Jean Amilcar : le "petit indien" de la Reine
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Jean Amilcar : le "petit indien" de la Reine
Vers le milieu de l'année 1787, M de Bourneuf, officier au bataillon d'Afrique en garnison au Sénégal, amenait à paris un petit noir que le chevalier de Boufflers offrait à la Reine. Ce dernier criblé de dettes, souhaitait quitter la France et l'obtint en 1786 en devenant gouverneur du Sénégal, le 13 janvier exactement. Il en revint en Août et offrait à la Reine une perruche, un petit négre qu'il offrit à Mme de Sabran et que les enfants appelérent Vendredi, un autre nommé Ziméo pour Mme de Blot et une fillette nommée Ourika pour Mme de Beauveau.
Cette mode de petits noirs qu'on appelait alors "indiens", provoquée par le petit indien de Mme du Barry, le fameux Zamor, véritable indien celui là, puisqu'il avait été rapporté du Bengale par un capitaine anglais. Le succés de Vendredi, Ziméo et Ourika, fit de la perruche de la Reine, un bien fade présent. Or donc, l'année suivante, la bévue est réparée et l'enfant agé de 5 ou 6 ans arrive en France le 11 Août, il est promptement "livré" à Versailles et sur ordre de la Reine baptisé le 20.
"Jean-Amilcar, enfant de couleur, né aux isles du Sénégal dans l'année 1782. le parrain est Jean Müller, garçon des garçons de la Chambre de la Reine, et marraine Marie-Jeanne Grongnet, épouse du précédant." signé goulliart prêtre.
Donc arrivé à Versailles, la Reine le confiait à Jean Mûller pour son éducation, et futur emploi dans la domesticité. Aprés le départ de la Cour pour Paris, l'enfant est confié aux bons soins de Beldon à St Cloud. La pension (400 livres) est versé le 1er Janvier de 1790,1791,1792. En 1793, Beldon qui à de l'affinité pour lui écrit à la Convention pour indiquer l'état de "l'indien de la ci-devant Reine", il décrit la cherté de la vie et des mois qui ne lui sont pas versés, mais dont il continue à s'occuper. La Convention conssent à payer la pension et .... ne le fait pas. Pourtant Beldon ne le met pas dehors et l'éduque avec plus ou moins de bonheur. Néanmoins Beldon écrira souvent à la Convention. (C'est surement Jean Amilcar qui écrit sous la dictée de Beldon). Plus de bas de soie, ni de gilet en Nankin. On ravaude, on se vet au hasard. Mais au moins il mange un peu et dort plus ou moins au chaud.
Enfin le 3 nivôse an IV (23 décembre 1795) Beldon reçoit une jolie somme de l'Administration du département de Seine et Oise. En Février, Jean Amilcar est admis à l'école nationale de Liancourt, pour y apprendre le métier de peintre. (Il est doué en dessin). Cependant le 18 mai Jean Amilcar décéde, en laissant pour seul héritier le sieur Beldon, rue des Fossoyeurs !
Ce petit "indien" arraché à ses parents biologiques, arrive en France au milieu de la vie facile et des élégances du 18eme siècle. pendant deux ans il vit à la Cour ou tout du moins prés d'elle, dans la curiosité bienveillante puisqu'il appartient à la Reine. En a t'il seulement conscience ? Les premières années de pensions, plutôt douces parmi des camarades auquel imposait la protection royale sur l'enfant. Puis la tempête venue, emportant la Royale protectrice sur les marches de l'échaffaud, il devint l'épave d'une socièté disparue. Rangé par les pouvoirs publics parmi les indigents, il vécut avec les aumônes de la liste civile ou le prix de vente des bijoux que son maître vendait pour subsister et lui donner du pain. Il n'a pas ignoré les violences révolutionnaires, les haines déchainées, le sang versé. Eut il vu rien de plus effrayant si l'enfant était resté dans sa peuplade africaine ?
Cette mode de petits noirs qu'on appelait alors "indiens", provoquée par le petit indien de Mme du Barry, le fameux Zamor, véritable indien celui là, puisqu'il avait été rapporté du Bengale par un capitaine anglais. Le succés de Vendredi, Ziméo et Ourika, fit de la perruche de la Reine, un bien fade présent. Or donc, l'année suivante, la bévue est réparée et l'enfant agé de 5 ou 6 ans arrive en France le 11 Août, il est promptement "livré" à Versailles et sur ordre de la Reine baptisé le 20.
"Jean-Amilcar, enfant de couleur, né aux isles du Sénégal dans l'année 1782. le parrain est Jean Müller, garçon des garçons de la Chambre de la Reine, et marraine Marie-Jeanne Grongnet, épouse du précédant." signé goulliart prêtre.
Donc arrivé à Versailles, la Reine le confiait à Jean Mûller pour son éducation, et futur emploi dans la domesticité. Aprés le départ de la Cour pour Paris, l'enfant est confié aux bons soins de Beldon à St Cloud. La pension (400 livres) est versé le 1er Janvier de 1790,1791,1792. En 1793, Beldon qui à de l'affinité pour lui écrit à la Convention pour indiquer l'état de "l'indien de la ci-devant Reine", il décrit la cherté de la vie et des mois qui ne lui sont pas versés, mais dont il continue à s'occuper. La Convention conssent à payer la pension et .... ne le fait pas. Pourtant Beldon ne le met pas dehors et l'éduque avec plus ou moins de bonheur. Néanmoins Beldon écrira souvent à la Convention. (C'est surement Jean Amilcar qui écrit sous la dictée de Beldon). Plus de bas de soie, ni de gilet en Nankin. On ravaude, on se vet au hasard. Mais au moins il mange un peu et dort plus ou moins au chaud.
Enfin le 3 nivôse an IV (23 décembre 1795) Beldon reçoit une jolie somme de l'Administration du département de Seine et Oise. En Février, Jean Amilcar est admis à l'école nationale de Liancourt, pour y apprendre le métier de peintre. (Il est doué en dessin). Cependant le 18 mai Jean Amilcar décéde, en laissant pour seul héritier le sieur Beldon, rue des Fossoyeurs !
Ce petit "indien" arraché à ses parents biologiques, arrive en France au milieu de la vie facile et des élégances du 18eme siècle. pendant deux ans il vit à la Cour ou tout du moins prés d'elle, dans la curiosité bienveillante puisqu'il appartient à la Reine. En a t'il seulement conscience ? Les premières années de pensions, plutôt douces parmi des camarades auquel imposait la protection royale sur l'enfant. Puis la tempête venue, emportant la Royale protectrice sur les marches de l'échaffaud, il devint l'épave d'une socièté disparue. Rangé par les pouvoirs publics parmi les indigents, il vécut avec les aumônes de la liste civile ou le prix de vente des bijoux que son maître vendait pour subsister et lui donner du pain. Il n'a pas ignoré les violences révolutionnaires, les haines déchainées, le sang versé. Eut il vu rien de plus effrayant si l'enfant était resté dans sa peuplade africaine ?
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3186
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Jean Amilcar : le "petit indien" de la Reine
Si le sujet vous intéresse, je rappelle aux Parisiens la conférence prévue le jeudi 7 juin, 18h30, à la Chapelle expiatoire.
Voir notre sujet, dans lequel nous présentions ce cycle : Histoires et Mémoires de la Révolution et de la Restauration - Chapelle expiatoire
Trois figures méconnues de la Révolution : Le chevalier de Saint-Georges, le général Dumas et Jean Amilcar
Présentation :
L'écrivain et historien Claude Ribbe présente trois figures méconnues de la Révolution : le Chevalier de Saint-Georges, le général Dumas et Jean Amilcar.
Le premier, est connu pour ses talents de violoniste et d'escrimeur. Duelliste hors pair, il fréquente la Cour puis se rallie aux idéaux révolutionnaires et s'engage dans l'armée de la République.
Le deuxième, participe à la plupart des campagnes militaires de la Révolution, ainsi qu'à la campagne d’Égypte au côté de Bonaparte.
Le troisième enfin, arrive à Versailles en août 1787 à l’âge de cinq ans et devient le protégé de Marie-Antoinette.
Tous trois sont noirs et ont connu la condition d'esclave avant de s'en affranchir.
Durée : 1 heure, suivie d'un moment convivial de dédicaces.
Au sujet de Jean Amilcar plus précisément, vous retrouverez en ligne un chapitre consacré à sa biographie, extrait d'un livre publié en 2016 par le même Claude Ribbe
A lire, ici : Amilcar (extrait de Une autre histoire, de Claude Ribbe)
Voir notre sujet, dans lequel nous présentions ce cycle : Histoires et Mémoires de la Révolution et de la Restauration - Chapelle expiatoire
Trois figures méconnues de la Révolution : Le chevalier de Saint-Georges, le général Dumas et Jean Amilcar
Présentation :
L'écrivain et historien Claude Ribbe présente trois figures méconnues de la Révolution : le Chevalier de Saint-Georges, le général Dumas et Jean Amilcar.
Le premier, est connu pour ses talents de violoniste et d'escrimeur. Duelliste hors pair, il fréquente la Cour puis se rallie aux idéaux révolutionnaires et s'engage dans l'armée de la République.
Le deuxième, participe à la plupart des campagnes militaires de la Révolution, ainsi qu'à la campagne d’Égypte au côté de Bonaparte.
Le troisième enfin, arrive à Versailles en août 1787 à l’âge de cinq ans et devient le protégé de Marie-Antoinette.
Tous trois sont noirs et ont connu la condition d'esclave avant de s'en affranchir.
Durée : 1 heure, suivie d'un moment convivial de dédicaces.
Au sujet de Jean Amilcar plus précisément, vous retrouverez en ligne un chapitre consacré à sa biographie, extrait d'un livre publié en 2016 par le même Claude Ribbe
A lire, ici : Amilcar (extrait de Une autre histoire, de Claude Ribbe)
La nuit, la neige- Messages : 18057
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean Amilcar : le "petit indien" de la Reine
Pauvre petit ! ... pas de détails sur ses traits de caractère, ses goûts, occupations, états d'âme ?
Il semble être un paquet que l'on bringuebale en tous sens, sans existence propre.
Nous évoquions Jean Amilcar ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1649-d-autres-enfants-adoptes-de-marie-antoinette
Il semble être un paquet que l'on bringuebale en tous sens, sans existence propre.
Nous évoquions Jean Amilcar ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1649-d-autres-enfants-adoptes-de-marie-antoinette
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55300
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean Amilcar : le "petit indien" de la Reine
Une triste et courte vie, oui...
La nuit, la neige- Messages : 18057
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean Amilcar : le "petit indien" de la Reine
Selon Claude Ribbe ("Une autre histoire"), Marie-Antoinette n'a pas trop apprécié qu'on lui offre un petit garçon comme "cadeau" : le fait que ce petit Africain "soit désigné comme une chose embarrassa beaucoup la reine. Elle trouvait ridicule et démodé d'avoir à ses trousses un petit Maure comme la Du Barry, qu'elle détestait."
Après avoir examiné l'enfant, elle "s'inquiéta de savoir s'il ne souffrait pas trop d'être séparé de sa mère. Elle essaya de lui parler. Amilcar se contenait, mais il finit par pleurer. Alors la reine, attendrie, fit appeler l'un de ses domestiques, Jean Muller, et lui enjoignit de s'occuper de ce petit. Muller était marié et sa femme lui tiendrait de mère, en attendant qu'on lui donne un métier."
https://books.google.fr/books?id=uc_5DAAAQBAJ&pg=PT41&dq=jean+amilcar&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiS6_v9sNTdAhVLWxoKHQozCLkQ6AEIJzAA#v=onepage&q&f=false
Après avoir examiné l'enfant, elle "s'inquiéta de savoir s'il ne souffrait pas trop d'être séparé de sa mère. Elle essaya de lui parler. Amilcar se contenait, mais il finit par pleurer. Alors la reine, attendrie, fit appeler l'un de ses domestiques, Jean Muller, et lui enjoignit de s'occuper de ce petit. Muller était marié et sa femme lui tiendrait de mère, en attendant qu'on lui donne un métier."
https://books.google.fr/books?id=uc_5DAAAQBAJ&pg=PT41&dq=jean+amilcar&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiS6_v9sNTdAhVLWxoKHQozCLkQ6AEIJzAA#v=onepage&q&f=false
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
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