Jeanne Bécu, comtesse du Barry

Marie-Jeanne a écrit:

Quant à la du Barry, elle n'était pas seulement très jolie et charmante, elle avait aussi  un goût raffiné, et des manières suffisamment délicates pour décrocher la » royale timbale » !    

C'est vrai, elle avait le verni des bonnes manières.  Son maintien faisait illusion.   C'est une des erreurs de Sofia Coppola que d'avoir présenté Jeanne comme une gourgandine vulgaire.
...  la pauvre chérie !  c'est bien la peine d'avoir été élevée chez les bonnes soeurs !

Selon la fiche WIKI de la sinistre Gourdan, Jeanne ne serait pas tombée aussi bas .  
Que croire ? Que ne pas croire ?

En 1759, Marguerite Gourdan fonde, avec cette première fortune, un établissement de prostitution dans la rue Sainte-Anne. Installée avec un certain luxe, l’un de ses premiers clients est, en 1760, le chevalier Jean-Baptiste Dubarry.

Les pamphlétaires de la même époque prêtent à Marguerite Gourdan une influence décisive sur l’éducation de la jolie Jeanne Vaubernier, dit Lefeuve, surnommée « l’Ange », qui deviendra plus tard la comtesse du Barry, la plus renommée des maîtresses de Louis XV, mais ces assertions reprises par certains auteurs peu scrupuleux, comme les Goncourt, sont issues des pires ragots de la fin du xviiie siècle, commandes politiques des Choiseul à leur « créature », Pidansat de Mairobert, et n’ont pas de fondements sérieux. S’il est évidemment arrivé que Jean du Barry se rende dans les bordels comme beaucoup d’hommes, mariés ou non, la future comtesse, sa belle-sœur, était sous la protection de Jean-Baptiste Buffault et de son épouse qui, à la tête d’une grande fortune4, possèdent, entre autres, un magasin de mode de luxe, réputé, « les traits galants », rue Saint-Honoré où la future comtesse du Barry gagne honnêtement sa vie. Mme du Barry a toujours conservé des liens très étroits avec la famille Buffault et il est impensable qu’elle ait été une des pensionnaires de l’établissement de la Gourdan.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marguerite_Gourdan

Sofia Coppola a en effet outré le personnage. Une façon claire, immédiatement compréhensible, d'exprimer que malgré de bonnes manières en ville, Madame du Barry restait très décalée à Versailles. En revanche choisir une brune piquante pour le rôle était à mon avis vraiment excessif. Même si des ragots de l'époque prétendaient que la comtesse se teignait les cheveux.


Image AN.

Adorable illustration que ces amours aux traits enrubannés !  

Marie-Jeanne a écrit:Sofia Coppola a en effet outré le personnage. Une façon claire, immédiatement compréhensible, d'exprimer que malgré de bonnes manières en ville, Madame du Barry restait très décalée à Versailles. En revanche choisir une brune piquante pour le rôle était à mon avis vraiment excessif.

Comme tu dis .      

Marie-Jeanne a écrit: Même si des ragots de l'époque prétendaient que la comtesse se teignait les cheveux.

J'ai toujours lu que Jeanne avait les cheveux du plus beau blond, en effet .  Etait-ce naturel  ou bien aidait-elle un peu  la nature avec cette poudre d'Iris dont la baronne d'Oberkirch assure que toutes les dames usaient abondamment ?



Toutes, non .
Pas Mme de Polignac dont les boucles brunes semblaient comme trempées dans l'encre, dixit Mme de Genlis .

Pas la reine non plus :
Ses cheveux , d'un blond cendré, n'avaient alors qu'un petit œil de poudre ...  
( baronne d'Oberkirch )
J'aime bien l'expression " un petit oeil " .  
Marie-Antoinette était sensible aux conseil de beauté de son peintre portraitiste préféré, Mme Le Brun, qui ne prisait rien autant que  la fraîcheur du naturel.
 Mais, comme le blond et le roux étaient deux grands canons de beauté féminine, il fallait absolument recourir à des stratagèmes pour décolorer les cheveux. Les décoctions de camomille, paille d’avoine ou fleurs de genêts étaient de grands classiques .
Coup de génie, vers 1819, Louis Jacques Thénard découvre l’eau oxygénée. Elle sera utilisée à outrance pour obtenir l'effet escompté. Il faudra cependant attendre les années 1860 pour que son utilisation soit intégrée dans les produits de beauté.

Madame du Barry, version Coppola, ressemble à une tenancière de saloon du far west ...

Bien vu !

Le roux étant au contraire très mal vu, je doute que Madame du Barry, si fière de sa belle chevelure blonde, ait usé de poudre d'iris ; de décoctions pour optimiser sa blondeur naturelle, c'est possible.
En revanche la toute jeune dauphine, n'ayant pas encore la main sur sa parure, a pu être victime des poudres colorées. D'où les moqueries de la comtesse la traitant de rousse : « C'est une rousse, dit-elle, qui peu vanter ses attraits ». (Nouvelles à la main sur la comtesse du Barry)
Quelle bitch !

Dans le film de Coppola, j'ai beaucoup aimé l'actrice interprétant Madame de Polignac. Physiquement, et dans son rôle ; certes un peu excessif dans le traitement du personnage mais néanmoins bien vu. il me revient la scène de son apparition dans la loge d'opéra, j'ai adoré.

De toutes les fautes de goût du film de Mme Coppola, celle sur Mme du Barry est majeure.

Marie-Jeanne a écrit:
Dans le film de Coppola, j'ai beaucoup aimé l'actrice interprétant Madame de Polignac. Physiquement, et dans son rôle ; certes un peu excessif dans le traitement du personnage mais néanmoins bien vu. il me revient la scène de son apparition dans la loge d'opéra, j'ai adoré.      

Ah, tais-toi !   Dans la loge de l'opéra, elle déboule encore toute émoustillée des prouesses amoureuses de son gondolier ( et vantant celles des Russkoffs ), un brin camée sur les bords, mais bon !  c'est du cinéma.    
Chez Benoît Jacquot, c'est pire :  la duchesse est la banquise faite femme.

Voilà c'était un trait d'humour sur madame Dubarri (écriture du nom de la comtesse  par Sophie)
C'est bien vu. Ah les femmes, quelles pestes entre elles !

Changer sa monnaie contre un Louis ...  


Sophie ne manquait décidément pas d'esprit !  

J'ai une question, très chers amis.
Je sais que Marie Antoinette avait amorcé un contact avec Mlle Du Barry par rapport à l'achat du château de Saint Cloud.
Ma question:
la Reine a-t-elle su que Mlle Du Barry en 1793 subissait le même sort qu'elle. Car j'ai lu qu'elle avait à cette époque révisé son jugement sur la favorite.. Avons-nous des écrits, des faits avérés, connus ?

Madame du Barry, pas mademoiselle ! 
Jean du Barry, le Roué, souteneur de Jeanne Bécu, avait marié sa poule aux oeufs d'or à son jeune frère, Guillaume ( qui accepta ce mariage blanc ) afin que Jeanne ( déjà la maîtresse du roi ) puisse être présentée à la Cour .

Mr ventier a écrit:
la Reine a-t-elle su que Mlle Du Barry en 1793 subissait le même sort qu'elle. 

Mais non, puisque Mme du Barry fut exécutée en décembre  93  ( et la reine en octobre ).

Oui bien sur mais je parle de son arrestation. La Reine savait elle que Mme Du Barry était enfermée ?

J'ai trouvé cet article sur le Forum, sur le site internet d'un de nos contributeurs, Plume d'histoire ! On y parle de la réconciliation de Marie-Antoinette et de la Comtesse du Barry pendant la tourmente révolutionnaire, mais sans d'autres précisions !

http://plume-dhistoire.fr/marie-antoinette-contre-la-du-barry/

Eddy2000 a écrit:J'ai trouvé cet article sur le Forum, sur le site internet d'un de nos contributeurs, Plume d'histoire ! On y parle de la réconciliation de Marie-Antoinette et de la Comtesse du Barry pendant la tourmente révolutionnaire, mais sans d'autres précisions !

http://plume-dhistoire.fr/marie-antoinette-contre-la-du-barry/

Quelques informations sur ce site sur la relation entre Marie-Antoinette et la Comtesse du Barry après le début de la Révolution Française, mais dont je ne peux affirmer la véracité !

http://donarussia.ek.la/marie-antoinette-et-madame-du-barry-a48004460

Voilà qui devrait satisfaire M. Ventier !  Merci, Eddy2000.       Mme du Barry était une femme de coeur  ( faute d'être une femme de tête, la malheureuse, ce qui l'a perdue ) , c'est pourquoi nous lui pardonnons bien volontiers ses moeurs légères ( et même plus que légères ) .  Marie-Antoinette a eu le temps de le constater avant que la mort ne les fauche toutes deux.

Merci pour vos réponses. J'étais curieux de cet élément historique. Et je trouve que cela grandit la Reine, cette réconciliation .

Mr ventier a écrit:Merci pour vos réponses. J'étais curieux de cet élément historique. Et je trouve que cela grandit la Reine, cette réconciliation .

Oui, cela est tout à son honneur et prouve à quel point elle était devenue mâture !

Oui bien sur mais je parle de son arrestation. La Reine savait elle que Mme Du Barry était enfermée ? a écrit:

Je n'ai pas trouvé d'informations sur ce point précis pour l'instant. Mais comme la Comtesse du Barry a été emprisonnée le 22 septembre 1793 et que Marie-Antoinette a été exécutée le 16 octobre 1793, ce qui constitue un laps de temps assez court, il est possible qu'elle en a peut-être juste été informée et je ne suis pas sûr qu'il existe un témoignage de sa réaction !

J'ai lu il y a longtemps que Marie-Antoinette s'était réconciliée avec Mme du Barry bien avant la tourmente révolutionnaire. Mme du Barry est semble-t-il intervenue pour mettre de l'huile dans les rouages lors de la vente du château de Saint-Cloud par le duc d'Orléans à la reine. Mme du Barry était en bons termes avec le duc d'Orléans, et la reine a pu apprécier son intervention qui a permis de conclure la vente.

Duc d'Ostrogothie a écrit:J'ai lu il y a longtemps que Marie-Antoinette s'était réconciliée avec Mme du Barry bien avant la tourmente révolutionnaire. Mme du Barry est semble-t-il intervenue pour mettre de l'huile dans les rouages lors de la vente du château de Saint-Cloud par le duc d'Orléans à la reine. Mme du Barry était en bons termes avec le duc d'Orléans, et la reine a pu apprécier son intervention qui a permis de conclure la vente.

Oui, j'ai lu quelque chose d'approchant cette nuit, en compulsant mes ouvrages sur Madame du Barry. Je vais mettre prochainement en ligne ces précisions bibliographiques !

Merci c'est très enrichissant d'approfondir la réponse à ma question.

Mr Ventier s'est interrogé sur les relations qui avaient pu exister entre Marie-Antoinette et la Comtesse du Barry après l'exil de cette dernière.

Après avoir compulsé mes différents ouvrages relatifs à la Comtesse du Barry je peux vous soumettre les éléments informatifs suivants !

Les différents livres cités sont les biographies historiques de :

- "Madame du Barry, une maitresse de Louis XV" par Gérard Doscot, Editions Rencontre, 1965



- "Madame du Barry" par Duc de Castries, Hachette, 1967



- "Madame du Barry ou la fin d'une courtisane" par Jacques Levron, Perrin, 1973



- "Madame du Barry" par André Castelot, Perrin, 1989



- "Madame du Barry" par Jeanine Huas, Tallandier, 2013



- "Madame du Barry" par Jacques de Saint-Victor, Perrin, coll. Tempus, 2013



les biographies "romancées" de Paul Reboux :

- "La vie amoureuse de Madame du Barry", Flammarion, 1926



- "Madame du Barry" par Flammarion, 1932



et le roman historique d'André Lambert :

- "Madame du Barry - La dernière favorite", Walter Beckers, 1967




Où on parle de la fin de l'exil de la Comtesse du Barry, du Prince de Ligne et de Marie-Antoinette !

Quel fût le rôle de Marie-Antoinette quant à la fin de l'exil de la Comtesse du Barry en 1775 ?

Jeanine Huas nous parle de la transmission d'une lettre de la Comtesse à la Reine par l'intermédiaire du Prince de Ligne :



Gérard Doscot parle d'une rencontre entre le Prince de Ligne et Louis XVI sans faire référence à une lettre mais en faisant référence à une éventuelle honte de Marie-Antoinette qui aurait pu susciter une réaction positive de sa part :





Jacques Levron parle de la remise de la lettre à Marie-Antoinette et implicitement de son intervention :







Jacques de Saint-Victor parle de l'intervention décisive du Prince de Ligne auprès de Louis XVI et pas auprès de Marie-Antoinette :






Où on parle d'un voyage à Versailles et d'une quasi-rencontre en 1778 !

Jacques Levron nous narre un épisode prouvant une amabilité grandissante de Marie-Antoinette envers la Comtesse du Barry :






Où on parle du château de Saint-Cloud, d'une réconciliation et d'une rencontre au bal de l'Opéra !

André Castelot nous donne des précisions sur le rôle de Madame bu Barry dans l'achat du château de Saint-Cloud et sur la reconnaissance de Marie-Antoinette :





De Castries parle du même épisode et d'une rencontre au bal de l'Opéra :







Jeanine Huas apporte des précisions sur les deux événements :






Où on parle de l'Affaire du collier !

Jacques de Saint-Victor nous parle de l'attitude de la Comtesse du Barry pendant cette affaire, attitude qui lui vaudra la reconnaissance de Marie-Antoinette :






Où on parle des événements des 5 et 6 octobre 1789 !

Suite à l'assaut du Palais de Versailles, des gardes du corps du château, blessés, se sont réfugiés à Louveciennes chez Madame du Barry qui les fait soigner. La Reine exprime sa reconnaissance par l'envoi d'émissaires et Madame du Barry lui répond par une lettre !

Paul Reboux nous présente un rapide exposé des faits ici :





et là :



Idem pour Gérard Doscot :





Plus de détails chez André Lambert qui recourt à l'élégie :







Jacques de Saint-Victor présente également un rapide exposé des faits en précisant que cet événement sera la dernière relation entre les deux femmes avant leur mort :





De Castries présente les faits, nous parle de réconciliation définitive et d'"alliées" :





Jeanine Huas parle aussi de réconciliation définitive :





André Castelot analyse plus profondément les faits et apporte des précisions :







Autre analyse concise de la part de Jacques Levron qui entre en contradiction avec celle d'André Castelot :








Comme on peut le voir, rien n'indique une relation entre les deux femmes après les journées d'octobre 1789 ! Fût-ce leur dernière relation comme l'écrit Jacques de Saint-Victor ? Cet article précédemment cité y fait allusion sans que je puisse en établir la véracité !

http://donarussia.ek.la/marie-antoinette-et-madame-du-barry-a48004460

Il faudra pousser plus loin les investigations pour trouver des éléments, que je ne manquerais pas de poster ici si j'en trouve ! Merci de m'avoir lu !