcelaine et dormant dans des soieries.
Elle les emmenait dans tous ses déplacements, lors de ses promenades ou même aux messes.
Cet intérêt si particulier explique qu'elle ait commandé à l'un des peintres animaliers les plus importants de la Cour, Christophe Huet, élève de Claude Gilllot (Salons de Chantilly, Grande et Petite Singerie), un portrait en souvenir de son fidèle compagnon.
Source et Infos complémentaires sur le catalogue de cette vente de prestige au cours de laquelle sont présentés de nombreux lots du XVIIIè siècle : http://fr.calameo.com/read/0034415684e6b80501602
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Nous retrouvons ce(s) petit(s) chiens peints sur de nombreux portraits de la marquise,
Par exemple, ceux de François Boucher :
Les deux dessins de François Guérin, où elle pose avec sa fille :
Et encore le portrait plus tardif de Drouais :
Nous retrouvons Mimi, d'après Huet, représentée sur ces estampes gravées par Etienne Fessard et Augustin de Saint-Aubin en 1755 - 1756 et 1758 :
La Constance, portrait de Mimi
* Source : http://www.madamedepompadour.com/_fra_pomp/galleria/design/arredam/lugxv/mimi.htm
De même que cette autre chienne :
La Fidélité, portrait de Inès
* Source : http://www.madamedepompadour.com/_eng_pomp/galleria/design/arredam/lugxv/ines.htm
"Fidélité", que nous retrouvons sur le socle de cette porcelaine de Sèvres, vendue (265 000 euros boudoi32 ) par une maison de vente aux enchères, avec la note de l'expert suivante (extraits) :
Epagneul King Charles en porcelaine de Sèvres reposant sur une vase en marqueterie de croisillons et bronze doré d'époque Louis XV, vers 1765-1770, estampillée J.F Leleu et JME.
L’épagneul brun et blanc avec un collier à grelot reposant sur un socle en faux marbre à bordure de bronze doré inscrite "FIDELITE" (...)
Provenance : Ancienne collection Baronne Nathaniel de Rothschild au XIXe siècle
Note de l'expert :
Le chien plus que jamais au XVIIIe siècle, tout en demeurant le compagnon de chasse traditionnel, devient un élément de la vie intime, un symbole de fidélité et d’amitié.
A la mort de la marquise de Pompadour, la duchesse de Choiseul hérite de son petit chien en souvenir de son amie (Mémoires de Dufort de Cheverny).
La marquise de Pompadour et son entourage sont particulièrement attachés à leurs animaux de compagnie et le marquis de Marigny, son frère, conserve à sa mort, les chiens peint par Bachelier pour le château de Ménars (Vente Lelong, le 11 mai 1903, lot 496).
Chien de madame de Pompadour, 1762
Jean-Jacques Bachelier
Les chiens de la marquise, Inès et Mimi, ont même été gravés par Etienne Fessard et également peints par Armand l’aîné sur une tabatière en porcelaine de Sèvres aujourd’hui conservée à Waddesdon Manor (Angleterre).
Le portrait d’Inès est également intitulé "La Fidélité", ce qui le met directement en rapport avec l’inscription que l’on trouve sur la base de l’objet présenté.
Un autre de ses chiens est gravé par elle-même d’après les pierres de Guay, elles-même gravées d’après Boucher, Vien ou Eisen.
De Poisson Jeanne-Antoinette, marquise de Pompadour, d'après Boucher François
Gravures d'après les pierres gravées de Guay graveur du Roi (1711-1793)
Plusieurs chiens sont mentionnés dans les registres de vente de la manufacture de Sèvres, l’un décrit chien colorié peint par Charles-Nicolas Dodin et vendu comptant pour 120 livres le 20 novembre 1766.
Une chienne est vendue le 27 décembre 1776 pour 144 livres à la vente de fin d’année au château de Versailles, sans précision du nom de l’acheteur. Enfin deux chiens de Monseigneur le duc d’Orléans sont vendus le 28 décembre 1778 au duc d’Orléans pour la sommes de 360 livres (Arch. MNS, Vy4, f°88, Vy6, f°130 et Vy7, f°52).
* Source texte : http://www.cyrillefroissart.com/fr/vendu.php3?id_article=2344
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Que ton message est touchant et bellement illustré. :;\':;\':;
J'avoue que sur certains portraits j'avais omis de voir la présence de Mimi pourtant bien fidèle aux côtés de sa maîtresse ( qu'il partage avec Louis XV : ) .
J'ai essayé de chercher la présence de bichons dans d'autres portraits de la Marquise ... on nous dit seulement qu'elle avait beaucoup d'intérêt pour les chiens de cette race ( le bichon frisé) et en possédait plusieurs...
Mais si vous en trouvez, je suis preneur ! :n,,;::::!!!:
Bien à vous.
J'avoue que sur certains portraits j'avais omis de voir la présence de Mimi pourtant bien fidèle aux côtés de sa maîtresse ( qu'il partage avec Louis XV : ) .
J'ai essayé de chercher la présence de bichons dans d'autres portraits de la Marquise ... on nous dit seulement qu'elle avait beaucoup d'intérêt pour les chiens de cette race ( le bichon frisé) et en possédait plusieurs...
Mais si vous en trouvez, je suis preneur ! :n,,;::::!!!:
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Je comprends si bien l'amour de la Marquise pour ses King Charles. Oui LNLN, ici, beaucoup dans le Forum sont amoureux des chiens (entre autres) qui nous le rendent au centuple. Fidélité et amour sont leurs priorités. Alors, pourquoi pas (pour ceux qui le peuvent) s'approprier un de ces tableaux ou ce petit épagneul en porcelaine. Je ne serais pas étonnée qu'on trouve preneurs.
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Ce n'est pas le plus beau ou spectaculaire portrait de la marquise de Pompadour par François Boucher, mais enfin, de petit format, il est cependant sympathique.
Photographié récemment au Louvre, dans la pénombre des salles réservées aux tabatières du XVIIIe siècle...
Portrait de la marquise de Pompadour
Par François Boucher, huile sur toile
Photographié récemment au Louvre, dans la pénombre des salles réservées aux tabatières du XVIIIe siècle...
Portrait de la marquise de Pompadour
Par François Boucher, huile sur toile
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764)
Merci LNLN. C'est vrai que ce petit tableau a du charme.
On n'a pas encore présenté dans ce sujet le fameux portrait en profil de la marquise de Pompadour en sultane.
Malheureusement il n'existe pas de très bonnes copies sur Google Images.
Peintre : Charles André van Loo (1705–1765)
Propriétaire actuel : Musée de l'Hermitage, Saint-Pétersbourg
Description : Une sultane buvant du café, dessus de porte de la chambre à la Turque de Mme de Pompadour, représentant Mme de Pompadour elle-même en profil.
Destination originale : panneau décoratif pour un dessus de porte au château de Bellevue, propriété de la marquise de Pompadour
Matière : Huile sur toile
Date : vers 1753
Extrait d'une explication d'Astrid de Brondeau, guide-conférencière, publiée en 2013 :
L'engouement pour les turqueries, c'est-à-dire pour les œuvres "à la manière turque" s'explique peut-être par la publication de nombreux récits de voyages dans l'Empire Ottoman et par la réception avec faste de deux ambassades turques en 1721 et 1742 à Paris. Les Parisiens assistent éberlués au défilés du cortège des ambassadeurs turcs au jardin des Tuileries le 21 mars 1721. Le mythe de l'Orient est né... Les femmes se font portraiturer en sultane et se mettent à boire du café. C'est dans ce contexte que Madame de Pompadour commanda en 1752 à Van Loo deux dessus de porte pour la chambre "à la turque" de son château de Bellevue. Le tableau ci-dessous est l'un de ces dessus de porte. Il est intitulé "Une sultane buvant du café" et représente Madame de Pompadour habillée en sultane buvant une tasse de café que lui sert une esclave noire. L'œuvre est aujourd'hui au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg.
Quant à la gravure d'après ce panneau :
"La Sultane"
Gravure datant de la seconde moitié du XVIIIe siècle
Elle porte les inscriptions: « Peint par Carle Venloo premier peintre du Roy / Gravé par J. Beauvarlet Graveur du Roy ». Ainsi que le texte:
« La Sultane. Dédié à Monsieur le marquis de Marigny, Conseiller d'Etat ordinaire d'Epée, Commandeur des ordres du Roy, Directeur et ordonnateur général des Bâtiments de sa Majesté, Jardins, Arts, Académies, et Manufactures Royales etc. »
C'est d'ailleurs son frère, le marquis de Marigny, qui disait que ce portrait de la marquise est le plus ressemblant.
On n'a pas encore présenté dans ce sujet le fameux portrait en profil de la marquise de Pompadour en sultane.
Malheureusement il n'existe pas de très bonnes copies sur Google Images.
Peintre : Charles André van Loo (1705–1765)
Propriétaire actuel : Musée de l'Hermitage, Saint-Pétersbourg
Description : Une sultane buvant du café, dessus de porte de la chambre à la Turque de Mme de Pompadour, représentant Mme de Pompadour elle-même en profil.
Destination originale : panneau décoratif pour un dessus de porte au château de Bellevue, propriété de la marquise de Pompadour
Matière : Huile sur toile
Date : vers 1753
Extrait d'une explication d'Astrid de Brondeau, guide-conférencière, publiée en 2013 :
L'engouement pour les turqueries, c'est-à-dire pour les œuvres "à la manière turque" s'explique peut-être par la publication de nombreux récits de voyages dans l'Empire Ottoman et par la réception avec faste de deux ambassades turques en 1721 et 1742 à Paris. Les Parisiens assistent éberlués au défilés du cortège des ambassadeurs turcs au jardin des Tuileries le 21 mars 1721. Le mythe de l'Orient est né... Les femmes se font portraiturer en sultane et se mettent à boire du café. C'est dans ce contexte que Madame de Pompadour commanda en 1752 à Van Loo deux dessus de porte pour la chambre "à la turque" de son château de Bellevue. Le tableau ci-dessous est l'un de ces dessus de porte. Il est intitulé "Une sultane buvant du café" et représente Madame de Pompadour habillée en sultane buvant une tasse de café que lui sert une esclave noire. L'œuvre est aujourd'hui au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg.
Quant à la gravure d'après ce panneau :
"La Sultane"
Gravure datant de la seconde moitié du XVIIIe siècle
Elle porte les inscriptions: « Peint par Carle Venloo premier peintre du Roy / Gravé par J. Beauvarlet Graveur du Roy ». Ainsi que le texte:
« La Sultane. Dédié à Monsieur le marquis de Marigny, Conseiller d'Etat ordinaire d'Epée, Commandeur des ordres du Roy, Directeur et ordonnateur général des Bâtiments de sa Majesté, Jardins, Arts, Académies, et Manufactures Royales etc. »
C'est d'ailleurs son frère, le marquis de Marigny, qui disait que ce portrait de la marquise est le plus ressemblant.
Dernière édition par Comte d'Hézècques le Jeu 28 Juin 2018, 14:24, édité 1 fois
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
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